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L'incroyable épopée du Poireau Flamboyant de Lief97



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Informations

» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 10/04/2021 à 16:03
» Dernière mise à jour le 10/04/2021 à 16:03

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Humour   Médiéval   Région inventée

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Chapitre 4 : Interlude chevaleresque
— C’est une journée chevaleresque qui m’attends ! s’écria joyeusement Gontran en se postant à la fenêtre de sa chambre.

Il admira le soleil au zénith, bombant fièrement le torse en songeant à tous ses exploits héroïques — ceux qu’il s’imaginait, en tout cas.

Comme tout chevalier qui se respecte, il venait de sortir du lit, à midi, et s’apprêtait à quitter sa petite maison pour se rendre à quelques rues de là, dans l’école gérée par la Guilde du Cookie. Il prit une demi-heure à enfiler son armure rutilante, colla une fausse moustache finement taillée sous son nez, tomba dans les escaliers pour atteindre le rez-de-chaussée, et sortit à l’air libre en ouvrant si brutalement sa porte qu’elle s’arracha de ses gonds.

— Diantre, ce charpentier aura encore du travail ! se plaignit-t-il en laissant retomber le battant dans sa pelouse. Je lui avais bien dit que je voulais une porte de donjon, des douves et un pont-levis, pas une simple de porte de mécréant !

Le chevalier s’élança d’un pas motivé dans sa rue, ignorant le fait que sa maison était restée grande ouverte. Il énuméra mentalement toutes les tâches qui l’attendaient en ce jour ensoleillé.

Sur le papier, officiellement, il était l’unique chevalier de la Guilde. Son rôle principal était d’être surveillant des élèves de l’école, surtout lors de la cours de récré, mais Gontran n’hésitait pas à organiser des duels à l’épée pour entraîner la nouvelle génération et lui inspirer un futur lié à la chevalerie.

Mais en son for intérieur, Gontran était peiné : un tel travail, si mal payé, était bien loin de son objectif rêvé. Il voulait vivre une aventure digne d’être racontée des siècles après sa mort. Il enviait Ticho, qui était parti quatre jours plus tôt pour Kassos. Il l’enviait vraiment…

— Diable, non ! marmonna-t-il pour lui-même. Je dois rester digne ! Il ne faut pas jalouser mes compagnons d’armes… j’ai un travail, je dois le respecter avant tout ! Un chevalier ne baisse jamais les bras !

En arrivant en vue de l’école, Gontran aperçut, avec surprise, la frêle silhouette d’Antoine ; sans son énorme sac à dos de voyage sur les épaules, il paraissait plus inoffensif et insignifiant que jamais. C’était pourtant bien grâce à lui que la quête du cookie avait abouti à une victoire si retentissante.

Il était cependant anormal qu’il ne soit pas cloîtré dans sa cuisine, à peaufiner sa maîtrise de la recette légendaire jusqu’à l’épuisement…

— Messire Antoine ! appela Gontran avec force. Y’a-t-il un problème ? Dois-je aller régler leur compte à ces gueux de la ville voisine ?

Le chevalier faisait référence à de jeunes pokémons d’une école concurrente, qui avaient tenté à cet endroit-même de lapider un Gravalanch en lui jetant des feuilles mortes, la veille.

— Ce serait une quête que ne je refuserai pas, car je suis un preux chevalier ! renchérit-il en s’arrêtant près du garçon.
— Non, tabasser des enfants, ça ne fait pas très « preux chevalier », Gontran, soupira Antoine.

Le garçon se tenait devant le portail fermé de l’école, et observait la cour, où Alakazam faisait danser ses Groudon pom-pom girls, et où les élèves de l’établissement s’amusaient.

— C’est étrange. Azurill a disparu depuis quatre jours.
— Le professeur Azurill n’est pas revenu ? s’étonna Gontran.
— Hm. On ne s’était pas inquiété au début, parce qu’il est habitué à prendre des congés sans prévenir… mais jamais si longtemps.

Antoine désigna du bras les élèves en train de se chamailler, à quelques mètres.

