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Entre Destinée et Fatalité de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 28/03/2021 à 09:50
» Dernière mise à jour le 28/03/2021 à 09:53

» Mots-clés :   Aventure   Guerre   Médiéval   Mythologie   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 25 : Crapaud et sincérité
An 1672, 6 juin, 13h45, Caserne militaire de Jadielle


J'étais descendu du Mont Argenté pour une petite inspection des troupes à Jadielle, sans avoir prévenu personne. Ça me prenait, parfois. Il fallait maintenir une certaine pression chez mes soldats, et leur faire savoir que leur roi avait toujours à cœur qu'ils soient exemplaires. Bien sûr, à Jadielle, il y avait peu de risque de relâchement. C'était la seule ville d'accès au Mont Argenté côté est du royaume, et le chef de la garnison, le général Malchevis, était un officier compétant. Si je m'étais rendu incognito dans la caserne de, disons, Irisia, qui était séparé du continent par la mer, je n'aurai sans doute pas trouvé le même professionnalisme, et ce même si l'île était la terre natale de ma royale famille.

Après l'inspection, Malchevis m'avait accueilli dans ses quartiers, où nous nous sommes évertués à descendre plusieurs bouteilles qui provenaient de Kalos, et dont une seule aurait coûté plus cher que la solde mensuelle de Malchevis. Mais le brave général était un magouilleur né, toujours très à l'aise pour se dégoter les choses rares et chères. Comme il était efficace et loyal, je fermai volontiers les yeux sur ses petits trafics. Et puis diable, ce vin était sacrément bon !

- Vous m'honorez de boire aujourd'hui à ma table, Votre Majesté, fit le général après le cinquième verre. Le jour n'aurait pu être plus adapté. Voyez, j'ai reçu ce matin une lettre de ma femme. Elle vient d'accoucher. Arceus m'a béni d'une fille, Valrika !

- Vraiment ? Eh bien, félicitations, général. Avoir une fille à chérir et à passer tous les caprices est l'apanage des faibles mâles que nous sommes. Mais un homme de votre envergure se doit surtout de donner l'éducation qui sied à une enfant de son rang. Nul doute qu'elle se révélera un précieux atout pour Johkania.

Nous continuâmes à parler de tout et de rien en levant des toasts, quand un des soldats de Malchevis se présenta devant nous, l'air affolé.

- Messire Roi... Sa Majesté la Reine... votre femme... Sa Grandeur Elsora...

- Oui, je sais qui est la reine, coupai-je. Eh bien quoi ? Parle, crénom !

- Elle était en balade non loin du Plateau Indigo, quand elle et son escorte ont été attaqués par des brigands !

Je me levai d'un coup, en renversant mon verre au passage, la main sur la garde de mon épée. Le soldat fut pétrifié par la lueur sauvage dans mes yeux, et s'empressa de dire :

- Elle va bien, sire ! Elle est revenue ici, en parfaite santé !

- Mène-nous à Sa Majesté, tout de suite, ordonna Malchevis.

Le jeune soldat ne se le fit pas redire deux fois et nous guida jusqu'à un attroupement sur le terrain central de la base. Ma femme était bien là, en tenue simple et pratique pour la marche à pied, avec quelques gardes de son escorte. Elsora tentait d'échapper à la totalité des médecins de la base qui la suppliaient presque de les laisser l'examiner. Elle sauta dans mes bras quand elle me vit et je lui rendis son étreinte, heureux de la sentir contre moi.

- Mon aimé... Je ne m'attendais pas à vous trouver ici.

- Et moi donc. Vous allez bien, ma mie ?

- Oui, comme je tentais de le faire comprendre à vos chers officiers médicaux ici présent.

- Qui donc a osé vous attaquer sur le territoire royal ? L’admonestai-je sans me soucier des personnes présentes. Même une aussi petite escorte aurait du pouvoir se défaire des rares personnes qui s'opposent à moi en ces lieux.

- En réalité, l'escorte était plus grande quand j'étais partie. Plus de la moitié ont donné leur vie pour me sauver. Nos assaillants étaient nombreux et visiblement préparés. Ils me pistaient sans doute depuis ma sortie du château...

J'eu un temps d'arrêt en apprenant que ce n'était pas un simple accident mais un véritable attentat qui avait menacé le soleil de ma vie. Je n'avais pourtant nul opposant ou ennemi en mon royaume, tous me respectaient comme il se devait.

- A-t-on arrêté leur chef ? Je vais l'interroger séance tenante avant de le faire exécuter en grandes pompes...

- C'est inutile, mon époux. Vos braves soldats ont donné leur vie en me faisant bouclier de leur corps. Nos assaillants ont été tués et mis en déroute. Calmez votre courroux. Et s'il n'y avait pas eu cet étrange petit Pokemon, j'aurai bel et bien été capturée...

- Quel Poke...

