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Lazar et la Tour d'Alba de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 21/07/2022 à 10:40
» Dernière mise à jour le 30/08/2022 à 16:18

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Conte   Kalos   Médiéval   One-shot

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Chapitre 2 : La Tour d'Alba
Le soleil commençait à décliner derrière le mont Isaïa lorsque Lazar émergea de la brume. Le paysage qui s’étalait devant lui était très différent des landes Brumes. Une terre désertique, sans la moindre âme, jonchée de branches de bois mort et parsemée de piles de pierres érigées. Et au centre de cette terre grise s’élevait la Tour Alba.

Elle était immense, à la base taillée à même la roche. Des meurtrières perçaient régulièrement la pierre noire de la Tour et donnaient une idée du nombre d’étages. Quatre étages. Lazar n’avait jamais vu de bâtiment aussi imposant. Une ouverture avait été pratiqué à la base. C’était une porte de bois sculpté ornementé par trois fresques. La première représentait un soleil éclairant un œuf sur lequel était écrit « À la vie … ». La deuxième fresque était composée d’un croissant de lune et d’un arbre sans feuille. Sur le tronc de l’arbre était écrit « À la mort … ». La troisième fresque semblait inachevée. Une lune et un soleil imbriqués l’un dans l’autre étaient dessinés au-dessus de la phrase « … et après … ».

Lazar descendit du dos de Xerneas, saisit la boîte drapée de blanc, son luth en bandoulière et le reste de ses affaires, se retourna vers le grand cervidé.

« - Xerneas, mon ami. Ici se dresse la fin de notre voyage. Ce fut un honneur de voyager avec toi, mais là où je dois aller …

- … Tu dois y aller, mais sans moi, je le sais. Lazar, j’espère que tu y trouveras la paix en toi.

- Je vais essayer.

- N’oublie pas que je serais toujours là pour toi, Lazar. Regarde autour de toi, tu y trouveras toujours une lueur d’espoir. »

Xerneas se retourna alors sur lui-même et disparut dans la brume.

« - Charo, tu devrais y aller, fit Lazar au riolu »

Ce dernier refusa d’un signe de tête.

« - T’es vraiment buté, fit Lazar, un léger sourire aux lèvres. Enfin bon, entrons. »

Lazar exerça une légère pression sur la porte, et cette dernière s’ouvrit sans la moindre résistance.

Le rez-de-chaussée était lugubre, plongé dans l’obscurité, à peine éclairé par les meurtrières de la Tour. Il était vaste et désertique. Le sol était constitué de grandes dalles noires et blanches disposées en damier. Un bloc de granite était planté au milieu du rez-de-chaussée. Un trou dont s’y échappait un filet d’eau clair y a été pratiqué à son sommet. Le font de la pièce était occupé par un escalier à colimaçon de bois noirci par ce qui semblait être un vieil incendie. Lazar, prudemment, se dirigea vers l’escalier, Charo sur les talons. Dans l’ouverture du plafond amenant à l’étage suivant, une ombre furtive attira l’attention de Lazar.

« - Charo, je crois qu’on a de la compagnie. »

Charo bondit sur la première marche de l’escalier et commença à monter, suivit de Lazar.

La pièce du premier étage était à l’opposé du rez-de-chaussée. Les meurtrières étant plus présente, la lumière qu’elles laissaient passer était réfracté dans toute la pièce par un cristal violet, colorant la pièce d’une teinte légèrement rosée. Charo et Lazar firent quelque pas dans la pièce. Un autre escalier en colimaçon était présent de l’autre côté de la Tour. Ayant traversé une bonne partie de la pièce, Lazar ressentit une vive douleur derrière le crâne et, sans comprendre comment, il fût projeté en arrière. Un kss kss kss accueilli sa chute. Reprennent ses esprit, Lazar vit Charo complètement immobile. Une vibration sourde commença à résonner du cristal. Charo, hagard, regardait dans toutes les directions puis s’immobilisa, tout tremblant. Lazar, le crâne résonnant encore comme une cloche dit à Charo :

« - Charo, reste calme. Concentre-toi sur ton intuition. »

Charo se calma et se concentra. À ce moment-là, son ombre sur le mur se déforma, devenant plus grande.

