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Curry-cullum Vitae de Sweg2Carpe



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Informations

» Auteur : Sweg2Carpe - Voir le profil
» Créé le 02/10/2019 à 02:34
» Dernière mise à jour le 02/10/2019 à 02:34

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo

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Hors-d'oeuvre
Galar, havre des passionnés, était prédestinée à le devenir. Il n’y a pas de recette miracle, pas de place au hasard, juste des ingrédients qui se marient bien ensemble. Dans cette région les éléments déterminants furent sa géographie diverse et son climat propice, grâce à eux la vie s’y est développée en tout lieu et par tout temps. Entre forêts éparses ou denses s’étendent ses champs et rizières, étangs et rivières, cratères de grêle et mers de neige, steppes arides et stèles en ruine, usines et vestiges, déserts secs et marécages, plaines vertes et larges vagues, plateaux orageux et autres grottes, tant de biomes pour un seul îlot. Cette pléthore de zones, trésor de faune, déborde de Pokémon hauts en couleur. Autant d’authentiques que d’entités d’ailleurs, résultant d’un dex certes incomplet mais complètement cohérent, seuls les meilleurs spécimens de ces terres restent et prospèrent.

Dans cette contrée entre fonte et récifs, contes et récits font ses résidents, des enfants bercés par des légendes dantesques et les exploits de leurs prédécesseurs. Peu de ces jeunes dresseurs parviennent à s’élever au niveau de ces histoires mais tous conservent un amour indéniable pour les Pokémon si bien que tous les corps de métier travaillent de pair avec leurs partenaires non-humains. Cette complicité unique donna naissance au système d’entraide nommé Poké Service afin de répondre aux besoins des différentes entreprises de la région et contribua à la pleine croissance de Galar. Cependant le véritable responsable de l’essor de la nation n’est autre que la discipline reine au sein de ce territoire : le combat Pokémon, pierre angulaire dans le processus de développement de la région, tout tourne autour de celui-ci. L’engouement qui l’entoure nourrit les ambitions de nombreuses firmes et toutes tentèrent d’en profiter mais un seul homme réussit à s’imposer avec un concept novateur lié au phénomène exclusif touchant la région. Fort de son succès il construisit des édifices titanesques pour accueillir les futures rencontres, des constructions si imposantes que le Grand Stade de Méanville ou le Dôme Pokéathlon de Johto paraissent être de simples aires de jeux. La passion du peuple alimentant les médias ceux-ci ont en échange attisé de plus bel ce feu ardent, cette symbiose engendra une explosion de popularité sans précédent et le nom de Galar parvint aux oreilles des dresseurs du monde entier.
De nos jours, la paternité des combats modernes est indiscutable, loin du paradoxe de l’oeuf et du Mew, si l’on demande qui est venu le premier entre les combats modernes et Shehroz, le nom de ce dernier sortira à l’unanimité. Grâce à lui et son conglomérat, l’attrait pour les affrontements est si grand qu’aujourd’hui les foules s’entassent par milliers dans les gradins des arènes au moindre match, même amical.

Île idyllique pour les initiés, Galar vit aussi l’émergence d’un type de mouvement inédit jusqu’à lors, une nouvelle sorte de team. Pas une organisation criminelle ni un groupe ayant pour projet de créer un monde à leur image contrairement aux autres régions, non, ici le concept de team est quelque chose de pur et simpliste, l’essence même de ce qu’est une team à la base : un rassemblement sous une même bannière de gens de tout horizon qui partagent un centre d’intérêt commun. Style de combat, apparence, personnalité, force, type utilisé, ou même lieu de provenance sont autant de raisons pour choisir son favori. Les teams de Galar n’ont rien à voir avec l’équipe de galériens au crâne serpenté. Ces fans assermentés sont les soutiens sans failles de leur idole et n’ont pas pour but de bloquer les autres dresseurs, ou du moins pas pour vocation de bloquer pour bloquer lorsqu’il est question des plus bruyants. Il faut les comprendre, ils ne parviennent pas à contrôler la passion qui les anime et sont réduits à contrôler l’avancée du reste des concurrents pour le bien du leur. Ces dérives sont tout de même rares et cette année une seule assemblée de hooligans semble attirer l’attention, bien que le Défi des Arènes n’ait pas encore commencé officiellement, celle-ci s’en prend déjà aux quelques candidats connus pour avoir déjà reçu leur lettre de recommandation. Le comité de la Ligue Pokémon nie toutefois la moindre responsabilité vis-à-vis de ce genre de groupuscule, il en va de même pour la célèbre société experte en mécanisme en tout genre dont est issue la Team Yell.

