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L'annihilation de Lapyrobut



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Informations

» Auteur : Lapyrobut - Voir le profil
» Créé le 27/08/2022 à 16:18
» Dernière mise à jour le 14/09/2022 à 14:46

» Mots-clés :   Kanto   Présence de personnages de l'animé

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Cinquième et sixième partie : Solitude
— 𝐸́𝑛𝑜𝑟𝑚𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑃𝑜𝑘𝑒́𝑚𝑜𝑛 𝑠𝑜𝑛𝑡 ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑢𝑥 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝐷𝑟𝑒𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 ! 𝑇𝑢 𝑛’𝑎𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑙𝑒 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛𝑙𝑒𝑣𝑒𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑏𝑜𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟𝑠 !




Où suis-je ? Cette question tourne en boucle dans ma tête depuis… depuis combien de temps au juste ? J’ai complètement perdu la notion du temps à compter de mon arrivée ici, dans cet endroit aux allures de jardin d’Eden… enfin en apparence.

Je me souviens encore de mon réveil ici… J’ai l’impression que c’était hier mais il me semble également qu’une éternité s’est écoulée depuis.

J’ouvrais doucement les yeux, la forte lumière - que je sais artificielle à présent - du soleil m’éblouissant. Le temps que ma vue s’habitue à cette forte luminosité et je découvris un paysage sublime.

De hautes montagnes aux célestes cimes enneigées côtoyaient des plaines à perte de vue. Ces dernières semblaient ne jamais s’arrêter, comme si, telles un arc-en-ciel, elles se déplaçaient en même temps que nous au fur et à mesure qu’on avancerait.

Plus à l’ouest, un lac au pied des monts, étendue d’eau turquoise s’étendant là où commençaient les reliefs montagneux. Une plage comme on en voit sur les cartes postales d’Alola l’entourait de son fin sable couleur or. Les reflets du soleil se reflétaient à la surface de l’eau quasi immobile, agitée par moment seulement de vaguelettes d’une nuance bleutée légèrement plus foncée que le reste du lac.

À ma droite, opposée à l’étang, une épaisse forêt quoique assez illuminée et accueillante s’épanouissait, forêt que j’imaginais déjà refuge chaleureux et futur antre des Pokémon Insecte. À l’instar de toutes les plantes environnantes, les arbres la composant semblaient en excellente santé, leurs frondaisons étant teintées d’un vert émeraude à nulle autre pareille.

Enfin, me tournant, je m’aperçus que les blancs pics mentionnés plus tôt continuaient leur course dans mon dos, de sorte à former un arc de cercle rejoignant la forêt orientale. L’altitude vertigineuse de cette chaine de montagnes me parus très vite, pour je-ne-sais quelle raison, infranchissable.

Autour de moi, d’autres Pokémon jusqu’alors endormis se réveillèrent à leur tour. À vue de bec, nous étions bien cinquante mille, de l’Onix au Flabébé en passant par le Kadabra, éparpillés sur l’immensité verte que constituait la plaine. À peine ouverts, je voyais leurs yeux s’illuminer à la vue de l'extraordinaire panorama environnant.

Un profond désarroi m’envahissait. Je cherchais des yeux ma Dresseuse, connaissant d’avance l’inutilité de mon entreprise. « Elle ne m’aurait jamais mis ici de son plein gré, c’est certain, considérai-je. J’ai peut-être été enlevé par des voleurs de Pokémon… »

En outre, un détail me chiffonnait : l’air innocemment joyeux de mes colocataires. En effet, j’en voyais déjà se mettre à gambader gaiment en direction de la luxuriante forêt de l’est. Si eux aussi avaient été capturés, ils n’aurait pas réagi de cette manière… Oui, ils auraient plutôt été dans le même état d’esprit que moi, autrement dit dans une confusion totale, confusion dont on en sortirait qu’en ayant la réponses à nos questionnements.

Ça n’avait aucun sens, aussi je m’approchai en sautillant lentement d’un compatriote - un Ponchiot occupé à renifler une fleur aux vives couleurs chatoyantes.

— Hem salut, est-ce que par hasard tu saurais où on est ? tentai-je.

— Quelle question ! Dans un endroit fantastique ! fit-il tout sourire en tournant sa joyeuse frimousse vers moi.

Je voyais sa petite queue s’agiter allègrement en tout sens, traduisant son excitation.

— Tu… Tu avais un Dresseur ou une Dresseuse avant ? hasardai-je.

— Un Dresseur, quel drôle de mot ! Qu’est-ce que c’est ?

Il ne savait pas ce que c’était ! « C’est peut-être un Pokémon sauvage après tout… » songeai-je.

C’est là que je le remarquai. Le nœud. Un joli nœud pailleté décorant le bout de la queue de ce Ponchiot et agité de gauche à droite en même temps qu’elle.

Comment n’y avais-je pas prêté attention plus tôt ? C’était pourtant la preuve que ce Pokémon n’était pas un Ponchiot sauvage et qu’au contraire, il appartenait bien à quelqu’un. Et il n’en avait aucun souvenir.

Après avoir pas mal flâné et discuté, je commençais à comprendre. Je pense que tous les Pokémon foulant aujourd’hui le sol de notre petit paradis (même s’il me semble que le terme « prison dorée » soit on ne peut plus approprié) sont des Pokémon domestiques auxquels on a prodigué une sorte de « lavage de cerveau » nous faisant oublier tout notre passé. Pour une raison mystérieuse, je semble être le seul à ne pas avoir subi ses effets ou, en d’autre termes, le seul à me souvenir du passé.

