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Les Sept Sceaux Plasma de G. Zapdohz



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Informations

» Auteur : G. Zapdohz - Voir le profil
» Créé le 02/03/2021 à 18:18
» Dernière mise à jour le 02/03/2021 à 18:18

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

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Route 6 | Dorianne et Nera
À quatre pattes, Maverick cracha une gerbe de sable, tandis qu’il soufflait du nez pour expulser les grains introduits dans son nez. Une nouvelle bourrasque souffla, faisant céder l’adolescent. La sueur et la fatigue, résultats de leur marche dans le désert délassant n’arrangeait rien à cette situation.

« Maverick !

N, ne pouvant repérer ne serait-ce que la silhouette de son acolyte à travers les rideaux de sables. La main en visière, il regrettait sa casquette.

-Là, se signala Maverick.

N se tourna vers l’origine de sa voix, mais la mer de sable volant obstruait son champ de vision.

-Mave ? répéta le Roi Déchu.

Une silhouette, à travers des gestes confus, finit par attirer l’attention de N. Il reconnut vaguement une tête puis de bras tendus, dont l’un pointant dans sa direction.

Marchant les quelques mètres qui les séparaient, ils finirent par se saisirent mutuellement, puis se lâcher lorsqu’ils furent sûrs de la position de l’autre.

-On est encore loin ? questionna l’adolescent.

Il baissa instantanément la tête pour cracher ce qu’N devina être une gerbe de sable.

Le Roi Déchu plongea la main sous sa chemise et saisit son médaillon : un cristal de forme circulaire, tenant dans sa paume. Paume qu’il approcha de ses yeux. Il parvint alors à distinguer la raie étincelante qui se démarquait du reste de la surface de la pierre précieuse.

-Non, l’informa N.

Maverick ne répondit pas, se contentant de saisir le manche du Roi Déchu, afin de ne pas se perdre.

L’information qu’il venait de donner rendit du courage à N. Cela devait bien faire dix minutes que le sable du « Cœur du Désert Délassant » les battait de tous parts et sans interruption. Mais cette galère en valait la peine, car au bout les attendaient le Brassard et surtout, un ami qui leur faciliterait grandement la suite.

Sujet à un soudain regain d’énergie, le Roi Déchu pressa le pas.

Cependant, la semelle de sa chaussure ne s’enfonça pas dans le sable. Sa jambe, ainsi que tout son corps, se retrouva happé dans une bourrasque. À combien de mètres du sol se trouvaient-ils ? Son cœur battait la chamade. Contre sa peau, sur son visage, dans ses vêtements, dans ses oreilles, ses cheveux, tout était grain. Partout. Mais plus de vent, soudainement.

N ouvrit un œil mais du sable s’y engouffra tout de suite. Dans son réflexe de s’en débarrasser à l’aide de sa main, il remarqua que celle-ci était piégée par du sable. Le Roi Déchu, dans un effort, leva la tête. Il put alors sentir le sable se déverser le long de ses cheveux et de son visage. Il extirpa les bras, le tronc, puis le reste du corps, jusqu’à ce que l’entièreté de celui-ci soit à la surface.

Il régurgita du sable et retira les grains dans ses yeux, puis les ouvrit. Premier constat : plus de sable volant constamment autour de lui. N ressortit immédiatement son pendentif pour l’examiner, mais son éclat ne s’était pas amenuisé, ayant gagné en intensité. Il releva la tête, et le reste du corps, se tenant droit.

N tourna sur lui-même, et aperçut alors dans son dos ce qui lui arracha un hoquet : le sable formait non pas un voile, mais la paroi d’un dôme de paisibilité, comme si une bulle empêchait la tempête de sable de se propager. Une bulle dont le Roi Déchu ne pouvait apercevoir la paroi opposée.

"Un autre mystère du monde des pokémons, j’imagine.”

N se mit alors à examiner les alentours. Il s’agissait toujours d’une étendue de sable, de laquelle de gros rochers s’extirpaient. Ce fut un amas de ces gros rochers qui attira son attention. Il fit quelques pas vers celle-ci, et ces pas lui suffirent à constater qu’il ne s’agissait pas d’un quelconque tas de rocher, mais de l’entrée d’une grotte. Le cœur du Roi Déchu accéléra alors. Il consulta de nouveau son médaillon. Pas de doute possible, le rai pointait exactement vers l’orifice, tout juste assez grand pour le laisser passer, pour peu qu’il rentre les épaules.

