Lutte contre le temps de Nheft

Ils étaient là sur la neige. L'énorme sapin émeraude vacilla davantage de droite à gauche, la pression que le vent émettait était bien trop puissante pour que ce dernier puisse résister, et s'il venait à s'écrouler, le duo n'avait plus aucune chance de survie. Petit à petit ce géant de la nature vint à se pencher vers eux : ses racines commencèrent à se déraciner de cette terre désormais morte, il hurlait de douleur comme-ci on lui arrachait les ongles lui laissant alors la chaire toute saignante. Les aiguilles aiguisées valsèrent jusqu'au sol se plantant alors dans la neige, ne laissant alors plus aucune chance de survie à ce conifère condamné à perpétuité.

Il fallait prendre une décision. Et vite. Le cœur de ce Reptincel chétif devenait encore plus faible, tette une forteresse en état critique. Les tours tremblotaient dans une rotation circulaire, le pont-levis laissait passer les flux venus des différents organes, le donjon où était renfermée la flemme devenait quant à lui vulnérable. Le donjon, ce berceau de la vie et des émotions, sa flamme d'un rouge écarlate ne projetait plus assez de lumière pour chasser les ténèbres. Pour chasser la Mort. La Mort qui attendait patiemment devant la porte que le glas sonne.

Lorsque Irelia contempla son compagnon, il n'était pas difficile de comprendre que son état était déplorable. La jeune dresseuse essaya d'apercevoir un abri en jetant un léger coup d’œil aux environs, tout en continuant à serrer son compagnon pour tenter de le préserver. La dresseuse était paralysée d'épouvante et de chagrin, son corps entier tremblait . Elle pouvait à peine se relever. Ses larmes coulaient abondamment le long de ses joues avant d'être pétrifiée par le froid.

La Mort s'installait le long de la route. Le géant conifère pencha très sérieusement vers le duo désormais prit au piège, laissant tomber un cadeau morbide à côté d'eux. Un Charmillon autrefois gracieux et coloré, se retrouve tuait ne laissant plus que des couleurs termes le dominer. Son corps était encore tiède, une chaleur bientôt éteinte pour l’éternité. Ses yeux saphir étaient ouverts, sa belle trompe était recroquevillé, quant à ses ailes divines, elles avaient été grignoté par la vermine. Ce cadavre était le fruit de cette tempête, un fruit symbolisant à la fois la beauté, et l'agonie.

Quand la brunette vit ce macabre cadavre se déposer à ses pieds. Il n'y avait plus aucun doute dans sa tête, il fallait partir, et vite. Irelia dressa alors sa main tremblante pour atteindre Charmillon, sa main était engourdit par le vent, néanmoins elle continua à déplier davantage son bras pour le toucher... Il ne restait plus quelques centimètres. Lorsqu'elle y arriva, le vent emporta le cadavre brutalement jusqu'à ce que ce dernier ne soit désormais poussière. Irelia vint alors précipitamment à se lever lorsqu'elle vit le Charmillon se faire emporter. Sa vision était troublée par la fatigue : la dresseuse voyait le paysage flou, et, essayant alors de regarder ses mains rouges à cause du froid, ces dernières commencèrent à disparaître. Par ailleurs, elle vit le sol changeait de couleur passant d'un blanc pur comme la fleur de lys à un noir triste. Par surprise, elle secoua alors de droite à gauche sa tête, essayant de retrouver pleinement sa vision. Pendant ce temps, le temps s'écoula toujours laissant alors le duo sans ressources.

Le temps, contrôlait par Dialga. Cette chose qui nous donne la jeunesse, et nous la retire, cette chose qui nous donne la vie, et nous la retire. Il vit avec nous discrètement quotidiennement en nous observant de loin nous construire depuis sa distorsion. Entends-tu les secondes s'écoulaient ? Cette soustraction de seconde jusqu'au dénouement... jusqu'à la mort. Une lutte sans cesse pour rester en vie, pour rester jeune. Une lutte sans cesse pour que son Reptincel reste en vie.

Lorsqu'elle rouvrit ses yeux, elle prit conscience de la situation. Se dressant droite face à la route, elle aperçut quelque chose au loin, dans la brume. Une sorte de maisonnette en bois où, une cheminée dégageait une impressionnante quantité de fumée. Un refuge où elle allait peut-être pouvoir soigner et prendre en charge à temps son compagnon. Il n'y avait plus aucun doute, c'était la seule solution :

« Accroche toi Reptou ! On va te soigner. » dis-t-elle avec conviction.

« ... »

En moins d'une minute, la dresseuse avait déjà retrouvé ses esprits. Irelia était prête à affronter les pires épreuves pour pouvoir réussir à sauver son noble ami. Alors, elle posa son pied droit devant elle, se mettant en position, prête à franchir la route pour rejoindre la maisonnette située à quelques mètres. Il était temps d'aller sauver son Pokémon, quoi qu'il en coûte. Mais allait-elle arriver à temps ? Allait-elle réussir à gravir les dangers de la route ?