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L'Empire Delassien de Johan64000



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Informations

» Auteur : Johan64000 - Voir le profil
» Créé le 22/01/2022 à 01:27
» Dernière mise à jour le 22/01/2022 à 01:27

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Fantastique   Guerre   Mythologie

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Chapitre 11 - Le temps d'une prière
Ankhet était en train de se demander comment elle allait bien pouvoir faire pour aider les civils qui tentaient d'échapper aux crocs et autres appendices meurtriers des pokémon furieux. La Grande Prêtresse, que tout le monde avait érigée en figure divine depuis sa célébration lors des dernières moissons, n'entendait pas d'un bon œil devoir rester immobile pendant que des innocents se faisaient massacrer. Certes, elle avait bien conscience que ceux qui la côtoyait la considérait comme une jeune femme froide et au cœur de pierre, Khae en tête. C'était une façade qu'elle s'était donnée afin d'assumer pleinement son rôle de pseudo-divinité.

La fonction qu'elle avait au sein de l'Empire était, selon les dires de chacun, la plus importante après celle du Pharaon. Elle avait donc sur ses épaules une responsabilité qu'elle avait encore bien du mal à assumer. On s'accordait généralement pour dire que les malheurs qui survenaient étaient la cause des Grands Prêtres en place, puisque ceux-ci étaient censés être l'écho de la voix des Dieux. Ainsi, la moindre catastrophe leur était imputée. Nombre de ses prédécesseurs avaient été banni ou carrément tué sur place publique dans le passé. Surtout que les Grands Prêtres étaient bien plus accessibles que les Pharaons, et donc bien plus facilement condamnables pour le peuple.

Comme deux facettes d'une même pièce, le Grand Prêtre et le Pharaon se devaient d'assumer des rôles complémentaires. Le premier était le responsable des Dieux, des croyances et des miracles. Le second celui qui représentait la loi, la droiture et qui prenait les décisions. Et, conjointement, ils incarnaient pour la population de l'Empire des figures quasiment divines, bien loin de la simple transparence des êtres humains.

Pour autant, Ankhet ne se sentait pas tellement différente depuis qu'elle avait accédé à cette fonction. Pas plus proche des Dieux, et encore moins comme faisant partie de leur cercle très fermé. Elle était restée elle-même, avec simplement comme nouveau quotidien l'adoration de toutes les castes. Peut-être était-ce justement ça qui faisait d'elle une déesse ? Le fait de recevoir les prières de nombre de personnes, et que ses fidèles la considère comme un être supérieur ? Sûrement, même si, dans les faits, Ankhet avait tout d'une adolescente de dix-sept ans, que cela soit dans le corps ou dans l'esprit.

Elle reconcentra son attention sur le moment présent, évitant de divaguer sur la réelle utilité de sa fonction, puisque c'était un exercice auquel elle s'adonnait régulièrement. Cette petite introspection ne faisait pas avancer grand-chose à la situation dans laquelle elle se trouvait. À l'abri derrière la façade d'une maison, elle regardait avec insistance la grande place autour de laquelle se massait une petite armée de pokémon. Des Arbok, des Etouraptor et des Grahyenna. N'étant pas foncièrement une passionnée de ces créatures qui peuplaient le monde, elle avait bien du mal à identifier ce que pouvaient être leurs faiblesses ou leurs forces. Khae et dans une moindre mesure Mahou étaient bien plus doués à ce jeu-là. Mais, une chose était certaine, vu l'état de rage des pokémon, les civils pris au piège n'en avaient plus longtemps à vivre.


- Vous comptez les sauver, n'est-il pas ?


Alors qu'elle se pensait dissimulée, la voix dans son dos la fit sursauter et elle manqua de chuter. Elle n'en était plus à ça près aujourd'hui, certes, mais elle préférait éviter que son divin postérieur n'atteigne le sol de façon si peu confortable. Elle se retourna à la hâte, pour observer celui qui avait osé la surprendre ainsi. C'était Nyalis, le chef de la garde, accompagné de son Vibraninf et, plus surprenant, de Douamoutef. Ankhet avait pansé les plaies de la montagne vivante et l'avait laissé dans le bureau dans lequel ils avaient trouvé refuge, avant de partir rejoindre Khae sur le toit. Qu'il soit là, alors même sur les bandages sur son corps arrivaient tout juste à contenir l'hémorragie, relevait à la fois du miracle et de l'inconscience.