Un sifflement parvint à son oreille. Une fraction de seconde, ou le temps que ses réflexes mirent à le faire coucher à plat ventre, tandis que sa main plongeait dans sa poche. À quelques centimètres de lui, une colonne de sable s’éleva, avant de retomber en pluie. Mais le sable, son esprit en ébullition n’en tenait plus compte. Il y avait infiniment plus dangereux en face de lui à cet instant.

En effet, que pouvait représenter de simples grains, à côté d’un Sage ?

+~+~+

Un sentiment de déjà-vu occupait l’esprit de Maverick lorsqu’il s’extirpa du sable. Ou plutôt lorsque Leader s’en chargea.

« Tiens, t’es debout, toi, constata l’adolescent sans plus d’émoi.

Leader se contenta d’observer les alentours. Maverick fit de même. Premier choc, plus de tempête de sable cinglante. Cherchant à se repérer, il tourna sur lui-même.

L’adolescent fixa avec stupeur la paroi que le sable volant formait, y plongeant même un doigt. Ce n’était pas une illusion, le flux glissait vraiment contre l’air ou quelque chose comme ça.

Maverick réalisa alors qu’il manquait quelque chose.

-N ? appela-t-il en se retournant.

Il adressa un regard à Leader.

-Tu l’as déterré ?

-D’ailleurs, où est le sac ? demanda Maverick en se glissant la main dans le dos.

-C’est ça que tu cherches ?

Le cœur de Mave se suspendit entre deux battements. Le noireaud pivota lentement sur lui-même. Il vit alors son sac, puis la main qui le tenait, le propriétaire de cette main, et enfin sa monture, malgré le refus de son esprit de croire à cette vision.

-Comment tu peux déjà être là ? questionna Maverick.

Si sa mémoire n’était pas défaillante, N lui avait bien promis une avance minimum de cinq minutes, pouvant aller jusqu’à un quart d’heure. Même en prenant en compte que le blond se déplaçait à dos de zéblitz, pouvant donc les rattraper, comment avait-il deviné leur destination ?

Et pourtant, Alandre et Menottes se tenaient bel et bien là, un sourire triomphant aux lèvres pour le jeune homme, un air stoïque pour le pokémon. Les grains sur ses joues, sur son gilet et la robe du zèbre attestaient de sa traversée de la tempête de sable.

-Tu auras toutes les réponses que tu veux sur le trajet jusqu’à Méanville. Ne t’en fais pas. Menottes, « Cage-Ec-

L’ordre du blond se mua en un cri de douleur, tandis qu’il lâchait le sac. Alandre se mit alors à frotter la même main qui tenait le baggage. Il jeta un regard furieux à la pierre qui venait de l’atteindre, avant de diriger celui-ci vers le baggiguane qui se tenait désormais entre lui et sa cible.

Mais avant même qu’il ne puisse penser à régler son compte au petit reptile, un grognement dans son dos lui suggéra qu’il devrait probablement réserver le même sort à autre chose. Se tournant, le blond put s'étonner d'apercevoir un léopardus, une douzaine de mètres plus loin.

Le désert délassant ne constituait pas un des habitats répertoriés par l’Association Pokémon d’Unys pour cette espèce. De plus, cet individu devait bien faire une tête de plus qu’un congénère sauvage, et peser davantage, vu les muscles qui saillaient sous sa fourrure. Alandre fronça les sourcils, et plongea la main dans une poche de son gilet.

Menottes détourna sa croupe du félin pour lui faire face. Le blond remarqua également de la raideur dans ce mouvement. De la peur, évidente lorsqu’on connaissait la relation entre les zéblitz et les félins, à l’état sauvage.

Le léopardus se permit un pas en avant. Puis un autre. Il se mit alors à cheminer dans la direction d’Alandre, d’un pas de marche provocateur.

Le blond dégaina deux poké balls.

