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Projet Triple 3 de Ramius



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Informations

» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 16/05/2020 à 07:04
» Dernière mise à jour le 19/09/2020 à 16:48

» Mots-clés :   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de Pokémon inventés   Terreur

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Chapitre 9 : Veillée d’armes
Il y eut deux absents dans la salle 216. Mais, comme David en fit passer le mot aux trois Sbires et deux scientifiques qui s’inquiétaient pour Claire et Ike, Auguste leur avait donné une dispense spéciale, parce que la cuisine ne se fera pas toute seule .

Comme le Champion l’avait expliqué à son bras droit en descendant vers le second sous-sol, l’idée tordue qu’il avait eue en terminant l’opération de la chimère était de ne pas sanctionner les nouveaux-venus pour leur comportement de parfaits abrutis. Il allait seulement leur faire un peu peur ; puis faire servir l’apéro (au passage, ils sortirent d’un entrepôt quelques packs de bières et des décapsuleurs ; non sans que David appréhende), et attendre. Au bout d’un moment, les goujats se lasseraient bien d’être sur leurs gardes ; Auguste comptait alors sur le personnel de la base pour les intégrer.

Nouer des liens d’amitié, parler de soi, de la base, de la chimère, du mort ; écouter, et, si difficile que ce soit, proposer la paix aux arrivants. David trouvait cette vision naïve. Tendre l’autre joue, c’était bon pour les idéalistes ; pas pour les Rocket. Les codes implicites de la Team contenaient la loi du plus fort ; David s’inquiétait donc à raison. Ça ne marcherait pas ; il y aurait un accident ; le Sbire fanfaron qui avait tout provoqué aggraverait la situation.

Pourtant, tout se déroula exactement comme le Champion l’avait prévu. Il n’y eut rien à signaler de toute la soirée.

Au début, bien sûr, ce résultat semblait improbable. Aussi hautement improbable que de voir remuer l’Œuf de la chimère, quand on croyait encore qu’il abritait un blob. Auguste prit la précaution de relâcher ses Pokémon (il ne plaisantait pas sur ce point) à divers endroits de la base, et lui et David arrivèrent donc bons derniers à la salle 216.

Ils y trouvèrent toute une assemblée, presque uniforme. Vingt-trois uniformes noirs et deux blouses blanches, vingt-cinq visages tous plus graves les uns que les autres. Le septième Champion de la Ligue de Kanto, et officieusement Admin de la Team Rocket, avait sa petite réputation de vieux bonhomme excentrique et imprévisible ; et la façon dont il avait rembarré le fanfaron tout en amputant sa Créature devait avoir fait le tour de la base deux ou trois fois, avec diverses déformations. Cet homme était-il en train de devenir fou ? Un arachnophobe serrant un monstre dans ses bras et s’assurant qu’il ait les huit pattes réglementaires…

La surprise provoquée par l’entrée des deux scientifiques, les bras chargés de packs de bière, fut donc de taille.

Mes chers amis ! lança Auguste avec entrain en allant poser sa cargaison sur une des trois longues tables parallèles. Je suis on-ne-peut plus heureux de vous accueillir parmi nous, dans la Base Rocket du Monastère sur la Montagne au Torterra !

Des regards interloqués parcoururent la salle. Le vieillard avait certainement une idée tordue derrière la tête. Allait-il, au beau milieu du repas, imiter les guerriers d’antan ? Sortir une tête coupée, roulée dans le camphre et le miel ; et la poser sur la table en disant, voici ! Celui-ci est un marchand qui fit injure à mon hospitalité ! Alors mangez, buvez et riez, car nul ne peut rester silencieux sous mon toit sans m’offenser !

Quelques regards franchement inquiets, aussi. Où étaient Claire et Ike ? Les verrait-on arriver, horriblement brûlés, sur le dos embrasé d’un Pokémon Feu ? David travaillait à apaiser ces craintes, et à expliquer le plan d’Auguste ; mais il n’avait pas eu le temps de parcourir la salle.

