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L’avènement du Concours Tech de lullaby24



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» Auteur : lullaby24 - Voir le profil
» Créé le 12/08/2022 à 16:25
» Dernière mise à jour le 11/09/2022 à 14:22

» Mots-clés :   Aventure   Galar   Présence de personnages de l'animé   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 2 : Souvenirs du passé
Ondine s'était levée aux aurores. Après avoir tranquillement pris le petit déjeuner dans la salle commune de l'hôtel, elle regagna à nouveau sa chambre pour retrouver Aquali qui émergeait enfin de l'eau. La peau de son compagnon était luisante, les écailles le long de sa colonne vertébrale et de sa queue réfléchissaient les premières lueurs de la journée d’un éclat sans pareil.
Ondine termina la préparation du Pokémon en lui appliquant une huile de massage (la recette secrète de ses sœurs) et en lui versant quelques gouttes d'un produit spécifique dans chacun de ses yeux, ce qui avait pour effet de les rendre plus brillants que jamais.

— Tu es parfait ! s'exclama fièrement Ondine. On va gagner, c'est sûr !

Après lui avoir fait avaler une portion d’aliments secs, la même depuis des jours, elle rappela son ami dans sa Poké Ball et se dirigea vers le Stade de Winscor. Malgré l'heure matinale et la seconde épreuve ne débutant pas avant une bonne heure, l'intérieur du Stade était rempli et des groupes de personnes commençaient déjà à s'impatienter dehors.

— Hé ! Faîtes un peu attention ! rétorqua un des spectateurs qui bloquait l'entrée alors que la Dresseuse le devançait.

Il se retourna vers elle pour lui lancer un regard noir.

— Faîtes la queue comme tout le monde ! lui aboya-t-il.

Ondine sentit la colère monter en elle et s'apprêtait à lui renvoyer la pareille avec une réplique bien mordante quand les yeux de l'homme s'écarquillèrent.

— Oh, vous êtes…, balbutia-t-il en baissant légèrement la tête. Veuillez m'excuser. Passez, s'il vous plaît.

Après une profonde inspiration, Ondine franchit les portes et avança en direction d’une des deux salles d’attente réservées aux Dresseurs. Elle devait rester calme et concentrée, c’était primordial. Bien qu’elle sentit une légère satisfaction ; au moins ce type avait fait l’effort de changer d’attitude en la reconnaissant. Son nom et son visage commençaient à rentrer dans les têtes des supporters de cette ville.

Une petite dizaine de Dresseurs occupaient la salle, mais presque personne n'avait pris place sur les bancs. Beaucoup faisaient les cent pas. D’autres restaient collés contre le mur, la mine sombre. Ondine ne put s'empêcher d'afficher un petit sourire ; rares étaient les Dresseurs qui appréciaient tout ce qui n'incluait pas un combat entre Pokémon, et elle en faisait partie. Elle savait que face à ce genre d'épreuve, elle avait un réel avantage.

Elle aperçut une silhouette familière à l’autre bout de la pièce.

Alistair était le seul assis de son côté de la salle, recroquevillé sur le banc tel un Rondoudou apeuré. Il ne cessait de jouer nerveusement avec ses mains. Comme s’il avait senti qu’on l’observait, il releva la tête en direction d’Ondine et lui fit un petit signe de la main. La Dresseuse lui rendit son geste par un pouce en l’air tout en lui chuchotant que les choses allaient bien se passer.

Un des organisateurs entra alors dans la salle avec un bol transparent contenant des bouts de papier plié en deux. Pour cette seconde épreuve, tous les participants devaient être présents dans le Stade pendant toute la durée de celle-ci car, à la fin de la journée, les juges allaient déjà annoncer les finalistes qui accèderont à l’épreuve finale.
L’organisateur appela tour à tour chaque participant à s'avancer et à tirer un papier dans le bol. Sur ce dernier était affiché un numéro : leur ordre de passage.
Ondine tira le chiffre cinq.
Une fois chacun avec son numéro, l’organisateur se rendit dans l’autre salle d’attente qui contenait la seconde moitié des participants.
Pour cette épreuve, seul un Pokémon, choisi parmi l’équipe inscrite, devait être présenté.

