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Projet Triple 3 de Ramius



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» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 20/03/2020 à 15:57
» Dernière mise à jour le 13/09/2020 à 17:37

» Mots-clés :   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de Pokémon inventés   Terreur

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Chapitre 1 : Reprendre le boulot — oui mais demain alors
En coupant le contact, Auguste se sentit traversé par un étrange sentiment de sérénité. Comme l’impression que le monde avait ralenti, s’était condensé sur ce petit versant de montagne en abandonnant au passage toute sa crasse. Le bruit du moteur ne s’éteignait pas, il se dissolvait dans une éternité de silence et de paix. Et le sexagénaire se sentit se dissoudre, lui aussi.

Il avait roulé plus d’une heure sur les chemins escarpés du nord de Kanto pour arriver ici. Il pouvait bien se permettre d’apprécier un instant de silence.

Le calme était en fait très relatif. Quand il ouvrit la portière, Auguste fut assailli par la joie d’un Roucoups qui hurlait à tue-tête dans un arbre, pas très loin. Il le chercha un instant du regard, puis se contenta de contempler les montagnes.

C’était un bon endroit. La vallée se refermait assez rapidement, créant comme un petit lac de verdure dans l’océan de montagnes. Çà et là, par-dessus une crête émeraude, on apercevait la couronne de neige d’un pic plus ambitieux que les autres. Et au cœur de cette étendue sauvage, l’ancien monastère ressemblait à la perle d’une huître. Il n’avait pas vraiment la même couleur que la forêt autour de lui, mais s’y intégrait sans peine. Même la route qui menait à lui s’adaptait aux revirements du paysage, serpentant dans tous le sens pour escalader les montagnes en ligne droite, et passant du vieux goudron à la terre battue peu avant d’atteindre le monastère.

Oui, décida Auguste, ce serait un endroit parfait. Personne ne viendrait déranger ses recherches au cœur des montagnes. Il farfouilla rapidement dans son manteau, et une poignée de secondes plus tard, à l’autre bout d’un fil d’ondes et de courants, Giovanni lui demandait ce qu’il en pensait.

Il n’a pas l’air très spacieux, répondit le scientifique. Mais ça fera bien l’affaire.

— Je me doutais que tu dirais ça… J’ai pensé la même chose, en le rachetant. Donc j’ai fait aménager quelques caves en-dessous.

— Quelques ? Comment ça, quelques ?

— Oh, je ne suis plus certain. Deux ou trois étages, pas plus, ironisa le Boss d’un ton qui laissa Auguste de marbre.

— La Team a donc construit trois niveaux de caves sous un monastère aux murs en papier, sans attirer aucune attention indésirable. Vraiment ?

— J’ai oublié de déclarer le projet, mais les voisins ont été conciliants.

De ce que le Champion voyait, les voisins faisaient preuve d’une discrétion remarquable. On aurait dit qu’ils cherchaient à éviter un démarchage électoral, ou pire.

Bon, j’ai rien dit alors.

— Tu vas voir, on l’a correctement aménagé. Ton téléphone passe par la borne satellite du bâtiment principal.

— Ça, je m’y attendais. Mais ça m’étonnerait que tu aies déjà fait installer le matériel dont j’aurais besoin.

— Ne surestime pas mes capacités de prédictions. Tu m’as dit hier que tu aurais besoin de tes bidules trafiqués, je ne pourrais pas les faire arriver avant la fin de la semaine.

— Unités lourdes de maintien en vie, Giovanni, le bidule qui soigne les Pokémon de tes adversaires trop arrogants une fois que tu leur a fait ravaler leur orgueil.

— Voilà. En attendant, profite du RG 100 je-ne-sais-plus-combien A/U.

— C’est ça, je vais juste avoir besoin d’un bureau et de trois tonnes de papier, ironisa Auguste avant de se rendre compte de ce que venait de dire le Boss. Attends ! Tu as vraiment fait installer du haut débit dans ce coin paumé ?

— Je prends soin de mes scientifiques !

— Ben voyons. Et en arrivant, je vais trouver des Sbires accrochés à Internet avec les yeux aussi éclatés qu’après s’être mis du citron dedans. Génial.

