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» Auteur : Akatsuuki - Voir le profil
» Créé le 12/07/2019 à 16:44
» Dernière mise à jour le 12/07/2019 à 16:44

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Mythologie   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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39 - Sinking deeper down and down.
Est-ce que tout cela n'avait été qu'un rêve ? Chrome était étrangement persuadée que non. Le vent sur sa nuque, les effluves caractéristiques des pins, le doux bruissement des feuilles, et surtout, surtout, ce regard, ces prunelles qui l'avaient si longtemps fixée. Encore un peu et elle aurait été capable de redessiner sur la simple base de ses souvenirs les traits fins et parfaits de son interlocutrice. Sa fragrance particulièrement pénétrait encore ses poumons, son aura veillait encore sur elle.

C'était Créfadet. Elle le savait, c'était une évidence, une véritable générale, un fait inébranlable. Rayquaza lui avait appris malgré lui que les Pokemon Légendaires pouvaient prendre une forme humaine ; Créfadet venait de lui montrer à l'instant cette forme humaine, exaltant d'une beauté et d'un charisme propre à des créatures d'un rang divin. Jamais un véritable humain n'aurait pu atteindre un tel niveau de douceur.

- Créfadet ?, tenta alors l'adolescente

Mais elle ne sentit aucune présence autre qu'elle-même dans la petite chambre perdue dans un couloir de la Ligue. Elle était seule, terriblement seule. Avec les jours, elle avait appris à savoir si le Pokemon Volonté était près d'elle – c'était instinctif, une réaction primaire de deux âmes reliées par un lien défiant l'espace et le temps. Le pouvoir de Créfadet avait altéré la perception de la brune malgré elle ; pas en lui donnant un quelconque pouvoir, elle restait une humaine tout ce qu'il y avait de plus normal – mais sa beaucoup trop grande aura avait comme débordé, été absorbée par la jeune adolescente.

C'est là qu'elle réalisa, qu'elle vit l'objet posé à quelques centimètres d'elle sur le lit. L'épée ne semblait être qu'une futile décoration au milieu de la cathédrale trop ancienne qu'était la Ligue, détonnait encore plus dans cette chambre aux quelques meubles modernes. Et lorsque Chrome posa la main dessus, un froid mordant l'assaillit brutalement, rongeant jusqu'à la plus infime de ses cellules. Comme si depuis des millénaires, l'arme s'était gorgée de toute la froideur et l'ironie du temps.

Et de cette épée se dégageait une énergie incommensurable, de celle que seules les étoiles pouvaient accorder. C'était à la fois le calice et le sang – à la fois l'âme et le corps.

Et les mots de Créfadet revinrent brusquement à Chrome comme une évidence : c'était irrationnel, inexplicable, difficile à accepter. Mais dans ce monde, était-ce réellement des choses que l'on pouvait complètement expliquer ? Chrome avait toujours été passionnée de mythologie, avait toujours apprécié ces histoires sans vraiment de début et de fin. Alors à l'instant présent, l'évidence lui apparut aussi distinctement que la lame posée sur le lit devant ses yeux clairs.

C'était Créfadet. C'était un Pokemon Légendaire, né du premier œuf de Arceus. C'était une entité qui dépassait la logique. « Tu dois briser les chaînes » ; celles crées par le sang des Gardiens des Lacs. Celles qui retenaient Palkia prisonnier, qui menaçaient cet équilibre précaire qui subsistait encore un peu.

Alors l'adolescente fit courir ses doigts sur le métal froid, celui qui résonnait avec son propre prénom. C'était sûrement orgueilleux et présomptueux, la créature céleste lui avait déjà susurré que sans elle, le dénouement aurait été le même – mais elle était humaine, et cette humanité lui conférait malgré elle cette confiance absurde nommée arrogance.

°°°
A dos de Pokemon Vol, Bonville n'était qu'à quelques petites heures de la Ligue de Sinnoh – moins si les vents, violents ce jour-là, glissaient entre les ailes de leurs Pokemons pour les guider un peu plus loin, un peu plus vite.

