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Pauvreté et Jalousie de Miaouss [O-S] de Apela DelaTour



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Informations

» Auteur : Apela DelaTour - Voir le profil
» Créé le 26/12/2020 à 20:22
» Dernière mise à jour le 26/12/2020 à 20:45

» Mots-clés :   Amitié   One-shot   Poésie   Slice of life

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Pauvreté et Jalousie de Miaouss
C’était un Pokémon très petit et fragile ayant vécu en ces lieux étroits et humides d’une cité malfamée.


Des ruelles sales d’une gigantesque ville où il vit le jour. Le nom ? Qu’importe ce nom ; une ville qu’il méprisait. Il avait vécu ses premiers instants là-bas. Dans le fin fond des ruelles, où les déjections de Pokémon souris le faisaient vomir à toutes les occasions. Aucune compagnie ne s’intéressait pas à nettoyer les bidonvilles, les dépotoirs et tous ces autres lieux infâmes où il avait dormi, au sol, entre les monticules de détritus.


Voyez-les : Elles créaient des distances entre les êtres, que ces derniers soient des humains ou des Pokémon. Chacun des quartiers représentait différents échelons de la société, du plus pauvre, jusqu’au plus riche. Les riches demeures accaparaient les territoires avec de l’herbe. La chaleur étouffait les plus pauvres en raison de l’asphalte qui brûlait les pieds des humains, voire ceux des Pokémon. Les quelques rares arbres qui empêchaient les éclaboussures du soleil directement sur le sol étaient destinés aux enfants des riches. Les adultes, quant à eux, les plus pauvres d’entre les plus pauvres vivaient sous les oléoducs une partie de l’année.


Miaouss s’en rappelait. Il avait largement de quoi médire sur son existence, quoiqu’en sachent Jessie et James. Il était revenu pour une mission particulière, dont le but lui échappait, sur les lieux où il avait vécu ses premiers déchirements ayant contribué à son malheur. Pourtant, à cet âge de l’adolescence chez son espèce où il aurait dû découvrir l’espoir, il découvrait la déchirure d’une âme en peine ; cette dernière fut semble-t-il condamnée à perpétuité dans une clameur de cris et de hurlements lorsque Miaouss s’approchait trop près des autres dresseurs. Ces derniers lançaient des objets à mâchouiller comme un chien laissé dans sa niche dehors avec une corde sans quasiment rien à mettre sous sa dent autres que des branches et faisant insérer des écharpes dans sa bouche.


Évidemment, il devenait de plus en plus suspicieux à cette époque, car personne ne lui offrait la chance de prouver ses valeurs. Il était un Pokémon déchet pour les dresseurs. Il vivait mal son état de Pokémon méprisé dans les ruelles. Qu’importe les instants où se déroulaient les querelles, il y avait des combats de plus grande intensité, auxquels il participait malgré lui. Les autres Pokémon du quartier le haïssaient.


Mais pourquoi donc ?


Miaouss ne le savait pas. Il savait seulement que pour survivre, il devait fuir. Fuir. Toujours. Non pas que : En défiant la vie, il fuyait cette dernière. Apprendre à survivre nécessitait un apprentissage constant dans sa vie afin qu’il ne subisse pas le courroux de ses ennemis. Il vivait dans l’inquiétude du présent, en raison des blessures à son âme qui lui causaient des terribles maux de tête. Les éraflures sur son front, cachées par son médaillon pendant des années, suggéraient des blessures infâmes qu’il avait vécues. Ces dernières lui créaient le mépris des autres Miaouss voire des Persian, la forme évoluée des premiers.


Ces derniers en sommes étaient d’autant plus récriminateurs qu’ils poussaient le jeune Miaouss, pourtant talentueux dans l’apprentissage des langues, dans une sorte de solitude abject. Cette dernière lui causait d’autant plus de problèmes que seul lui était victime de cette mésentente. Les autres Miaouss ne s'intéressaient pas à lui, de peur de subir le même sort.


