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Calendrier de l'Avent 2020 de Comité de lecture



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» Auteur : Comité de lecture - Voir le profil
» Créé le 03/12/2020 à 12:54
» Dernière mise à jour le 07/12/2020 à 13:31

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Jour 3 : Un petit cadeau très spécial, par Cyrlight
Tous les ans, à Noël, Cynthia avait l’habitude d’organiser une grande soirée costumée afin de célébrer dignement le réveillon en compagnie de ses plus proches amis. Le Maître de Sinnoh, assistée des autres membres du Conseil 4, planifiait chaque détail pendant plus d’un mois, afin que la fête soit absolument parfaite. Et elle l’était. À chaque fois.

C’était du moins ce que j’avais entendu dire, car il s’agissait de ma première invitation. J’avais rencontré Cynthia quelques mois plus tôt, à un congrès archéologique qui s’était tenu à Charbourg, et nous avions gardé le contact. Nous échangions régulièrement des mails dans lesquels elle me questionnait à propos des dernières découvertes effectuées sur le site où je travaillais actuellement. Ses messages étaient toujours amicaux, chaleureux... À son image.

Même si j’en avais rêvé, je ne m’attendais pas à prendre part à cette soirée. La jet-set tout entière se tannait dans l’espoir d’y être un jour conviée, la plupart des Champions eux-mêmes n’avaient pas ce privilège, et moi, modeste archéologue, j’étais là, en train de me diriger vers la résidence de fonction de la plus grande dresseuse de la région, pour ne pas dire du monde.

Deux personnes cheminaient devant moi, une femme et un homme. Je distinguais d’elle sa longue chevelure céruléenne et de lui la cape noire dans laquelle il était emmitouflé. Je les identifiais non pas grâce à leur apparence, mais aux paroles qu’ils échangeaient d’un ton sec. Sandra et Peter Lance.

J’avais eu vent de rumeurs à leur sujet. Ils passaient leur temps à se disputer pour des broutilles comme un vieux couple, ce qu’ils seraient, à en croire les ragots qui circulaient dans la presse. Personne n’en avait la preuve concrète, mais les paparazzis les épiaient presque en permanence dans le but de la dénicher.

Les Lance n’étaient pas très appréciés. Peter était qualifié de hautain par les magazines, et Sandra d’arrogante. Les journaleux se feraient une joie de ternir un peu plus leur réputation et de donner du grain à moudre à leurs détracteurs s’il s’avérait que les deux cousins entretenaient bel et bien une liaison, en dépit de leur lien de parenté. Je trouvais pour ma part qu’ils allaient bien ensemble.

J’attendis derrière eux qu’ils aient appuyé sur l’interphone et que Cynthia leur ait ouvert pour pénétrer dans l’immeuble à leur suite. Nous nous engouffrâmes tous les trois dans l’ascenseur, ce que je regrettai à la vue de l’ambiance électrique qui régnait entre les dracologues. Ils se foudroyaient sans cesse du regard, et je soupçonnais Sandra de vouloir faire tâter à Peter du fouet qu’elle avait associé à sa combinaison en latex.

Je remarquai, sous la cape du Maître de Johto, le pan d’une toge blanche qui dévoilait partiellement son torse pâle et musclé, ainsi que le sceptre en forme d’éclair qu’il tenait à la main. Zeus. Un dieu et une dominatrice. Décidément, ils n’auraient pas pu mieux choisir leur costume... J’aurais peut-être dû réfléchir davantage au mien. L’uniforme de Ranger que j’avais emprunté à une connaissance me semblait manquer cruellement d’originalité, comparé à leur tenue.

Chaque étage de l’immeuble était occupé par un membre du Conseil 4. L’ascenseur s’arrêta au troisième pour permettre à Adrien de nous rejoindre dans la cage. Je retins une exclamation admirative à la vue de son costume de carabaffe ninja, qu’il avait été jusqu’à équiper de véritables ninjatō pour plus de réalisme.

