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Eclat de Glace de Princess Leaf



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Informations

» Auteur : Princess Leaf - Voir le profil
» Créé le 24/07/2020 à 20:49
» Dernière mise à jour le 24/07/2020 à 20:49

» Mots-clés :   Absence d'humains   Aventure   Drame   Humour   Médiéval

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Chapitre 13 - Les Mystères de Grivon
Les Iris Embrasés progressaient tant bien que mal le long du sentier dans les Marécages Fleuris. Ils avaient la mine sombre, leur entrain s’étant évaporé à la suite de leur rencontre avec les fugitifs qu’ils poursuivaient.
Pendant plus d’une heure, ils avaient été dans l’incapacité d’exécuter le moindre mouvement, en raison de la pétrification. C’était une sensation très désagréable, car ils pouvaient toujours voir et entendre, mais sentaient leur corps comme figé dans un bloc de pierre. Finalement, au bout d’une longue attente, teintée d’angoisse par la peur de l’arrivée de quelconque individu hostile ou d’un évènement dramatique, les explorateurs purent enfin se mouvoir de nouveau, libérés du sortilège.

Leurs émotions avaient été canalisées pendant ce temps, et s’ils étaient soulagés de s’en être sortis, ils étaient en revanche troublés de diverses manières.
Aizen était en colère, et avait soif de vengeance. Il souhaitait poursuivre la Feunard et le Magirêve jusqu’au bout du monde, s’il le fallait. Sa rage s’était accentuée lorsqu’il avait constaté que les deux pokémon avaient pris soin de leur compliquer la tâche en ajoutant des obstacles sur le trajet. « Ils ne perdent rien pour attendre » ne cessait-il de répéter.
Erza, quant à elle, était paniquée. Elle redoutait qu’ils échouent, et n’avait aucune idée de la manière dont ils devraient annoncer ça au Seigneur Van. Elle s’en voulait terriblement de ne pas avoir été plus réactive et n’arrêtait pas de se lamenter sur leur défaite.
Fynn, quant à lui, prenait les évènements plus calmement. Il avait conscience que les réactions disproportionnées de ses camarades étaient dues à leur manque d’expérience, et cherchait à les tempérer, en insistant sur le fait que se mettre dans de tels états n’arrangeraient rien.

Le Pyroli était en revanche perturbé par l’attitude de la Princesse et de son acolyte. Il aurait aimé dialoguer avec eux avant d’engager le combat, mais n’en avait pas eu le temps ; ses deux compagnons s’étaient montrés trop hostiles pour qu’il puisse employer une approche plus diplomatique.
La Feunard niait totalement les accusations à son égard, qu’il s’agisse du complot, ou de sa responsabilité dans la mort du capitaine Guldan. Fynn avait connu ce dernier, et ne l’avait jamais vraiment apprécié, en raison de son agressivité et de son goût pour le choix de la confrontation dès qu’il en avait l’occasion. Il était tout à fait possible que le Minotaupe ait lui-même provoqué l’affrontement. Tout comme il était possible que, finalement, la Princesse Arya soit réellement innocente.
Après tout, jusqu’à présent, la seule preuve de cette histoire de complot n’était autre que la parole du Seigneur Van, en lequel Fynn doutait de plus en plus en raison de ses agissements envers la guilde des Roches Ardentes. Les paroles du Magirêve lui revenaient sans cesse.
« Depuis quand des explorateurs se montrent-ils aussi hostiles envers une innocente, sur de simples dires ? »
Fynn pensait avoir en partie la réponse à cette question.
« Depuis que le Seigneur Van se mêle de ce qui se passe à la Guilde. Quand cette dernière était encore indépendante, et que Nyx avait un réel pouvoir de décision, les choses ne se passaient pas ainsi. »
Il fut un temps où les explorateurs auraient été chargés d’enquêter sur les éventuels agissements de la Princesse Arya. Ils ne se seraient lancés à sa poursuite qu’avec la certitude qu’elle était coupable d’une sombre manigance. Ils n’auraient pas cru aveuglément n’importe qui, pas même un Seigneur d’Andor. Pas même son Roi.
Le Pyroli ne savait pas à qui confier ses doutes. Ses équipiers ne seraient probablement pas réceptifs : les motivations de ses compagnons étaient la vengeance, dans le cas d’Aizen, et la fierté, dans le cas d’Erza. Il était très compliqué de s’y confronter sans générer une dispute ou des tensions. Il aurait aimé en parler à Nyx, mais cette dernière était dans une position bien trop délicate pour aborder un tel sujet, et il ne souhaitait pas la mettre en danger.
Pour l’heure, il valait mieux simplement poursuivre la mission. S’ils parvenaient à rattraper la Princesse, il pourrait peut-être cette fois s’y prendre pour dialoguer avec elle et chercher à en savoir plus.