Je le remarquai enfin. Une petite créature d'à peine cinquante centimètres, aux poils sombres, avec une fourrure qui semblait lui faire office de cape et d'un chapeau au-dessus du crâne. Il avait un air félin, et me regardait avec de grands yeux mauves curieux. Je n'avais jamais trop accordé d'intérêt aux Pokemon, mais je connaissais tout de même la grosse majorité des races habitants mon royaume. Mais lui, je ne l'avais jamais vu.

- Il est soudainement apparu et a mis en fuite les brigands avec des pouvoirs spectraux d'illusions, m'expliqua Elsora. Il m'a dit être à la recherche d'un foyer sûr pour quelque temps. Je pense que nous pouvons le lui accorder, en reconnaissance de son aide. Il ferait un bon ami pour notre fille Myrevia.

- Attendez... Comment ça, « il vous a dit » ? demandai-je, intrigué.

Je n'étais pas souvent surpris, mais quand j'entendis une voix couinante et nasillarde sortir de la bouche du Pokemon, je le regardai avec des yeux ronds, comme tous mes soldats présents. Après, je savais que ça existait, les Pokemon parlant. J'en possédais un moi-même, que les Karkast se transmettait de génération en génération et qui était un peu le symbole de notre maison. Mais Duancelot était considéré comme un Pokemon Fabuleux, alors que je n'avais aucune idée d'où sortait cette boule de poil.

- Je serai honoré d'accepter l'hospitalité de votre château, roi des humains. Je suis, comme vous vous en rendrez compte, un Pokemon plein de talents.



***



Ametyos n'était pas homme à se laisser capturer sans combattre, de par son sang, sa fierté et surtout sa situation d'individu le plus recherché du royaume. Mais face à une trentaine de Pokemon qui étaient prêts à utiliser leurs attaques au moindre geste suspect, et alors qu'ils étaient confinés à l'intérieur d'un dôme à des centaines de mètres sous la surface, même Ametyos eut la sagesse de déposer son épée et son arc... même si l'envie d'assassiner Spookiaou avant le tenaillait sérieusement. Les six karkastiens qui l'accompagnaient, en voyant leur chef se rendre, firent de même.

- Qu... qu'est-ce que ça signifie ? S'indigna Spookiaou à l'adresse de son fameux contact, l'Akwakwak. Tu m'avais assuré de traiter mes compagnons humains comme n'importe quel honorable client venu de la surface pour faire affaire !

- Est-ce si surprenant que ça, qu'un Pokemon puisse mentir ? Maugréa Pelwins. Tu n'arrêtes pas de le faire, toi.

- Je mens aux autres oui, mais il est intolérable que quelqu'un me mente ! Franchement Akwakwak, après tous les marchés mutuellement avantageux que nous avons conclus !

- Kaw ! Akkkkk Wak Kawakak !

- Comment ça, escroquer ? Moi ? C'est de la pure diffamation ! Je dirai même que je t'ai escroqué bien moins de fois que mes clients habituels !

- Aaaaaaak Kawak Kwaaak Ak.

- 200 pièces d'or ? Tu abuses, franchement ! Je ne t'en dois qu'à peine 180. Et je pensais qu'on avait laissé ça dernière nous, enfin !

Ametyos ferma les yeux en expirant lentement, comme s'il retenait chaque cellule de son corps afin de ne pas transformer Spookiaou en pâtée. Puis il prit la parole devant cette assemblée de Pokemon Eau.

- Quelle que soit la somme que vous dois Spookiaou, je la prends pour moi, et je promets de la régler dès que j'aurai les moyens. Je le jure sur mon nom et mon sang de Karkast.

L'Akwakwak, ainsi que plusieurs autres Pokemon éclatèrent de rire, signe qu'ils comprenaient bien la langue humaine. Un Octillery lui rétorqua quelque chose à grand renfort de bruits étranges, comme quelque chose qu'on aspirait.

- Il dit que la parole d'un Karkast vaut moins que celle d'un Ronflex jurant qu'il ferait un régime, traduisit Spookiaou. Une bien piètre métaphore si tu veux mon avis. J'aurai pu trouver un truc bien plus spirituel et...

- Vous pouvez trouver tous les défauts que vous voulez à ma famille, reprit Ametyos, mais pas celui de parjure ! Je suis venu ici en paix. Je n'ai aucune animosité envers votre Roi, même s'il fait partie du Conseil des Héros et qu'il a participé à la chute de mon grand-père. Je ne prétends pas que l'ancien Roi Zephren n'a fait que du bon envers les Pokemon, et surtout envers votre royaume sous-marin. Je n'ai pas les mêmes intentions. Je suis juste venu négocier la restitution du morceau de mon grand-père que détient Reomarinus. Vous pourrez ensuite demeurer dans votre neutralité. Si je suis capturé puis tué par les autres Héros, vous n'aurez qu'à dire que je vous ai volé, comme je l'ai fait à Fral, Karion, Despero et Duancelot. Et si au final je suis victorieux et que je retrouve mon trône, je me souviendrai de votre geste de bonne volonté envers moi, et on pourra reprendre une relation basée sur une bonne entente. Vous serez gagnant dans les deux cas de figure.