Cynthia résidait bien sûr au sommet du bâtiment, dans le penthouse. Elle nous accueillit grimée en lycéenne de Galar. Avec son chemisier moulant qui épousait ses formes généreuses, sa minijupe à carreaux et les bas blancs qui soulignaient le galbe de ses longues jambes, je la trouvai plus attirante que jamais.

— Adrien, tu es en retard ! reprocha-t-elle en pointant sur lui un doigt accusateur. Tu devais te charger d’allumer les bougies.
— Demande donc à Peter de le faire, siffla Sandra. Il est doué pour ça, allumer.
— Pour la dernière fois, j’ai juste aidé cette fille à descendre du ferry ! Elle avait peur de glisser sur la passerelle.
— Elle voulait surtout attirer l’attention du Maître de Johto, oui. Quel honneur de lui tenir la main sur les quais de Rivamar ! Et je suppose que c’est aussi par gratitude qu’elle t’a donné son numéro de visiophone ?
— Eh, salut ! me lança Cynthia en passant outre la dispute qui se poursuivait entre les deux cousins. Je suis contente que tu aies pu venir. Tu m’avais dit que tu aurais peut-être du mal à te libérer.

Évidemment... Je me voyais mal lui avouer que j’allais passer des journées entières à compter les minutes qui me séparerait de cette soirée.

— J’espère que tu vas t’entendre avec tes voisins de table. Tu verras, Aaron est adorable, et Morgane... Eh bien, c’est Morgane. On s’y fait, je t’assure.

Là encore, je connaissais la Championne de Safrania, mais seulement de réputation. Dire qu’elle était étrange serait un euphémisme. J’en eus la confirmation lorsque, en me dirigeant vers l’immense blizzaroi synthétique qui touchait presque le plafond du vaste séjour, elle m’intercepta et me saisit la main pour en lire les lignes.

— Je vois... Je vois... que tu apportes un cadeau !

Elle était déguisée en corboss. Ou peut-être en chacripan. Elle avait une queue, en tout cas. Et un bec, aussi. Ses oreilles, en revanche, étaient identiques à celles que Cynthia portait toujours en serre-tête : celles d’un noctali.

— Je l’ai dans la main, fis-je remarquer en désignant le paquet calé contre mon flanc.
— Oui, mais je vois aussi qu’il n’est pas pour notre hôte...

Morgane, derrière son masque – de quoi ? de Branette ? –, fronça les sourcils et examina plus attentivement ma paume. J’espérais qu’elle ne s’apercevrait pas combien elle était soudain devenue moite.

— Hmm... Intéressant, fit-elle en se redressant. Vraiment très intéressant. Je suis ravie que Cynthia ait eu l’idée de me placer à côté de toi, ce soir. Je sens que je vais beaucoup m’amuser.

Sur ces paroles énigmatiques, Morgane me contourna et se dirigea vers une zone dégagée, où elle entreprit de tracer à la craie un pentacle sur le sol. Je déglutis. Avait-elle vraiment vu clair dans mon jeu ? En même temps, il était si peu subtil... Tout le monde ne risquait-il pas de comprendre, le moment venu ?

Je déposai mon cadeau sous le sapin, parmi tous ceux que les invités avaient apporté à notre hôte. Il y en avait de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. J’étais encore en train de les contempler quand Cynthia nous invita à passer à table.

Elle ne m’avait pas menti à propos d’Aaron. Il était si bienveillant qu’au lieu de se vexer, il préféra s’esclaffer avec moi lorsque je ne pus contenir un rire à la vue de son costume de Charmillon. Je recouvrai cependant mon sérieux à une vitesse désarmante lorsque je réalisai que ses fausses ailes déployées allaient m’obliger à me rapprocher de mon autre voisine, Morgane.

Elle passa le repas à asperger mon assiette et celles des convives alentour d’eau bénite, qu’elle était expressément allée chercher à la cathédrale d’Unionpolis pour l’occasion. À l’en croire, c’était censé éliminer tout risque d’indigestion.

Adrien nous gratifia d’un spectacle qui aurait pu être magnifique s’il n’avait pas manqué de virer au drame. Alors qu’il exécutait une démonstration complexe de jonglerie avec des torches enflammées, la Copieuse ne résista pas à la tentation de l’imiter, avec beaucoup moins de dextérité.

