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Les Sept Sceaux Plasma de G. Zapdohz



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Informations

» Auteur : G. Zapdohz - Voir le profil
» Créé le 14/05/2021 à 20:58
» Dernière mise à jour le 14/05/2021 à 20:58

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

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Route 7 | Nera et Carbone
Le léopardus se releva, crachotant de fureur. À ses pieds, Maverick put également voir Leader se redresser. Le dresseur sentit alors la poignée de son parapluie trembler dans sa main, avant de constater que ce n’était que l’écho de son propre tremblement. L’adolescent serra le poing, mais rien n’y fit : un frissonnement secouait toujours son corps.

Maverick leva la tête vers son adversaire, essayant d’oublier sa condition. Mais, à mesure qu’il observait le félin, sa face, fine, s’arrondit, changeant progressivement de couleur jusqu’à ressembler à un… farfaduvet ? Naranja. Les boyaux de Mave se tordirent. Il cligna des yeux, pour s’apercevoir que le léopardus avait retrouvé son visage.

« Je suis victime d’illusions ? »

Avant qu’il n’obtienne une réponse, le Léopardus bondit dans leur direction. Leader s’empressa de soulever un nouveau nuage de sable, tandis que son dresseur se jetait sur le côté.

Le vent fouetta la joue de Maverick, et la silhouette du léopardus le frôla. À peine eut-il atterri, le félin pivota pour faire face à l’adolescent. Toutefois, il dut se désintéresser de celui-ci pour parer le coup de pied de Leader avec sa griffe, toujours imbibées de son aura nocturne.

D’un geste, le léopardus repoussa son adversaire, ce qui ne l’empêcha pas d’atterrir sur ses deux pattes, juste entre son ami et le félin. Deux lueurs rouges éclairèrent alors le regard du pokémon ténèbres, et devinrent le point d’origine de deux vagues de « Vibrobscur ».

Leader étira son repli de peau à l’en blanchir sous la tension excessive, afin de protéger le plus d’espace. En dépit de sa double résistance, le pokémon se retrouva une seconde fois, aux pieds de Maverick.

Néanmoins, il se redressa, malgré l’équilibre précaire qu’il accusait, et plaça ses deux poings en face de son visage tel un boxeur.

-On ne gagnera pas comme ça, le prévint Maverick.

-Baggy ! s’exclama l’iguane.

Il se tourna alors vers son ami et plongea son regard dans le sien. Alors, l’adolescent se surprit à ne pas y remarquer la rage de vaincre. Non, il s’agissait d’autre chose, une détermination lucide. Maverick comprit alors que Leader était tout aussi conscient de l’issue vers laquelle se dirigeait ce combat.

-Attention ! sursauta Maverick.

Les griffes du Léopardus se dirigeaient déjà vers le haut du crâne du reptile lorsque celui-ci se retourna. Seulement, elles se heurtèrent à des serres. L’opposition, bien que courte, permit à Leader d’éviter l’assaut.

Avec stupéfaction, Maverick regarda Jumelles voleter jusqu’à son côté, tandis que la roue qu’était devenue le phanpy d’Alandre achevait sa course à quelques centimètres de lui. Voilà que les pokémons du blond l’encadraient. À leurs regards, Maverick comprit qu’ils réclamaient revanche.

Leader scanna les deux nouveaux alliés d’un air surpris, puis tendit le poing vers eux. Jumelles y posa une aile, tandis que le phanpy le tapa de la trompe.

Maverick observa le rituel dans un silence curieux.

Leur manège terminé, les trois compagnons de circonstances se tournèrent de nouveau vers le félin, qui les observait, un rictus amusé aux lèvres. Maverick se releva lui-aussi, avant de remarquer que le colombeau et phanpy l’observaient du coin de l’œil. L’adolescent leur rendit leur regard perdu.

-Euh, vous attendez des ordres ?

Ils hochèrent la tête affirmativement. Une goutte de sueur dévala la tempe du dresseur improvisé.