« - Perçoit le monde tel qu’il est. »

Une faible lueur bleutée entoura alors Charo. Elle se fit plus intense au niveau de ses paumes. Soudain, sans la moindre raison, Charo dirigea ses mains vers son ombre sur le mur. Une petite boule violet sombre apparût au niveau de ses mains. Charo se concentra sur cette boule qui, ayant doublé de volume, partie comme un boulet de canon sur l’ombre. Au moment de l’impact, un cri suraigu résonna à vous en vriller les tympans. L’ombre de Charo ondula.

« - Bon sang, Charo, tu as fait quoi ? »

L’ombre sembla s’immobiliser, puis, elle commença à sortir du mur. Un ectoplasma, sourire aux lèvres, se dressait maintenant entre Charo et Lazar et l’escalier. L’ectoplasma se précipita sur Charo en rallongeant ses griffes, mais Charo sauta sur le côté pour l’esquiver, tout en essayant de frapper de son poing l’ectoplasma, mais il ne parvint pas à le toucher.

« - Charo, n’essaye pas de l’attaquer sur le physique, tu ne parviendras pas à le toucher. Essaye autre chose, comme ce que tu as fait tout à l’heure. »

Charo s’immobilisa et observa l’ectoplasma. Celui-ci récidiva la même attaque et, au dernier moment, Charo l’esquiva. À ce moment-là, les griffes de Charo semblèrent se prolongé par des griffes noires comme la nuit. Précipité par sa course, l’ectoplasma ne parvint pas à esquiver l’attaque. Il fût violemment repoussé en arrière, mais ne sembla pas vraiment secoué par l’attaque de Charo. L’ectoplasma se mit à flotter légèrement au-dessus du sol et, alors que Charo se dirigea vers lui, ses yeux étincelèrent d’un bref éclat blanc. En une fraction de seconde, Charo décolla du sol et fût projeté au plafond comme un simple chiffon. Son petit corps retomba au sol avec des débris, inconscient. L’ectoplasma se dirigea alors vers le corps inconscient, le saisi par l’une des pattes arrière comme un vulgaire objet. Kss kss kss. Encore se petit rire sifflant. Lazar se releva et lui cria :

« - ARRÊTE, Arrête. Pourquoi tu fais ça ? Que veux-tu ? »

La vibration du cristal se fit plus forte. Lazar fût pris d’une violente migraine. Une voix glaciale sembla alors sortir de l’intérieur des murs.

« - Et toi, que viens-tu faire en ce lieu ?

- Cela ne regarde que moi. Je dois allez au …

- Petit insolent. Que viens-tu faire ici ? Tu n’as rien à y faire, tu dois partir. Oui, va-t’en. Va-t’en. Retourne d’où tu viens.

- Non, je dois poursuivre, mais je t’en prie, cesse de t’en prendre à Charo. Je ne sais pas qui tu es, ni pourquoi tu agis ainsi, mais laisse Charo tranquille.

- Petit insolent. Tu n’as rien à exiger de moi. Part, et ne revient jamais. Part, part, va-t’en. »

Charo sembla s’éveiller et une vive lumière envahie l’étage. L’ectoplasma hurla d’une voix semblable à un fer chauffé à blanc plongé brusquement dans un bac d’eau et relâcha Charo. Alors que la lumière blanche diminua, Lazar remarqua que Charo avait changé. Il semblait plus grand. Le riolu avait disparu, laissant place à un lucario jaune et noir.

« - Charo, c’est bien toi ? fit Lazar. »

De sa main gauche, Charo fit apparaitre un long os blanc et en frappa l’ectoplasma de plein fouet. Celui-ci fut projeté avec force contre le mur et resta inanimé.

« - Charo, c’est notre chance, dit Lazar. Montons avant qu’il ne se relève. »

Lazar se dirigea vers l’escalier, Charo sur les talons. Au moment où Lazar posa le premier pied sur les marches de l’escalier, la vibration de la salle se tût. La couleur violette du cristal disparut, laissant à la place un cristal translucide. Lazar remarqua que l’ectoplasma avait disparu. La pièce ne portait aucune trace de lutte. Lazar continua à grimper les marches de l’escalier en direction du troisième étage.