Ametyos comptait sur le désintérêt total du Roi Eau pour la politique terrestre et le Conseil des Héros dont il ne faisait partie qu'à titre honorifique pour se tirer de là. Il n'avait pas menti : s'il pouvait éviter de se faire Reomarinus comme ennemi, ça lui allait. Il n'aurait eu cette attitude avec aucun autre des neufs Héros, mais Reomarinus, c'était différent. Il ne s'était allié à Iskurdan que parce que Zephren lui avait donné de bonnes raisons pour le faire. Mais en dehors de ça, il n'avait jamais rien fait contre les Karkast, ni prit part, d'aucune façon que ce soit, à leur extermination. Ametyos fit un signe de tête à Huge, un de ses partisans, qui comprit le signal et s'avança en posant à terre le coffre qu'il tenait.

- Nous sommes venus avec des présents pour le grand souverain Reomarinus, déclara l'adolescent. Et avec des articles de grandes valeurs pour négocier le morceau du corps de l'ancien roi Zephren.

Hugo avait prononcé les mots magiques. Reomarinus avait la réputation de ne jamais refuser de marchander, et faisait la collection d'objets rares venus de tous horizons. Mais est-ce que ça serait suffisant pour lui faire renoncer à la prime conséquente sur la tête d'Ametyos ? Ce dernier faisait juste le pari que la curiosité l'emporterait et qu'il voudrait au moins les voir.

Mais encore faudrait-il que ses gardes puissent le permettre, car un Crocrodil qui n'appréciait visiblement pas les humains voulut se passer de négociation pour acquérir le coffre, et éjecta le jeune Huge d'un coup de tête. Cela déclencha une réaction immédiate de sa sœur Kaelin, qui d'un coup de la pointe des pieds maîtrisé ramena sa courte lance qu'elle avait posé au sol dans ses mains, avant de la pointer d'un geste vif vers la gorge du Crocrodil. Et évidemment, il n'en fallu pas plus pour que tous les autres Pokemon utilisent leurs attaques à l'unisson.

Ametyos se baissa par réflexe, sans même songer à récupérer ses armes qui lui auraient été bien inutiles. Spookiaou, lui, fit briller ses yeux d'une lueur sombre, et une soudaine bourrasque très puissante déferla autour de lui. Ametyos cru s'envoler sous sa force, mais comme il se trouvait presque dans l’œil de l'attaque, ce n'était rien comparé à l'effet que ça eu autour d'eux. Toutes les attaques qu'avaient lancé les Pokemon Eaux furent balayées ou changèrent de direction, laissant les sept humains sains et saufs. Quant aux Pokemon Eaux eux-mêmes, ils furent soufflés contre les parois du dôme par ce soudain vent sombre qui emplit cette salle sous-marine d'une atmosphère malsaine.

- On se calme les gens, ou bien certain vont finir propulsés dans la stratosphère ou bien dans le néant profond, menaça Spookiaou en croisant ses petits bras contre sa poitrine.

Cette soudaine attaque d'une puissance inhabituelle eut son effet contre les Pokemon Eaux, qui pour le coup ne furent pas pressés de renouveler leur agression. Ils devaient se demander ce que Spookiaou venait d'utiliser, et à quel point il était puissant. Mais Ametyos savait que c'était du bluff. Il connaissait le Talent de son petit camarade : Aléa. Il lui permettait de tripler ses chances de coups critiques, et de tripler la puissance d'un coup critique, en échange d'une baisse de moitié de précision.

Spookiaou venait d'utiliser Vent Mauvais, une attaque Spectre assez précise, surtout dans un tel lieu confiné. Elle n'était normalement pas bien puissante, surtout avec les stats assez faibles de Spookiaou, mais sous coup critique, avec Aléa, elle passait soudainement à 360 de puissance. Bien sûr, ils avaient eu de la chance que Spookiaou n'échoue pas son attaque et qu'il lance un coup critique. Tout n'était qu'une question de chance, quand Spookiaou décidait de combattre. Il était faible de base et très peu précis, mais un coup bien placé et avec de la chance pouvait grandement surprendre l'adversaire, fut-il très nombreux ou puissant.

- Nous ne sommes pas venus nous battre, reprit Ametyos, mais nous n'hésiterons pas si vous nous y forcez. Et même si nous sommes inférieurs en nombre, les dégâts ne seront pas que dans un seul camp, vous pouvez me croire.

