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La Cendre et la Braise de Ramius



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Informations

» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 01/06/2019 à 12:23
» Dernière mise à jour le 24/08/2019 à 09:38

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Amitié   Mythologie   Présence d'armes   Suspense

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Chapitre 10 : Deux gemmes dans le courant du monde
δ

Toutes les bonnes choses ont une fin, hélas ; et alors que je ferme la porte de ma maison d’Héraklion, il me semble que je la quitte pour longtemps, et que j’entre dans un temps plus agité, plus sombre. Pendant plusieurs jours, j’ai pu sortir en mer régulièrement, toujours accompagné d’Icare — dont je n’ai pas encore réussi à admettre qu’il a fait le tour du monde — mais désormais, cela deviendra à nouveau une occasion rare.

Je suis sommé de retourner à Cnossos. Le roi a besoin de personnalités un tant soit peu intelligentes pour diriger l’île en son absence, et rappelle tous ses conseillers absents à la capitale. Il n’a pas tort, cela dit ; nous ne serons guère que deux ou trois à vraiment être utiles. Je n’ose pas imaginer le désastre si les Stratèges devaient gérer quoi que ce soit d’autre qu’une troupe armée. Et encore, même là ils font des ravages !

C’est bien pour cela que Minos est absent. La nouvelle est arrivée en Crète hier, sur la patte droite d’un Poichigeon au pied marin : Anamorphas a réussi à supprimer la seconde moitié de la flotte Athénienne. Le roi mène ses armées en Attique, avec cinq Stratèges pour faire joli. Ce qui en laisse seulement deux ici ; deux de trop, sans doute.

Et je rentre donc. Étrangement, le fait de ne pas avoir de choix me pèse. Je suis au service de mon pays, et je dois obéir à mon roi ; pourtant, toutes ces histoires de pouvoir et de politique m’oppressent. J’aspire à autre chose ; une semaine en mer, peut-être, ou bien tout simplement une vie qui serait libérée des contraintes de la société…

Mais il n’y a rien d’autre que la société. On n’y échappe pas, on ne peut pas en sortir. On ne peut que la contempler, ce que je fais avec Icare. Enfin, de temps à autres. Le Pyrax, lui, est de très bonne humeur de façon quasiment constante depuis notre rencontre, et pose des questions sur absolument tout. Cela aussi, c’est rafraîchissant…

Et nous discutons donc d’un peu n’importe quoi. Nous marchons vers l’intérieur des terres, en faisant semblant de ne pas voir que le temps, bien que clair, est à l’orage. Ça marche bien, mais ça reste idiot. Par un étrange coup du sort, l’orage nous rattrape à quelques collines d’Héraklion. Il prend les traits de Daskra, Trésorier de Minos, revenant lui aussi du village côtier.

Dédale ! Attendez-moi, s’il vous plaît !

Tu sais pourtant très bien qu’il n’est pas vraiment le Trésorier, m’interpelle Icare alors que l’homme se rapproche en pressant. Il est encore à quelques mètres, mais je ne prends pas le risque de répondre en parlant.

C’est lui qui a la main haute sur les finances, parce qu’il est le mieux placé pour faire main basse dessus. Pour moi, c’est le véritable Trésorier. Je me demande ce qu’il nous veut ?

— Ce n’est pas clair.


— Pffouh, soupire-t-il en arrivant en haut de la pente où nous nous trouvons. Merci de m’avoir attendu.

— Il n’y a pas de quoi. Le ciel est bleu, la campagne est verte ; c’est un plaisir d’attendre dans un tel paysage.

— Hmoui. Je… Je voudrais vous dire un mot ou deux. À propos du Conseil.

Est-ce que tu vois qu’il est troublé ?

— Non. Comment cela ?

— Tu es vraiment aveugle, parfois. Il ne sait pas trop comment se tenir, il hésite… Cet Humain souffre d’un conflit entre ses propres convictions.

— … Merci.


