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Generation Kids de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 29/07/2020 à 15:35
» Dernière mise à jour le 31/07/2020 à 11:55

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005 - Jumelage Impossible
- Bien, tous en salle de réunion maintenant !

Sherry releva la tête, étonnée.

- Même moi ?!
- Oui, même vous !
- Oh… Ohohoho !

Léo ouvrit la porte du bureau de Hobbes avec sa carte magnétique spéciale.

- En salle de réunion, maintenant !
- Je suis occupé !
- Plus maintenant. Salle de réunion !

Léo partit vers le bureau de Jasper. Hobbes haussa les épaules.

- Eh bah je finirais les payes plus tard…

Léo entra dans le bureau de Jasper.

- En salle de réunion, mainte… mais qu’est-ce que vous faites ?!

Jasper était assis en tailleur par terre, accompagné par Darumacho et Lucario dans la même position.

- Yoga !
- Vous croyez que c’est l’endroit ?!
- Je vis dans cet immeuble, que je fasse ça ici ou à l’appart…
- En salle de réunion maintenant !

Léo ferma la porte blindée. Jasper leva les yeux au ciel.

Léo se rendit en salle de réunion suivi par Billy, Deandra et Sherry. Monday était déjà assise.

- Hey, Monday, bon retour ! sourit Deandra.
- Salut…
- Mewtwo va bien ? demanda Billy.
- Oui oui, ça va !
- Et toi, mieux ?
- Hm !
- Bon.

Sherry s’assit également, intriguée. Jasper, Hobbes et Arianne arrivèrent.

- J’étais en train de faire le calcul des payes, j’espère que c’est important…
- Oui ! assura Léo.
- T’es comptable ?! s’étonna Deandra.
- J’ai suivi une formation pour gérer les paies donc je les gère, oui.
- Attends mais ça fait genre un mois et demi qu’on est là… s’étonna Billy.
- Et je suis un Generation Kid donc je suis plus intelligent que la moyenne, tu devrais le savoir, vu que… tu en es un !
- Euh… on est plus intelligents pour ce qui concerne les Pokémon… pas le traitement d’une tâche très complexe gérée habituellement soit par des gens spécialisés soit par un cabinet comptable entier… marmonna Jasper.

Hobbes regarda Jasper qui se mordilla les lèvres.

- Enfin, il… me semble ?!
- Non, non, t’as raison… admit Deandra.
- Eh bah détrompez-vous Jasper, certains d’entre nous développent des talents annexes !
- C’est pas toi qui t’es pris un râteau par une princesse qui voulait te faire du chantage sexuel la semaine dernière ?

Hobbes leva les yeux au ciel et regarda Billy qui haussa les épaules.

- C’est un talent annexe ! statua le rouquin.
- Cessez d’être aussi épuisants… Je vais faire l’ordre de mission et la réunion de service en même temps pour gagner du temps.

Farouk entra également. Tout le monde s’en étonna.

- Il fait quoi ici, l’homme de ménage ? s’étonna Sherry.
- Une partie de la réunion le concerne également !
- Oh.
- Bien. Tout le monde est là, on va donc pouvoir commencer. Je commence avec l’ordre de mission. Sur le continent de Rhode, deux villages, Grande-Orre et Targare sont en guerre civile. Le gouvernement s’en occupe, les associations humanitaires aussi mais l’une d’entre elles, le Secours du Désert, s’inquiète de potentiels crimes contre l’espèce sur les Pokémon.

Billy, Deandra et Arianne haussèrent les sourcils.

- Crimes contre l’espèce ? s’étonna Billy.
- L’équivalent d’un crime contre l’humanité pour les Pokémon… s’étonna Jasper.
- C’est super grave… marmonna Deandra.
- C’est pourquoi je vous envoie tous les deux, en mission expresse pour, sinon résoudre le conflit, au moins pour constater les crimes et les dénoncer.

Billy grimaça. Deandra leva la main, clairement furieuse. Léo poursuivit.

- Du moins officiellement. Officieusement, si vous constatez ces crimes, je veux que vous y mettiez fin, après avoir récolté des preuves évidemment.

Deandra baissa la main. Billy souffla, rassuré.

- Arianne, vous allez y être envoyée également mais pour une mission secrète dont le détail se trouve dans un dossier qui vous attend dans l’hélicoptère sur le toit.
- Ah non mais sérieusement ?! pesta Deandra.
- C’est toujours pour elle les trucs marrants ! grogna Billy.
- Vous partez maintenant et vous serez monitorée par Monday qui prendra un poste dans la salle de contrôle avec Jasper, qui lui, monitorera Billy et Deandra. Aucune objection ?
- Non… marmonna Jasper.
- Nan… marmonnèrent Deandra et Billy en regardant Arianne.

Arianne inspira et regarda Monday.

- La question que je vais poser ne se veut absolument pas vexante.
- D’accord.

Arianne regarda Léo en désignant Monday.

- Pourquoi elle ?
- C’est Monday qui a monté l’opération et en a déterminé les points précis. Elle a rédigé le fameux dossier et saura exactement vous diriger sur le terrain.

Arianne inspira, regarda Monday et hocha la tête.

- On va dire que je te fais confiance.
- Merci. Je serais supervisée par Jasper de toute façon.
- L’équipe de l’héliport vous attend, Arianne, si vous voulez bien...

Arianne se leva et partit. Léo poursuivit.

- Billy et Deandra, vous partez également pour le village de Crès-en-Pyrite qui est proche des deux villes en guerre et qui est neutre dans ce conflit.
- Bien.
- Ok.
- Maintenant également…
- Ce serait drôle qu’on se trompe d’hélico et qu’on prenne celui d’Arianne à la place ! sourit Billy.
- Bien essayé mais votre hélicoptère n’est pas encore arrivé, il se posera après le départ de celui d’Arianne.
- Ooooh…
- J’ai couché avec le patron et ça m’apporte que dalle !
- BILLY !
- Boh ça va tout le monde le sait !

Monday se mordilla les lèvres, gênée. Farouk grimaça, embarrassé. Jasper et Hobbes toussotèrent. Sherry se délecta du potin.
Billy et Deandra quittèrent la pièce à leur tour.

- Bien. Point de service, la machine à café est toujours en panne.
- QUOI ??? cria Hobbes.
- Han non… geignit Jasper.
- SCAN-DA-LEUX ! grommela Sherry.

Monday agita la tête. Farouk haussa un sourcil.

- Merci donc aux services généraux de faire le nécessaire !

Farouk plissa les yeux.

- Vous m’avez convoqué ici pour m’afficher devant tout le monde ?!
- Oui parce que ça fait trois fois que je vous le dis !
- Et ça fait trois fois que je vous dis que le prestataire que vous avez choisi est à chier et qu’il faut en changer !
- Mais il est très bon ce café, pourquoi changer de prestataire ?!

Sherry, Hobbes et Jasper commencèrent à brailler, mais Léo grimaça et les fit taire.

- Mais quoi ? Je suis le seul à aimer ce café ?!
- OUI ! cria Sherry.
- C’est du jus de chaussette, Léo, Tarek a raison…
- Farouk ! grommela le grand arabe moustachu.
- C’est pareil.
- Y’a même pas de thé sur cette machine, je suis obligé d’amener le mien ! souffla Jasper.
- Pour y avoir goûté une ou deux fois…

Monday agita la tête et regarda Léo.

- … désolée, mais franchement, il est dégueulasse !
- La petite merdeuse a dit un gros mot donc c’est du sérieux !! cria Sherry.
- Sherry, arrêtez de CRIER ! grommela Léo. Farouk, vous appelez les réparateurs immédiatement et ils viennent réparer ça.
- Ce serait mieux d’investir dans une machine expresso à capsules…
- Ah oui !
- Totalement !
- Bah ouais !
- C’est sûr que…
- NON ! Ça engrange trop de frais supplémentaires ! On reste avec cette machine ! Vous êtes pas contents c’est PAREIL ! Fin de la réunion, TOUS A VOS POSTES !

Les employés restants sortirent de la pièce. Léo souffla.

- Pourquoi chaque réunion se passe comme ça ?!



***

Chapitre 5 – Jumelage Impossible

***



- La mission est intéressante, inutile de jalouser Arianne… souffla Deandra.
- Mais j’aimerais bien savoir ! Pourquoi Léo me dit jamais rien !!
- Parce que ça ne te regarde pas. Maintenir la confidentialité entre les collègues ça aide à garder la confiance.
- C’est n’importe quoi ce que tu dis…
- Ce sera n’importe quoi jusqu’à ce que tu aies besoin de cette confidentialité et qu’elle se retournera en ta faveur.

Billy se renfrogna.

- Dire que Léo a créé cette organisation grâce à moi…
- Tu lui as donné l’idée.
- C’est pareil !
- Bah non.
- Hmph… t’es toujours à le défendre !
- Bah ouais. Sauf quand il fait vraiment de la merde.
- Mouais… Je me demande ce que fait Arianne !
- Mais n’y pense pas, enfin…

***

Arianne atterrit sur un héliport de Rhode. Elle descendit et vit qu’on l’attendait. Elle souffla par les narines et se fit accompagner par Brutapode.

- Dame Arianne, un souci ?

Elle agita le nez vers l’attentiste. Brutapode le vit et hocha la tête. Arianne approcha du visiteur, suivie par son Pokémon alors que la tempête du désert soulevée par l’hélicoptère retombait.

- Désolée, madame ! cria le pilote.
- Ce n’est rien, j’ai l’habitude..

La jeune femme voilée de la tête aux pieds arriva auprès d’Arianne et lui fit presque la révérence.

- Grande Sœur, vous revoilà !
- Ce n’est pas nécessaire, Etel.
- Louée soit celle qui nous est ramenée par la route du Destin !
- Etel…
- Le Grand Apothicaire vous attend, ô Grande Sœur !
- Hhhh. Je te suis.

