Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Endless Dungeon : Le Dernier Explorateur de Serian Norua



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 08/02/2020 à 23:00
» Dernière mise à jour le 08/02/2020 à 23:00

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Médiéval

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
C.16 : Retour de bataille
Récapitulatif du dernier chapitre :
Le groupe d’attaque formé par la V-Team et la familia Reshiram vient à bout de la M-Team, qui s’enfuit. Dans le Donjon, le combat entre les trois Pokémon et le Centaure, Ro Tha’Kur, se termine finalement sur une victoire de la part du trio.

***

~An x1834 après Arceus~
Aoi ouvrit les yeux, s'accoutumant au mieux à la lumière environnante. Il sentit une douce chaleur, et une impression de confort. Il tenta de se relever, mais il était définitivement cloué au lit. Sa vue se fit plus nette, il perçut les éléments qui l'entouraient : principalement du bois. Il connaissait cette couleur, la ville en était recouverte.

Mais pourquoi était-il là ? Cela lui revint ; il s'était battu contre le Centaure, et avait gagné. Avec l’aide des aventurières de la familia Suicune, il avait réussi à le vaincre. Il essaya une nouvelle fois de se lever, se sentit tout endolori et abandonna.

— C’est ce qui se passe quand tu utilises toute ta magie, lui fit une voix s’approchant.

Il tourna la tête et aperçut un Chacripan s’approchant tranquillement de son lit de paille.

— Au moins tu as gagné, ajouta-t-il. Victini t’a soigné, il reste juste à compenser tes carences. Tu en auras pour plusieurs jours de convalescence, c’est certain.

Le Grenousse sentait sa tête tourner. Tous ses muscles étaient fatigués, même son esprit n’avait pas la volonté de se lever.

— C’est si grave que ça ?

— Tu as épuisé toute ta magie, ça revient à peu près à perdre son sang. J’espère au moins que ça valait le coup.

Aoi hocha la tête doucement et dirigea son regard vers sa couchette, perdu dans ses pensées. Oui ça valait le coup, il avait gagné. Le chat grimpa sans prévenir sur le lit et fixa le Grenousse, mettant ce dernier mal à l’aise. Finalement il prononça quelques mots.

— Je suis fier de toi, dit-il.

Cette déclaration laissa l’autre incapable de répondre quoi que ce soit. Roscoe soupira et s’en alla. A quelques mètres du Grenousse, il s’arrêta et poursuivit son monologue.

— Tout est arrivé bien vite, avec l’incendie du QG. Tu t’es battu pour ta guilde et c’est une bonne chose.

Le petit explorateur n’était certainement pas le plus malin des Pokémon, mais quelque chose lui sembla louche. Roscoe était tendu, tracassé par quelque chose.

— J’ai fait ce que j’avais à faire, répondit-il.

Le Chacripan hocha doucement la tête et s’en alla. « Je vais trouver Victini et nous allons nous rendre au palais Reshiram. Tu devrais y aller toi aussi, une fois récupéré », conclut-il.

***
Deux jours plus tard
***


Après deux journées entières de convalescence, Aoi pouvait marcher. C’était la première fois de sa vie qu’il faisait face à une insuffisance magique, ainsi son corps n’était pas préparé à un tel choc. Pour récupérer totalement, il lui faudrait au moins une semaine de repos, mais l’heure pressait. La familia Reshiram attendait certainement d’entendre l’histoire du Grenousse, de comment il avait vaincu le Centaure... Il imaginait déjà les yeux admiratifs d’Elna et d’Adrian, et le sourire incompréhensible d’Oreloc. Il les impressionnerait, c’est certain.

— Les aventurières de la Familia Suicune nous ont raconté tout le combat. C’est sympa de ta part d’être passé, mais c’est un peu tard. Même Victini et Roscoe sont déjà venus, déclara Adrian.

Aoi en resta pantois. Le Simiabraz était assis dans un large fauteuil carmin accordé avec les murs du palais. Il ne semblait pas s’intéresser particulièrement au Grenousse, et ne cherchait ainsi pas à poursuivre la conversation.

— Où sont Elna et Oreloc ? continua Aoi.

— Ils sont partis en mission. Pas le temps de t’attendre.

— En mission ?

Le singe dédaigna finalement tourner les yeux vers la petite créature bleue, debout face à lui. Il soupira.

