Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Endless Dungeon : Le Dernier Explorateur de Serian Norua



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 09/01/2020 à 02:07
» Dernière mise à jour le 06/10/2021 à 16:15

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Médiéval

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
C.9 : Préparation I
Récapitulatif du dernier chapitre :
Aoi se retrouve à affronter vingt Hellwolf pour prouver sa détermination à Elna et Adrian, mais il est lamentablement battu. Sa volonté de protéger ses amis et toutefois forte et il éveille sa magie de renforcement, ce qui lui permet de gagner. Un défi est alors lancé : il a dix jours pour s’entraîner avant de vaincre le Centaure, et la familia Reshiram leur offrira un nouveau QG.


***

~An x1834 après Arceus~
« C'est à partir de maintenant que ça va se jouer pour toi, alors sois attentif, et surtout donne-toi à fond. Tu as dix jours, pas un de plus. »

Ces paroles étaient désormais ancrées dans l'esprit d'Aoi, qui faisait activement la connaissance des autres membres de la famille. A sa grande surprise, ils avaient pour la plupart entendu parler de lui, en raison de son exploit au cinquième étage. Pour donner suite à ça, Adrian les avait mis au courant du défi auquel il était confronté, et avait demandé aux plus talentueux de l'entraîner durant une semaine entière, qu'importe ses blessures actuelles.

Finalement, trois avaient été choisis, pour le faire progresser en magie, en maniement des lames, et en force physique. Et ils n'étaient autres que Elna, un dénommé Oreloc, et enfin Adrian. La première leçon du Grenousse était avec la Kirlia, et il redoutait cette rencontre, se remémorant leur dernière querelle, tout juste quelques heures plus tôt. La Pokémon était censée lui apprendre à mieux contrôler sa nouvelle magie, puisqu’il n’avait aucune idée de comment s’y prendre. Venait ensuite Oreloc, un Capidextre dont la tâche était de lui apprendre à mieux manier sa dague, comme il n'avait aucune réelle base en escrime. Pour finir, Adrian, le Simiabraz, devait l'endurcir, et tenter au mieux d'améliorer la maîtrise de ses capacités de Pokémon, qui n'étaient pas les points forts du Grenousse.

Tout avait été planifié à l'avance, et le petit Pokémon devait, chaque jour, se réveiller à tout juste six heures du matin, puis enchaîner les trois apprentissages dont la durée était de cinq heures chacun, pour se coucher à vingt-et-une heure. Dans le cas où de grands progrès étaient rapidement sentis, il aurait le droit à une journée de « repos », où il devrait laisser son corps se remettre, tout en gardant une légère activité physique en durée. Si tout marchait comme prévu, il serait apte, d'ici une dix jours, à vaincre le boss du niveau dix : le Centaure, dont il avait déjà fait la connaissance. Bien qu'il redoutât cet affrontement, il voulait ardemment poser de nombreuses questions au monstre, alors entouré de mystères.

Tandis qu'il réfléchissait, il enfilait comme il pouvait une légère armure, censée le protéger des premiers chocs.

« Je leur ai dit pas de cadeaux, et ils ont compris. Donc pour que tu restes en vie, pense à mettre cette cotte de maille, qui te sera importante, tu peux me croire. Courage ! »

Tels étaient les mots d'Adrian, lorsqu'il lui avait prêté cette vieille armure en piteux état. Bien qu'en théorie, les armures communes aux membres de la famille devaient être quotidiennement nettoyées et réparées, c'était en pratique une tâche qui passait après la beuverie et la fête. Ainsi, bon nombre d'équipements étaient dans un état déplorable, et lorsqu'ils n'étaient pas jetés, croupissaient dans des armureries moisies, où personne n'allait – fait qui expliquait d'ailleurs l'odeur nauséabonde de la cotte du Pokémon.

L'ayant enfilée totalement, Aoi put sentir la légère couche de mousse sur les anneaux métalliques lui chatouiller le dos, et lui offrir une impression de froid désagréable. Beurk, songea-t-il, ce truc est immonde ! Ayant fini de se préparer, il se déplaça, crispé, vers le miroir, pour se contempler, et se rendit compte qu'il ne ressemblait pas à grand-chose. En effet, emmitouflé comme il l'était dans sa tenue verte et grise, aucun mot précis ne lui venait à l'esprit, si ce n'était la notion de « chose » ... L'on toqua à la porte, et il n'eut pas le temps de répondre qu'elle vola en éclats, projetant une rafale de morceaux de bois.