Lui aussi il bluffait, profitant de la petite démonstration de Spookiaou. De toute façon, ici, le bluff et la sincérité seraient ses seules armes. Même si un jour il faisait tomber le Conseil des Héros, le culte de Destinal et les Agents de la Fatalité, et qu'il recouvrait son trône, il ne pourrait jamais s'en prendre au Royaume Sous les Flots, même avec une armée. Alors au final, qu'importe si l'accueil ici ne s'était pas déroulé comme prévu. Il devait franchir cet obstacle, alors autant le faire plus tôt que tard.

L'Akwakwak qui dirigeait les Pokemon Eaux ici présent devait sans doute reconnaître une ruse de Spookiaou, qu'il connaissait. Ametyos vit dans ses yeux qu'il n'y aurait aucune trêve, et que le combat serait inévitable. Il leva sa main palmée, s'apprêtant à donner l'ordre d'attaque générale, quand un cri venu du long couloir derrière le retint.

Un autre Pokemon venait d'arriver. Il était bipède, d'allure reptilienne, et son long corps fin se déplaçait la grâce et le calme de personne habituées à être obéies. Il avait une assez longue queue, une crête rose et des membres incroyablement fins. Ses bras étaient croisés contre sa poitrine, et il dévisagea la scène avec ses yeux qui clignaient si rapidement que c’en en était surnaturel.

- C'est un Lézargus, leur apprit Huge qui était l'expert en Pokemon des karkastiens. Un Pokemon rare qui vient de la région Galar !

Pelwins réagit au nom de Galar en crachant par terre.

- Ça présage rien de bon, Votre Altesse. Ces snobs de galariens sont tous des cons, qu'ils soient humains ou Pokemon.

- Mais ses couleurs ne sont pas normales, ajouta Hugo, les sourcils froncés. Ses jambes ne sont pas censées être blanches, pas plus que ses membranes roses...

- C'est parce qu'il est chromatique, comme vous dites-vous les humains, renchérit Spookiaou. C'est le grand chambellan de Reomarinus. C'est lui qui gère les affaires du roi. Je ne l'ai jamais trop apprécié. Il est trop intelligent, trop difficile à rouler dans la farine... Ah, et il peut vous toucher en pleine tête à des centaines de mètres de distance avec un jet d'eau si fin et puissant qu'il peut vous traverser le crâne.

Le Lézargus échangea dans sa langue avec l'Akwakwak. Un dialogue animé, où il fut plusieurs fois question d'Ametyos et de son groupe, à en juger par la façon dont ils étaient plusieurs fois pointés du doigt.

- Tu peux nous traduire, la peluche ? Demanda Jakel à Spookiaou.

- Lézargus est en train d'engueuler Akwakwak. Il nous a fait venir sans en référer, dans le seul but visiblement de retirer pour lui toute la gloire et la prime pour avoir capturé Ametyos. Akwakwak rétorque qu'il n'a agi que dans le seul intérêt du Royaume Sous les Flots, et pour redorer le prestige de Reomarinus auprès des autres Héros. Je signale au passage que j'aurai tendance à me ranger de l'avis de Lézargus. Akwakwak est un pourri, tout le monde sait ça.

- Sans doute, acquiesça Ametyos. Il n'était pas ton partenaire en affaire pour rien...

D'un geste bref et furieux, Lézargus sembla renvoyer l'Akwakwak avant de prendre le contrôle des gardes Pokemon présents, qui entourèrent le groupe d'Ametyos, mais sans intention visible d'en découvre. Lézargus leur baragouina quelque chose en désignant le couloir d'où il venait.

- Il nous demande de le suivre, fit Spookiaou. Le roi va nous accorder audience et écouter ce qu'on a à dire. Mais il a ajouté que s'il n'appréciait pas nos paroles, euh... je cite : « les Sharpedo se régaleront de nos chairs ».

Les Pokemon ramassèrent leurs armes, mais Ametyos garda la main sur sa fidèle dague qu'il avait discrètement conservé sous sa ceinture. Le toucher de la pierre violette qui y était incrustée, un des plus vieux trésors de la famille royale, le rassura. Tant qu'il l'avait avec lui, il avait l'impression de pouvoir se tirer de n'importe quelle situation, aussi périlleuse soit-elle.

Lézargus et ses gardes les escortèrent à travers divers couloirs au plafond transparent qui laissait voir toutes les merveilles des profondeurs sous-marines. Le jeune Huge, toujours en adoration devant les Pokemon, s'extasia sur diverses espèces qui nageaient au-dessus d'eux, et qu'on avait peu de chance de croiser à la surface. Même Ametyos qui était passablement indifférent devant les Pokemon trouva ce spectacle grandiose. Et c'était sans parler de la beauté de la flore multicolores et de la vue sur les nombreux dômes du Royaume Sous les Flots.

- C'est impressionnant, souffla Kaelin. Découvrir qu'il y avait un tel endroit caché sous Johkania... C'est le roi Zephren qui a autorisé Reomarinus à fonder ce royaume ?