On appela le numéro un à se préparer à entrer en scène. Ondine décida de prendre place sur un banc en attendant son tour. Malgré toute sa préparation et la confiance dont elle avait fait preuve un peu plus tôt, le stress commençait à l’envahir petit à petit. La salle était équipée d’une télévision affichant ce qu’il se passait dans l’Arène, mais la Dresseuse ne se sentait pas encore prête à regarder les premiers candidats défiler et préférait se lancer des encouragements à elle-même.

Après un moment, le numéro quatre fut appelé ; il s’agissait d’Alistair. Ondine lui souhaita une dernière fois bonne chance lorsqu’il passa à côté d’elle.

Elle finit par se décider à jeter un coup d'œil à l’écran et observa Alistair qui avait choisi son Ectoplasma pour cette épreuve. Elle se demanda brièvement sur quels critères de notation exacts les juges allaient les évaluer. Si elle avait été à leurs places, elle n’aurait même pas osé fixer trop longtemps l'effroyable Pokémon du garçon.

On appela le numéro cinq lorsqu’Alistair termina sa prestation.

Elle fit son entrée accompagnée d’Aquali dans l’Arène et s’avança vers la table des juges. L’épreuve consistait en l’évaluation de l’apparence physique du Pokémon, mais aussi de sa démarche et de son niveau d'obéissance à certains ordres et figures de dressage.

Les juges observaient d’un air approbateur pendant qu’Ondine présentait Aquali et que son ami, brillant de mille feux, exécutait chaque ordre donné à la perfection.
On lui fit finalement signe de disposer tout en lui rappelant une seconde fois de rester sur place jusqu’à la fin de l’épreuve et l’annonce des résultats.

Elle décida de s’installer près des tribunes, côté participants, pour observer de plus près les prochains à passer.

À peine a-t-elle pris place, qu’elle entendit la foule s’échauffer. Et pour une bonne raison.
Elle aperçut Donna, portant le numéro six. C’était la seule Championne d’Arène de la région qu’elle connaissait vraiment.
Ondine était d’ailleurs l’une de ses plus grandes fans. Elle admirait ses stratégies de combat Pokémon, son assurance, mais aussi son attrait pour le type Eau, tout comme elle.
Mais ce qu’elle adorait par-dessus tout chez la Championne d’Arène de Skifford, c’était son sens de la mode. Donna avait un second emploi en dehors de l’univers Pokémon ; elle était mannequin et faisait régulièrement la promotion de vêtements ou de parfums de luxe.
Ondine avait une partie de sa collection chez elle, et elle devait à tout prix saisir une occasion pour lui demander un autographe ou même une photo.
Non, encore mieux ! Elle allait lui demander d’être sa partenaire pour l’épreuve finale !

La jeune femme était accompagnée de son Poissirène. Un excellent choix pour ce type d’épreuve, et le Pokémon avait été très bien entretenu. Cependant, du point de vue d’Ondine, il ne passerait pas devant Aquali.

Les représentations s'enchaînèrent et, au vu des prestations, Ondine devint de plus en plus confiante. Pour le moment, elle était sûre d’être en tête.

Le numéro onze arriva dans le Stade avec un magnifique petit équidé. Ondine fronça alors les sourcils, abasourdie. C’était la première fois qu’elle voyait un tel Pokémon. Elle connaissait déjà certains Pokémon de Galar, mais jamais elle n’avait posé les yeux sur une créature aussi féerique. Elle sortit son Pokédex de sa poche et scanna le somptueux animal depuis sa place. Pas de résultats.

Comment cela était-il possible ?

Le Pokédex était une véritable encyclopédie vivante répertoriant tous les Pokémon existants à ce jour. Cet appareil aurait été inventé par le Professeur Chen, mais beaucoup lui octroyaient des origines encore plus anciennes remontant aux premières civilisations. De nombreux récits parlaient de ces époques et de la façon dont étaient perçus les premiers chercheurs et explorateurs, c’est-à-dire comme des fous, des sorciers, dont la curiosité pour les créatures habitant le monde extérieur allait indéniablement entraîner le malheur sur le village.
Difficile à croire, quand de nos jours les Professeurs comptaient parmi les figures les plus respectées et importantes de leur région.

