Chapitre 8 - Agara, ma douce
Khae et Mahou faisaient peine à voir. Alors qu'ils débouchèrent sur le toit du palais du Nomarque Baal, par le trou béant qu'ils avaient fait dans le plafond du troisième étage à l'aide d'une attaque Ultralaser, ils avaient besoin de se soutenir l'un et l'autre pour rester debout. Les deux étaient couvert de lourdes blessures, et ils perdaient à eux seuls assez de sang pour remplir plusieurs tonneaux. Leurs vêtements étaient en lambeaux, et le Scorplane bleuté qui volait lentement à leurs côtés n'était pas en meilleur état. Et pourtant, ils étaient toujours debout, même si la vision qu'ils eurent en arrivant sur l'immense terrasse qu'était le sommet du palais faillit leur faire perdre tout espoir.
Le vent était à couper au couteau, et la nuit noire, sans lune, empêchait de voir correctement. Pourtant, Khae remarqua de suite la présence de la jeune femme à la flûte, qu'il avait vu une heure plus tôt, lors de l'attaque de la Troisième Légion sur la réception. Elle était en train de jouer de son instrument, qui émettait un son horrible à l'oreille. Ses yeux étaient clos et elle dégageait quelque chose d'étrange. Le jeune Pharaon n'arrivait pas à mettre de mot sur cette sensation, mais il avait l'impression que la jeune femme n'était plus elle-même. Ses mouvements étaient saccadés et rapides, de même qu'elle ne semblait pas respirer en soufflant sur sa flûte grisonnante.
Mais ce qui était encore plus dérangeant, outre le fait de se retrouver confronter à une assassin qui faisait partie de l'une des unités les plus efficaces du pays, et donc capable de tuer en un seul coup, c'était qu'elle était entouré par une dizaine de pokémon. C'était un groupe de Férosinge, sautillant autour de la jeune femme, et prêts à attaquer la moindre personne qui oserait s'en prendre à elle. Ce qui était bizarre, c'est qu'on trouvait très peu de Férosinge à l'état sauvage au sein des territoires contrôlés par l'Empire Delassien. Khae savait que quelques élevages de pokémon de cette espèce s'étaient monté récemment dans le nord, principalement pour les vertus aphrodisiaques d'une de leurs sécrétions, mais ça semblait bien trop éloigné d'Agara pour que la jeune femme ai pu les manipuler. Ça signifiait donc qu'elle les avait emmené avec elle, ou alors qu'il y avait une autre pièce du puzzle que le jeune homme n'avait pas réussi à emboîter correctement avec les autres.
- Honnêtement, Khae, j'me sens pas vraiment d'attaque pour affronter un groupe de macaques enragés...
Le jeune Pharaon ne pouvait qu'approuver. Il sentait que son ami s'appuyait de plus en plus sur son épaule pour réussir à se maintenir debout. Khae lui-même était en piteux état, son corps meurtri à plusieurs endroits suite aux nombreux combats qu'ils avaient eu à mener en si peu de temps. Sa jambe droite, qui venait de se faire écraser par un lourd morceau de granit, l'empêchait de marcher correctement. La plaie sur son avant-bras gauche, qu'il avait eu à cause de son combat contre la teigne de Medhyena, avait arrêté de saigner, mais il suffisait d'un mouvement brusque pour qu'elle se ré-ouvre.
- J'suis plutôt d'accord...
Khae avait dû crier pour se faire entendre de son ami, alors même qu'il se trouvait à tout juste quelques centimètres de lui. Entre le vent qui soufflait abondamment, la mélodie tortueuse qu'était en train de jouer Nyptât et les cris des Férosinge qui s'affolaient autour d'elle, le vacarme sur le toit surpassait celui qui avait envahi le palais plusieurs minutes auparavant. Pour l'instant, ni les pokémon simiesques, ni l'assassin ne semblaient les avoir remarqué. Pourtant, ils ne se trouvaient qu'à quelques mètres d'eux. Cela pouvait signifier deux choses : soit que la jeune femme ne considérait pas la menace de deux simples jeunes adolescents comme dangereuse, soit qu'elle était trop occupé par sa mélodie pour s'en préoccuper. Dans les deux cas, ça pouvait jouer en la faveur de Khae et son ami, qui pouvait tenter une attaque par surprise, même si le jeune Pharaon n'avait aucune idée de la manière de s'y prendre pour éviter un combat perdu d'avance.