Ce dernier était meublé. Une commode, un métier à coudre, un buffet contenant des couverts et des verres en terre cuite. Un lit à baldaquin était apposé auprès d’une meurtrière aménagée en fenêtre avec un rideau. Au pied du lit se trouvait une toile posée sur un chevalet. Lazar s’en approcha. Il s’agissait d’un portrait de jeune fille. Un visage blanc pâle au nez légèrement aplati. Les lèvres étaient ciselées en un léger sourire peint en quelque trait discret. Les yeux étaient étranges, verrons, l’un d’un bleu de mer, l’autre d’un marron sombre. Le visage était encadré une chevelure abondante d’un blond très pâle au reflet argenté. Le portrait n’était pas fini, pas entièrement coloré. Du reste, il n’y avait que quelque trace de crayon à demi effacé par le temps.
Seigneur, que cette femme devait être belle, pensa Lazar.

L’ensemble de la pièce était baigné dans la poussière. Les meubles de bois en était blanc, la pièce en était saturée. L’aire était glaciale. Clairement, la pièce n’a plus été visité depuis des siècles. Les rideaux se désagrégèrent lorsque Charo en effleura un. Une cheminé se trouvait à cinq bons pieds du lit. Sombre et lugubre, elle était de granit massif et ouvragé. On y discernait une gravure d’un poisson gigantesque, d’un colosse de terre et d’un serpent céleste. Plus jamais un feu ne brulera à l’intérieur, le conduit de la cheminé c’étant en partie effondré. Lazar contempla la gravure. Un mot était à demi effacé. Lazar en déchiffra les quelques lettres : « C…a…ul ». Charo attira l’attention de Lazar sur les escaliers. La rampe était richement ornementée par une tête de lézard sculpté la gueule ouverte. Le reste de la rampe était recouvert de symbole. Une brise de vent frais souffla dans la pièce. Lazar grimpa les escaliers, précédé par Charo.


Le quatrième étage n’avait pas de plafond. Lazar y discernait les premières étoiles. Une plateforme constituée d’une énorme dalle était plantée dans le mur trois tête au-dessus de Lazar. Le planché de cet étage était, pour une fois, fait de bois en latte. De la paille et des branches d’arbre était disséminé partout sur le sol. Lazar s’approcha de la plateforme, y grimpa et en balaya les branches mortes et aida Charo à le rejoindre.

« - Nous allons attendre, Charo. Nous allons attendre quelqu’un que j’aimerais voir. »

Lazar déposa ses affaires sur la plateforme, et en sortie des lanières de viande séché, un fromage que Dame Alice lui avait laissé à son départ de Ezies, une gourde d’eau et quelque baies séché. Lazar s’occupa des blessures que Charo a reçu lors du combat de tout à l’heure, puis les deux purent se sustenter. À la suite de cela, Charo porta son attention sur la boite.

« - Tu ne veux pas savoir ce qu’il y a dedans, crois-moi, Charo. »

Lazar sortie son luth et commença à en pincer quelque corde. Les notes s’envolèrent dans l’aire, rebondissant contre les parois interne de la Tour. Le temps passa et le sommeil se fit ressentir. Lazar rêva de plumes embrasés, d’une lune se cachant dans la mer, d’un désert de cendre et d’un soleil rouge.
Dans la nuit, un bruit d’aile rompit le silence.


Quelque chose de chaud enveloppait Lazar. Il ne voulait pas se réveiller, il voulait rester là, allongé au soleil sans se soucier du reste. Et la chaleur sembla bouger. Lazar se réveilla brusquement, réveillant Charo. Le jour était levé depuis peu, mais l’étage de la Tour était encore en partie à l’ombre des parois haute. Et Lazar le vit. L’oiseau était là, le regardant fixement. Ses plumes était magnifique, reflétant le soleil, illuminant l’oiseau d’une aura éblouissante. Son corps et ses ailes était d’un rouge ardent, la houppette sur son crâne, son bec et sa queue en plumeau était d’un jaune éclatant alors que son poitrail était d’un blanc d’une pureté. L’oiseau avait du vert sur la pointe des ailes et sur un collier de plume. Ho-Oh, l’oiseau arc-en-ciel était là, debout sur le sommet de la Tour, toisant Lazar et Charo du regard.

« - Ho-Oh, je voulais te voir, fit Lazar. Je voulais te voir car tu es celui qui redonna vie à trois pokemons.

- Je le sais, et je sais ce qui t’amène.

- Peux-tu m’aider.

- Montre-moi la boite, je te prie. »

Lazar se saisie de la boite emballée dans le drap blanc et en retira le drap. La boite était faite en bois de cèdre sombre vernit, décoré sur le dessus d’une fleur de lys en dorure. Lazar la posa délicatement devant l’oiseau et en fit coulisser le couvercle. À l’intérieur, sur lit un de paille sèche, reposait le corps d’un tarsal.

