Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Cosmos Zero - Partie 1 : La Calamité de l'Amour de Kazumari



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Kazumari - Voir le profil
» Créé le 25/02/2021 à 10:36
» Dernière mise à jour le 25/02/2021 à 10:36

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Fantastique   Mythologie

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 5 : L’ambition de Felastrasia
- Je suppose que c’est toi la responsable ?

Ylliana se retrouvait à nouveau dans ce terrain de verdure perdu au milieu de nulle part, le souffle du vent lui caressant le visage. Contrairement à sa première visite, elle savait déjà où elle se situait et la raison de sa venue. Elle n’avait pas attendue de s’endormir le soir pour être transportée contre son gré. Si elle ne maîtrisait pas ses maudits yeux à la perfection, entrer en communication avec l’âme contenue à l’intérieur d’Arithmédia fut étrangement un jeu d’enfant.

Le temps ne devait pas s’écouler normalement à l’intérieur de cet espace. Après tout, elle était toujours quelque part non loin de l’entrée du village d’Alverton en compagnie de Charmilly, prête à retourner à ce qui était à l’heure actuelle son domicile, la maison de Naginata Iscamord. Nul doute que le Pokémon Crème serait très inquiet de la voir de la voir s’arrêter brusquement et ne pas réagir pendant plusieurs minutes. Les Yeux Sacrés échappaient au domaine de la logique et du réel après tout.

- Tiens, en voilà une surprise. Je ne pensais pas que nous nous reverrions de sitôt. Je constate qu’il est bien plus facile pour nous de communiquer si tu y mets du tien.

La jeune adolescente ne fut pas surprise de faire à nouveau la rencontre de la Mage du Savoir. Après tout, cet environnement était une représentation de son âme, piégée contre son gré au sein de l’épée divine dont Ylliana était propriétaire. Même si Felastrasia Ulfricientis était à présent au-delà de la vie mais pas encore proche de la mort, elle pouvait manipuler à sa guise cet espace. Un prix bien léger à payer pour faire face à la solitude de sa situation.

Mais pourtant, Felastrasia accueillit son invitée avec son sourire incalculable habituel, faisant apparaître une chaise autour de sa petite table blanche pour qu’elle puisse s’asseoir et converser dans les meilleures conditions. La sorcière n’était pas dupe et savait pertinemment pourquoi Ylliana avait cherché à entrer en contact avec elle à un moment aussi étrange. Mais contrairement à ce que la demoiselle pensait, le temps s’écoulait toujours à l’extérieur, juste plus lentement. Leur temps de dialogue restait donc limité.

Ylliana se sentait différente par rapport à sa première excursion dans ce lieu si étrange. La magie de la première avait disparu. Felastrasia joignit ses mains au-dessus la table, toujours l’air jovial. Si elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle se plaisait dans son état actuel, la Mage du Savoir y était habituée depuis le temps. Pour être honnête avec elle-même, la femme millénaire était même ravie qu’Ylliana décide de passer la voir de son plein gré, cela évitait de la faire passer pour une plus grosse opportuniste qu’elle ne l’était déjà.

- Responsable ? demanda Felastrasia, prenant un air faussement innocent. De quoi accuses-tu cette pauvre fille pure et lavée de tout péché ?

- Aléandre. Même si je ne suis pas au meilleur de ma forme depuis sa mort, je sais que je ne perds pas encore la boule et les Yeux Sacrés de l’Entre-Vie ne se sont pas activés à son apparition. C’est de ton ressort, n’est-ce pas ? Comme la fois où tu as fait apparaître Shalkidalia dans le seul but de mener Aléandre jusqu’à moi pour me sauver des Crânes Noirs !

- Oh, la petite dépressive est encore capable de réfléchir par elle-même, constata son interlocutrice, qui malgré ses propos ne prenait pas un ton moqueur. Je suis quelque peu limitée dans mes options mais générer des illusions le temps de quelques instants ne me draine pas trop.

Ylliana s’en était doutée. Après la disparition de cette vision d’Aléandre et sa réponse évasive concernant sa véritable nature, cela lui avait mis la puce à l’oreille. Mais en obtenir la confirmation l’horrifiait, surtout que Felastrasia le lui avouait sans la moindre once de gêne. Mais que pouvait chercher à accomplir la femme aux longs cheveux blancs en jouant ainsi avec les sentiments de la seule personne avec laquelle elle pouvait converser normalement ?