Cet échange-là est allé vite ; néanmoins, Daskra l’a senti passer. Il ne trouvait plus ses mots et attendait une réponse. Grâce à Icare, je crois savoir laquelle.

Encore le Conseil ! De vous à moi, je suis sensible à l’honneur que m’a fait le roi en m’y conviant, mais j’aurais bien préféré qu’il ne le fasse pas.

Nous avons deviné juste : le Trésorier est rassuré par mes mots. Il ne cherche plus les siens, n’hésite plus. Sa décision est prise, sa voix se fait plus ferme. Toujours un peu fluette, mais plus précise.

Cela fait de vous un Homme sage, Dédale… Vous avez compris depuis longtemps, je pense, que Minos ne vous y a amené que pour vous surveiller. Il craint que vous ne convoitiez le pouvoir.

— Seuls les fous et les imbéciles peuvent convoiter un fardeau aussi lourd.

— Lourd, mais imbibé de fastueuses promesses… Le roi entend comprendre votre rapport au pouvoir. Et vous connaissez sa paranoïa à ce sujet.

Je ne réponds rien. On ne peut pas répondre à ça. Il n’y a rien à en dire, et même rien à en penser. J’enfouis ce rappel du passé au plus profond de ma mémoire. Icare l’a vu, forcément, mais je m’efforce quand même de l’oublier. Le Trésorier reprend, plus gravement. Lui aussi sait qu’il est très proche du point de non-retour.

Malheureusement pour vous, il s’en est fait une idée trop subtile. C’est suite à vos déclarations sur le déclin de la Crète ; je crois… Il pense qu’un Homme assez fort peut sauver un royaume du déclin, et suppose que vous vous prenez pour cet Homme. En un mot, il se méfie de vous.

Je hausse un sourcil. Nous venons de tomber dans le précipice qu’on appelle trahison, et mon interlocuteur ne compte pas s’arrêter là. Il a trouvé un confident, qui peut entendre sa crainte latente du roi : maintenant, il vide son sac.

Et pour ne rien arranger, il a eu vent de vos discussions avec ce Pyrax. J’ai intercepté un fragment de conversation entre un soldat affecté aux patrouilles et son supérieur, un jour que je me promenais dans les couloirs. Il parlait de vous parlant d’inégalités sociales… Je suis désolé, mais j’ai bien peur que le roi ne le prenne très mal.

— À vrai dire, ce qu’il prendra le plus mal est le moment où je décris notre mode de gouvernement à Icare.

— Icare ? Il a même un nom ?

Alors oui mais en fait non.

— Eh oui, dis-je pendant que Daskra écarquille les yeux. Bien… Il n’y a guère quoi que ce soit que je puisse faire, à ce stade, si ?

— Fuir. Avec les trois quarts de l’armée, les Stratèges et le roi loin d’ici, vous pourriez aisément quitter l’île. Vous avez un bateau, non ?

Cette inconscience !

Quoi, tant que ça ?

— Encore plus, en fait.


Tant pis pour les mauvais souvenirs. Cet homme m’a aidé en se compromettant, il convient que je lui apprenne en retour à quel point ce serait une erreur de faire cela. Qui sait ? Peut-être en aura-t-il un jour besoin.

C’est une pure folie. Laissez-moi vous raconter ce qui est arrivé aux derniers à avoir essayé de fuir Minos après s’en être autant fait un ennemi que moi. Vous connaissez sans doute le nom d’une de ces deux personnes : Pasiphaé.

— L’ancienne reine ?

Malgré mon intonation rendue presque menaçante par la noirceur de ces souvenirs et la suggestion de Daskra, il m'écoute plus comme un élève que comme un courtisan. J’ai piqué son intérêt.

Le mien aussi.

