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L'affaire LQ12 de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 30/08/2022 à 13:18
» Dernière mise à jour le 30/08/2022 à 16:10

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Poésie   Science fiction   Suspense

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Chapitre 3 : La colonne
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Ciza’ évolue. J’en suis à la fois fier de moi et de lui (de nous, quoi) et à la fois, je suis impressionné. On a galéré, mais on a trouvé la Peau Métal et, après avoir chercher pendant longtemps, j’ai trouvé une personne qui m’a aidé pour l’évolution.
Pour Frida, j’ai combattu un dresseur venant d’une ville nommé Bourg Palette. Il m’a parlé de combat d’arène et d’un tas de chose.


- - -


« - … et donc nous voici devant vous, monsieur le président, conclu Nikolaï. »

Il venait de tout lui dire. Alors qu’il me demandait de ne rien dire de lui, Nikolaï exposait m’a vie à un parfait inconnue. De mon côté, l’œil de Lunala s’agitait frénétiquement. Je lui ai pourtant mon bandana dessus, alors que cherche-t-il ?

« -- Je perçois encore certaine chose. Certes, je ne vois pas, mais je perçois les présences. »

Génial.

« - Votre histoire m’intrigue, Nikolaï. J’ai déjà entendu parler d’Ultra-brèche et de vous. Ce que vous avez fait à Unys il y a vingt ans n’a pas été oublié, et cela malgré cette grâce qui vous a été accordé par les autorités. Mais on m’a déjà parlé d’erreur commise et de rédemption, et une jeune dresseuse m’a appris qu’on pouvait avoir une deuxième chance.

- Je vous en remercie, monsieur le président, fit Nikolaï sur un ton solennel que je ne lui connaissais pas.

- J’accepte d’accéder à votre requête à condition que vous nous partagiez toute vos recherches.

- Je …, commença Nikolaï.

- C’est ok, fis-je en coupant à toute protestation. »

Et Pierre Rochard nous emmena voir le projet Night Fall.

La salle était immense, je ne pouvais en voir le fond. Une armé d’ingénieur, de scientifique et de technicien fourmillait dans tous les sens, dans un brouhaha continue. Des bras mécaniques gesticulaient, des transpalettes transportaient et des gerbes d’étincelle étincelaient. En son centre, dans son bouclier thermique d’un blanc immaculé, Night Fall. Le satellite ressemblait à un amas de gadget et d’antenne. Une grande coupole était repliée sur son coté. À l’opposée, un panneau solaire replié en accordéon. C’est lui, Night Fall, qui nous permettra d’aller voir cette colonne.

« - C’est tout simplement fabuleux, déclara Nikolaï. Puis-je … ?

- Si cela vous amuse, coupa le président. »

Et tel un gosse devants une grande figurine de son héros préféré, Nikolaï se dirigea vers le satellite et, pendant tout le reste de la journée, harcela chaque ingénieur en leurs posant mille et une question sur chaque élément.


Les réacteurs grondaient et crachaient un torrent de feu. Les vitres de la salle de commande tremblaient. Le président Rochard se tenait droit, sans bouger, regardant la fusée grimper, monter et disparaître derrière les nuages. Night Fall avait disparu. Les caméras externes de la fusée, affiché sur les écrans, nous donnaient une vue sur des nuages gris, sur un sol minuscule, tacheté, puis sur le néant. Le président Rochard se retourna vers Nikolaï.

« - Et bien, messieurs, vous aurez vos réponses demain, dans la journée. »

Algatia était une ville assez petite, essentiellement centré autour de l’Observatoire. Quelques commerces existaient dans le centre. J’en choisit un, un restaurant nommé Hippodocablamus. C’était le genre de restaurant au prix assez abordable sans que l’on ait l’impression de se priver. Un wimessir m’indiqua une table pour une personne et me tendit la carte du restaurant. Curry sucré, curry au baies amers, du curry partout. Quelle horreur, c’était un véritable pokédex de curry. Mon choix se porta sur une tourte au curry.

« - On y est presque, je vais peut-être pouvoir rentrer chez moi.

- Tu feras ce que tu veux, mais tu me laisseras tranquille.