La jeune Etel prit une Pokéball et libéra un Tiboudet sur lequel elle grimpa. Arianne la suivit sur Brutapode, et les deux femmes entrèrent dans le désert profond.

***

Deandra et Billy arrivèrent quant à eux à proximité d’un petit village fermier.

Particularité du paysage : Un désert sec et un ciel noir, comme embrumé par des nuages de fumées, ce alors que le sable de la plaine était complètement clair, comme éclairé par un soleil qu’on ne voyait pas.

Un jeune homme noir accompagné d’un Caratroc les accueillit.

- Bonjour et bienvenus à Crès-en-Pyrite. J’suis Toby, le fermier.
- Billy.
- Deandra.
- On vous a appelés principalement parce que… vous existez maintenant donc, bah… on peut vous appeler.
- On est là principalement pour vérifier qu’il n’y a pas de maltraitance sur les Pokémon, on verra ce qu’on peut faire… marmonna Deandra.
- Vous faites de l’élevage industriel ?

Toby regarda sa vieille ferme en pierre et regarda Billy, incrédule. Deandra regarda son collègue.

- Je suis pas chercheuse et encore moins très fute-fute mais même moi, j’ai deviné toute seule qu’il en faisait pas.
- J’ai seize Caratroc qui font d’jus d’baies que j’revends au marché de Pyrite, c’est rien d’folichon…
- On n’est pas là pour vous chercher des ennuis, rassurez-vous… marmonna Deandra.
- Ils circulent librement au moins ?
- Billy !
- J’demande, ça m’intéresse.
- Bah, y’a pas d’enclos, c’des Caratroc, ç’peut pô s’enfuir ben loin…
- Certes. Bah, restez comme ça.
- J’gagne à peine ma vie, donc, bah… ouais.

Billy haussa un sourcil. Deandra souffla, affligée par son collègue.

- Enfin bref. Les deux villes sont à queq’ kilomètres, vous repèrerez rapidement l’champ de bataille entre les deux cités, à partir de ce chemin, ce sera à droite pour l’une, à gauche pour l’aut’. On en a marre de leur bataille qui nous concerne pô.
- C’était quoi, le conflit de départ ? demanda Billy.
- La première question intelligente que tu poses… souffla Deandra.
- Eh bah en fait tout a commencé quand les deux villes ont voulu se jumeler.

Billy et Deandra firent de gros yeux.

- Entre elles ? s’étonna Deandra.
- Nope, toutes les deux avec Samaragd. La ville a refusé leurs deux candidatures, et chaque patelin a accusé l’autre d’avoir saboté l’affaire.

Billy s’étonna et feuilleta le dossier.

- Attendez, le dossier parle d’arme à feu, d’explosifs, de Pokémon présumément utilisés dans la fabrication d’armes… Juste pour ça ?!?
- V’savez, la rumeur, les suspicions, les accusations, ça monte très vite par ici. On a le sang chaud à Rhode. Enfin, pas moi, j’élève des Caratroc. Mais eux, ouais.
- Vous avez des contacts avec la ville, vous leur vendez des produits de votre ferme ?
- Billy !
- Je demande !
- Moi, nan… ça les intéresse pas. J’marchande plutôt avec les tribus nomades ou avec le petit village plus au nord. Et avec Pyrite, comme j’ai dit.
- D’accord. Merci beaucoup, Toby, on ne vous embête pas plus longtemps…
- Vous êtes à Rhode, madame. On est au milieu du désert. Vous pouvez pas m’embêter plus que je m’embête déjà.

Billy et Deandra restèrent muets face à une telle franchise. Ils prirent congé.

- J’ai pas aimé le ton que tu as employé avec ce pauvre jeune homme.
- Je pensais que notre commanditaire devait avoir des choses à cacher… pourquoi un petit fermier comme ça ?!
- C’est comme ça, c’est tout. Au pire tu demanderas à Léo.
- Mouais. Et toi, pourquoi t’aimes les fermiers ?!
- Mon père était fermier.
- Ah. Mais tu m’avais pas dit que tes parents t’avaient…
- On fonce, Billy, on n’a plus de temps à perdre en discussions ! Sors Drackhaus qu’on rejoigne le champ de bataille.

Billy plissa les yeux et s’exécuta.

Bonville, quelques temps auparavant.

- T’as été semer au champ ?
- Oui p’pa !
- T’as nourri les Ponyta ?
- Oui p’pa !
- Et les Ecremeuh ?
- Oui p’pa.
- Bien. Va aider ta mère en cuisine.
- Oui p’pa.

Le jeune homme partit. Le père, un grand baraqué en chemise rouge et bretelles noires avec un chapeau sur la tête, vit sa fille dans la cour. Il s’approcha d’elle alors qu’elle semblait parler à son Tarsal.

- Et là, il m’a regardé et il m’a dit que j’étais pas belle !
- Mais non, Deandra, tu es très belle !
- Merci Tarsal !

Le père regarda sa fille, stupéfait.

- … Deandra, tu fous quoi, là ?

Deandra, une huitaine d’années, regarda son père.

- Je parle avec Tarsal…
- Bonjour monsieur !

Le père fit de gros yeux en regardant la créature le saluer.

- Boudiou. Va faire le ménage dans l’étable, je veux plus te voir faire ça dans ma ferme !
- Mais papa…
- Tu arrêtes de parler à ton Pokémon, un point c’est tout !! Merde à la fin ! T’es quoi, une attardée ? Merde !

Il partit, furieux. Deandra regarda Tarsal qui regardait sa maîtresse. Elle inspira.

- Toi au moins, t’es pas méchante…
- Merci Deandra ! répondit joyeusement le Tarsal.


***

Arianne arriva au sommet d’un rocher dans une carrière du désert. Un homme complètement couvert de guenilles, des pieds à la tête, se tenait au sommet, monté sur un Bourrinos. Arianne et Etel le rejoignirent.

- Maître… marmonna Arianne.
- Ô Grand Mestre du Désert, notre maître à tous, le Grand Apothicaire !

Etel se jeta à terre depuis son Tiboudet et se prosterna. L’homme tout drapé de tissus ocre jaune, couleur du désert, regarda la jeune fille voilée, puis il regarda Arianne.

- Elle n’a pas changé. Et toi non plus.
- Maître, c’est vous qui…

L’homme hocha la tête.

- J’ai contacté ton agence pour qu’elle te mène auprès de moi. La paix de nos terres est menacée.
- Par une simple guerre civile ?! Ce n’est pourtant pas la première.
- Et ce ne sera pas la dernière, certes.
- Sa Sainteté le Roi du Désert s’exprime, il parle la langue de la raison, sa sagesse nous illumine autant qu’elle nous dépasse !

L’homme soupira et regarda Etel, prosternée au sol, les yeux révulsés, complètement fanatique.

- Remonte en selle, Etel, et va prévenir les nôtres que le problème est résolu.
- OUI, ô grand maître absolu de l’alpha et de l’oméga !!

Etel remonta en selle et repartit dans le désert. Arianne l’observa un moment puis se tourna vers son maître.

- Avant que tu dises quoi que ce soit, je te rappelle que ce n’est pas moi qui ai fait son éducation.

Arianne sourit.

- La paix du désert est une des constituantes les plus importantes de la stabilité de Rhode. Nous, tribus du désert, y veillons avec un grand scrupule, tu le sais parfaitement.

Arianne acquiesça.

- Cette querelle entre les deux cités n’a rien à voir avec nous. Nous nous en sommes tenus éloignés, conformément à notre politique ancestrale qui consiste à rester neutres face à ce type d’incident. « Vivre et laisser vivre, mourir et laisser mourir », c’est une règle absolue entre les tribus du désert. Cela nous oblige notamment à ne pas contracter avec les belliqueux. En tant que Grand Apothicaire, je n’ai fourni aucun poison, médicament ou arme bactériologique à aucun des deux camps, peu importe à quel point l’appât du gain était fort.

Arianne hocha la tête. Le Grand Apothicaire souffla vertement.

- La guilde tueuse, en revanche…

Arianne leva les yeux au ciel.

- Ils ont contracté avec un des deux camps…
- Pire que cela : Ils ont contracté avec les deux camps, projettent d’assassiner les deux corps dirigeants et de récupérer les soldats à leur compte.

Arianne agita la tête.

- Ça a le mérite d’être un bon plan.
- C’est une menace absolue à la paix du désert. Le risque de créer une troisième faction rebelle dangereuse et hors de contrôle est bien trop immense. Sans parler des risques de déséquilibre des pouvoirs entre les tribus du désert. Les envies et les convoitises que cela va susciter.
- J’ai bien compris. Que dois-je faire ?

Le Grand Apothicaire inspira.

- À dire vrai, je ne sais pas. Je t’ai appelée pour que tu m’aides à résoudre ce problème. Notre plan d’origine consistait à exterminer la Guilde Tueuse une bonne fois pour toutes.
- Rasoir d’Ockham, hm. Aller au plus simple.
- Cependant cela ne résoudrait que la situation actuelle, pas le fond du problème…
- Ça compliquerait même carrément les choses. Ne vous vexez pas mais vous n’êtes pas expert en génocide et les chances de laisser des survivants revanchards et violents est trop fort.
- Absolument. Idem pour ce qui est de raisonner avec elle…

Arianne souffla.

- Impossible. La cheffe de la guilde tueuse est, de notoriété publique, une insupportable grosse conne.
- J’allais le dire.
- Je pense avec les yeux du désert. J’ai besoin de tes yeux de la ville.

Arianne inspira.

- J’ai bien une ou deux idées mais j’ai besoin d’en référer à ma hiérarchie voire à mes collègues. M’y autorisez-vous ?
- Je ne t’ai pas appelée pour te ralentir en brassant du vent. Laisse donc cela à Etel.