— Une opération de reconnaissance pour vaincre Azama. Tss… Ce n’est qu’une idiotie.

Sans dire un mot, Aoi attendit la suite. Remarquant le regard insistant – voire gênant – du Grenousse, Adrian accepta de lui expliquer davantage, non sans un second soupir.

— Tout ça ne sert à rien. Le mal est fait. Agnil est mort, comme bon nombre de nos soldats, et même la Division Zéro n’a pas su gagner. La fillette semble obsédée par l’idée de retrouver son frère, mais c’est impossible.

— Son frère ? demanda l’explorateur.

Le Simiabraz se leva, dominant Aoi. D’un signe de la tête, il lui fit comprendre qu’il était inutile d’en parler plus. L’autre le regarda s’en aller, puis fermer la porte derrière-lui. Il resta la tête dans les nuages, contemplant d’un œil distrait les moulures abondantes et les dorures serpentant à travers le papier peint rouge. Tout était si luxueux, c’était un univers étrange pour la grenouille. Il s’apprêta à s’en aller quand il entendit une voix.

— C’est ce que tu penses, toi aussi ?

Il fit volte-face et découvrit la Danseuse Féerique dans l’embrasure de la porte, appuyée contre un mur. Aoi tenta de parler mais aucun son ne sortit de sa bouche paralysée. L’autre fronça les sourcils d’un air menaçant et s’approcha de son interlocuteur.

— Alors quoi, tu as perdu la parole ?

Une fois encore, il bégaya une suite de bruits inaudibles, exaspérant Elna. Il lui fallut de longues secondes avant qu’il ne puisse enfin prononcer quelque chose de cohérent.

— Je… Je croyais que tu étais en mission…

L’aventurière s’approcha et toisa Aoi de haut en bas. Lui était en apnée.

— Ce que je fais, articula-t-elle, ne regarde personne. Ni toi, ni Adrian, ni personne. Est-ce dur à comprendre ?

Sur cette question rhétorique elle tourna les talons.

— Ce… C’est ton supérieur, pourtant…

Sans prendre la peine de s’arrêter, elle lui adressa un regard noir et sortit. Le Grenousse en resta pantois, dans l’incompréhension totale. A son tour il sortit en vitesse de la pièce afin de rejoindre ses amis à l’auberge, de peur qu’il ne lui arrive une autre étrangeté.

***
Adossée au battant de la porte, la Kirlia souffla. Derrière, elle entendit une autre porte claquer, signifiant que le « microbe » était parti. Elle resta longuement à fixer ses pattes, perdue dans ses pensées. Plus le temps passait et plus son caractère se dégradait. Parfois même, elle avait l’impression d’exagérer.

Elle secoua la tête ; elle se devait d’être forte si elle voulait retrouver la trace de son frère. Qu’importe ce qu’ils puissent raconter, elle le savait en vie. Elle le savait, personne n’avait à lui dire le contraire. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de continuer à s’entraîner sans se soucier des autres. Elle n’avait pas d’amis, même au sein du monster trio, ainsi elle ne perdrait pas son temps.

Sortant du palais, elle adressa un regard froid à la rue devant elle. C’était maintenant l’heure de la faire, cette expédition. D’un pas déterminé elle se dirigea vers le Donjon, bien décidée à arpenter les étages les plus sombres qu’il allait lui proposer. Il lui fallut une quinzaine de minutes pour atteindre l’entrée de l’immense tour. Sans perdre de temps, elle descendit les premiers étages. Ceux-ci l’ennuyaient, étant trop similaires et dénués d’intérêt. Elle préférait de loin les environnements hostiles des niveaux inférieurs, où elle pouvait se déchaîner sans limite.

Une heure plus tard, elle atteignait l’étage vingt-six, sa zone de chasse favorite. Les grandeurs offertes par les nombreux canyons lui permettaient de se battre sur la hauteur, tandis que le plat désertique lui offrait une portée immense. Parfois, un déviant se promenait. Il y en avait un par niveau une fois le pallier inférieur atteint, mais il fallait le trouver. Ce déviant, on l’appelait couramment un « World boss », en raison de sa puissance similaire à celle des boss. Son objectif, aujourd’hui, c’était de la détruire. Malheureusement, ce monstre était changeant, et ainsi lorsqu’il mourrait, un autre réapparaissait, différent.