Mais le Pokédex était avant tout un outil de recherche sur les Pokémon puisqu’il permettait aux Dresseurs de les enregistrer et d’en apprendre plus sur leurs caractéristiques. Ces fonctions avaient d’ailleurs grandement évolué au cours du temps. Si les premiers appareils répertoriaient uniquement la taille, le poids et le type du Pokémon rencontré, d’autres fonctions comme son empreinte, son cri, ses emplacements suivant l’heure, la météo et la saison, ou encore ses différentes formes apparurent au fil des générations. La fonction recherche présente dans l’appareil s’était également améliorée car il était aujourd’hui possible, avec les Pokédex les plus récents, de retrouver un Pokémon spécifique dans la base de données selon son type, sa morphologie, son poids, sa taille, son numéro, son nom, sa couleur, et bien d’autres caractéristiques.

Ondine avait longtemps voulu acquérir un de ces objets. Durant un voyage à Alola, elle en avait d’ailleurs profité pour se renseigner sur le Pokédex de la région. Là-bas, les Dresseurs se servaient du Motisma-Dex, une version améliorée du Pokédex classique qui, tout comme les Motismart de Galar, était habité par le Pokémon Motisma dont le but était d’informer et de guider le Dresseur en cas de besoin.

De plus, ce Motisma-Dex était capable de prendre des photos. Il pouvait également scanner des QR Codes dans le but d’obtenir des informations complémentaires lors de l’enregistrement d’un Pokémon dans l’appareil, ce qui s'avérait vraiment pratique lorsque l’on recherchait un Pokémon en particulier. Et tout cela en plus des fonctionnalités du Pokédex de base. Autant dire que les premiers modèles de Motismart à Galar étaient à peine plus évolués que ces Pokédex d'Alola.

Ondine avait remué ciel et terre pour trouver une de ces merveilles sur l’archipel, mais avait fait chou blanc en raison de la rareté de l’appareil. À la place, elle avait jeté son dévolu sur un modèle de Johto, de couleur rose. Au moins, de cette façon, son Pokématos et son Pokédex s’accordaient. Pas de Motisma, ni des dernières fonctionnalités mais elle en avait quand même eu pour son argent.

Tous les Pokédex étaient régulièrement mis à jour, même les plus anciens, alors le fait que celui d’Ondine n’affichait aucun résultat n’était pas normal. Était-ce un bug ?

Elle s’apprêtait à demander des renseignements sur le Pokémon mystère à un autre participant quand une voix derrière elle se fit entendre.

— Pour les formes régionales, le mieux est de faire une mise à jour manuelle.

Cette voix lui était étrangement familière mais elle n’arrivait pas à se souvenir où elle l’avait entendu, ni à qui elle appartenait. Elle se retourna et son cœur fit un bond.

— Régis ! s’exclama-t-elle, aussi surprise que confuse.

Que faisait-il là ?

Régis Chen, petit-fils du Professeur Chen, le célèbre scientifique Pokémon de Kanto, et éternel rival de Sacha. Elle avait entendu dire qu’il avait rejoint un mystérieux projet recrutant des membres un peu partout dans le but de rechercher un certain Pokémon mais elle n’en avait jamais vraiment eu la confirmation.

— Je suis sur Galar en ce moment pour assister la Professeure Sonya dans certaines de ses recherches, continua-t-il, comme s’il avait deviné les pensées de la jeune femme. Non pas que j’arrête mes autres activités, ni quoi que ce soit, mais nous sommes en train de mettre au point un appareil qui va révolutionner le monde.

Malgré de telles paroles, il avança nonchalamment vers elle et s’empara de son Pokédex, l’air de rien.

— Voilà, comme ça, fit-il.

Après une manipulation, l’appareil redémarra et afficha le Pokémon recherché.

— Un Ponyta ! s’exclama Ondine. Je n’en avais jamais vu de pareil. On dirait qu’il est sorti tout droit d’un conte de fée.