Tout cela prit place dans un bref instant de silence, puis Auguste reprit la parole.

La semaine passée, et pour les renforts envoyés par notre Boss, la journée écoulée, ont été éprouvantes pour tout le monde. Aussi, détendez-vous ! Buvez, riez, et tout à l’heure, mangez de tout votre saoul ! Ce soir, c’est moi qui régale !

Au début, l’ambiance fut de plomb. Auguste attrapa la doyenne des aides de labos et commença à parler de la pluie et du beau temps ( Au fait, j’y repensais tout à l’heure, tu n’avais pas un petit-enfant qui devait arriver en Novembre ? ), puis alla s’asseoir le plus tranquillement du monde en tête de la table centrale. Quelques malins se dépêchèrent de s’asseoir, craignant de fâcher le Champion en restant debout ; et un instant de confusion plus tard, tout le monde était assis à côté de n’importe qui.

Pendant un moment, le silence ne fut troublé que par les radotages des deux ancêtres. Puis, à une autre table, David se lança dans un commentaire du dernier Tournoi de la Ligue ; un sujet qui ne pouvait qu’intéresser les Sbires de classe trois.

Comme Auguste avait fini par s’en rendre compte, la punition choisie par Giovanni consistait à lui envoyer vingt Sbires d’élite. Des combattants doués, efficaces à défaut d’être de véritables prodiges. Ces classe trois, la Team en avait eu besoin quand il lui fallait lutter contre une dizaine d’autres mafias sur le sol de Kanto. C’étaient eux, alors, qui avaient permis au petit Poucet de Giovanni de s’imposer dans la cour des grands, et finalement de se l’approprier.

Mais depuis que la Team Rocket régnait seule sur l’underworld de Kanto, ces Sbires étaient presque inutiles. Ils servaient encore de temps en temps, mais pour des besognes mineures ; comme les six Sbires qui avaient gardé cette base tout l’automne, quand deux suffisaient à l’entretenir.

Les renforts de Giovanni étaient en manque d’action : autrefois, ils avaient conduit des raids contre des mafias adverses, ils avaient protégé la Team, ils avaient vadrouillé dans toute la Région ; maintenant, ils ne servaient guère que de sécurités . La discipline s’émoussait ; la volonté d’agir provoquait des accidents.

Le Boss pouvait donc sans difficulté se permettre d’en envoyer tout un contingent à Auguste. Et ce dernier le savait, sa mission était de les recadrer, de les réintégrer dans la Team ; mais pas de les humilier ou de les dresser. D’où le repas, et d’où sa certitude que tout se passerait bien. Ils ne voulaient pas l’admettre, mais ces vingt nouveaux-venus enviaient ceux qui avaient du boulot, qui vivaient quelque chose, et ils regrettaient leur comportement de l’après-midi.

Pourtant, au début, la crainte d’un coup tordu fomenté par le Champion les garda silencieux. Seules deux personnes parlaient ; l’une de petits-enfants, l’autre de la Ligue. Puis, quand l’atmosphère se fit trop pesante, un des classe trois ajouta une remarque à ce que disait David. Ce dernier lui renvoya un sourire sincère : quelques secondes de plus, et l’ambiance lui aurait fait péter un plomb.

Le Sbire ne comprit pas tout à fait l’expression de David. Pour lui, le scientifique se satisfaisait qu’on ne l’ignore pas, il remerciait le Sbire de participer sans chercher à prolonger la querelle de l’après-midi. Sur cette incompréhension se construisit bientôt une bulle de dialogue englobant toute la table.

Au centre, Auguste obtint le même succès en laissant dériver sa propre conversation sur un recueil incroyablement compromettant d’anecdotes sur les Admins de la Team — et pour les Rocket, se moquer gentiment des supérieurs hiérarchiques était presque aussi courant que de se moquer méchamment de la Ligue. Si passionnants les combats Pokémon soient-ils. Il ne fallait pas mélanger les Pokémon et la politique, voyons.