Propulsée par sa magie psychique, elle fendait l’air, traversant les gigantesques canyons serpentant dans le sol ocre de l’étage. C’était un mélange de sable, de roche, et de terre assez solide, visiblement extrêmement sec. Après de longues minutes de recherche, elle atteint enfin ce qu’elle cherchait : une forme similaire à un ver géant s’agitait dans le sol. Certainement long d’une centaine de mètres, couvert d’une lourde carapace très résistance et agitant les mandibules cerclant sa gueule remplie de dents acérées, le Sand Worm semblait chasser. Des dragons rouges – une dizaine – qui essayaient de lui tenir tête, sans réussite. L’immense chasseur les dévorait comme s’il ne s’agissait que d’insectes. Alors, les monstres qui quelques jours plus tôt avaient eu raison d’un groupe de Pokémon n’étaient plus que de simples bouchées pour cette chose. Sa puissance dépassait simplement l’entendement.

Elna se mit à sourire. Il lui fallait une bête de cette envergure pour être satisfaite. A ce stade, ce n’était plus du menu fretin, et ça, elle en salivait presque. Toujours dans les airs, elle enchaîna la capacité Hâte jusqu’à ce que sa vitesse atteigne un niveau faramineux. Alors, elle fondit sur le ver et l’attaqua.

— Coupe Psycho ! s’exclama-t-elle.

Le long de ses petits bras, une lame psychique apparut. Une magnifique lame translucide aux teintes roses, longue d’une cinquantaine de centimètres. Tournoyant sur elle-même, elle percuta la carapace ocre du monstre, faisant jaillir des éclats osseux dans l’air. Son coup était suffisamment puissant pour pulvériser la défense de la créature, mais compte tenu de sa taille, impossible de fendre sa chair. Sans perdre son sang-froid, elle utilisa une attaque Psyko sur la zone exposée, provoquant une véritable onde de choc psychique qui frappa le monstre. Le recul fit s’élever son corps de plusieurs mètres, avant de retomber au sol dans un fracas terrible.

Tss, ce n’est pas suffisant, songea la Kirlia. Si je veux le vaincre, je dois y aller plus fort : attaquer sa tête où le couper en deux. Qui plus est, au vu de sa masse terrifiante, impossible que j’utilise Gravité.

Sensible à l’attaque subie, le World boss cria, laissant entendre un son strident qui fit vriller l’air, soulevant des panaches de poussière par sa puissance. S’agitant, le ver s’enfonça dans le sol. Le mouvement d’un tel monstre faisait trembler la roche sous les pieds d’Elna. Dans cette situation, il ne lui restait plus qu’une chose à faire. S’agenouillant, elle posa ses pattes au sol et ferma les yeux. Elle ressentait les vibrations causées par le mouvement du ver. Elle aimait son type, mais elle savait aussi très bien les limites qu’il comportait. Dans ce genre de combat, la force psychique n’était pas déterminante pour la victoire. Ce qu’il lui fallait, c’était une force de combat magistrale. Après tout, elle devait être la plus forte.

Il y eut un flash, puis une aura mauve entoura son corps. A pleine puissance, sa magie de renforcement provoquait des fissures dans le sol sous ses pieds.

— Finissons-en vite, dit-elle. Vague Psy !

De ses mains, une série d’ondes psychiques s’échappèrent dans la terre. Une seconde plus tard, celle-ci se brisa de toutes parts dans de terribles secousses déformant l’air. La pression l’entourant devint plus forte et son attaque gagna en puissance, pulvérisant tout ce qui se trouvait en dessous d’elle.

Alors, dans un cri strident le ver sortit de terre, rendu fou de rage par les secousses. Sans ouvrir les yeux, Elna utilisa Plénitude plusieurs fois de suite, boostant de cette manière son attaque spéciale. Autour d’elle, le sol s’effondrait, de gigantesques morceaux de roche chutant dans le canyon le plus proche. Un vacarme confus l’environnait, tel une cascade mortelle.

Elle ouvrit les paupières, révélant des pupilles à la même teinte que son aura, son regard déterminé à mettre fin à ce combat.

— Rafale Psy !!

Elle projeta alors un immense rayon violet qui percuta le ver, brisant ce qu’il restait de sa carapace avant de le couper en deux, libérant des flots de sang verdâtre. Agonisant, le corps tomba au sol dans un nuage de poussière, avant de disparaître en fumée en laissant une magnifique gemme ocre. Elna s’en approcha, et la touchant de sa patte, elle disparut dans une dimension parallèle.