— Il y a de quoi…
Pasiphaé, l’ancienne reine. La grande malédiction de cette femme, c’était son mari. Elle l’aimait, elle aimait le prince héritier qu’ils avaient conçu, et lui-même les aimait en retour. Mais Pasiphaé avait un cœur en or… Elle s’était liée d’amitié avec la moitié du palais, ce qui n’est pas peu dire. Vous vous rappelez peut-être, malgré votre jeunesse, comment tout le monde l’appréciait…

— Oui… On l’appelait Pasiphaé au grand cœur.

— Elle est tombée amoureuse. Pour la plupart des gens, quand l’amour frappe ainsi, on ferme les yeux. Cependant, Pasiphaé était dans la délicate situation d’aimer deux hommes d’un même amour, Minos et un garde nommé Empathéion. Le roi, qui traînait déjà derrière lui le fardeau de son enfance, ne l’a pas supporté. Dans un accès de la rage glaciale qui le caractérise, il a tenté de les monter l’un contre l’autre. Il a voulu forcer Pasiphaé à choisir, ce qui lui était impossible. Et comme elle ne se décidait pas, le roi en a conclu qu’elle le rejetait.

Il a monté de toutes pièces une affaire de vol dans le Trésor royal, pour incriminer publiquement les deux amants et leur infliger un procès public. Terrifiés, ils ont voulu prendre la fuite. Et ils l’ont fait.

— Je croyais qu’ils avaient été dénoncés par un pêcheur qu’ils essayaient de corrompre…

— Non, il avait accepté. Mais les gardes de Minos l’ont vite retrouvé, et éliminé discrètement. Les mêmes gardes qui ont ensuite retrouvé Pasiphaé et Empathéion à Athènes, les ont capturé et les ont ramené à Cnossos pour leur exécution en tant qu’ennemis de la Crète. C’est d’ailleurs leur supplice, et la façon dont ils ont été présentés comme agents de la cité à la chouette, qui sont la vraie cause de la guerre actuelle.

Telle est la véritable histoire de la reine de Crète, Daskra. Retenez-la, car elle enseigne que cette fuite que vous me proposez est une idée vraiment abominable. Je vous remercie de m’avoir prévenu, en risquant votre position, mais désormais, je suis seul. Si je puis me permettre, cependant… Pourquoi ?

Le Trésorier garde le silence un moment avant de répondre. Étonnamment, Icare aussi. Je me doute pourtant de la question qui le taraude…

C’est compliqué… Vous êtes peut-être le meilleur membre du Conseil ; quelqu’un qui ne cherche pas le pouvoir, mais serait assez sage pour l’assumer ; cela me désole que le roi veuille s’en prendre à vous ainsi. Et à vrai dire, votre vision de la Crète actuelle est très convaincante.

— … Merci.

Daskra cherche encore quelques mots, qui pourraient peut-être être dits, puis se résigne, nous salue en silence et reprend son chemin vers la capitale. Nous ne l’accompagnons pas ; je sens la curiosité d’Icare sur un point, et j’attends donc qu’il pose sa question. Et bien qu’il se doute que la réponse soit désagréable, il finit par le faire.

Ce supplice… Minos ne s’est pas simplement contenté de supprimer deux personnes qui le gênaient, n’est-ce pas ? Qu’a-t-il employé, exactement ?

— Selon moi, la pire idée qu’un Humain ait jamais eu. Le Taureau de bronze.

Icare n’insiste pas. Il doit sentir les souvenirs douloureux de l’exécution affleurer dans mon esprit. J’en ai froid dans le dos rien que d’y repenser, même brièvement… Assister à ce genre d’horreurs ne laisse jamais l’esprit intact. J’avais continué d’entendre les hurlements pendant des nuits... Mais le pire, c’était Minos. Lui était resté de marbre tout du long. Quelles blessures cache-t-il, pour ne plus se soucier d’infliger ça à l’amour de sa vie ?