+~+~+

Avant même que le Roi Déchu n'eût pensé à se relever, un nouveau sifflement résonna à ses oreilles. N leva les yeux juste à temps pour voir Zora, tout juste sorti de sa poké ball, bondir au-dessus de lui pour opposer ses griffes au bec d’un rapace. Des ondes noires, teintées de rouge émanèrent de l’opposition, que l’oiseau, d’un coup d’aile, acheva, envoyant son adversaire rouler dans le sable.

L’effet de surprise gâché, le vaututrice interrompit son assaut, faisant demi-tour. N suivit sa trajectoire, tout en allant rejoindre Zora, qui se redressait lentement, les dents serrées et la mine sombre, comme son maître.

La vaututrice se posa, plantant ses serres dans la cape en fourrure qui recouvrait le manteau de sa maîtresse. Un manteau qu’N ne connaissait que trop bien.

-Et bien, et bien… Je m’attendais à mieux de la part d’un de vos pokémon, Roi Déchu.

Quelques mètres plus loin. La vingtaine, grande, des jambes fuselées, en cuissardes noires, que son manteau, s’étendant jusqu’à ses cuisses, révélait. Vision charmante, mais le Roi Déchu aurait préféré la rencontrer dans un contexte différent.

Zora se glissa devant son maître, grognant, malgré l’équilibre précaire en lequel il se maintenait. N lui adressa un regard inquiet, il n’était pas assez reposé.

-Carbone !

À l’entente de son nom, le vautour écarta les ailes et une rafale de vent cingla N et son compagnon. Une nausée s’empara alors du Roi Déchu qui fléchit genoux.

Il vit Carbone revenir à la charge. Zora, toujours devant lui, ne réagit pas.

« Les Vibobscurs ! » réalisa-t-il intérieurement, constatant l’engourdissement de ses propres membres.

Mais c’était trop tard.

Dépliant l’aile, la vaututrice faucha maître et pokémon en une fois, les projetant plus loin.

Ne se contentant pas de cela, Carbone reprit de l’altitude et d’un battement d’aile, créa une « Lame d’Air ». Zora eut à peine le temps de repousser son allié, qu’une nouvelle colonne de sable s’éleva sous le choc de l’attaque de type vol.

-Zora ! s’exclama le Roi Déchu.

+~+~+

Les deux capsules d’Alandre s’ouvrirent simultanément, tandis que ce-dernier sautait de sa monture. Apparurent alors en l’air Jumelles, qui s’élança immédiatement vers le léopardus, tout comme la roue bleue qu’était devenue le phanpy, traçant dans le sable.

S’immobilisant, le léopardus poussa un rugissement. Parmi les ondes sonores, apparurent des stries rouges et noires. Aussitôt celles-ci attinrent les deux attaquants, ils interrompirent leur charge, comme tétanisés. Alandre comprit alors qu’il s’agissait des effets secondaires des « Vibrobscurs ».

-Menottes, prépare-toi !

Le zéblitz lui lança un regard peu assuré, mais fit tout de même un pas en avant. Alandre le remercia d’un signe de tête.

Le léopardus infligea un violent coup de patte à Jumelles en pleine poitrine, l’envoyant s’écraser plus loin, avant de violemment repousser le phanpy d’une charge. Malgré sa propre constitution solide, l’éléphanteau s’affala dans le sable.

En quelques entrechats, le félin couvrit la distance qui le séparait du zéblitz et son dresseur. Baissant la tête, Menottes présenta sa crinière désormais luisante.

Deux arcs électriques s’en échappèrent alors, se dirigeant vers le félin pour l’enlacer. Toutefois, au simple contact de sa fourrure, la « Cage-éclair » se dissipa.

Une goutte de sueur dévala la tempe d’Alandre : il n’avait pas pris l'échauffement en compte.

Alandre regarda alors le léopardus dépasser un Menottes tétanisé, ne laissant plus que lui et le félin nez-à-nez. Le léopardus relâcha une nouvelle vague de « Vibrobscurs ».

À l’instant où les ondes entrèrent en contact avec son corps, le cerveau du jeune homme passa d’un froid perçant, à une chaleur étouffante. Le rythme cardiaque d’Alandre doubla lorsque sa vue s’obscurcit, tandis qu’il se sentait tomber en avant. Des cris déchirants lui vrillèrent les tympans, tandis qu’une odeur de brûlé lui emplissait les narines. Malgré le sable sur sa peau, le blond se mit à frissonner.

