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Calendrier de l'Avent 2020 de Comité de lecture



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» Auteur : Comité de lecture - Voir le profil
» Créé le 19/12/2020 à 23:53
» Dernière mise à jour le 19/12/2020 à 23:53

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Jour 19 : Une toute petite boîte à musique, par Praxy
Il était en train de neiger sur toute la région et tous les dresseurs, accompagnés de leurs Pokémon, se préparaient à fêter Noël le soir même. Les rues étaient bondées de monde. Et observant la région du haut d’un château vide, se tenait un jeune homme agacé.

« Est-ce que ça valait vraiment le coup de dépenser tout cet argent juste pour faire neiger partout ici ?
- Les gens apprécient l’effort, mon Prince. Ils aiment l’esprit de Noël qui va avec…
- Si ça peut attirer plus de dresseurs…
- Bien sûr mon Prince ! »

Alexis se retourna. Ses deux acolytes semblaient attendre quelque chose de sa part.

« Bon… Qu’est-ce que vous voulez tous les deux ?
- Et bien, votre Altesse…
- Oui ?
- Nous pensions que nous pourrions descendre en ville et profiter des festivités ensemble.
- Elvis. Cléa. Vous pensez que je vais vraiment m’abaisser à ça ? Je n’irai pas me mettre au niveau de la plèbe.
- Mais …
- Vous commencez à vous rebeller contre moi maintenant ?
- Non, maître Alexis… Cependant, si vous ne souhaitez pas vous joindre à nous… Nous voudrions tout de même y aller, Cléa et moi…
- … Soit, je vous l’accorde.
- Le Prince est d’une grande gratitude, n’est-ce pas Elvis ?
- En effet.
- Bon maintenant, filez avant que je ne revienne sur ma décision ! »

Sans en demander plus, Elvis et Cléa s’en allèrent. Il n’y avait plus personne aux alentours. Alexis envoya valser ses lunettes teintées rouge et s’effondra sur son lit. Seul dans son immense château, affalé, ses longs cheveux argentés lui tombant sur le visage, il ne s’était jamais senti aussi vulnérable. Et il haïssait cette sensation. Il était destiné à devenir roi, il ne pouvait pas être faible !

Soudainement, il entendit un tintement sous son lit. En y jetant un coup d’œil, il se rendit compte qu’il s’agissait de son camarade Hoopa.

« Qu’est-ce que tu fais là-dessous toi ? »

Le petit Pokémon s’agita et fit tomber une petite boîte à ses pieds.

« Qu’est-ce que c’est que ça ?
- Hoop… Hoop…
- Je comprends rien de ce que tu dis… »

Bien qu’agacé par la situation, il ramassa la trouvaille de Hoppa qui s’avéra être une toute petite boîte à musique.

« Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça ?! »

Le Pokémon farceur resta silencieux, mais activa le mécanisme de la boîte qui se mit à jouer sa mélodie. Une mélodie qui semblait familière à Alexis, même s’il n’arrivait pas à mettre le doigt sur pourquoi exactement. Hoopa semblait attendre quelque chose de lui.

« Bon, si t’as fini, fous-moi la paix, d’accord ! »

Visiblement déçu, il s’en alla, laissant son maître seul. Alexis continuait de chercher l’origine de la musique. Il se mit à fredonner doucement la mélodie. Les yeux fermés, il se souvint enfin. C’était cette berceuse, celle que sa mère lui chantait autrefois. Il se remémora sa voix tendre, se l’imaginant devenir de plus en plus réelle, il se prit même à chanter. La musique finit par se stopper, le laissant au bord des larmes.

« Tu as tellement grandi mon ange…
- Mère ?! »

Au-dessus de son lit se tenait la silhouette transparente de sa défunte mère. Elle tenait entre ses mains la petite boîte à musique.