Au final, chaque habitant de Galar est un membre d’une team au fond de lui, un supporter de tel ou tel dresseur pour telle ou telle raison. Les familles vivent cette passion de différentes manières, certaines soutiennent le même dresseur, d’autres acceptent de se disputer devant la télé ou se divisent le temps d’une soirée pour rejoindre les bistros aux couleurs de leur préféré. L’un de ces établissements reconnaissable à sa peinture baie Grena se situe dans la ville connue pour son gazon impeccable et ses imposants dolmens. Un peu de rouge au milieu de toute cette verdure, ce coquelicot rassemble de fervents fans du Maître de la région et pourtant tous ne veulent assister qu’à une chose : une défaite de Tarak. Trop longtemps au sommet, ses victoires en sont devenues lassantes, une absence totale de suspense, les Poké Masters ne sont plus un tournoi pour déterminer qui deviendra le prochain Maître mais uniquement pour savoir qui ajoutera son nom sur le palmarès de l’actuel. Qui sera le futur défait. Qui perdra au cours d’un vulgaire match d’exhibition. Ce manque de frisson a conduit ses supporters à espérer l’arrivée d’un réel prétendant capable d’inquiéter l’imbattable et pour accélérer sa venue ceux-ci ont décidé d’unir leurs forces. Contrairement aux porteurs de Tic, cette team distribue joie et bonne humeur à travers toute la région. Petit plat, chambre d’hôtel, don d’objet ou simple encouragement sont autant de services mis à disposition des dizaines de participants annuels afin qu’ils soient au top de leur forme et puissent donner le meilleur d’eux-même, chaque membre participant à son échelle.

L’établissement écarlate fera ce soir tables complètes malgré la diffusion d’un banal match amical entre dresseurs de ligue mineure. L’équipe se prépare à recevoir une vague d’infâmes personnages, les pires hooligans d’un fan-club rival, malgré le brouhaha et l’atmosphère délétère en perspective aucun trac n’émane du personnel. Ce genre de réservation est en réalité monnaie courante à cette période de l’année et s’inscrit dans un système d’échange de supporters dans le but d’accoutumer les saisonniers sans expérience aux rudes nuits qui suivent le début du Défi des Arènes. A mesure que l’horaire d’ouverture du restaurant approche les remarques fusent à l’extérieur. « On a faim », « ouvrez », et autres invectives se brisent contre les vitres.

L’heure du repas sonne, les portes s’ouvrent... Le service peut démarrer.

Les barrières craquent, les affreux débarquent, leurs panards fracassent le carrelage et leurs palabres les tympans. Leurs traces tachent le sol puis s’effacent aussitôt sous l’efficacité du personnel en salle. En réponse à l’assaut, les meubles glissent et s’alignent pour une disposition adéquate, l’argenterie défile au milieu d’une symphonie de dresseurs Psy et ceux-ci se félicitent d’une mise en place au millimètre. La répétition de ce soir est un succès.

En cuisine les bruits sont réduits à des affirmatives et aux crépitements des aliments cuits. L’Alakazam du chef agite les cuillères des marmites et dirige les assiettes des commis tandis que son Mackogneur manie les lames avec une technique infaillible. L’homme à la toque, originaire de Kanto, est un habitué des fourneaux et des journaux bien qu’il rêvait autrefois d’y figurer pour d’autres talents. En effet, comme nombre de dresseurs il avait entrepris de faire ses preuves sur cette île mais sans connaitre la réussite. Loin de leurs terres natales, il est difficile de s’illustrer. La compétition, d’une férocité déroutante, n’épargne personne; seuls les monstres survivent, les autres se reconvertissent. Cette terrible réalité en a détruit plus d’un et si la majorité parvient à se relever et accepte de déléguer leurs rêves aux génies, les plus brisés en viennent à cultiver leur amertume et finissent par projeter avec véhémence leurs regrets sur l’écran télé. Ce mélange de spécimens entre spectateurs passionnés et détracteurs assumés donne lieu à des débats agités et participe au charme des rencontres sportives.