— Ils sont originaires de la Forêt de Lumirinth, près de la ville de Corrifey. Les gens pensent qu’avec ce genre de Pokémon, on peut facilement remporter une épreuve de beauté mais ils se trompent complètement. Les Ponyta de Galar ont besoin de soins très spécifiques pour permettre à leurs crinières de garder leurs luminosités. Ceux vivant au cœur de la Forêt n’ont pas ce genre de problème vu qu’ils sont exposés en permanence à l’énergie du lieu.

— Pourtant, je le trouve magnifique.

— Ils sont tous magnifiques pour une personne les voyant pour la première fois, mais pour quelqu’un qui s’y connaît un minimum, les crins de celui-là sont beaucoup trop ternes. Il n’aura pas un bon score pour cette épreuve, et comme j’ai battu son Dresseur à plate couture hier, ce candidat ne sera pas sélectionné pour l’épreuve finale.

— Attends ! Tu veux dire que tu participes ? le coupa Ondine.

— J’ai été le premier à passer aujourd’hui. Tu ne m’as pas vu ? s’étonna Régis.

Ondine n’osa pas lui dire qu’elle avait été trop stressée pour observer les premiers candidats. Et elle n'allait certainement pas lui faire ce plaisir, de toute façon ! Elle sentit l'inquiétude la gagner à nouveau. Si Régis participait au Concours, avait-elle seulement une chance de l’emporter ?

Régis observa sa mine anxieuse avec une certaine espièglerie dans le regard.

— Oh, ne t’en fais pas. Je ne participe pas avec mon équipe habituelle mais avec des Pokémon que j’ai capturés sur place et que je veux entraîner.

Tout de même, équipe d’origine ou pas, ça restait toujours Régis. Avec son talent, même s’il avait uniquement un Magicarpe sur lui, il pourrait avoir ses chances.

— De toute façon, le Concours et les récompenses ne m'intéressent pas plus que ça. Je ne comptais pas vraiment y participer mais je pense que je n’ai pas pu résister à m’inscrire dès que j’ai appris qu’il annonçait une compétition, reprit-il en souriant. D’ailleurs, ça à l’air d’avoir de l’importance pour toi ? enchaîna-t-il avec un regard inquisiteur.

Il était curieux de la retrouver ici après toutes ces années. Kanto n’était pas la porte à côté et elle était venue seule. Mais, elle aussi, était curieuse et avait quelques questions pour lui, alors elle se lança.

— Je voulais changer d’air et partir à la découverte des différentes régions du monde. Mais je suis aussi ici aujourd’hui pour le Concours. En vérité, j’ai un projet. Je veux construire une Tour et une Arène.

Face au regard perplexe de Régis, Ondine se dépêcha de préciser.

— Je voudrais construire une Tour de Combat au sommet de laquelle j’installerais une Arène. Je sais que les meilleurs du Concours pourront mener un tel projet avec le soutien financier et technologique de Macro Cosmos, c’est pour cela que j’ai décidé de tenter ma chance et de m'inscrire.

— Je vois. Mon grand-père est-il au courant ?

— Non, je ne l’ai encore annoncé à personne. Je comptais d’abord gagner puis ensuite voir avec leur équipe de recherche comment les choses allaient se mettre en place. J’avais aussi l’intention de m’inspirer de la région de Galar et du fonctionnement de leurs Arènes pour bâtir la mienne. Oh, et pourquoi pas la construire sur le thème de l’océan ? Je la voudrais près de mon Arène, bien sûr, à Azuria. De ce fait, je comptais utiliser l’énergie hydroélectrique de la centrale près de la ville pour l’alimenter, pour être le plus écologique possible.

Ondine se voulait détachée mais elle ne put s’empêcher de se laisser emporter par ses explications. Cela fit rire Régis.

— Tu es comme Sacha. Passer directement à l’action puis te poser les bonnes questions ensuite, dit-il sur un ton railleur alors qu'Ondine fronçait ses sourcils, mécontente de la remarque. M'enfin, ton projet pourrait tenir la route et cela permettrait de donner un coup de pouce à la région. Elle en a bien besoin, après tout, continua-t-il, approbateur.