***

- C’est super compliqué, j’ose pas toucher à quoi que ce soit ! geignit Monday.
- C’est pour ça que je vous assiste, madame Monday ! sourit Pikachu sur la console de contrôle.
- Voulez-vous un café, madame Monday ? demanda Azumarill.
- N… non, non, tout va bien… et la machine est cassée…
- Nous avons une machine expresso cachée ici ! assura Darumacho.
- Oh, euh, mais je ne bois pas de café…
- Un thé alors ? marmonna Charmillon. Nous avons également une bouilloire !
- Vos Pokémon sont vraiment très prévenants, Jasper !
- Oui, euh… « Mais arrêtez, bande de crétins, elle va croire que vous essayez de la flatter pour qu’elle s’intéresse à moi !! »

Une sonnerie retentit.

- Appel sur la 2 ! signala Lucario.
- Ah ! C’est pour moi ! C’est Arianne ! Je fais quoi ?!
- Vous appuyez sur le bouton vert devant votre écran de contrôle.
- Ohlala… Oui, allô, Arianne ?
« Euh… ce n’est pas comme ça que vous êtes censée répondre… »
- Oh soyez sympa, je débute !
« Hmph… Je dois être mise en relation avec Billy et Deandra, si possible en visioconférence avec vous deux. »

Monday regarda Jasper qui acquiesça et prit le micro.

- Je vous fais ça tout de suite, Arianne…
- Qu’est-ce qui se passe, Arianne ? demanda Monday.
« J’ai pris contact avec le commanditaire. Nous hésitons sur la marche à suivre. »
- Oh ! Euh… Alors, d’après les données que j’ai récoltées, la faction de tueurs du désert de Rhode a envoyé des assassins pour tuer les chefs des deux factions en guerre !
« C’est exact. »
- L’idéal serait d’éliminer les assassins en question avant qu’ils n’agissent en attendant que Billy et Deandra enquêtent de leur côté.
« En effet, oui. J’ai permis de tuer, donc ? »
- Tout à fait.
« Bien reçu. »
- Mise en relation dans une minute, Arianne.
« Ce… ne sera pas nécessaire, Monday vient de résoudre le problème. Merci pour votre pragmatisme. »
- Euh… de rien !
« Terminé. »

Monday s’étonna et regarda Jasper qui haussa les épaules.

- Bravo !
- … Moi pragmatique ?! C’est elle qui me dit ça ?!
- Vous l’avez excellemment monitorée, c’était du bon boulot.
« Jasper, vous avez appelé ? »

Jasper afficha Deandra à l’écran alors qu’elle avançait avec Billy vers les villes en guerre.

- Oui, euh… je voulais faire un point. Vous avez rencontré le commanditaire ?
« Un petit fermier à Caratroc non mais franchement ! »
« Oui, on va vers les villages, là. »
- D’accord. Vous utilisez le matériel pour filmer discrètement et les micros pour récolter des preuves. Vous pourrez agir après que moi et Monday aurons analysé vos envois et que vous aurez notre feu vert.
« Roger. Terminé. »

Jasper coupa la communication.

- Il faut s’attendre à des images difficiles ? demanda l’éleveur.

Monday serra les dents.

- Les ONG n’étaient pas très optimistes ni très loquaces…
- Mauvais signe… admit Jasper.

***

- On se sépare ici, je présume…

Billy et Deandra se trouvaient devant une tranchée. Des gens en combinaison déplaçaient des corps humains et des corps de Pokémon sur le champ de bataille. Billy inspira, mal à l’aise.

- Ouaip…
- C’est notre première grosse mission sérieuse apparemment… admit Deandra.
- Hm… Euh, bah, chacun d’un côté et on reste en contact, hein…
- Hm. Pas d’acte isolé, on se concerte avant d’agir.
- Ouaip, ouaip, ouaip…
- À toute…
- Hm. Crève pas.
- Toi non plus, Froussardine.

Billy grommela et partit de son côté. Deandra souffla.

***

Deandra s’isolait de plus en plus pour parler à son Pokémon. Son père la regardait de plus en plus bizarrement et s’adressait à elle de manière de plus en plus agressive.

- Je veux que t’arrêtes de faire des trucs bizarres comme ça. Les Pokémon, on leur parle pas, ça parle pas un Pokémon.
- Le mien, il me parle !
- Je vais finir par balancer cette Pokéball au fumier. Qu’est-ce qu’elle dirait ta mère…

Deandra se mordilla les lèvres. Son père ne parlait jamais de sa mère. Son frère la regardait avec distance, guidé par les colères de son père.

L’enfançonne de dix ans parlait donc avec Tarsal dans les rues de Bonville mais plus dans l’enceinte de la ferme pour s’éviter les foudres paternelles. Et un jour, alors qu’elle parlait avec Tarsal sur un banc dans le village, elle croisa une grande dame blonde en manteau noir.

- Et après j’ai fait mes corvées mais c’était pas aussi marrant que quand on le fait toutes les deux !
- J’aurais aimé être là ! sourit Tarsal.
- Bah oui mais tu peux pas à cause de papa…

La dame s’arrêta net en observant la fillette parler avec son Tarsal. Stupéfaite et fascinée. Elle savait ce que cela signifiait. Elle l’observa encore un moment.

- Je peux pas lui dire en plus que tu fais certaines de mes corvées…
- Ah bah non, ça reste notre secret, ça ! sourit Tarsal.
- Petite ?

Deandra leva les yeux vers la dame blonde au manteau de fourrure noire.

- Bonjour… ?
- C’est un joli Tarsal que tu as là. Tu parles à tes Pokémon ?
- Oui…
- D’accord. Et c’est ton seul Pokémon ?
- Oui bah oui…
- Très bien. Tu sais qui je suis ?
- N… non, euh… je devrais ?
- Je m’appelle Cynthia, je suis le maître du conseil des quatre de ce continent.

La dame hocha la tête et sortit un Carchacrok. Deandra s’étonna.

- Battons-nous.

Les passants s’étonnèrent de voir cette dame avec son terrible Pokémon face à une gamine de dix ans. Deandra cligna des yeux, éberluée. Cynthia plissa les yeux. « Me serais-je trompée ?! »

- Nous battre ?
- Oui.
- … mais… mais…
- Dracogriffe !

La griffe de Carchacrok s’abattit sur Deandra. Tarsal la stoppa avec ses pouvoirs et envoya valdinguer Carchacrok. Cynthia sourit et envoya Spiritomb.

- Vent Mauvais !

Spiritomb envoya le tourbillon de vent pourpre vers le Pokémon qui en détourna les effets sans effort et envoya un Vent Féérique ardemment soufflé. Spiritomb se figea, retourna dans sa Clé de Voûte et ne demanda pas son reste. Cynthia regarda Deandra qui la fixait avec une sorte de rage refoulée.

- P… Pourquoi vous m’attaquez ?! Laissez-moi tranquille !
- Je pense que toi et moi on va bien d’entendre…


***

Farouk et son Chinchidou observaient les mecs de la machine à café tentant de la réparer.

- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc…
- Depuis qu’on l’a, c’est n’importe quoi… marmonna Farouk.
- Attendez, elle est neuve ?
- Elle a un mois, on est arrivés avec…

Sherry et Hobbes observaient. Le réparateur haussa un sourcil.

- Pas du tout, monsieur, elle a au moins vingt ans cette machine.

Farouk haussa les sourcils. Sherry et Hobbes restèrent bouche bée.

- Pardon ?!
- Vingt ans ? s’étonna Hobbes.
- Mais euh… mais c’est pas logique ! geignit Sherry.
- Si elle avait vingt ans, elle devrait être plus usagée ! signala Farouk.

Le prestataire gratta la peinture sur les côtés de la machine qui dévoila de la rouille.

- Mais la façade…

Le prestataire décolla la plaque et montra cette fois une marque de café qui datait un peu. Farouk leva les yeux au ciel et regarda Sherry.

- Eh bah on va aller buter Arceus un bon coup !
- Vous y allez tout seul alors… marmonna la secrétaire.

***

Billy arriva à Grande-Orre, portant les lunettes d’observation fournies par la logistique. Il fut arrêté par des villageois qui tendaient un fusil vers lui.

- VOUS ETES QUI ???
- DECLINEZ VOTRE IDENTITE !!
- ON VOUS CONNAIT PAS, VOUS ETES PAS UN DE CES CHIENS DE TARGARE !!

Billy serra les dents, ne sachant pas trop quoi faire.

« Vous êtes un chercheur scientifique, vous apportez votre savoir-faire ».

Billy déglutit.

- Je suis un chercheur, je travaille pour le Professeur Syrus…
- Ce sale intello de merde a choisi un camp ?!
- Enfin !
- On va gagner, les gars, on a un nouveau scientifique avec nous !
- ATTENDEZ ! Pourquoi vous avez pas de blouse blanche ?!!

Billy grimaça.

« Je viens de vous envoyer une fausse lettre de recommandation sur votre téléphone civil. »

Billy hocha la tête.

- Je peux vous montrer ma recommandation ? Sur mon téléphone ?
- Allez-y, mais un mouvement brusque et on vous étale.

Billy chercha son téléphone et le montra au chef, un type en guenilles avec un bandeau sur la tête.

- Donne voir.

Billy serra les dents. Son oreillette grésilla de nouveau.

« J’ai bloqué les accès à vos historiques Internet et tous les accès à vos applications sont cernés par un mot de passe. »

Billy souffla. « Merci Jasper… »

Le type acquiesça.

- En effet c’est bien un scientifique. Vous pouvez apporter quoi à notre cause ?

Billy réfléchit et sortit Clamiral. Il lui fit signe de se taire d’un simple regard appuyé. Le Pokémon Dignitaire comprit et se contenta d’un simple « Claaaa ! ». Les Rhodiens s’étonnèrent de voir une telle espèce.

