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Endless Dungeon : Le Dernier Explorateur de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 05/09/2021 à 21:43
» Dernière mise à jour le 05/09/2021 à 21:43

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Médiéval

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C.31 : Bats-toi
Récapitulatif du dernier chapitre :
Mistid a choisi de rester affronter le boss pendant qu’Aoi descend chercher Jiyana, et alors qu’elle pensait pouvoir vaincre le Golem de Cristal, la situation tourne à son désavantage et elle se retrouve malmenée quand il fait apparaître une arme. De son coté l’autre parvient finalement jusqu’à son amie, mais contre toute attente celle-ci refuse de quitter l’étage vingt-et-un.

***

~An x1834 après Arceus~

Aoi n’en croyait pas ses oreilles. Elle ne voulait pas s’en aller ? Et puis il observa la Roussil. Quelque chose avait changé en elle, quelque chose que le Grenousse ne put expliquer. Elle semblait plus forte mais au fond d’elle se trouvait également un vide immense. Cela faisait plus d’un mois qu’elle survivait avec l’idée de protéger son amie si elle parvenait jusque-là. Mais si elle s’en allait, que lui resterait-il ? Elle avait abandonné l’idée de remonter depuis longtemps, alors comment vivrait-elle une fois à la surface ? Si elle s’en allait, également, l’explorateur mourrait sous les coups d’Ayonis.

— Nous ne ferons pas la même erreur que la familia Reshiram, Jiyana ! Mistid et moi, nous sommes prêts à nous sacrifier ! C’est un choix que nous avons fait, nous le respecterons !

— Non, non, non ! vous n’avez pas à souffrir pour moi ! Allez-vous-en ! implorait-elle presque. Je m’en sors très bien de mon côté. Je ne suis pas aussi faible que vous pouvez le croire ! Tous autant que vous êtes !

— Alors qu’est-ce que tu attends pour t’échapper ? Si nous voulions rebrousser chemin, nous l’aurions fait il y a bien longtemps ! Je jure que je ne partirai pas d’ici sans toi !

— Voyez-vous ça, ricana le Dracaufeu. Tant de bons sentiments, c’est si mignon.

Aoi posa son regard sur l’être avançant vers lui. A vrai dire il ne savait quoi en pensait, tant la description faite par la Mysdibule contrastait avec ce qu’il représentait désormais. Était-il possible qu’au fond de lui, une fraction de son esprit n’ait pas été corrompue par le mal ? Et quel mal, d’abord ?

— C’est sans compter sur le fait que je vous laisse partir ou non, poursuivit-il. Mais c’est parfait, j’avais justement promis à Jiyana que je tuerais ses amis devant ses yeux.

— Jiyana… Je t’en prie, fit Aoi, remonte ! Mistid est en train de se battre seule contre le Golem, et qui sait combien de temps elle pourra tenir ! Elle a besoin d’aide !

— Parce que tu n’as pas besoin d’aide, peut-être ? lança-t-elle en montrant le dragon.

Le Grenousse tourna les yeux vers celui-ci, désormais immobile.

— Non. J’en fais mon affaire.

Non confiante, l’autre se mit tout de même à courir en direction des escaliers. Si son unique amie était en danger, elle devait aller la sauver d’une manière ou d’une autre ! Depuis tout ce temps elle mettait sa vie en jeu pour la sortir de cette prison, alors elle se devait de lui rendre la pareille.

— Tu n’iras nulle part, dit gravement Ayonis.

Il prit une grande inspiration et lança un Lance-Flamme en direction de l’aventurière. Cette dernière se fichait d’esquiver, elle connaissait ses attaques par cœur. La douleur associée, les sentiments éveillés en elle, tout ça, elle ne le craignait plus. Mais Aoi ne le vit pas de la même manière.

— Double Hydro Poing !

Ses deux ressorts compressés libérèrent suffisamment de puissance pour stopper le déluge de flammes, et l’eau qui en résulta éteignit le feu.

— C’est moi ton adversaire ! s’exclama l’explorateur.

A mi-chemin, la Roussil se retourna. Elle s’en rendit compte, ce n’était pas la seule à avoir progressé. Etaient-ils vraiment restés un mois entier dans le Donjon ? Cette pensée lui enserra le cœur, savoir que tout était sa faute provoquait chez elle une intense frustration. Un choc sourd venant d’en haut l’arracha cependant à sa réflexion. Pas de doute, cela provenait du combat entre Mistid et le Golem. Elle reprit alors sa course, parvenant bientôt aux premières marches. Le Dracaufeu déploya alors ses ailes et s’envola pour lui bloquer la route. Il atterrit avec fracas aux pieds de l’escalier, des flammes s’échappant de sa gueule.

