Chapitre 1
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Ultra-détective Lisa : Le culte de Konikoni
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Ultra-détective Lisa, la célèbre enquêteuse des Ultra-Chimères. Une série de meurtres mystérieux à Konikoni ?
L’amour tragique caché derrière le culte secret d’Engloutyran ? On raconte que des assassinats se déroulent régulièrement en pleine nuit à Konikoni, la ville paradisiaque située sur Akala.
Quel est donc cet étrange message « Penser à acheter le lit demi-écrémé. », retrouvé sur le corps de la dernière victime décédée en face du supermarché local ? Les liens choquants entre les victimes sont alors mis en avant grâce à la ténacité de la fantastique Lisa.
Mais qui est donc cette prêtresse qui devait participer au festival annuel de Konikoni ? Lisa découvre finalement la vérité. Konikoni serait en réalité une base secrète gouvernée par des extraterrestes, Deoxys à leur tête ?
Mais ça fait peur les aliens, vraiment peur. Lisa, fais s’accomplir la volonté de la secte d’Engloutyran en résolvant ce mystère. Elle est de tout coeur avec toi.
— Et je pensais participer à ce concours de nouvelles avec toi en héroïne, tu en penses quoi ? demanda Kohaku, écrivant frénétiquement sur sa feuille de papier.
— Passe l’aspirateur, souffla Lisa en lui tendant l’appareil, inébranlable.
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Les courses de Lyco
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La supérette n’était pas très pleine à cette heure très matinale. Lyco, un sac de course au bras, erra dans les premiers rayons en admirant une fois de plus toutes ces formes de technologie qui permettaient de diffuser du froid et de la lumière en continu.
Il s’arrêta devant des étagères garnies de paquet de chips. Il résista difficilement à la tentation de s’en emparer et de les cacher sous sa veste. Et ce petit détail lui rappela abruptement qu’il avait oublié sa liste de course.
Il la chercha dans une poche, puis dans l’autre, et regarda autour de lui d’un air éperdu.
— Mince alors, je devais acheter quoi, déjà ? Lacrya va me tuer…
Il fouilla dans sa mémoire, mais impossible de se souvenir. Sa mémoire avait encore été effacée ? Impossible !
Soudain, il sursauta. Et leva les yeux en l’air.
— Bah ça alors, je suis où moi ? C’est quoi, cet endroit ?
Étrange. Le plafond était équipé de tubes lumineux. Et un étrange courant d’air froid sortait de plaques métalliques présentes un peu partout dans ce qui semblait être un bâtiment tout droit sorti d’un récit de science-fiction.
Il parvint à trouver l’entrée de l’étrange bâtiment et se rendit compte qu’il portait un sac vide à la main. Il le jeta par terre, effrayé par ce dont il pouvait bien s’agir. Il sursauta de nouveau, comme pris d’un frisson.
— Bah, je suis qui, au fait ?
Il remarqua une étiquette qui pendait à son cou et s’éclaira.
— Je m’appelle… « Alzheimer » ? Comment ça s’oublie, un nom pareil ?
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La partie de beach volley
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L’agitation régnait sur la plage de sable blanc. Les parasols s’alignaient, les baigneurs se baignaient, les bronzeurs ne faisaient rien, et surtout, le tournoi improvisé de beach volley battait son plein.
Sur un bout de plage dégagé, le terrain n’attendait que l’arrivée des prochains joueurs. À quelques mètres de là à peine, Kohaku s’était étendue de tout son long sur une chaise longue pour capter un maximum de rayons de soleil, à la manière d’un héliatronc particulièrement paresseux. Presque à ses pieds, Lisa semblait ne se préoccuper que de son château de sable, pour le moment constitué de seulement quatre ou cinq blocs de sable humide, de la forme du seau qu’elle utilisait.
Quelques applaudissements timides retentirent. De nouveaux joueurs s’avancèrent sur le terrain de beach volley. L’arbitre, un vieillard de petite taille et habillé d’une toge de bibliothécaire malgré la température alarmante, mit quelques minutes à escalader la chaise haute qui lui permettait d’avoir une vue plongeante sur les joueuses… non, sur le terrain.
— Hem hem ! héla-t-il pour attirer l’attention.
Les têtes se tournèrent vers lui.
— Je suis Phidius Anhlir, l’arbitre de ce, euh… « match » ? C’est bien comme ça qu’on dit ? ajouta-t-il à voix basse à des gens dans le public.
Hochements de tête affirmatifs en réponse.
— Bien, bien ! Je présente donc rapidement les joueurs. À ma droite, l’équipe des Gardiens, avec Élio, Natael et Ambre. Espérons que leur fougue sera mise à rude épreuve et qu’ils nous offriront un beau spectacle !
