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Informations

» Auteur : Akatsuuki - Voir le profil
» Créé le 13/08/2019 à 13:30
» Dernière mise à jour le 13/08/2019 à 13:30

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Mythologie   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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40 - Mikrokosmos.
– Flashback –

Ploc.

La goutte d'eau avait couru le long de la roche, avait serpenté dans les filins de pluie, s'était s'écrasée au sol dans une lenteur cinématographie. Elle s'était échappée, s'était déformée, avait subi les forces de la gravité pour rejoindre la petite mare qui se formait sur le granit.

Elle avait eu conscience de toute la scène, autant qu'elle n'avait rien vu. Ses yeux étaient fermés, ses paupières ne tremblaient pas. Elle était détachée de cet endroit, était ici sans être . Sa présence était entre deux mondes, sa conscience vagabondait dans un vide astral que les mots ne pouvaient décrire. Parce que ce n'était pas quelque chose que l'Homme pouvait concevoir, ça existait sans pour autant exister. C'était paradoxal. Chimérique. Légendaire.

Les jours, les mois et les siècles avaient passé. La Terre avait tourné mille fois autour du Soleil, continuerait jusqu'à ce qu'Arceus en décide autrement. Les Pokemon étaient nés un jour, les Hommes un autre. Avant, il n'y avait rien. Puis un jour, il y eut elle.

L'humain n'était qu'argile et glaise ; une figure sans foi ni loi, sans but ni désir. Si les choses avaient subsisté ainsi, si les Hommes n'étaient restés que de pâles marionnettes, la Terre n'aurait jamais pris ce doux nom de Ragnarök. Mais Arceus les aimait, d'une passion unique qu'éprouve un maître envers sa création. Alors, il avait engendré un œuf, dont les trois piliers de l'âme naquirent.

Créhelf, Créfollet, Créfadet.

Le miroir de bronze, la connaissance qui permit aux Hommes de comprendre et s'approprier cette terre qui leur avait été dédiée, de se souvenir et de faire perpétrer où ils étaient, qui ils étaient.

Le magatama, les émotions qui leur permirent de se lier et se délier, d'aimer et de haïr, de manifester un désir et une croyance. De détruire et reconstruire.

L'épée de Kusanagi, la volonté de couper l'herbe et trancher le Destin, d'être vertueux, dépravé et libre. La volonté d'être soi.

L'un n'existait pas sans l'autre. C'est une balance, étrange de part ses trois plateaux, mais sans qui le monde ne serait resté qu'un tableau en noir et blanc.


Créhelf restait loin des humains. Il leur avait insufflé le souffle de vie qu'était le savoir – mais les Hommes étaient irrationnel, il n'y avait aucune théorie, aucun savoir qui permettait d'en comprendre le fonctionnement. Alors Créhelf restait endormi près de Arceus, comme un enfant dans les bras de son père, n'y cherchant que la chaleur d'un corps familier parce que dehors, le monde était trop compliqué, trop insaisissable.

Créfollet aimait les humains, presque autant qu'Arceus. Elle pouvait ressentir leurs amours les plus sincères, était sans cesse envahie par leur bienveillance. Elle voyait la vie naître, se soûlait de leur joie et leur félicité. Mais elle absorbait aussi leur perversité, pouvait détailler leurs envies les plus malsaines. Elle voyait la vie s'éteindre, et les joies, les joies terribles et épouvantables qu'avaient certains à tuer : et c'était des émotions, elle se nourrissait des émotions, elle ne pouvait qu'aimer cette folie. Elle ne pouvait que vivre pour elle.

Et Créfadet.

Créfadet ne savait que penser des Humains. Elle les aimait, sans doute un peu trop. Elle avait la volonté de les comprendre, elle voulait savoir comment ils étaient, pourquoi il vivait ainsi, quels étaient leurs liens. Elle était une entité plus qu'une personne, elle voulait sentir cette chaleur d'être un être plus qu'une idée.

Alors, plusieurs fois, elle avait succombé.