- Ceci est un Clamiral. Les Clamiral normaux peuvent utiliser toutes sortes d’attaques variées. Le mien, je l’ai modifié avec des fortifiants microbiologiques afin qu’il ne puisse se servir que des attaques relatives à des Capsules Spéciales.
- Et à quoi ça sert, c’est débile ?
- Clamiral, attaque Eclate-Roc.

Clamiral posa une patte au sol et la fit glisser vers la droite pour sortir une nuée de rochers du sol.

- Coupe !

Sortant sa Grande-Lame à une vitesse incroyable, Clamiral trancha jusqu’à la poussière les rochers qu’il avait sorti du sol avec son Eclate-Roc. Les Rhodiens haussèrent les sourcils.

- Voilà. Cette science-là, cette puissance-là, je peux vous l’apporter !
- Ooooh…
- Cool !
- Viens, on va te présenter au professeur Ginseng !

Billy plissa les yeux. « Ginseng ?! »

« Si je dois faire une recherche sur lui, répondez ‘Entendu’ »

- Entendu !

Billy fut escorté à travers les rues de la ville. Pas spécialement sale ou délabré mais juste silencieux, comme laissé à l’abandon. Billy observa le plus possible avec les lunettes. Les gens semblaient bien nourris mais sur le qui-vive. Des hommes armés surveillaient par les fenêtres.

- Impressionnant dispositif de défense !
- On doit protéger le professeur, il est en train de mettre au point l’arme qui va mettre un terme à cette guerre.
- Oh.
- Du coup tu arrives à point nommé, tu vas pouvoir protéger le professeur en plus de l’assister !
- Hm !

Billy grimaça. Jasper revint dans l’oreillette pour monitorer Billy.

« Ok, ok, ok… Ginseng était créateur d’armes chimiques pour le gouvernement de Rhode. Ils l’ont viré parce qu’il voulait expérimenter sur des Pokémon. »

Billy ferma les yeux. « Je me doutais que j’en avais entendu parler… Un malade qui voulait utiliser les Pokémon Poison entre autres pour créer des armes de destruction massive… »

« Billy, inutile que je vous préconise d’être extrêmement prudent. »

Billy agita la tête. « Ouais bah j’vais demander une prime de risque, moi, hein… »

On amena Billy sur une grand place où des gens étaient rassemblés, assis en tailleur par terre avec des Smogo et des Smogogo. Billy plissa les yeux.

- … extraction des gaz ?!
- Tout à fait. Vous vous y connaissez ?
- … euh, quand il se nettoie, donc quand il se purge, un Smogo ou Smogogo « éternue », et il rejette donc ses gaz les plus nocifs, ceux qui lui font du mal même à lui…

Billy vit que les Smogo et Smogogo étaient reliés à des tubes et que les soldats les obligeaient à éternuer en leur grattant la glotte avec des cuillers. « Ar-ce-us… »

Billy observa le spectacle en feignant la neutralité. « Si je leur montre que ça me dégoûte, je suis mort. Est-ce que j’ai des options de repli ? Est-ce qu’on s’est suffisamment bien préparés pour cette mission ?! Qu’est-ce que je fais si ça tourne mal ? »

« Billy, je vous parle tranquillement depuis ma salle de contrôle mais laissez-moi vous rappeler que vous n’êtes pas n’importe qui. »

Billy plissa les yeux.

« Vous avez Piafabec qui peut vous porter, j’en suis sûr, Drackhaus peut vous transporter hors de la ville si besoin, et au pire vous avez Darkrai dont les pouvoirs peuvent, je pense, neutraliser ces gens sans problème. »

Billy hocha la tête. « Il a raison. Faut pas que je me laisse submerger par le stress. »

Billy se redressa et rajusta sa veste. « Allez, Billy, t’es là pour arrêter ce cauchemar et sauver des Pokémon… »

En avançant, il vit des Séviper dont le venin des crocs était extrait. Des Miamiasme et des Miasmax étaient nourris de ce qui ressemblait fort à des matières fécales de Pokémon. « Bon sang, bon sang, bon sang… »

Billy regarda bien devant lui. « Arianne aurait adoré cette mission… »

« Billy, j’aurais juste une seule recommandation à vous faire une fois dans le labo… »

Le cortège arriva justement au labo.

- Professeur Ginseng ! On vous ramène un scientifique euh…
- Billy. Docteur Billy.
- Billy. Il peut vous aider et vous défendre, il est super balaise.

Le scientifique, un grand escogriffe aux cheveux gris, observa Billy en rehaussant ses lunettes.

- Vous me dites quelque chose…

Billy frémit. Pas seulement parce que le scientifique pourrait le reconnaître, mais parce que dans la cuve au centre du laboratoire se préparait un horrible Smogogo couvert de bubons Smogo baignant dans ce qui ressemblait fort à une cuve d’acide.

- … j’ai pas mal publié…
- Je ne lis pas de revues scientifiques. Ils sont tous trop doux et cela affecte leurs recherches. La science humaine n’a vraiment avancé que quand on a pu faire des autopsies scientifiques. C’est toujours illégal d’en faire pour les Pokémon en dehors d’une enquête criminelle…

Le professeur Ginseng enleva ses gants et tendit la main vers Billy qui ne tendit pas le bras en retour. Les soldats ne bougèrent pas. Ginseng sourit et hocha la tête.

- Vous, par contre, vous avez lu mes travaux !
- « Et d’une, j’avais pas envie de serrer la main à un fils de pute de ton espèce, et de deux, Jasper vient de me dire que tu t’étais inoculé des cellules de Venalgue et de Crapustule pour donner à ton toucher les propriétés du talent Toxitouche. Tu empoisonnes tes sbires avec une poignée de main… »
- … et au final je leur donne l’antidote s’ils me prouvent leur allégeance. Sinon, ils meurent ! N’est-ce pas une manière intéressante de sélectionner ses employés ? Mais vous, vous ne vous êtes pas faits avoir !

Billy sourit de toutes ses dents. « J’espère que Deandra va en chier autant que moi ! »

***

Deandra n’avait pas mégoté. Elle avait sorti Démétéros qui l’avait dressée dans une main de sable pour surplomber les soldats qui l’avaient prise à partie à Targare. Le Pokémon Fertilité était bien évidemment resté discret.

- J’ai été envoyée pour améliorer votre force de combat !! Laissez-moi rejoindre vos troupes ! C’est VOUS qui auriez dû être jumelés à Samaragd !

Elle avait lu le dossier et avait vu que Targare était plus dans la recherche de puissance. De fait elle n’avait pas eu besoin de l’aide de Jasper qui avait pu monitorer Billy.

« Parfait, Lady Deandra, ne changez rien ! »

Deandra plissa les yeux. « Ça fait bizarre d’être monitorée par un Pokémon… »

***

Monday et Jasper regardèrent Darumacho qui avait pris les devants. Le singe s’était installé au bureau au pied levé en voyant que Jasper devait se concentrer sur Billy.

- Miss Monday doit garder un œil sur Arianne et vous ne pouvez pas gérer Monsieur Billy et Lady Deandra !

Monday regarda Jasper qui haussa les épaules.

***

Deandra entra dans le village qui était composé majoritairement de bidonvilles. Elle constata l’extrême pauvreté de la population. Et puis elle arriva aux terrains d’entrainement…

Des Pokémon enfermés en cage, nourris de farines animales et énervés par des garde-chiourmes qui tapaient sur les cages. Elle s’efforça de tout regarder avec ses lunettes mais c’était assez insoutenable.

- On les forme à la dure. Sur le terrain, on les lâche et ils donnent tout.
- Hm… « Et ensuite ils en meurent… »
- Nos plus belles bêtes sont au fond.

On la mena à un Démolosse retenu par des crochets dans son dos. Deandra eut du mal à cacher son dégoût.

- Vous avez vu ça ? Comme ça quand on déclenche la Méga-Evolution, il balance tout ce qu’il a !
- Oui je vois ça… « Je vois surtout que si vous le lâchez sur quoi que ce soit, ils meurent… »

Deandra inspira. « Maximiser la force d’un Pokémon, c’est facile dans les faits mais si on oublie la défense, si on oublie de préserver le Pokémon, alors on a une arme puissante mais un Pokémon vide de l’intérieur ! Une coquille dévastatrice mais vide ! »

Elle vit ensuite des petits garçons formés au tir. Deandra dut se retenir de secouer la tête de désapprobation.

- Les garçons sont entrainés à devenir des soldats, quant aux filles, bah, on a toujours besoin de servantes !

Deandra vit, médusée, des gamines servir des soldats au repos qui n’hésitaient pas à « tâter » la marchandise.

- Je vois…
- Hm ! On va vous amener à notre chef de guerre, Pergolas.

Deandra se racla la gorge. Darumacho réagit immédiatement.

« Lady Deandra, cet homme était l’ancien maire de la ville. C’est en quelque sorte par lui que les hostilités ont commencé. »

Deandra acquiesça. Une petite fille lui ramena un plat de baies séchées. Deandra la regarda longuement.

- Vous avez dit que vous vouliez quoi ?

Cynthia inspira. Le père de Deandra était un homme sacrément bourru et son fils observait sans rien dire. Ils étaient assis à la table de la maison. Deandra était aux côtés de Cynthia.

- J’ai dit que je voulais la prendre comme disciple. Votre fille a un potentiel extraordinaire, je voudrais l’aider à le développer.
- Potentiel dans quoi ?! C’est quoi votre but ?
- Votre fille est une enfant spéciale. Elle pourrait devenir une dresseuse très puissante. Je veux l’aider dans ce but.
- Ça va lui rapporter quoi ? Ici on est des fermiers, on travaille la terre, ça sert à quelque chose. Qu’est-ce que ça va lui apporter de dresser des Pokémon ?

Cynthia inspira.