- Et toi ? Que feras-tu ?

- Je vais relâcher Frida et Ciza’ et repartir chez moi.

- Chez toi ?

- Je ne suis pas d’ici, mais d’un monde qui ressemble à celui-ci.

- Et Frida et Ciza’ ?

- Ce ne sont pas mes pokémons. Ils étaient là quand je me suis réveillé et ils m’ont suivi. Je ne le leur ai jamais demandé cela. Loin de moi l’idée que leurs présences m’insupportent, mais ce monde est le leur, pas le mien.

- Et eux ? Qu’en pensent-ils ? »

Je sortis la pokéball de Ciza’.

« - Je n’ai jamais réussi à bien les comprendre. Je les vois, j’ai cette impression qu’ils essayent de me dire quelque chose, mais je ne les comprends pas. »

Le wimessir amena la tourte et une bouteille de jus de baie figuy.

« - Tu sais qu’ils t’aiment ?

- Je le sais, mais pourquoi ? Je ne les connais pas. Je ne les ai pas capturés, ils étaient là, à la Tour Alba.

- La Tour Alba ? Jamais connus d’endroit de ce nom.

- Et pourtant, elle existe, je l’ai vue.

- Vous allez bien, jeune homme ? »

La voix qui avait surgit de nul par était celle de Pierre Rochard. Depuis quand était-il là ? Depuis quand m’entendait-il parler tout seul ?

« - Vous allez bien, jeune homme ? répéta-t-il.

- De ce que j’en sais, oui, monsieur.

- Vous semblez rêveur, et vous parliez à voix haute.

- C’est … une façon de réfléchir, bafouillais-je.

- Et cette Tour Alba, vous pensez qu’elle existe réellement ?

- Étant donné que je m’y suis réveillé à côté, oui, je ne peux qu’être catégorique.

- Je m’y suis renseigné, et la seule fois où j’ai entendu ou vue le nom d’Alba, c’est dans un très vieux texte issu des mythes et légendes de Kalos.

- Me traitez-vous de menteur ?

- Je ne vous connais pas, monsieur Lazarus. Très clairement, vous vous pointez en compagnie d’un ancien renégat qui aurait pu détruire le monde pour assouvir ces fantasmes, et vous me sortez une histoire de souvenir perdu et de Tour imaginaire …

- Et pourtant, vous avez accepté de nous aider.

- Vous aviez des photos intéressantes étant donné l’objectif de la mission Night Fall.

- Vous savez quoi, monsieur Rochard, lorsque je me suis réveillé, les gens me regardaient bizarrement, comme si j’étais un parfait étranger. Et lorsque j’ai demandé de l’aide, seul Nikolaï a répondu et semblait intéressé. Oui, ce n’est pas le compagnon le plus fiable, mais je ne pouvais pas faire autrement.

- Vous auriez pu venir me voir.

- Vous venez de me traiter de menteur. Comprenez-moi, je ne tiens pas particulièrement à rester dans ce monde que je ne connais pas. Je veux rentrer chez moi.

- Et bien, fit le président Rochard en s’éloignant, je l’espère aussi pour vous.

- Cela vous importe peux, fit-je à voix basse.

- Pardon ? »

J’adressais un sourire faux au président tandis que celui-ci sortit du restaurant. Le lendemain, à 17h24, le satellite atteignit son orbite lunaire. La sonde Night Fall commença sa descente vers la mer de la Tranquillité. La colonne grossissait à vue d’œil. Je pouvais la voir, voir cette pierre noir ciselé par une main inconnue. Un détail attira mon attention. Un texte. Il était gravé à même la pierre. On y discernait à peine les symboles à cause de la faible luminosité, mais très vite, on y lisait un poème : Le crie des étoiles.

« - C’est bizarre, me fit Lunala. »

Mais encore. Ce n’est pas comme si cette histoire avait quelque chose de logique.

« - Ce texte, il n’est pas sensé exister. »

Sans blague.

« - Crois-moi. Il vient d’une dimension qui a disparue. »

Une dimension disparue. Mais encore.

« - J’ai eu mille occasions de voyager entre différentes dimensions via les ultras-brèches, mais la seul où j’ai pu voir ce texte a disparue sans que je ne sache pourquoi. »

Tu as pu la visiter ?