« - Elle s’appelait Moon-Râ. Elle fût tuée à cause de la folie meurtrière d’un roi qui conçut une arme d’extermination. Elle n’avait rien fais, elle était innocente et pourtant, un roi fou décida que ça vie ne valait rien.

- Je vois bien qu’elle était précieuse pour toi, mais la mort est définitive.

- Pourtant, on raconte que tu aurais ressuscité trois pokemons …

- Et vois ce qu’il leur ait arrivé. Pourchassé ou bien haï. Les vivants n’aiment pas ce qui aurait dû mourir.

- Je l’aimerais comme le premier jour. Je lui en ai fait la promesse. »

Ho-Oh s’approcha et souleva le corps minuscule du tarsal dans une de ces pattes et l’examina.

« - Pourquoi ressusciterais-je se tarsal et pas un autre ?

- Je n’en sais rien, je te le demande comme une faveur.

- Jamais je ne pourrais te rendre ton ami, Lazar. Du moins, pas comme tu le souhaite. Si je le fais, ton ami en sera changé.

- Je l’aimerais quand même.

- Accepterais-tu de lui refuser la mort ?

- Elle ne l’a pas choisi.

- Mais accepterait-elle que tu triches avec la mort ? Accepterais-tu les conséquences de ton choix ?

- Oui, je l’accepterais. »

L’oiseau toisa Lazar, puis s’envola à grand coup d’aile. Pendant une dizaine de minutes, Lazar et Charo demeurèrent seul au sommet, puis Ho-Oh revint.

« - Il existe un équilibre entre vie et mort. Création et destruction. Le jour où j’ai ressuscité ces trois pokemons, j’ai donné trois vies alors que trois vies disparurent.

- Tu peux donc m’aider.

- Oui je le peux, mais il faut que tu fasses quelque chose.

- Quoi donc ?

- Tue cet œuf ! »

Ho-Oh déploya sa patte droite et en révéla un œuf d’un blanc violacé.

« - Pour une vie donnée, tu dois donner à la mort un équivalent. »

Lazar saisie l’œuf et prit un couteau de sa besace. D’un geste hésitant, il leva le couteau et s’immobilisa. Des larmes commencèrent alors à glisser le long de ces joues.

« - Qu’attends-tu, Lazar ? Auras-tu le même courage que ce roi qui sacrifia des centaines de vie pour en ramener qu’un seul ? Ce n’est qu’un œuf que j’ai ramassé dans un nid abandonné. Il est encore en vie.

- Je … je n’y arrive pas.

- Pourtant tu disais que …

- Je sais se que j’ai dit, mais je n’y arrive pas. Je suis désolée, Moon-Râ, mais je ne dois pas. »

Lazar lâchât le couteau et reposa l’œuf à terre.

« - Je suis désolé.

- Ne le soit pas. Tu as agi par amour et tu as su éviter de commettre l’irréparable. Je ne peux ramener ton ami à la vie, mais accepterais-tu une chose de ma part. »

Lazar sécha alors ses larmes.

« - Laquelle ?

- Accepte cet œuf, protège-le et aime-le. Qui sait, peut-être que tu aimeras l’être qui est à l’intérieur.

Lazar saisi l’œuf et le porta à la lumière du soleil.

- Je serais là pour lui. »

Charo s’approcha et apposa ses pattes sur l’œuf. Il concentra son aura, à l’écoute de l’intérieur de l’œuf, et sourit. L’oiseau déplia une dernière fois ses ailes et s’envola. Lazar reprit la boite emballée dans le drap blanc la referma. Il commença à rassembler un tas de bois mort sur lequel il plaça la boite. Alors que les flammes s’élevèrent, il sorti son luth et entama un chant funèbre.

Lazar et Charo sortirent de la Tour alors que le soleil commençait à descendre. Des bruits de pas attirèrent leurs attentions. Ils se retournèrent. Xerneas était là. Lazar s’approcha de lui et lui toucha les nasaux.

« - Je suis désolé mon ami de t’avoir fait voyager jusqu’ici. »

Lazar calla l’œuf dans sa besace, monta sur le dos de Xerneas, suivit de Charo.

« - Il est temps pour nous de repartir. »

Sur ces mots, Xerneas s’éloigna de la Tour Alba. Rapidement, la brume la fit disparaître. Et Lazar, le souvenir de Moon-Râ encore vif, se jura de protéger l’œuf.