Lilie assiste à la scène précédente depuis la verrière de la Réserve d’où elle s’était postée pour garder un œil distrait sur la conférence de presse. Elle bondit sur ses deux pieds à l’apparition de la Team mystérieuse, choquée.
’’Libérée, délivrée’’ – Anaïs Delva (La Reine des Neiges)Lilie : La peur s'installe d’un coup dans mon esprit
L’angoisse est reine à son tour
Un royaume d’inquiétude
Ma place est là, pour ce jourL’intervention brutale des hommes en noir l’a prise au dépourvu : en reprenant ses esprits, accrochée à la rambarde qui lui fait face, elle constate que plusieurs de ces sombres personnages ont agrippé les bras d’Elsa-Mina pour la traîner vers le bâtiment nord de l’île artificielle, le manoir. Paniquée, elle s’empresse de descendre sur les lieux du tournage.
Lilie : Vicky !
La sous-directrice se retourne à son appel, l’air catastrophé.
Vicky : Lilie ! Tu as tout vu ? Ils ont emmené notre chère Présidente au moment du clou du spectacle ! Que peut-on faire ?
Lilie : Nous devons aller chercher Sun, car c’est le héros. Dépêchons-nous, la situation est urgente et il se trouve sur une île éloignée de la nôtre ! Et pour faciliter la cadence du gameplay, nous devrions arriver quelques secondes après qu’il ait terminé de regarder la conférence de presse en direct.
Sur ces paroles, les deux femmes se mettent à sprinter au travers de la Fondation, en direction de l’embarcadère. Lilie garde une expression tourmentée, ses fins sourcils froncés, tout en filant comme l’éclair. Vicky, déterminée derrière ses lunettes roses, n’a aucun mal à suivre le rythme malgré sa corpulence et ses talons aiguille.
Lilie : Le stress qui hurle en moi ne pense plus à demain
Il est bien trop fort
Et je lutte en vain…À peine essoufflée, la jeune fille se lance dans un monologue introspectif mélodramatique sans cesser de courir.
Lilie : Toutes ces années, Elsa-Mina m’a délaissée, me parlant à peine, m’imposant un cadre de vie strict et des vêtements de gamine de huit ans. Son travail l’accaparait, et elle a voulu de moi que je ne sois qu’une petite fille modèle, une poupée sage… (une lueur de shônen brille alors dans son regard braqué vers le ciel) j’ai réussi à me rebeller, à m’enfuir de cette vie. J’ai combattu, et j’ai gagné mes droits. J’ai pu mettre des baskets et m’attacher les cheveux.
Elle ponctue son discours d’une strophe passionnée.
Lilie : Échappe-lui, ignore-la
Fais attention, ta liberté suivra
…Trop d'états d'âme, trop de tourments
De sentimentsVicky : Courage, ma puce !
Lilie : Je devrais lui en vouloir, mais en fait non je vais la sauver car c’est ma mère et le pouvoir de la famille transcende même des années de souffrance ! Je mettrai toutes mes forces dans cet objectif !
D’impressionnants nuages de poussière naissent sous ses semelles alors qu’elle foule le sol immaculé de l’accueil de la Fondation. Après un salto dans la cage d’ascenseur vide et une réception parfaite un étage plus bas, elle reprend sa chanson avec vigueur.
Lilie : Libérez, délivrez
Je ne la laisserai plus jamais
Libérez, délivrez
C'est certain, je dois l’aider
J'ai laissé mes regrets de côté
Là-bas, loin derrièreElle saute sur un bateau, suivie par Vicky, et le véhicule se propulse en avant immédiatement, comme s’il n’attendait qu’elles.
Lilie (à la proue du navire) :
Mais Sun est pour moi la clé de sa liberté.
Elle laisse les musiciens installés sur le pont enchaîner quelques notes, puis reprend son chant, plus rêveuse cette fois-ci.
Lilie : Sun…
Quand on se place à sa hauteur
Tout semble insignifiant
La tristesse, l'angoisse et la peur
N’en auront plus pour longtemps !Puis plus résolue, fermant un poing rageur au-dessus de la mer :
Lilie : Je dois voir ce que je peux faire
Pour aller secourir ma mère
Pour ses écarts je dis tant pis
Tant pis !Le bateau accoste de manière sportive, et la jeune fille saute aussitôt sur le pont, enchaînant des pas solennels en écartant les bras petit à petit. Elle chante avec de plus en plus d’énergie.
Lilie : Libérez, délivrez
Mele-Mele me tend les bras
Libérez, délivrez
Maman, je ne pleure pas
Me voilà !
Oui, je suis là !
Au débarcadère…Lilie se retourne pour saisir d’un geste ferme les mains de Vicky, restée en arrière-plan avec quelques mouvements de danse d’arrière-plan. Les deux amies se regardent dans les yeux et hochent la tête d’un air décidé.
Lilie : Mon pouvoir vient du cœur et envahit l'espace
Le type en costume chic va se prendre ma haine dans la face
Et mes pensées vont vers ma mère emprisonnée
Et moi, j’irai là bas
J’irai la délivrer !!!Se tenant toujours par la main, elles se mettent à courir à une vitesse surhumaine, si bien que le décor en est trop flouté pour être descriptible. Dans sa course, la plus jeune hurle à pleins poumons, ses pieds touchant à peine le sol.
Lilie : Libérez, délivrez
Désormais plus rien ne m'arrête
Libérez, délivrez
Je vais leur faire leur fête
Je suis là !
Comme je l'ai souhaité !Elles s’arrêtent soudainement devant la maison de Sun, à plusieurs kilomètres déjà du port.
Lilie : À sa porte d’entrée !Elle hésite un instant à sonner, mais tourne finalement la poignée sans plus de cérémonie pour pousser le battant.
Lilie : Car Sun est pour moi la clé de sa liberté !Maman de Sun : Oh, mais ne serait-ce pas l’adorable petite Lilie ! Regarde, Sun !
Lilie : Euh… oui… C’est moi, madame… Euh… Sun ?
Le garçon la fixe de ses yeux vides, flanqué de son sourire fixe, ce qui semble émouvoir son interlocutrice.
Lilie : Je… Ma mère s’est faite enlever ! J’ai besoin de toi, euh… pour la dernière fois, p-promis ! Vite ! Euh… Au Paradis Æther !!
Elle sort sur ces mots sans demander son reste, laissant Vicky dans l’encadrement de la porte.
Maman de Sun : Oh, mon chéri, n’est-elle pas toujours aussi adorable, mignonne, timide, jolie, attentionnée, passionnée… (un léger frisson agite quelques cellules du corps de l’adolescent alors qu’il croise le regard insistant de sa mère) Pas vrai, madame Vicky ?
Vicky : Oui, ou non, mais ainsi qu’elle vous l’a dit, Elsa-Mina a été enlevée par de mystérieux personnages vêtus de casquettes et de costumes moulants noirs frappés d’un « R » majuscule aux couleurs de l’arc-en-ciel, il serait donc judicieux d’envoyer votre fils la tirer de ce mauvais pas. Oh mon dieu, je suis enfin le centre de l’attention…
Maman de Sun : Elle a raison ! Vas-y, Sun, fonce vers ces nouvelles aventures !!!
Celui-ci ne lui fait pas remarquer que c’est toujours la même aventure que la dernière fois et s’engouffre à la suite de la sous-directrice d’Æther, qui est déjà retournée sur l’île artificielle. Faisant appel avec force éclats de lumière à sa fidèle monture Dracaufeu, Sun chéri s’envole vers les cieux d’Alola.
Par LunElf