« Mère ? Comment…
- Je n’ai pas beaucoup de temps… Mais je suis si heureuse de te revoir…
- Je croyais … Je croyais que je ne pourrais jamais…
- Je sais, je sais mon ange… Même si cet instant est court, il faut en profiter.
- Oui … »

Elle le regardait tendrement, mais ses yeux reflétaient encore sa tristesse. Elle l’écouta attentivement lui parler de sa vie, le réconforta quand il en avait besoin, mais le moment fatidique finit par arriver.

« Écoute-moi bien. Je ne peux pas rester plus longtemps. Je dois encore t’expliquer la raison de ma présence.
- La raison ?
- Cette boîte à musique… Elle traverse le temps et les âges, parfois perdue puis retrouvée. Quand quelqu’un l’ouvre, il reçoit la visite d’un être cher…
- Toi …
- Oui … Mais ce n’est pas tout. Trois esprits habitent cette boîte. Ils viendront te visiter, un par un. Leur forme change au fil du temps et des propriétaires de la boîte.
- Mais qu’est-ce qu’ils font ?
- Ça, même moi je ne le sais pas. Maintenant … mon temps imparti est sur le point de s’écouler.
- Attend ! Mère ! S’il te plaît…
- Sois fort, mon fils. Je suis fière de toi.
- Mère… »

Malgré ses pleurs, il n’eut d’autre choix que de voir le spectre de sa mère disparaître sous ses yeux. La chambre était désormais vide, sombre et silencieuse.

Dans l’obscurité, de lourds bruits de pas se firent entendre, approchant lentement. Alexis se mit à trembler. Il savait qui arrivait. Mais il ne voulait pas y croire. Il refusait. Il enfonça son visage entre ses bras. Une voix sombre et caverneuse s’éleva, calme et catégorique :

« Lève-toi maintenant.
- P…Père ?
- Cesse de te plaindre. Est-ce le comportement d’un roi ?
- N…non… »

Alexis finit par relever les yeux. La silhouette massive du roi se dessinait face à lui.

« Debout. »

Toujours pris de tremblement, il s’exécuta sous les commentaires désagréables de son père.

« Père que faites-vous ici ?
- Suis-moi.
- Comment ça ?
- Suis-moi, maintenant.
- B…bien… »

L’homme lui tendit la main. Alexis avait du mal à suivre. Son père refusait toujours de le prendre par la main. Bien qu’avec un peu d’appréhension, il accepta. Autour d’eux la chambre s’estompa pour laisser place à une nouvelle scène, un reflet du passé, un souvenir qu’Alexis reconnut immédiatement. Il se vit enfant, accompagné de ses deux acolytes, dans sa chambre au palais royal un soir de Noël. La petite Cléa se tenait juste à ses côté, jouant avec lui, ses yeux pleins de malice cachés derrière les quelques mèches de cheveux violets qui n’était pas retenues dans ses tresses. Elvis quant à lui, essayait de se tenir stoïque, une épée en bois en main, tenant déjà à cœur son rôle de garde du corps.

Le petit Alexis s’exclama joyeusement :
« J’ai une idée ! Moi je serai le prince et Cléa la princesse !
- Moi ? Oh merciiiiiii !
- Et moi ?
- Toi, Elvis, tu seras le méchant chevalier qui a enlevé la princesse !
- D’accord ! »

S’ensuivit une bataille acharnée à coups de lame factice, sous les encouragements et les pleurs d’une altesse, prenant un malin plaisir à jouer son rôle. La naïveté joyeuse du jeune Alexis arracha une sourire à son double du futur. Il soupira :

« À une époque, Noël était plus heureux…
- Cette époque est-elle révolue ? »

Alexis fusilla son "Père" du regard. Il avait déjà compris qu’il n’était pas ce qu’il semblait être.