- Vous... Que faites-vous ici ?


La dernière fois qu'elle avait vu Nyalis, c'était quand ils s'étaient séparés avec Mahou peu après être sorti du palais. Le chef de la sécurité lui avait dit qu'il allait essayer de reprendre le contrôle sur les troupes de la capitale, très certainement désordonnées avec cette attaque soudaine, et qu'il ferait son possible pour sauver les civils. Ça semblait être un homme bon, surtout pour quelqu'un dont le supérieur était Baal, l'une des pires raclures de fonctionnaires de l'Empire.


- J'ai eu du mal à rassembler mes hommes. Encore plus à me faire obéir par les soldats de la capitale, qui n'ont pas à répondre à mes prérogatives. Mais, dans la panique, ils ont cherché à se ranger derrière la première personne qui ferait preuve d'un minimum d'autorité. J'ai donc fait mon possible pour resserrer les rangs. À l'heure qu'il est, les soldats d'Agara sont postés derrière les remparts de la ville, à protéger la population qui y a trouvé refuge. Ma tâche accomplie, j'ai décidé de revenir en ville pour trouver des survivants et essayer de me rendre utile.


Douamoutef approuva les dires de l'homme, non sans tenir ses pansements pour éviter que ses plaies ne s'ouvrent de nouveau. Il prit la parole à son tour, observant du coin de l'œil la place où les choses commençaient à s'envenimer de plus en plus.


- Et c'est là que l'on s'est croisé. Après que vous m'ayez quitté dans le bureau, j'ai décidé que je ne pouvais pas rester là sans agir. Par chance, ça a coïncidé avec le moment où les pokémon ont prit la direction de la ville et ont quitté les couloirs du palais. Je suis tombé sur Nyalis et je lui ai parlé de vous, ainsi que du Pharaon. Il m'a expliqué les événements que vous avez vécus ensemble. Quelle histoire !


Un bien maigre mot pour résumer les événements qui se sont déroulé ces dernières heures. Même si elle était obligée d'avouer que le renfort de Nyalis et de Douamoutef était un plus non-négligeable, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Face à une horde de pokémon comme celle qu'elle avait sous les yeux, les deux hommes n'étaient pas grand-chose. Pas plus que le Vibraninf du chef de la sécurité, même si celui-ci avait sûrement plus de chance de s'en sortir que les autres.


- Contente de vous savoir en vie, tous les deux. Mais, Douamoutef, tu ferais mieux de retourner te mettre à l'abri. Tu as subi beaucoup de blessures importantes, et ton état est encore critique. Si jamais tu venais à te faire avoir une nouvelle fois par....


- Attention !


Un des Grahyena, en marge du groupe, avait fini par repérer les trois humains pourtant bien à l'abri. Il venait de se jeter sur eux, mais Vibraninf eu vite fait de l'intercepter à l'aide de son attaque Draco-Queue. Le pokémon fut projeté au loin, en direction du groupe présent sur la place. Cela attira l'attention sur Ankhet et les deux soldats, et les pokémon se détournèrent de leurs proies civiles pour se diriger vers eux. En soi, l'objectif de la Grande Prêtresse était atteint. Pour autant, elle avait espéré pouvoir le réaliser sans mettre sa propre vie en jeu.

Nyalis attrapa la main de la jeune blonde pour l'emmener avec lui à travers le dédale de la ville en ruine. Il n'y avait quasiment plus âme qui vive à l'horizon. Les pokémon enragés se perdaient à la dégustation des corps lâchés sur le sol. Çà et là, des cris se faisaient entendre à travers la nuit. Ankhet eut un regard en direction du toit du palais, où elle savait que Khae était en plein combat contre Nyptât. D'étranges éclairs pleuvaient à l'endroit où était censé se dérouler l'affrontement, mais elle n'eut pas le temps de s'inquiéter plus que cela pour son ami d'enfance, bien trop occupée à tenter d'échapper à un Grahyenna en furie. Le pokémon faillit d'ailleurs l'atteindre d'une énième attaque Morsure, qu'elle parvint à esquiver grâce au soutien du chef de la sécurité et de son Vibraninf, aux réflexes vifs.