— Mais non, tu verras. D’ailleurs, je te laisse aller voir.

— C’est ça, à dans trois jours.

Le Boss avait déjà raccroché, aussi vite qu’il avait décroché. Il savait très bien qu’Auguste avait horreur de cette façon de traiter les conversations téléphoniques, voire plus généralement de ce genre de petites marques de supériorité, d’arrogance. Mais le scientifique s’était fait à cette attitude de son vieil ami. Il se détourna de la montagne, et se dirigea vers les quelques bâtiments qui allaient l’abriter pour les semaines à venir.

Le monastère se composait de quatre bâtiments d’un étage, assemblés autour d’une cour carrée où poussait un chêne immense, certainement millénaire. Il y avait d’ailleurs une certaine irrégularité ; peut-être à cause des racines du géant de feuilles et d’écorce, le terrain n’était pas plat, et la régularité de la cour laissait suffisamment à désirer pour qu’Auguste en voie presque tout de l’extérieur, à quelques mètres de distance à peine. Cela lui arracha un sourire.

Autour de la porte en bois, les murs de papier clair avaient jauni avec le temps, jusqu’à être aussi sombres que le linteau. Auguste fut reconnaissant à Giovanni de ne pas avoir installé de sonnette électronique ; en attendant, il ne voyait pas comment annoncer sa présence. Alors quand il en eut marre de rester regarder le monastère de dehors, il tenta d’ouvrir la porte. Elle n’était pas fermée. De mieux en mieux.

Bonjour ! lança un quinquagénaire vieillissant, affalé dans un fauteuil dans l’entrée.

— Bonjour, répondit poliment Auguste. Vous pouvez sans doute me renseigner, mon brave : le Champion de Jadielle m’a suggéré de passer dans le coin, pour me reposer un peu dans votre monastère. Vous acceptez les touristes sans réservations ?

Quelques détails subtils, le léger redressement de la position du garde, son sourire s’affaissant un peu, indiquèrent à Auguste qu’il ne s’était pas trompé d’endroit. Il préférait vérifier depuis des accidents de parcours, quelques années plus tôt.

Oui, monsieur Damos, naturellement. Le Boss nous a prévenu de votre arrivée. Souhaitez-vous que je vous montre votre bureau ?

— Merci, non. Je voudrais inspecter les installations au sous-sol.

— Pas de problème, je vous montre ça.

— Et qui s’occupera de la porte ?

— Le Fantominus planqué sous vos pieds. On ne met pas systématiquement de Sbire.

Cela allait aussi à Auguste.

Il n’avait jamais aimé arriver sur une base dormante et en prendre le contrôle : trop fragile, trop de compromis entre l’autorité nouvelle et les routines des résidents. Il se sentirait plus à l’aise quand d’autres membres de la Team arriveraient sur place ; scientifiques, un ou deux Sbires supplémentaires… Le personnel d’une base active.

C’était pour ça, aussi, qu’il demandait toujours à Giovanni à aller voir de lui-même à quoi ressemblait une base à laquelle ils pensaient pour monter une opération. Pour être sur les lieux quand l’équipe arriverait.

Ils passèrent par la cour. Auguste se doutait bien que les bâtiments en surface serviraient surtout de lieux de vie, et que l’accès aux souterrains se feraient par le plus éloigné de la route. Sur ce plan-là, le Boss restait assez prévisible.

Comme il l’avait pensé, l’arbre définissait cette cour. Il trônait au sommet d’une butte de terre, dont les bâtiments du monastère dégringolaient : voilà pourquoi de l’extérieur, tout semblait aussi visible. En revanche, remarqua Auguste, l’arbre n’était pas un chêne. Il s’écarta de son guide et grimpa vers le tronc.

Ah, oui, commenta le Sbire. J’aurais dû penser que vous le reconnaîtriez.

— Vous savez depuis combien de temps il est là ?

— Bien sûr. C’est son monastère, après tout. Un ermite vivait ici, il y a six siècles. Un jour, ce Pokémon est venu, et est resté. L’ermite a grimpé dans ses branches, pour se tenir plus près du ciel ; et on a édifié le monastère autour de lui.