- Pffffff, l'inculture humaine, comme d'habitude... fit Spookiaou dédaigneusement. Le Royaume Sous les Flots existait bien avant qu'Urkarkast, l’ancêtre de ce simplet de prince ici présent, n'ait unifié et fondé Johkania.

- Le Roi-Dynaste ? Mais... c'était il y a trois mille ans !

- Contrairement à ce que vous pouvez penser, il y avait plein de choses qui existaient avant votre petit royaume de rien du tout. Reomarinus est l'un des dix-neuf Rois Pokemon. Ces gars-là sont immortels. Enfin, ce n'est pas exact... Disons qu'ils peuvent être tués, mais ils renaîtront automatiquement ensuite sous la forme d’œuf. Ils foulent cette terre depuis des temps immémoriaux. Ils ont vu s'écrouler des empires, vu mourir quantité de souverains, et ils continueront à exister et à régner alors que nous serons tous redevenus poussières. Voilà pourquoi se faire un ennemi de Reomarinus n'est pas une bonne idée. Vous ne pourrez jamais le vaincre définitivement, et lui gardera une rancune éternelle envers les Karkast.

Ametyos acquiesça en hochant la tête. Il était un homme pragmatique : pour qu'un ennemi ne pose plus de problème, le tuer était bien souvent la meilleure des méthodes. Mais quand il pouvait renaître à volonté, il fallait sans doute envisager la diplomatie.

- J'ai une question ! Fit Huge avec enthousiasme en levant la main. D'où sortent ces Rois Pokemon, au juste ? Qui sont-ils ? Pourquoi ne peuvent-ils pas mourir définitivement ?

- Es-tu familier avec les légendes entourant la légendaire cité-état de Tarma-Igho, gamin ? Lui demanda Spookiaou.

- Euh... Tarma-quoi ?

- C'est bien ce que je pensais... Ne pose pas ce genre de question, alors. Ce sont des mystères que même les grands érudits comme moi ne peuvent espérer percer. Mais si un jour tu as envie de creuser et que tu vis suffisamment longtemps pour, va voir du côté de la région de Pertinia. Il semblerait que tous les Rois soient originaires de là-bas.

Bien sûr, Pelwins, qui méprisait tous les pays exceptés le sien, ne manqua pas de maugréer quelque chose à propos de ces trous du cul de la Principauté de Tarmante et de ses connards prétentieux du Saint Empire Nuk, les deux états centraux de la région Pertinia. Ametyos serra instinctivement le poing en songeant à la Principauté Tarmante. Ce pays lui faisait penser à quelqu'un. Quelqu'un qu'il haïssait profondément. Elle ne venait pas de Tarmante, mais elle avait appris une technique secrète d'arme qui venait de là-bas... et l'avait également enseigné à Ametyos.

Ils furent enfin introduits dans la salle du trône, un dôme plus grand et impressionnant que les autres, qui ressemblait à un véritable musée. Il y avait des œuvres d'art de tout genre – tableaux, sculptures et autres – mais pas seulement. Il y avait aussi exposé des objets à première vue qui n'avaient aucune valeur, comme des cailloux, des couverts de cuisine, et tout un bric-à-brac qui semblait tout droit sorti d'un grenier. La moitié n'était pas rangée jonchant le sol comme dans la chambre d'un enfant qui jetait ses jouets partout. Et au centre de tout ça, sur un trône rose et transparent en forme de coquillage, trônait Reomarinus.

Le Roi des Pokemon Eau, et Septième Héros, était un immense crapaud obèse couleur bleu ciel, avec une longue couronne posée sur la tête. Sa langue fine et violette était constamment hors de sa bouche, et semblait faire deux fois sa taille niveau longueur. Il s'en servait comme d'une troisième main, manipulant les objets autour de lui et les caressant avec amour. Le Lézargus dit quelque chose dans sa langue, et les gardes Pokemon derrière les humains les forcèrent à s'agenouiller. Reomarinus, tout occupé qu'il était à vénérer ses nombreux « trésors », ne semblait même pas avoir remarqué ses invités humains.

- Çaaaaaaaaaa par exemple, koäääää, faisait-il d'une voix lente et profonde. Je ne me raaaaaappelle même pas où j'ai bien pu avoir eu çaaaaaaaa. Lézargus, tu sais d'où ça vient ce truc, koääääää.