- Je...


Ankhet était perdue. Elle maudissait sa propre faiblesse, mais surtout la répulsion qu'elle avait toujours eue à entraîner son corps aux épreuves de la vie. Elle, son domaine de prédilection, c'était la foi. Son mysticisme à toute épreuve, sa lumière guidant les pieux. Alors, et malgré la situation désespérée dans laquelle elle était, la Grande Prêtresse ferma les yeux. Les mains jointes en continuant sa course à l'aveugle, elle fit ce qu'elle savait faire de mieux : prier.

Osiris, fils de Nout, enfant aux deux naissances. Prête-moi ta force. Isis, fille de Geb, toi qui as vaincu sept poisons. Viens-moi en aide.
Un bénédicité répandu au sein de l'Empire, reprit en chœur dans les lieux de culte qui jonchaient le désert Délassant. Ankhet connaissait sur le bout des doigts les saintes paroles, et pouvait, du fait de son rang, s'en saisir sans aucune offense. Pour autant, sa foi inébranlable était mise à rude épreuve en cette nuit d'horreur. Que les dieux viennent en aide à tous ces pauvres gens.

********************
Le coup de poing d'Atrosinge vint percer le sol à quelques centimètres seulement de la tête de Khae qui, par pur réflexe, avait réussi à rouler sur le côté pour esquiver l'attaque. D'une seule frappe, le pokemon avait créé un cratère dans le sol, fissurant le toit du palais sur un périmètre restreint, ce qui démontrait de la puissance dont il semblait être capable de faire preuve.

L'abomination, puisque c'était la seule manière qui semblait pouvoir le décrire, était mue par un solide besoin d'atteindre sa cible. Il revint à la charge, comme un animal enragé, en chargeant ce qui paraissait être une attaque Poing-Feu. Son bras ainsi nimbé de flammes, il tenta une nouvelle fois de s'en prendre au jeune Pharaon qui, toujours au sol, n'avait aucun moyen de se défendre. Il vit alors son heure venir, mais fut miraculeusement protégé par son Scorplane bleuté qui érigea entre lui et la bête féroce son Abri. La protection éphémère ne résista pas bien longtemps, et le pokemon de Khae fut percuté par le poing brûlant de l'Atrosinge, qui l'éjecta sur plusieurs mètres tel un fétu de pailles, totalement hors-combat.

Profitant du répit que lui avait accordé son pokemon en ultime recours, le jeune homme réussi à se remettre debout, non sans s'arracher un cri de douleur quand il prit appui sur son épaule blessée. Scorplane était désormais dans les vapes, et Salameche n'avait pas plus d'opposition à apporter face à la bête née de quelconques pouvoirs surnaturels accordés par la flûte de Nyptât.


- C'est grisant, n'est-ce pas ? Je ne m'attendais pas à un tel retournement de situation, mais cet Atrosinge semble avoir une force de frappe bien supérieure à tout les pokemon que je peux mettre sous mon commandement. Ça va être un atout non-négligeable dans la chute d'Agara, et la chute de ce qui fait ta renommée, Pharaon.


- Qu'Anubis t'emporte !


Une insulte qui était sortie de la bouche du jeune homme et qu'il n'avait pas réussi à contrôler. C'était rare venant de sa part, mais la situation exigeait bien quelques entorses au protocole. De toute façon, s'il venait à finir sa vie sur ce toit, ce n'était pas pléthore de jurons qui allaient le condamner à l'éternité. Autant en profiter pour maudire celle qui était responsable de ce chaos, et ce cette atrocité de l'évolution. Toujours entourée de la lumière sombre et de nombreux éclairs, Nyptat avait reprit sa lente mélodie vengeresse, signe qu'elle contrôlait toujours l'armée de pokemon qui déferlait sur la ville. Khae savait qu'il devait l'empêcher de jouer, mais elle venait de rajouter une barrière supplémentaire entre lui et son objectif en mettant au monde Atrosinge. Et, même s'il avait été en pleine forme et que ses pokemon avaient été en possession de leur plein pouvoir, il voyait mal comment il aurait pu venir à bout de ce monstre. Face à ce mur infranchissable, Khae ne pouvait qu'admettre son irrémédiable défaite.