— Où crois-tu aller comme ça ? gronda-t-il. Ta place est ici, désormais.

— Mistid est en danger ! Je dois aller l’aider !

— Bien sûr qu’elle est en danger. Si elle survit, je la dépècerai moi-même et la donnerai à manger aux monstres, alors n’aie crainte.

C’est pas vrai ! jura intérieurement Aoi. La vitesse de son adversaire était si grande qu’il n’eut pas le temps de réagir. Utilisant Vive-attaque, il bondit à la rencontre du dragon. Ce dernier exécuta une nouvelle fois Lance Flammes, enveloppant le Grenousse dans une véritable boule de feu. La chaleur commençait déjà à lui roussir la peau. Bon sang… Ce n’est qu’une attaque normale, il n’utilise même pas sa magie ! Comment suis-je censé le battre ?! Non, il s’était entraîné pour ce moment. Il fit apparaître un ressort aqueux autour de son bras, et décocha un puissant coup de poing en direction du Pokémon Feu. A défaut de l’atteindre, le souffle créé fut suffisant pour diviser le flux de flammes en deux.

Non seulement avait-il travaillé sa puissance offensive, mais également sa vitesse. Maintenant que les ressorts avaient supplanté les anneaux, il disposait de plus de possibilités. Il les fit apparaître autour de ses petites jambes, et les contractant, se propulsa avec Aqua Boost. L’impulsion le rendit aussi rapide qu’un missile fonçant droit vers Ayonis. Ce dernier prépara une attaque Poing de Feu, enrobant ses griffes de flammes tournoyantes. Aoi chargea une nouvelle fois un Hydro Poing, et lorsqu’il fut à son niveau les deux attaques s’entrechoquèrent, provoquant un légère onde de choc ainsi qu’une explosion. Le contrecoup fit reculer l’explorateur, mais il ne perdit pas un instant. Prenant une grande inspiration, il tira un Pistolet à Eau concentré qui perfora le panache de fumée en direction du membre de la Division Zéro. Ce dernier était cependant réactif, et il répondit par un Lance Flamme aussi concentré. Les deux rayons, au contact l’un de l’autre, provoquèrent une nouvelle explosion.

— Jiyana, je vais faire mon possible pour le retenir, mais tu dois trouver un moyen de foncer là-haut ! s’exclama le batracien.

— Je sais bien ! répondit-elle en fronçant les sourcils.

De minuscules tornades de flammes entourèrent alors ses pattes, et sautant dans les airs, celles-ci lui permirent de s’envoler en direction de l’étage vingt. Aoi l’observait, bouche-bée. Elle était désormais capable de prouesses qui un mois plus tôt n’auraient pas été envisageable. Il n’avait pas idée de ce qu’elle avait dû traverser pour s’améliorer autant. Ayonis s’envola à sa suite, tentant de la rattraper et de la ramener.

Certes il ne pouvait pas voler, mais le Grenousse avait d’autres atouts. Réutilisant Aqua Boost, il se propulsa à toute vitesse en direction du Dracaufeu, préparant un nouvel Hydro Poing. Celui-ci le remarqua et se mit à tournoyer sur lui-même, utilisant Roue de Feu. Aoi lui décocha l’attaque, et le contact des deux capacités provoqua une nouvelle fois une onde de choc. N’ayant aucun moyen de se stabiliser, il chuta vers le sol sous le regard amusé de son ennemi.

C’était trop facile de jouer sur la capacité de vol, il allait lui montrer de quel bois il se chauffait ! Autour de ses bras il fit apparaître de petits ressorts, et relâchant leur énergie s’envola de nouveau en direction du dragon. Une nouvelle fois ce dernier tira un Lance-Flammes, le déluge de flammes s’abattant presque à la verticale sur l’explorateur. Il n’en tint pas compte et poursuivit sa course à travers la chaleur infernale tout en chargeant un Double Hydro Poing.

— Tu es décidément têtu ! s’exclama Ayonis. J’aime ça !

Autour de ses pattes avant apparurent alors deux tourbillons de feu.

— Double Poing de Feu !