« - Il n’y avait rien, à part une étrange comète sur laquelle était écrit ce texte à-même la roche.

- Voici ce que donne le texte, coupa Nikolaï. »

Il le lu :

Ne part pas entre les étoiles.
Il est temps de savoir où tu es,
De voir ce monde blessé par nos mains.
Ne détruit pas ce que tu ne pourrais recréer.

De leurs pinceaux, les peintres recouvrent leurs toiles,
Fixant de manière éternelle ce qu’ils voyaient.
De leurs chants, on rêve avec les musiciens,
Rêvant sans détruire ce qu’on ne pourrait rêver.

Ne part pas parmi les étoiles.
Regarde ce monde brûler, détruit,
Au lendemain ensanglanté par la main de l'Homme.
Avarisme à son paroxysme.

Nul ne reste indéfiniment sur la toile.
Certain en tombe au fond du puit,
D’autre respire sous la terre des Hommes,
Hurlant leur folie par un prisme.

Nul regard en direction des étoiles.
Nul regard en direction des mains.
Toujours à voir ce que font les autres
En attendant de voir apparaitre ce qu’on n’a pas créé.

Rien ne demeure éternellement sur la toile.
Pas moins le peintre et le musicien.
Seul reste l’éphémère, qui ne perdure sans être votre,
Te laissant de marbre sur ce que tu devrais aimer

Ne part pas éternellement parmi les étoiles,
Car rien n’est éternelle.
Seul perdure les regrets
Et les conséquences des choix.

Ne fuis pas parmi les étoiles.
Car la nuit, sans toi, en reste belle.
Seul perdure les faits
Et les conséquences des choix.

Car à la fin, le sage ne regarde pas derrière lui.
Il ne regarde pas en-haut, ni en bas,
Ni à droite, ni à gauche.
Seulement ce qu’il laisse aux autres sans regrets.

Devant lui, les étoiles l’attendent.
Il peut partir éternellement parmi les étoiles
Sachant sa fin venir,
Au crépuscule de sa vie.




Un long silence suivit les derniers mots. Seule le bruit des machines et des ordinateurs. Un sifflement se fit crescendo. Il venait de l’extérieur. Je m’approchais de la grande baie vitrée, suivit par Nikolaï. Un premier éclair frappa le terrain de lancement, suivit d’un deuxième, d’un troisième. Un quatrième pulvérisa le pas de tire. J’accourus hors de la salle de commande et me précipita à l’extérieur.

Le spectacle était ahurissant. Dans une ambiance de guerre, des ombres se mouvaient pour secourir les blessés et pour fuir l’immense nuage de poussière. Le soleil était bloqué, on y voyait à peine devant soi. Quelque chose alors attira mon attention. Dans le petit cratère formé par la foudre, la sonde Night Fall était là, mais elle avait changé.

Une orchidée avait enlacé le panneau solaire. Son étreinte était si puissante que le panneau c’était morcelé, les débits étants retenu par la tige souple de la fleur. Les racines de cette dernière avaient perforé la coque de la sonde. Le corps de Night Fall était essentiellement dissimulé par un lierre dense. De-ci de-là pointait une passiflore. Du lichen recouvrait la parabole et se battait avec d’autre mousse florale parti à la conquête de ladite parabole. Un tableau forestier bizarre, au senteur sucrée et rafraichissante, voilà ce qu’était la nouvelle sonde Night Fall 2.0.

Trônant au milieu du laboratoire de la Devon SARL, la sonde se faisait courtiser par une apitrini. Un mécanicien s’approcha de la sonde et, après en avoir déblayé une ouverture, entreprit de l’ouvrir. La sonde était vide, tapissé d’une forme de pelage blanc. Un liquide poisseux commença alors à s’écouler hors de la sonde. Cette dernière semblait respirer. Quelque chose clochait. Je restais bouche-bée devant cette chose. Elle semblait vouloir tout engloutir.

« - Lazarus ? C’est toi ? »

La voie venait de l’intérieur de la sonde.

« - Réveille-toi ! »

Quoi ?

« - RÉVEILLE-TOI !!! »