— Et toi ? Tu disais que tu étais en train de mettre au point un appareil qui va révolutionner le monde.

Elle cita les propos du jeune homme à la lettre, plus par sarcasme qu'autre chose. Régis avait beaucoup changé, il avait mûri et était devenu quelqu’un de respectable. Mais, si on devait demander à Ondine son avis, il avait gardé ce petit côté supérieur qui avait tendance à l’agacer.

Cependant, pour une raison qu’elle ignorait, son sourire se fana et il afficha un air sérieux et préoccupé.

— La Professeure Sonya et Macro Cosmos m’ont contacté il y a quelques mois. Ils étaient en train de concevoir une sonde permettant d’explorer la structure interne de notre monde mais aussi de repérer les fossiles enfouis sous terre pour les analyser. Ils avaient entendu parler de mes anciennes recherches sur les Pokémon préhistoriques et la restauration des fossiles, et mon profil les avait beaucoup intéressés. C’est comme ça que j’ai été recruté et que j’ai rejoint l’équipe.

Jusque là, rien d’incroyable. Ondine connaissait les bases de la technologie permettant de restaurer les fossiles. Le vestige, une fois retrouvé, était placé dans une immense machine. Celle-ci allait alors scanner le fossile et recréer un clone vivant à partir de l'ADN retrouvée dans le Pokémon fossilisé. Si l’opération se déroulait comme prévue, on obtenait alors un tout nouveau Pokémon. Cependant, ce processus pouvait être capricieux et plus les fossiles étaient anciens, plus les chances de les restaurer s’avéraient difficiles voire impossibles.

— Ce prototype de sonde utilise une technologie améliorée qui envoie des ondes comparables à celles du Poké Radar, poursuivit Régis. Comme tu le sais sans doute, le Poké Radar est un appareil permettant d’envoyer des ondes qui vont cibler les Pokémon et provoquer leurs agitations. Cela rend alors le Pokémon détectable, ce qui est pratique lorsqu’on veut mettre la main sur des Pokémon discrets ou difficilement repérables. On a même récemment découvert que certaines espèces de Pokémon étaient plus sensibles à certaines longueurs d’onde plutôt qu’à d’autres, et on a su adapter le Poké Radar en conséquence, suivant le Pokémon recherché.

Ondine écoutait attentivement.

— Mais dans ce cas-ci, reprit Régis, les ondes sont bien plus puissantes. On a aussi changé la fréquence d’émission. Non seulement ces ondes émettent, mais le signal est directement et instantanément renvoyé sur la sonde, et chargé en informations. C’est le même principe que pour les ultrasons que les Nosferapti envoient et qu’ils captent avec leur système d’écholocalisation lorsqu’ils chassent, dans le but d’éviter les obstacles.

— Je vois…

— Aussi, la sonde permettrait de scanner beaucoup plus en profondeur la structure terrestre. Avec cet appareil, on pourrait même atteindre le noyau interne de notre monde. Et ces ondes ultra puissantes, lorsqu’elles rencontrent un fossile ou même de simples débris ou des traces d'ossements, peuvent donner des informations sur son type, son âge, l’environnement dans lequel l’espèce a évolué mais aussi son ADN restant. D’ailleurs, toutes les informations reçues par la sonde grâce à ces ondes sont directement transmises à une intelligence artificielle reliée à une machine se trouvant dans notre Laboratoire. Cette IA est capable de reconstituer toutes les séquences d'ADN, même les plus détériorées, de l’espèce grâce aux données, et cela sans même avoir le fossile entre les mains. Le Pokémon en question peut alors être recréé, sans avoir besoin de Métamorph puisque l’IA fait tout le travail. Et si on ne souhaite pas le faire revivre, on peut toujours le visualiser dans l’appareil et tout connaître de lui. Avec cette technologie, on pourrait étudier la moindre parcelle de terre de notre planète et faire renaître toutes les espèces de Pokémon disparues.

— Vraiment ?