Elle avait revêtu cette illusion de corps humain, de personnalité humaine. Elle, qui n'était qu'un mélange d'émotions et volontés sans logique. Elle avait déambulé, goûté à cette vie qu'elle avait vu naître. Vu que les Pokemons et les humains s'entendaient, vivaient ensemble. C'était un équilibre, une osmose, une symphonie.

Alors, elle avait cherché. Quelqu'un avec qui partager ses découvertes, quelqu'un qui oserait abandonner l'espace d'un instant son statut de Légendaire.

Elle-même ne savait pas trop comment elle avait fini par quitter à nouveau sa léthargie, avait survolé les cieux de Sinnoh, avait fini par littéralement côtoyer les étoiles. L'espace était vaste, c'était un monde qu'elle ne connaissait pas. C'était vide, juste un vide astral angoissant où les cris et les larmes résonnaient dans un silence, juste un silence.

Et pourtant, dans ce puits sans fond, elle le trouva. Son immense corps émeraude serpentait entre les lumières, coulait comme une onde entre les étoiles. Ses pupilles dorées semblaient être une constellation en perpétuel mouvement, un repère dans cette nuit noire où le jour ne se levait jamais. Rayquaza était le Pokemon Cieux, celui qui protégeait ce monde d'un extérieur à peine imaginable pour les mortels en contrebas. Et elle savait à quel point il aurait donné sa vie pour ces créations fragiles et sans pouvoir ; même s'il pouvait être détesté, haï parce qu'il était trop conservateur, il n'avait jamais failli à son poste depuis qu'un jour, les cieux, la terre et la mer s'étaient séparés.

- Rayquaza, héla la Légendaire de type psy et le sourire dans sa voix trahissait toute son excitation

Elle était excitée ? Elle ne savait pas trop comment expliquer cela. Ce n'était pas la première fois qu'elle descendait voir les humains, même si ironiquement, elle était à cet instant à plusieurs kilomètres au-dessus de leurs têtes rêveuses. Etait-ce le fait que cette fois-ci, elle voulait être accompagnée ? Elle avait constaté que les Hommes n'étaient jamais seuls, comme s'ils éprouvaient le besoin primaire d'avoir toujours une autre âme à leurs côtés : pour l'aimer et la détester à la fois, parce que les sentiments humains étaient toujours contradictoires. La beauté de la tristesse et la douleur de la joie – c'était la phrase préférée de Créfollet, celle sur laquelle elle avait bâti les réactions profondes des Hommes.

- Cré ... fadet ?, sembla hésiter la créature devant elle, qu'est-ce que tu me veux ? Qu'est-ce qu'une entité aussi proche de Arceus viendrait faire ici ?

Il était sur la défensive, c'était compréhensible ! Venait-elle lui annoncer que Groudon et Kyogre avaient encore démoli le Protectorat ? Si c'était bel et bien cela, il l'aurait ressenti – inexplicablement, il le sentait dans ses gênes, ses veines, chaque partie de son corps tressaillait à l'idée que les deux autres géants aient à nouveau défoulé leurs pouvoirs : plus le temps passait, plus il semblait à Rayquaza que ses deux acolytes cédaient à des désirs humains, à la passion et la rage, à l'envie et la destruction, à l'amour et la haine.

Créfadet sembla une seconde réfléchir aux mots qu'elle prononcerait, comme sachant qu'elle n'aurait pas de seconde chance pour faire plier l'autre Légendaire à ses caprices.

- Suis-moi, susurra-t-elle seulement alors
- Pourquoi ?

Un claquement de langue plus tard, la petite créature voletait déjà près de Rayquaza, le perçant de son regard doré.

- Fais-moi confiance, j'ai besoin de toi en bas.
- Il existe des dizaines d'autres Légendaires, déjà présents là-bas. Va leur demander à eux. Mon monde, c'est ici. Pas en bas.

Dit-il avant de gober un petit débris céleste qui passait près de lui, sûrement une petite météorite qui auraient frôlé sans danger les courbes de leur planète.