Les deux attaques s’entrechoquèrent, générant une nouvelle fois un puissant souffle. Au moment où il allait retomber, Aoi réitéra Aqua Boost et se jeta presque à bout portant sur l’autre. Chargeant un nouveau ressort, il le compressa avant de le relâcher en un uppercut.

— Hydra-shok !!

Au contact l’énergie déployée provoqua une colonne d’air sous pression, mais le Pokémon Vol l’avait évité de justesse. Ainsi il activa sa magie de renforcement, faisant apparaître des spirales de feu autour de lui, et chargea dans sa patte le plus puissant Poing de Feu qu’il ait utilisé jusqu’à lors. Le Grenousse subit le coup de plein fouet, le projetant à la verticale vers le sol. Il s’y écrasa, soulevant un nuage de poussière. Mais c’était suffisant, Jiyana venait d’atteindre le haut des escaliers désormais, ne lui laissant qu’une centaine de mètres à parcourir. Ayonis le réalisa et se prépara à la suivre avant de se raviser.

— Très bien… grinça-t-il. Tu as voulu te mesurer à moi, alors je vais m’occuper de toi en premier, stupide grenouille !

Pour Aoi, tout se passait comme prévu. Tant que les deux filles parvenaient à s’en tirer d’une manière ou d’une autre, il avait accompli sa mission d’explorateur. Mais pas question d’abandonner maintenant, il allait tout donner dans son combat et montrer à ce tortionnaire le fruit de ses efforts.

— Je n’en espérais pas moins ! lui rétorqua-t-il.

Séparés par plusieurs dizaines de mètres, les deux se dévisagèrent longuement. Aoi n’était pas en confiance toutefois, il devinait que l’autre avait des capacités bien plus puissantes en réserve. Tel qu’il était, Ayonis donnait l’impression de se tenir debout dans les airs, accentuant le sentiment de force qui s’en dégageait.

Le Grenousse avait certes pu améliorer son attaque et sa mobilité dans les airs, mais cela n’allait guère plus loin. Il n’avait pas d’attaque secrète en réserve ou bonus latent à utiliser et devait donc trouver une stratégie pour s’approcher de son adversaire. Le premier coup l’avait certes touché, mais les dégâts occasionnés étaient bien trop faibles pour aboutir à quelque chose. Sa magie toujours activée, les flammes s’agglomérèrent autour de ses ailes, doublant presque leur étendue.

— Je suis capable de choses que tu ne pourrais pas espérer atteindre avant des années d’entraînement. C’est dommage, tu es arrivé ici six ans trop tard.

Il utilisa alors Cru-aile, projetant des bourrasques de feu en direction de l’explorateur. Il n’osait imaginer ce qui arriverait si celles-ci le touchaient, alors il utilisa Vive-attaque pour se reculer de plusieurs mètres. Dans le même temps, l’autre lui fondit cependant dessus, la gueule remplie de flammes. Il lança alors Lance-flammes, crachant un déluge de flammes sur le Pokémon bleu. Il parvint à l’éviter mais l’autre l’avait prévu, aussi lui planta-t-il ses crocs dans l’épaule, utilisant Crocs Feu pour provoquer une explosion brulante.

C’est maintenant ou jamais ! La douleur lui fit serrer les dents, pourtant il arma de son bras libre un Hydro Poing. Le ressort généré se contracta, et il frappa violemment le thorax du dragon. Le coup libéra un onde de choc d’eau, et de l’air comprimé s’échappa dans son dos. Cela fut suffisant pour éteindre les flammes et faire lâcher prise à Ayonis, mais rien de plus. Ses appuis étant tellement solides en comparaison, Aoi se retrouva à reculer de quelques pas. L’aventurier enchaîna sur un Lance-flammes surpuissant touchant l’autre à bout portant. L’énorme boule de feu l’emporta au loin, dévorant tout sur son passage.

Il se retrouva sonné et fumant deux cents mètres plus loin. Sa peau était couverte de brûlures et son épaule était en mauvais état, des marques de croc attestant de l’attaque. Il avait toujours sa petite sacoche sur lui, dont le tissu avait brûlé par endroits. Ouvrant les yeux, il réalisa que ses chances de gagner s’amenuisaient à chaque seconde qui passait. C’était prévisible, il savait que la meilleure option était de se sacrifier. Mais en plus de ça, il devait surtout gagner du temps. Le combat à l’étage du dessus était probablement loin d’être fini, de ce fait s’il venait à mourir maintenant, le Dracaufeu rattraperait les filles en un rien de temps. Il fallait l’entraîner le plus loin possible, l’obliger à s’en éloigner.