- Je demande juste à pouvoir enseigner à votre fille.
- Elle va déjà pas à l’école, qu’est-ce que vous voulez lui enseigner ?
- Je sens que la conversation tourne en rond alors je vais me montrer plus ferme : En tant que membre du Conseil des Quatre, je vous ordonne de me laisser enseigner à votre fille. Il en va peut-être de l’avenir de Sinnoh. Votre fille a un grand destin devant elle. Un destin bien plus grand que toutes les fermes de ce village réunies.

Le père de Deandra regarda sa fille puis regarda Cynthia.

- Combien ?
- Pardon ?
- Combien vous donnez pour la petite ?

Cynthia resta médusée. Elle regarda Deandra qui n’avait pas trop moufté, la tête basse.

- … je… euh…
- Vous la voulez ? Passez à la caisse. Une gamine, ça vaut au moins un tracteur.
- Papa… marmonna le frère de Deandra.
- Ta gueule. Combien ?

Cynthia regarda Deandra puis son père. Elle inspira lourdement.

***

Deandra ne s’arrêtait pas de pleurer. Cynthia l’avait emmenée avec elle sur les routes en direction de Celestia. Elle inspira, pas très fière de ce qu’elle venait faire.

La femme et l’enfant se posèrent. Deandra finit de pleurer, rassurée par son Tarsal. Cynthia la laissa faire.

- Tu m’en veux ?

Tarsal regarda Cynthia.

- C’est à moi que vous vous adressez ?
- Les Pokémon sont, théoriquement un prolongement de l’âme de leur dresseur, donc…
- Une part de moi est en colère parce que vous avez fait pleurer ma maîtresse…

Cynthia ferma les yeux et hocha la tête.

- Mais une part de moi est soulagée que ma maîtresse soit partie d’un endroit où elle souffrait…

Deandra prit Tarsal contre elle. Le Pokémon regarda le maître du conseil.

- Et je pense que c’est ce qu’elle ressent aussi.

Cynthia ne put qu’acquiescer.


Deandra releva la tête vers Pergolas, une espèce de roi païen zadiste, chaussettes blanches, short gris, t-shirt, cape, couronne sur la tête… Deandra resta bouche bée.

- Tiens, une nouvelle épouse ? Vous savez ce qu’on dit, femme à lunettes, femme qui aime la quéquette !
- Elle a des Pokémon super forts, chef, elle veut nous aider militairement !

Pergolas regarda Deandra, intrigué.

- Militairement ? Mais le militaire c’est pas un truc de gonzesse !
- Chef, elle est balaise, ça pourrait nous aider à renverser la guerre en notre faveur !
- Ouais, vous avez pas vu de quoi elle est capable !

Pergolas dévisagea Deandra qui restait stoïque. « RESISTE, RESISTE, RESISTE à l’envie de lui ECLATER LA GUEULE… »

Cynthia était éberluée par la puissance de Deandra à seulement onze ans. Elles avaient entamé un voyage. La fillette avait capturé un Nœunœuf, recueilli un Motisma, et Tarsal avait évolué en Kirlia.

Lors d’un entrainement, elle avait littéralement rasé une partie du plateau du Mont Couronné avec ces trois seuls Pokémon.

Ce qui caractérisait la force de Deandra, plus que n’importe quel autre Generation Kid que Cynthia avait pu voir en action, c’était la rage enfouie au fond d’elle-même. Quand elle se battait, la gamine était capable de pousser les simples pouvoirs psychiques d’un Kirlia à leur paroxysme, bien plus fort que tout ce que Cynthia pouvait accomplir.

Bien sûr, Cynthia, plus faible que la gamine de onze ans, se contentait d’un enseignement théorique et de la former mentalement.

- Tu as beaucoup de colère en toi, et c’est une source inépuisable de puissance, mais tant que tu n’arriveras pas à contrôler cette force, tu seras faible.
- Pardon ?
- Je veux dire que tu gagneras des combats, mais tu vas causer de plus grands dommages encore. Tu ne seras pas respectée en tant qu’être humain, mais en tant que monstre.

Deandra avait grimacé.

- Je suis PAS UN MONSTRE.
- Je sais.
- Vous dites PAS que je suis un MONSTRE !
- Tu n’as pas à être un monstre. Maîtrise ta colère. Respire.

Deandra respira fortement.

- Tu es un monstre, Deandra.

Deandra ferma les yeux et respira.

- Toute cette force, c’est monstrueux, tu n’es pas normale.

Deandra garda son calme.

- Ton père avait raison.

Deandra se concentra pour garder son calme. Elle ouvrit les yeux, furieuse, mais elle se contint. Cynthia calma le jeu. La petite expira lourdement, les mains à terre.

- Tu comprends, maintenant ?
- C’est… c’est dur !
- Pour toi, les combats de Pokémon sont simples, et contenir ta colère, c’est dur. Si tu arrives à contrôler ta colère, tu n’auras plus aucune difficulté.

Deandra hocha la tête.


- Hm. D’un autre côté elle a pas de poitrine… Montre donc ?

Deandra inspira et sortit Pérégrain. Pergolas haussa les sourcils. Les soldats blêmirent. Deandra croisa les bras.

- … c’est une putain de blague ? Vous me faites perdre mon temps ?!
- Euh…
- Mais dehors elle a…

Deandra sortit également Gardevoir. Elle lui fit signe de se taire. Le Pokémon se tut.

- C’est mieux, mais bon…

Deandra claqua des doigts. On entendit des aboiements.

- LES DEMOLOSSE ! ILS SONT SORTIS DE LEUR CAGE !

Deandra regarda Pérégrain qui déploya une fumerolle rouge. Pergolas grimaçait. Les Démolosse arrivaient. Les soldats frémirent.

- Elle les a libérés ?!
- Mais on va se faire bouffer !
- Oh mon Dieu !!

Les Démolosse sautèrent sur Pérégrain qui relâcha une fumerolle violette.

Les Pokémon Sombres se calmèrent instantanément et redevinrent tout gentils. Deandra les regarda, apaisés, disposés à vivre leurs vies sans emprise. Pergolas en sursauta presque sur son trône.

- Hey ! Mais on les a dressés à tuer !!
- Pérégrain a utilisé Poudre Fureur pour les énerver et les attirer. Poudre Fureur donne une cible. Mon Pérégrain, lui, il efface la cible.
- … mais du coup ça les a transformés en petit chiens tout mignons !!!
- Avec moi dans vos rangs vous n’aurez plus besoin de chiens enragés.

Pergolas plissa les yeux en réfléchissant.

- Mais du coup, tu veux coucher avec moi ou pas ?

Deandra inspira et regarda Gardevoir. Le Pokémon souleva le trône de détritus de Pergolas qui s’éleva dans les airs.

- Ho ! Ho, repose-moi !
- C’est marrant, les hommes, vous faites moins les malins quand on vous soulève un peu en l’air.
- C’est bon, ok, j’ai compris, j’attendrais que tu veuilles bien tendre ton cul ! J’en ai des centaines, des pétasses qui n’attendent que ça !
- … Je veux une chambre ici pour me reposer.
- Qu’on lui donne ça !

Deandra hocha la tête en rappelant ses Pokémon. Le siège de Pergolas retomba lourdement au sol.

- AOUCH ! Quelle pétasse !

Deandra suivit les soldats. Elle les regarda.

- C’est toujours comme ça avec lui ?
- Maître Pergolas a commencé par s’attribuer toutes les femmes célibataires de la ville et au bout d’un moment ça ne lui a plus suffi…
- On a accepté parce que c’est lui qui nous a donné les méthodes d’entrainement…
- Et pis bon, c’est le maire…

Deandra secoua la tête. « Je rêve… »

***

- On veut des explications : Pourquoi la machine à café date d’il y a vingt ans ! grommela Hobbes.
- C’est bien la peine de vous plaindre que les prestataires font pas leur boulot après ! pesta Farouk.
- J’espère au moins que les capsules de café avaient été changées en vingt ans !

Léo regarda ses trois employés, interloqué.

- Ok, dans le désordre : Une machine, même au bout de vingt ans, ça se répare, évidemment pauvre idiote, et enfin…

Sherry regarda Farouk.

- Hein, pauvre idiote !

Farouk regarda Sherry, perturbé.

- …
- … et pour le pourquoi du comment, c’est parce que c’est la machine à café de la maison de mon enfance. Celle de mes parents. Je voulais l’avoir ici.
- Pourquoi pour tout le monde ? Gardez-la juste dans votre bureau ! souffla Hobbes.
- Je voulais partager avec vous tous le chocolat et le café de mon enfance mais visiblement…

Sherry haussa les sourcils.

- C’est vraiment débile comme idée…
- Pour une fois je suis d’accord avec elle, mais qu’est-ce qui vous a pris ?
- Eh bien figurez-vous que je suis un grand sentimentaliste, mais puisque vous n’avez aucune éducation…

Les prestataires firent entrer la machine à café dans le bureau de Léo.

- La nouvelle machine ultra-performante a été installée, monsieur Léo.
- Parfait, merci. Mettez celle-là ici. J’espère que vous êtes contents !
- Ah bah oui clairement ! souffla Sherry.
- C’aurait dû être comme ça dès le début, mais qu’est-ce qui vous a pris ?
- Eh bien il se trouve que c’est moi le patron et que je fais comme je veux !

Farouk, Sherry et Hobbes se regardèrent.

- Non… soupira Farouk en partant.
- Je pense que j’étais meilleure patronne que vous quand je dirigeais ma compagnie de produits de beauté pour Pokémon…
- Vraiment n’importe quoi cette décision… soupira Hobbes en partant.
- Vous n’avez pas de cœur ! grommela Léo.

Sherry fut la dernière à rester. Elle regarda Léo qui grimaça.