- Tu aimes les Humains. Tu les as protégés plus de fois qu'eux ne le feront en une vie entière.
- Et sur quoi tu avances ça ?, railla-t-il
- Un seul exemple ? Tu n'es pas très difficile Rayquaza, s'amusa son interlocutrice, tu te nourris de toutes ces météorites pour protéger la Terre ci-dessous, si c'est pas déjà une preuve d'amour ça.
- Je mange des météorites et les Taupiqueurs creusent des trous. C'est aussi bête que ça, on a été créé pour faire ce genre de choses. Ca ne me fait ... ni chaud ni froid.

Un étrange sourire étira les lèvres de Créfadet, qui fit un petit tour sur elle-même en imaginant, si loin d'elle, les humains continuer à vivre leur vie sans imaginer ce qu'il se tramait.

- Justement. Tu ne veux pas savoir ce que ça fait, d'apprécier quelque chose ?
- Créfollet t'as vrillé le cerveau ou quoi ?, cracha presque le plus puissant des deux Pokemons
- Je suis là de ma propre volonté. Alors tu vas me suivr –
- Et pourquoi moi ?!
- Parce que Deoxys !, s'écria-t-elle finalement, tu as repoussé chacune de ses attaques ! Et même lorsqu'il a brisé tes barrières, lorsqu'il a posé le pied sur la terre ferme, tu l'as poursuivi ! Comme tu l'as dit, il y a assez de personnes en bas qui auraient pu s'en occuper ! Mais c'est toi qui est allé jusqu'au bout, qui t'es battu ! Alors ne vient pas me dire que tu ne faisais que réaliser la tâche qu'Arceus t'a donnée. Il y a bien plus que ça derrière ... Ne veux-tu pas toi aussi les comprendre, vivre ne serait-ce que quelques instants à leurs côtés ... ?

La voix du Pokemon Volonté était presque suppliante, hurlant à son vis-à-vis de l'écouter et de la suivre. D'un point du vue extérieur, la situation aurait pourtant pu être particulièrement comique : Créfadet ne faisait que quelques dizaines de centimètres de hauteur, n'était qu'une poussière face aux sept mètres de Rayquaza. Et pourtant, sa voix aurait pu déplacer des montagnes, sa volonté était palpable, exacerbée par les flammes qui se mourraient au fond de ses yeux.

Et, pris d'il ne savait quelle volonté, comme si Créfadet venait de réécrire son esprit pour n'y laisser qu'une page qu'il se devait de remplir, il rendit les armes. Il abandonnait.

- Et comment veux-tu que je descende sous cette forme ?, soupira-t-il, tu peux peut-être passer inaperçue vu tu dois à tout casser faire dix centimètres m –

Les mots semblèrent d'un coup se mélanger dans l'esprit du Légendaire – c'était brusque et douloureux, et il fusilla Créfadet du regard en comprenant qu'elle venait de lui lancer une attaque Psyko, sûrement en revanche d'une certaine remarque sur sa taille qu'elle n'avait pas du apprécier. Celle-ci le regardait d'ailleurs avec un amusement cynique, fière de sa réponse.

- Ne t'inquiète pas pour ta taille de gros mastodonte, rigola-t-elle, ce n'est pas ta seule forme et tu le sais.

Rayquaza ne pouvait nier les faits : il était au courant, il savait qu'il pouvait revêtir cette forme aux apparences humaines. C'était plus qu'une illusion ; c'était une réalité illogique et dérisoire. Parfois, il se surprenait à se demander pourquoi Arceus leur avait accordé ce don, à quoi pouvait-il servir. N'avait-il pas peur que ses pions se rebellent contre lui ?

Non. Parce que Arceus était le Pokemon Alpha, celui qui pouvait juger ce monde et en réécrire les lois. Il lui aurait suffi de claquer des doigts et il serait redevenu poussière, et cela valait pour chaque créature qu'il avait créée. Il était leur Dieu suprême, c'était à la fois angoissant et écœurant, mais cela lui sembla une telle évidence que remettre en cause ce système aurait démoli le peu de conscience qui faisait de lui un être vivant.

