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Le mousquetaire divin : La vie d'un apprenti de ShiroiRyu



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Informations

» Auteur : ShiroiRyu - Voir le profil
» Créé le 22/05/2019 à 21:16
» Dernière mise à jour le 22/05/2019 à 21:16

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Chapitre 5 : Seules
Chapitre 5 : Seules

« Mademoiselle Ebiné ? Est-ce que je peux vous poser une question ? »

« Tu le peux ! Mais est-ce que je veux y répondre, c’est bien différent, Soklar ! »

« J’espère que vous serez assez adulte pour le faire. Je voulais savoir : pourquoi avoir dit que les apprentis étaient obligés de manger avec leur professeur le soir ? Alors que les autres apprentis ont pourtant dit que ce n’était pas le cas. »

« Eh bien, je vais te poser une question moi aussi avant de répondre à la tienne : est-ce que c’était déplaisant de manger avec moi ou pas ? »

« Euh, ben pas vraiment ? C’était un bon repas, vous êtes plaisante avec qui discuter mais quand même, il n’y avait pas besoin de mentir, vous savez ? »

« Le mensonge est parfois nécessaire ! Vecteur de secrets, ces derniers sont alors bien gardés si le mensonge est bien utilisé. Tu ne crois pas ? »

« Je ne sais pas trop… mais la méthode est vraiment déplaisante en un sens. »

« Oh ? Donc je dois estimer que tu ne voudras plus manger avec ton professeur maintenant ? Alors que tu as passé un si bon moment avec elle ? »

Pourquoi il avait le sentiment d’être dans un traquenard ? Il regarda la femme masquée, essayant de lire sur son visage couvert, ne pouvant pas y arriver malheureusement. Mais bon, il voyait un peu où elle voulait en venir et il soupira doucement :

« Il faut donc arrêter de mentir. Et je suis vraiment sérieux, professeur Ebiné. »

Le ton avait changé sur sa dernière phrase, Soklar finissant par se placer au niveau de sa professeur. Elle était plus ou moins de même taille que lui bien qu’il était plus jeune qu’elle, reprenant la parole :

« J’ai été trompé pendant plusieurs années. La femme que j’appréciais le plus au monde m’a menti durant tout ce temps, jouant avec mes émotions et mes sentiments. S’il s’avère que vous avez décidé de me prendre sous votre aile pour envisager la même chose, je n’aurais aucune pitié envers vous. Est-ce que je peux être certain que vous avez compris mon message ? »

Il avait posé la question avec une certaine lenteur, comme pour être sûr que la femme masquée assimile complètement chaque parole. Même si elle ne tremblait pas, une goutte de sueur froide s’écoula de sous son masque avant qu’elle ne pose une main sur son épaule :

« Hahaha ! Tu serais presque effrayant comme ça, Soklar. Mais si tu t ‘inquiètes d’un si petit mensonge au point de me menacer pour cela, c’est que tu te trompes lourdement. Il y a pire dans ce monde, bien pire et il faut que tu le saches. »

« Qu’est-ce que vous êtes en train de raconter ? Je ne suis pas certain de tout saisir. »

« Que tu as subi un mensonge et une trahison sur un moment. »

« Oui et ? Cela change quoi par rapport au reste ? »

« Je te laisse imaginer ceux qui vivent constamment dans le mensonge, le déni et l’absence de confiance envers autrui. Hahaha ! Ah… Je suis certaine que tu feras un adorable petit mousquetaire ténébreux, comme moi ! »

« Pourquoi est-ce que vous ne me prenez pas au sérieux ? »

« Hmm ? Mais bien sûr que je te prends au sérieux, Soklar. Même plus qu’un peu ! Je suis très sérieuse à ce sujet. »

Alors pourquoi est-ce que son ton ne suivait pas ses dires ? C’était ça qu’il trouvait franchement déplaisant ! Néanmoins, il fit comme si de rien n’était, demandant l’autorisation à Ebiné de bien lui laisser une journée aujourd’hui.

