Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Les Sept Sceaux Plasma de G. Zapdohz



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : G. Zapdohz - Voir le profil
» Créé le 30/11/2020 à 20:37
» Dernière mise à jour le 02/01/2021 à 00:48

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Route 1 | Maverick et N.
D'un geste nonchalant, le jeune homme tira la porte, ne faisant pas attention aux autocollants formants « Maverick » en lettres capitales sur celle-ci. Malgré le noir ambiant, son doigt trouva immédiatement l'interrupteur. La lumière qui en résultat cependant, ne sembla pas de changer grand-chose, vu l'aisance avec laquelle il évita les monticules d'habits sales qui polluaient la moquette.

L'entrant s'installa alors sur la seule chaise de la pièce, placée devant le bureau, qui faisait partie des quatre meubles de la pièce, avec l'armoire, la table de chevet et le lit. Le jeune homme fit pivoter son séant pour se retrouver en face dudit lit. Lit dont la seule place se voyait occupée. Par un étranger, qui plus est.

Cet homme aux cheveux verts très clairs, endormi à poings fermés, ne pouvait en effet pas en être l'occupant régulier, car ce n'était nul autre que celui assis en face. Maverick.

Le regard las, ce-dernier fixa les grains de poussières et les tâches marrons maculant les draps blancs, certainement issus des vêtements et des longs cheveux de l'individu allongé. Cette vision arracha un froncement de sourcils à Maverick.

Pour autant, il ne regrettait pas de l'avoir couché là sans le nettoyer de quelque manière que ce soit. Après l'avoir porté sur la demie-centaine de mètres qui séparait le parc de sa maison, le premier souhait qu'éprouvait Maverick s'était résumé à décharger au plus vite le poids.

Ce fut alors que la poignée de la porte cliqueta de nouveau. Deux pairs de yeux azurs se rencontrèrent. Evane fut la première à détourner le regard pour examiner la pièce. Son visage se froissa dans une expression de dégoût.

« Je suis revenu du centre pokémon. Le zoroark est hors de danger, mais il a besoin de repos, déclara-t-elle sans entrer dans la chambre, arrêtée sur le seuil de la porte.

En parlant, elle avait mis en évidence la poké ball qu'elle tenait, aussi précautionneusement qu'un œuf, dans ses paumes collées. Maverick se leva pour s'approcher de sa cousine, conscient qu'elle n'avancerait pas plus. Il saisit doucement la sphère et remercia la jeune fille.

-De rien, et le type ? demanda-t-elle en jetant un coup d'œil par-dessus l'épaule de son cousin.

-J'ai désinfecté et bandé comme je pouvais ses blessures. Je dois pas m'en être mal sorti. Il dort, pour l'instant, rapporta Maverick sur un ton plus ennuyé qu'autre chose.

-C'est quand même une plaie qu'il ait refusé qu'on appelle les urgences, heureusement que c'était plus effrayant que grave, constata Evane. Plus qu'à le laisser se reposer, maintenant. Je te laisse.

Sur ces mots, elle s'éloigna et quelques secondes plus tard, il entendait le bruit de ses pas dans les escaliers. Maverick referma la porte et alla déposer la poké ball sur la table de chevet.

Son œil s'attarda alors sur les nombreuses éraflures et entailles qui marquait la capsule, sans que le système d'ouverture n'ait l'air endommagé. Des dommages superficiels, donc. Au final, l'état de ball reflétait celui de son possesseur.

Maverick laissa échapper un soupir en se saisissant du petit carnet à côté duquel il venait de poser la sphère. L'ouvrant, il y griffonna donc une question, à la suite d'une demi-dizaine d'autres. Ceci fait, il glissa le calepin dans la poche de son pyjama.

-Bien, maintenant, l'état de Leader, déclara le jeune homme en se dirigeant vers la porte.