« Attaque, attaque ! Non pas comme ça, quel naze ! Je ferais dix fois mieux à sa place !
- Il a raison, on s’endort, on veut voir des Ultralaser, de l’action, quoi !
Pas étonnant que Tarak reste le Maître quand on vous entend, aucune notion tactique... De mon temps, les jeunots comme vous n’osaient même pas sortir dehors !
Tu rabâches papy et puis je suis certains que je peux me le faire votre Tarak !
- Qu’est-ce que tu racontes encore, si t’es devant l’écran c’est pas pour rien, haha !
Tu te moques mais le jour où mon Rattata va évoluer tu rigoleras moins ! En plus ils répètent sans cesse qu’il est invaincu mais c’est sûr quand on voit les nuls qu’ils lui ramènent.
On attend que ça depuis le temps, si tu dépensais autant d’énergie à t’occuper de ton Pokémon qu’à te plaindre, tu serais un topdresseur depuis des années ! »

La pièce regorge de fans aux intérêts distincts, et ceux qui les partagent s’installent aux mêmes tables donnant lieu à une multitude d’ambiances. Les combats dépassent alors le simple stade de spectacles pyrotechniques ou de démonstrations physiques. Pour certains seuls les résultats des rencontres comptent, ces parieurs ne jurent que par côtes et profits tandis que pour d’autres les histoires et bruits qui courent sont le principal divertissement. Ces derniers dévorent la moindre information sans hiérarchie, ils décortiquent les articles du Canarticho Entrainé comme ils goberaient les ragots de Poissi, reine de la presse people.

Vous avez vu sa tenue ? Il ne porte plus le collier que lui avait offert sa copine.
La fameuse fuite était donc vraie, ils ont cassé !

Le voisinage hétérogène de ces bandes n’est pas de tout repos et peut amener à des cataclysmes lorsque les univers s’entre-choquent.

« Oh, fermez-là, on en a rien à faire des amourettes, on veut de la castagne.
- Enfin ce match est couru d’avance, un fier produit local contre un dresseur d’Alola, la blague.
- Qu’est-ce que tu craches, les étrangers sont souvent bien plus forts que vos natifs qui n’ont vu que leur île. D’ailleurs vous ne la quittez jamais, si vous étiez si puissants, tous les Maîtres viendraient de Galar...
- Normal qu’on ne la quitte pas, nous avons le meilleur championnat, à quoi bon abandonner l’élite ! Et je te signale que Percilia et Parsley viennent de cette ville, et la dame gérait le Castel de Combat de Sinnoh et occupe désormais un siège au Conseil 4 d’Unys ! Si ça c’est pas être puissant, qu’est-ce que c’est ! »

Les élucubrations de ce genre vont et viennent, ricochent et s’arrêtent aux oreilles de tablées éloignées, celle-ci parvient même à se frayer un chemin jusqu’aux fourneaux. Un homme se laisse distraire et fixe la gousse de persil qu’il s’apprête à couper, puis s’exécute. Il est vrai que les deux noms cités par le client ressemblent curieusement à celui du champion local cependant ces thèses ne se confirment que rarement. L’ivresse de ces longues soirées laisse les fantasmes s’échapper et ainsi les théories fleurissent, les folles pétales se font ensuite souffler par les susurrements et se mêlent aux vraies. Mensonges et sources sûres ne se dissocient plus, une chose se dit et ses contraires se disent aussi. La rumeur du moment implique la série de victoires officielles du Maître. Des victoires officielles. Officielles. D’un seul mot découle le doute, aurait-il perdu dans l’ombre, à l’abri des regards, contre un dresseur à casquette ou tout autre prodige venu d’ailleurs.