« On y arrivera jamais ! gémit Erza. Ce sentier est insupportable.
- Oh que si, on y arrivera, répondit Aizen en écartant rageusement une grosse pierre sur leur chemin. Il n’y a pas d’autres accès que celui-ci, nous sommes donc forcément sur la bonne piste. Et puis leurs traces restent visibles à intervalles régulières. »
En effet, heureusement pour eux, il n’y avait qu’une seule voie praticable dans cette partie des Marécages Fleuris. Le problème était qu’ils avaient probablement beaucoup de retard, en plus du fait qu’ils commençaient à être épuisés. Le soleil déclinant annonçait la fin de l’après-midi, et ils avaient déjà eu une journée très chargée, entre le sauvetage de la Matoufeu, le combat contre Ladon, et la poursuite dans les marais.
« Et elle n’est toujours pas terminée » pensa Fynn.
Ils parvinrent finalement jusqu’à un mur d’épaisses broussailles, en se rapprochant de la montagne. Juste après les avoir franchis, ils entendirent une voix résonner au-dessus de leur tête :
« Halte ! Qui-va-là ? »
C’était une Dardargnan, qui les menaçait de ses immenses dards, pointés dans leur direction. Face à eux, plongé dans la pénombre sous les arbres, se trouvait un village dans un état déplorable.
« Grivon ? » Murmura Fynn après avoir lu le nom de la bourgade sur une pancarte à l’entrée.
Il ignorait qu’un tel lieu se trouvait dans les marécages… Et visiblement, ils ne semblaient pas être les bienvenus. De nombreux pokémon sortirent des ombres et les toisaient avec hostilité.
Aizen s’adressa à la pokémon insecte :
« Comment osez-vous nous menacer de la sorte ? Nous sommes l’équipe des Iris Embrasés, de la Guilde des Roches Ardentes, du Royaume d’Andor ! »
La réponse des habitants ne se fit pas attendre. De nombreuses injures jaillirent de la foule, et des pokémon rugirent en s’avançant.
« Ce n’était visiblement pas la bonne réponse » songea le Pyroli.
La Dardargnan se rapprocha un peu plus.
« Et vous, comment osez-vous poser vos sales pattes à l’orée de notre village ? Vous ne ferez pas un pas de plus ici !
- Ah oui ? la provoqua Erza. C’est ce qu’on va voir ! »

Aizen commença à lever son arme. La situation était en train de dégénérer, et cela n’allait certainement pas être en leur faveur.
« Arrêtez ! s’écria Fynn. Aizen, Erza, ne bougez plus !
- Tu as perdu la tête ? fit l’Ossatueur en le regardant de travers. Nous n’allons quand même pas nous soumettre à ces…
- Tais-toi, ce n’est pas le moment de jouer les durs ! Nous allons nous faire réduire en charpie si nous nous battons ici.
- Sage décision, explorateur ! » tonna une voix grave.
Un Gouroutan s’extirpa de la foule et s’avança vers eux, en les pointant du doigt :
« Le Peuple de l’Ombre n’est pas accepté sur ces terres. Partez d’ici, ou nous vous chasserons par la force. »
L’Absol ouvrit la gueule pour répondre mais Fynn la bouscula, et s’inclina devant le pokémon psy :
« Pardonnez mes camarades… Euh… »
Il ne savait pas comment s’adresser à son interlocuteur.
« Appelez-moi Kirambu.
- Pardonnez mes camarades, Kirambu. Nous avons eu un voyage éprouvant et avons quelque peu les nerfs à vif. Nous ne savions pas que votre village se trouvait ici, et sommes arrivés ici par inadvertance. Nous sommes à la recherche d’une Feunard et d’un Magirêve… Les auriez-vous vus passer par ici ? »
Le Gouroutan le fixa, une lueur hostile dans le regard.
« Je crois vous avoir demandé de partir sur le champ. Non, nous n’avons pas vu de tels individus. A présent, déguerpissez, c’est mon ultime sommation. Retournez sur vos maudites terres, et laissez-nous en paix. »
Fynn soupira, puis fit un signe à ses équipiers et tourna les talons.
« Venez.
- Mais, Fynn… hésita Erza
- Vite. »
Ils rebroussèrent chemin, sous une nuée de murmures malveillants et de regards accusateurs.