- Faut qu'on l'attaque par surprise. Si on arrive à la saisir au corps avant qu'elle ne nous...
- Deux niais de votre rang pensent-ils vraiment réussir à me surprendre ? Je vous pensez bien plus stratège, Pharaon Khaemaou'set.
Les courants aériens semblaient former une barrière sombre autour de Nyptât. Celle-ci s'acharnait toujours sur son instrument qui produisait un son de plus en plus roque, très facilement discernable malgré tout le boucan que faisait les Férosinge autour d'elle. Aussi étrange que cela puisse paraître, la jeune femme n'avait pas décollé ses lèvres de la flûte, et pourtant, elle avait réussi à parler malgré tout. Ses yeux étaient toujours clos, et son corps immobile.
- Je vous attendez avec grande impatience, Votre Altesse. Avez-vous seulement conscience des morts que votre assassinat a semé sur sa route ?
Khae en était sûr cette fois : Nyptât avait parlé directement dans son esprit. Sa voix résonnait à travers les éléments qui l'entourait, et s'imprégnait directement dans la tête du jeune adolescent. Vu l'expression interloquée sur son visage, Mahou devait venir d'en arriver à la même conclusion.
- Libère ces pokémon de ton emprise ! On peut encore discuter ! Comme tu le dis, toutes ces morts ne sont pas nécessaires ! Alors arrête...
- Toutes ces morts ne sont pas nécessaires ? Pensez-vous que votre père s'est dit la même chose lorsqu'il a anéanti mon peuple ?
Même si ses lèvres n'avaient pas bougé, Khae sentait une agitation nouvelle dans le corps de la jeune femme. Elle était prise de tressaillements et ses doigts s'activaient de plus belle. Elle venait de crier, aussi étrange que cela soit de crier dans l'esprit de quelqu'un d'autre. Même si le jeune homme ne parvenait pas à comprendre clairement par quel processus magique elle réussissait à converser par la pensée, il se dit que cela devait être similaire aux communications par Psytigrix.
- Ton peuple ?
- La tribu Hareshtout, ça vous dit quelque chose ?
En effet, Khae avait déjà entendu parler de ce peuple. Des nomades qui avaient élu domicile au pied de l'Arbre Blanc, lieu de culte de la déesse Bastet. Le jeune Pharaon n'avait jamais su pourquoi, mais son père avait fait ordonner l'extermination de ces renégats de l'Empire, il y a de cela plusieurs années. Cette Nyptât en était donc une survivante ? Ça pouvait expliquer pas mal de chose sur la rancœur qu'elle pouvait éprouver à l'égard de la famille royale. Mais pas justifier un meurtre de masse pour autant.
- Je ne connais pas toute l'histoire, mais mon père devait avoir ses raisons pour demander l'éradication des tiens. Arrête tout ça, et je te promets de faire la lumière sur ce qui s'est vraiment passé à l'époque. Je mettrais les moyens à ma disposition pour que tu...
- Foutaise ! Mensonge ! Vous autre, corrompus par l'Empire, vous n'êtes que des manipulateurs bien-pensants !
- Arrête, Nyptât !
- Tais-toi ! Tais-toi ! TAIS-TOI !