— Je vois que tu es prêt, dit Elna. C'était un sage choix d'enfiler cette cotte, car sans elle tu serais criblé de petits trous, à l'heure qu'il est.

— Euh... Oui...

Là encore, les mots lui manquaient, et il était plus surpris et terrifié par cette entrée en scène que satisfait, à l'inverse de la Kirlia.

— Ne traînons pas, dit-elle, tu dois commencer ton entraînement au plus vite. Plus vite tu seras prêt, plus vite tu pourras t'en aller !

Toujours froide, soupira intérieurement Aoi. L'aventurière tourna les talons, et le Grenousse la suivit, traversant une série de couloirs blancs et rouges, et éclairés par toutes sortes de lustres majestueux. Ils arrivèrent dans une immense salle longue, large et haute d'une cinquantaine de mètres, et dispensée de fenêtres.

— Incroyable... s'émerveilla le petit Pokémon.

— Voici l'une de nos salles d'entraînement, informa Elna en se retournant. Celle-ci est appelée le Cube, en raison de ses tri-dimensions identiques. Si tu te demandes pourquoi elle est aussi haute, c'est pour développer les combats aériens, qui seront cruciaux dans les combats contre les grands-monstres. Bien que tu n’ailles pas jusqu'à eux, c'était pour te mettre au courant de sa fonction. De plus, son absence de fenêtre et ses murs renforcés permettent une utilisation sans limite d'atouts tels que la magie, qui peut provoquer de nombreux dégâts. Et par chance, c'est cette même magie que tu vas étudier avec moi, pendant les cinq prochaines heures. Une question ?

— Je... ne crois pas, répondit Aoi.

— Bien, alors en tant que ton professeur, je me permets de te donner des ordres, et le premier est de retirer cette immonde cotte de maille.

— Mais Adrian m'a dit qu'il la fallait pour me protéger contre toi ! protesta l'autre.

— Est ce que j'en porte ? Certes, on n'a pas le même niveau, mais exercer son corps à la résistance magique est important, et te cacher derrière une armure ne va avoir que pour effet d'apeurer tes muscles, tes nerfs, etc. Alors enlève-là sans histoire.

Il hocha la tête, et se démena tant bien que mal à enlever l'immonde cotte, qui lui collait à la peau. Bien qu'il fût content de pouvoir se débarrasser de cette armure dégoûtante, l'idée de l'avoir endurée pour rien l'énervait.

— Bien, maintenant, deuxième ordre : montre-moi ta magie.

— Mais je... Je ne me rappelle pas comment j'ai fait ! C'est venu comme un éclair !

— La magie que tu as utilisée est dite de renforcement. Cela veut dire qu’il s’agit plus communément de capacités normales, mais améliorées.

— Je n'ai pas mon épée, dit Aoi.

— Tu n'en as pas besoin pour cette leçon. Maintenant, montre-moi ce que tu sais faire, fit Elna, qu'importe les moyens !

Le Grenousse se concentra, essayant de mobiliser cette force qui lui était étrangère, et non loin sa professeur semblait perplexe. Plusieurs minutes s'écoulèrent, au cours desquelles il ne se produit pas le moindre changement.

— Bon, comme je maîtrise bien la magie est de renforcement, je vais t’aider un peu, continua-t-elle. Imagine que tu puises ton énergie dans l’espace autour de toi. Je me souviens que hier, tu captais l’eau autour de toi, d’une manière ou d’une autre. Tu dois te remémorer ce sentiment.

— Je vais essayer.

Elle s’écarta et laissa le Grenousse se concentrer. Au bout de longues minutes, quelques gouttelettes apparurent autour de lui. Toutefois leur nombre était négligeable. Finalement, elles disparurent.

— Tu n'y es pas encore. Mais au moins, tu as pu faire appel à ta magie. Tu es capable de le refaire une nouvelle fois ?

— Je... Je ne sais pas...

— C'est un ordre, refais-le ! Cette fois, je veux que tu m’attaques avec tout ce que tu as. Donc interdiction d’abandonner tant que tu ne m’as pas touchée.

A contrecœur, le petit Pokémon se releva, et tenta une nouvelle fois d’activer son renforcement, puisant dans ses petites réserves magiques.

— Pistolet à Eau !