-Roulade, Tornade ? proposa-t-il, incertain.

Les deux pokémons d’Alandre échangèrent des regards dubitatifs. Alors, le phanpy se roula en boule et accéléra vers le félin. Au même instant, à coups de battements d’ailes, le colombeau provoqua une bourrasque verticale.

Seulement, cette dernière eut pour effet de se déséquilibrer le petit éléphant qui, sa trajectoire déviée, passa à plusieurs mètres du léopardus sans que celui-ci ait à bouger la patte, et n’eut plus qu’à esquiver la “Tornade”.

Une vague de désespoir happa la motivation du jeune homme, le refroidissant complètement. Le léopardus lui-même regarda le mammifère puis l’oiseau, perdu par leur manque de coordination.
Maverick se laissa tomber, se retrouvant assis dans le sable, et lâcha son arme de fortune pour poser les mains sur son visage.

« Fais ça vite, s’il te plaît » supplia-t-il d’une voix blanche.

L’adolescent vissa son regard parmi les grains de sables, avalant sa salive. Mourir dans un désert, à quinze ans, loin de sa famille, son père à l’étranger, après une fugue pour suivre un parfait inconnu dans son délire d’objets sacrés ou un truc du genre. Il ricana, constatant que son corps tremblait, et qu’une goutte glaciale dévalait sa colonne vertébrale. Soudainement, ses yeux le piquaient, le brûlaient. Maverick renifla fort, mais ne desserra pas ses mains pour essuyer ses larmes.

-Gui !

Leader se redressa au milieu d’une nouvelle roulade dans le sol, provoquée par la patte du léopardus. Le lézard jeta un regard en coin vers son ami, mais le détourna pour éviter un nouvel assaut du félin.

-Guiguane ! s’exclama-t-il, regardant tour à tour le colombeau et le
phanpy.

Ces deux derniers se réunirent autour de lui. Le baggiguane se mit alors à effectuer de grands gestes de bras, passant de son corps, à celui de ses alliés puis celui de leur adversaire. Le léopardus autorisa le manège un moment, mais une lueur rouge finit par apparaître dans son regard, et devint le point de départ de deux vagues d’ondes écarlates.

Elles se heurtèrent au repli de peau, étiré jusqu’au blanchissement, de Leader. Le reptile serra les dents, les ondes ne discontinuant pas. Jumelles choisit ce moment pour fondre sur le léopardus. Trop concentré sur sa cible, le félin manqua de perdre un œil face aux serres du colombeau.

Soudain, le sol se mit à tanguer sous les pattes du félin. Ses yeux s’arrondirent lorsqu’ils repérèrent un éclat sur le sable. Le léopardus porta alors une patte à sa joue, et constata alors l’absence de vibrisses d’un côté, sectionnées.

Une sensation glaciale l’envahit tandis que son coeur lui semblait s’arrêter. Une silhouette ronde et bleue lui percuta alors le torse, le propulsant sur une courte distance. Au bout de quelques mètres de roulé-boulé dans le sable, le félin toussa en se redressant, malgré ses pattes chancelantes, mais une patte orange s’écrasa sur sa figure comme un marteau.

Le léopard recula, titubant : le désert tanguait, et lui était devenu flou. La douleur lui perforait le cerveau. Il parvint à peine à distinguer les formes de deux petites silhouettes fonçant dans sa direction.

Le félin bondit sur le côté mais, alors qu’il tendait les pattes pour se réceptionner, il perdit l’équilibre et s’écrasa.

À l’instant même où il décolla la gueule du sable, une bourrasque de coups le roua, sans même qu’il puisse voir ou ressentir leur provenance.

Le ciel s’obscurcit, avant de basculer, cédant sa place à une étendue de sable. Les ténèbres totales suivirent.

-Guane ! poussa Leader pour célébrer sa victoire dont il venait d’asséner le coup décisif.

Les yeux de Maverick n’auraient pas pu s’écarquiller plus, et les larmes qui les gonflaient n’aidaient pas. Le phanpy se jeta sur Leader, le plaquant au sol pour lui offrir des coups de trompes amicaux sous le regard exaspéré de Jumelles.

