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Endless Dungeon : Le Dernier Explorateur de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 14/06/2021 à 12:49
» Dernière mise à jour le 14/06/2021 à 12:49

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Médiéval

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C.21 : Faiblesse de type
Récapitulatif du dernier chapitre :
Mistid affronte le mini-boss du niveau quinze, qui n’est autre que le Serpent d’Emeraude, et parvient à le vaincre au prix de terribles efforts. Son avancée l’entraîne jusqu’à l’étage suivant, où elle découvre une immense forêt. Au-dessus, Aoi doit vaincre Ro Tha’Kur pour progresser plus bas.


***

~An x1834 après Arceus~

Après de longues heures de marche entre les arbres majestueux, Mistid avait finalement réussi à se trouver un abri : une grotte accessible uniquement par une falaise, et s’étalant sur plus d’une cinquantaine de mètres dans la roche. Autour d’elle, des rafales de vent soufflaient les feuillages touffus. Malgré les nombreux bruits et cris environnants, rien ni personne ne l’avait attaquée, ce qui lui permettait de se déplacer en sécurité. Une fois dans la caverne, elle se laissa tomber au sol et tenta de se reposer.

Sa frustration était grande, comme elle détestait le fait de devoir attendre avant d’aller sauver Jiyana. Cependant, en l’état elle serait immobilisée pendant plusieurs jours, le temps de guérir de son insuffisance magique. Elle le savait, alors tout ce qu’elle pouvait faire c’était se ménager au maximum. A l’extérieur, il se mit à pleuvoir ; c’était étrange comme un environnement totalement clos possédait son propre microclimat. Un microclimat capable de faire tomber des trombes d’eau ou de faire rayonner un soleil artificiel comme par magie.

Malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à s’endormir aussi vite qu’elle l’espérait. Désormais les larmes ne lui venaient plus quand l’image de son amie captive apparaissait dans sa tête. Non, elle éprouvait simplement de la colère envers Ayonis comme envers elle-même. Une immense haine envers sa personne pour l’avoir laissé partir sans rien faire, pour ne pas avoir été en mesure de protéger Jiyana. Elle regrettait désormais ces innombrables fois où, par manque de motivation, elle n’avait pas daigné s’entraîner pour devenir plus forte. Si son niveau avait été meilleur, alors peut-être aurait-elle pu stopper le Dracaufeu et empêcher tout cela d’arriver.

Allongée sur le ventre, elle fulminait malgré la fatigue. Derrière-elle, la mousson provoquait un vacarme sourd. Elle n’avait plus le choix, désormais. Si elle voulait réussir son sauvetage, il lui fallait aller plus loin dans son introspection. Aller plus loin qu’elle ne l’avait jamais été, devenir quelqu’un d’autre. C’était presque un sentiment de dégoût qui lui venait en pensant qu’elle était une aventurière au même stade qu’Ayonis. Elle ne voulait plus ça, elle désirait seulement protéger Jiyana. Mais pour ça, elle ne pouvait être la Mysdibule faible et fragile détestant le combat. Elle devait se dépasser. Finalement, elle tomba dans le sommeil.

***
Autour de ses pattes arrière, Aoi avait fit apparaître quatre anneaux aqueux.

— Aqua Boost.

Le Centaure fronça les sourcils, se remémorant quel était l’intérêt de cette capacité. En effet, le Grenousse l’avait utilisé à la toute fin de son combat la première fois, lui permettant de gagner en vélocité de manière exponentielle.

— Vous ne m’empêcherez pas de passer, Ro Tha’Kur ! Je suis un explorateur, c’est mon rôle de foncer tête baissée pour sauver des vies ! Encore plus lorsqu’il s’agit de personnes qui me sont chères !!

— Tu ne te rends pas compte de tes propres erreurs ! Avant de parler de ton rôle, tu devrais réfléchir au sens de ta vie.

Aoi serra les poings de colère. Plus les secondes passaient et plus ce sentiment grandissait en lui, enfermant la raison très profondément, là où elle ne referait pas surface.

— Qui sait. Je me pose surtout des questions concernant le sens de votre vie à vous. Je sais que vous n’êtes qu’un pion de votre dieu, un soldat que l’on envoie au premier rang ! Oui, c’est votre vie qui n’a aucun sens !

— Tu ne connais rien à la guerre, n’en parle pas ainsi !

D’une Vive-attaque, Aoi se propulsa sur un mur, tentant de se faufiler le plus rapidement possible derrière le Centaure. Lorsqu’il crut voir une brèche, il fit exploser deux de ses quatre anneaux, lui offrant une poussée remarquable. Cette technique était loin d’être parfaite, mais contre le boss c’était suffisant : celui-ci n’eut pas le temps de voir le Grenousse défiler, ainsi sa lance trancha du vide. Aoi s’arrêta, glissant sur le sol à quelques mètres de l’escalier. Restant ainsi immobile, il attendit une seconde supplémentaire que l’autre lui tombe dessus.

—Je vois où tu veux en venir, tu cherches à te faufiler outre moi ! Cependant, c’est impossible !

