Chapitre 1
Jour -1 avant mon départ, vers midi« Papa, Maman, je suis désolé, mais je retourne à Galar. Je préfère largement cette région à celle d'Alola. Ma décision est prise. »
Voilà ce que j'ai annoncé ce matin même à mes parents, alors que le soleil se levait lentement. J'ai toujours adoré Galar, alors qu'un jour, nous avons été forcés de partir. Non, c'est mal dit : c'était une affreuse erreur.
Avec mes parents, je devais prendre le train pour une ville du Nord de la région pour déclarer ma naissance. J'avais alors à peine quelques jours. Malheureusement, nous sommes montés dans le mauvais wagon et nous sommes retrouvés dans un endroit relativement lointain, puis, pour tenter de rentrer chez nous, nous avons pris un bateau qui nous a conduit dans cet archipel. Depuis, nous vivons près d'une grande déchetterie. Cela doit faire au moins six longs mois que nous habitons ici. Ils m'ont offert ce Journal après mon annonce, afin que je puisse y raconter mon voyage.
Au fait, vous ai-je expliqué que je suis un Chinchidou, et que mes frères et sœurs, que je n'ai pas vu depuis le départ de Galar, sont des Pashmilla comme mes parents ?
Le même jour, dans l'après-midiJe viens d'aller acheter au guichet de Méga-Voyage (la compagnie de transport) le plus proche mon titre de transport, en utilisant une grande perle comme monnaie, même si le vendeur m’a regardé bizarrement. Apparemment, il n'est pas courant de payer son billet avec ce genre de choses.
Je suis obligé de partir dès demain, puisque très bientôt aura lieu la rupture de l'accord de douane entre l'Union Centrale des Régions Unies et Galar, où je me rends. Cela empêchera tous les jeunes de moins de dix-sept ans, humains et Pokémon compris, de passer sans une autorisation parentale écrite ainsi que d'une autorisation gouvernementale. Un passage très complexe, ça me plait bien de ne pas avoir à récupérer le tout. J'ai lu ça sur une affiche, dans la file d'attente.
Devant moi, un Flamiaou assez âgé s'est vu refuser l'achat d'un billet pour la région de Kanto, sous prétexte qu'il y sévit une forme détournée particulièrement contagieuse de Pokérus. Je ne sais pas ce que c'est.
Je dois aussi préparer mon sac pour partir.
- Liste pour mon sac :
Mon nouveau journal
Des provisions de baies
Une photo de mes parents
Une carte de Galar
Le seul problème, c'est que je n'en possède pas encore un, mais je suis presque certain qu'il y en a en vente dans la boutique de la ville.
Ma nuit risque d'être courte. Les adieux, eux risquent d'être longs. Mes parents ont la ferme intention de rester à Alola et n'en démordront probablement pas. Bref, une mauvaise nuit s'annonce. Si je dors.
Le jour du départ, début de matinéeAvec ma dernière et luisante pépite d'or, j'ai pu acheter un petit sac à dos de forme triangulaire et d'une couleur grise semblable à celle de mon pelage, même si je n'ai pas eu la possibilité de m’offrir une carte de Galar. À vrai dire, je m'en doutais un peu, en voyant le prix de mon premier achat, mais il le valait.
Un large feuillet avec des informations utiles concernant le trajet m'a été donné lors de mon entrée à l’embarcadère, expliquant par exemple qu'il était interdit de manger un pique-nique sur les sièges situés à l'intérieur de l'embarcation et qu'il fallait se rendre sur le pont. À mon avis, c'est pour ne pas qu'il y ait de miettes sur la moquette recouvrant le sol. Je suis me suis installé sur l'un des sièges sur le pont, la quinzaine de places à l'intérieur étant occupées, le bateau étant assez petit.
Je vais me reposer un peu. La nuit a été bien plus courte que ce que je m'imaginais, puisque je l'ai passée à me préparer.
Le même jour, soiréeJe suis ENFIN arrivé sur les terres de ma région natale qui me manquait depuis si longtemps ! Cette nuit, je loge dans une ville en bord de mer, nommée Skifford. Demain matin, je prendrai le train pour une vaste zone sauvage, où nous habitions tous ensemble. Je me demande si mes frères et sœurs vont bien…
Je vais dormir sur la place du marché. Les marchands y sont extrêmement gentils, l'un d'eux m’a même offert des baies ! Les bancs sont moins confortables que les touffes d'herbe, mais les tables les recouvrant un peu me protègeront de la pluie qui tombe assez régulièrement dans la région. Même si j'apprécie cette météo, je n'en ai plus l'habitude : à Alola, il fait une vingtaine de degrés toute l'année et il pleut assez rarement !
La nuit tombe.
Premier jour après mon départ, fin de matinéeQuelle belle journée ! J'ai mangé quelques baies dans le train en guise de petit-déjeuner, et j'ai passé une bonne nuit ! Le froid m’a fait grand bien. Le wagon dans lequel je me trouvais était presque vide, contrairement au bateau de la veille.
Le train vient d'arriver à destination. De là où je me trouve, assis sur une barrière en bois, je vois une immense plaine s'étendant à perte de vue. Il faisait plutôt beau, alors que dans la ville où j'ai débarqué, il pleuvait. C'était bien un temps galarien.
Je vais faire un tour !
Même jour, fin d'après-midiLes habitants de cette région sont gentils, pas comme les grands Pokémon vivant ici… J'ai poliment demandé à un grand serpent de pierre s'il connaissait ma famille, et il m'a répondu qu'il n'en avait rien à faire, que j'avais osé lui adresser la parole et qu'ici, les plus forts dominent, avant de me mettre un coup dans le ventre. Je suis tombé inconscient sur le sol.
Heureusement, tous ne sont pas aussi méchants et un Pokémon est venu me porter secours. Il m'a donné quelques baies pour me remettre d'aplomb. C'est un Goupix, mais pas comme ceux d'Alola. Il a la fourrure rousse et chaude, bien plus agréable. Ce soir, nous avons prévu de rester ensemble. Il est seul et moi aussi, alors autant que nous restions tous les deux. Peut-être même que nous ferons un petit bout de chemin ensemble. Je suis convaincu que nous deviendrons amis.
Ce serait franchement chouette de ne plus rester seul.
Par Scorbunn