Était-il un monstre ? À mesure qu’il vieillissait, il s’apercevait de la chance qu’avaient les autres Pokémon avec leurs dresseurs. Ces derniers poussaient leurs compagnons à s’investir dans leurs relations avec leurs compagnons Pokémon. Plutôt que ces derniers se battent entre eux, comme lui, et les autres Miaouss ou Persian, ils vivaient dans une certaine compréhension qu’avaient les uns envers les autres. Ils ne subissaient pas l’anarchie dans les ruelles comme lui.


Au contraire de sa destinée dans ces lieux sinistres, ces Pokémon, dont il jalousait le bonheur, le recouvraient de déshonneur. Ses chances de devenir un Pokémon autant aimé que ceux des dresseurs qui défilaient dans les rues s’obscurcissaient.


Miaouss méprisait sa vie. D’être aussi considéré comme un déchet de la société. C’est par de mauvais moments qu’il était parvenu à cette extrémité : Fuir était une bénédiction. Un don. Une folie. Un brin de jasette pour s'échapper lorsque les paroles étaient tueuses. Une façon d’atteindre ses rêves malodorants – selon ceux qui les jugeaient. Au lieu de vivre éternellement dans ces ruelles détestables, les dresseurs - et leurs Pokémon - allaient parcourir le globe pour combattre et acquérir assez d’argents pour se sortir de leur pauvreté.



Miaouss était jaloux. Très jaloux. Infiniment jaloux. SI jaloux, qu’il en oubliait qu’il aurait pu être haï si son talent des langues, utile pour l’apprentissage de la vie en société avec les hommes, le ferait détester par la communauté de Pokémon chats du quartier.


Au fond de lui-même, il se découvrit une volonté particulière à la réussite. Lorsqu’il vit le bonheur dans le regard des gens dans les films produits à Hollywood, il s’y rendit. Fier et peu impressionnable, il découvrit la richesse momentanée lors de sa rencontre avec une Miaouss nommée Miaoussi et de laquelle il s’enticha. Il fit de plus en plus d’efforts pour devenir comme les humains, c’est-à-dire pouvoir marcher et parler. Il s’investit comme si une seconde vie pouvait exister pour lui. Cependant, il découvrit qu’il restait un déchet, mais cette fois-ci, il était un monstre, surtout pour Miaoussi, qui le détesta alors; après qu’elle eut vu Miaouss agir comme un être humain, ses pensées devinrent froides, glaciales… Étiquetant son homologue masculin d’un statut qu’aucun Miaouss n’aurait souhaité recevoir. Et il fallait que ce soit son cas en cet instant.


Un monstre. Il était toujours quelque chose, mais cette fois-ci, le titre peu reluisant de monstre, c’est ce qu’il récoltait. Du moins, s’il en croyait ce que disaient les autres. À présent, il n’était plus seulement un reliquat des ruelles sombres et malodorantes. Il était plutôt un être qui ne croyait plus en l’espoir de vivre de bons moments auprès de la gente féminine de son espèce.


Cette Miaoussi, pourtant, raffolait de sa maîtresse, et l’intention de Miaouss de paraître de meilleure manière lui causa tellement de maux qu’il en vint – du moins, à l’époque – de subir les méchancetés des dresseurs.


C’est ainsi qu’avait vécu le petit Miaouss de la Team Rocket. Une enfance déchirée, anéantie par le poids des années sur son dos mal peigné, alors qu’il grandissait dans les ruelles étroites de novembre, que la neige était sur le poids de tomber. Comme il vivait des instants de pure douleur, il apprenait à combattre avec acharnement les Malosse du quartier. Ces quartiers innombrables étaient destinés pour les hommes assez riches et lui, il vivait dans l’isolement le plus total, alors que ses mésaventures semblaient changer peu, à chaque jour, heure ou minute de sa vie. Chaque seconde, ses pensées semblaient s’envoler, comme si son âme l’avait délaissée. Comme si son innocence avait été engloutie par un monstre, puis que plus rien ne semblait exister dans les ruelles de cette ville dont il ne se rappelait plus le nom, mais seulement les inconforts et les déchirures tant physiques que mentales qui l’avaient pris comme cible au fil des années.