Un spectateur les encouragea de vive voix. Natael cracha par terre, haineux :
— Les gueux feraient mieux de la boucler.
— N’oublie pas qu’on est tes coéquipiers, Natael, lui rappela Ambre. On doit travailler en équipe.
— Je ne vois aucun coéquipier près de moi.
Élio le regarda en coin, agacé, mais n’ajouta rien. Il stressait à cause de la mer visible à une cinquantaine de mètres de là. Bah oui, quoi, il avait peur de l’eau, c’était pas vraiment de sa faute.
— À ma gauche, une équipe un peu plus disparate. Nous avons donc la princesse Soelis Libellion, accompagnée de Kashim, son dévoué garde du corps, ainsi que de la jeune et drôlement bavarde Arya, qui… Arya, je parle ! Tu pourras te taire rien qu’une minute !
— Pardon, monsieur le pépé ! J’expliquais les règles à Soelis !
Phidius rougit de colère devant son surnom, mais toussota et se reprit :
— Bien. Vous avez eu un peu de temps pour apprendre les règles, donc je ne vois pas l’utilité d’en savoir plus. Bref, la balle revient à Soelis pour le service, puisqu’après tout, la princesse d’abord.
— On m’a dit que le sport était du genre à mettre les gens à égalité, constata Élio.
Personne ne l’écouta.
Chacun se mit en position. Kashim, inquiet, tremblait légèrement de nervosité en voyant sa jeune protégée s’éloigner de lui pour aller au fond du terrain.
« Et si elle se cassait le poignet en servant la balle ? pensait-il, mort d’inquiétude. Je devrais peut-être la porter, pour éviter qu’elle ne se fatigue ? Et son maillot de bain, alors ? Le soleil pourrait être dangereux pour sa peau ! Sans parler de ces hommes qui la regardent, là. Je devrais peut-être les tuer avant le début du combat ? »
Arya, parfaitement sereine se plaça au filet pendant que son coéquipier masculin suait à grosses gouttes.
De l’autre côté du terrain, Natael s’était positionné en plein milieu. Élio s’agaçait :
— Hé, c’est bon, je gère l’arrière, passe devant.
— Hm, j’entends des voix, on dirait, répliqua le noble aux cheveux blond.
— On est là pour agir en équipe, sombre crétin, renchérit Ambre.
— Je suis tout seul sur le terrain, mais j’entends des trucs qui parlent, soupira Natael en secouant la tête. C’est sûrement la présence de ces gueux dans le public qui me joue des tours…
Soelis lança la balle dans les airs. Visiblement motivée par ce sport inconnu, elle bondit dans les airs, et frappa un smash maîtrisé à la perfection.
— Trop bien, Soelis, t’es super douée ! s’écria Arya comme une surexcitée.
À ceci près qu’il heurta violemment Phidius en plein face, le faisant voltiger de sa chaise et atterrir dans un public de folie… qui s’écarta largement en le voyant retomber.
Heureusement, le sable amortit un peu sa violente réception. Il fallut patienter quelques minutes le temps que personne ne daigne aider le vieil homme à se relever, cracher ses poumons et des kilos de sable, puis remonter sur sa chaise en claquant des genoux.
Pendant ce temps, il convient de noter que le château de sable que s’appliquait à construire Lisa faisait maintenant tout le tour de la chaise longue de Kohaku. Des douves étaient actuellement en cours de construction.
— Hem hem, un point pour les Gardiens ! lança Phidius. Service pour eux.
Le bibliothécaire prit soin de tenir un grimoire à bout de bras entre lui et la trajectoire potentielle de la balle, par pure précaution physique.
Natael se chargea de servir, sans demander l’avis de ses coéquipiers.
— Je pourrais m’en charger, après ? demande Ambre, curieuse.
— Encore ces voix… grogna-t-il.
Le garçon lança sa balle et entama la manche avec un service classique, ni trop puissant ni trop sournois. Arya, plus énergique qu’un Mewtwo dopé à l’excès, effectua un saut latéral pour réceptionner la balle et l’élever au-dessus de la tête de Soelis. La princesse, tout sourire, se prépara à sauter pour reprendre le jeu.
Kashim l’attrapa par la taille et la projeta sur le côté en hurlant :
— Attention, princesse !
Usant de ses pouvoirs de Type Combat, il frappa la balle du poing avec une force incommensurable. Celle-ci surgit en terrain ennemi avec la puissance d’une bombe à hydrogène. Le cou de Phidius craqua de manière inquiétante quand sa tête tenta de suivre le mouvement du projectile meurtrier.