Je m’assieds. J’ai franchement besoin de me changer les idées, alors je ressors la gemme d’Iouchtas, qu’Icare m’avait presque faite oublier, et je l’élève vers le Soleil pour admirer les jeux de lumière. Nous sommes en automne, et la clarté solaire commence déjà à tomber avec une inclinaison prononcée. L’étalement des reflets sans nombre est déjà différent de ce qu’il était quand je l’ai trouvée…

Je n’arrive pas à croire que ce soit il y a presque cinq mois. Le temps passe si vite. Icare s’est approché, et se perd lui aussi dans la contemplation des couleurs infinies. À cette échelle également, le temps décide de passer plus vite. Il s’écoule un certain temps avant qu’Icare ne brise le silence. C'est-à-dire, d’un certain point de vue.

Ce prisme… Où l’as-tu trouvé ?

— Tu t’intéresse même aux cailloux, maintenant ? J’aurais tout vu. C’est juste un éclat de verre ; mais c’est vrai que la façon dont il joue avec la lumière est fascinante.

Ce n’est pas exactement ce que je voulais dire.

L’une de ses pattes avant plonge dans son large col de fourrure et semble farfouiller un moment. Quand il la ressort, une pierre y est accrochée. Je reste muet de surprise. Pas parce que mon compagnon insectoïde se trimballait depuis tout ce temps avec une pierre dans le col, non. Moi-même, j’avais un caillou dans la poche.

Ce qui me sidère, c’est la ressemblance incroyable entre ces deux gemmes. Toutes deux sont plus ou moins sphériques, avec des couleurs flottant à l’intérieur, sans aucune apparence minérale. Bon, pas les mêmes couleurs. Mais quand Icare élève sa gemme en l’air, je peux voir qu’elle est elle aussi capable de fragmenter la lumière en une immense palette de nuances. On dirait des sœurs.

Eh. Cette pierre lévite !

L’Essence du Type psy 6G permet bien des choses…

— Bref. Qu’est-ce que c’est ?

Je comptais sur toi pour me l’apprendre… Quand ma sœur et moi avons Évolué, c’est-à-dire une fois que nous nous sommes accoutumés à nos nouveaux corps, nos parents nous ont expliqué un truc bizarre. Ce prisme que je maintiens en l’air se transmet dans notre famille depuis des générations, toujours à celui qui peut le mieux le ressentir.

— Le ressentir ?

Il n’y a pas de mots pour décrire cela. C’est comme l’Évolution : c’est au-delà du langage, et même du Langage des Habitants. Mais revenons-en à la pierre. Elle est vivante. L’Essence de la Grande Type fee 6G pulse doucement en son sein. Et depuis qu’un de nos lointains ancêtres l’a trouvée, cette gemme vivante a fasciné toutes les générations de Paillette-du-Volcan à l’avoir vue. Elle ne sert à rien, et c’est d’ailleurs assez embêtant de l’amener avec moi partout où je vais, mais je reste fidèle à la tradition : je suis celui qui l’a gagnée, ce jour-là ; et je la garderai avec moi jusqu’au jour où je la transmettrai à quelqu’un de plus digne que moi.

— Je comprends mieux ta curiosité… Et j’ai peur de devoir te décevoir. Je n’ai jamais entendu parler de roches semblables ; ni de cristaux, ni quoi que ce soit. La physique est impuissante à expliquer ce que sont ces pierres. Mais leur pouvoir de fascination est indéniable : j’ai trouvé la mienne alors qu’elle était cachée sous les racines d’un buisson ! Depuis, je la garde en permanence tant ses irisation ont un effet hypnotisant sur moi.

Tu t’en doutes, je pense : elle est également vivante. Mais l’impression que j’en ai est différente.

Le silence retombe sur nous, mais ce n’est plus un silence oppressant, ou mal à l’aise. C’est le silence admiratif de deux personnes qui retombent en enfance par leurs contemplations. Tous les maux sont chassés par la beauté de l’instant. Nulle ombre ne peut soutenir la lumière dans laquelle nous baignons, grâce à ces deux cailloux. C’est dingue comme il suffit d’un rien pour se sentir d’attaque à nouveau.