— Savais-tu que certains fossiles qui ont été découverts n’ont jamais pu être restaurés car ils étaient beaucoup trop érodés ? Pas même en y ajoutant l’ADN de Métamorph ? Eh bien, cette sonde serait capable de rendre cela possible. De plus, les espèces recréées avec l’IA seraient en tout point identiques aux originaux car même l’ADN de Métamorph a évolué au cours du temps. On pourrait retracer l’arbre généalogique complète de tous les Pokémon jusqu’au commencement. Et cela prouverait enfin notre théorie.

Il parlait avec une détermination ardente. Jamais Ondine ne l’avait vu ainsi.

— Quelle théorie ? n'a-t-elle pu s’empêcher de demander.

— Le fait que Mew est à l’origine de tous les Pokémon existants. Le fait qu’il serait celui qui était présent au commencement. On a enfin l’opportunité de connaître toute l’histoire des Pokémon ; comment et pourquoi ils sont apparus, comment ils vivaient, comment et pourquoi certaines espèces se sont éteintes et d’autres ont perduré… Quel dommage que cette sonde ait disparu.

— C’est fou ! Attends quoi ? Tu dis qu’elle a—

— Disparu n’est pas le terme exact. Elle a été volée. Il y a quelques jours.

Régis prit place sur un banc et elle le rejoignit.

— Qui a pu faire ça ? Dans quel but ? le pressa-t-elle.

Ondine était complètement abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre.

— On pense que c’est le même groupe qui est à l’origine du saccage de l'Arène de Greenbury.

— Mais d’après l’enquête policière, ce groupe ne s’en prendrait qu'aux Arènes désirant installer de nouvelles fonctionnalités. Ils seraient des sortes d'extrémistes se rebellant contre les nouvelles technologies, répondit Ondine.

— Justement, affirma Régis. C’est pour ça que l'on pense qu’ils ont fait le coup. On suppose que ce groupe de criminels ne s’en prendrait pas uniquement aux Arènes installant de nouvelles fonctionnalités mais à toutes les évolutions technologiques qu’ils jugent compromettantes pour le futur. Je t’ai dit que cette nouvelle technologie fonctionne avec des ondes bien plus puissantes que le Poké Radar, pas vrai ? Pour l’instant, cette sonde est un prototype et on ne sait pas encore quels genres d’effets ces ondes pourraient avoir sur le corps humain, ni sur l’environnement. On ne s’en est servi que pour explorer les ruines près d’Old Chister, où on avait installé un autre Laboratoire pour étudier la sonde, et nous sommes arrivés à la conclusion qu’elle ne devait qu’être utilisée sous terre pour le moment. Elle n’est pas faite pour envoyer des ondes en surface. Mais maintenant, si c’est bien eux qui ont dérobé l’appareil, on ne sait pas ce qu’il pourrait se produire. En plus, ce prototype devait être présenté durant la Parade.

Il se retourna vers Ondine et l’observa, avant de poursuivre rapidement son récit. La jeune femme savait qu’elle devait sans doute afficher un regard alarmé.

— On a signalé le délit à la police et ils nous ont dit qu’ils feraient leur maximum mais ils sont en sous-effectif à cause de la Parade Tech qui aura bientôt lieu. Macro Cosmos a également envoyé des drones pour essayer de les localiser, en vain pour le moment. Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils sont passés outre le système de sécurité du Labo. C’est aussi l'autre raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui... Pour ouvrir l'œil, car il y a des chances qu’ils soient présents dans l’Arène pour essayer de voler d’autres objets.

— C’est vrai qu’ils pourraient facilement profiter de ces évènements pour agir, renchérit la Dresseuse.

— Tu sais, enchaîna Régis d’un air pensif, le Directeur Shehroz a décidé d’organiser le Concours et la Parade pour se faire pardonner ses erreurs du passé. Macro Cosmos a pris un sacré coup avec l’incident qui s’est déroulé à l'ancienne Tour de Shehroz, avant qu’elle ne devienne la Tour de Combat. Et après ça, il a dû immédiatement être écarté de la Ligue. Mais l’entreprise est tout de même restée debout, elle a tenu bon malgré tout. Tarak a accepté le pardon et la coopération du Directeur, et sera également présent durant la Parade Tech pour lui afficher publiquement son soutien. Alors, tu t’imagines qu’avec cette nouvelle histoire de vol, cela complique les choses. Macro Cosmos ne peut pas se planter sur ce coup-là.