— Regarde, sa classe vient depuis quatre jours, mais… ils n’ont plus aucun cours. Les parents commencent à se plaindre.
— Sacrebleu ! Où est donc cette vermine de professeur ? Abandonner ainsi ses fonctions, c’est s’abaisser au niveau d’un vulgaire barbare !

Antoine ne releva pas. Il paraissait renfrogné — encore plus que d’habitude — et des rides soucieuses plissaient son front pâle. Gontran, bien que manquant de subtilité, fut toutefois frappé de le voir aussi inquiet. Il ne l’avait pas été depuis longtemps, trop concentré qu’il était à la confection de ses cookies.

— Je commence à penser qu’Azurill a suivi Ticho à Kassos… pourquoi, je ne sais pas, mais… ça me paraît être ça.
— Le professeur Azurill et Ticho ne s’entendent pas, pourtant, constata Gontran.
— C’est vrai. C’est pour ça que je ne comprends pas. Surtout qu’aux dernières nouvelles, Ticho était parti en solitaire, non ?

Le chevalier acquiesça en silence. Le mystère s’épaississait. Son cœur s’emballa. Était-ce un suspense propice à l’apparition d’une quête ?

Antoine émit un soupir agacé, et pivota vers lui, relevant la tête à près de 90 degrés pour pouvoir regarder dans les yeux son colossal ami en armure.

— Dis, Gontran.
— Oui, messire ?
— Commence par m’appeler Antoine, comme tout le monde.
— Que nenni, je suis votre subordonné, ce serait un cruel manquement à mes obligations chevaleresques !
— Bon, peu importe. Tu ne voudrais pas aller à Kassos pour moi ? Avec le recul, je suis assez inquiet pour Ticho, et si tu peux ramener Azurill à à l’occasion, ça nous arrangerait bien. Les affaires vont mal, je n’arrive toujours pas à faire de cookie en bon état… on a essuyé de sacrées pertes financières, récemment…

Gontran fronça les sourcils, conscient du trouble qui agitait Antoine. Il était rare qu’il se perde dans ses pensées à voix haute.

— Bref, ce serait bien d’aller voir comment se porte Ticho, et si possible, de le ramener, lui et Azurill, ici.
— C’est une quête, messire ?
— Ouais, si tu veux.

Le chevalier, excité comme un Parecool, sautilla d’un pied sur l’autre.

— Il me faut un compagnon d’armes ! Un chevalier aussi brave que moi a besoin de compagnie pour une telle épopée !
— Prends Alakazam, alors, il me donne des migraines…

Antoine s’éloigna en traînant des pieds, en direction de sa maison où l’attendait sans doute son fourneau. Gontran, de bonne humeur, lui souhaita une excellentissime journée de labeur, et saisit la poignée ouvrant la grille de l’école.

La grille d’acier se brisa entre ses mains, et il la laissa tomber par terre avant de passer par-dessus, sans cesser de siffloter gaiement.

Et là, le preux chevalier de la Table Carrée, Gontran le Magnifique, activa le mode « Djeuns ».

Il avait réussi, au fur et à mesure de ses échanges avec les jeunes Pokémon de l’école, à s’adapter à leur langage et leurs coutumes. Quand il ne les entraînait pas à l’épée, où l’étiquette « Chevalier » était importante, il était mode « Djeuns », un état second qui lui permettait de modifier son langage pour être compris par la populace qui l’entourait.

— Yo, les potos, ça roule ? lança-t-il à des ados bagarreurs à sa droite.

Ils le lorgnèrent avec méfiance et éclatèrent d’un rire mauvais, que Gontran interpréta comme un signe encourageant. Il s’approcha de l’un d’eux, qui, console en main, dévoilait fièrement son talent quant au dernier jeu-vidéo sorti.

— C’est le dernier Meuporg, c’est ça ? questionna Gontran. Il a l’air lourd de ouf !
— C’est vous qui êtes lourd de ouf, sale moustachu !

Gontran, blessé dans son orgueil, recula :

— J’suis pas gros, wesh, c’est l’armure qui me donne un air un peu enveloppé !