C’est beau, quand même.

Inutile. Mais beau, oui.

— La beauté est-elle utile à l’ordre du monde ?

Déjà, qu’est-ce que c’est, pour toi ?

— À peu près n’importe quoi, en fait ; tout ce qui peut m’émouvoir par sa capacité à avoir une influence illogique sur moi.

C’est une définition logique. La beauté, ce serait alors ce que tu es incapable de comprendre, mais que tu sens tout de même familier.

— On peut le voir ainsi… Où veux-tu en venir ?

Autant te le dire tout de suite, je n’ai pas de réponse toute faite. Je cherche simplement à te faire appréhender plusieurs points de vue, histoire de lever des idées. C’est ce que je fais quand je n’ai pas d’idée, justement.

— D’accord. Donc pour moi, la beauté est inconnue. Ensuite ?

Qu’est-ce que la beauté… pour Minos ?

— Ah. Je dirais… L’art. Une création qui respecte toujours les mêmes règles, en les tournant à sa façon. Une réinvention de ce qui se faisait avant, qui vise à atteindre une certaine ampleur ; et qu’on peut utiliser pour montrer son influence.

Pour Minos, la beauté a une utilité : celle de rabaisser ses interlocuteurs à leur niveau. Son palais participe à l’ordre de la société en Crète, à défaut de celui du monde.

— D’accord. Et ensuite ?

Voyons voir. À ton avis, ces deux gemmes ont-elles une utilité ?

— Bonne question, ça. Je ne sais pas ; imagine, elles voulaient peut-être être trouvées. Et la question se pose à nouveau.

Ah, oui. Pourquoi nous ? Je ne crois en à peu près rien, mais je doute qu’il existe beaucoup de gemmes semblables dans le monde. Elles sont peut-être apparues sur nos chemins respectifs pour une raison quelconque.

— Ce n’est pas convaincant, ça. Toute cette discussion fleure bon la divagation, tu ne pense pas ?

Certes.

— Enfin, ce n’est pas plus mal. Me voilà joyeux à nouveau, merci !

Je me relève. Daskra est loin devant nous, désormais, mais c’est bel et bien derrière nous que nous le laissons en repartant. La vie est belle, et j’entends en apprécier la moindre goutte. Au diable la politique ! Comme pour faire mentir cette pensée, Icare embraye dessus.

De rien. Bien ! Si tu es requinqué, je vais reprendre mes questions inlassables.

— J’entends bien être aussi inlassable qu’elles !

Génial : comme ça, je n’aurais pas besoin de chercher un autre Humain assez désaxé pour causer politique avec un Habitant.

— C’est marrant, ça : tu as adopté les termes Humains.

Eh oui… Je me suis rendu compte récemment que Sans-Essence est inapproprié. Comme tous les autres êtres vivants, les Humains participent de l’Essence ; celle de la Grande Type fee 6G coule en vous, vous projetez autour de vous celle du Type psy 6G, et il vous arrive d’avoir des affinités avec les autres. Sans compter la conscience que vous avez parfois des dieux ! Et par extension, si Sans-Essence est refoulé, alors Avec-Essence l’est également.

— C’est logique. Du coup, je t’ai coupé ; que voulais-tu me demander ?

À vrai dire, c’est sans importance. Je viens de penser à autre chose, grâce à ta remarque. Serais-tu offusqué si je n’assiste pas aux prochaines sessions du Conseil ?

— À vrai dire, ça va vachement me simplifier la vie.

Parfait ! Je compte aller voir mon vieil ami, le sage de la montagne-aux-pentes-sans-longueur. Tout ce que j’ai appris sur la société Humaine m’ouvre des horizons nouveaux, et j’ai besoin de discuter de certains avec lui. Il a le don de vision prophétique, tu le savais ?

— Non. Ça me donne envie de le rencontrer, tout ça ! Mais une autre fois, du coup. Va ; je resterais à Cnossos.