« Pourquoi prendre cette apparence ?
- Ne peux-tu pas le deviner ?
- Je ne suis pas d’humeur. Répondez-moi.
- Il n’y a pas grand monde d’aussi important dans ton passé, je me trompe ?
- Non. »

Les éclats de rire des enfants, qui n’avaient cessé jusque-là, se stoppèrent net. Le roi se tenait dans l’encadrement de la porte. La voix du jeune prince frémit :

« Père ?
- Alexis, tes affaires sont-elles prêtes ?
- Mais…
- Il n’y a pas de "mais". Je te rappelle que tu retournes à l’école dès demain.
- Oui, père…
- Et vous deux, sortez d’ici. »

Cléa et Elvis obéirent sans poser de questions, laissant le roi seul avec son fils. Alexis détourna le regard. Ce souvenir était resté gravé dans sa mémoire. Il s’était disputé avec son père. Sa mère était morte depuis trop peu de temps, il avait à peine eut le temps de faire son deuil et son père l’avait envoyée dans cette école stricte, totalement à l’opposé de ce qu’il avait vécu jusque-là. Même si alors il avait protesté, cela l’avait endurci au fil du temps. Il ne pouvait dire qu’il était reconnaissant envers son père, mais il ne lui en voulait pas pour ça.

Le souvenir s’effaça pour laisser place à d’autres, plus fragmentés. Des Noëls passés seuls dans l’internat de son école, d’autres avec ces deux acolytes, le premier qu’il ait passé à Passio, mais tous étaient teintés de tristesse et de solitude. Enfin, il retourna à l’instant présent, mais l’esprit avait déjà disparu.

Emporté par sa frustration, il se mit à jurer de tous les côtés sans se rendre compte que quelqu’un d’autre était arrivé.

« Et bien, Alexis, je ne m’attendais pas à entendre ce genre de choses de la bouche d’un prince.
- Tcheren ?! »

Il fut bien surpris d’apercevoir l’universitaire en train de remettre en place sa cravate orange en place tout en le regardant avec curiosité. Alexis avait l’impression d’être un objet d’étude, juste fait pour être observé.

« Qu’est-ce tu fais là ?! Comment es-tu rentré ?! Et… est-ce tu es le vrai Tcheren ou bien… l’un de ces…
- L’un de ces esprit ? Je vois que tu as l’esprit affûté. En effet, c’est bien le cas.
- Je comprends de moins en moins. Mon père au moins était quelqu’un de proche, mais lui…
- Il semblerait qu’il soit l’une des personnes qui se soucie le plus de toi en ce moment…
- C’est ça, ouais ! Te moques pas de moi ! »

Malgré les altercations d’Alexis, Tcheren lui tendit la main, ce qui ne fit que le rendre encore plus confus. Il affichait de sourire bienveillant.

« Je veux juste t'aider, Alexis. Tu ne le regretteras pas.
- … Soit. Ça a intérêt à être intéressant ! »

Attrapant la main de l’esprit avec un mélange d’appréhension et de méfiance, les deux se retrouvèrent transportés en plein milieu de Cordis, le cœur de Passio. Il y avait tout une foule rassemblée autour d’un immense sapin abondamment décoré, profitant d'un banquet bien fourni. Un éclat de voix résonna dans le ciel :

« Distribution de cadeaux ! »

Alexis reconnut la personne qui venait de crier. Il s’agissait de Carolina, l’une des championnes qu’il avait choisi pour son grand tournoi, ayant revêtu une tenue spéciale pour l’occasion. Elle était sur le dos de son Togekiss, qui tirait un traîneau dans le ciel, duquel une dresseuse accompagnée d’un Cadoizo faisait tomber des présents.

À première vue, il ne se souvenait pas de la connaître, mais il se rendit compte que c’était en réalité le cas quand il aperçut une personne en particulier. Une jeune dresseuse et son partenaire, Pikachu, qui avait le mauvais goût de porter une casquette, ce qui l’avait placée d’office dans le liste noire d’Alexis. La fille du traîneau était Écho, l’une des partenaires de cette dresseuse, elle aussi s’étant préparée pour la fête.

Le fait d’avoir croisé cette gamine au Pikachu avait mis Alexis en rogne. Il ne pouvait pas s’empêcher de la suivre du regard. La fille finit par aller à la rencontre de deux nouveaux venus.

