Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Le mousquetaire divin : La vie d'un apprenti de ShiroiRyu



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : ShiroiRyu - Voir le profil
» Créé le 25/09/2019 à 21:46
» Dernière mise à jour le 25/09/2019 à 21:46

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 9 : Véritable fléau
Chapitre 9 : Véritable fléau

« Euh… C’est moi ou alors, j’ai l’impression que personne n’ose se rapprocher pour manger avec nous, c’est normal ou... »

« Bah ? Je ne vois pas le souci. C’est comme d’habitude à mes yeux, rien de plus, rien de moins. Bon ben, tu ne manges pas plus ou quoi ? »

« Si, si, c’est juste… enfin, c’est un peu perturbant. »

Il devait sûrement se faire des idées. Il ne voyait que ça. Enfin, peut-être que… Non. En relevant la tête, il voyait très vite que les autres apprentis détournaient aussitôt le regard. Oui, ils étaient observés, tous les deux.

« Vous n’êtes franchement pas très appréciée, hein ? Ne nous mentons pas. »

« Bof, c’est pas comme si c’était nouveau hein ? » répliqua la femme masquée qui lui servait de professeur, Ebiné en avait vraiment rien à faire de ce que les autres ressentaient.

« Vous ne voulez pas faire un petit effort ou quelque chose du genre ? Vous êtes certaine ? »

« Ne tente pas de me changer, mon petit Soklar. C’est toi que je vais changer pour en faire mon parfait petit apprenti mousquetaire des ténèbres. »

Et maintenant, elle émettait un grand rire, le genre qui sonnait un peu sinistre et qui le fit frisonner rien qu’à l’entendre. Non, vraiment, il n’avait rien à gagner à tenter de la changer, il le comprenait parfaitement… même si tout cela était franchement un peu triste.

Il termina son repas après quelques minutes, ayant gardé le silence. Puisque ça ne servait à rien de l’inciter à s’améliorer, il n’avait alors aucune raison de trop forcer la chose. Peut-être qu’avec le temps ? Même s’il sentait son regard suspicieux sur sa personne maintenant. Oui, il avait fait une grosse gaffe et il ne le comprenait que trop tardivement.

« Ah… Sincèrement, pourquoi est-ce que j’ai même débuté tout ça ? On peut me le dire ? »

« Eh bien, si tu ne tentes pas d’expliquer tes gros soucis à ta maîtresse mousquetaire, comment est-ce que tu veux qu’elle puisse t’aider ? »

« Car je ne suis pas certain qu’elle en soit capable. Et puis, c’est plus un problème personnel qu’un problème qu’elle pourrait résoudre en réalité, je suis en train de me dire. »

« Hmm ? Et tu es certain que ce n’est pas possible ? Si tu me l’expliques et que ça l’est, je pense que je vais me servir dans ton dessert. C’est bien le seul truc qu’ils arrivent à réussir à dans cette cantine, hahaha. »

« Ah non, ça, je ne peux pas te laisser dire ça ! Enfin, vous laisser dire ça ! Le repas de la dernière fois, que vous avez emmené, était vraiment bon ! »

« Ouais, ouaiiiiiiiiiis. Sûrement, je sais bien ce que tu veux dire par là, on va prétendre que c’est exactement ça, oui, oui. »

Hmmm ? Pourquoi est-ce qu’elle parlait ainsi ? Il n’avait pourtant rien déclaré d’étrange, non ? Bref, le repas était terminé, le dessert aussi et il n’allait pas chercher à tergiverser plus longtemps sur le sujet. Alors qu’il s’apprêtait à faire un mouvement pour se lever, Ebiné fut plus rapide que lui, disant d’une voix enjouée :

« Bon, ce n’est pas tout ça mais justement, je n’ai pas que ça à faire ! Une mousquetaire comme moi a beaucoup de travail, je suis une demoiselle très demandée ! »

« Surtout pour faire le sale boulot. » murmura une voix à peine audible alors qu’il l’entendait néanmoins. Il se tourna vers l’origine de la voix sans pour autant mettre un visage à celle-ci. Tsss, là, il était vraiment mécontent. Il se retourna pour faire face à Ebiné qui craqua les os de son cou avant de dire : « Bon, je vais m’en aller, Soklar. »

« Faites attention à vous, maîtresse Ebiné, quand même. »

« Oh ? Tu penses qu’il pourrait m’arriver quelque chose ? Tu es bien mignon quand tu t’inquiètes pour moi mais vraiment, je n’ai aucun souci à avoir. Ce n’est pas comme si quelqu’un pouvait vraiment faire quelque chose contre moi hein ? Qu’est-ce que tu crois ? »