Ambre fut la première à réagir. Elle fendit l’air de son bras, et des attaques Dracogriffes surgirent du néant, arrêtant net la balle en plein vol. Élio, comprenant que c’était à son tour de briller, se projeta dans les airs à coups d’ondes de chocs.
Mais Natael, le prenant pour un sac plastique en train de dériver dans le vent au-dessus du terrain, utilisa son corps comme un tremplin pour bondir et frapper la balle. Ce smash de qualité était toutefois en train de diriger la balle droit vers les filets. Natael avait cru comprendre plus tôt, en lisant les règles à la va-vite, qu’une balle dans un filet équivalait à donner le point à l’ennemi. Pour sa fierté personelle, il devait à tout prix empêcher ça.
Il eut tout juste le temps d’envoyer un tranche-nuit lacérer ledit filet, ouvrant la voie à la balle. Phidius haussa les sourcils ; à vrai dire, il avait beau être arbitre, il ne comprenait rien au sport, donc il avait du mal à estimer si c’était considéré comme une faute ou non.
— Sans doute pas, marmonna-t-il dans sa barbe.
Soelis, réactive, s’était placée dans la trajectoire de la balle. Kashim, en train de convulser de terreur dans le sable, se releva d’un bond pour écarter la princesse.
— Attention, princesse, ça pourrait vous blesser !
Son geste pour la repousser envoya ladite princesse vers un des poteaux, mais il était tellement paniqué qu’il ne s’en rendit pas compte. La balle rebondit sur le visage du garde du corps, et repartit directement sur le terrain des Gardiens.
Cette fois-ci, Élio se tenait prêt. Mettant sa vitesse électrisante à l’épreuve, il frappa la balle et personne n’eut le temps de riposter. Le point arracha un tonnerre d’applaudissements au public, qui grossissait peu à peu autour du terrain.
— Euh, hé bien… hésita Phidius en survolant les règles des yeux dans le grimoire posé sur ses genoux grelottants. Un deuxième point pour les Gardiens, je suppose ?
Natael serra le poing, victorieux :
— Heureusement que je suis tout seul. À plusieurs, les autres m’auraient gêné pour marquer.
— Tu rigoles, j’espère ? répliqua Ambre en lui jetant un regard foudroyant.
Bizarrement, là, il sembla la voir, et il recula en baissant la tête. Phidius pointa du doigt le bord du terrain :
— Arya, ramasse la princesse je te prie. Que fait-elle par terre, Sainte Mère d’Arceus ?
— Princeeeeessse ! hurla Kashim en se jetant à son chevet. Il faut la réanimer ! Je vais lui faire un massage cardiaque !
Alors qu’il se penchait pour entamer un bouche-à-bouche particulièrement inconvenant, Arya attrapa le garde du corps et le jeta sur le banc de touche.
— Soelis, tu vas bien ?
— Oui, oui… j’ai juste… un peu mal à la tête…
Une marque rouge et vertical allait de son menton à son front, signe que Kashim visait particulièrement bien lorsqu’il s’agissait d’envoyer valdinguer des princesses contre des poteaux.
Un nouveau filet fut installé pour le jeu suivant ; et pendant ce temps, Lisa trimait pour terminer son château de sable. Kohaku, désormais enfermée à son insu dans le donjon central qui culminait à environ cinq mètres, était invisible. On entendait pourtant comme un genre de ronflement assourdi.
Lisa s’acharnait à vouloir construire un pont-levis refermable, mais le système de chaînes pour faire coulisser les portes ne semblait pas vraiment au point.
— 2 à 0 pour les Gardiens ! rappela Phidius avec sérieux. Je vous rappelle que le gagnant l’emporte à 11 points. Ça va être long…
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— 9 à 0 pour les Gardiens !
— J’ai comme l’impression que l’un de nous gêne plus qu’autre chose, dit Arya en se tournant vers ses deux équipiers.
Soelis, un bras dans le plâtre, soupira de dépit.
— Désolée, c’est ma faute. Je n’ai jamais fait de volley avant aujourd’hui, je dois être un poids…
— Non, non, je pensais à quelqu’un d’autre, soupira Arya.
Kashim, paniqué, portait la princesse dans ses bras. Il allait sans dire que le bras cassé de cette dernière n’avait pas été causée par la balle, mais par un énième vol plané protecteur. D’ailleurs, le toit du restaurant de la plage, à quelques pas de là, allait s’en souvenir un moment, vu le trou béant qui s’ouvrait au-dessus de sa devanture.