C’était un Torterra. Ces Pokémon, quand ils vieillissaient décidaient parfois de subir une métamorphose étonnante, à laquelle Auguste ne connaissait pas d’équivalent dans le règne aramitique. Ils s’enterraient, devenant des arbres à part entière. Leurs pattes devenaient des racines s’enfonçant profondément dans le sol, et le petit tronc qui poussait sur leur carapace grandissait jusqu’à des proportions énormes.

Celui-ci était assez modeste ; une quarantaine de mètres de haut, pour une butte en faisant autant de large ? Pour un Torterra planté au flanc d’une montagne, c’était une valeur moyenne. On disait qu’autrefois, en plaine, on avait vu un spécimen dépasser un kilomètre de haut. Ses racines, en puisant l’eau à dix kilomètres de profondeur, avaient ramené à la surface des éléments chimiques inconnus, dont seules d’infimes traces avaient été analysées, des millénaires plus tard.

Devant ce Torterra passé au stade d’arbre, étalant sa splendeur loin au-dessus de ses cousins entièrement végétaux, Auguste se sentit ramené à l’état de grain de sable. Les Pokémon régnaient pacifiquement sur la nature depuis des millénaires, et même une espèce passée par un programme de sauvetage, et déclarée starter officiel, pouvait avoir ses aspects peu connus, sa majesté secrète. Ces Torterra avaient toujours rappelé au Dresseur de types Feu le poids du temps.

Il s’en détacha enfin, et suivit le Sbire dans les entrailles du monastère. À proprement parler, c’étaient plutôt celles de la montagne : impossible de construire quoi que ce soit sous le monastère lui-même. Ce n’était pas de la terre, qu’il y avait en dessous, mais une viande à la consistance plus dure que l’écorce, et trop souple pour être minée comme la pierre. En plus, le Pokémon se serait défendu si on avait essayé.

Les caves construites par la Team s’enfonçaient donc dans la montagne elle-même, derrière le monastère. On y accédait par une trappe dans le bâtiment nord, le plus éloigné de la route ; trappe cachée sous un tatami, nota Auguste avec approbation. Une descente de police avait beau être improbable dans un tel coin paumé, on n’était jamais trop prudent quand on travaillait pour la Team Rocket.

Les bâtiments nous servent surtout de dortoirs, expliqua le Sbire. Avec une cuisine et une salle à manger à l’est, mais comme on a aussi installé l’eau courante au sous-sol au cas où on doive abriter des biologistes, on fait plus souvent la cuisine en bas. En haut, c’est un peu vétuste.

— Je n’ai jamais eu confiance dans un mur en papier ! plaisanta Auguste.

— C’est vrai ! répondit le Sbire. Pour faire chauffer des trucs à côté, c’est pas super rassurant !

Comme l’avait précisé Giovanni, les boyaux de sous-sols occupaient trois étages. Le complexe était assez vaste, avec son lot de couloirs inutiles, de sols glissants et de tapis roulants (encore presque neufs et donc particulièrement brutaux). Seuls vingt ans d’habitude depuis la construction des premiers locaux de la Team permettaient à Auguste de les parcourir avec une certaine aisance.

Il y avait beaucoup à visiter. Des laboratoires, des salles de sport pour que le monastère puisse servir de planque au cas où, des entrepôts, des bureaux… Cela aurait bien pris un quart d’heure, si Auguste n’avait pas en plus demandé les noms de tous les Sbires qu’ils croisèrent. Ce qui amenait généralement quelques minutes de causette. Et au passage, difficile de construire une carte mentale du sous-sol. D’ailleurs, Auguste ne savait pas trop s’il devait se réjouir d’avoir toute la place dont il aurait besoin ou craindre que des gens ne se perdent à jamais dans ce labyrinthe tentaculaire de caves.