La petite bourgade centrale n'avait jamais – ironiquement – été un épicentre de la région. C'était plutôt un village reposant, où quelques touristes venaient parfois profiter de la météo clémente et du sentiment doux de quiétude. Il y avait aussi le petit café sur les hauteurs de la ville, reconnu pour son Lait Meumeu de qualité, ou bien la Pension Pokemon qui attirait quelques connaisseurs – et les plus hardis osaient parfois poser les pieds dans les Ruines Bonville.

Ces ruines étaient l'un des rares endroits de ce monde où l'on pouvait trouver des Zarbi, cette créature défiant la logique-même. Même les Ruinemaniacs les plus érudits n'avaient jamais vraiment compris leur utilité : pourquoi Arceus avait-il permis à cette entité illogique d'exister, alors qu'il avait renié Giratina ? Pourquoi les Zarbis prenaient-ils la forme de notre alphabet ; en étaient-ils la cause ou la conséquence ?

Chrome n'avait sérieusement pas la prétention de pouvoir donner la réponse à ces questions. Mais même sans être capable d'expliquer leur capacité, il fallait qu'elle l'exploite – ils restaient des Pokemon, elle savait aux dernières nouvelles faire combattre un Pokemon.

- Nous y voilà donc, souffla-t-elle nerveusement pour elle-même en triturant le bout des manches de son pull

L'endroit était sombre, humide. Il ne semblait pas y avoir une âme dans les lieux, parfois seul un faible ectoplasme traversait les murs sans pour autant révéler une réelle présence.

- On est censé faire quoi maintenant ?, demanda alors Stella, une légère pointe d'impatience et d'excitation dans la voix
- Capturer des Zarbis je suppose ?, tenta Chrome
- Et combien il en faudrait, tu penses ? Parce que je doute que ce soit avec seulement deux ou trois Zarbis qu'on va s'en sortir. Et malheureusement, on n'a pas deux ans devant nous.

Luth venait de marquer un point. C'était l'idée de Chrome au départ, et malgré elle elle restait celle qui en connaissait le plus.

- A-Avançons nous plus loin dans les ruines, proposa-t-elle en tentant de masquer son hésitation, la logique voudrait que plus on avance plus nos chances d'en rencontrer augmentent ...
- Alors allons-y, déclara calmement Leo en peu derrière les trois adolescents

En réalité, Chrome n'en savait rien. Elle n'avait jamais su. Elle avait simplement émis une hypothèse, et personne n'avait cherché à savoir si elle était plausible.

Amelia aurait eu les réponses que Chrome cherchait, la brune en était certaine.

Mais Amelia n'était pas là, et elle avait l'impression qu'une partie de son monde s'écroulait. Au-delà de ses capacités de dresseuse, au-delà de son expérience avec les Zarbi, au-delà de son statut et son charisme, elle restait une précieuse amie d'enfance de la plus jeune. Et cela faisait désormais depuis la veille qu'elle n'avait plus eue de nouvelles.

Amelia était partie en claquant la porte, et Chrome ne l'avait pas poursuivie – parce que le caractère impulsif de la Maître de Hoenn n'était pas une nouveauté, parce qu'elle savait qu'une fois calmée elle serait revenue. Elle était profondément paresseuse, elle n'aurait pas tardé à rentrer à la Ligue pour se coucher. Mais avec tout ce qui était arrivé à Chrome, le sommeil l'avait elle-même envahie, lui avait fait oublier le monde extérieur. Ce n'était que le matin-même qu'elle avait constaté son absence : Stella et Luth avaient dit ne pas l'avoir vue au dortoir, il n'y avait pas même la trace de l'une de ses Pokeball au Centre Pokemon. Et Leo l'avait cherchée, plusieurs minutes devenues heures ; mais la nuit était déjà reine à ce moment-là, et la journée qu'était aujourd'hui se profilait déjà comme allant être une longue, terriblement longue journée. Amelia était majeure, en plus d'être une dresseuse reconnue. Si elle était partie seule de son côté, personne n'avait le droit de l'arrêter – et là était toute l'ironie de la chose.