Il montra à son chambellan un chapeau melon rapiécé. Lézargus lui baragouina quelque chose dans son langage Pokemon. Ametyos ne fut même pas surpris d'entendre Reomarinus parler le langage humain. Après Duancelot et Spookiaou, il ne s'étonnait plus de rien. Il y avait ce Gardien de la Destinée, aussi, cet oiseau à deux têtes qui dirigeait l'Inquisition. Et cet étrange Pokemon nommé Corbarex, lui aussi emplumé, que Spookiaou affirmait avoir rencontré dans la Grotte Sombre, quand il s'est retrouvé seul avec l'apprenti de la Sainte Garde. Ah, et bien sûr, les deux dieux eux-mêmes, Provideum et Falkarion, si jamais ils existaient. Bref, Ametyos avait longtemps considéré les Pokemon comme des animaux à peine intelligents, mais du fait de ses rencontres récentes, il avait un peu changé son fusil d'épaule.

- Un maaaaarchand humain de Kalos tu dis ? Ah, Kaaaaaaalos... Des gens très sophistiqués qu'ils sont, koääää. Ça me donne envie d'une lampée d'un de leur fameux millésime.

La réponse de Lézargus ne parut pas lui plaire, car son gros visage se tordit de déception et ses gros yeux noirs globuleux furent mouillés de larmes.

- Plus ? Comment çaaaaaaaa, y'en a plus ? Mais... j'en veux maintenant, moââââââ !

Il se mit à jeter les objets qu'il tenait en main et dans sa langue et à s'agiter comme un enfant capricieux. Ametyos révisa ce qu'il avait pensé tout à l'heure au sujet des Pokemon sachant parler qui devaient être très intelligents. Spookiaou sauta sur l'occasion pour se faire bien voir.

- Si les vins de Kalos vous intéressent, Votre Sérénissime Majesté, je peux vous fournir des crus illustres. J'ai de nombreux contacts, des personnes aussi sophistiquées que vous et moi, qui apprécient les bonnes choses.

Reomarinus toisa le petit Pokemon avec curiosité.

- Je ne t’ai jamais vu toâââââ. Quel curieux Pokemon, et sachant parler. Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Accepterai-tu de faire partie de ma collection de produits exotiques ? Tu n’aaaas juste qu’à rester immobile sur mon étagère géaaaaante. Je peux te louer pour quelques mois à bon prix.

- Euh, c’est un honneur, mais je ne suis pas vraiment un produit exotique. Je suis d’ici, de Johkania. Vous me connaissez, Votre Aquatique Grandeur. Je suis Spookiaou, dit le Magnifique. On a souvent fait affaire ensemble. Mais vous me connaissez plutôt sous cette forme…

Ses yeux brillèrent momentanément en violet, signe qu’il se servait de ses pouvoirs psychiques, et son corps se dissipa avant de se reformer en une silhouette humaine, drapé d’un costume noir et d’un masque à l’air démoniaque. C’était ainsi qu’Ametyos avait rencontré Spookiaou pour la première fois dans sa planque de voleur, quand il se faisait encore passer pour un humain.

- Ohhhh, c’est toââââ ! fit Reomarinus en tapant des mains, tout excité. Tu m’aaaaapportes de nouveaux trésors hein, dis, dis ?

- Votre Rondelette Majesté est perspicace. En effet, dans ce coffre se trouve une fabuleuse sélection de…

- Mais avant, dis-moi une chose, fit le Roi en changeant soudainement le ton de sa voix. Pourquoi es-tu avec le prince déchu Karkast ? Tu es un hors-la-loââââ bien sûr, et cela ne me dérange pas tant qu’il s’agit que de vols et de trafics, surtout si je peux faire affaire avec toi. Mais ça, c’est différent…

- Euh, eh bien, à ce sujet…

Ametyos s’avança et prit le relais.

- Votre Majesté Reomarinus, je parlerai en mon nom. Je suis venu ici pour faire la paix, entre votre Royaume Sous les Flots et la famille Karkast. Je sais que mon grand-père, le précédent roi, vous a causé des torts injustes. Des torts que j’entends bien réparer quand j’aurai retrouvé le trône qui me revient de droit. Afin de repartir sur des relations saines, je ne vous demande que deux choses : rester à l’écart du conflit m’opposant aux autres Héros, et me rendre le morceau du corps de mon grand-père.

Les Pokemon de la cour sifflèrent et crachèrent dans leur langue, signe qu’ils n’appréciaient pas vraiment les revendications d’Ametyos. Reomarinus, lui, resta de marbre, avant de déclarer :

- Contrairement aux humains qui gaaaaardent rancœur pendant des générations, nous Pokemon sommes des créatures simples. Nous en voulons à ceux qui ont pu nous blesser, et à eux seulement. Les autres Héros te détestent pour ce que tu es, pour le sang qui coule en toââââ. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai rien contre toâââââ, qui n’était qu’un enfant innocent lors de la Révolution. Mais je ne te dois rien non plus.

- Je ne suis pas venu mendier, répliqua Ametyos. Je compte vous payer. Aujourd’hui, pour le morceau de mon grand-père. Et plus tard, quand je serai roi, pour vous dédommager de ce qu’à pu vous faire mon prédécesseur.