Malgré le succès de cette coopération inattendue, l’adolescent ne put sourire, ni même ressentir la moindre once de joie. Seulement de l’amertume. Il tira ses genoux contre lui et cala sa tête entre ceux-ci, serrant les dents pour bloquer un nouveau sanglot.

D’une seconde à l’autre, quelque chose de dur, tiède se posa contre sa nuque. Un picotement parcourut l’ensemble de son corps, le raidissant.

« Bien, nous pouvons reprendre où nous en étions, déclara Alandre, perché sur le dos de Menottes. »

+-+-+

Une nouvelle colonne de sable s’éleva à côté de N. L’onde de choc le déséquilibra, mais le Roi Déchu se rattrapa d’une roulade, avant de poursuivre sa course.

La voix de la Sage l’atteignit et il distingua le mot « fuite », mais ne détourna pas le regard du tas de pierres, séparé de lui par quelques mètres. Quelques mètres qui le séparaient de Duramarond. Quelques mètres à survivre.

À l’entente du sifflement caractéristique des « Lames d’Air », il se jeta sur le côté, avant de lever la tête pour voir Carbone atterrir entre lui et la bâtisse de pierre, ailes écartées, bec levé.

Haletant, le Roi Déchu se redressa pour opposer son regard aux iris sombres du rapace. Des pas résonnèrent dans le dos de N.

« Soyons raisonnables, Roi Déchu, vous pensiez sincèrement que je vous laisserais rejoindre votre Gardien du Sceau ?

-Qui a parlé de Sceau ? questionna N de son ton le plus impassible, tandis que son cœur accélérait.

-Voyons, mentir ne vous va pas du tout, déclara la Sage.

Son manteau se scinda pour laisser passer une main tenant une sphère recouverte d’une vive flamme bleue.

-Le traqueur n’a jamais été aussi emballé, le Sceau ne peut-être qu’ici dans ce bâtiment.

Une goutte de sueur dévala la tempe du Roi Déchu tandis qu’il découvrait cet objet.

-D’où ça vient ? questionna-t-il.

-C’est un cadeau de notre Roi, présenta la Sage face à l’insistance du regard de N sur son gadget. Mais assez parlé, remettez-nous l’Atout du Roi et la Bague, et je vous garantirai la survie du zoroark.

N serra les dents tandis que ses doigts plongeaient dans sa poche pour toucher la ball dans laquelle Zora se reposait.

Il se tut un instant et envisagea cette option : une fois l’Atout entre les mains, les sages se débarrassaient sans doute de lui. Mais s’ils tenaient la promesse de ne pas toucher à Zora, ce n’était pas une si mauvaise affaire, non ?

Sous le regard patient, confiant, de la Sage, N pesa le pour et le contre de cette idée : les sages pourraient librement réunir les sept Sceaux et les utiliser comme bon leur semblerait.

-Une fois que vous aurez réuni les Sceaux, qu’en ferez-vous ? Qu’en fera votre fois.

-Vous ne devinez donc pas la réponse ? Nous libérerons notre père, Ghetsis et poursuivront son oeuvre.

-Je m’en doutais, souffla N.

D’un coup sec, rapide, N brisa le fil qui pendait l’Atout autour de son cou. De son autre main, il saisit la poké ball de Zora, et la lança les deux objets par-dessus l’épaule de Carbone.

La sphère s’ouvrit en plein vol, et le zoroark s’empara de l’Atout avant même de toucher le sol, puis se faufila dans le tas de pierres par un orifice.

Sans s’affoler, la Sage soupira.

-Votre choix est donc fait. Entre nous, la violence manque cruellement d’élégance comme méthode. Mais si vous m’y forcez…

Elle leva alors lentement le bras et pointa N du doigt, apportant du dramatisme à la scène.

-Carbone, vibrobscurs, énonça lentement la Sage.