Les jeunes échangèrent un regard de connivence entre eux, empli de dégoût, et s’éloignèrent en marmonnant des propos injurieux. Gontran passa son chemin, tout fier d’avoir échangé avec ces gueux. Que c’était beau, la communication intergénérations !

— Alakazam, wesh wesh mon pote !

Le professeur de danse interrompit son cours pour tourner la tête vers lui.

— GROS GONTRAN VOULOIR DANSER ?
— Que nenni ! Euh, pardon… Non, frérot, t’es un ouf ! Jamais d’la vie j’danse, c’est un truc de meuf !
— POURQUOI ÊTRE LÀ, ALORS ? TOI VOULOIR QUOI ?

Les Groudon en tutus rose s’arrêtèrent de danser. Le séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richard cessa, imposant un calme étonnant sur l’intégrité du quartier. Alakazam s’approcha, avec son gourdin à la main.

Gontran avait toujours bien du mal à cerner ce barbare préhistorique… euh, ce compagnon d’armes, qui lui paraissait doté d’un intellect limité mais qui était également un monstre de puissance, plus que lui-même. En plus, Alakazam, en se concentrant bien, était capable de voler en battant des bras, tellement il adorait les oiseaux.

Un tel partenaire était fait pour le suivre dans une aventure comme celle qui l’attendait à Kassos !

— Messire Antoine m’a invité à aller rejoindre Ticho de l’autre côté de la mer, expliqua le chevalier en désactivant le mode « Djeuns ». Il s’inquiète pour lui, et pour le professeur Azurill qui l’a peut-être suivi là-bas. Cela te plairait-il, de m’accompagner pour aller les retrouver ?
— NOUS PARTIR EN VOYAGE POUR AIDER ROUCARNAGE ULTRA-LÉGENDAIRE ?
— Roucarnage Ultra… ah, Ticho ! comprit Gontran avec une latence. Oui, exactement ! Serais-tu intéressé, frères d’armes ?

Alakazam rugit vers le ciel, explosant les tympans du chevalier au point où des jets de sang jaillirent de ses oreilles.

Les Groudon s’évanouirent sur le coup, et leur chute provoqua une onde de choc dans le sol bitumé, qui projeta tous les élèves de la cour de récré dans les airs. Un jeune Nœunœuf fut amorti par un Métamorphe, évitant de peu de provoquer une omelette.

— Qu’ouïs-je ? s’étonna Gontran, les oreilles sifflantes. Était-ce un oui ?
— MOI VENIR ! MOI ÊTRE CONTENT ! MOI AIMER AVENTURE !
— Parfait, compagnon ! Une quête ardue nous attend !

Alakazam serait un allié bruyant mais fiable ; le chevalier ne pouvait s’empêcher de penser qu’il aurait aimé amener une deuxième personne avec lui. Autrefois, il avait eu des laquais — huit — mais tous avaient démissionnés pour des raisons farfelues. Le dernier en date lui était resté en travers de la gorge…

Quand il songeait à un futur laquais, personne ne lui venait. Alakazam était trop désobéissant, Antoine était son supérieur hiérarchique, Julie était digne uniquement du rôle de damoiselle en détresse prisonnière du vilain Dracolosse, Insolourdo était un vieux guide croulant sous le poids des années… Terry Lancepelle était devenu trop accaparé par l’argent des cookies et le business, si bien que lui faire avaler le salaire de deux pokédollars par an aurait été impossible…

Jack aurait pu faire l’affaire.

Le petit robot avait disparu depuis une cinquantaine de jours, mais il aurait parfaitement convenu comme laquais.

— Qu’es-tu donc devenu, Jack ? soupira Gontran. Ah, que ta voix robotisée me rend nostalgique, j’ai l’impression de me souvenir de ma première imprimante !
— MOI PAS ÊTRE JACK, MOI ÊTRE MOI !
— Je sais, frères d’armes, je sais. Je parlais à moi-même.
— TOI PARLER À MOI-MÊME ? MOI-MÊME ÊTRE MOI ! MAIS MOI PAS M’APPELER JACK !
— Non, quand je dis moi-même, je veux dire moi, Gontran, pas toi.
— MAIS… MOI PAS M’APPELER GONTRAN ! TOI ÊTRE GONTRAN ! MOI ÊTRE ALAKAZAM !