La jeune fille n’excellait pas dans la lecture de ses interlocuteurs. Depuis le début, elle se montrait incapable de savoir à quoi Felastrasia pouvait penser et ce qu’elle avait en tête. Et cela la dérangeait au plus haut point, surtout quand elle conservait une seule et unique expression sur son visage peu importe ce qu’elle racontait. Ce sourire aux multiples significations. Cette fois-ci, elle ne partirait pas sans avoir quelques réponses à ses questions.

- Et je peux savoir pourquoi tu as fait ça ?

- Je pensais que c’était pourtant évident… s’étonna Felastrasia, écarquillant les yeux. Pour te venir en aide. Cela n’arrange pas mes affaires que tu restes cloîtrée dans ce village à te morfondre donc si faire apparaître celui que tu souhaitais tant revoir une dernière fois pouvait te remonter le moral, je ne vois pas pourquoi je m’en priverais.

Voilà où résidait le cœur du problème. Felastrasia Ulfricientis était égoïste et se contentait de poursuivre ses propres ambitions au détriment de ceux qui l’entouraient. Ylliana se rappelait de ce qu’elle lui avait raconté la dernière fois : tous les mages étaient des salauds et elle ne faisait pas exception. Peut-être que leur communauté était simplement élevée de sorte à ne pas considérer les émotions d’autrui. Ou alors Felastrasia restait un cas à part, difficile à dire.

Ylliana s’en rendit bien compte lorsque le sourire de cette dernière s’effaça légèrement, sans toutefois disparaître complètement. Felastrasia ne comprenait pas pourquoi elle lui en voulait de s’être comportée de la sorte. La Mage du Savoir pensait réellement bien faire. Déçue d’être remerciée ainsi, elle ne se laissa pas démonter et commença à parler de ses objectifs personnels, certainement dans une optique de rallier la demoiselle avec les Yeux Sacrés à sa cause.

- Je souhaite ressusciter, vois-tu ? Je pense que cela peut se comprendre, passer l’éternité ici sans même être capable de mourir, il y aurait de quoi rendre fou n’importe qui. Heureusement pour ma santé mentale, je sais me montrer patiente. Mais tu me diras que je divague, tu es déjà au courant de ça.

- Effectivement, confirma Ylliana tout en restant sur ses gardes. Ce que je veux savoir, c’est ce qui a poussé les autres mages de ta communauté à se retourner contre toi. Tu allais percer le secret de l’immortalité ? Est-ce une raison suffisante pour te faire subir un destin aussi horrible ?

- Non, effectivement. Chacun d’entre nous a ses propres envies, ce n’est pas de notre culture de s’immiscer dans les affaires de nos confrères. Disons que… je suis allée un peu trop loin.

- Comment ça, trop loin ? Explique-toi !

L’apprentie guerrière se surprenait à réagir de façon aussi hostile à la magicienne mais étrangement, cela lui faisait le plus grand bien. Pour une fois, ce n’était pas le désespoir qui l’animait mais bel et bien la colère. Un tel changement après autant de mois à se morfondre lui apportait un vent de fraicheur. Sous un certain angle, Felastrasia avait accompli son but mais pas pour les raisons initiales. Cette dernière ne s’en offusquait même pas, comme si Ylliana était sa meilleure amie.

La Mage du Savoir entra alors davantage dans les détails vis-à-vis de son destin tragique. Effrayée à l’idée de mourir, elle s’était mise en quête de l’immortalité. Et pour se faire, elle avait fait abstraction de la morale pour augmenter ses chances. Elle avait, par exemple, réussi à créer un rituel complexe qui nécessitait de nombreuses âmes humaines ainsi que sa signature magique pour l’élever au rang de Calamité (Ylliana ne chercha pas à l’interroger sur ce que pouvait être une Calamité).

Mais cela ne lui plaisait pas, elle voulait conserver sa part d’humanité, s’en débarrasser pour accéder à l’immortalité rendait le tout moins intéressant. Elle laissa donc ce rituel de côté et commença à expérimenter sur des êtres humains directement afin de trouver une solution. A mesure qu’elle expliquait ce qu’elle leur faisait endurer pour étancher son savoir et trouver une voix vers l’annulation de la mort, le visage d’Ylliana se décomposait progressivement.