« Oh ! Tant que je n’ai pas besoin de toi, tu es libre de faire ce que tu veux, tu sais ? »

« Cela marche vraiment aussi facilement que ça ? Je pensais que les apprentis... »

« BAH ! Je n’ai jamais eu d’apprenti avant toi donc je ne sais pas trop comment ça fonctionne mais de mon côté, tant que je n’ai rien à faire de spécifique, tu n’es pas obligé de me suivre ! C’est aussi simple que ça, hahaha ! »

« Euh, je vais juste dire d’accord car je crois que la conversation est vraiment perturbante sur le coup, si je peux me permettre. »

« Oh, tu puis, tu puis ! Enfin, je ne sais pas si les dames s’expriment vraiment comme ça par ici, je ne suis pas vraiment issue d’une famille noble, hahaha ! »

« Vous êtes vraiment bizarre, professeur Ebiné, est-ce qu’on vous l’a déjà dit ? »

« Oh ! Pas qu’un peu ! D’ailleurs, c’est moi ou tu as décidé de m’appeler professeur ? Pourquoi ce changement de titre ? Je ne t’ai rien appris ! »

« Je n’ai pas envie que les gens s’imaginent des choses si je vous appelle maîtresse Ebiné. Cela a un double sens que je n’apprécie pas trop. »

« BAH ! Comme si c’était vraiment dérangeant, je crois que tu te poses beaucoup trop de questions dans ta petite tête de linotte, Soklar ! »

« Ce n’est pas grave. Je préfère m’en poser et qu’elles soient bonnes plutôt que d’ignorer le monde qui m’entoure, professeur Ebiné. Je vais m’en aller maintenant. »

« On se reverra donc au repas de ce soir ! Tu es enfin libéré ! »

Enfin libéré ? C’est vrai que parfois, ça donnait l’impression qu’il se retrouvait dans une prison mais quand même. Enfin, il n’allait pas s’en plaindre. Il la remercia alors qu’elle disparaissait dans le sol, Soklar se remettant en route. Peut-être qu’il allait pouvoir profiter du château et de ses environs maintenant ?

Mais voilà, quelques pas pour s’éloigner de l’endroit où se trouvait Ebiné auparavant et il était déjà en train de se cacher derrière une colonne de pierre. La raison à cela ? La princesse ! Elle était en train de se promener dans les couloirs et vraiment, elle était la dernière personne qu’il voulait voir dans ce monde !

Attendant qu’elle passe avec ses suivantes, il poussa un petit soupir de soulagement. Ce n’était pas qu’il détestait la princesse, loin de là. C’est juste qu’elle semblait l’avoir pris en grippe alors qu’il n’avait aucune explication raisonnable pour ça ! Autant dire que ça ne lui plaisait guère de servir de bouc-émissaire.

« Ah… Un jour, il faudra bien qu’elle m’explique c’est quoi son problème. »

Il avait fini par soupirer, comme ennuyé d’en arriver à de telles extrémités. Mais bon, qu’est-ce qu’il pouvait y faire ? Elle ne voulait pas lui adresser la parole, elle semblait très énervée dès l’instant où il tentait de dire quelque chose et voilà tout le reste. Ainsi, il ne pouvait rien faire pour l’en empêcher et c’était vrai que c’était assez rageant en fin de compte.

« Oh ? Mais est-ce que tu ne serais pas le jeune élu d’Arceus ? »

Il sursauta alors qu’une voix féminine s’adressait à lui dans son dos. AH ! Il savait à qui il avait affaire ! Enfin, c’était la reine. La reine comment ? Il cligna des yeux, un peu perturbé avant de bredouiller quelques mots. Pourtant, elle chuchota :

« Hémiraldia. Je m’appelle Hémiraldia. Enchantée. »

« Reine Hémiraldia ! Je… Pardon ! C’est juste que j’ai été surpris et que je... »

« Tu n’as pas besoin de mentir. Je sais bien que je suis beaucoup plus effacée que mon mari. Cela ne me fait pas de peine, tu n’as pas à t’inquiéter. »

« Ce n’est pas ça ! Je ne veux pas que vous m’en vouliez, vous aussi ! »

« Vous aussi ? Comment cela ? Pourquoi est-ce que je devrais t’en vouloir, élu d’Arceus ? »

« Est-ce que… vous pourriez m’appeler Soklar, s’il vous plaît ? Je… C’est mon prénom, je ne suis pas vraiment habitué à mon titre, je suis désolé. »

« Oh ? Euh, d’accord. Eh bien, je vais donc dorénavant t’appeler Soklar. Alors, quel est le problème qui te tourmente, Soklar ? Est-ce que la vie au château est si déplaisante que ça ? »