***
Quand la visite fut terminée, et que le Champion ressortit à l’air libre, le soir tombait. Il céda donc à ses sentiments envers le boulot requis par la factorisation de l’équation de Randall, c’est-à-dire qu’il remit le tout au lendemain et avertit les Sbires qu’il allait se promener un moment dans la forêt. Et qu’il ne faudrait pas l’attendre pour le dîner ; il comptait passer autant de temps que possible dans ces paysages bien plus attrayants que la baie polluée de Céladopole, avant que n’arrive le reste de son équipe. Et qu’il ne doive s’attaquer sérieusement à ce fichu tas de chiffres.

Arrivé à quelques mètres de distance du monastère, sur le petit parking en terre battue où il avait laissé sa voiture quelques heures plus tôt, Auguste attrapa une Poké Ball à sa ceinture, et libéra Adèle. L’Arcanin jappa avec enthousiasme en constatant que son maître se dirigeait vers la forêt. Elle aussi aimait bien les promenades à pas d’heure.

Techniquement, il n’y avait aucune raison de maintenir ses Pokémon Feu à distance des murs de papier du monastère. En particulier une Arcanin. Mais Auguste préférait rester prudent.

Vise un peu la vue ! lança-t-il.

Adèle l’ignora royalement, et commença à fureter un peu partout alentour. Elle s’attardait quelques instants sur une racine ou un buisson, puis filait voir ailleurs. Des six Pokémon d’Auguste, c’était elle qui tenait le moins en place — et pour cause, son hyperactivité ne faisait que s’aggraver avec l’âge.

D’ailleurs, c’était bien pour ça qu’il la promenait. En franchissant les lisières de la forêt, Auguste se rappela ses premiers moments avec Adèle. C’étaient de bons souvenirs, mais ils n’avaient pas toujours été faciles à vivre.

Ses parents la lui avaient offerte à ses quinze ans, en espérant atténuer un peu les tensions intergénérationnelles de l’époque. La Caninos, elle, avait vite compris qu’elle n’avait pas beaucoup de bêtises à faire avant qu’Auguste n’accepte de l’emmener au parc. Résultat, les parents avaient râlé, mais n’avaient rien pu faire.

Par contre, ça avait demandé énormément d’efforts à Auguste d’entraîner cette boule de nerfs incontrôlable. Mais maintenant, elle en faisait tellement baver ses adversaires que la Ligue lui avait demandé de ne plus l’utiliser en combat officiel. Auguste s’était senti plus fier que peiné en lisant la lettre.

Le vent silencieux qui sifflait à ses oreilles et faisait vibrer sa moustache, les racines traîtresses sur le flanc en pente des montagnes, le brun et le vert des arbres qui repeignaient le monde… Pour un Dresseur spécialisé dans le type Feu, cela pouvait sembler paradoxal : Auguste aimait les forêts. Certes, les volcans avaient un charme particulier ; mais rien n’était plus apaisant qu’une forêt.

Au moins pour lui. Sans doute pas pour Adèle, qui essayait de grimper dans un arbre.

Enfin, tu sais bien que les oiseaux s’envolent toujours avant que tu ne les atteignes…

L’Arcanin fit la sourde oreille, continuant de farfouiller entre les branches. Mais quand son maître fit mine de s’éloigner, elle sauta à terre pour le suivre. Auguste sourit : ça marchait toujours.

Gros machin influençable, va.

Le Champion reçut pour toute réponse un grognement dépité. Il se disait souvent, en voyant les réactions d’Adèle, qu’elle devait comprendre au moins en partie les langages humains. Elle répondait différemment à des paroles plus ou moins ironiques prononcées avec le même ton bonhomme.

Et qu’est-ce que tu dirais si tu pouvais parler, hein ?

Trop absorbée par un arbre qui poussait de travers en plantant ses racines dans un rocher qui dépassait du sol, Adèle ne répondit pas.

J’imagine que tu te moquerais des accents du galarois ou du nipponais… conclut Auguste.

***
Super, ton chili, Ike !

— Merci, merci. Mais y’a aucun mérite, je ne fais qu’imiter ma grand-mère.

— Eh, pas de fausse modestie dans un monastère !

— J’avoue, on n’est pas tous d’aussi bons imitateurs !

— Euh, monastère c’est vite dit hein. On est plutôt dans la planque à coke.