- Les mages ne vivaient pas cachés autrefois, nous étions même en harmonie avec ceux que nous appelons les simples humains, qui sont dépourvus du moindre talent magique. Nous essayons même de lier des liens entre nos peuples. Donc forcément, tu peux comprendre que mes actes m’ont attiré le courroux de mes confrères, qui me l’ont bien fait payer…

- Encore heureux…

- Je comprends ta position, Ylliana. Mais les mages ont disparu parce qu’au fil des siècles, les humains ordinaires ont fini par avoir peur d’eux et se sont rebellés jusqu’à les pousser à proximité de l’extinction pure et simple. Depuis le départ, nous étions des dangers les uns pour les autres. En tout cas, ce que je peux t’assurer, c’est que j’ai compris ma leçon.

En effet, rester confinée pendant des millénaires durant au sein de cet espace cosmique dissimulé dans Arithmédia lui avait ouvert les yeux. Le décès n’était qu’une simple étape dans l’existence de tout être. Se retrouver coincé dans un état entre la vie et la mort sans pouvoir retourner ni à l’un ni à l’autre lui avait fait prendre conscience de sa situation. Si Ylliana écoutait attentivement ses propos, elle se montrait réellement incapable d’éprouver une quelconque compassion pour Felastrasia.

Lui accorder sa confiance se révélait également exclu. Même si la jeune fille pouvait jouer un rôle dans la résurrection de la Mage du Savoir, rien ne lui confirmait qu’elle ne recommencerait pas ses petits tours par la suite. Après tout, sa phobie de la mort n’avait aucune raison d’être tant qu’elle subsisterait sous la forme d’une âme, mais qu’en serait-il si elle signait son grand retour dans le monde des vivants ? Acquérir de nouveau la capacité de décéder avait une chance de réveiller sa plus grande crainte.

- Ta méfiance est légitime. Dans ma quête de l’immortalité, j’ai commis des péchés impardonnables. Je mentirais si je disais que j’en éprouve des remords mais j’ai bel et bien été aveuglée par ma soif de savoir sur le fonctionnement de la vie, pour comprendre tous ses secrets. Il y a en revanche quelque chose sur laquelle je dois te mettre en garde.

- Quoi donc ? Tu comptes expérimenter sur moi aussi quand tu auras retrouvé un vrai corps ?

- Non, je doute que mes travaux aient été conservés. Je sais que mon disciple Daruvilien s’est approprié mes recherches après ma disparition mais nul doute que tout a été réduit à néant après que lui-même se soit fait trahir. Reprendre à zéro ne m’emballe pas du tout. Bref, ta mise en garde. Il y a une autre raison pour laquelle je souhaite revenir, c’est pour empêcher ma sœur de commettre une bêtise.

Ylliana fut surprise par ses dernières paroles, avant de se rappeler que la longévité des mages se révélait bien plus importante que la normale. Même si le corps réel de Felastrasia avait été brûlé il y a de cela des millénaires, il n’y avait donc aucune incohérence à ce que sa prétendue cadette, si elle avait survécu à la purge des mages orchestrée par les moyens, soit toujours en vie de nos jours. Et connaissant la nature de l’aînée, la jeune fille doutait que celle-là soit une enfant de cœur.

Felastrasia lui indiqua que Sartelinia Ulfricientis s’était toujours battue pour préserver les liens unissant les mages et les humains dépourvus de magie. Si cela s’était passé après sa propre disparition, la Mage du Savoir avait pu glaner des informations sur ce qu’il était advenu d’elle par la suite. Dévastée par l’anéantissement de la grande majorité de son peuple, Sartelinia n’avait toutefois jamais perdu espoir d’un jour unifier les peuples.

- De ce que j’ai compris, elle a passé des millénaires à errer avant de finalement retrouver la trace de Daruvilien, qui fut scellé après mon départ par l’un de ses cobayes humains s’étant retourné contre lui. Apparemment, il souhaite récupérer Arithmédia pour l’apporter à ma sœur. Sartelinia me veut à ses côtés pour son projet stupide. Elle ne comprend pas que sa vision me répugne au plus haut point…

Ylliana savait qu’elle ne mentait pas. Pour cause, le sourire qui ne se séparait jamais des lèvres de Felastrasia venait de se dissiper complètement. Voir la magicienne arborer un air dégoûté la mettait presque mal à l’aise, tellement habituée à son expression par défaut. Ce que l’énigmatique Sartelinia Ulfricientis projetait d’accomplir devait vraiment être horrible. Mais comme la Mage du Savoir demeurait une personne tordue, il s’agissait peut-être d’un objectif noble.