« Ah non non ! C’est pas vraiment ça, je ne sais pas trop comment l’expliquer. C’est au sujet de la princesse. Elle... »

« Hmm ? Il y a un problème avec ma fille ? Tu peux me le dire, tu es l’élu d’Arceus. S’il y a un problème, il faut le régler le plus tôt possible. »

RAAAAH ! Comment est-ce qu’il pouvait dire ça ? Dire à une mère que sa fille posait des soucis, c’était quand même chercher des ennuis non ? Encore que là, peut-être qu’en y mettant les formes… et puis, ce n’était pas vraiment qu’elle lui causait des ennuis.

« Je ne peux pas dire qu’elle me pose un problème, loin de là. C’est simplement que la princesse m’en veut pour quelque chose dont je ne suis pas au courant. »

« Oh… Cela, je vois, je vois. J’ai compris donc. »

La reine avait poussé un léger soupir. Avec ses cheveux verts, il commençait à comprendre un peu l’origine de son nom. Mais en fait, elle semblait surtout un peu triste et dépitée. Elle finit par lui répondre d’une voix douce :

« Ce n’est pas contre vous qu’elle en a, élu d’Ar… Soklar. Elle en a après son propre père, le roi de ce royaume. Je crois que vous avez pu remarqué que... »

« Le roi semblait grandement apprécier l’élu d’Arceus. Oui, c’est ça. Mais de là à ce que la princesse elle-même m’en veuille en partie ? »

« Je tiens à me répéter mais ce n’est pas contre vous. Elle en veut à son père et il en est de même pour moi. Nous nous sentons… abandonnées. »

« Je suis vraiment désolé, c’est en partie de ma faute. Je n’avais aucune idée de tout ça et vraiment, je suis désolé. J’espère que... »

« Tu es un gentil garçon. Cela se voit dans ton regard. Cela montre que Mysvia s’est bien occupé de toi pendant toutes ces années. Tu as les mêmes yeux qu’elle. Tu ne veux pas faire de mal, comme elle… et comme le précédent élu d’Arceus. »

La reine avec placé une main sur l’épaule de Soklar, lui faisant un doux sourire rassurant. Il se sentit frémir, n’ayant pas pensé qu’elle oserait utiliser le nom de Melgana, non, Mysvia ici. Pourtant, il tenta d’hocher la tête négativement avant de s’exclamer :

« Mysvia ne voulait pas mon bonheur ! Sinon, elle ne m’aurait pas menti de la sorte pendant toutes ces années, reine Hémiraldia. »

« Je suis certaine que c’est le cas. Peut-être que la méthode était mauvaise mais as-tu jamais envisagé une seule fois qu’elle voulait te faire du mal en agissant de la sorte ? »

« Je… Je… Pardon, reine Hémiraldia. Je crois que je dois m’en aller un peu. »

« Oh ? Moi aussi, il me faut retourner auprès de mon mari. »

Et la voilà en train de pousser un second gros soupir qui montrait bien par là qu’elle était déjà lasse rien que par le fait d’y penser. C’était vraiment… si horrible que ça ? Il ne savait pas trop comment aider la reine mais au moins, maintenant, il savait le souci de la princesse.

« La prochaine fois que je verrais la princesse, je tenterais de m’exprimer correctement. »

« Elle est la future reine de ce pays. S’il est possible que l’élu d’Arceus soit à ses côtes pour la soutenir, cela serait un énorme soulagement pour ma personne. Je sais très bien que cela ne sera pas facile mais… s’il vous plaît, Soklar. Prenez soin d’elle, je ne peux que vous demander cela. » souffla l’actuelle reine du royaume.

Il hocha simplement la tête, quittant les lieux d’un côté, la reine faisant de même du sien. Pour la première fois depuis qu’il conversait avec lui, il signala au roi qu’il n’avait malheureusement pas le temps pour discuter, devant travailler avec sa professeur. Bien que décontenancé, le roi signala que ce n’était pas bien grave. Sans chercher à s’exprimer plus que cela, il signala juste qu’il pouvait peut-être aller voir la princesse et la reine. Lui, de son côté, il allait voir ce qu’il allait faire… vu qu’il venait de mentir au monarque.