Décuplée par la haine de se retrouver face à celui qui était responsable de son malheur, la puissance de la flûte entre les doigts de Nyptât augmenta. Le corps de la jeune fille fut pris de soubresauts rapides et irréguliers, comme si elle ne contrôlait absolument plus rien, ce qui était sûrement le cas. D'étranges éclairs s'échappaient par à-coups saccadés de son corps, se perdant sur les dalles en pierre du toit. Elle semblait souffrir, mais elle n'en montrait rien de plus qu'un visage crispé. Les Férosinge, qui étaient restés calme jusqu'à maintenant, répondirent à l'appel muet de l'instrument. Ils se tournèrent vers les deux amis, un air de haine dans les yeux, prêts à bondir à tout instant. Aussi désespéré que soit la situation, ce n'était rien par rapport à ce qui se passait dans le palais. Car, sous l'impulsion des mélodies de Nyptât, tous les pokémon qui naviguaient au sein des murs du bâtiment sortirent à l'extérieur, rejoignant ceux qui faisaient barrière pour empêcher les occupants de sortir. Et, tous ensembles, comme une seule marée vivante, ils quittèrent le confort du palais pour se déverser dans les rues d'Agara.
- Contemple mon chef d'œuvre ! Regarde dans les yeux les morts que ta lignée a causées !
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Rez-de-chaussée du palais.
Ankhet, seule dans les couloirs ensanglanté du palais de Baal, courrait frénétiquement, tentant d'échapper à une horde de Grahyena aux yeux fous et aux babines dégoulinantes de bave. Elle avait quitté le confort du petit bureau quelques minutes après le départ de Khae et Mahou, après s'être assurée cependant de la survie de Douamoutef, passablement blessé au niveau de la jambe. Elle avait réussi à stabiliser l'hémorragie tant bien que mal, même si elle avait bien conscience que les soins qu'elle lui avait apportés ne suffiraient pas à le guérir sur le long terme. Il devait recevoir de toute urgence un traitement médical adapté. Pour autant, la Grande Prêtresse l'avait laissé derrière elle, pour tenter de rejoindre Khae et Mahou dans leur entreprise de stopper la personne responsable de cette tragédie. Mais elle avait vite déchanté lorsque la meute de pokémon sauvages avait commencé à la poursuivre. Même si la jeune blonde courrait vite, les Grahyenna gagnaient du terrain et ils seraient bientôt sur elle. Alors que l'un d'entre eux s'élançait une ultime fois, la gueule soudainement emplie de flammes, Ankhet murmura une dernière prière à la déesse Isis, celle qui était censée protéger les Grandes Prêtresses depuis la création de l'Empire.
- Lance Draco-Souffle !
Alors qu'Ankhet observait Anubis en personne lui fondre dessus, un rayon d'énergie bleu vint percuter le groupe de pokémon sauvage qui, malgré leur envie de croquer un morceau de la jeune fille, détalèrent sans demander leur reste. La Grande Prêtresse se tourna vers le nouvel arrivant, un homme d'une certaine stature, accompagné d'un Vibraninf. Vu qu'il venait de lui donner un ordre, cela signifiait que le pokémon avait été dressé, chose plutôt rare qu'Ankhet n'avait vu de ses yeux que grâce à Khae.
- Nyalis, chef de la sécurité pour le compte du Nomarque Baal. Content d'être intervenu à temps pour vous sauver la vie, Grande Prêtresse.
La jeune fille avait eu l'occasion d'apercevoir cet homme lors de son arrivée au palais, le soir même. Il l'avait accueillie et avait mis à sa disposition un contingent d'hommes censés assurer sa défense. Mais, dans une situation aussi critique, il fallait se rendre à l'évidence que le chef de la sécurité avait sûrement failli à sa tâche depuis l'intrusion dans le palais.
- M.Merci. Que faite-vous ici ? N'êtes-vous pas censé protéger le Nomarque dans pareille situation ?
L'homme caressa nonchalamment le haut du crâne du pokémon qui voletait calmement à ses côtés. Le Vibraninf émit un son étrange, qu'Ankhet ne parvint pas à identifier mais qu'elle imagina être un cri de satisfaction.