Ail, beurre, eau, baie Tronci et bouillon de viande. Les ingrédients répondent à l’appel du chef et sautent dans la casserole dans un ordre différent. Les deux liquides dansent et s’unissent sous la nappe d’ail, puis une pluie dorée s’abat pendant qu’un zeste nage dans la réduction avant de disparaitre en mer. La texture mue au contact du beurre, la sauce acidulée est prête et se verse sur le super-prédateur de la région. Pas question d'un Pokémon mais bien d'un plat. Alors que les immigrés de tout horizon ont ramenés leurs spécialités culinaires dans leurs bagages, le roi de Galar a tenu bon et pire encore, a dévoré ses rivaux et les a assimilé pour asseoir sa suprématie. Il s’est installé dans les palais de chaque résident de la région et se décline désormais sous plus d’une centaine de formes, bien que ce nombre s’accroit chaque jour au fil des tentatives des cuisiniers pour ré-inventer l’altesse des assiettes. Ces explorateurs du goût se démènent tant bien que mal dans les établissements de la région afin de créer un curry inégalable mais rien n’y fait. Le Panthéon des saveurs est une forteresse aux airs imprenables. La route est longue, souvent sans fin, mais parfois s’enfoncent des monstres qui n’en sortent que plus forts. Leurs noms résonnent alors aux quatre coins du monde à la manière du gastronome de Kalos aussi connu pour son poste au Conseil 4 ou de Gordon Ramsès avec son prestigieux Toutancafé. Si une poignée d’élus a réussi à pénétrer dans les chaumières à travers des livres de recettes et des programmes télévisuels, les rejoindre est en revanche une épreuve qui s’avère herculéenne. Persévérer ne suffit pas, ou plutôt persévérer ne suffit plus. Pour passer le cap et atteindre l’excellence, il faut posséder d’autres qualités.

La littérature culinaire sert les piètres bleus et les ménagères mais les aventuriers, eux, voient au-delà. Pour ces curieux gourmets, elle relève davantage de vieux écrits et révèle les fresques de leurs modèles. Chacun de leurs pas perdure dans l’immensité du sable, sur cette plage marche derrière ces traces l’un des membres de la brigade blanche du restaurant grenat. Il sort du lot par son accoutrement particulier. Sa tenue composée d’éléments d’une marque streetwear déroge aux standards du métier cependant la politique de la cuisine lui autorise cet écart de conduite, du moment que les papilles des clients et ses plats brillent alors le chef l’accepte. Ses traits juvéniles rappellent ceux des stagiaires et des apprentis néanmoins il se démarque d’eux par son ancienneté et son poste. Présent depuis trois ans, il répond au rôle de tournant au sein de l’équipe de part son large éventail de compétences et sa faculté d’adaptation.

Le garçon provient de la côte Est de Galar et a su y acquérir une maitrise des poissons et autres produits marins ainsi qu’un savoir-faire en terme de desserts frais. Il a déserté par la suite sa ville natale afin de parfaire ses aptitudes et en apprendre plus sur les aliments végétaux, sa destination fut donc toute trouvée. Son voyage ne l’a en rien dépaysé, loin de là. Il a troqué l’écume et les baies pour les… légumes et les baies. Phrase répétitive contrairement à son travail, celui-ci lui permet de développer son expertise dans chaque domaine, changeant son tablier au gré des absences.

Avide de cultiver ses compétences et sa créativité aiguisée, il profite des fins de service pour expérimenter de nouvelles recettes. Afin de se préparer au Défi des Arènes, ses critères sont les mêmes que ceux que recherchent les dresseurs qui parcourent la région. Il s’évertue donc d’élaborer des plats à la fois rapides, caloriques mais sains et qui conservent un intérêt gustatif. Ayant remplacé ce soir le chef de partie chargé des pâtisseries, il continue sur sa lancée et s’intéresse à la confection d’un dessert. L’évolution de Voltoutou sur le torse, il virevolte comme lui. Ses habits lui permettent mouvements vifs et gestes légers, jeune mais expérimenté il agit avec précision. Il semble jongler avec le matériel, d’une main il dispose les ustensiles et de l’autre les ingrédients. L’artiste des cuisines extirpe des morceaux de laine d’un Sucroquin puis ajoute des baies à son butin avant de le passer au mixeur. Il laisse ensuite le coulis de coté et coulisse en direction d’oeufs de son propre Leveinard, il n’utilise que le blanc qu’il bat seul quelques instants avant d’extraire à nouveau du sucre du Pokémon Confiserie qu’il couple aussitôt à la mousse, il continue de battre jusqu’à obtenir la consistance souhaitée. Il enfourne le résultat de ses efforts et laisse son Motisma Forme Chaleur s’occuper du séchage. Sans perdre une seconde il passe à une nouvelle tache, il fouette la fusion d’un mascarpone à base de lait Meuh Meuh et d’une crème liquide de Charmilly puis y ajoute une bonne partie du coulis précédemment mixé. Il les mélange à peine afin de garder un effet marbré. Il sort aussitôt les meringues de son Motisma et les concasse grossièrement au-dessus d’une assiette, le garçon sépare ensuite les poussières en deux. Il dépose alors la première moitié au fond d’une verrine. Alliant rapidité et habilité, il incise des baies Fraive, leur goût amer permet d’atténuer l’excès de sucre et leur chair se marie avec la texture de l’onctueuse crème préparée. Il met une cuillère à soupe de ces fruits dans le verre puis une à café de simple coulis puis deux à soupe de crème, et répète l’ordre complet une nouvelle fois puis vers encore une cuillerée de coulis et conclut la tour de saveur par un dernier étage de baies Fraive qu’il saupoudre d’une fine neige de meringue en guise de touche finale. Le dessert aux couleurs de son Ecrémeuh est achevé et prêt à être consommé.