- Vous n’avez pas à assister Jasper et Monday ?!
- Mes Pokémon s’en chargent. Mais c’est une habitude récurrente que vous avez de culpabiliser les gens comme ça ?!
- Je vous demande pardon, Sherry ?!
- Bah, clairement vous vouliez imposer votre machine en faisant culpabiliser tout le monde parce que vous vouliez que ce soit la machine à café de chez vos parents, au détriment du confort de tout le monde !

Léo regarda Sherry, médusé.

- Je ne vous permets pas de…
- Je vous dis ça parce que je suis la première à faire ce genre de trucs !

Léo grimaça.

- Donc je m’y connais. Après j’espère que vous ne faites pas ça avec monsieur Billy parce que vous ne l’aurez jamais avec des tactiques aussi grossières !

Léo frémit. Evoli le regarda.

- Bon bah moi je vais tester la nouvelle machine !

Elle quitta le bureau. Evoli regarda son maître.

- Elle t’a bien mouché, là !
- … je… mais… hmph ! Je ne fais pas ça avec Billy !

Evoli regarda Léo qui serra les dents.

- … plus ! Je ne fais plus ça avec Billy.
- Même quand tu l’as supplié de rejoindre ton agence en faisant valoir votre passé ensemble ?
- … hhhhhhhhhhhhhh………

***

Jasper et Monday analysaient les données récoltées par Billy et Deandra.

- C’est… terrible… souffla Monday.
- J’aurais été à leur place, j’aurais fondu en larmes… Ces pauvres Pokémon…
- La situation est grave, non ?
- Les données sont envoyées au Club Olympe, on devrait avoir une autorisation d’agir sous peu. Où en est Arianne ?
- Eh bien…

***

- Mmmmmmmmmm ! Mgrrrrr !!

Arianne galopait dans le désert, suivie par le Grand Apothicaire. Il portait avec lui un des assassins envoyés, ligoté, bâillonné et visiblement blessé par une corne de Brutapode.

- J’apprécie que tu ne te sois pas adoucie avec le temps… marmonna l’homme couvert de guenilles.
- Ah ça non. Il va agoniser pendant une bonne heure au moins. Et le deuxième, je vais pas le rater non plus…

Ils arrivèrent en vue de l’homme à dos de Dodrio. Il se retourna vers eux, stupéfait.

- Hein ?! Des renforts… Non, cette tenue…

Arianne se leva sur Brutapode et balança une Pokéball avec une force prodigieuse.

- Ah !! Non !! Non pas ça j’veux pas mourir nooon !

Avaltout se déploya, la bouche grande ouverte. L’homme grimaça.

- WAAAAAAAAAH !

Avaltout avala l’homme et son Dodrio tous ronds. Il resta sur place, la bouche fermée. Arianne et le Grand Apothicaire s’arrêtèrent.

Avaltout recracha indemne le Dodrio qui s’enfuit. Avaltout garda plus longtemps l’homme qu’il recracha au bout de quinze secondes, recouvert de salive, complètement figé.

- Lui, ça prendra quelques minutes.
- Bien. Reste à nous assurer qu’il n’y en a pas d’autres.
- Maître…

Le Bourrinos du Grand Apothicaire fit un saut sur le côté pour éviter une nuée de dards qui le visaient. Il se retourna avec Arianne.

Le reste de la Guilde Tueuse. Une armée de soldats voilés de rouge.

- Mais oui, c’est ça leur uniforme… souffla Arianne.
- Nous avons manqué de vigilance… admit le Grand Apothicaire.

Les soldats tendirent leurs lances vers Arianne et son maître.

- Par le Bénéfique Éthernatos… grommela le Grand Apothicaire.
- Voilà qui est fâcheux… grommela Arianne.
- APOTHICAIRE !!!

La cheffe de la Guilde Tueuse, une grosse dame voilée et posée sur une litière portée par dix hommes, s’avança vers eux.

- De quel DROIT vous mêlez-vous de nos affaires ?!
- La paix du désert est menacée. Vous n’en faites qu’à votre tête !
- Soignez nos assassins et on en restera là !
- Rompez votre contrat avec Grande-Orre et Targare et on en restera là !! cria Arianne.
- Elle se prend pour qui, l’étrangère ???

Arianne fronça les sourcils. Quand on quitte Rhode, quand bien même on y revient, on est considéré comme « impur », étranger.

- Grand Génie de la Guilde Tueuse, Assassine parmi les Assassines…

Arianne et le Grand Apothicaire se tournèrent vers… Etel. Qui avait rejoint la Guilde Tueuse.

- ETEL ???
- Ce n’est point ma faute, ô grand Apothicaire, laissez-moi vous expliquer.
- J’aimerais bien… admit l’homme.
- Elle m’a payé pour les informations !
- … juste ça ?!!
- Mais enfin Etel !! grommela Arianne.
- J’avais besoin d’argent pour réparer ma tente !
- Mais je t’en aurais donné, de l’argent ! gronda l’Apothicaire.
- Je n’osais point vous demander !

Le Grand Apothicaire poussa un gros soupir.

- Bon. Génie Shéhérazade, il nous faut négocier entre chefs !
- Y’a pas de négociations qui tienne, nous œuvrons à arrêter cette guerre, tout comme vous ! Seulement nous souhaitons avoir quelque chose à y gagner !
- Vous vous y prenez mal, ça va causer plus de tensions qu’autre chose ! souffla Arianne.
- La Paix du Désert n’est pas une vaine expression, c’est un mantra qui soutient Rhode jusque dans ses fondations !
- Tout ça pour garder vos petits business intacts !
- Cela s’appelle un tissu économique, grosse vache !

Arianne regarda le Grand Apothicaire alors que les soldats s’étaient tendus.

- Oui bah désolé, elle m’emmerde cette conne !
- Grand Apothicaire !
- Aaaaaaaaaah loué soit le Grand Apothicaire dont la parole si sage…
- Etel, tu l’as trahi, je te rappelle !
- Et je serais fouettée pour ça !

Arianne inspira.

- Je les tue tous ?
- Franchement ? Je m’en moque, fais ce que tu veux.
- Ne vous énervez pas comme ça…
- Si, désolé, c’est éreintant d’essayer de maintenir la paix quand vous avez cette idiote qui n’en fait qu’à sa tête ! Vous êtes conseillée, vous êtes épaulée, soutenue, et pourtant vous ne faites que des bêtises, mais comment est-ce possible ?

Shéhérazade haussa les épaules.

- Je suis plus maligne que vous !

Le Grand Apothicaire fouilla ses affaires. Les soldats déployèrent leurs Pokémon. Arianne sortit Ectoplasma.

- Que PERSONNE NE BOUGE ! cria la femme noire.
- Sinon, je sévis, hihihihi !

Les soldats reculèrent, voyant Ectoplasma parler.

- … djinn ! DJINN !
- Djinn ! Cette femme est un djinn !

Les soldats croisèrent les doigts vers Arianne qui inspira en sortant Coatox.

- Soumettez-vous à la volonté du Grand Apothicaire. Laissez ces villes à leur sort et il ne vous sera fait aucun mal ! cria Arianne.
- Ma volonté, ma volonté, je vais surtout me contenter de les laisser vivre ! souffla le Grand Apothicaire.
- C’est MOI la CHEFFE et JE DECIDE qu’on va résoudre cette affaire comme on veut !
- Mon nouveau patron est déjà en train de mettre fin à ce conflit. Inutile d’assassiner qui que ce soit.
- Bah voyons ! CHARGEZ !

Arianne sortit Nostenfer qui se tint aux côtés de Coatox.

- Vu d’ici, je peux en empoisonner au moins cent ! grogna Nostenfer entre ses crocs.
- Et moi, je peux en cogner pas mal ! sourit Coatox en gonflant son goitre.

Les soldats reculèrent. Shéhérazade les regarda, outrée.

- Non mais dites ! D’abord les superstitions, maintenant la mutinerie ?!
- Si tu veux bien me laisser la primeur… marmonna le grand Apothicaire.
- En fait j’allais vous demander de le faire, je n’avais que l’autorisation de tuer les assassins, ça va demander de la paperasse de redemander un permis.

Le Grand Apothicaire se plaça face à la Cheffe de la Guilde Tueuse.

- Tu veux m’affronter ? MOI ? Dans un duel de tueurs ?!
- Oui.
- Quel culot.
- Le premier qui meurt a perdu.
- Elle a bon dos, ta Paix du Désert, là, hein ?
- C’est toi, la menace sur la Paix du Désert et personne d’autre.

Etel se plaça en arbitre.

- Ô la grande cheffe de la puissante et prestigieuse Guilde Tueuse qui m’a bien payée pour cette mission d’espionnage, face au maître de ma tribu, le Grand Apothicaire qui m’a accueillie parmi les siens comme si j’étais sa fille ! Qui va remporter ?
- Euh, Etel ?
- Oui, ô Arianne, ma grande sœur ?
- Ferme ta putain de gueule.

Etel se recroquevilla. La Cheffe de la Guilde prit une Pokéball et sortit un Dunaconda. Le serpentaire siffla par ses naseaux tout en restant enroulé. Le Grand Apothicaire inspira.

- Tu vas essayer de me tuer avec quoi, monsieur le guérisseur d’opérette ? Hein ? Parce que de ce que j’en sais, tu n’as que des Pokémon de fillette qui guérissent les gens !

L’homme ne laissait passer que ses yeux à travers les nombreux tissus qui le couvraient.

- Alors ? Sors un peu ton attirail, qu’on voie lequel de nous va tuer l’autre !

Une explosion violente se déclara sous la cheffe. Les porteurs de sa litière s’écartèrent. D’autres explosions arrivèrent. Arianne haussa un sourcil. Les soldats s’étonnèrent.

La règle des duels du désert oblige les participants à respecter un « code d’honneur », à savoir sortir ses Pokémon puis à s’entretuer avec eux. Un des deux dresseurs sort forcément mort du duel.

Prendre un adversaire à revers est considéré comme une offense au code d’honneur.