*-*-*

La chambre du château. Les chambres de centre pokémon. Les locaux de la nouvelle team Plasma, celle qui recueillait les pokémons abandonnés. La pièce dans laquelle N venait de se réveiller ne ressemblait à rien de tout ça. Que ce soit le lit à une place, drapé de blanc, qui supportait actuellement son corps allongé, les rideaux carrelés de jaune et de blanc, la moquette brune encombrée de vêtements, de sous-vêtements et de livres, ou le bureau et l'armoire en bois, l'ex-Roi de la team Plasma ne reconnaissait rien.

Etrangement, il ne s'en formalisait pas. Au contraire, son corps se sentait clairement à son aise. Un peu trop même. Décidant qu'il fallait mettre un terme à ce repos, N dressa brusquement le buste. La douleur crispa son visage, tandis qu'il portait la main à son épaule. Le sparadrap que ses doigts touchèrent le surpris. Ses yeux se dirigèrent alors vers ceux qui couvraient son avant-bras, ses cuisses et ses mollets, aux endroits que les entailles parsemant son pantalon noir laissaient visibles.

-J'ai été soigné, constata-t-il, en tâtant les adhérents.

Dans un mouvement soudain, il porta sa main à son cou, et son cœur se stoppa lorsque ses doigts se refermèrent sur son pendentif. Son bien demeurait intact. Mais les montagnes russes de ses émotions ne s'arrêtèrent pas là.

Au mépris de la douleur en résultant, il bondit brusquement hors du lit, ignorant le linge sur lequel il marchait, et se tâta les poches. Rien. Le regard affolé, N observa la pièce, avant d'apercevoir, juste à côté du lit, la table de chevet, et enfin l'objet sphérique qui y trônait.

Poussant un soupir de soulagement, qui se mua à mi-chemin, en râle de douleur, il tendait la main pour se saisir de la poké ball, lorsqu'une voix résonna dans son dos :

« Pas touche, s'il te plaît.

Malgré le ton posé, N ne put s'empêcher de sursauter, et de pivoter vivement sur lui-même. Ce fut avec une grimace qu'il observa celui qui venait de parler. Un adolescent auquel il donnait la quinzaine, assis sur une chaise, le dos tourné au bureau.

-Tu es plutôt vigoureux, en comparaison à l'état dans lequel je t'ai ramassé, poursuivit-il.

N mit quelques secondes à répondre, arborant une expression confuse, dans laquelle transparaissait de la méfiance, il plaça sa main droite dans son dos, cherchant sa poké ball à tâtons.

-Tu ne me reconnais pas ? renchérit l'adolescent les bras croisés sur le dossier de la chaise, toujours avec un ton calme, le regard morne.

Ce ne fut qu'à cet instant qu'N prit le temps d'observer les traits de son interlocuteur, trop surpris au départ pour s'embarrasser de cette tâche. Ces cheveux couleur de jais, les yeux azurs, et surtout ces larges rougeurs qui couvraient ses joues et le bout de son nez, mises en évidence par son teint extrêmement pâle. Ses muscles se détendirent.

-C'est toi qui m'es venu en aide dans le parc.

La phrase sonnait comme un constat, le garçon y répondit comme si c'eût été une question.

-Oui, ça m'intrigue. Je t'ai aidé, je mérite bien quelques explications.

N se raidit de nouveau, évitant le regard, étonnamment perçant, de son interlocuteur. Le vert se rassit sur le lit. Sa main droite, faisait désormais rouler d'un air qui se voulait distrait, la poké ball, tandis que son regard passa vivement sur la porte de la chambre, dont le chemin lui était coupé par la chaise et le jeune homme, puis sur la fenêtre, à quelques centimètres de lui. Fermée. Une goutte de sueur dévala sa colonne vertébrale.

-Tout dépend de ce que tu veux savoir, finit-il par lâcher, d'une voix ferme et déterminé.

Un sourire apparut au coin des lèvres du noiraud. N remarqua alors la cicatrice de griffure, vieille, qui en barrait l'extrémité, à côté de laquelle deux exactes répliques s'étendaient.