Par chance, Marc réagit promptement et fit appel à ses pokémon pour éteindre le feu qui grignotait déjà les rideaux, tandis que Pierre Rochard se chargeait d’ouvrir la porte vitrée du balcon pour évacuer la fumée. Les deux figures de Hoenn étaient arrivées ensemble, vêtues d’un déguisement assorti. Ils formaient ensemble le duo composé du séduisant Rick Blaine et du commissaire Louis Renault dans le célèbre film Nénucrique.

Après avoir savouré la bûche glacée dont presque chaque invité s’était resservi une part, le moment fut venu pour Cynthia d’ouvrir les cadeaux de ses hôtes. Mon anxiété atteignit son paroxysme. J’avais passé les deux heures qui venaient de s’écouler à me répéter que j’avais eu une très mauvaise idée.

— Mais non, lâcha Morgane en me faisant sursauter.

Avait-elle lu dans mes pensées ? Je le crus et envisageai l’espace d’un instant de me réjouir, dans l’éventualité où elle aurait raison, mais elle reprit la parole, brisant net mes illusions :

— Tu ne devrais pas aller dans cette direction ! Pierre, je suis sûre que c’est ton Métalosse qui fait des interférences. Mon pendule tournoie n’importe comment !
— Morgane, tu te rends compte que c’est à cause de toi que les spécialistes du type psy passent tous pour des illuminés ? soupira Lucio.
— La lumière... Oui, je vois... Je vois... qu’elle te frappera bientôt, toi aussi.

Le visage du second de Cynthia fut brusquement illuminé par un rayon surgi de nulle part, ou plutôt de la lampe fixée au bras de la combinaison d’astronaute de Blanche, qui éclata d’un rire enfantin. Lucio leva les yeux au ciel.

— Et après on s’étonne que je ne m’aventure jamais à Johkan...

Visiblement, l’illustre dresseur ne portait pas Morgane dans son coeur, et je n’aurais rien eu contre le fait qu’il se lève pour l’assommer avec le plat en argent qui contenait les restes du canarticho laqué, car elle entreprit d’énoncer le contenu des cadeaux de Cynthia avant que celle-ci ne les déballe. Ce fut l’agent Beladonis, agacé, qui finit par lui sommer de se taire.

Elle s’exécuta, mais je la vis graver des signes étranges et des caractères zarbi sur la table avec la pointe de son couteau. Je redoutais qu’elle ne soit en train de proférer une malédiction à l’encontre du malheureux membre des F.P.I. Au moins, elle était occupée, c’était toujours cela. Je le crus en tout cas jusqu’à ce qu’elle se tourne vers moi pour m’adresser un sourire appuyé.

— En voilà, un cadeau égoïste... chuchota-t-elle.
— Je ne comprends pas ce que vous entendez par là, répliquai-je. C’est un cadeau pour Cynthia.
— Oui, pour Cynthia. Évidemment.

J’hésitai entre observer la réaction de la Championne et me cacher sous la table lorsqu’elle déchira l’emballage argenté qui contenait mon présent. À la vue de la nuisette dissimulée à l’intérieur, elle n’eut aucune expression, hormis un petit sourire surpris.

— C’est... une avant-première, bredouillai-je. Ma cousine travaille pour Gardevoir’s Secret. C’est elle qui a confectionné ce modèle.

Après avoir découvert mes esquisses. Celles où j’avais représenté Cynthia, vêtue de ce simple vêtement de nuit que j’avais colorié en noir, à l’exception d’une bande dorée au niveau de la poitrine. Assortie à ses adorables oreilles de Noctali.

— Qu’est-ce que tu attends pour l’essayer ? lui lança Peter.

Le fouet de Sandra émit un claquement sec en s’abattant sur sa pommette, où le cuir lui infligea une sévère entaille, tandis que de son autre main, elle lui vidait son verre de jus de résin fermenté sur la tête.