Lorsqu’ils se furent éloignés à une bonne centaine de mètres, Aizen se tourna vers le Pyroli, et le plaqua contre un arbre.
« Qu’est-ce qui t’a pris ? On aurait pu se débarrassez d’eux ! C’est évident qu’ils mentent ! Arya a trouvé refuge chez eux et leur a demandé de nous barrer la route ! »
Fynn le repoussa et le toisa durement :
« Calme-toi. La colère te ferait-elle perdre la raison ? Ils étaient bien trop nombreux, et j’ai reconnu des hors-la-loi endurcis parmi eux, auxquels j’ai déjà eu à faire. Nous serions morts si nous avions choisi de nous battre. »
L’Ossatueur hésita, puis finit par baisser les yeux.
« Tu as raison. Je suis désolé. Je n’aurais pas dû m’emporter.
- Je m’excuse aussi, ajouta Erza. Je ne me suis pas rendue compte du danger, là-bas. C’est juste que… Si nous ne nous rendons pas dans ce village, notre mission sera un échec. Je suis d’accord avec Aizen, la Princesse Arya s’est probablement cachée là-bas.
- Nous n’en sommes pas totalement sûrs, répondit Fynn. Peut-être a-t-elle traversé ce village discrètement grâce à un artifice de son acolyte ? Ce Magirêve a l’air d’être un expert de ce genre de ruses. Quoi qu’il en soit, nous ne devons pas retourner là-bas maintenant, surtout qu’ils sont sur leur garde, à présent. »
L’Absol se mit à faire les cents pas, affolée.
« Mais alors, que faire ? Nous ne pouvons pas abandonner maintenant ! Si nous revenons à la guilde sans avoir capturé la Princesse, le Seigneur Van va nous tuer !
- Et il ne semble pas y avoir de moyen de contourner Grivon, ajouta Aizen. Je ne vois pas d’issue. »
Fynn réfléchit. Il ne restait pas beaucoup de possibilités. Il finit par déclarer :
« Rentrons à Andor, et faisons notre compte-rendu à Nyx et au Seigneur Van. Ils décideront de la suite des opérations. »
Erza allait protester, mais le Pyroli s’expliqua :
« Nous sommes bientôt à cours de provisions. Nous ne pouvons pas rester dans ces marais cette nuit, nul ne sait quels dangers nous guettent, surtout maintenant que nous connaissons l’existence de Grivon. Nous avons au moins libéré le passage dans le Tunnel de Ladon, et obtenu de précieuses informations sur l’emplacement de la Princesse Arya. Notre mission n’est pas totalement un échec. »
L’Absol ne semblait pas rassurée, mais finit par acquiescer à contrecoeur.
« Très bien, admit Aizen à son tour. Mettons-nous en route, et tâchons d’atteindre la cité avant la nuit. »
L’air maussade, les Iris Embrasés prirent le chemin du retour.

Fynn n’avait pas tout dit à ses compagnons. D’autres motivations le poussaient à présent à regagner Andor. Quel était ce village dans les Marécages Fleuris ? Pourquoi n’en avait-il jamais entendu parler ? Pourquoi ses habitants détestaient-ils le Royaume de l’Ombre en particulier ?

De nouvelles questions s’ajoutaient aux précédentes, et il comptait bien y apporter des réponses.