Donc, lorsqu’un Leuphorie est apparu en lieu et place de la Cheffe de la Guilde Tueuse, un œuf à la main, après lui avoir bien bombardé la gueule, et que son cadavre gisait au sol, carbonisé et bien amoché, les soldats étaient outrés.

« Elle l’a bien cherché. » songea Arianne.
- Je tiens à la Paix du Désert au point de me jouer des questions d’honneur. Si vous voulez continuer à honorer les contrats qui vous lient à ces villes, nous vous tuerons. Si vous voulez comme moi que ce continent de malheur connaisse un tant soit peu la paix, fichez le camp.

Arianne inspira alors que Kravarech flottait au-dessus d’elle.

Les soldats hésitèrent un moment… et puis ils baissèrent leurs lances, à l’étonnement de l’Apothicaire et d’Arianne.

- Contrairement à vous, nous avons un minimum d’honneur.
- Nous servions la Guilde Tueuse, nous mourrons en la servant !
- Vous ne pourrez pas tous nous tuer !
- CHARGEEEEEZ !

Un type partit tout seul vers le Grand Apothicaire. Coatox l’intercepta et l’érafla à la joue avec un dard de sa main.

- AH ! AAAAAAAAAAH ! CA BRÛLE ! CA BRÛLE A L’INTERIEUR ! AAAAAAAAAAH !!! AAAAAAAAAAAAAAAH C’EST HORRIBLE AAAAAAAAAAAAAAH !

Les autres soldats regardèrent leur camarade agoniser dans une douleur horrible, sa joue enflant et devenant toute violette, explosant même dans une gerbe de pus.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! AIDEZ-MOI ! AIDEZ-MOIIIIIIIIIIIIIIII !

***

Monday jeta le casque sur la console, alors que les cris du soldat résonnaient dans la salle de contrôle. Jasper haussa un sourcil. Pikachu, Azumarill, Charmillon et Lucario se retournèrent. Darumacho n’avait rien entendu, monitorant Deandra.

***

L’homme mourut en une dizaine de secondes. Coatox sourit en regardant les soldats.

- Et imaginez si je bouge en même temps !

Moment de flottement après l’agonie. Les soldats prirent la poudre d’escampette. Arianne souffla, soulagée. Le Grand Apothicaire rappela Leuphorie.

- Allons bon. Je peux repartir.
- Je vous suis maître ! s’empressa Etel.
- Non, toi, tu pars.

Etel se prosterna.

- Je comprends ! Ah, j’ai été traitresse !! J’ai été vile, mais comprenez-moi, je suis une femme, j’ai l’âme vagabonde, telle un Tutétékri !

Le Grand Apothicaire et Arianne se regardèrent, affligés. Arianne poursuivit après le maître.

- Tu vas espionner les membres de la Guilde Tueuse et tu vois ce qu’ils deviennent.
- Et tu me rapportes tout ensuite, histoire de faire pénitence… souffla l’Apothicaire.
- Bien, ô mon maître et ma grande sœur, je m’attèle immédiatement à cette sainte corvée ! Louée soit la Paix du Désert !

Etel partit sur son Tiboudet. Arianne regarda son maître.

- Ça fait combien de fois qu’elle fait ce coup-là ?!
- Oh, j’ai arrêté de compter… répondit-il.

***

Billy avait visité tout le laboratoire. Il avait vu des tas de cuves, il avait visionné des tas de créatures dans du formol, des tentatives de fusion plus ou moins artificielles de Pokémon, des Pokémon dans des couveuses qu’on exposait à diverses drogues ou produits de synthèse, le tout en ayant l’air intéressé.

- … enfin, malgré toutes ces belles réussites, mon chef d’œuvre reste quand même le Smogogo géant de la cuve centrale.
- Oui, je… je me doute.
- Je vous sens fourbu, cher collègue.
- Ouais, j’ai fait du chemin, et pis la façon dont les soldats m’ont accueilli m’a un peu stressé…
- Vous pouvez vous reposer un moment dans la salle du fond.
- Merci…

Billy se rendit dans la salle du fond en question. Il y vit une fenêtre. « Cool. »

Mais également une scientifique qui fumait.

- Hey.
- Hey… bonjour ?
- Salut. T’es nouveau ?
- Oui, je… j’ai été envoyé par le professeur Syrus pour épauler Ginseng.
- Ah ouais ? Etonnant, je croyais que Syrus désapprouvait ce conflit.
- Justement, il veut que ça s’arrête… sourit Billy.
- Il désapprouvait tellement qu’il nous a coupés les fonds.

La scientifique regarda Billy fixement et silencieusement. Elle sortit un couteau. Billy eut le bon réflexe et sortit Darkrai.

- TROU NOIR ! cria Billy.

Darkrai endormit la scientifique. Billy rappela le Pokémon légendaire et s’échappa par la fenêtre qui, par chance, donnait sur un toit.

- Bordel… Jasper, je me casse !
« Parfait, Deandra aussi est en train de partir. »
- Dis-moi qu’elle en a chié elle aussi !
« Elle s’est mieux infiltrée que vous, mais elle a eu son lot de misères, je vous rassure. »
- Cool.

Billy chevaucha Drackhaus et se dirigea vers la sortie de la ville par les toits.

- Bordel, bordel, bordel… Vous avez vu les images ?
« On a tout vu et tout transmis, on attend le retour. »
- C’est moche, Jasper, c’est très moche, rien à voir avec les missions précédentes…

Billy réussit à sortir sans être vu et à rejoindre le point de rendez-vous le premier. S’entourant de Piafabec, Clamiral, Drackhaus et Strassie, il attendit Deandra.

Elle arriva quelques minutes plus tard, volant avec Motisma Ventilateur accroché à sa taille.

- Merci Motisma.
- De rien maîtresse, à votre service…

Deandra rappela son Pokémon. Billy la regarda. Deandra lui rendit son regard. Silence.

- Rude journée, hein ? souffla enfin Billy.

Deandra inspira.

- Pokémon torturés pour devenir enragés.
- Création de Smogo bubonique en guise de pseudo-arme atomique.

Deandra secoua la tête, atterrée. Billy souffla et baissa la tête. Deandra se mit alors à hurler de rage. Billy ne put que comprendre.

- MAIS SERIEUSEMENT !
- Je sais, je sais.
- MAIS Y’EN A PAS UN POUR RATTRAPER L’AUTRE !
- …
- J’AI ENVIE DE BUTER TOUT LE MONDE !

Billy agita la tête.

« Billy, Deandra, ici Jasper. »

Billy et Deandra se tinrent l’oreillette.

- Oui, Jasper ?
« Je vous mets en liaison avec Glenn Ford du Club Olympe, affilié au Gouvernement Mondial. »

[Generation Kids Billy et Deandra, ici Glenn Ford qui vous parle. Les faits que vous avez rapportés sont accablants. Ce qui se passe est trop grave pour être ignoré. Nous pourrions avoir recours aux sanctions officielles…]

- DE LA MERDE !

Billy grimaça.

- Hey, c’est moi qui pète un plomb normalement !
- FAUT TOUT RASER !!

[… je… ahem, vous permettez que je finisse ?]

- Allez-y, excusez ma collègue, on en a vu de dures, là…

[Certes. Je préconise personnellement de vous laisser carte blanche sous trois conditions : L’appel à une équipe médicale pour soigner les Pokémon touchés par les crimes contre l’espèce…]

Billy sortit Porygon2.

- On vous fait ça tout de suite.

[L’impossibilité de tuer qui que ce soit. S’il doit y avoir des pertes, qu’elles soient conséquentes à l’arrivée de l’équipe médicale. Enfin, vous devez arrêter les principaux fautifs.]

- Le professeur Ginseng…
- … et ce fils de Tadmorv de Pergolas.

[Entre autres. Vous avez le champ libre sous réserve du respect de ces trois conditions. Terminé.]

Deandra acquiesça.

- Je m’en charge, j’ai juste besoin que tu endormes tout le monde.
- Ça marche.
- Je vais devoir tout donner, ça va pas être beau à voir.
- Pire que tout ce qu’on a vu aujourd’hui ?

Deandra inspira. Billy sortit Darkrai.

- Trou Noir sur tous les êtres vivants dans les deux villes à l’est et à l’ouest. Tu t’en sens capable ?
- Sous-estimerais-tu le puissant Darkrai ?
- Je demande, c’est tout.

Darkrai leva un bras vers le ciel. Il y lança un éclair noir. Le ciel se fissura de blanc. Les deux villages furent bombardés par des rayons d’énergie sombre.

- N’absorbe pas leur énergie vitale !
- Tss.

Darkrai ferma les yeux. Il soupira.

- Tout le monde est endormi.
- Ok. À toi de jouer.

Deandra inspira et sortit Gardevoir, Queulorior et Démétéros. Elle fit émerger de son col un collier où était serti une Méga-Gemme. Gardevoir Méga-Evolua.

- Maîtresse, je vous sens très en colère…

Deandra œuvrait en effet en pleine fureur.

- Tout va bien, Gardevoir… Queulorior, Morphing !

Le Pokémon se transforma également en Méga-Gardevoir. Démétéros applaudit.

- J’adore quand elle est bitch comme ça, j’adore, ça va saigner !
- Gardevoir, Queulorior, je veux que vous sortiez tous les êtres vivants des deux villes et que vous les sépariez entre humains et Pokémon.

Méga-Gardevoir et Queulorior acquiescèrent et s’exécutèrent. Au-dessus des villages on vit voler une flopée d’êtres, humains comme Pokémon, endormis et lévitant. Les deux Méga-Gardevoir s’étaient tenus les mains et séparaient à présent, scrupuleusement les humains et les Pokémon, les Pokémon étant placés à l’opposée des humains de chaque côté de leurs villes respectives.

