Le commencement
Bonjour je m’appelle Bridou.
Depuis mon plus jeune âge je suis passionné par des machines et par leur fonctionnement. Je me souviens avoir passé des heures devant une pokéball à la remuer entre mes doigts puis à la démonter pour observer toutes ses pièces. Je me posais la simple question: comment cette petite sphère pouvait contenir des Pokémons géants comme notre gentil Noadkoko d’Alola?
-Va jouer dehors! - me hurlait mon père après que je sois resté assis pendant cinq heures d’affilée à contempler ce mystérieux objet sphérique.
-Profite de ta vie au lieu d’être un jeune garçon taciturne! me disait ma mère après que je l’eu ignoré alors que mon repas refroidissait paisiblement devant ma chaise vide. Je leur répondais systématiquement que mes recherches sur la technologie des objets de notre quotidien étaient plus importantes que d’aller taper dans un ballon avec mon amie Liliana ou que d’aller pêcher dans les côtes de Mélé-Mélé avec mon ami Jace. Malheureusement, ces derniers n’étaient pas de mon avis: cela faisait une semaine qu’ils ne me voyaient pas. Je n’en suis pas sûr, mais je crois avoir entendu mes amis parler avec mes parents en critiquant ma misanthropie. Le lendemain matin, j’ai pu confirmer mes hypothèses car, en me levant, mon père et ma mère se trouvaient au chevet de mon lit avec l’air sérieux qu’ils prennent quand j’ai fait une bêtise de la taille de l’univers.
-Bridou! - dit mon père. Je n’ai pas perçu de déception, ni même un peu de mécontentement dans la façon dont il a prononcé mon nom ce jour-là. J’ai même reconnu de la fierté. Sa voix me rappelait son commentaire positif face à mon bulletin de l’année dernière. Celui où j’ai eu un vingt en science.
-Que vouliez-vous me dire?
Ma mère prit le relais:
-Tu sais, aujourd’hui c’est ton anniversaire de dix ans et ton père et moi avions pensé à un cadeau spécial!
-Super! Un réacteur pour faire réagir le métal avec les particules d’air afin de pouvoir me fabriquer des lunettes rayon X!
-Pas exactement, si tu veux bien nous suivre, je crois que tes amis t’attendent déjà.
-Où?
-C’est une surprise. Maintenant si tu veux bien nous suivre sans nous questionner sur la création du monde des Pokémons ou sur ce qu’on va manger ce midi, tu pourras en profiter au maximum.
Je ne me suis pas plaint, même si je ne suis pas un grand fan de surprises depuis le jour où ma mère m’a annoncé que j’allais devoir partager pendant une semaine mon laboratoire avec mon oncle qui ronfle. Mais aujourd’hui, c’était différent, car l’enthousiasme de mes parents me laissait présager que cette fois ils allaient m’annoncer une bonne nouvelle.
Cela faisait environ une semaine et demie que je n’étais pas sorti de chez moi et je me rendis compte que je manquais cruellement d’air. On longea l’océan de l’archipel d’Alola pendant une demi-heure. Pour une fois depuis un mois j’ai pensé au paysage d’Alola davantage qu’aux technologies de nos jours. Après trois quarts d’heure de marche, j’ai enfin aperçu un immeuble immense ressemblant à un Duraludon obèse, mais ce n’est pas l’architecture de cet endroit qui m’avais surpris, mais plutôt le fait qu’il soit construit sur l’eau. J’étais émerveillé par l’endroit. Une fois sorti de ma rêverie, une jeune femme aux longs cheveux blonds qui faisaient penser à un capuchon est venue nous accueillir, accompagnée d’un jeune homme à lunettes portant une casquette et une blouse blanches.
-Bienvenue dans le paradis Ether. Mon nom est Elsamina.
-Et mon nom est Euphorbe, répliqua l’homme à la casquette.
-Euphorbe et moi mêmes somment chargés d’introduire les jeunes dresseurs aux Pokémons et à notre organisation. Nous allons vous faire visiter notre bâtiment et nous terminerons la visite par une surprise…D’ailleurs je pense que tes amis t’attendent ici même.
En effet, je venais d’apercevoir Liliana et Jace qui étaient assis sur un banc sophistiqué derrière la porte automatique faite en verre qui avait une surface d’au moins cinquante mètres carrés. Ils me saluaient et je fis de même avec un air un peu gêné à cause de mon retard (malgré le fait d’avoir souvent la tête dans les nuages j’étais toujours à l’heure). Elsamina nous invita à l’intérieur et mes parents ont dû me rattraper, sans quoi je me serais blessé en m’évanouissant par terre.
Le hall était immense avec des murs peints en blanc et chaque meuble était dernier cri. Un écran de télévision d’environ 60 par 80 pouces trônait sur le mur d’en face avec un air de supériorité. Cette machine de luxe diffusait un documentaire sur les Pokémons de la région d’Alola. De plus, des fauteuils en cuir étaient disposés à notre droite.et des fleurs exotiques embellissaient encore plus le paradis qu’était cet endroit.
-Impressionné? - demanda Liliana.
-Non! - ai-je menti sur un ton sarcastique. Mes amis rirent de bon cœur.
-Si tu continues de chanceler devant un écran comme ça, je vais devoir t’attacher pour éviter que tu te blesses! dit ma mère sur un ton moqueur. Cela mis fin à l’incident fâcheux juste à l’instant où le professeur Euphorbe et Elsamina entrèrent pour nous faire commencer la visite.
-Juste à temps! soupirais-je!
Le professeur Euphorbe prit la parole:
-Bien les enfants, nous allons pouvoir débuter la visite de l’immeuble. Sauf si Bridou préfère disséquer notre machine à café.
-Bridou, concentre- toi sur le discours du professeur! me reprocha ma mère.
-Mais maman! Leur machine à café fonctionne avec tellement de boutons! Il y en a presque plus que sur mon visage!
-D’accord Bridou, tu peux rester contempler ces boutons, mais tu n’auras pas l’occasion de voir tous les schémas de Pokéballs que les professeurs montrent habituellement lors de ces visites! Ma mère est trop forte dans ce genre d’argumentation, pensai-je.
-Maintenant que tout le monde est prêt on va enfin pouvoir commencer la visite!
-Dit Elsamina, commença Jace. Est-ce qu’on pourra monter sur une pokémonture aérienne?
-Ou peut-être combattre des ultras chimères dans une dimension parallèle, continua Liliana.
- Comme dans les dessins animés! ai-je terminé.
-On verra les enfants. On verra…
Je perçus une once de déception dans sa voix. Une déception à glacer le sang et que mes amis n’avaient pas perçue.