- Baal m'a demandé de me rendre à la réserve de Psytigrix pour lui en ramener un. J'ai fait un détour par mes quartiers personnels pour récupérer mon compagnon de toujours, pour mettre plus de chances de mon côté afin de survivre à cet Enfer. Et vous, que faites-vous seule dans ici ? Vous devriez rester à l'abri.
Tandis qu'il ponctuait sa phrase, un Arbok surgit dans le couloir, ses crocs menaçants dehors. Mais Nyalis ne s'en préoccupa pas, laissant son Vibraninf le mettre K.O en une seule attaque Draco-Queue.
- Nous ne sommes pas en sécurité ici. Venez avec moi, nous allons...
Mais l'Arbok que venait de chasser le Vibraninf de Nyalis n'était pas seul. En quelques instants, ce fut une véritable marée de pokémon, grouillante et fourmillant de vie, qui s'engouffra dans le couloir, obligeant les deux humains à se réfugier sur les hauteurs d'un meuble en bois massif qui traînait par là pour ne pas être écrasé. Aussi surprenant que cela soit, les pokémon ne semblèrent pas s'attarder sur Ankhet et le chef de la sécurité, se contentant de prendre la direction de l'immense porte de sortie. Une fois le calme retrouvé dans le couloir, la jeune blonde se permit une réflexion non dénuée de sens.
- Que... Qu'est-ce qui vient de se passer ?
- Je..., tenta d'articuler Nyalis, tout en aidant la Grande Prêtresse à descendre de son piédestal de fortune. Je crois qu'ils ont quitté le palais tous en même temps. C'est...
- Bizarre, oui. Mais ça signifie que j'ai une chance de rejoindre mes compagnons.
- Je viens avec vous, alors.
- Et votre mission ?
Le grand homme épousseta sa tenue de guerrier à moitié déchirée. Puis, il jaugea l'état de la tenue d'Ankhet, elle aussi en lambeau et couverte du sang de Douamoutef. Ainsi vêtue, elle n'avait plus rien de la prestance divine qu'on lui attribuait en temps normal. Elle ressemblait bien plus à une guerrière sans peur, malgré les tremblements incessants de ses jambes.
- Que le Nomarque et ses petits intérêts égoïstes aillent rendre visite à Anubis, si vous me pardonnez l'expression. Votre sécurité m'importe bien plus. Vous êtes l'unique lien entre les Dieux et notre monde. Je ne peux me permettre de laisser l'Empire perdre sa Grande Prêtresse pour le simple profit d'un homme d'affaires sans scrupule.
Décidément, même le propre chef de la sécurité de Baal ne le portait pas dans son cœur. Ça n'aurait pas dû étonner Ankhet, puisque le Nomarque lui avait fait très mauvaise impression dès les premières secondes où elle l'avait croisé à la cérémonie un peu plus tôt. Mais, malgré tout, c'était significatif du problème de laisser la gérance de si grandes régions de l'Empire sous l'égide de plusieurs hommes d'affaire. À trop vouloir morceler le pouvoir, on finissait par n'avoir plus aucune main mise sur les agissements de ses subalternes. Elle allait en glisser deux mots à Khae, si jamais ils parvenaient à survivre à cet Enfers.
- Je ne suis pas l'unique lien avec les dieux. Tout un chacun est responsable de sa propre foi. Mais soit, j'accepte votre protection.
- Très bien. Où allons-nous ?
- J'ai deux trois affaires à récupérer dans la chambre du Pharaon. Surtout un compagnon, qui pourra lui être utile pour survivre à tout ça.
Elle ne supportait pas l'idée de devoir rendre service à celui qu'elle avait décidé de renier depuis des années déjà. Mais elle devait reconnaître qu'au fond d'elle, Khae avait toujours une place importante. Répudiant les sentiments qu'elle ne pouvait se permettre d'éprouver, elle prit la direction, Nyalis et Vibraninf sur ses talons, du premier étage où se trouvaient les appartements dédiés au régent.