« Elvis ! Cléa !
- Tiens, tiens, salut gamine !
- Cléa, soit plus polie, voyons.
- Je suis surpris de ne pas voir Alexis avec vous.
- Tcheren ? »

Le véritable Tcheren s’était lui aussi détaché de la foule pour venir leur parler.

« Non… Le prince ne voulait pas venir. Le pauvre …
- Je vois… Je suis tout de même étonné que vous l’ayez laissé seul dans ce cas.
- Son Altesse n’est pas un faible, il n’a pas besoin d’un garde du corps pour ce soir. Même si je ne suis pas rassuré, je me dois de lui faire confiance.
- Puis nous avions quelques chose d’important à faire… n’est-ce pas Elvis ?
- En effet.
- C’est quoi ? »

Cléa regarda la dresseuse avec un air agacé. Celle-là pouvait se montrer très curieuse parfois. Pourtant la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de sourire.

« Tu t’entendrais bien avec elle, je pense ?
- Elle ? »

De derrière l’imposant garde du corps, une petite fille se montra. Elle se reposait sur des bequilles et semblait frêle, mais heureuse.

« Bonjour !
- C’est vôtre…
- Non pas la nôtre. Elle a été emmenée ici alors qu’elle n’est pas dresseuse. Cléa et moi l’avons recueillie pour le moment, le temps qu’on retrouve sa famille.
- Ils sont gentils avec moi ! Même si je peux pas beaucoup bouger, ils m’ont fait visiter pleins d’endroits…
- C’est un vrai petit ange. Hihi. Allez, va jouer Tina… »

La petite se mit à jouer avec le Pikachu et partit avec sa dresseuse pour rencontrer tous ses partenaires, laissant Tcheren seul avec les deux compagnons d’Alexis.

« … Êtes-vous sûrs que tout ira bien pour Alexis ?
- Je suis un peu inquiète mais il ne souhaite pas venir. Et je dois respecter les ordres de mon maître.
- Je pense à peu près la même chose. Puis, on ne fête Noël qu’une fois par an, on peut se le permettre.
- Je comprends… »

Après cette discussion, les festivités reprirent leur cours, chacun souhaitant de bonnes fêtes à son voisin. Alexis était resté silencieux tout ce temps.

« On dirait qu’il manque quelqu’un, ici.
- Qu’est-ce que tu espères ? Que je culpabilise ?
- Non … Mais avoue-le. Tu aimerais être là.
- Dans tes rêves. J’ai pas de temps à perdre avec ces foutaises. Puis à quoi je ressemblerais si…
- Toujours obsédé par ton image publique ? Donc tu préfères être vu comme un souverain froid et sans émotion que comme un être humain avec ses faiblesses.
- Je suis un futur roi ! Je ne fais pas partie du commun des mortels. »

Tcheren laissa échapper un léger rire, ce qui lui valut une interrogation musclée. Il ne répondit que par un énigmatique :

« Tu verras. »

Sans plus d’explication, il disparut et Alexis se retrouva à nouveau dans sa chambre. Deux esprits étaient déjà passée, et un devait encore arriver. Les derniers mots de ce "Tcheren" ne lui inspirait pas confiance. Il était alerte, guettant la moindre apparition. Enfin, une silhouette se dessina sur le mur en face de lui. Il se retourna pour découvrir sous ses yeux, son pire cauchemar. Pas un monstre horrible, pas un spectre effrayant, mais celui qui lui avait subir sa pire humiliation. Le visage caché sous sa casquette, son habituelle tenue rouge devenue noire aux reflets bleus. Red. La situation ne pouvait pas être plus alarmante.