Il tira un jet d’eau en direction de la Kirlia. La puissance était cependant trop faible, et d’un Mur Lumière elle le fit disparaître. En effet, songea-t-elle, ses capacités magiques ne sont pas suffisantes pour qu'il constitue une menace. Qui plus est, son attaque n'est pas complète, et l'énergie qu'il utilise est simplement dispersée dans l'air. Face à elle, l’explorateur enchaînait la même capacité, donc la puissance diminuait au fur et à mesure.

— Continue sans t'arrêter, ordonna la magicienne. Qu'importe si tu te sens mal, dis-toi que si tu flanches, c’est moi qui tu tues.

— Tu... tu ne me motives pas du tout… haleta Aoi.

— Pas mon problème.

Le Grenousse ne voulait pas voir la Kirlia l’attaquer, puisqu’il risquait de mourir, mais se savait au bord de l'épuisement, et était conscient qu'à un moment, il ne pourrait plus attaquer. Pourtant, il tint bon, posant tout de même un genou à terre, comme sa tête lui tournait et sa vue se brouillait. Je dois à tout prix y arriver ! Je n'ai pas le droit d'échouer ! Il posa le deuxième genou au sol, et relâcha son emprise sur l'épée, sentant ses mains trembler. Ses Pistolets à eau n’avaient plus rien de menaçant, et leur portée diminuait au fur et à mesure. Perdant tous ses sens, comme s'il devait dormir, sa tête pencha d'un côté à un autre, sans qu'il ne s'en rende compte.

— Dé... Désolé...

Il tomba alors de fatigue, mettant fin à l'activité du sort.

— C'était à prévoir, soupira Elna. Tu es bien pitoyable... Qu'importe, je t'offre deux heures de repos.

L'aventurière sortit de la salle, laissant derrière elle Aoi, inconscient.

***
— Lira, nous devrions battre en retraite.

— Certainement pas. Tant que je ne l'ai pas ordonné, personne n'a le droit de tourner le dos à l'ennemi, même si chacun doit mourir.

Dans une gigantesque salle aux murs de glace, la Division Zero, entourée d'aventuriers, faisait face à Azama, le légendaire boss du niveau quarante-neuf. Le combat durait depuis déjà une trentaine de minutes, et aucun des deux camps n'avait l'avantage.

— Reculez, insectes, dit la Démone. J'attaque.

Hormis ses deux acolytes, tous partirent se mettre à l'abri, craignant le monstre autant que la Lockpin. Cette dernière, fit apparaître son arme en main, et se propulsa à la rencontre de son adversaire. Il poussa un terrible hurlement, et toutes ses têtes filèrent à leur tour vers la Pokémon. Lorsqu'elle fut suffisamment proche, elle s'arrêta, et sa faux décupla de taille. Sans un mot, et sans effort, elle la fit tourner autour d'elle, tranchant une dizaine de cous avec. L'immense bête recula, hurlant toujours plus.

— Tu es résistante, murmura Lira. Seulement, ça ne suffira pas.

Là où se trouvaient les têtes, une masse vague se forma, et le double réapparut.

— Dans ce cas-là...

De la fumée noire entoura la faux, et une flamme rouge forma un visage maléfique sur la lame. Tenant sa gigantesque arme derrière-elle, l'aventurière sauta au-dessus du monstre, et frappa dans le vide, projetant une énergie sombre qui le perfora.

— Tu es à moi, désormais. Ton âme m'appartient, misérable créature.

***
Ankylosé, Aoi s'éveilla, seul dans la salle d'entraînement. Il n'avait aucune idée de combien de temps il avait dormi, mais savait que c'était à cause de l'utilisation répétitive de Pistolet à Eau. Retrouvant ses esprits, il vit qu'une note était posée devant lui. Se penchant vers elle, il l'attrapa, et entreprit de la lire à haute voix.

« Le Grenousse. Comme tu es faible, tu t'es évanoui de fatigue, et je t'ai laissé. Pour te faire un rapide bilan, ton attaque est trop superflue, et tu n’as pas réussi à m’atteindre une seule fois. Dans le cas des Hellwolf, tes sentiments étaient particulièrement développés, et ta puissance était bien utilisée. Je ne sais pas exactement comment te faire progresser à ce niveau, car seul toi est capable de t'en rendre compte. Toutefois, comme j'ai autre chose à faire, je t'ai laissé du matériel d'exercice, que tu peux utiliser jusqu'à onze heures. Et rappelle-toi : au vu de ton niveau, si tu veux progresser alors tu dois apprendre à utiliser ta magie de renforcement. Sinon, c’est impossible que tu vainques le Centaure. Alors entraîne-toi, et donne tout, ou je m'occuperai de ton cas ! »