Son cellulaire sonnait encore : il ne semblait pas éteint ou abandonné, c'était comme si la brune ignorait sciemment les appels de son amie. Etait-elle fâchée contre Chrome, pour ne pas avoir pris son parti face à Leo ? Avait-elle été impatiente, et tenté de rejoindre le Mont Couronné seule ? Elle était pleine de ressources et connaissait les bases du plan de sa cadette, elle était persuadée qu'elle aurait pu se débrouiller seule pour le mener à bien.

Alors pourquoi ? Pourquoi ce détestable sentiment d'inquiétude la rongeait-elle ?

- Regardez, souffla tout à coup Stella, brisant le silence du petit groupe

Bien que Chrome n'avait pas été très attentive ces dernières minutes, elle avait bel et bien remarqué qu'aucun Zarbi n'avait pointé le bout de son œil devant eux. Et désormais au milieu d'une immense salle vide, elle se demandait comment ils avaient fini par atterrir ici. Sûrement l'instinct découlant d'années d'expérience, pensa la plus jeune en jetant un regard à Stella et Luth qui ouvraient la marche.

La pièce, si on pouvait appeler ça comme ça, n'était qu'un vaste rectangle. Il semblait presque avoir été construit par des mains humaines tant la régularité des lieux frappa l'adolescente ; il n'y avait qu'une seule entrée, celle désormais derrière eux et par laquelle ils venaient d'entrer – sur le mur en face-à-face, d'étranges symboles avaient été gravés à même la roche. Par qui ? Dans quel but ? Il y a combien de temps ? Chrome eut du mal à refréner sa curiosité, ses yeux brillant d'un éclat qui semblait avoir oublié les inquiétudes des minutes précédentes.

- Qu'est-ce que c'est ?
- L'écriture symbolique, celle qu'on retrouve dans des ruines partout dans le monde, même là où il n'y a pas de Zarbi. Notre écriture et notre langage se sont basés dessus, mais on ignore son origine ...

Sa voix avait été étrangement sereine et assurée, comme si durant un instant, sa confiance enfouie avait résonné avec sa passion brûlante ; mais comme une bulle qui éclate, lorsqu'elle remarqua les regards braqués sur elle, elle ne put s'empêcher de souffler un pardon étouffé de timidité.

- Aucun souci, sourit Luth à côté d'elle et elle se contenta de hocher la tête avec peu de conviction

Les quatre dresseurs faisaient maintenant tous face au mur parfait, dont la seule aspérité consistait en ces étranges caractères. Leur forme ressemblait terriblement à la calligraphie que eux connaissaient, et il ne fut pas difficile de déchiffrer les quelques mots gravés.



AMITIE
TOUTE VIE RENCONTRE
UNE AUTRE VIE POUR RENAÎTRE
ET REVIVRE




- Si on m'avait dit que j'étais venue ici pour lire des phrases guimauves sur l'amitié, je me serai abstenue en fait, railla presque Stella en s'étirant

Et pourtant, cette idée de renaissance poétique n'avait rien de rassurant. Il s'en dégageait un sens lugubre, mais que personne n'arrivait réellement à saisir. Les réponses ressemblaient à de petites perles que l'on alignait sur le fil du Destin, et tout ne prendrait enfin un sens que lorsque tous les éléments seraient enfin réunis.

- Et maintenant que l'on est là, on fait quoi ? Parce que pas q –

Cependant, la bleue n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un vrombissement sourd résonna dans la pièce, résonna encore plus contre les parois en pierres creuses, résonna jusqu'au plus profond de leur âme. Instinctivement tous protégèrent leurs oreilles, fuyant aussi bien le bruit que l'atmosphère mortellement angoissante qui venait de saturer les lieux.