***
Au-dessus, Mistid était en difficulté. Les nouvelles capacités du Golem n’avaient rien à voir avec de simples coups de pieds et poings. Ses ailes lui permettaient de projeter des phéromones baissant les stats de son adversaire, et sa lame augmentait considérablement son attaque comme sa portée. La meilleure manière de lui résister était d’éviter ses coups, aussi la fonction principale des dites ailes était de réduire la vitesse de la Mysdibule. Ainsi son corps était couvert d’ecchymoses et de larges coupures. Si elle ne pouvait pas esquiver alors seule sa défense subsistait. C’était une chance qu’elle soit de type Acier, aussi pouvait-elle mieux endurer que la plupart des Pokémon. Le géant lui asséna un coup d’épée latéral, frôlant le sol. L’arme projeta l’eau en dessous d’elle dans les airs et vint à la rencontre de l’aventurière. Elle activa sa magie de renforcement et une couche métallique apparut sur son corps, à laquelle elle ajouta Mur de Fer. Elle subit le coup de plein fouet, provoquant une onde de choc de l’autre côté, mais tint bon. La lame semblait si tranchante qu’elle s’enfonçait légèrement dans la mâchoire de Mistid.

Le pire qui pouvait lui arriver était que celle-ci se fasse couper, étant sa seule arme. Sa seule arme. Sa pensée dévia alors. C’est vrai que sans elle, elle se retrouvait totalement impuissante. Si Aoi perdait un bras, il pouvait toujours se battre avec l’autre. Mais si la Mysdibule perdait son appendice noir, c’en était terminé d’elle. Le reste de son corps était bien trop faible, en comparaison. Qu’allait-elle faire, désormais ? Si elle se laissait emporter par le coup du boss, il était fort possible qu’elle se fasse trancher en deux. Mais à résister ainsi, elle s’épuiserait et se ferait également couper en deux. Non, elle devait riposter d’une manière ou d’une autre. Sa seule possibilité restait sans doute d’utiliser cette fameuse capacité qu’elle redoutait. Comment voulait-elle l’appeler, déjà ? Lame d’Acier. Contrôler son vent pour en modifier sa forme, et lui insuffler un renforcement magique. C’était très risqué, mais elle devait essayer, désormais il ne lui restait que ça.

Tu sembles avoir perdu de ton ardeur initiale. Ce combat est-il déjà trop pour toi ?

— Loin de là… tremblait Mistid. Je te réservais juste une petite surprise !

Sautant dans les airs, elle réussit à se dégager du coup porté par le monstre avant d’atterrir à nouveau au sol. Un Vent Féerique se forma dans sa mâchoire, prenant peu à peu une forme elliptique et s’allongeant progressivement. Prenant bientôt vaguement la forme d’une lame, le courant rose gardait sa structure en s’enroulant autour des crocs. Alors elle se concentra et insuffla sa magie d’Acier dans son énorme gueule, d’où elle s’écoulait le long du vent. Celui-ci prit la même teinte métallique que la capacité qu’elle avait utilisée un peu plus tôt.

L’ignorant, le boss saisit son arme à deux mains et asséna un violent coup vertical qui fit siffler l’air. La Mysdibule prit appui sur ses pattes et envoya de toutes ses forces sa mâchoire vers l’épée lui tombant dessus. Le choc provoqua une large onde de choc, soufflant l’eau tout autour. La puissance à laquelle elle faisait face était colossale, mais elle avait enfin l’impression de se défendre efficacement. Elle fit soudainement disparaître son attaque, laissant le katana s’écraser à côté d’elle. Alors elle bondit sur le bras du Golem et utilisa Vampibaiser, plantant profondément ses crocs recouverts d’acier dans le cristal azur. La magie se mit à arriver, régénérant et gonflant ses réserves magiques. Si elle voulait la conserver, cependant, seule une petite partie de l’énergie qu’elle absorbait serait emmagasinable comme il s’agissait d’un corps étranger. Elle devait donc utiliser l’excédent aussitôt qu’elle l’absorbait si elle ne voulait pas le perdre.