Dans un geste de panique, le prince tenta de frapper son ennemi juré. Ce dernier l’attrapa au poignet, stoppant net son geste. Avec un sourire étrange, il l’entraîna dans les ombres. Quand il aperçut à nouveau une lumière, Alexis se trouvait à nouveau au milieu d’une ville de Passio. Red se tenait à ses côtés, toujours autant silencieux. Ne pouvant tirer aucune information de sa part, Alexis se résigna à chercher par lui même. Il finit par trouver une télévision qui présentait les différentes célébration de Noël au travers de toute la république de Passio.

« La république de Passio ? Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?
- …
- Et toi, là ! C’est quoi cette histoire de république ?!
- …
- Tu sers vraiment à rien… »

Alexis erra encore un moment sans succès. Red le suivait comme son ombre, nonchalamment. Désespéré, le prince finit par demander :

« Qu’est-ce que tu veux me montrer, exactement ? »

Sans même dire un mot, l’esprit lui fit signe de le suivre. Il le guida jusqu’à un sinistre endroit. Un cimetière. Alexis déglutit. Passio était une région artificielle, tout récemment créée. Il n’y avait encore jamais eu de morts sur l’île. L’endroit était encore très petit, et seulement quelques tombes étaient présentes, mais il respirait la mort. Alexis avait la chair de poule. Il ne comprenait cependant toujours pas pourquoi il devait venir ici. Red s’était installé près d’une des tombes, la plus décorée mais aussi la moins fleurie.

Tremblant, le prince s’en approcha et dégagea la neige qui cachait le nom écrit sur la pierre tombale. Ce qu’il lut le terrorisa. Son propre nom était inscrit, la date de sa mort étant seulement quelques années plus tard.

« Qu’est-ce que ça veut dire ?! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?! Pourquoi… »

Malgré toute les questions incessantes, Red demeura muet.

« Réponds-moi ! Qu’est-ce qu’il m’est arrivé ! Je ne peux pas être … Pas juste comme ça ! Il doit y avoir une raison ! Je dois savoir ! Je ne suis pas un simple mortel ! Je dois devenir roi ! Je ne peux pas mourir comme ça ! »

Il était tombé à genoux, les yeux emplis de larmes qui gelaient le long de son visage, mais le visage de son interlocuteur restait impassible. Red lui tourna le dos, lui refusant toute explication.

Alexis tenta de se relever avec difficulté. Il cherchait frénétiquement une issue de secours, mais Red se trouvait devant l’unique entrée du cimetière. Il balaya les quelques tombes du regard, mais l’une d’elle attira particulièrement son regard. Un seul prénom, sans nom de famille. Tina, la gamine recueillie par ses subalternes. Ce qui lui glaça le sang, ce fut la date de sa mort. La petite était partie avant lui.

« Pourquoi ? Comment… comment est-ce possible ?
- …
- Réponds-moi. Qu’est-ce qui est arrivé à cette petite fille ? Comment… comment est-elle… et pourquoi… elle est morte avant… ce n’est pas possible… Elle… »

Il était incapable de former une seule phrase cohérente. Comment cette fillette avait pu mourir avant lui ? Et pourquoi ? Comment la situation pouvait-elle être aussi injuste ?

Un long silence s’ensuivit. Finalement, Alexis posa une seule, une dernière question :

« Il y a-t-il… quoique ce soit que je puisse faire… Pour changer ce futur ?…
- … Cela ne dépend que de toi. »

Alors que l’esprit prononçait ces seuls mots, la scène s’effaça. Alexis se trouvait seul, à nouveau. Tout son corps tremblait encore. Il chercha la boîte à musique qui avait causé ces apparitions, en vain. Elle semblait avoir disparu.

Alors que la solitude commençait à lui peser sur le dos, Alexis se décida enfin. Il attrapa un manteau et se mit à partir en courant vers Cordis. Même le froid mordant ne semblaient pas l’affecter. Son cœur battait à cent à l’heure. Il arriva enfin en ville et se mêla à la foule. Personne ne semblait le reconnaître, jusqu’à ce que quelqu'un lui saute sur le dos.

