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Le fabuleux destin d'un orphelin de sonicvic



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Informations

» Auteur : sonicvic - Voir le profil
» Créé le 08/08/2022 à 00:12
» Dernière mise à jour le 14/09/2022 à 15:48

» Mots-clés :   Absence de combats   Guerre   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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Pupille de la Région
"Eh bien, toi mon garçon, on peut dire que tu as touché le Jackpot. Oh oh oh !"
Devant ma mine apathique, le recruteur de l'armée se reprit :
"Hum. Désolé, c'était de mauvais goût. Je pensais à mon Miaouss resté avec ma femme et ma fille… Reprenons : pourquoi désires-tu rejoindre nos troupes ?"

Tu parles d'une question. Quand j'avais 7 ans, Maman s'est faite agresser par un Colossinge. Ces sales bêtes ont la réputation d'être violentes, mais généralement elles ne s'en prennent pas aux humains. On n'a jamais vraiment su pourquoi ce Colossinge avait choisi de s'en prendre à cette femme, mais le résultat était là. Agressée au beau milieu de la Route 9, sans habitation et sans personne aux alentours pour lui venir en aide, ma pauvre mère a agonisé pendant des heures avant que son corps ne soit retrouvé par des campeurs le lendemain.
Quand bien même on l'aurait retrouvée vivante, comment aurait-on pu la transporter dans un centre de soin ? Dans ces routes montagneuses, les secours n'auraient pas pu intervenir rapidement, et les moyens de transport aérien se limitent à des Pokémon trop peu fiables pour transporter un corps en morceaux.
On peut dire que le destin de ma mère a été scellé à l'instant même où elle a mis le pied sur cette route. A moins que ça ne soit dès le jour de ma naissance.

Elle n'a pas eu une vie facile, la pauvre. Je n'ai jamais connu mon père, tout ce que je sais de lui c'est qu'il a fui la maternité alors que ma mère était en salle de travail. Il n'a plus jamais donné de nouvelles depuis, il s'est simplement volatilisé dans la nature.
Mon enfance lui a aussi causé bien du tracas. J'étais turbulent, peu obéissant et ma principale contribution à l'école était de mettre mon poing dans le nez de ceux qui affublaient ma mère d'adjectifs peu reluisants.
Après 7 ans d'épuisement dû au stress, elle avait bien besoin de vacances. Elle travaillait dans un pâturage pour Pokémon, au service d'un type fantasque absolument obsédé par son Galopa. Elle avait réuni ses maigres économies d'éleveuse pour m'envoyer en colonie de vacances cet été-là, et elle en avait profité pour faire un petit trek dans la montagne…

Bref, en revenant de mes 15 jours de camping, j'étais orphelin. On m'avait placé dans une pension pour jeunes dans mon cas, et j'avais perdu toute envie de me battre. Ironiquement, cet incident m'avait apaisé et je fréquentais désormais des jeunes qui étaient également issus de situations familiales complexes. Cela ne leur donnait pas envie de se moquer de ma mère, et cela me passait l'envie de les cogner.

Mais ma scolarité n'était pas plus aisée pour autant. J'avais accumulé un certain retard lors de mes premières années d'étude, et les professeurs de l'établissement avaient à gérer trop de gamins de trop de niveaux différents pour pouvoir m'enseigner tout ce qui était au programme. J'accrochais péniblement aux cours de conjugaison, détestais les cours d'éducation religieuse ("le monde a été créé par un Pokémon", quelle blague !) et me désintéressais des différentes langues étrangères (quel intérêt d'apprendre le kalosien ou le galarois alors que je n'avais aucune envie de voyager ?).
Même en sport je n'étais pas fameux. Le professeur nous répétait souvent que si l'on voulait devenir Maître Pokémon, il fallait être dans une forme physique égale à celle de nos compagnons. Mais je savais très bien que je n'allais sortir de cet institut qu'à ma majorité, à 16 ans. Si je voulais me lancer dans un périple pokémonesque, j'aurais 6 ans de retard par rapport aux enfants que les parents auraient laissé filer à l'âge légal, et je savais que c'était irrattrapable. Et puis, je n'avais pas vraiment envie de côtoyer des Pokémon, c'était à cause de l'un d'entre eux que j'étais arrivé là après tout.

Mon dégoût du sport n'aidait pas non plus mon corps à l'adolescence. J'ai toujours été un peu plus épais que la moyenne, à vrai dire, j'avais tout le temps faim, et forcément cela a fini par se répercuter sur ma corpulence. J'engloutissais même l'infâme bouillabaisse que l'on nous servait à l'orphelinat sans broncher, malgré les nausées et vomissements qu'elle provoquait chez certains de mes camarades. On a depuis appris que les Magicarpe n'étaient pas comestibles, c'est un miracle qu'il n'y ait jamais eu de morts liés à la nourriture.

Les seules matières qui trouvaient grâce à mes yeux étaient les mathématiques et les sciences physiques. Je n'étais pas très doué, mais je prenais plaisir à essayer de démêler des exercices tordus et découvrir des théories élaborées par des esprits brillants. Pour moi, tout cela avait plus de sens que les légendes sur un Pokémon alphabet ou un autre responsable de la dérive des continents.
Mais cette passion n'allait hélas pas me mener loin. Quel employeur voudrait d'un mathématicien moyen quand un Alakazam est à la fois bien moins cher et bien plus compétent ?

Ainsi, à ma sortie de l'institution à ma majorité, je n'avais aucun plan d'avenir. Heureusement, notre gouvernement est plein d'idées pour embaucher de la chair à canon, et un stand de recrutement pour l'armée se tenait juste en face des portes de l'orphelinat. Je saluais alors mes compagnons qui étaient sortis en même temps que moi et qui se dirigeaient tous vers des carrières qu'ils espéraient brillantes (ici un électricien, là un professeur, là-bas un marin…) et allais engager la conversation avec le recruteur.

"Franchement, quel autre métier que l'armée voulez-vous que je fasse ?, lui demandai-je après lui avoir raconté mon parcours. Au moins chez vous, je serai nourri, logé, blanchi et j'aurai l'impression de me rendre utile. Trop de gamins sortis de l'orphelinat sont devenus des loubards ou des vauriens, et je ne veux pas de ce destin-là.
- Je vois. Ecoute, tu peux d'ores et déjà signer pour nous rejoindre, je te promets que l'on trouvera un poste qui conviendra à ta… carrure. Il ne sera pas dit que l'armée kantonienne aura abandonné l'un de ses enfants !"

Sans être obèse, j'étais loin de l'image que l'on pouvait se faire d'un militaire. Surtout si, comme moi, vous avez été biberonnés aux films de guerre tels que Pharambo ou Full Metang Jacket. Et pourtant, j'avais désormais un plan de carrière dans l'armée.
J'étais à la fois peu enthousiaste, et curieux de découvrir ce qui pouvait m'attendre dans cette voie.
C'est ainsi que les papiers d'enrôlement furent signés et que je fus convoqué la semaine suivante dans la caserne la plus proche.