Ces sensations s’estompèrent aussi brutalement qu’elles étaient survenues, sans qu’Alandre ne puisse estimer la durée de son calvaire. Il ne savait que trois choses : son souffle était court et une brume, dans son esprit, empêchait sa réflexion. La troisième ? Un léopardus, gueule béante s’approchait désormais de lui au pas de marche. Alandre décela presque une lueur de moquerie dans son regard.

Qu’il était lamentable, là à ramper, incapable de défendre sa vie, privé de ses pokémons. De ce qui lui restait de forces, Alandre serra le poing. Lui qui se revendiquait protecteur de Méanville, quelle triste fin. L’ironie voulait qu’elle ne survienne même pas au service de ladite ville.

-Jet de sable !

Soudain, une vague de sable coupa la route au léopardus, sursautant, et la vue au blond. Un râle rauque résonna, tandis que le sable retombait. Le félin avait roulé sur le côté, et posé une patte sur son museau. Son regard, n’ayant plus rien de présomptueux incendiait désormais la petite silhouette d’un baggiguane.

Alandre cligna des yeux. Alors, une silhouette obscurcit son champ de vision, se postant juste devant lui. Elle lui adressa cependant quelques mots.

« Reste là sagement.

Et une douleur vrilla l’intérieur d’Alandre. Pas une douleur physique. Son égo venait de se faire marcher dessus.

+~+~+

« Reste là sagement », « Je ne pourrais pas garantir ta sécurité » « Ce ne sera pas facile ». L’image de Leader le protégeant du pouvoir lunaire de Naranja. Zora s’éreintant à leur fournir un camouflage. N confrontant Alandre pour le libérer. Sa mère…

Tant de frustrations. Tant de fantômes hantant l’esprit de Maverick. Désormais, c’était à lui de prouver son utilité dans cette quête. Et ceux, malgré son rythme cardiaque deux fois supérieur à d’habitude. Sa main, moite, et pas parce qu’elle se trouvait à l’intérieur du sac, se resserra sur la poignée qu’elle cherchait depuis quelques secondes déjà.

Un mugissement résonna. Maverick vit Leader rouler à ses pieds avec un gémissement. Il n’eut même pas le temps de jeter un coup d’œil à l’état du reptile que le léopardus bondissait dans sa direction, plus furieux que jamais. C’était le moment.

Le temps sembla alors ralentir. Maverick s’observa tirer sa main de son sac, dévoilant ce qu’elle tenait. Puis appuyer sur la détente. Il atteint le léopardus entre les deux yeux. Le félin s’effondra avec un rugissement, et Maverick baissa la main. Elle tremblait encore.

Il observa alors son arme improvisée, saisi à la volée lors de son départ en catastrophe du domicile familial avec N. Un simple parapluie rétractable. Qui aurait crû que le système d’étirement du manche métallique soit assez rapide pour blesser un léopardus ? Ou du moins, interrompre son attaque.

Mais il n’avait pas le temps de s’extasier sur ce temps mort, puisqu’il fallait en profiter. Mave se retourna pour voir que Menottes avait rejoint son dresseur, toujours allongé dans le sable.

-Parfait, éloigne-le, vite !

Le zéblitz, les yeux ronds, passa du félin se roulant dans le sable sous la douleur à l’adolescent, visiblement confus. Finalement, obéissant, ou particulièrement préoccupé par la sécurité de son dresseur, mordit le bras de son dresseur, puis se mit à s’éloigner, tractant Alandre.

Mave recula lui aussi. Les dommages causés, bien que douloureux, semblaient bien trop superficiels pour arrêter un pokémon de cet acabit. Pire, cela ne ferait que le mettre en colère. Et Leader ne s’était toujours pas relevé. Maverick commença à s’inquiéter. Peut-être qu’au lieu de jouer les héros, il aurait sagement dû profiter de la distraction qu’avait été Alandre, pour s’enfuir.

Mais il n’eut pas plus de temps pour réfléchir à cela : un fort bruit de vent attira son attention. L’adolescent se tourna vers la paroi de sable volant et ce, juste à temps pour remarquer l’implacable courant de sable fonçant dans sa direction.