« Je ne crois que ce que je vois et vu que je peux pas voir où vous serez alors, je peux m’inquiéter, non ? Ce n’est pas interdit qu’un apprenti s’inquiète pour le mousquetaire qui est assigné à lui, non ? »

« C’est généralement l’inverse. Le mousquetaire qui s’inquiète pour son apprenti. Tu te trompes sur toute la ligne hahaha ! »

Et pourtant, elle continuait de rire alors qu’il était des plus sérieux. Il poussa simplement un profond soupir. Tant qu’elle ne voudra pas comprendre, cela ne servira à rien d’avoir alors une discussion avec elle. Il devait le comprendre de cette manière, c’est tout.

Il la regarda quitter la cantine comme si de rien n’était et dès qu’il était certain qu’elle n’était plus dans les environs, il avait fini par se redresser avant de dire un tour des environs, balayant ceux qui étaient présents.

« Assumez vos actes et vos paroles, la prochaine fois. »

Et c’était tout ce qu’il avait à dire, rien de plus, rien de moins. Il quitta à son tour la cantine, sans même tendre l’oreille pour savoir ce qui se disait comme murmure. Oui sur le moment, il n’était vraiment pas d’humeur à ce genre de stupidités.

Oui, il était mécontent, il était grognon, il savait parfaitement que quelque chose clochait chez Ebiné mais il ne voulait pas que sa relation avec elle, en tant qu’apprenti et professeur, finisse mal à cause de cet entourage qui pouvait lui causer plus de tort qu’autre chose. C’était pourquoi alors il grognait de mécontentement.

« Ils ne font aucun effort pour tenter de la comprendre, eux aussi, de leur côté. Lorsqu’elle est dans ma chambre, elle est plutôt tranquille en réalité. Mais bon, elle aussi… Pfff. » marmonna l’adolescent dans sa barbe tout en se promenant dans les couloirs. Ouais, une petite marche allait lui faire du bien pour digérer. Valait mieux penser ça comme ça.

Pendant qu’il était parti, la cantine commença doucement à se vider de ses occupants. Les apprentis se levaient les uns après les autres mais dès l’instant où l’un sortait, une main ténébreuse venait le plaquer contre un mur, d’autres mains apparaissant pour bloquer la possibilité de parler.

« Alors, alors, alors, il semblerait que je sois une très mauvais mousquetaire, n’est-ce pas ? Vous n’avez donc pas honte de tout faire pour que Soklar ne m’apprécie plus ? Je n’aime pas vraiment que l’on fasse ceci, vous comprenez. »

Aussitôt, de la sueur froide vint s’écouler le long des cous des différents apprentis, qu’ils soient garçons ou filles. Puis un craquement sonore se fit entendre alors que la femme masquée aux cheveux noirs marchait tranquillement, comme si de rien n’était, de gauche à droite, devant la ligne d’apprentis plaqués contre les murs.

« Pensez vous que je devrais vous punir ? Vous avez été très vilains, vous tous, vous le savez, n’est-ce pas ? Vous avez donné de mauvaises idées à Soklar. Je ne voudrais pas que vous vous immisciez entre lui et moi. Vous savez, il s’agit de MON apprenti avant d’être l’un de vos futurs compagnons. Et en tant que mon apprenti, il est de mon devoir de vous expliquer un peu certains concepts qui ont l’air de vous être passés par dessus la tête. À croire d’ailleurs que vous avez pris la grosse tête hein ? »

Mais les grosses têtes, elle pouvait aisément les dégonfler. Mais elle connaissait aussi les règlements pour les mousquetaires et elle ne pouvait pas se permettre de les blesser. Mais si elle pouvait juste marquer leurs esprits, elle n’allait pas se priver.

« Alors mes mignons et mes mignonnes, on va se mettre tous d’accord hein ? Je pense que vous allez éviter de dormir ce soir, sinon, vous risqueriez d’avoir une visite imprévue de ma part. Oh… Et aussi, évitez donc de trop en parler à votre maître ou maîtresse. C’est mon apprenti, est-ce que vous le comprenez ? »

Et elle pouvait le répéter dix fois, vingt fois, cent fois si c’était nécessaire. Pour que cela rentre dans leurs petites têtes d’effrontés. Puis enfin, les mains ténébreuses avaient fini par les relâcher. Mais avant que l’un des apprentis n’ouvre la bouche, une nouvelle main se posa sur la bouche de celui-ci.