- C’est quoi ce qu’on voit au loin ? s’étonna Piafabec.
- Les secours, je crois… marmonna Billy.
- Parfait… grommela Deandra. Démétéros, tu m’emballes ces deux villes de merde et tu me les réduis en poussière.

Billy regarda Deandra, stupéfait.

- Euh, tu es sûre ?
- Dépêche-TOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

Deandra s’était énervée d’un coup et avait hurlé sur Démétéros. Le Pokémon étendit les bras et s’exécuta. Les deux villes de Targare et Grande-Orre furent soulevés hors de la terre, à priori intactes. Démétéros les replia sur elles-mêmes, comme un linge qu’il plierait.

- Woooow… s’étonna Billy.

Deandra continuait de hurler. Démétéros ne semblait pas gêné par le cri de sa maîtresse, plutôt galvanisé, en état de transe. De même que Méga-Gardevoir et Queulorior. Deandra se tourna vers eux.

- PROTEGEZ LES POKEMON DES HUMAINS AVEC UN MUR INVISIBLE !

Les deux Méga-Gardevoir s’exécutèrent en hochant la tête. Deandra recommença à hurler de rage. Démétéros macéra les deux villes de sorte à ce qu’elles ne soient plus qu’un tas de charpie.

- EN POUSSIERE ! REDUIS-LES EN POUSSIERE !!!

Démétéros compressa les bâtiments, le sol, les rues etc. pour qu’il ne reste plus qu’une certaine quantité de poudre grisâtre. Deandra se calma.

- Pfou.
- … c’était quoi, ça ?!!
- Tu vois quand je te frappe après que tu aies dit des conneries ?
- Ouuuuais ?
- C’est des moments où toute cette rage que j’ai en moi s’échappe un peu. Donc… arrête de me faire chier.
- Nan, jamais. C’est beaucoup trop drôle. Euh, Méga-Gardevoir ?
- Oui ?
- Pardon hein, je sais que je suis pas ton maître...
- La colère de ma maîtresse me rend hypersensible aux ordres autour, dites-moi ce que vous souhaitez ?
- Bah, euh, ramène Pergolas et le professeur Ginseng ici. Histoire qu'on les arrête.

La mariée en blanc agita ses bras et les leva puis les réunit en prière pour ramener un scientifique et un pseudo-roi endormis. Billy se leva, mais Démétéros les ensevelit jusqu’au cou dans des sarcophages de sable.

- T’inquiète, j’ai la situation en main...

Billy regarda sa collègue et acquiesça. Les équipes médicales arrivèrent pour s’occuper des Pokémon. Deandra les observa, les bras croisés, tendue mais silencieuse, fumante presque de toute cette rage qu'elle avait sorti d'elle.

- En tant que Generation Kid, les Pokémon sauvages connaissent ta force. Certains veulent te défier et d’autres veulent t’attaquer. Et certains veulent se joindre à toi.

Deandra et Cynthia marchaient dans la forêt.

- Comment je saurais ?
- Tu le sauras. Ça fait partie de tes pouvoirs de Generation Kid.
- Comment vous connaissez autant de choses sur ça ?
- Ma grand-mère a connu un Generation Kid. Elle a consigné tout ce qu’elle a vu et lu sur lui. Je suis tombé sur ses carnets, ça m’a fascinée. Alors quand je t’ai vue ça m’a sauté aux yeux.

Deandra acquiesça. Un Pokémon se présenta à elles. Un Pérégrain. Cynthia s’étonna.

- Un problème ?
- Ce n’est pas un Pokémon de la région… Et il est arrivé de façon un peu frontale hors de ces buissons…

Deandra approcha du Pokémon qui la regarda. Il semblait avoir un air de défi.

- Tu devrais l’affronter, Deandra.
- Hein ?
- Je pense qu’il veut se battre.
- Euh… je risque pas de…
- Ne te mets pas en colère, garde ton calme, contrôle ta puissance. Tu peux l’affronter d’égal à égal. C’est aussi à lui de montrer ce qu’il sait faire pour gagner.

Deandra hocha la tête. Elle sortit Nœunœuf. Le Pokémon Œuf et le Pokémon Exhalécaille joutèrent un moment, Charge contre Pilonnage. Nœunœuf bondissait dans la forêt. La technique de Deandra était encore peu rudimentaire, mais Pérégrain esquiva étrangement bien l’attaque et se permit même quelques lancers de fils de Sécrétion.

Quand Pérégrain fut trop épuisé, Deandra cessa ses attaques. Cynthia plissa les yeux.

- C’est le moment ! Capture-le !

Deandra acquiesça et envoya la Pokéball pour attraper Pérégrain. Une fois la capture effectuée, la jeune fille récupéra la Pokéball et sortit le Pokémon.

Le prenant entre ses mains, elle comprit tout : ce Pérégrain était un Pokémon avec une forte détermination, celle d’être le Pokémon Insecte le plus puissant de tous, et ce sans évoluer. Ses précédents dresseurs voulaient le forcer à évoluer. Il avait été pourchassé par des collectionneurs de Prismillon en tant que Lépidonille, ce qui lui avait donné un fort caractère qui s’était précisé dans l’évolution en Pérégrain. Les humains l’avaient pris en chasse et son refus d’évoluer avait causé moult abandons ; de cela, il avait tiré une immense fierté. En choisissant de s’allier à Deandra, son rêve prenait enfin une forme concrète : Il serait un des Pokémon Insecte les plus puissants du monde.

- D’accord, Pérégrain.

Deandra posa Pérégrain au sol. Le Pokémon regarda sa maîtresse. Cynthia s’étonna.

- Il t’a dit quelque chose ?
- Oui, dans ma tête.
- … ah. Parce que là, il ne parle pas…
- Non, je crois pas qu’il parle.

Pérégrain hocha la tête. Deandra sourit.

- On va faire des étincelles, toi et moi !


***

- La mission est un succès total.

Billy et Arianne hochèrent la tête.

- Arianne, on a évité la catastrophe, même si j’ai cru comprendre que la situation à Rhode…
- Va devenir un peu plus électrique qu’avant mais et d’une, ça ne me regarde plus, et de deux, ce n’est pas plus mal, ça fera de l’action.

Léo acquiesça. Billy grommela.

- J’suis sûr que c’était trop intéressant ton truc !
- Tu aurais été déçu… marmonna Arianne.
- Quant à Billy et Deandra…
- Bah euh… c’est principalement Deandra qui a tout fait, moi à part me chier dessus… Elle se repose, là, elle a vraiment tout donné…

Léo hocha la tête.

- En tout cas vous avez apaisé une région toute entière et sauvé des centaines de Pokémon. Le Comité Olympe est très fier de nous, l’affaire fait les gros titres des médias, ça va grandement aider nos opérations futures.

Billy inspira.

- C’est Deandra qui a tout fait. Et Arianne, du coup.
- J’ai pas fait grand-chose, mais j’ai vu effectivement ce que Deandra avait fait, c’était classe.
- Oh, et on a été très bien monitorés aussi, sans Jasper je serais probablement mort.
- D’accord, d’accord, j’ai compris, tout le monde a été génial sauf toi…
- Bah comparé à Deandra…
- Enfin bref, c’est une grandiose publicité pour notre agence, nous avons d’ores et déjà reçu des dizaines d’offres venues de partout dans le monde, c’est un succès total !

Billy hocha la tête.

- Tu iras voir Deandra quand même ?
- Oui, oui, bien sûr. Tu me prends pour qui ?
- Le psychopathe qui a voulu ramener la vieille machine à café de la route 25 jusqu’ici.

Léo grimaça.

- Occupe-toi de tes missions, d’accord ?
- Ah moi j’ai rien dit… J’pensais que t’avais juste pris une vieille machine au rabais, pas cette machine-là…
- Oui bah je fais ce que je veux, ok ?
- Là encore, j’ai rien dit.
- Hmph. Vous pouvez disposer.

Arianne et Billy se levèrent. Léo grommela.

- C’est moi le patron, je fais ce que je veux quand même !

Evoli haussa les épaules.

- Un Whisky-coca avec du citron, t’en as, de drôles d’idées…
- D… Désolé…

Deandra avait ramené Léo chez lui et l’avait posé sur son canapé. Elle avait déambulé un peu chez lui et vu, effectivement, les traces d’une ancienne vie à deux. Elle s’arrêta devant la machine à café.

- Une machine à café chez toi ? T’es un gros bourge !
- MmmmBillyyyyy…
- Mais arrête avec ton Billy ! Rhalala les homos, pires que les nanas quand ils rompent… moi, Hobbes, j’en avais rien à foutre !

Elle se prit un café et prépara un chocolat pour Léo. Elle lui posa sur la table basse devant le canapé où le jeune homme de dix-huit ans se tordait de tristesse saoule.

- Allez, bois un peu de chocolat, ça va te faire du bien.
- Nnnon…
- Mais si, ça va effacer ta gueule de bois !
- Mmmempavrai…
- Je le sais grâce à mes pouvoirs de Generation Kid !

Léo plissa les yeux.

- N’portekoi…
- Mais si.
- Billy m’a jamais parlé de ça…
- T’as jamais remarqué que Billy était con ? Allez, bois !

Léo agita la tête et s’assit. Il saisit le gobelet de chocolat chaud. Deandra leva son café.

- Allez, aux mecs qui sont tous nuls !

Léo leva son verre et but son chocolat. Deandra but avec lui.


Léo arriva dans l’appartement de Deandra dont il avait les clés. Il alla jusqu’à la chambre. Deandra était prostrée dans son lit à ruminer la colère de la mission.

- Les Pokémon… les enfants… et cet enfoiré… j’aurais dû le tuer, tiens !

Léo posa un café sur la table de nuit et s’assit à côté du lit de Deandra, un chocolat chaud à la main. Il attendit que Deandra se calme.



Générique de fin : Edwin Starr – War

« WAR,
HUH,
Yeah
What is it good for ?
Aaabsolutely nothing ! »