Le Pokémon soupira et regarda autour de lui. En effet, dans la salle étaient disposés divers objets d'entraînement, pour la plupart énormes. Je manque de puissance... Mais je suis nul en magie, bon sang ! Ramassant son arme, il se releva et se dirigea vers l'objet le plus proche de lui, qui semblait être une sphère en acier. Tandis qu'il s'en approchait, il était en mesure de se rendre compte à quel point elle était énorme, mesurant sûrement plus de cinq mètres de diamètre. Du haut de ses trente centimètres, il n'en menait pas large, sachant qu'il pouvait à n'importe quel moment se retrouver en dessous, comme une crêpe. Pourtant, il tenta désespérément de la pousser, espérant qu'elle bouge, ne serait-ce que d'un centimètre. Malheureusement elle ne fit pas le moindre mouvement, et le Grenousse perdit courage.

— J'imagine que je dois m'entraîner, murmura-t-il. Bon sang...

Il s'écarta de l'énorme boule, fermant les yeux, il se concentra, et tenta de réunir ce qui lui semblait être de la magie. Car en effet, comme c'était la veille la première fois qu'il en utilisait, personne ne lui avait dit comment elle se manifestait, ni à quoi elle pouvait « ressembler », dans sa forme pure. Pourtant, l'explorateur, trop simplet, ne chercha pas à comprendre la nature de ladite magie, et se contenta de l'utiliser.

— Magie de Renforcement ! Pistolet à Eau !

De petites gouttelettes apparurent autour d’Aoi, qui tenta comme il pouvait de les aspirer. Il lui fallut de longues secondes avant que la première n’arrive jusqu’à la peau du Grenousse, libérant une sensation de chaleur dans son corps. Pris d’excitation, il utilisa alors son attaque Pistolet à Eau, légèrement plus puissant que d’habitude, mais rien de plus.

Durant les heures qui suivirent, le Pokémon tenta au mieux de réunir l’eau autour de lui, sans réussite. Comme ses réserves de magie n'étaient pas particulièrement développées, il se retrouvait vite à court, et devait faire des pauses, ce qui réduisait son temps d'exercice. Et c'est au moment où il allait perdre espoir qu'il entendit quelqu'un arriver. Il se retourna, et découvrit un Capidextre, tout souriant. Son visage joyeux lui rappela Victini, et il se sentit faiblir un instant.

— Tu t'entraînes dur, à ce que je vois, dit-il. Heureux de faire ta connaissance, je suis Oreloc, ton maître d'armes.

— E... Echanté, répondit Aoi.

— Cette arme que tu tiens, fit l'autre Pokémon en désignant la dague à sa ceinture, c'est celle que tu utilises activement ?

— Euh... Bah... Oui, du coup.

Le Grenousse ne savait pas trop comment il devait répondre, tant la question était stupide : il n'y avait dans toute la salle qu'une seule arme, et il l'avait avec lui.

— J’ai entendu dire qu’il s’agissait d’une arme maudite mais elle m’a tout l’air d’une simple lame. Aurais-tu utilisé la magie contenue à l’intérieur ?

— Euh bah ça dépend, en fait... Mais on peut dire, oui...

— Merveilleux ! s'exclama Oreloc. J'espère que tu es prêt à t'exercer ?

— Non pas vraiment... Mais je n’ai pas le choix, soupira l'autre.

— Alors suis-moi, continua le Capidextre, sans prendre en compte sa réponse.

Les deux créatures sortirent de la salle d'entraînement surnommée « le Cube » et du bâtiment, pour se diriger vers une cour spacieuse, entourée par quatre hauts murs de pierre. Sur l'un d'eux étaient accrochés des dizaines de cibles, disposés inégalement et à des hauteurs différentes. Plus loin, de grands poteaux portant des mannequins en bois ou en paille étaient plantés dans le sol. D'un signe de la main, Oreloc indiqua à son élève que c'était ici qu'ils se rendaient, et lorsqu'il fut tout proche des mannequins, le Grenousse se rendit compte de leur démesure : le plus grand mesurait une dizaine de mètres, et les plus petits au minimum deux.

— Ces cibles de paille seront tes adversaires pour mon entraînement.

— Mais... Je ne risque pas de les trancher avec mon arme ?