- J’ai commis une erreur en expérimentant sur les humains, je peux l’admettre. J’adore les humains en réalité, l’humanité de façon générale est réellement fascinante. J’adore être surprise par votre complexité, qui me dépasse souvent. Tout ce que je demande jusqu’à ma mort, c’est de pouvoir vous observer et essayer de mieux vous comprendre. Le monde que souhaite créer Sartelinia est une abomination.

- Mais qu’est-ce que souhaite accomplir cette Sartelinia pour que tu réagisses de la sorte ?

- Un monde où chaque être serait placé au même niveau. Un monde où nous serions tous promus au rang de demi-dieux. Bref, ma chère sœur souhaite accomplir le procédé du Cosmos Zéro.



***


- Tu me fais honte, Britfrith…

Britfrith Iscamord s’apprêtait à répliquer de sa voix pâteuse mais ressentit le besoin de se baisser pour vomir sous la table. Forcément, après son quinzième verre de rhum, son estomac ne ressemblait plus à rien. Les Pokémon chargés du nettoyage du bar, incluant un Mr.Mime, un Spida et un Scalproie lui jetèrent tous un regard noir mais savaient qu’ils ne pouvaient pas intervenir. La guerrière demeurait à ce jour et de très loin la mission cliente du bar, le responsable de l’enseigne serait forcément mécontent de la perdre.

- Quand tu seras à la retraite, tu vas complètement ressentir les contrecoups de tous les verres que tu t’enfiles chaque soir, fit remarquer Dello en reposant sa tasse de thé sur la table, observant avec dégoût l’expression comateuse de son interlocutrice.

- Ne dis pas de bêtises, je suis très très solide ! répliqua Britfrith, le visage complètement rouge. On dirait pas comme ça mais je suis très très forte… la plus forte du monde entier… tu veux pas rejoindre mon escadron, tiens ?

- Je fais déjà partie de ton escadron et des fois, je me demande ce qui me retient de tuer pour me faire la malle, soupira son interlocuteur.

Dello n’était pas très honnête avec lui-même, il savait pertinemment pourquoi il était membre du fameux Escadron Britfrith sans parvenir à s’en échapper. Jusqu’ici un soldat de l’armée royale de Sindrélia, il avait eu la stupidité de défier la demoiselle en combat singulier lorsque cette dernière l’avait provoqué. Résultat, une défaite totale et absolue sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit. Et à cause de cet échec cuisant, il fut contraint de rejoindre le groupe qu’elle souhaitait former pour tuer son ennui.

Physiquement parlant, Dello Alinamori semblait pourtant dangereux. Imposant, de forte musculature et maniant la lance comme personne, il demeurait un excellent guerrier. Mais malheureusement, excellent guerrier ne signifiait pas grand-chose lorsque l’on faisait face à Britfrith Iscamord. Cette femme n’était tout simplement pas humaine, il n’avait pas réussi à dénicher une autre explication à ce phénomène. En revanche, il était bien déterminé à devenir suffisamment fort pour la vaincre et récupérer sa fierté.

Tombant à nouveau sur son visage, Dello rabattit sa mèche de cheveux rouges sur le côté. Chaque soir, les membres de l’escouade se retrouvaient au bar local et la capitaine finissait dans un état lamentable en défiant l’un de ses confrères dans une guerre d’alcool. Mais son partenaire de jeu habituel, Kallan Redlior, se faisait remarquer par son absence. Il était reparti dans sa contrée lointaine pour revoir sa famille et ne reviendrait que dans plusieurs mois, s’il revenait un jour.

Défiant Dello en guise de remplacement, Britfrith ne remarquait pas que son subordonné ne participait pas à son petit jeu et se contentait de boire du thé. Être un combattant avide de combats et assoiffé de sang ne l’empêchait pas d’apprécier ses petits instants, accompagnés par du thé et des petits biscuits. Il était également un grand amateur de lecture, là où l’alcoolique ne pouvait sûrement pas se souvenir de la dernière fois qu’elle avait tourné une page.