- Je t'en supplie, Nyptat, met fin à ce massacre. J'accepte mon sort, tue moi sur la place publique, fait de moi ce que tu veux, mais arrêtes ce carnage...


Khae en était rendu à laisser les larmes couler sur son visage, tandis qu'il échappait aux assauts du pokemon. Le moindre coup qu'il se prendrait le plongeait sûrement dans le trépas.


- Et t'ériger en martyr aux yeux du peuple ? Hors de question. Tu vas mourir, ici et maintenant, sous les cris d'agonie de ceux que tu penses t'évertuer à protéger. Et je vais enfin obtenir vengeance pour les crimes perpétués par tes prédécesseurs.


Nyptat avait atteint un tel stade dans sa rancœur qu'il semblait désormais impossible de la raisonner, si tant est que ce fut, un jour, possible. Elle était telle une étoile violacée au milieu du toit du palais, rayonnant de la lumière sombre dont elle était nimbée, mille éclairs s'échappant de son corps. Même si c'était difficile à concevoir, Khae se rendait bien compte que la flûte possédait une emprise surnaturelle et que les dons extraordinaires qu'elle octroyait à la jeune femme dépassaient l'entendement du raisonnable. Le Pharaon esquiva une nouvelle attaque de l'Atrosinge, qu'il identifia comme étant un Poing-Glace.

Cependant, Khae chuta dans sa course, s'étalant de tout son poids sur le sol en terre cuite. C'en était fini. L'Atrosinge profita de cette erreur pour propulser son poing à une vitesse ahurissante vers le jeune homme qui, accroupi, ne pouvait rien faire pour éviter cet ultime assaut qui allait lui exploser le crâne.


- On abandonne si facilement ?


Une voix venait de résonner dans sa tête. Limpide et claire. Mais elle ne semblait pas provenir de l'extérieur, comme avait pu l'être celle de Nyptat ou les communications par le biais des Mystigrix. Cette voix-là, Khae n'avait aucun doute là-dessus, provenait du plus profond de son être et de sa conscience. La vue du jeune homme se voila et, en une fraction de seconde, il fut projeté dans un tunnel de lumière bleue à une vitesse si intense qu'il eut l'impression qu'il allait dégobiller partout autour de lui. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, il était conscient que son corps n'avait pas bougé. Seul son esprit semblait avoir été transporté, bien loin du danger et de la férocité du combat qu'il était en train de mener.

Finalement, il finit par atterrir au beau milieu d'un champ vide et immense, entièrement blanc. Même l'herbe avait la couleur du sacre, et un vent doux et frais flottait dans l'air, agitant délicatement les brins au gré de ses envies.


- Te voilà enfin, Khaemaou'aset.


Ne comprenant pas bien ce qui était en train de se passer, le jeune Pharaon se retourna pour faire face à la voix qui l'appelait. Un homme de haute stature se tenait là, les cheveux aussi hirsutes et blancs que possibles. Il était encore bien conservé malgré l'âge apparent qu'on lui donnait. Une cicatrice entravait la partie gauche de son visage, de l'œil à la lèvre. Un visage froid mais agréable à la vue, que le jeune homme ne connaissait que trop bien.


- Père ?


- Oui, mon fils. Enfin, nous nous retrouvons.


Khae ne comprenait plus rien. Quelques instants plus tôt, il faisait face à l'Atrosinge. Et là, il flottait dans un vide profond et paisible, son père décédé en guise de compagnon de fortune. Une question brûlante lui arrivait aux lèvres, aussi s'empressa-t'il de la poser.


- Je... Suis-je mort ?


Horemheb, du haut de son mètre quatre vingt dix, émit un doux son qui pouvait s'apparenter à un rire, même si Khae n'en avait jamais entendu un seul venant de sa bouche. Surprit, il ne put s'empêcher de détailler la figure paternelle qui lui faisait face. Il était pareil à son souvenir, avec sa barbe mal taillée, son corps musclé et sa droiture magistrale. Rien que sa présence imposait le respect. Mais, comme Khae, il flottait lui aussi dans une douce lumière, son corps légèrement translucide.


- À vrai dire, ton enveloppe charnelle est toujours sur le toit du palais sur lequel tu mènes ton combat. La question de ta survie, cependant, est bien plus épineuse. Viens, mon fils, j'ai beaucoup de choses à te raconter.