- L’aaaargent n’a que peu de valeur pour moâââââ. Mais j’apprécie les choses rares, peu importe d’où qu’elles viennent.

Ametyos hocha la tête, et ouvrit le coffre qu’ils avaient amené. Il y avait dedans toute une collection de petites pierres de différentes couleurs.

- Des tessons, fit Ametyos. Des plus purs que l’on puisse trouver, venus directement des profondeurs sous-marines de la région Hoenn.

C’était Spookiaou qui avait eu l’idée de ce présent, sachant très bien que le roi aquatique en raffolait. En acquérir un si grand nombre avait demandé pas mal d’effort et de liquidité. Mais là encore, Spookiaou avait été efficace. D’ailleurs, malgré la lueur d’envie dans ses yeux, Reomarinus ne fut pas aveugle, et tourna ses gros yeux noirs globuleux vers le Pokemon.

- Je reconnais bien là mon aaaaami Spookiaou, toujours prompt à me dénicher de la haute qualité. Tu te démènes pour ce prince humain. Pour quelle raison ?

- Disons que je mise sur lui pour toucher plus gros, Votre Grandeur. Le Conseil des Héros n’arrive plus à gérer grand-chose, et la guerre froide entre les deux cultes ne va pas tarder à se réchauffer très rapidement. Ce sera le moment idéal à un retour de la monarchie. Une monarchie saine, éclairée, où on ne risque pas de se faire décapiter pour un mauvais regard.

- Et tu aides l’héritier Kaaaaarkast pour ensuite jouir de ses faveurs et de son pouvoir ?

- Votre Majesté me connait bien, sourit Spookiaou.

Reomarinus le dévisagea un moment, avant de tourner son regard vers le coffre de tesson, puis il soupira en croisant ses bras tout fins.

- Vous savez, les secrets sont tout aussi précieux que les tessons. J’en raffole tout autant, surtout ceux qui sont rares car difficiles à obtenir. Je serai tenté d’aaaaaccepter votre offre. Après tout, cette jambe du vieux Zephren, ce n’est pas un de mes articles préférés. Elle est unique car elle ne pourrit paaaaas, mais en dehors de çaaaa… Je ne suis pas un guerrier. Je ne collectionne paaaaas les prises de guerre.

- Alors acceptez, l’encouragea Ametyos. Qu’est-ce qui vous retient ? Les Héros ? Ils n’en ont rien à fiche de vous et de votre royaume. Et je passerai sous silence le fait que j’ai récupéré votre morceau, si vous ne voulez pas ébruiter que je vous ai volé.

- Il ne s’agit pas de çaaaa. En effet, je n’ai que faire de l’opinion des autres, même si je respecte le Seigneur Iskurdan. Mais mon flair ne me trompe paaaaas : je repéré ici quelque chose de plus rare encore que toute votre belle collection de tesson.

Ametyos fronça les sourcils, en serrant le poing autour de la garde de sa dague. Ce crapaud géant avait-il vu la pierre mauve encastré sur la dague que sa mère lui avait donnée ? Elle n’était pas d’une très grande valeur en termes de pierre précieuse, mais elle appartenait aux Karkast depuis fort longtemps. Ou bien alors Reomarinus savait-il qu’il l’avait en sa possession ? Ametyos se souvenait du regard ébahi, effrayé et surtout plein de convoitise de Despero, le Cinquième Héros, quand ce dernier avait vu la pierre après l’avoir capturé avec sa Fedoren de disciple. Si c’était ça que voulait Reomarinus, il pouvait toujours courir, mais le Roi Eau les surprit tous en déclarant :

- Oui. Il s’agit de sincérité. Et paaaaaas une des moindre. Celle de mon cher ami Spookiaou, paaaassé maître dans le mensonge et la dissimulation.

- Votre Majesté ? s’étonna Spookiaou.

- Paaaaarle vrai et sincèrement, pour une fois. Pourquoi aides-tu cet humain ? Tu évoques l’opportunisme et des profits futurs. Çaaaa sonne véridique en effet. N’importe qui te connaissant un peu pourrait s’y laisser prendre. Mais je suis l’un des Rois. Même si mon type est celui de l’Eau, mes yeux voient au-delàààà des choses. Je suis fort curieux de tes buts cachés. Dis-moi donc la vérité, et je passerai ce marché avec ton humain. Il repartira libre, et avec la jambe de son grand-père.

Ametyos ne comprenait pas. Quel genre de réponse attendait Reomarinus ? Spookiaou n’a jamais recherché que des bénéfices personnels toute sa vie. Il n’y avait que ça qui expliquait son ralliement à Ametyos. Mais… était-ce réellement le cas ? Ametyos n’avait jamais cherché à en savoir plus sur le petit Pokemon magouilleur, considérant avec un manque d’intérêt flagrant qu’il ne faisait ça que pour l’argent. Pourtant, en pas mal d’occasion, l’aide qui lui avait fourni – et qui lui avait sauvé la vie, même s’il se refusait souvent à l’admettre – allait bien au-delà du simple intéressement pécunier. Et le silence embarrassé du Pokemon face à la demande du roi lui prouva qu’il avait bien une autre raison à cacher.