Et sur la troisième table, le Sbire qui avait gardé la porte parvint à dépasser l’hostilité de celui qui l’avait enfoncée avec un sujet de conversation des plus inattendus. Le fanfaron eut beau tout faire pour rester gênant et lourdingue, le reste de la tablée ne résista pas longtemps à l’attrait d’une conversation sur Mario Kart, et les jeux vidéo (voire informatiques) en général. Il était desservi par l’absence sur cette table de la demi-douzaine de Sbires qui avaient tenté de débrancher la console de salon de la base, et se retrouvait le dernier bastion de silence sur sa table.

David, d’ailleurs, nota que le garde avait été assez malin pour s’en rendre compte — il faisait partie des deux Sbires qui étaient partants pour disputer une partie avec le scientifique quand les six autres étaient arrivés. Le doctorant se promit d’en faire la remarque à Auguste ; n’avait-on rien de mieux, pour ce Sbire rusé, que la porte d’une base perdue au fin fond des montagnes ? Et peu importait sa classe.

Puis la tension retomba ; ceux qui étaient sur leurs gardes laissèrent leur prudence s’endormir, quelques rires commencèrent à s’élever, Claire et Ike arrivèrent en portant quelques marmites de poisson et de riz (plus exactement en les faisant porter aux Pokémon d’Auguste, ce qui dérida l’assemblée), l’alcool délia les langues et les esprits, et plus la soirée avançait, plus David arrivait à se convaincre que le plan tordu du Champion allait bel et bien fonctionner à merveille.

***
Et là, la souris lui répond : ouî, maîs moî, j’aî été malade !

— Haha, je n’avais jamais entendu la souris couiner ! J’ai toujours raconté cette blague avec une voix de pachyderme, moi !

— Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à tirer à la courte paille pour savoir qui ferait la cuisine. Et, évidemment, Giovanni a perdu.

— Ha ? Ha ha ha… j’arrive à peine à y croire !

— C’était même pas mauvais en plus !

— Zork ? Jamais rien pigé à ce truc.

— Alors, c’est très simple, il suffit de ne pas ajouter le sel. Je sais ce qu’on entend, mais non : le sel ralentit l’ébullition de l’eau, donc il faut le mettre uniquement quand elle bout. Et ensuite t’ajoutes simplement les pâtes.

David profitait de ne pas avoir la parole pour essayer rapidement de mettre un des noms qu’il avait entendus sur chaque visage. À l’autre bout de la salle, à côté d’Eusèbe qui était en train de raconter comment il s’était retrouvé à garder une porte et de Mali qui l’interrompait toutes les trois secondes, Farouk commençait à développer un œil au beurre noir à cause du coup de coude de Claire (Louise s’en tirait mieux, alors qu’elle avait lancé les hostilités — mais impossible de se rappeler qui c’était), et… Et lesquels étaient :

Erika, Mia, Conan, Sylviane, Emma, Albert, Stéphane, Drucilla, Célia, Jean, Willy, Florian, Ismaël, Li et Ladislas ? Sans doute le doctorant pouvait-il se féliciter d’avoir retenu tous ces noms. Il y avait aussi les jumelles, Lia et Liz, mais dans leur cas, le problème était de les différencier une fois qu'on avait trouvé ces deux sosies.

J’ai pas tout suivi, lança Mali avec un air vache. Tu peux recommencer depuis le début ?

— Mais enfin ! s’esclaffa Eusèbe. C’est tellement intéressant que ça, la façon dont on m’a traîné dans cette Team ?

— C’est pas intéressant, c’est ridicule ! Beaucoup trop ridicule pour être vrai !

— Elle me file un doute, là. Tu sais que j’ai des doutes sur ton comportement ?

— Vraiment ? Bon, j’avoue. Je cherchais à te pousser à te contredire.