- Qu'est-ce qu –

Aussi brusquement l'écho était apparu, il leur sembla à tous que l'endroit était soudain empli d'une nouvelle présence, qu'un millier d'yeux blancs les fixaient, eux et leur âme – que soudain, le temps et l'espace s'étaient distordu pour ne laisser place qu'à un chaos sensiblement palpable.

Des centaines de Zarbis étaient apparus autour d'eux, tournant dans la pièce. Tournant, inlassablement. Tournant, comme s'ils s'apprêtaient à les briser un par un. Tournant, pour leur faire perdre leurs repères. Tournant, pour les perdre.

Personne ne dit quoique ce soit. Les mots s'entremêlaient et, le cœur au bord des lèvres, il était difficile pour eux de dire quoique ce soit. Pourtant, il y avait des ordres à donner, des conseils à prodiguer, des nouvelles à prendre. Ils le savaient tous, que s'ils restaient chacun de leurs côtés, la puissance phénoménale des Pokemon autour d'eux allait les bouffer – mais la peur était un sentiment irrationnel, et même malgré les précautions et les avertissements, ils étaient tous comme paralysés par cette force venue d'un autre monde.

La pression autour d'eux augmenta alors d'un cran – et la logique se déchira devant leurs yeux. Il leur sembla que l'espace était à portée de main, qu'en tendant les doigts un peu plus loin ils pourraient caresser les étoiles. C'était noir – pas la couleur, la notion, ce véritable noir qui ne rappelait que celui des sommeils profonds. Ils étaient ivres, ivres de se plonger dans cette fissure défiant l'univers, euphoriques de goûter à l'effroi viscéral de l'illogisme devant leurs pupilles dilatées par un trop plein d'informations. Ils n'étaient que des humains. Une conscience et un corps aux rapports étroits et complexes. Et les milliards de connexions nerveuses qui composaient ce corps et cette âme ne pouvaient répondre au tout autant milliard de pourquoi qui menaçaient la barrière de leurs lèvres.

Alors ils s'effondrèrent.

Dans un extérieur qu'ils ignoraient, les Zarbis avaient été réveillés par quatre humains aux désirs mélangés. Le monde était chaotique, et la clef qu'ils représentaient l'était tout autant ; alors ils s'étaient agités, un peu, beaucoup, passionnément, trop.

Et Bonville n'était à son tour devenu plus qu'Erèbe, l'entrée des Enfers – un endroit hors du temps du temps et l'espace, un pied dans le monde arceüssien, un dans cette dimension sans nom et sans logique créée égoïstement par les Hommes ; le miroir brisé, l'endroit où les Destins s'achèveraient.

°°°
Le ciel était vaste, peut-être même un peu trop. On disait toujours qu'il ne fallait voler trop près du soleil, pour ne pas se brûler les ailes comme Icare – mais qu'en était-il de la lune ? Au milieu du firmament nocturne, sous la lumière des étoiles, pouvait-on être brûlé par les rayons de lune ?

L'immensité céleste était dénuée de tout bruit. Lugia ne percevait que le sifflement mélodieux du vent, alors qu'il se laissait porter par les alizés marins. Il était dans son élément, il semblait que le monde entier avait décidé de lui apporter, là, maintenant, tout ce dont il avait besoin pour sa puissance atteigne son apogée. L'astre dominant se reflétait dans l'immense étendue maritime, et quelque part, des humains auraient pu peindre ce tableau pour témoigner de la grâce et la prestance de celui désigné comme étant le gardien des sept mers.

- Dis, Lugia.

La voix fluette et douce de sa camarade avait résonné dans son esprit, presque comme un songe, seule nuisance qui venait briser délicatement l'instant.

- Qu'est-ce qu'il y a Célébi ?

A côté de lui, la petite créature jade tourna sur elle en se propulsant un peu plus loin, ses ailes féériques semblant attirer à elles toute la lumière de la lune.

- Est-ce que tu as peur ?