Le monstre semblait recevoir de la magie dès lors qu’il était en contact avec le sol. Lorsque c’était le cas, son cœur lumineux la générait et la distribuait. Ainsi, pour se régénérer la partie de son corps abritant son point faible devait toucher le cristal. Il tenta d’écraser Mistid de la paume de sa main, telle une mouche, mais celle-ci activa à nouveau Lame d’Acier, faisant apparaître un courant d’air argenté. D’un mouvement rapide elle trancha la large main du Golem, qui tomba et s’écrasa quelques mètres plus loin. Elle tournoya alors sur elle-même, libérant la force magique qu’elle venait d’aspirer. Le coup découpa le cristal du bras sur lequel elle se tenait et parvint jusqu’à sa poitrine, l’entaillant profondément en diagonale de la base du cou jusqu’au diaphragme, le décapitant presque. Un nuage de poussière apparut le long de la large coupure, et des centaines de petits morceaux de cristal tombèrent tels une pluie brillante.

— Alors, qu’en penses-tu ? fit-elle.

C’est en effet une capacité intéressante. Toutefois il va falloir en faire plus si tu veux me tuer.

Et il avait raison. Elle avait de nouvelles flèches à tirer, mais pendant combien de temps ? Elle parvenait à lui infliger de sérieuses blessures, mais elle n’avait pour l’instant pas avancé. Elle s’épuisait peu à peu, mais l’autre en revanche était continuellement approvisionné en magie. Est-ce vraiment possible de le vaincre seule ? songea-t-elle, découragée. Le monstre la fit chuter de son bras, qu’il leva en l’air. Il se régénéra et dans sa main apparut un nouveau katana.

Tu fus une adversaire valeureuse, aussi je mettrai tout ce que j’ai pour que tu puisses mourir sans regrets.

Dans son autre main apparut la même arme, qu’il leva et colla à la première. Autour d’elles apparut une aura aussi rouge que son cœur, courbant la lumière autour. Voyant cela, Mistid ferma les yeux et s’agenouilla, baissant la tête. C’était impossible qu’elle puisse résister à une telle attaque, désormais. Elle ne put s’empêcher de sourire.

— C’est trop aimable de ta part…

Elle soupira. Voilà où s’arrêtait sa course. Vouloir éliminer ce monstre à elle-seule était peut-être le résultat de son arrogance démesurée. Au moins son disciple avait encore une chance, si Ayonis ne l’avait pas déjà carbonisé. C’était une magnifique aventure, et elle ne regrettait en rien son choix de rester ici un mois entier. Elle avait appris à connaître Aoi et avait tout donné pour secourir son amie. Sa mâchoire était engourdie, probablement encore en contrecoup du Vampibaiser. Après tout, voler l’énergie du Donjon n’était surement pas sans conséquences. Et elle priait, elle priait pour que l’explorateur la sauve et qu’il la ramène à la surface. S’il te plaît.

Adieu, créature.

Il abaissa alors ses deux lames à toute vitesse vers la Pokémon. Avec une telle puissance, au moins elle ne sentirait rien. Son corps serait d’ailleurs probablement désintégré jusqu’à l’os.

— Mistid !!

Elle écarquilla les yeux, et le temps sembla se figer pour elle. Cette voix… Peut-être était-ce son esprit qui, aux portes de la mort, tentait de lui dire quelque chose. Peut-être son désir de revoir Jiyana était la seule chose à laquelle elle pensait depuis tout ce temps, abattue par le désespoir de la quitter à tout jamais.

— Mistid, n’abandonne pas !

Sa voix fut telle un coup d’épée au cœur pour la Mysdibule. Elle ne rêvait pas. Et si elle rêvait, alors Jiyana lui disait de se battre. Elle lui disait de se relever une fois de plus. Ses dernières semaines défilèrent devant ses yeux. Combien de fois avaient-ils tous deux défié la mort ? Et elle s’apprêtait à se faire pulvériser par le boss final. Non. Non, c’est impossible. Je… Je ne veux pas mourir… Je veux juste… Juste la revoir… Oui, revoir…

— Ne touche pas à mon amie !!

Une flèche de feu émergea alors des escaliers, filant droit en direction du Golem. Bats-toi. Non, elle n’abandonnerait pas aussi facilement ! Elle activa Lame d’Acier et contra la double attaque du monstre. Sous ses pieds le cristal se brisa de part en part, tant l’autre était puissant. La Roussil heurta le dos du boss, le faisant tomber. Il relâcha sa force et l’aventurière lui découpa ses katana avant de chuter au sol.

— J…Jiyana… souffla Mistid.

Sous ses yeux apparaissaient désormais des larmes, qui se mirent à couler chaudement le long de ses joues. La renarde se posa près d’elle, souriante. Elle tomba à genoux, et les deux se prirent dans leurs bras.