— C’est pour ça que je l’ai racontée trente-cinq fois depuis que t’es arrivée en Septembre !

— Oui ! Cette histoire ne peut pas être vraie et je le prouverai !

— Malheureusement, elle est vraie. Je ne me contredirai pas avant d’être sénile, car j’ai bel et bien rejoint la Team Rocket pour des travaux d’intérêt général !

— V'savez, intervint Louise. À la base, j’suis entrée dedans parce qu’elle m’avait chouré mes 'mons. Donc des TIG…

— Louise, commenta Farouk. Tu es une aberration.

— Ta gueule grande gueule. C'qui m’intéresse plus, c’est les miards. T'leur as fait quoi, pour quasi être envoyé en prison ?

— Pas la peine d’essayer, ça il ne vous dira jamais la vérité.

— Écoutez Mila, c’est une spécialiste du sujet !

— Toutes les fois où je l’ai vraiment ennuyé avec ça, il a inventé tout un tas de trucs stupides et incohérents...

Sur cette table-là, donc, pas de problème. Malgré Jorian, qui continuait de ne pas sourire. Puis l’attention du doctorant se porta vers la table centrale. Bianca et Raymond, les aides de labo, avaient lancé la discussion sur la chimère ; et une fois de plus, en entendant son surnom, David eut un pincement au cœur.

Quand j’ai vu l’Abomination pour la première fois… Bon, imaginez-vous le truc le plus moche au monde et multipliez-le par six. Ajoutez-lui des yeux autour du cou, des tentacules et des pinces qui lui sortent de la bouche. Maintenant, dîtes-vous bien que pour moi, le truc de départ, c’était Mackogneur !

— Héhéhé, chevrota Bianca. C’est vrai que tu pars de loin.

— T’avais qu’à détester Grotadmorv, comme tout le monde !

— Je ne fais jamais rien comme tout le monde !

— Sauf être repoussé par l’Abomination.

— Et en même temps… reprit Raymond. C’est un être vivant, comme nous tous. Elle mange, elle n’a sans doute pas conscience de tout un tas de trucs, mais. Elle ne l’a pas choisi. Donc il ne faut pas lui en tenir rigueur, parce que nous sommes humains. Et c’est ça que je me suis dit. Il n’y a personne à haïr dans toute cette histoire.

— Sauf Auguste ?

— Vas-y, essaie un peu ! rétorqua l’intéressé.

— Bah, c’est pas bien difficile, non ? C’est de la boule de poils qu’il faut se méfier !

— Ah ouais ? Adèle !

L’Arcanin avait la tête enfouie dans une gamelle de la taille d’un plat et bâfrait sans aucune élégance. Il ne fallut tout de même qu’un ordre de son maître pour qu’elle saute sur la table et vienne essayer de léchouiller Raymond.

Mais enfin ! protesta Bianca. Et les bonnes manières ? Pas de Pokémon à table !

— Ah la la, ajouta Benjamin ; lui était là depuis Septembre, c’était plus facile pour David de se rappeler son nom. Vraiment, que diraient nos parents !

— Je suis sans doute plus vieille que les tiens, chou.

Il y eut un grand éclat de rire, et David pensa en revenir à sa propre table ; mais Bianca ramena la chimère dans la conversation alors qu’Adèle la quittait pour retourner se goinfrer.

Tout de même. Cette expérience m’inquiète.

— Avec tout ce que tu as vécu ? demanda Benjamin. Ça ne peut quand même pas être pire que la fin de la Deuxième…

— Justement, c’est ce que j’ai vu pendant la Deuxième qui me fait m’inquiéter. La fin… Bah. C’était moche, oui, et il ne faut pas oublier que la science peut en arriver là…

Regards gênés en direction d’Auguste.

Mais avec cette Abomination, c’est différent, reprend Bianca. Tenez… Vous voyez, je l’ai encore dit.

— De quoi ?