Avec une vitesse phénoménale, il bondit jusqu’à l’explorateur, qui restait comme figé. Mais à l’instant où Ro Tha’Kur allait le toucher de sa lance, les deux anneaux restants autour de ses pattes explosèrent, le projetant jusqu’au plafond où, prenant appui, il fit apparaître trois anneaux aqueux concentriques autour de ses deux bras, et se propulsa d’une Vive-attaque sur le monstre.

— Double Hydro Poing !!

Il frappa alors à pleine puissance le dos de l’équidé, provoquant une déferlante d’eau. Le Centaure s’enfonça dans le sol, sonné. Gagner en puissance n’était pas mon seul défi. Il me fallait également trouver une stratégie pour passer son incroyable défense.

— M-Maudis sois-tu… grommela la créature, les pattes brisées bloquées dans le sol.

— Comptez sur moi pour vous achever, je ne vous laisserai pas dans cet état ainsi ! s’exclama Aoi. Pistolet à Eau !!

A bout portant, il tira un jet d’eau pressurisé qui perfora le thorax du monstre. Le Grenousse eut alors une inspiration, comprenant comment il pouvait rendre cette capacité vraiment puissante en le concentrant en un seul point.

— Très beau combat… Tu progresses vite.

Et dans un dernier souffle il explosa en fumée, laissant tomber une gemme noirâtre. La ramassant, Aoi la rangea dans sa petite sacoche. C’était une bonne chose qu’il n’ait pas eu à utiliser trop de fois Hydro Poing. Certes, cette capacité était puissante, mais contrôler ainsi un Vibraqua était loin d’être aisé. Après tout, il s’en doutait : inventer ses propres variations requérait un véritable contrôle de soi, beaucoup plus important que pour les capacités basiques que son corps comprenait naturellement.

Sortant de sa réflexion, il se rendit compte que l’heure tournait. Il se remit alors à courir, et ayant mémorisé le chemin jusqu’au quatorzième étage, il l’effectua rapidement. Mistid est passée par ici, songea-t-il, j’espère qu’il ne lui est rien arrivé de grave… Elle se trouvait peut-être terrée dans ces étages, n’ayant pas été en mesure de vaincre le mini-boss, mais Aoi en doutait. La connaissant, elle n’aurait certainement pas baissé les bras. C’était le genre à tout donner et à regretter après coup. Un peu comme lui, en somme. Dans cette hypothèse, elle aurait alors besoin de se reposer juste après son combat.

Le concernant, il devrait vaincre le mini-boss en premier lieu, or il ne possédait absolument aucune information sur celui-ci. C’était véritablement quitte ou double, à ce niveau-là. Il lui fallut une trentaine de minutes pour rejoindre l’escalier menant au quinzième étage. Grâce à sa vitesse, il avait pu éviter le moindre combat, gagnant le plus de temps possible. Désormais, aucune échappatoire possible. Son premier vrai adversaire l’attendait quelques mètres plus bas.

Il descendit alors les marches, et quelques minutes plus tard déboucha dans le dôme étincelant de vert. Au centre de celui-ci, le Serpent d’Emeraude dormait. Se réveillant, celui-ci s’étira de toute sa longueur devant les yeux ébahis d’Aoi. Dans les faits, il ressemblait beaucoup à un Arbok, mais plus gros, vert, plus menaçant et plus long. La touche finale : les éclairs qu’il crachait, témoignant de sa puissance.

Le prenant par surprise, le boss fondit sur lui, ne laissant pas de temps au Grenousse pour réagir. D’une Vive-attaque il s’extirpa de l’assaut, mais le serpent revint aussitôt à la charge, des éclairs dans la gueule. Activant sa magie de renforcement, Aoi chargea un Hydro Poing qu’il écrasa sur le monstre. Cependant sa puissance n’était pas suffisante, et ainsi l’eau s’évapora face à la puissance de l’électricité. Profitant de ce moment, le serpent cracha une boule électrique sur Aoi qui la prit de plein fouet.

L’explorateur tomba au sol, fumant, sonné par l’attaque qu’il venait de subir. Le monstre cracha une deuxième boule d’électricité, mais cette fois le Pokémon parvint à l’éviter de justesse, s’évadant avec l’aide d’une Vive-attaque. Se sentant hors de portée, il utilisa Reflet, faisant apparaître des doubles visuels de lui. Pourtant ce n’était pas suffisant, la bête le fixait toujours, sachant différencier le vrai des faux.

Se déployant sur toute sa longueur, il fila vers Aoi, prêt à le mordre. Dans la tête de ce dernier, tout allait très vite, réfléchissant à la manière avec laquelle il pouvait vaincre la créature. Son attaque la plus puissante, Hydro Poing, n’avait absolument rien donné. Alors bien sûr il pouvait toujours mettre toute la puissance dont il était capable, mais après ça ses réserves se retrouveraient à zéro. Mais dans le fond, il savait que c’était sa seule possibilité, alors il fallait la tenter.