— Je comprends. La situation est délicate pour eux, compatit Ondine. N'empêche, une sonde, hein ? À t’entendre, je pensais que tu allais t’envoler pour explorer le cosmos, plaisanta-t-elle au bout de quelques minutes, voyant que Régis se murait dans le silence.

Une tentative aussi désespérée que maladroite pour détendre l'atmosphère.

— Eh bien, pour ta gouverne, explorer l’espace c’est aussi explorer le passé, lui répondit-il en prenant un air comiquement philosophe.

Ondine étouffa un petit rire.

— Et puis, si la sonde s’avère sans danger, Shehroz souhaite utiliser cette technologie à ondes dans un nouveau modèle de Poké Ball qu’il veut développer, continua Régis sur un ton plus léger. Bien sûr, ce projet n’est qu’en phase de discussion et n’est pas prêt de se concrétiser avant un moment, mais Shehroz a imaginé une Poké Ball qui aura un taux de capture supérieur à la Master Ball, du cinq cents sur cent. De plus, elle sera équipée d’une base de données et d’un radar à ondes qui scannera en surface, à des kilomètres à la ronde, le Pokémon recherché, mais aussi son genre et son potentiel grâce aux informations que le Dresseur aura enregistrées dans la base de données. Une fois le Pokémon détecté, la Ball se déplacera d’elle-même comme un drone pour aller capturer le Pokémon demandé.

— Mais où sera le plaisir de la chasse et de la capture, alors ? demanda Ondine, étonnée par ce nouveau concept.

Elle était encore une fois admirative de la façon dont la technologie ne cessait de progresser. De la façon dont l’Homme lui nourrissait une obsession folle, et se refusait de la freiner malgré les éventuels dangers qu’elle pourrait présenter. Elle savait bien qu’un jour, son évolution bouleverserait le monde des Dresseurs et leurs habitudes, mais elle ne s’imaginait pas encore à quel point.

Régis haussa les épaules.

— Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander. Je crois que notre époque où l’on campait en compagnie de la Lune et des moustiques est révolue, lui dit-il en lui adressant un sourire complice.

Ondine leva les yeux au ciel.

— Tu n’as jamais campé avec la Lune et les moustiques.

Et ils éclatèrent de rire.

Ils restèrent ainsi, assis sur le banc, pendant un long moment sans parler. Cette discussion fit remémorer à Ondine ses anciennes aventures en compagnie de Sacha et de Pierre, et cela la rendit nostalgique. Elle se demandait comment allaient les garçons et ce qu’ils faisaient en ce moment même.
Soudain, des hurlements dans la foule se firent entendre. Les spectateurs commencèrent à s’agiter et à taper des pieds.

— Ah, c’est lui, soupira Régis avec un certain ennui dans la voix.

— Lui ? reprit Ondine.

— Roy.

L’intéressé s’avança dans le Stade. Tout en lui respirait la confiance en soi, du grand sourire qu’il affichait sur son visage jusqu’à ses baskets aux couleurs flashy. Il était accompagné d’un Libégon aux ailes aussi éblouissantes que des émeraudes, et portait le numéro quinze.

L’avant-dernier candidat.

— C’est lui le grand favori du Concours. Il est considéré comme le Champion d’Arène le plus redoutable de Galar… et aussi comme un des plus populaires.

Des tas de fans criaient son nom et agitaient des banderoles à son image. Ondine observa la scène, le Libégon de Roy exécutait chacun des ordres demandés à la perfection.
Après que le jury eut terminé, le Champion se retourna et sortit son Motismart de sa poche pour se prendre en selfie devant eux. Les juges avaient l’air embêté. Ondine n’en croyait pas ses yeux. Avait-il vraiment osé faire ça ?