- Comment je peux accepter de suivre une telle parodie d’être humain ? soupira-t-il alors que sa supérieure venait de s’endormir sur la table en ronflant bruyamment. Derestilia aurait honte de ce qu’elle a créé…

L’Escadron Britfrith ne croulait pas sous le travail ces temps-ci. Si la demoiselle avait pu quitter l’armée royale officiellement pour devenir indépendante, tout comme ses collègues, elle recevait parfois des missions constituant notamment à vaincre un adversaire trop dangereux qui semait la pagaille quelque part dans le royaume. Si Dello et elle ignoraient de quoi il en retournait cette fois-ci, ils avaient bel et bien rendez-vous dans ce bar, certainement pour recevoir un nouveau travail.

Les gardiens de la paix, chargés de faire respecter l’ordre et la loi à travers l’immense capitale, leur avait demandé de venir ici sans leur donner davantage d’explications. Et sachant que Britfrith ne serait probablement plus capable de tenir une conversation avant le lendemain, ce serait à Dello de négocier selon la nature de la mission. Il espérait que ce soit un affrontement contre quelqu’un, peu importe qui, puisqu’il n’avait de toute façon aucune chance de perdre tant que sa capitaine serait à ses côtés.

- Cette place est libre ?

Soupirant à la vision de Britfrith qui bavait sur la nappe dans son sommeil, Dello tourna la tête et remarqua que leur commanditaire venait d’arriver. Un homme dans la trentaine, vêtu d’un trench-coat par dessus la chemise qui lui servait d’uniforme au sein des gardiens de la paix. Il paraissait négligé avec ses cheveux grisâtre mal coiffés et son visage constamment fatigué à cause des poches situées sous ses yeux, mais il conservait le sourire.

- Le mari de ta sœur vient d’arriver, idiote ! pesta Dello en lui donnant un coup de pied sous la table.

- Désolée, je ne suis pas encore mariée… marmonna Britfrith de façon inintelligible sans pour autant sortir de sa torpeur.

Le nouveau venu lâcha un sourire, apparemment habitué au comportement de la légendaire guerrière d’Aralon. Après tout, il disposait d’une histoire commune avec la famille des Iscamord, ayant épousé la fille la plus âgée, Naginata, dix années auparavant. Zeldren Klaristis, deuxième capitaine des gardiens de la paix, et une personne agréable à côtoyer au quotidien. Dello aurait échangé tout l’or du monde pour être placé sous ses ordres plutôt que sous ceux de l’alcoolique qui se décomposait à côté de lui.

Zeldren se contenta de commander une bière lorsque le Mr.Mine s’approcha de lui après avoir noté son arrivée, devant retenir ses pulsions meurtrières vis-à-vis de Britfrith et des saloperies qu’elle avait régurgité sur le sol. En attendant de recevoir sa boisson, le samurai demanda des nouvelles de la sœur de son épouse auprès de Dello, sachant que la concernée ne lui fournirait pas une réponse de sitôt. Le second de la guerrière lâcha un soupir en confirmant que rien ne sortait de l’ordinaire avec elle dernièrement.

- Je suis vraiment navré de vous prendre de court de la sorte, j’ignore si vous êtes actuellement disponibles mais les gardiens de la paix ont les mains pleines ces temps-ci… avoua Zeldren.

Dello n’irait pas lui révéler que l’Escadron Britfrith se la coulait douce depuis plusieurs semaines, vivant grâce à l’argent reçu de la dernière mission. Argent qui partait en grande partie dans la consommation inhumaine d’alcool de leur chef. Une mission serait la bienvenue pour changer d’air, l’homme à la chevelure écarlate coiffée en queue de cheval en avait assez de rester dans le même environnement urbain de la capitale et rêvait de revenir à la campagne.

- Il faut taper sur quelqu’un ? demanda-t-il, une lueur d’espoir dans le regard.

- C’est possible… disons que l’un des paladins de l’Ordre Sacré est porté disparu et n’a laissé aucune trace. Ses collègues sont également absents à l’heure actuelle pour une autre mission et nous-même ne pouvons pas nous en charger. Si vous pouviez enquêter et retrouver sa trace, vous nous rendrez un sacré service...