« Voilà, mon Eton Meuh… Chromatique ! »

Le concepteur de l’amas de douceur bleu et blanc le déguste mais aucun sourire ne nait sur son visage.

« Ce n’est pas suffisant pour les évènements à venir… »

Il en est persuadé, cette année c’est la bonne, Tarak va tomber. Entre Nabil, son propre frère, Rosemary, soutenue avec passion et Travis, le protégé de Shehroz, il n’y a jamais eu autant de jeunes prodiges réunis. Il se pourrait même que d’autres se cachent parmi ces génies, des rumeurs parlent d’un second dresseur recommandé par le Maître lui-même…

« Du curry aux baies Mepo ? Du riz au lait Meuh Meuh ? Non, non, non ! Toutes ces idées sont nulles ! Je vais jamais parvenir à faire mon curry et ses accompagnements à temps ! »

Le cuisinier a beau se gratter la tête rien ne vient ou plutôt rien ne lui convient. Il tente par tous les moyens de trouver une idée acceptable, sans succès jusqu’à une étincelle, une illumination, un éclair de génie s’il en est. Il se souvient d’une émission récente avec certains acteurs majeurs de la compétition.

« La montre de Travis… Sa veste… Les boucles d’oreilles de Liv… La boucle de ceinture du président ainsi que son épinglette… Mais oui, c’est ça ! L’emblème du conglomérat ! Un hexagone ! Il faut que je fasse un hexagone ! »

Pour s’inspirer il cherche dans l’encyclopédie des espèces en quête des différents porteurs d’hexagone, le regard sans faille il traverse les pages scrutant le moindre cliché, puis s’arrête soudainement.

« Ah, trouvé, c’est celui-là qu’il me faut. Heureusement que notre Pokédex est incomplet, j’en aurais mis du temps sinon. Chef, je prends mes congés, à la semaine prochaine ! »

Pas le temps de prononcer un mot que la porte claque suite à son départ. Impassible, le chef se délecte d’une cuillère de la dernière création posée sur la table. La brigade, pourtant occupée au rangement des cuisines, s’arrête et fixe le maitre des lieux en attente d’un verdict.

« Dommage.
Un stagiaire fraichement débarqué profite de la réaction du chef pour réagir et tenter de se mettre en avant.
- Haha, on m’a prévenu qu’il n’était jamais content de ses plats, que des échecs et… Mat ! Il porte bien son nom !
- Goûte.
- Euh… Oui, chef ! Hmm… Quoi ?! Impossible.
- Délicieux, n’est-ce pas ? Comme à son habitude. Prenez exemple sur lui, malgré son âge c’est déjà un cuisinier remarquable. Il lui manque juste une pincée de confiance pour assainir son perfectionnisme. Mais assez, retournez à vos postes, les plans de travail ne vont pas se nettoyer par magie. »

Alors que tout le monde se remet au travail, l’homme à la toque marmonne ceci : « Pourvu qu’il y arrive cette fois, au moins ce sera plus facile que l’année dernière et sa lubie pour les Pokémon aux yeux verts… ».