« Chut… Tu ne sais donc pas quand il faut se taire, hein ? Si j’abîmais ton joli minois, peut-être que j’aurais quelques soucis mais en même temps, qui sait, peut-être que je pourrais prétendre que ce n’était qu’un malencontreux accident, non ? »

Et cette fois-ci, il resta complètement muet. Il fallait dire qu’elle n’avait fait que pincer doucement la lèvre inférieure via la pointe de l’un de ses doigts ténébreux, laissant paraître une petite goutte de sang.

« Oups, vous voyez donc ? Un simple accident. Cela arrive à tout le monde, non ? Et maintenant, je disparais ! »

Elle avait sauté sur place, s’enfouissant dans le sol, ne laissant plus aucune trace de sa présence dans le couloir. Les apprentis se regardèrent, effrayés, observant à gauche et à droite pour être certains qu’elles n’étaient plus là… avant de se séparer d’un accord tacite.

Il était fatigué et usé par tout ça. Pourquoi fallait-il que depuis le début, il ait accepté de finir ainsi ? Pourquoi as t-il fallut qu’il décide de chercher à trouver la vérité ? À vouloir utiliser ses pouvoirs ? Voilà le résultat aujourd’hui !

Tout ça, c’est à cause de Melghana. Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas continué à utiliser ses pouvoirs pour lui faire perdre la mémoire ? Comme auparavant ? Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas cherché à l’arrêter ? Pourquoi ? POURQUOI ?!

Pourquoi fallait-il que tout se passe comme ça et pas autrement ?! Il n’avait rien fait pour mériter une telle attention ! Un tel sort ! Des élus d’Arceus, il leur en foutrait de ça ! C’était tout simplement aberrant et stupide ! Totalement ridicule ! Il… Il… Il en avait assez.

« Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que ça ne peut pas s’arrêter maintenant ?! »

Avec Ebiné, il avait l’impression de recommencer comme avec Melghana. Quand elle était la seule à le défendre alors que les autres se moquaient de lui car il n’avait aucun pouvoir. Mais cette fois-ci, il inversait les rôles.

Il voulait défendre Ebiné mais il n’était clairement pas doué et le résultat donnait quelque chose de vraiment pitoyable et ridicule. Oui, c’était le bon terme : Pitoyable et ridicule. Qu’est-ce qu’il pouvait s’en vouloir que tout se passe ainsi.

« J’ai mal au crâne… J’ai… Ah ! … … … Pardon. »

Oui, il s’excusait, tout simplement, alors qu’il venait de percuter une personne. Pas n’importe laquelle puisqu’il reconnaissait ces couettes roses. Vraiment, c’était la pire des journées aujourd’hui. Elle allait encore l’insulter et tout… et il n’était pas d’humeur.

« Hey… Tu ne vas pas bien ou quoi ? T’as l’air en sueur ! »

Lui ? En sueur ? Il n’avait même pas vérifié son état mais est-ce qu’elle disait vrai ? Cela ne serait pas si étonnant mais quand même… Est-ce que… Il pouvait poser une main sur son front et… Ah non. Il y avait déjà une autre main, une main vraiment très douce alors qu’il posait ses yeux sur le visage de la princesse. Elle avait vraiment un visage splendide à cette distance, il pouvait le voir. Et ses yeux … roses comme ses cheveux.

« Princesse… Je… Je... »

« Tu ne vas rien dire, je vais m’occuper de ça ! Allez hop, je vais te mettre debout ! »

C’était même plus que debout en fait. Il se retrouva soulevé par la princesse, porté justement comme l’une des contes de fées bien que dans son état, il n’était pas vraiment capable de se plaindre, c’était même tout le contraire.

« Princesse… Déposez-moi, c’est… vraiment... »

« Pas avant que tu sois en à l’infirmerie. Tu as peut-être mangé quelque chose de pas frais ou alors ta mission t’a perturbé plus qu’on ne peut le croire ! C’était ta première mission et en plus avec la mousquetaire des ténèbres, je suis certaine qu’elle n’a pas ménagé ses effets. »

« Pourquoi… vous.. ; »

Il ne termina pas sa phrase. Il avait sombré dans l’inconscience, encore une fois. Quand il pensait à Melghana, ça se terminait toujours ainsi. Il l’avait très vite compris, plus que de raison et maintenant, c’était trop tard. Un jour, cela allait lui jouer un vilain tour mais aujourd’hui, il avait sombré dans ses bras auxquels il n’aurait jamais pensé.