« Mon prince ! Vous êtes venus !
- Cléa ?
- Je savais que vous viendriez !
- Ça fait plaisir de vous voir ici, votre Altesse.
- Et bien, vous n’êtes pas sous votre meilleur jour.
- Tcheren ?
- Oui c’est bien moi…
- … Je suis venu un peu sur un coup de tête. Je ne me suis pas vraiment préparé.
- Il n’y a pas de mal à ça. Venez, il y a des combats sur la place principale.
- Des combats. En ce moment ? »

Bien qu’étonné, il suivit le mouvement et arriva devant les lieux des différents combats. La dresseuse au Pikachu faisait équipe avec Carolina et Écho pour affronter Narcisse et Erika qui soutenaient tout les deux la petite Tina. Alexis était étonné de voir que la petite faisait équipe avec un Kangourex alors qu’elle n’était pas censée être dresseuse. Malheureusement, il ne put assister qu’à la fin du combat et à la défaite de la fillette. Avec Elvis et Cléa, il s’approcha d’elle. Elle ne semblait pas être très déçue d’avoir perdu.

« Ça va ?
- Oui, oui… C’était le premier combat Pokémon, je suis trop contente.
- Vraiment ?
- Oh … Est-ce que c’est vous le Monsieur Alexis que Madame Cléa m’a parlé.
- Ou…oui c’est moi.
- Vous devriez faire des combats aussi ! C’est amusant !
- Amusant, hein.
- La petite a raison, Alexis. C’est une bonne occasion.
- Je… je voudrais bien, Tcheren. Mais … Je n’ai pas de Pokémon pour se battre à mes côtés…
- La gentille fille m’a prêté un Pokémon qu’elle a fait éclore ! Je peux vous le prêter si vous voulez.
- … Merci beaucoup Tina. »

Cléa et Elvis se regardèrent tout les deux, chacun se demandant si l’autre avait fait les présentations dans le dos de l’autre, mais il n’eurent pas le temps de se poser la question avant que leur maître ne leur ordonne de le rejoindre pour un nouveau combat.

Alexis eut un mouvement de recul en apercevant ceux qui avaient choisi d’être leur adversaire.
« Toi…
- Ben, Red, tu lui fait toujours un sacré effet au minus.
- C’est pas sympa de dire ça Blue…
- Leaf… C’est normal, on est les ultimes dresseurs de Kanto, c’est normal qu’on fasse un effet !
- Tu vois très bien ce que je veux dire… »

La légende coupa court à la dispute entre les deux rivaux entre s’interposant entre eux, et regarda Alexis droit dans les yeux en un sourire. Le combat commença. L’équipe du prince se retrouva rapidement submergée sous la déferlante de flammes de Dracaufeu, sans réussir à riposter, Florizarre et Tortank le soutenant et le défendant. Alors que le combat semblait terminé, Alexis refusa d’abandonner :

« Kangourex, je sais que tu peux le faire ! On peut encore continuer ! »

Ses encouragement revigorèrent son Pokémon, lui donnant assez de force pour porter une ultime attaque avant de s’effondrer au sol. Le dresseur lui aussi était tombé. Son cœur battait si fort qu’il avait l’impression qu’il allait s’échapper de la poitrine. L’espace d’un instant, il avait eu l’impression d’être à la place de son Pokémon. Encore confu, il accepta la poignée de main que lui tendait Red, qui l’aida à se relever. Juste avant de partir, ce dernier lui chuchota à l’oreille :

« Première capacité duo, hein ? »

Alexis ne sut quoi répondre. Ses deux partenaires étaient désolés.

« Pardonnez moi mon prince !
- Nous… Nous n’avons pas été à la hauteur.
- … Ce n’est rien.
- Votre Altesse…
- Je me suis bien amusé… j’ai bien fait de venir… »

Elvis et Cléa restèrent stupéfiés devant cette réponse. Juste à côté d’Alexis, Hoopa apparut. Le prince le regarda en souriant.

« Merci Hoopa… C’était un beau cadeau. »