S'il n'avait pas été aussi pressé, Lugia se serait probablement prostré au milieu du ciel marin, perdu quelque part sur les côtes de Sinnoh – il n'avait aucun repère, rien qui le lui confirmait, mais il aurait juré que la région centrale de cette histoire se dessinerait bientôt sur l'horizon. C'était comme si ce monde, ses côtes et ses reliefs, étaient gravés dans son génome.

- Pourquoi aurais-je peur ?
- J'ai hérité du rôle et de la volonté de Dialga. Il s'est donné la mort pour ne pas que les rouages se trouvent entre de mauvaises mains. Et me voilà, à aller me jeter dans la gueule de nos ennemis.

Elle avait buté sur son dernier mot, trahissant que son immense gentillesse ne pouvait accepter les desseins de guerre qui se profilaient au gré des flots.

- C'est toi Célébi, qui a appuyé notre retour à Sinnoh.
- Je ne changerai pas d'avis. Il le faut. Créfadet est en danger, tout autant que les Humains. Si Rayquaza a bel et bien été défait, nos forces sont considérablement réduites. Mais il n'est pas mort, j'en suis certaine. Et Créfadet ne le laissera pas mourir si facilement.
- Alors qu'est-ce qu'il y a ?

Célébi était déterminée, il l'entendait bien. Mais quelle était la cause de ces soudaines déclarations ? Ils volaient maintenant sans s'être arrêtés depuis de nombreuses heures, et profitant des vents favorables et de leurs capacités de Pokemon Légendaire, ils se rapprochaient dangereusement de leur destination finale. Etait-ce cela qui apeurait le Pokemon Temporel, malgré ses déclarations ?

- Je n'ai plus de contact avec Créfadet.

L'annonce était tombée tel un roc, troublant pour la seconde fois le type vol.

Créfadet, Lugia et Célébi partageaient tout le trois ce fameux type psy, leur permettant sans mal de communiquer malgré les centaines – voire milliers – de kilomètres qui les séparaient. C'était d'ailleurs celle qui ne possédait pas de double type qui les avait contactés en premier, les avait mis au courant de la situation et les avait sommés de revenir dans la région nordique.

C'était donc totalement illogique que d'un coup, elle stoppe le contact qui les maintenait liés dans ce capharnaüm sans nom.

- Depuis combien de temps ?!
- Elle a dit que ses humains avaient trouvé un moyen de pénétrer dans le Mont Couronné. Et que bientôt, elle libérerait Palkia.

Lugia déglutit malgré lui. Il ne sentait absolument pas ce que sa camarade allait dire.

- Je ne perçois plus sa présence psychique. Elle n'est pas morte, je peux aussi le sentir, mais notre lien s'est complètement rompu. Même en nous y mettant à deux, on ne pourrait pas la recontacter, ce n'est pas ce genre de rupture.
- Elle l'a fait, n'est-ce pas ?, osa-t-il alors demander
- Elle l'a fait.

Le légendaire vol ne sut pas s'il eut envie de déchaîner sa fureur à cause de la décision que Créfadet avait prise SEULE alors qu'ils étaient alliés, ou si parce que ce choix traduisait le chaos de la situation.

L'épée.

L'épée n'était pas une entité que l'on pouvait décrire avec des mots. C'était un psychisme violent et puissant, une forme que l'esprit de Créfadet n'aurait pu prendre qu'en cas de dernier recours. Elle laissait son âme entre les mains d'humains, parce que sa puissance décroissait sans qu'elle ne puisse l'arrêter – et qu'ironiquement, il fallait qu'elle soit plus forte de jamais.

Créfadet avait toujours été ainsi. Têtue, à n'écouter qu'elle et à protéger les humains. Ils étaient pour elle la chose la plus précieuse que son existence divine pouvait entrapercevoir. Elle était déterminée, souvent trop – mais sa vie-même avait été créée à partir de ce sentiment de volonté, celui qui animait un corps pour en faire une âme.

Peut-être si elle-même avait perdu ce sentiment, les choses n'auraient pas été ainsi aujourd'hui. Elle avait été le coupable et la victime de cette tragédie, et ce, depuis bien avant que Dialga ne se suicide.