Alakazam émit un rire guttural, plié en deux, et beugla de plus belle :

— TOI ÊTRE BÊTE ! TOI CONFONDRE MOI ET TOI !

Gontran retint une injure peu glorieuse pour un chevalier de son acabit.



***



Aujourd’hui est un grand jour, un jour magnifique, un jour comme on en voit rarement !
— Je ne te le fais pas dire ! Des humains et des Pokémon du monde entier ont fait le déplacement pour cet évènement qui s’annonce PAL-PI-TANT ! Le stade est presque rempli, et le monde entier a les yeux braqués ici, sur Krados, la ville des Jeux PO-KÉ-LYM-PI-QUES ! La cérémonie d’ouverture va bientôt commencer, et avec elle tomberont les annonces des épreuves qui attendent les participants cette année.


Un brouhaha dense envahissait les gradins. Un vent tiède balayait le stade, et de nombreux supporters avaient déjà revêtus des tenues mettant en avant certains participants des Jeux. L’ambiance, festive, était à son paroxysme.

En effet, nous risquons d’avoir de bonnes surprises cette année ! L’évènement va se dérouler par équipes de deux, ce qui est une première dans l’histoire de ces Jeux ! Nous allons évidemment retrouver des participants des éditions précédentes, et je vois déjà certains arborer fièrement l’effigie des stars de l’année dernière !
— Tout à fait ! Boss et Boloss, n’est-ce pas ? Ils avaient terminés PRE-MIER et DEU-XI-ÈME si je ne dis pas de bêtise !
— C’est ça, et ils avaient remportés les lingots en or du gouverneur Merdeval ! Cette année, c’est le Poireau Flamboyant qu’ils visent !


Ticho sentait ses oreilles siffler. Il était dans un couloir obscur, aux côtés de ce terrifiant Pichu aux petites cornes rouges. Ce dernier portait même un trident, cette fois-ci. C’était à la fois ridicule et inquiétant.

Ticho entendait les bruits du stade au-dessus d’eux, et se sentait un peu fébrile. Ils étaient censés attendre avant de sortir en plein jour, dans la pelouse dégagée du stade : la cérémonie d’ouverture allait les mettre en avant chacun leur tour, duo par duo, dans une mise en scène qui allait être retransmise à la télévision dans le monde entier.

Il y avait de quoi être nerveux !

Les haut-parleurs présents dans le couloir lugubre diffusaient en direct les propos des deux commentateurs stars des Jeux. Enfin, stars… c’est ce qu’avait compris Ticho. Lui, il ne les connaissait absolument pas.

— C’est qui, les deux abrutis qui n’arrêtent pas de causer ?
— Hm ? s’étonna Pichu en levant la tête vers lui. Oh, ce sont Dialga et Palkia.
— Q-quôa ? Ces deux crétins, ce sont Dialga et Palkia ?
— Oui. J’aime bien Dialga, il est plus posé que Palkia. Ce type-là arrête pas de mettre des intonations bizarres quand il cause…
— Je… je vois, tichôôô…

Il soupira. Il allait falloir gagner les Jeux en étant épaulé par ce démon, mais en supportant également les commentaires de deux Pokémon qu’il estimait légendaires dans son monde d’origine. Tout ça n’avait vraiment aucun sens…



***



— Poussez-vous un peu, mon brave ! Je ne me fourvoie pas si je vous dis que ceci est la place qui m’a été réservée ! Pour preuve, c’est écrit sur ce parchemin !
— C’est pas un parchemin, c’est un ticket, rétorqua le Simiabraz.

Gontran éclata d’un rire tonitruant.

— Un « ticket », quel mot barbare ! Seul un vulgaire gueux le qualifierait ainsi !

Le chevalier en question agitait sous le nez du singe de feu son ticket, fraîchement acheté devant les portes du stade. Le Simiabraz, par agacement plus que pour tout autre raison, s’écarta largement. Gontran, avec son armure grinçante, s’affala dans un siège trop étroit pour lui. Alakazam, qui beuglait à quelques pas de là, ne tarda pas à le rejoindre et à prendre place à sa droite.