Le Capidextra éclata de rire.

— Tu es perspicace, en effet, dit-il, c'est pourquoi tu devras utiliser une épée en bois, autrement dit un Bokken. Tu en as à ta disposition, là-bas, alors vas te servir.

Le Pokémon désigna un tube de bois à l'intérieur duquel étaient rangés différents bokken. Aoi s'y dirigea, et entreprit de choisir une arme dont la taille lui convenait. Après plusieurs minutes à trifouiller, il finit par en trouver un qui lui allait, peint en noir. La lame était deux fois plus longue que sa dague, mais il n’avait d’autre choix. Satisfait, il revint vers son professeur, qui, d'un rapide coup d'œil, jugea son choix.

— Bien, maintenant, montre-moi ce que tu sais faire. Toutefois, je tiens à mettre tout de suite une règle en place : tu n'as pas le droit de casser ton arme. Comme elle est en bois, c'est facilement arrivé, mais c'est pour cela que tu dois apprendre à doser ta puissance, dans le but de canaliser ta force et ton énergie. Car entre un escrimeur qui utilise ses muscles à un niveau stable, ni trop bas, ni trop haut, et un qui utilise toute sa puissance, au risque de s'épuiser rapidement, c'est le premier qui sera le plus efficace. C'est une limite que tu pourras faire évoluer avec l'expérience, mais elle doit rester proportionnelle à ta propre puissance, ainsi qu'à la qualité de l'arme. Plus tard, je t'enseignerai le renforcement de ta lame avec ton esprit, mais pour l'heure, tu dois être en mesure de te contenir. Des questions ?

— Oui ! Si je m'entraîne avec une autre arme que celle que j'utilise habituellement, cela ne va pas poser un problème quand je la retrouverai ?

— C'est là une bonne interrogation, mais tu n'as pas à t'en faire. La puissance d'un escrimeur n'est pas définie par la force de son arme, mais par son propre talent et sa propre résolution. En d'autres termes, tu ne dois pas dépendre de ta lame, car c'est le contraire. Ainsi c'est ta propre force personnelle qui est vraiment sollicitée. Compris ?

Aoi hocha la tête en signe d'approbation, et dirigea son regard vers son arme, absolument rudimentaire. Dans la quête du Donjon, seules les armes les plus puissantes étaient recherchées, et lui-même en possédait une qu’il qualifierait d’efficace. Ainsi, jamais il n'aurait imaginé avoir dans les mains une épée en bois, qui pour le coup, ne serait pas supposée pouvoir passer au travers de mannequins de paille.

— Pour résumer, reprit Oreloc, et pour en revenir au début, tu n'as pas le droit de casser la lame de ton arme, et si ça arrive, je m'assurerai que tu redoubles d'attention.

— Que... Qu'est ce qui m'arriverait ? hasarda l'autre.

— Surprise surprise, mon jeune ami. Mais je serais toi, j'éviterais de la briser. Cela étant, il n'y a que ceux qui ne travaillent pas qui ne font pas d'erreur, et les casser sera inévitable, au début. D'ailleurs, pour ça je te conseille de garder le bokken que tu as choisi pour la fin, car tu serais dégoûté de le voir disparaître dès le début, je pense.

— Mais attendez, je ne comprends pas ! Même si c'est du bois, comment ces armes pourraient se casser contre de la paille ?

— Eh bien pour deux raisons, expliqua calmement le Capidextre. La première est qu'en dessous de la paille se trouve du bois, et la deuxième est que nous qui possédons une bénédiction sommes des créatures aux capacités améliorées. De ce fait, tu te doutes bien que nous ne sommes naturellement pas dirigés vers l'utilisation d'armes si peu solides, et que la puissance qu'il nous a été accordée est supérieure. Pour être exact, ces bénédictions nous ont transformé, ont modifié notre nature, et nous ne sommes plus les mêmes. D'un côté, c'est pratique, mais d'un autre, c'est un problème, car viendra un jour où nous ne serons même plus des Pokémon. Ainsi, cet entraînement a pour but de te contrôler, en maîtrisant ta force et en te rapprochant de ton vrai côté naturel. Bon, tu es prêt, cette fois ?

— Oui.

Le Grenousse partit rapidement changer d'arme, et revint près de son professeur, qui désigna les mannequins à attaquer. Le Pokémon saisit son bokken à deux mains, et courut vers la cible de paille, l'attaquant comme s'il voulait le tuer.