— Au vu de la récompense, c’est sûr qu’il fera tout pour gagner. Dommage que son attitude risque de lui coûter quelques points, constata Régis en rigolant. J’espère pouvoir l’affronter, rien que pour entraîner mon équipe, poursuivit-il en se levant. Malheureusement, tous les Champions d’Arène de la région ne sont pas présents. Seul Roy, et éventuellement Chaz, Rosemary et Alistair, sont intéressants. Quoique, une autre personne a piqué mon intérêt aujourd’hui, lui dit-il avec un sourire.

— Attends ! s’écria Ondine. Tu ne voudrais pas qu’on fasse équipe pour la dernière épreuve ? On est censés trouver un partenaire avant demain midi, sans quoi il nous sera désigné d’office. L’épreuve est dans trois jours, après tout.

— Tu sais, j’étais sérieux quand je disais qu’une autre personne avait suscité mon intérêt, répondit-il en se retournant vers elle. J’ai envie de t’affronter. Je veux voir de mes propres yeux à quel point la Championne d’Azuria est devenue redoutable. Et puis, je suis sûr que c’est le destin qui nous a réunis ici aujourd’hui.

Ondine se demanda s’il était sincère ou s’il voulait juste se moquer. Il lui adressa un clin d'œil et disparut.

Un dernier candidat fit son entrée.

— Et maintenant, le meilleur pour la fin ! annonça le présentateur. Le numéro seize, Rosemary !

Il s’agissait sans doute de la Rosemary que Régis avait mentionné un instant plus tôt.

La jeune femme s’avança, flanquée d’un Léopardus au magnifique pelage. Le cœur d'Ondine se serra, ses chances de finir première à cette épreuve commençaient à s'amincir.

Une fois sa prestation terminée, Rosemary s’apprêtait à quitter l’Arène aussi discrètement qu’elle était entrée. Avant qu’elle ne rejoignit les tribunes, son regard croisa celui d’Ondine et les deux jeunes femmes s’observèrent pendant une seconde qui sembla ne jamais s’écouler.

Un signal annonçant la fin de la seconde épreuve retentit. D'ici une dizaine de minutes, tous les candidats connaîtront leurs résultats et s’ils ont été qualifiés ou non pour la finale.
Ondine profita de cette petite pause pour se frayer un chemin vers Donna, qui signait des autographes de l’autre côté du Stade.

— Salut ! lui lança-t-elle, un peu nerveuse. Je m’appelle Ondine. Je participe aussi au Concours, avec mes Pokémon aquatiques. Je me demandais si tu avais déjà un partenaire pour la dernière épreuve ? Je pensais qu’on pourrait faire équipe.

La belle mannequin l’évalua de la tête aux pieds.

— Je sais qui tu es. Tu n’es pas passée inaperçue, tout à l’heure. Ton Aquali était sans doute le plus beau qu’il m'ait été donné de voir jusqu’à présent.

Le compliment de Donna lui alla droit au cœur.

— Malheureusement, continua-t-elle, je ne pense pas que deux partenaires avec le même type de Pokémon soit intéressant d’un point de vue stratégique, alors je me dois de refuser.

Elle secoua la tête d’un air désolé. Ondine comprenait très bien son point de vue, elle savait que la jeune femme avait raison, mais elle ne put s’empêcher d’être déçue.
Un nouveau signal qui marquait l’annonce des résultats se fit entendre. Le classement s'afficha sur les écrans.

Ondine était qualifiée pour la dernière épreuve… et elle avait fini première à celle d’aujourd’hui, en accumulant le maximum de points !

Elle sauta de joie et mit de côté, l’espace d’un instant, le fait qu’elle n’avait pas trouvé de partenaire. Elle vit également, sans grande surprise, que Régis était qualifié. Et avec lui, six autres candidats : Donna, Chaz, Roy, Alistair, Rosemary et Percy. Ondine pouvait voir à côté de leurs noms qu’ils étaient tous des Champions d’Arène de Galar. Leurs types de Pokémon et leurs symboles d’Arène étaient également notés sur le tableau des résultats. Régis et elle étaient donc les seuls étrangers.

Finalement, seule la moitié des participants avait réussi à accumuler assez de points aux deux premières épreuves pour se qualifier.

Alors qu’elle quitta l’Arène pour regagner son hôtel, Ondine aperçut un groupe de personnes étranges faisant le tour du bâtiment.