-Tout d'abord, j'aimerai savoir pourquoi tu as refusé que j'appelle les urgences.

Le ton était léger. N sentit les battements de son cœur ralentir tandis que ses doigts posés sur la ball se décrispèrent. Sa mémoire lui renvoya alors l'image du visage plein de sang-froid de ce même jeune homme, qui lui demandait si ça allait, tout en fouillant précipitamment les poches de son jean, lui assurant qu'il s'apprêtait à appeler les urgences. La fermeté de sa voix, bien qu'elle soit éraillée, objectant d'un « non » clair lui vint ensuite en tête.

-Je n'ai pas de temps à perdre. Je ne pouvais pas prendre le risque de me laisser hospitaliser. Surtout qu'au final, mes plaies n'ont rien de grave, répondit N, promptement, presque avec nonchalance.

-Tu n'as pas de temps à perdre ? Comment ça ?

-Disons que j'ai une mission urgente à accomplir. Désolé que ça ne te regarde pas, répondit-il d'un ton sec, que le « désolé » ne suffisait pas à atténuer.

Malgré l'assurance qu'il persévérait à se donner dans ses propos, un sourire crispé peignait le faciès d'N. Tandis qu'il s'évertuait à minimiser les rencontres entre ses iris et ceux de son jeune interlocuteur, dont le sourire disparut et les yeux se plissèrent.

-J'imagine bien. Seulement, tu ne peux plus dire que ça ne me concerne pas. Si c'est dangereux, alors, en te récupérant, te soignant et t'hébergeant, j'ai possiblement impliqué ma famille et moi-même dans des problèmes.

N sentit sa gorge se nouer, tandis qu'il se mordait la lèvre.

-Je peux te promettre qu'il ne t'arrivera rien, ni à toi, ni à ta famille. Mes poursuivants ne perdront pas de temps à s'arrêter ici.

Tout en parlant, il avait dissimulé sa main, tremblante, dans son dos. Mais, N vit bien l'éclat des yeux du blond, qui suivit son geste.

-Moins tu en sauras, mieux tu iras. Je dois quitter ce lieu le plus vite possible, poursuivit N.

Il induisait autant d'assurance et de gravité dans ses paroles qu'il le pouvait, mais face à lui, le garçon restait impassible. La confrontation visuelle s'étendit sur des secondes qui semblèrent interminables au vert. Les doigts de sa main gauche s'étaient engourdis, à force de triturer la couette, mais ce n'était peut-être que son impression. Enfin, le noiraud soupira :

-Très bien. Mais, j'ai un dernier truc à te demander, déclara-t-il en se passant une main sur l'arrière du cou de manière détachée.

-Quoi donc ?

À l'exacte seconde où N arqua son sourcil, un cri aigu lui vrilla les oreilles. N sentit son cœur s'arrêter pour une fraction de secondes tandis qu'un froid lui gelait les entrailles. Le propriétaire de la chambre bondit de sa chaise, et lui jeta un regard appuyé. Ses sourcils se froncèrent plus que de raison : l'horreur se lisait sur son visage.

-Trop tard, fut tout ce qu'N put murmurer.

La seconde suivante, la porte de la chambre claquait, dévoilant le « Maverick » présent sur la face extérieure.

*-*-*

Le son des battements de son cœur. Celui du sang passant dans ses veines. Ses tempes qui battaient. La plante de ses pieds nus contre le plancher. Sa propre respiration. Tout sonnait comme une alarme aux oreilles de Maverick, alors qu'il dévalait les escaliers en bois menant au rez-de-chaussée.

Son pas le conduisit à la salle à manger/cuisine. Alors qu'il atteignait le seuil de la pièce, il sentit son pied buter. Il baissa les yeux. Son sang se glaça et son cœur se figea.

Maverick tomba à genou et plaça sur le dos le corps, immobile contre lequel il avait failli trébucher, posant immédiatement son doigt sur la tempe de l'homme. Son pouls était présent, en dépit de ses yeux clos.

-Mave !