- Je te suis, prononça-t-il finalement

Alors, ce jour-là, aux yeux des humains, une étoile filante perça la voûte céleste, laissa une fine traînée d'étoiles dans la stratosphère. Sûrement les yeux des enfants brillèrent de cet éclat de joie et de curiosité mystérieux, hurlant silencieusement leurs vœux les plus secrets ; on leur conta sûrement mille et une légendes, sur Rayquaza, sur Deoxys, sur Jirachi. Leurs mots s'envolèrent vers le ciel, virevoltant dans la brise comme un murmure, comme une caresse bienveillante que les Hommes offrirent aux Légendaires.

°°°
Hoenn était vaste ; Hoenn était à la fois la terre et la mer. L'on y vivait de la pêche et des fonds marins, l'on y cultivait nombres de plantes qui ne poussaient qu'ici. Et parfois, l'on y levait les yeux vers le ciel, rêvant d'y envoyer des preuves d'existence. Il semblait aux gens d'ici que le ciel n'avait aucun secret, que ce équilibre trigonal entre l'eau, le feu et l'air était d'une perfection désireuse.

Et comme un appel au ciel, une tentative désespérée de côtoyer les nuages, le Pilier Céleste s'élevait vers ce firmament inaccessible. Mais lorsque Rayquaza posa prudemment ses pattes sur la terrasse extérieure, il lui sembla que d'un coup, toutes les supplications des mortels offertes à sa personne se matérialisaient en une force sans nom, irradiant son cœur et son corps – il entrait en résonance avec la tour, ses pouvoirs n'avaient jamais été aussi forts.

Et Créfadet semblait elle aussi s'en rendre compte, aux vues du sourire victorieux qui étira à nouveau ses lèvres.

- Cette tour a été construite pour toi.
- Je sais, grimaça l'autre légendaire avant de fermer les yeux, de couper tout contact visuel avec ce monde

Parce qu'il lui semblait déjà que les couleurs, les odeurs et les formes changeaient : elles restaient les mêmes, mais sa perception profonde ne lui renvoyait plus la même image. Tout se précisait, comme si pour la première fois depuis des millénaires, il entrevoyait à quoi ressemblait réellement ce monde – il profitait enfin de la chose qu'il protégeait si précieusement, n'était-ce pas ironique ?

Alors, sa silhouette fut entourée d'un halo doré et son corps se précisa, plus petit, plus fragile, plus humain. Lorsque l'éclat se brisa en un million de poussières étincelantes, Créfadet put admirer la longue chevelure émeraude de son camarade et ses quelques mèches qui courraient sur ses épaules. Le manteau coloré qu'il portait s'harmonisait presque trop bien avec ses traits juvéniles, presque androgynes ; mais ce qui frappa le plus Créfadet fut les prunelles ambrées qui s'ancrèrent dans les siennes alors qu'elle prenait à son tour sa forme humaine, comme si au fond de ce regard, une flamme brillait réellement, qu'une maturité anormale les faisait vibrer, que le ciel embrasé du crépuscule avait enfin trouvé sa place.

Et l'instant se brisa soudainement lorsqu'il détacha son regard du sien en lâchant un léger rire cynique.

- J'ai mal calculé mon coup.
- Comment ça ?, s'étonna Créfadet en lissant les pans de son immaculée robe blanche
- A force d'être si grand, « sous sa forme de Pokemon » supposa son vis-à-vis, j'ai un peu perdu la notion de taille.

Et Créfadet percuta alors, en baissant imperceptiblement la tête sur le côté, qu'elle devait dépasser Rayquaza de quelques centimètres. Cinq centimètres tout au plus, mais cinq centimètres qui étirèrent un sourire sincèrement amusé sur le visage de la Légendaire de type psy, la faisant, sans mentir, rayonner.