Les autres Pokémon dont il avait l’habitude de s’approcher pour les observer assez près, même malgré les injures de certains dresseurs, avaient, eux, plus de chances que lui. Alors que lui vivait dans une solitude, les autres semblaient reluire de santé. Leurs pelages, écailles, plumes et poils ; tous ces derniers confessaient de leur gratitude envers leur dresseur. Le soin avec lequel ils étaient tous nourris transparaissait dans leur force. Fierté et commisération ; c’étaient les mots les plus adéquats pour définir les émotions, dont, lui, Miaouss, avait été témoin et qu’Il n’avait pas la chance de recevoir.


Il avait vécu ainsi, en toute conscience de la pauvreté dans laquelle il vivait. Cependant, il apprenait de plus en plus à vivre sans succomber aux sirènes de l’existence, profitant de la réalité comme elle se profilait à ses yeux, quitte à partir du lieu, où, pendant longtemps, il subit le malheur et le rejet des résidents qui le haïssaient.


C’est ainsi qu’il apprit à vivre au loin, dans une autre sorte de cadre : En tant que voleur de Pokémon, dans un statut différent qu’il avait espéré. Sa jalousie, ensemencée par des années de galère, lui apportait un certain mépris des Pokémon des dresseurs. Leur flagrant besoin d’être protégés dans une Pokéball pour se reposer et laisser leurs dresseurs les emporter était selon lui abject. Leur peu courage de sortir lui laissait un arrière-goût de ces mêmes déchets qu’il récoltait dans sa jeunesse pour trouver quelques petits morceaux nutritifs laissés dans les poubelles du secteur.


De plus en plus, il vivait des instants de bonheur.


Après des années passées dans la Team Rocket, il fut obligé de retourner sur le lieu où il avait vécu de la malchance auprès de la communauté de Miaouss. Il découvrit à sa stupéfaction qu’il n’avait pas plus de respect et de commisération qu’à l’époque où il avait fui l’endroit. À cet instant, il vainquit le Persian qui lui avait fait tant de mal, et découvrit que Miaoussi avait été abandonnée dans la ruelle. Malgré sa blessure intérieure, la jeune Miaoussi ne lui souhaita que des vœux infâmants : Un monstre il avait été, un monstre il serait toujours.


Les blessures sur son front témoignaient du manque de compassion du Persian par rapport à lui, alors qu’il avait lui-même vécu dans les ruelles. La richissime Miaoussi avait été délaissée dans ces lieux sinistres, comme si elle ne valait plus rien à son ancien propriétaire.


Cependant, malgré sa bravoure à l’égard du Persian, Miaoussi le refusa, lui, le pauvre Miaouss solitaire malgré son combat d’amour.


C’est ainsi que la Team Rocket déclara subitement que le monstre mal nommé était leur propre Miaouss et qu’ils ne l’abandonneraient pas eux aussi dans les ruelles. Les aventures malencontreuses de Miaouss se terminaient en ce lieu étroit, alors qu’il était devenu membre d’une véritable équipe dans laquelle il était intégré, que ce soit dans la défaite ou la réussite.


Ils le tenaient en haute estime. Il comprit que son avenir était auprès de Jessie et James, ses deux camarades.


Quels que soient les événements qui se produiraient, il aurait toujours la chance de poursuivre un idéal de courage – du moins, c’était ainsi qu’il considérait sa situation. Leur amitié à eux trois – James, Jessie et lui, Miaouss – resterait sculptée dans le marbre de son cœur de chat des ruelles, sorti de lieux sinistres pour souvent resplendir de bonheur auprès de ceux qu’il chérissait.


C’est par conséquent dans une situation aussi superbement présentée par ses camarades du présent qu’il revint auprès de ses derniers. Dans la joie et la bonne humeur, Miaouss se sentit heureux d’avoir de tels amis.