— Ça refroidira un peu tes ardeurs, fulmina-t-elle.
— Personnellement, Sandra, me faire fouetter par toi, ça attiserait les miennes, lui lança l’autre Pierre, le Champion d’Argenta.

Son Cradopaud s’échappa de sa pokéball dans un éclair de lumière rouge pour lui asséner un Direct Toxic dans le ventre. L’infirmière Joëlle, curieusement déguisée en agent Jenny, se précipita pour s’assurer que le coup n’avait pas été trop violent.

— Maman, c’est le plus beau jour de ma vie, s’extasia-t-il, encore à moitié sonné par l’attaque.
— Bon, et si on en revenait à nos wattouat ? intervint Adrien en frappant dans ses mains. Moi aussi, j’aimerais bien voir ce que donne cette nuisette. On ne peut pas juger de la qualité d’un vêtement tant qu’il n’est pas porté. Tu n’es pas d’accord, Lucio ?
— En ce qui me concerne, j’ai beaucoup d’imagination, répliqua celui-ci avec un sourire narquois. Elle risque d’être un peu cintrée, mais je pense qu’elle pourrait t’aller à ravir.

Adrien manqua de s’étouffer en avalant une gorgée du verre qu’il venait de porter à ses lèvres, et Cynthia éclata de son délicieux rire cristallin. Elle m’avait confié, dans l’un de ses mails, que ses deux amis, à l’instar de Peter et Sandra, ne manquaient jamais une occasion de s’envoyer des piques, qui se concluaient la plupart du temps par un match pokémon.

— C’est toi qui a offert ça à Cynthia, m’apostropha le professeur Keteleeria depuis l’autre bout de la table. C’est donc à toi de trancher. Tu préfères la voir sur elle ou sur Adrien ?

Comme si la question se posait. Comme si, au fond de moi, je n’avais pas espéré que les invités de Cynthia, sur fond de plaisanterie, l’encourageraient à la mettre. Je mourrais d’envie de découvrir si elle lui seyait autant en vrai que sur mes dessins. Je dissimulai néanmoins mon dépit quand je vis le Maître de Sinnoh secouer la tête :

— Pas question que je m’exhibe en petite tenue devant tout le monde, objecta-t-elle.
— Tout n’est pas encore perdu, murmura Morgane.

Je lui jetai un regard en coin et n’exprimai cette fois-ci aucune surprise en découvrant qu’elle marmonnait à l’intention des cartes qu’elle était en train de tirer. Le contraire aurait été trop beau pour être vrai.

L’ouverture des cadeaux s’acheva, et la soirée se conclut par la distribution de choccolats fourrés aux différentes saveurs. La liqueur contenue dans certains d’entre eux eut raison de Sandra, déjà bien éméchée par le jus de résin fermenté dont elle avait abusé au cours de soirée, multipliant le nombre d’insultes dont elle abreuvait Peter à chaque nouveau verre.

Celui-ci la chargea sur son épaule avec la même délicatesse que s’il avait transporté un sac de pommes de terre et annonça qu’il allait la conduire jusqu’à sa chambre. Il était convenu que nous passerions tous la nuit ici, afin de ne pas avoir à quitter l’immeuble ivres ou trop fatigués pour mettre un pied devant l’autre.

Chaque appartement de fonction était pourvu de plusieurs chambres d’amis, assez pour permettre de loger chacun des invités en les répartissant sur les cinq étages. Je savais déjà que celle qui m’avait été attribuée se trouvait au premier, chez Aaron, ce qui expliquait certainement pourquoi je l’avais eu pour voisin de table. Cynthia avait sans doute tenu à ce que je fasse connaissance avec la personne sous le toit de laquelle j’allais dormir.

J’aurais dû regarder les choses en face dès le début, car les signes crevaient les yeux. Au premier étage. Chez Aaron. Loin de son penthouse. Qu’est-ce que je m’étais imaginé ? Le seul réconfort que j’avais, c’était de savoir que Morgane, pour sa part, logerait chez Terry. Lucio l’aurait probablement étouffée dans son sommeil si Cynthia avait eu l’audace de la placer chez lui.