- T'inquiète, au moins, maintenant que tu fais aussi dix centimètres à tout casser tu – MAIS AÏE !

Créfadet ramena ses deux mains sur son front, à l'endroit exact où son camarade venait de lui asséner une rapide mais pas moins puissante pichenette, le questionnant sur son acte d'un regard larmoyant.

- J'suis peut-être plus petit que toi maintenant, mais j'en reste pas moins plus puissant ~

Ses yeux rieurs et arrogants s'attardèrent à peine sur Créfadet, avant que sans une once de peur, il ne pose le pied sur le rebord de la terrasse et ne se laisse tomber, vers la mer, vers la terre, vers ce monde qu'il était venu découvrir.

Alors Créfadet se laissa à son tour porter par la gravité vers les contrebas, seulement stabilisée par ses pouvoirs de Pokemon Psy pour amortir sa chute. A ses côtés, Rayquaza n'avait pas non plus perdu son statut de dragon aérien, flottant dans la légère brise du soir, les traits détendus, sereins.

- Et comment comptes-tu rejoindre les côtes ?, demanda-t-il cependant après quelques agréables secondes de silence, parce qu'on pourrait voler, mais je ne suis pas sûr que des humains normaux volent.

Il n'avait pas tort, et Créfadet le savait. Les flots étaient souvent empruntés par des pêcheurs téméraires, et elle n'était pas certaine de l'effet que des capacités presque surnaturelles leur ferait.

- Peut-être que tu es sous cette forme, mais les Pokemon eux se doutent de ta vraie nature. Ton aura n'a pas changé, tu sais.

La jeune fille avait prononcé ces quelques paroles en plongeant délicatement la main dans l'eau glacée de l'océan, sous le regard curieux de Rayquaza – il avait abandonné les cieux pour oser fouler la terre. C'était par moment maladroit, Créfadet était aussi passée par là, mais voir une figure légendaire si impressionnante trébucher sur un caillou avait un petit quelque chose qu'elle ne pouvait s'empêcher de trouver adorablement comique.

La situation depuis le départ était quelque part comique de toute façon.

- Démanta, j'ai besoin de ton aide, souffla-t-elle alors lorsqu'un Pokemon Cervolant vint glisser sous ses doigts fins

A cette époque, les Pokeball étaient encore une chimère du futur. On n'imaginait pas l'impact qu'elles pourraient avoir, qu'un jour les combats Pokemon serait un mode de vie plus qu'une passion que quelques particuliers nourrissaient. Les Pokemon vivaient simplement auprès de leur dresseur, aidant pour les récoltes et la pêche dont Hoenn vivait glorieusement.

C'était dans ce Hoenn des années passées que Rayquaza découvrit pour la première fois les joies du soleil sur sa peau, et non de cette boule de feu qui brûlait sur les bords de la Voie Lactée. Créfadet se découvrait quant à elle guide touristique, discutait naturellement avec les humains comme si elle en avait été une.

Souvent, les gens s'arrêtaient dans leurs discussions lorsque l'étrange duo se rapprochait un peu trop, goûtait avec curiosité à la nouvelle récolte de baies Tamato et se brûlait les lèvres avec, ou semblait perdu au milieu d'un monde trop rapide et trop nouveau pour eux. Parce qu'il se dégageait d'eux cette aura de puissance et de respect, qui contrastait avec leurs airs juvéniles et cette excitation d'enfant qui découvrait le monde pour la première fois.

Enfin, c'était vrai, mais eux seuls le savaient.

Parce que pour eux, il n'y avait ni temps ni espace. Ils avaient vécu aussi longtemps qu'Arceus, les jours et les semaines leurs semblaient dérisoires. Et quelque part, c'était ce qui les différenciait impitoyablement des Hommes et des Pokemon en général : pour eux, il y avait la vie et la mort, pour les Légendaires, il n'y avait que la vie.

Une vie qui leur semblait à l'époque éternelle.

Mais rien n'est éternel.