Le jeune homme releva la tête à l'appel de la voix, étranglée parce qui ressemblait à de la peur. Ses dents se serrèrent tandis que ses sourcils se rapprochaient.

Adossées dans un coin de la cuisine, si pressées l'une contre l'autre qu'elles ne semblaient siamoises, sa cousine, Evane et sa tante le fixaient. La taille de leurs pupilles, ayant rapetissé jusqu'à celle de raisins secs, remit ses sens en route.

Elles détournèrent les yeux, les dirigeant vers ce qu'elles fuyaient. Tout en suivant leurs regards, Maverick se releva et enjamba le corps, se plaçant devant. Une femme, pas particulièrement haute de taille. Cependant, une cape bordeaux, enveloppant son corps, étoffait sa silhouette.

-Tiens, tu n'es pas N.

Le jeune homme se raidit lorsque les yeux, bruns très clairs, de la femme se posèrent sur lui. Son ton, nonchalant, presque amusé, aurait presque pu avoir l'effet inverse s'il ne détectait pas quelque chose au fond de ces yeux. Une lueur étrange y dansait. Une lueur menaçante. Il y plongea néanmoins les siens, voulant lui tenir tête.

Espérant stopper ses tremblements, il serra le poing.

-C'est toi qui a attaqué mon oncle ?

Sa voix ne vacilla pas, ce qui le rassura. Mais, plutôt que de paraître impressionnée par la consistance du jeune homme, ou du moins, plus sérieuse, la jeune femme laissa le rictus moqueur au coin de son visage se transformer en un large sourire amusé.

Une main gantée souleva le manteau, pour saisir la toque qui couvrait la tête de la demoiselle. Elle révéla les cheveux roux qu'elle cachait. Bouclés, ils se déversèrent sur ses épaules tandis que la jeune femme secouait la tête pour déplacer les mèches ayant atterri sur son visage.

-Malheureusement, oui, finit-elle par avouer, toujours avec son sourire. Amène-moi N, si tu ne veux pas que je l'achève, et que ces filles subissent le même sort.

Les filles en question, laissèrent leurs cris étranglés s'échapper en même temps, pour n'en former qu'un. La rousse n'en sourit que de plus belle.

Une paralysie aussi physique que mentale envahit Maverick. La peur l'empêchait de bouger tandis qu'une brume entrecoupait le fil de ses pensées. Ses idées connectaient avec difficulté. N était-il bien l'homme qu'il avait rapporté la veille ? Que faisait celui-ci à l'étage ? Descendrait-il ? S'enfuirait-il ? Si cela arrivait, cette fille s'attaquerai-t-elle à sa famille où s'élancerait-elle à sa suite ? L'homme se servait-il actuellement d'eux pour gagner du temps ?
Le rouage de la pensée ainsi constipé, aucun geste n'était possible. Maverick réalisait son impuissance d'en cette situation. Il ne savait même pas où se trouvait le pokémon ayant agressé son oncle, en supposant que c'était un pokémon. Peut-être était-il tapi dans son dos. Peut-être que Maverick avait déjà perdu.

-L'homme que vous- N...

Il éprouvait même des difficultés à parler. Un mot de trop ou de travers, qui savait ce qui pouvait arriver ? Les syllabes se faufilaient avec difficulté entre les parois de sa gorge.

-Je pense- Il est à-

Avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, deux éclairs entrèrent dans son champ de vision. Le premier tira son regard vers la machine à gaz à côté de laquelle se serraient sa cousine et sa tante. Le second se dirigea vers l'intruse, et un bout de tissu s'envola, visiblement déchiré.

Le couteau heurta le carreau de la cuisine, brisant le silence religieux. Un sourire apparu sur le visage de Maverick tandis que l'angoisse qui gelait ses articulations fondait comme neige au soleil.

-Leader, souffla-t-il.

Pour toute réponse, le nouvel arrivant laissa échapper un "Baggy." ferme, tout en remontant sa ceinture de cuir.