Je pris l’ascenseur en compagnie de mon nouvel hôte, ainsi que de Blanche, qui occuperait également l’un de ses lits. Ses paupières étaient lourdes et se fermaient toutes seules. Le poids de sa combinaison spatiale avait probablement dû l’épuiser. Heureusement pour elle, sa chambre était la plus proche de l’entrée.

Aaron vit mon regard s’attarder sur la chaussette rouge et blanche fixée au battant, assez grande pour permettre d’y déposer un cadeau. C’était précisément à cette fin qu’elles avaient été accrochées, m’apprit mon hôte. Cynthia ne se contentait pas de recevoir des présent. Pendant la nuit, elle viendrait en glisser un à tout le monde, afin qu’ils les découvrent au réveil.

J’hésitai entre la curiosité de savoir ce qu’elle allait m’offrir et la frustration à l’idée que Cynthia se trouverait juste là, derrière ma porte, à un moment donné. Frustration qui grandit d’un cran lorsque je passai devant la chambre qui jouxtait celle que l’on me destinait.

Contrairement à la porte de Blanche, qui arborait également son prénom, celle-ci ne comportait qu’un patronyme inscrit au feutre effaçable. Lance. À sa vue et à l’écoute des bruits qui s’échappaient de la pièce, je compris trois choses.

La première, c’était que Sandra n’avait pas mis longtemps à dégriser, à moins qu’il ne se soit tout simplement agi d’une ruse pour écourter la soirée. La seconde, que Peter avait visiblement trouvé le moyen de se faire pardonner. Et la troisième enfin, que leur secret n’en était absolument pas un pour leurs amis. La nuit allait être longue...

Je m’engouffrai dans ma propre chambre où, par chance, les sons étaient un peu étouffés. J’ôtai mon uniforme de Ranger dans la petite salle de bain individuelle et, après avoir fait ma toilette avec les produits mis à ma disposition, je me glissai sous les draps froids du lit double qui m’attendait. C’était bien le seul.

J’avais presque réussi à trouver le sommeil, malgré les échos du tumulte voisin, quand j’entendis des pas à hauteur de ma porte. Cynthia. Je réalisai que, occupant la plus reculée des chambres de l’appartement le plus distant du sien, je figurai en dernière position sur la liste de sa tournée. La place qui était la mienne me frappa encore une fois, au point que j’en revins à me demander ce qui avait pu motiver mon invitation.

Je sursautai quand la poignée émis un cliquetis. Quoi ? Elle allait entrer ? Je m’empressai de me redresser et allumai la lampe posée sur la table de chevet. Elle était bien là, devant moi, dans... gloups... la nuisette que je lui avais offerte, encore plus sexy que mon imagination avait pu le croire.

— Elle... Elle te va... bien, bredouillai-je, les joues en feu, incapable d’articuler autre chose.
— Je trouve aussi, approuva-t-elle.

Elle avait défait sa longue chevelure, qu’elle avait portée durant la fête en queue-de-galopa. Ses mèches blondes formaient comme un voile, lui conférant un air divin, céleste... Existait-il seulement assez de mots pour décrire sa perfection ?

— Malheureusement, je ne vais pas pouvoir la garder.

Et voilà. L’ultime message, plus qu’inutile, à ce stade. J’avais déjà saisi que je ne l’intéressais pas.

— Est-ce que... Est-ce qu’il y a autre chose que je pourrais t’offrir, à la place ? Quelque chose de moins... égoïste ?
— Égoïste ? répéta Cynthia dans un éclat de son rire si charmant. Si quelqu’un l’est ici, c’est moi, parce que c’est moi qui vais devoir m’en débarrasser. Je ne peux pas te donner ton cadeau dans cette tenue.
— Mon... Mon cadeau ?

Pouvait-elle m’en faire un plus beau que de m’être apparue ainsi, et ce même si cela n’avait été que pour réduire à néant mes dernières illusions ?

— Oui, ton cadeau, répéta-t-elle en faisant lentement tomber les bretelles le long de ses bras, puis la nuisette à ses pieds, le tout sous mon regard ébahi. Un petit cadeau très spécial...