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L'extérieur d'Agara était en proie aux flammes et à la désolation. En quelques instants, la foule de pokémon sauvages qui étaient sous le joug de Nyptât avait envahie chaque rue de la capitale du Onzième Nome. Les pauvres habitants, hébétés, ne pouvaient qu'observer la mort dans les yeux. Réveillés en pleine nuit par les hurlements provenant du palais, ils n'avaient pu être jusqu'à maintenant que des spectateurs impuissants du chaos qui prenait place dans le bâtiment. Aussi, tous s'étaient massés près des remparts de la ville, sous la protection d'une escouade de soldats qui protégeaient nuit et jour les rues d'Agara et veillaient au calme.
Mais cette formation de groupe avait fini par les mettre en défaut, puisqu'ils s'étaient retrouvés être des proies faciles quand les pokémon avaient quitté la chasse gardée du palais pour faire leur terrain de jeu les rues de la ville. Désormais, toute la population de la ville, trois bons milliers d'habitants, s'affolaient pour tenter de s'échapper. Les pokémon, eux, s'en donnaient à cœur joie, déchirant les chairs qui passaient sous leurs crocs ou étouffant les victimes avec leur corps. Le carnage qui avait prit place dans le palais venait de prendre une ampleur d'autant plus considérable qu'il avait atteint la taille d'une ville. On ne parlait plus d'une centaine d'habitants, mais de milliers de vies qui risquaient de prendre fin.
Sur les collines non loin de la ville, les membres de la Troisième Légion étaient toujours en train d'admirer le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. S'il s'échappait désormais du toit du palais des volutes de fumée, signe du carnage à l'intérieur, ils se rendirent rapidement compte que le simple assassinat du Pharaon avait pris une mesure qu'ils n'avaient aucunement réfléchi.
- Qu'est-ce qu'elle fout, Nyptât ? Je croyais qu'on était tombés d'accord sur le fait qu'on s'en prenait simplement au Pharaon, et qu'on tentait au maximum d'épargner la vie des civils ?
Taouret, la montagne qui faisait office de responsable des assauts lourds au sein de l'unité approuva les paroles du rachitique Impy. Ils étaient rarement d'accord, surtout que le spécialiste de l'infiltration passait son temps à remettre en question les décisions du chef Kassius, que Taouret idolâtrait au plus haut point.
- Je suis plutôt de son avis, chef. Elle déconne franchement là. S'en prendre au Pharaon ainsi qu'à sa garde, je suis pas contre. Mais là, on parle ni plus ni moins d'un massacre à grande échelle, et sans réelle justification.
Kassius, avec sa tresse noire tombant sur les épaules, fixait l'horizon à ses pieds. Il n'affichait, comme à son habitude, aucune émotion. Cependant, voir ce spectacle le désolait au plus haut point. Autant de morts n'étaient pas nécessaires, encore moins pour la vie d'une seule personne, aussi importante soit-elle.
- Notre chère Nyptât a dû rencontré des difficultés, finit-il par conclure en croisant les bras devant lui.
Et même si ça n'expliquait en rien les motivations de la jeune femme qu'il avait pris son aile il y a des années, il ne pouvait se résoudre à allé contre sa volonté. Au sein de la Troisième Légion, les idées et les plans de chacun étaient respectés. Alors, aussi fou que soit celui de Nyptât, Kassius ne pouvait se résoudre à intervenir. C'était à elle de conclure ce contrat, par la mort du Pharaon. Une fois celui-ci achevé, Kassius était certain que la jeune fille finirait par se calmer. Du moins l'espérait-il. Car, avec les pouvoirs de l'instrument qu'elle avait en sa possession, Nyptât était en train de devenir l'être le plus puissant de la Troisième Légion, voire même de l'Empire tout entier.