Le vautour bomba le torse, puis étira encore plus les ailes, augmentant son envergure, avant de battre de celles-ci, déclenchant une rafale de vent teintée de rouge sombre.

Une image indescriptible s’imposa alors à l’esprit du Roi Déchu tandis que cette rafale rentrait en contact avec lui. Un cri aigu lui déchira les oreilles, avant de se répéter, l’empêchant de mettre deux idées bout à bout. N sentit ses jambes se dérober sous son poids, et des sueurs froides lui dévaler la nuque.

Il émergea de l’hallucination, les genoux dans le sable et le regard levé vers le ciel, la bouche ouverte. N la ferma avec difficulté, comme si son articulation avait rouillé. Ce fut alors qu’il remarqua l’absence de Carbone entre lui et le tas de pierre.

N manqua de s’étrangler en voulant vérifier la présence de l’Atout autour de son cou. Il se calma lorsque ses doigts rentrèrent en contact avec le pendentif, puis vérifia la présence de la bague dorée, ornée d’une gemme violette, à son index. Ce ne fut qu’après ça que le Roi Déchu s’autorisa un souffle.

N constata avec surprise la présence de l’anneau autour de son doigt. Ses adversaires avaient-ils préféré poursuivre Zora ? Ce fut alors que des bruits de discussions parvinrent à ses oreilles. Le jeune homme essaya de se relever, mais la douleur dans ses genoux le cloua au sable. Il se contenta donc de se retourner : Carbone et sa dresseuse se tenaient côte-à-côte, lui tournant dos pour faire face à un zéblitz monté d’un blond. Celui que Zora avait plongé dans une illusion. N fronça les sourcils.

« Qui es-tu ? questionna la Sage avec méfiance. L’on n’arrive pas au « Cœur du Désert » en si bon état par hasard. Es-tu un des serviteurs du Roi Déchu ?

Son adversaire leva un sourcil interloqué.

-Alandre. Et je ne sers que l’ordre à Méanville, affirma-t-il sèchement. Voilà pourquoi je dois ramener cet homme, vivant.

N fixa le doigt que le nouvel arrivé pointait dans sa direction avec appréhension. Un poursuivant de plus, au moment où il en avait le moins besoin.

-Un justicier ? Je vois. Désolé, mais tu vas rentrer chez toi bredouille, assura la Sage.

-On peut passer rapidement à la partie où on se bat ? la pressa son opposant.

La femme soupira d’exaspération.

-Neutralise-le rapidement, ordonna-t-elle.

Carbone reproduit alors son attaque « Vibrobscur ». L’affrontement commençait, c’était le meilleur moment pour s’éclipser. N jeta un regard vers le tas de pierres, avant de se coucher dans le sable. Il entreprit alors de ramper. Au moment d’avancer le bras, une douleur sèche le ralentit : les séquelles des vibrobscurs.

Alandre talonna son zéblitz. L’équidé accéléra pour éviter les ondes morbides. Le blond tapa sur le cou de sa monture, qui prit un virage pour se diriger vers la Sage et son pokémon.

Le rapace prit de l’altitude, tandis que sa dresseuse se décalait sur le côté. Alandre, décidé à ne pas la laisser lui échapper, bondit de sa monture et étira les bras pour saisir la femme. Ils roulèrent quelques mètres dans une mêlée indistincte. D’un coup de pied, la Sage finit par repousser son assaillant.

Ni une ni deux, Alandre se redressa et serra ses poings devant son menton. La Sage, quant à elle, resta allongée dans le sable.

-Non, non, non, répéta-t-elle frénétiquement, le volume de sa voix allant croissant.

La Sage porta ses mains à son manteau, son visage puis ses cheveux, tous barbouillés de sable.

-Non ! non ! non ! non !

Ses mains se figèrent sur son visage, cachant celui-ci.

-J’avais pourtant bien répété que ce n’était pas un lieu pour moi ! s’exclama-t-elle. »

Alandre surprit alors un œil, rougi, braqué droit dans sa direction entre les doigts gantés de la Sage.