— Abomination. C’est juste un Pokémon, pourtant… Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de lui refuser un nom, de la mépriser. J’ai peur de ce Pokémon ; mais je ne suis ni arachnophobe, ni ophiophobe ; et à mon âge, je ne me soucie plus trop de la mort… C’est ça qui m’inquiète. La peur elle-même. Cette peur, cette dureté dont nous faisons preuve, c’est ça que j’ai vu pendant la Deuxième. Ce sont les souvenirs les plus douloureux ; la façon dont on s’est comporté… Et cette chimère nous fait nous comporter de la même façon. J’ai peur de cela.

— Ce n’est pas faux… murmura Benjamin.

— Sans vouloir te contredire, releva Raymond. On a quand même deux ou trois raisons d’en avoir peur, hein.

— Parce qu’elle a tué Sam ?

— C’est plus compliqué, expliqua l’ancien balayeur. J’ai déjà vu quelques bestioles pas très jolies parmi les expériences de la Team ; et comme le dit Bianca, là, c’est différent. C’est la première fois que je vois un Pokémon s’approcher systématiquement de l’humain : elle a une sensibilité psychique. Et une sensibilité sélective, parce qu’entre un humain et un Pokémon, elle choisit l’humain. Et…

— … Et quoi ?

— Il y a aussi la façon dont elle se nourrit. Elle mange n’importe quoi, mais à condition qu’on le lui donne. Quand on a laissé des trucs dans sa cage pour éviter de trop s’approcher, elle n’y a pas touché. Il faut qu’on pense que c’est de la nourriture.

— Je ne vois pas le rapport…

— On lui donne quelque chose qu’on pense important pour elle, alors elle s’y attaque. Sinon, elle se dirige vers l’humain. Moi, ce que je vois là-dedans c’est une volonté de nuire. Pour elle, la nourriture, c’est nous, et les petits fragments de nous qu’on laisse sur sa nourriture ; l’idée que c’est de la nourriture, justement.

— C’est un raisonnement anthropomorphiste, rétorqua Bianca. Je veux bien admettre qu’elle voie l’humain comme une source de nourriture, mais pas qu’elle veuille faire le mal. Les prédateurs tuent pour se nourrir, pas pour le plaisir.

— Et quand bien même ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Un prédateur d’humains !

— Les prédateurs sont aussi naturels que les proies. Aucun ne peut exister de façon stable sans l’autre.

— Mais nous n’avons pas créé un prédateur. Nous avons créé un blob, et dans son Œuf, quelque chose l’a changé. Et moi, ça aussi ça me terrifie. Les lois de la nature sont immuables ! Nous avons accepté que ce ne soit pas un blob, mais il y a eu une intervention de quelque chose qui ne se soucie pas de nos sciences, nos lois, quelque chose d’extérieur à notre univers peut-être… Ça, ça me terrifie.

— Je te savais un peu mystique sur les bords, nota Auguste. Mais là, tu m’as l’air de battre des records.

— Peut-être, admit Raymond. Peut-être que je me fais des idées. Peut-être que ce n’est qu’une gigantesque coïncidence… Trouver cette troisième racine aussi était assez improbable, non ?

— Euh… Bianca ? Tu as toujours mieux géré les probabilités que moi…

— À vue de nez, le fait que la chimère soit un vertébré... et non un blob… est… euh… non… Non ; ça dépend trop. Par rapport au coup de bol de David, ça peut n’être presque rien, et ça peut être écrasant. L’importance des bouts de génomes qu’on a recopiés sur celui de CP influe trop.

— Dommage. À propos de CP, Auguste, comment avance le projet ?

— Ça pédale dans la semoule, mais ils n’ont pas encore appliqué toutes nos analyses.

L’attention de David fut attirée un moment par sa propre table, et par les récits de mésaventures personnelles qui s’y racontaient. Certaines étaient rien de moins que rocambolesques. On entrait rarement dans le Team pour des raisons simples.

Vers la fin de la soirée, Eusèbe arriva à arracher un éclat de rire à Jorian.