Ils étaient partis depuis deux jours : ils avaient perdu du temps pour attendre le Titanictamair, et les deux compères avaient malencontreusement provoqué… un incident sur le paquebot, juste avant d’arriver à Kassos.

En organisant un bras de fer près des piscines extérieurs de l’énorme navire, poussés par leur force herculéenne et leur propension à détruire des choses, ils avaient réussis à faire un gros trou dans la coque — on vous passera les détails —, causant la fin terrible du Titanictamair, coulé à jamais sous les flots.

Résultat : ils étaient arrivés trop tard pour s’inscrire en tant que duo pour les Jeux, et à peine débarqués, ils venaient de s’installer dans les gradins bondés du stade pour observer la cérémonie d’ouverture.

— Saperlipopette ! Cette vue est à couper le souffle ! La foule est en folie !
— AMBIANCE FUN ! MOI TROUVER ÇA AMUSANT ! MOI CONTENT !

Gontran ignora les quelques Groudon pom-pom girls qui s’installèrent dans leur dos, réduisant en bouillie métallique les sièges qui leur avaient été assignés. Le chevalier avait été contraint de supporter leur présence et leurs danses sur la route.

Il n’osait pas le dire à voix haute, mais ces danseuses commençaient à l’agacer. C’était une quête chevaleresque, ici, pas un concours de beauté, diantre !

— Si seulement nous étions arrivés plus tôt ! se lamenta Gontran assez fort pour être entendu par-dessus le raffut ambiant. J’aurais aimé participer à ces Jeux. Je leur aurais montré, à tous, à quel point la joute et les batailles ont forgés mon talent !
— LES HUMAINS SONT INTERDITS DANS LES JEUX ! hurla Alakazam.
— Mazette, essaies-tu de me duper ?
— MOI PAS MENTEUR ! MOI AVOIR ENTENDU QUE LES PARTICIPANTS DOIVENT ÊTRE POKÉMON !

Gontran frappa du poing son accoudoir, le brisant en miettes.

— Nom d’une crotte d’Archéodong ! Si j’avais su…
— ROUCARNAGE ULTRA-LÉGENDAIRE ÊTRE PARTICIPANT ?

Le chevalier soupira.

— Je n’en ai pas la moindre idée, frère d’armes ! J’ose espérer que oui, même si j’imagine mal qui pourrait devenir son compagnon d’infortune ! Peut-être professeur Azurill, qui sait ?
— PETITE BOULE BLEUE ÊTRE RIGOLOTE ! MOI AIMER TAPER PETITE BOULE BLEU PARFOIS !

La foule criait, huait, s’agitait. Les commentateurs, dont les voix étouffées étaient à peine audibles, faisaient gonfler l’impatience des spectateurs en retardant l’entrée en scène des concurrents des Jeux.

Mesdames, Messieurs et Asexués, lança solennellement Dialga de sa voix de ténor, ce moment que vous attendez tous touche à sa fin ! Nous allons vous dévoiler les participants de la 28e édition des Jeux Pokélympiques !
— Ouaiiiiiis ! lança un Branette possédé.
— C’est pas trop tôt ! cria le Simiabraz, enflammé.

Gontran frétilla dans son armure argentée. C’était le moment, enfin !

Cet évènement marquera les mémoires de toute une GÉ-NÉ-RA-TION, mon cher Dialga ! renchérit Palkia. Allumez les écrans géants !

Soudain, sur tous les pourtours du stade, d’immenses télévisions jusque-là éteintes s’allumèrent. Quelques Motisma-drones diffusaient en direct des images filmées depuis les airs. Actuellement, des portes closes autour du terrain attendaient d’être ouvertes et de dévoiler les duos de l’année. Dialga s’emporta :

Je vous demande, cher public, d’accueillir dans un tonnerre d’applaudissement notre premier duo ! Ils sont les grands gagnants de l’édition précédente, réputés pour leur combativité, leur persévérance, et leur incroyable force ! Voici… Boss et Boloss !