De son aura d’eau, toutes les gouttelettes présentes dans l’air s’accumulèrent pour former trois énormes anneaux autour de son petit bras. Il s’élança face au serpent, mais la puissance qu’il tentait de contenir était trop grande : avant qu’il ne puisse déverser le tout sur son adversaire, l’attaque explosa, libérant une cascade d’eau sous pression qui lui écrasa le bras. Le boss le heurta alors, déployant toute sa puissance électrique. Le dôme se retrouva illuminé d’une intense lumière verte, et Aoi tomba au sol à la limite du KO.

Le monstre l’observa quelques secondes, puis chargea une ultime boule électrique dans sa gueule. Pour l’explorateur, désormais, c’était survivre ou mourir. Réunissant une dernière goutte de magie, il s’envola en direction de l’escalier, où il s’écrasa. Levant les yeux, il remarqua qu’il s’agissait des marches menant au niveau quatorze, mais qu’importe. Pour l’heure il lui fallait s’échapper de cette situation. Alors il grimpa les marches aussi vite qu’il put, et une fois à l’étage du dessus, il se laissa tomber par terre.

La défaite était cuisante. Tout haletant, le Grenousse était allongé les yeux rivés sur le plafond. C’était la première fois qu’il devait faire face à une attaque élémentaire de ce niveau. Et comme il le réalisait juste, il n’avait jamais non plus affronté de Pokémon, et hormis face aux Hellwolf jamais n’avait-il subi de véritable attaque. Cette fois, il comprenait le terme de désavantage du type.

Comble du malheur, sa magie était épuisée après la dernière attaque manquée. Cela signifiait qu’il ne pouvait pas retenter le combat avant de nombreuses heures, voire des jours. Ne pouvait bouger pour s’entraîner, il se mit alors à réfléchir sur sa stratégie. Il réfléchit ainsi jusqu’au lendemain.

***
Au milieu d’un paradis de fleurs, de sources sauvages et d’arbres élancés, Jiyana était assise sur un petit rocher. Le regard perdu dans l’écoulement d’un ruisseau, elle songeait à son amie. Ayonis lui avait raconté ce qu’il s’était passé à la surface et ainsi elle espérait qu’elle aille bien. Elle espérait également qu’elle ne se soit pas lancée à sa recherche, car que ce soit contre le Dracaufeu ou contre le Golem, elle n’avait aucune chance.

Des pas lourds se firent entendre derrière elle. La Roussil savait bien de qui il s’agissait, car après tout il n’y avait plus personne ici. Personne n’aurait eu le courage de tenir tête à un membre de la Division Zéro, ce serait du suicide.

— Qu’as-tu, à songer sans cesse ? lui adressa la voix puissante du Pokémon feu.

Elle prit quelques secondes avant de répondre, formulant dans son esprit les mots qu’elle souhaitait dire. Puis d’une voix calme :

— Ayonis … Tu n’avais pas à t’en prendre ainsi à Mistid, si c’était moi que tu voulais. Alors maintenant, quitte à me garder prisonnière, au moins rends-moi forte !

Sur ses derniers mots, elle avait bien pris soin de fixer son regard dans les yeux de son interlocuteur. Rends-moi forte, pour qu’un jour je puisse te tuer moi-même ! hurla-t-elle intérieurement.

— Te rendre plus forte ? répéta-t-il.

Lentement, il s’approcha d’elle, la menaçant de toute sa hauteur.

— C’est mignon… Petite princesse que tu es, tu souhaites devenir puissante ? Mais pour quoi faire, après tout ? Ici, je m’occuperai moi-même de te protéger.

Jiyana serra les poings. Visiblement, son geôlier n’avait que faire de ses demandes, et il semblait même la tourner en dérision. Il ne la considérait pas comme une créature pouvant se battre, elle n’était qu’une fille fragile qui avait tenté de s’opposer à lui. Oui elle avait choisi de lui désobéir, en assumant maintenant les conséquences, mais elle se tenait à ses choix.

— Tu ne devrais pas me considérer ainsi… Ou peut-être as-tu trop peur…

Cette dernière remarque attira l’attention de son interlocuteur, qui sembla plus sérieux tout d’un coup.

— Peur de quoi ? fit-il. De toi ? Ne me fais pas rire.

— Pourtant c’est bien le cas, sourit Jiyana. Je sais plus que quiconque que tu es capable de m’entraîner, je me rends simplement compte que tu as trop peur de ce qui pourrait arriver.

Un rictus se dessina sur le visage d’Ayonis, qui se rapprocha de la Roussil.

— Et que pourrait-il arriver, dis-moi ?

Prenant son courage à deux mains, elle lui répondit les mots qu’elle avait sur la conscience.

— Tu as peur que je puisse te tuer, tu crains qu’un jour je ne parvienne à te sauver !

Mais dans l’esprit du dragon, ce jour n’arriverait jamais. Alors il ria pendant de longues secondes, puis accepta.

Ainsi débuta la première session d’entraînement de Jiyana, facilité par le type partagé des deux Pokémon. La captive était déterminée : elle était seule responsable dans ce qu’il lui était arrivé, alors elle serait la seule à se battre pour s’en sortir.