— Bien, il est temps de descendre.

***
Au même moment, Aoi était de retour au Doux Rondoudou. Tant que leur QG ne serait pas construit, c’est ici qu’ils devraient vivre. Si tout allait bien, ce ne serait histoire que de quelques jours. L’auberge était sympathique, mais cela impliquait de devoir payer pour une chambre énorme, et ainsi il allait vite devoir retourner au Donjon.

Une fois en haut de l’escalier, il ouvrit la porte menant à son lieu de vie, et non sans stupeur découvrit Victini prenant le thé avec les aventurières Suicune. Il en resta pantois, ne sachant trop que faire. Le remarquant, le Pokémon Victoire le salua, arborant son sourire de toujours.

— Aoi, te revoilà ! Tu ne devineras pas sur qui je suis tombé !

— Jiyana et Mistid ? tenta celui-ci.

Ce faisant, il s’approcha. Et à sa question, Victini en resta ébranlé.

— C-C… Oui ! Je ne sais pas comment tu as trouvé, mais félicitations ! Bref, il se trouve que ce sont des demoiselles formidables ! Elles m’ont raconté le combat et je dois dire que je suis fier de toi, Aoi, pour avoir rencontré des filles aussi gentilles !

Pour l’occasion, il n’avait aucune idée de quoi lui répondre. Il n’avait même aucune idée de quoi faire.

— Euh… Où est Roscoe ?

— Aucune idée ! Mais viens donc prendre le thé avec nous, plutôt ! On t’a gardé une place !

En effet, tous autour de la petite table, il ne manquait que lui. Gêné au possible, il prit place aux côtés du Pokémon Légendaire, évitant de croiser avec une Jiyana aux anges, face à lui, et une Mistid aussi impassible qu’à l’accoutumée.

— Tu as l’air d’aller mieux, Aoi ! lança gaiement la Roussil.

Encore plus gêné, il acquiesça mécaniquement.

— Au fait, lança Victini, je ne sais pas si Adrian t’a dit mais la construction du QG débutera demain matin ! Il m’a montré le bâtiment et je suis sûr qu’on va s’y plaire !

Tout allait pour le mieux alors. Depuis le temps que ce chapitre devait se finir, avoir un nouvel endroit où vivre était rassurant. Seule restait la M-Team, Aoi songea au fait qu’ils puissent de nouveau attaquer. Rien ne les en empêcherait, et il n’était pas sûr d’être à la hauteur de la tâche.

— Sinon, fit Jiyana en direction de la grenouille, ça te dirait qu’on redescende ensemble un de ces jours ? J’ai beaucoup aimé notre combat de l’autre fois !

— Mouais, moi aussi, maugréa Mistid. Ce n’était pas si mal.

— Avec plaisir ! sourit Aoi, tout content d’avoir trouvé des partenaires.

— Ce sera l’occasion pour toi de t’entraîner, reprit la Mysdibule. Tu manquais d’expérience, malgré tout.

— Mistid ! s’exclama Jiyana.

L’intéressée leva les yeux aux ciels.

— Quoi ? On n’a plus le droit de donner son avis maintenant ?

La Roussil était cependant écarlate et elle baragouinait des mots incompréhensibles à sa coéquipière. Tandis qu’elles se chamaillaient, l’explorateur songeait aux mots de la Pokémon. Effectivement, maintenant qu’il avait vaincu le centaure, il devait s’habituer à l’atmosphère du Donjon et s’exercer. Avec une réserve magique plus grande, il serait en mesure de rendre son Vibraqua plus puissant, voire même de l’utiliser sous des formes encore différentes. Pour l’instant, il s’en était servi comme attaque de poing, mais également pour se déplacer dans l’air. Plus le temps passerait et plus il se rendrait polyvalent en combat.

— J’ai une idée ! intervint soudain Victini.

Sa voix fit se calmer les deux aventurières qui se mirent à l’écouter.

— La construction commence demain, mais ça ne sert à rien que tu sois là, Aoi. Pourquoi n’iriez-vous pas au Donjon pendant ce temps ? Tu aurais la surprise en revenant.

Le Grenousse y réfléchit quelques instants, puis il acquiesça, enchanté par cette situation.