— Et puis depuis quand la Team Rocket se soucie du sacré ! L’argent est notre dieu !

— Correction, le Boss est notre dieu.

— Ouais, pas faux ça.

— À propos de la Team, abusez pas trop sur le chili, ça serait intelligent de garder une part décente pour le nouveau patron.

— Oui, le… le chauve, là…

— Tu parles ! Il risque de salir sa blouse, haha !

— Bon sang, comment il s’appelle ?

— Auguste, abruti, Auguste Damos ! Champion d’Arène de Cramois’île, biologiste de renom, l’un des premiers soutiens du Boss — avant même les quatre Admins — dont il est un vieil ami !

— Et surtout ! L’homme qui a développé la technique d’entraînement qui rend dociles les Pokémon que la Team te confie !

— J’avoue, respecte-le un peu quand même !

— Mais, euh ! Ça arrive à tout le monde d’oublier le nom de quelqu’un !

— Bien sûr, c’est pas du tout comme si c’était facile de se rappeler la tête qu’il tire. Une moustache de trois kilomètres, des lunettes de soleil rondes et un crâne chauve, sans oublier la blouse dont il ne se sépare jamais, mais qui pourrait oublier avoir causé à ça !

— Bon écoute. Un jour j’ai oublié qui était Giovanni, alors je te zute. Je vous dis zut à tous !

— …

— Ah.

— Voilà. Mais il y a plus important, si vous le connaissez un peu : il a pas l’air commode, est-ce que c’est justifié ?

— Bof, pas tellement. Crois-en un ancien balayeur de son Arène, il est plutôt sympa.

— Oui par contre il demande un travail impeccable.

— J’ai envie de dire que c’est grâce à ce genre de demandes qu’on règne sur Kanto…

— Au fait, c’est vrai que c’est un vieil ami du Boss ?

— Bon écoute, toi tu sors de la Team. Sérieux, t’ignores des trucs que même les moutons connaissent.

— Franchement, Claire, c’est quoi ce bizutage…

— J’ai la charge de cette base, je bizute qui je veux !

— Ben voyons. Ne l’écoute pas, Sam, elle te charrie.

— Pas du tout, j’ai l’autorité pour le virer de la base et je peux soutenir son départ de la Team auprès d’Amos. Et vous savez bien qu’Amos approuvera.

— Pas encore la discussion sur les convictions politiques des Admins, siouplaît…

— Pour répondre à ta question, Sam, les deux Champions les plus forts de la Région ont attaqué la Ligue ensemble.

— Euh, comment ça ? Je croyais que Giovanni avait vingt ans de moins…

— Ça n’empêche pas. Auguste concourrait pour le titre de Champion, et Giovanni terminait son V.I.

— Le fameux voyage initiatique pendant lequel il a théorisé la fin des Ligues…

— Nan, ça par contre c’est une légende. Ça s’est pas du tout passé comme ça.

— J’ai juste une chose à dire : mais qui es-tu pour en savoir autant sur la fondation de la Team ?

— Une agente sous les ordres directs d’Ariane.

— De une : Claire, tu baratines. De deux : ça enfreint le principe de cloisonnement de l’information.

— De trois : j’ai dit on ne touche plus au chili !

— Oui alors justement, pour en revenir à ce sujet-là. Je pense qu’une bonne description d’Auguste, c’est qu’il ne vous en voudra pas de ne pas l’avoir attendu quand il découche, mais s’il rate un chili con carne avec la dose de piment qu’y met Ike, il va râler un peu.

— En même temps pour un Champion Feu…

— En même temps ce chili est tellement bon…

— Pose cette louche. Maintenant.

— Nan. T’es pas le seul à avoir une Poké Ball ici.

— Bon vous êtes autorisés à vous étriper, mais soyez sympa de ne pas en mettre partout, j’ai la flemme de nettoyer.

— Plus que ça même ! On n’a pas envie de mettre n’importe quoi dans l’assiette du patron, et on n’a pas envie de faire le ménage avec tout le travail qu’on a demain !

— Oh vous me saoulez à parler boulot à table…

— On te charrie, y’a encore presque rien.