- On s’en tape de tes vraies motivations, lui murmura Ametyos à voix basse. Dis-lui ce qu’il veut savoir, pour qu’on puisse s’en tirer sans casse…

Spookiaou ne lui accorda même pas un regard. Il semblait être dans une position vraiment inconfortable, et pourtant, Ametyos l’avait souvent surpris dans des coups foireux. Se tortillant sans regarder le prince, il admit à voix basse :

- Soit. Il se peut que je veille sur cet humain par… amour.

A coté d’Ametyos, Pelwins, son second, produisit un son entre la surprise et le dégoût, tandis que tous les humains le regardèrent avec des yeux ronds. Reomarinus, lui, resta immobile, semblant en entendre plus.

- Pas pour lui personnellement, s’empressa de préciser Spookiaou. Ce gamin prétentieux et tête brûlée n’est rien pour moi. Je ne l’ai connu qu’il y a un an, quand je mes gars me l’ont ramené. Mais il se trouve que je connaissais sa mère, la princesse Myrevia. J’étais le familier de la reine Elsora, quelques années avant qu’elle ne soit tuée. Je l’avais sauvé de brigands lors d’une virée au Plateau Indigo. Pour me remercier, elle m’a prise avec elle au palais, et m’a donné à sa fille, qui était alors une jeune enfant. Je m’étais dis à l’époque que devenir la peluche parlante d’une princesse était un mal nécessaire pour couler de belles années dans le luxe, nourri et logé. Mais…

Spookiaou hésita, bégaya, et ont pu entendre une réelle émotion dans sa voix.

- Mais j’ai fini par aimer cette petite humaine ! finit-il par admettre en criant presque. Je l’aimais. J’aimais Myrevia, comme je n’ai jamais aimé personne, et surtout pas un humain ! Elle était douce, gentille, innocente… Je voulais rester avec elle pour toujours. Mais j’ai été forcé de fuir quand j’ai assisté par hasard à la mort de sa mère la reine. Puis, des années plus tard, j’ai appris que Myrevia avait eu un enfant. Je n’avais pas prévu qu’un jour il arriverait dans ma base avec un morceau du corps de Zephren volé, en prétendant vouloir récupérer son trône.

Spookiaou croisa enfin le regard ébahi d’Ametyos, et quand il parla enfin, ce fut avec plus de sincérité qu’il n’en a jamais montré devant lui.

- Que cet humain devienne roi, je m’en moque. Mais je sais qu’il ne renoncera jamais. Alors, par amour envers le doux souvenir de cette fillette si tendre avec qui j’ai passé les meilleures années de ma vie, j’ai décidé de l’aider. De le garder en vie. Et de faire en sorte qu’il puisse venger Myrevia. C’est stupide, c’est dangereux, c’est d’une émotivité écœurante que ne comprends pas moi-même, mais c’est mon choix. Au nom de Myrevia, je ferai tout pour préserver Ametyos Karkast ici présent, et le faire parvenir jusqu’au trône qu’il désire tant. Je vous demande humblement de m’y aider, ô vénérable Reomarinus.

Spookiaou s’agenouilla devant lui, laissant les karkastiens médusés. Puis, au bout d’un moment, le Roi Eau éclata de rire.

- Ça… Çaaaaa, c’était une confession comme je n’en avais jamais entendue ! Pareille sincérité, pareille émotion dans la voix… J’en ai encore des frissons ! Qui serai-je pour m’y opposer, après ça ? Alors, marché conclu. En échaaaaange de ces tessons, je te rends le morceau de Zephren, prince Ametyos. Et en échange de maaaaaa neutralité future quand tu débuteras véritablement ton Coup d’Étaaaaaat à Johkania, j’attend de ta part réparation pour les préjudices de ton grand-père, quand tu seras roi.

Le prince, encore tout secoué par les révélations de Spookiaou, acquiesça difficilement.

- Tu as un bon serviteur avec toi, ajouta Reomarinus en désignant Spookiaou. Ce ne seraaaaaa peut-être jamais un ami, mais tu n’auras jamais à douter de sa loyauté. Cela, je l’ai senti. Et une telle loyauté, si durable, si désintéressée, c’est immensément raaaaaaare. Montre-t’en digne. Chéris-là et entretiens-là, futur roi.

Ametyos dévisagea Spookiaou, qui gardait toujours la tête baissée devant Reomarinus, mais sans doute plus par gène que par déférence. Le jeune prince le regarda différemment pour la première fois, et sûrement pas pour la dernière.

- Je n’y manquerai pas, Votre Majesté. Merci.





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Image de Reomarinus :