La légende de Galar (réécriture) de Scorbunn

Pelage de Feu ouvre les yeux, haletant. La plaine déserte a disparu. Corvaillus est allongé plus loin, alors que le Pokémon lapin s'était endormi blotti dans ses ailes. Éclair d'Or, quant à lui, s'agite dans son sommeil, près de l'oiseau. Il semble nager en plein cauchemar. Sur la pointe des pattes, le lapin s'approche de son meilleur ami, ne voulant surtout pas le réveiller. Soudain, le corgi hurle :

-À l'aide, à l'aide, on va se faire attaquer ! Pelage de Feu, Corvaillus, s'il vous plaît, faites quelque chose, je vous en prie !
-Du calme, lui murmure-t-il tranquillement. Que se passe-t-il ?

Angoissé, Éclair d’Or ne parvient pas à articuler correctement sa phrase. Il souffle et reprend :

-Je dormais tranquillement, et je me suis réveillé ici. Enfin, non, pas vraiment. C'était ce lieu, mais… totalement dévasté. Le lac était desséché, et la végétation anéantie. Alors, j’ai vu le loup brun, et il m'a demandé ce que je pensais de cette scène atroce. Je n'ai pas répondu à sa question, mais je lui ai posé une question en retour, je ne me souviens plus laquelle. Il est resté silencieux, et a désigné Torga, lui aussi anéanti, faible, agonisant… Cette vision de Torga mort, je crois que je ne l’oublierai jamais. Pendant ce temps, il m'a accroché un objet autour du cou. Et après, il n'a toujours pas réagi. Il est d'un calme si étonnant… Pour le faire réagir, je l'ai chargé, mais il s'est défendu de son bouclier. Faible, je me suis évanoui.
-Bonjour, les p'tis jeunes ! les salue le corbeau d'un ton particulièrement enjoué, en s'approchant d'eux. Sans vouloir être curieux, vous portez quoi, autour du cou ? Parce que c'est un peu bizarre d'avoir de la pierre clairsemée de mousse en pendentif.

Le Flambino prend dans sa patte la pierre et y jette un coup d'œil : sa forme d'épée lui suffit pour comprendre qu'il s'agit du pendentif qu'il a reçu en rêve. Il plonge son regard dans celui du Voltoutou, qui a lui aussi compris.

-Maintenant, mon petit, tu as le choix, murmure Corvaillus d'une voix douce et agréable à écouter qui lui est inhabituelle et que les deux jeunes Pokémon ne soupçonnaient pas. Je suis désolé mais, tu ne peux pas faire ces deux choses. Soit nous partons à la recherche de ton frère, même si je ne suis pas certain que nous réussissions à le retrouver. Ou alors, nous nous mettons en quête du Temple du Guerrier afin de tenter d'accomplir la mission que nos deux protecteurs vous ont confiée. Certes, ce choix est fort difficile, Pelage de Feu, mais moi et Éclair d'Or ne pouvons pas d'aider dans ce choix. Fais ce que tu dois faire.

Il est de nouveau confronté à un choix difficile. Son frère ou sa région natale, que sauver ? Que condamner à une fin certaine ? Tant de questions se bousculent dans sa tête et il ne sait que faire. Son frère, qu’il aime très fort, a certainement besoin d'aide. Mais il a osé l'abandonner alors s’il lui avait laissé le choix de rester. Une honte. Non, c'est décidé, il sauvera Galar. Son frère attendra.

-Corvaillus… chuchote Pelage de Feu
-J'ai eu une vision, cette nuit, raconte le corbeau. Les deux loups que vous m'avez décrits m'ont demandé de vous conduire jusqu’au Temple, mais ont refusé de m'en dire davantage. Et surtout, ils m'ont donné un nouveau nom, Aile d'Argent. Je souhaite que vous m'appeliez ainsi désormais. Excuse-moi de t'avoir interrompu, je te laisse reprendre.
-Nous allons sauver Galar. Unash est suffisamment aguerri pour réussir à s'en sortir tout seul, et je dois accepter ma mission. Éclair d'Or, Aile d'Argent, êtes-vous prêts à partir ?

Le corgi acquiesce d'un signe de tête avant de bondir sur le dos du Corvaillus, qui demande à ses deux passagers l'emplacement du Temple. Évidemment, personne n'y a pensé.

Alors que j'entraîne Gorythmic dans mon camping, je vois qu’ils rapprochent leurs pendentifs. Je ne comprends pas leur geste, jusqu'à ce qu'une lumière bleue en émane. Une tempête de neige holographique se projette dans le ciel et m'émerveille. Étrangement, je me sens impliquée dans cette mission. Je sors alors mon Roucarnage et je monte sur lui, prête à les suivre afin de les aider s'ils en ont besoin. Après tout, le Tournoi des Médaillés attendra un peu. Car, s'il n’y a plus de région, il n'y a plus de titre en jeu, et donc plus de victoire à remporter. Je monte sur mon Pokémon et m’envole en direction des montagnes, sans pour autant vouloir garder une longueur d'avance sur leur petit groupe.

Éclair d'Or et Pelage de Feu se préparent à décoller. Aile d'Argent prend appui sur ses pattes, les replie et, en se propulsant, s'élance vers les cieux. Ceux-ci sont voilés par des nuages qui semblent prédire des intempéries prochaines. Confiant et prêt à y faire face, Éclair d'Or débute une conversation totalement inintéressante sur le rapport entre le goût des baies et la période de plantation (je sais que je n’avais pas besoin de vous raconter cela, mais il s'agit d'une simple anecdote, rien de plus).

Je vole depuis maintenant une vingtaine de minutes, et je ne suis encore qu'à la moitié du trajet. Assise sur mon fidèle Pokémon, je peux les apercevoir à distance, affrontant la tempête de neige que je dois moi aussi braver cette épreuve. Bien qu’hésitante, je dirige Roucarnage afin qu'il se pose en douceur tant que cela est encore possible. Une fois fait, j’enferme tous mes compagnons dans leurs Poké Balls pour qu’il se souffrant pas.
J'enfile rapidement mon manteau, qui est relativement fin, et marche vers cette menace.

La tempête de neige fait rage, sur la Terre des Flocons. Aile d'Argent peine à garder un contrôle total de son vol. Inquiet, il annonce à contrecœur :

-Je suis vraiment désolé, mais nous devons nous poser au plus vite. Je n'arrive pas à garder le cap, et nous serons très vite incapables de rester dans les airs. Toutes mes excuses, chers amis.

Le corbeau descend aussi doucement qu'il le peut vers le manteau neigeux. Il ne parvient pas à résister plus longtemps au vent, et tous trois tombent dans la poudreuse.
Pelage de Feu marche seul, et prend la direction opposée à celle de ces amis.

Maintenant, il est seul. Seul face à la menace qui l'attend.