Étant un Pokémon Vol, je pus dès mon arrivée prendre de la hauteur et ainsi avoir une vue d’ensemble sur mon nouvel environnement. Il me semble évident qu’ici, c’est le rêve pour tout Pokémon ! C’est parfait, si parfait que ça ne peut être naturel. Aussi, j’ai bien vu que le lac était artificiel, tout comme la lumière du soleil ou les nuage…

Autrement dit, nous vivons dans un environnement créé de toutes pièces à l’aide d’une technologie extrêmement avancée par rapport à l’époque que j’ai laissé derrière moi.

Au fait, inutile de songer à la fuite ; les montagnes de notre olympe sont entourées de limites invisibles qui nous empêche de voir et d’aller au-delà et la plaine septentrionale est, comme je le présentais, infinie. Enfermés, je vous dis.

Je songe souvent à ma Dresseuse qui doit être aussi dévastée que moi. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Pourquoi ai-je été emmené (ou téléporté) ici ? Pourquoi avec ces autres Pokémon qui ont oublié leur passé ? Pourquoi nous ?

Pourquoi moi ?

Nirondelle
???

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— 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢’𝑖𝑙𝑠 𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑙𝑒 𝑣𝑟𝑎𝑖 𝑏𝑜𝑛ℎ𝑒𝑢𝑟 𝑞𝑢’𝑖𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑙’𝑖𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑐𝑒𝑢𝑥 ! 𝐸́𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒, 𝑗’𝑎𝑖 𝑣𝑢 𝑙𝑒 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟…




On ne pouvait pas rêver meilleure situation ! C’est le chaos, tout le monde se prépare petit à petit à quitter Kanto pour tout reprendre à zéro dans une autre région et les seuls à qui ça profite, c’est nous !

Et oui, quand toute la région était dévastée par la perte de leurs Pokémon, nous, nous n’avons rien perdu, non… nous avons plutôt tout gagné ! C’est ça d’avoir un chat loquace qui n’appartient à personne et un crétin bleu toujours hors de sa Poké Ball quand on n’a pas besoin de lui en guise de Pokémon (même si on oublie souvent que le premier en est un, lui y compris).

De plus, le fait qu’il n’y ait plus aucun moyen de communication (mis à part ce bon vieux journal) empêche le boss de nous contacter pour nous réclamer nos dettes, ce qui est loin de nous déplaire. Avec tous nos derniers échecs, nous redoutions qu’il nous appelle mais nous ne risquons plus rien maintenant !

Et puis, je ne l’avouerai jamais devant James et Miaouss, mais j’ai toujours détesté la technologie et n’ai jamais été très douée avec tous ces… ordinateurs et… cette chose qu’ils appellent les « réseaux sociaux »… Alors si l’Annihilation me permet d’éviter de me prendre la honte à l’avenir, je suis à mille lieues de me lamenter sur notre sort !

Mais le mieux dans tout cela, c’est que le morveux et son Pikachu sont sans défense présent ! C’est en tout cas en ayant cette idée en tête que nous avons fait hier une petite excursion hors de notre QG…

Je ne pensais pas que c’était si grave.

— Regardez ! ne faisait que nous crier Miaouss de sa familière (et insupportable) voix suraiguë, encore une famille sur le point de quitter les lieux !

Les remarques de ce vieux matou n’étaient (pour une fois) pas injustifiées. À tous les coins de rues, nous croisions en effet des habitants pliant bagages, se préparant pour le grand départ qui, cette fois, contrairement aux vacances, serait probablement définitif.

En outre, croiser un Pokémon dans les rues relevait pratiquement du miracle ! Les seuls qu’on aperçut furent deux piètres Rattata sauvages sans valeur… Les Pokémon en voie d’extinction, qui l’eût cru ?

Je fus alors pour la première fois depuis mon enfance prise d’un doute quant à notre avenir de voleur de Pokémon si nous restons à Kanto. James (toujours un train de retard celui-là !) exprima justement mes inquiétudes à voix haute :

— Si tout le monde s’en va, il ne restera plus aucun Pokémon à voler !

— Bah c’est vrai ça ! appuya le Chadégout avec une certaine inquiétude dans la voix.

— Élémentaire mes chers James et Miaouss ! Voilà pourquoi je propose que nous suivions le mouvement ! déclamai-je. Ce n’est pas la première fois qu’on reprend tout de zéro, n’est-ce pas ? Alors, au point où on en est, ce n’est pas une fois de plus ou une fois de moins qui fera la différence !

L’air soufflant dans les rues et entre les maisons, chargé en même temps d’absences et de promesses, fit onduler ma magnifique chevelure et me permit de m’apaiser un tant soit peu avant la suite des événements.

— Bien dit Jessie ! s’exclamèrent de concert James et Miaouss.

Ce dernier poussa un petit cri et fit un gigantesque saut en arrière. Ne comprenant pas sa réaction, je fis volte face et fus prise d’un affreux frisson, c’est le cas de le dire.

Un énorme Chaffreux se tenait à quelques centimètre de moi. Un rictus furibond creusait des rides dans son visage, rendant son expression encore plus énervée qu’elle ne l’était d’ordinaire.

— Miaouss ! Qu’est-ce que tu as encore fais ?!

— Je… Je crois que je lui ai marché sur la queue !

Je n’eus même pas le temps de m’énerver contre cet incompétent que…

— La Team Rocket s’envole vers d’autres cieux !

Voilà comment nous nous mîmes nous aussi en route pour de nouveaux horizons (mais n’allez pas imaginer que nous perdons de vue notre objectif premier)…

Jessie
Kanto