— Service pour les Gardiens ! lança Phidius.
Natael soupira en voyant Élio prendre la balle pour le service.
— Une balle qui vole… souffla-t-il.
— Arrête de faire comme si je n’existais pas ! lança son partenaire, énervé.
— Tu veux une dracogriffe pour te rafraîchir les idées ? menaça Ambre en levant la main.
Le noble se ratatina dans un coin du terrain en maugréant des insanités issues du lexique bourgeois.
Élio s’apprêta à lancer la balle. Il feinta un service, ce qui arracha un cri d’alerte inutile à la gorge de Kashim, puis il feinta pour de vrai, à une vitesse supersonique pour que ce soit plus drôle.
Le garde du corps Kerchakh plongea devant Soelis de manière aléatoire en hurlant, et réceptionna la balle avec ses abdominaux en acier. Celle-ci rebondit, s’envola, et Arya projeta une dizaine d’attaques Écosphère dans les airs. Une d’entre elles explosa contre la balle pour l’envoyer en terrain ennemie. Les neufs autres imitèrent des balles afin de cacher la vraie aux yeux de leurs adversaires.
C’était sans compter sur le festival de capacités que possédaient les Gardiens. Des Vibrobscur éclatèrent dans les sens pour arrêter les balles, et des capacités Dracogriffe s’abattirent un peu partout, provoquant un déchaînement de puissance qui fit reculer le public de quelques mètres. Phidius fut projeté par des bourrasques, et tomba pour la cinquième ou sixième fois par terre.
La balle réussit pourtant à passer au travers des mailles du filet et retomba mollement sur la tête d’un Natael désemparé.
— Oups, lâcha-t-il.
— 9 – 1 ! s’écria Phidius, les fesses dans le sable. Service pour l’équipe de la princesse !
— Je-je m’en ch-charge, princesse ! s’affola Kashim.
Arya soupira de dépit, mais laissa couler. Le garde du corps déposa Soelis derrière la jeune fille, expliquant qu’une princesse se devait d’avoir accès à un bouclier humain. Le garde du corps servit la balle en frappant de toute ses forces. Le filet fut proprement désintégré par la balle, mais l’arbitre usé ne jugea pas utile de signaler un let.
Dans ce sport, il avait très rapidement appris à ses dépens qu’il fallait être indulgent avec les joueurs et avec les règles.
Ambre réceptionna la balle souplement, sans user de techniques abusives cette fois, histoire de reprendre son souffle. Élio, près du filet, prenait son rôle de passeur très au sérieux. Natael était déjà prêt à sauter pour smasher, il ne restait qu’à analyser sa trajectoire pour placer la balle sous son bras de frappe…
Mais Natael, ne voyant ni passeur, ni Élio, mais rien qu’un vulgaire mégot posé près du filet, bondit et arracha presque la balle des mains prêtes de son camarade, avant de donner un puissant coup de tête dans le projectile.
Le hurlement et le plongeon habituels de Kashim permirent de sauver la balle — et soi-disant Soelis — in extremis, et Arya réitéra sa stratégie avec Écosphère, qui avait était gagnante au jeu précédent.
Ambre, préparée pour ça, se concentra rapidement et fit apparaitre une sphère aquatique au-dessus du terrain. L’humidité ambiante et une partie de l’eau de mer à proximité rejoignit la sphère en formant des filaments aériens, la faisant grossir de manière exponentielle.
Élio se roula en boule et s’enterra dans le sable malgré son type électrique. Bah oui, quoi, il avait peur de l’eau, c’était pas vraiment de sa faute.
La sphère aquatique cessa de grossir. Les capacités Écosphère et la balle camouflée parmi elles fondirent vers Ambre comme une pluie de météorites. La jeune femme abattit son bras ; sa capacité prit la forme d’un Hydrocanon sous pression incroyablement puissant. Natael, jugeant utile de prêter ses forces à cette attaque — pour une fois ! — envoya quelques Tranche-Nuit pour supporter le jet d’eau.
La balle fut proprement désintégrée.
Le château de sable de Lisa, qui commençait à prendre beaucoup de place et faire de l’ombre sur le terrain de beach volley — et qui aurait sans doute éveillé la jalousie d’un certain gouverneur vu sa prestance — fut lui aussi victime de l’attaque.
Le donjon principal s’écroula, et on entendit par ailleurs les cris de Kohaku à l’intérieur, réveillée de manière impromptue. Le pont-levis, en proie à une mitraille d’attaques ténèbres, se fendit en deux alors que la volière était noyée par une trombe d’eau. Les drapeaux qui flottaient au vent furent arrachés par la pression alors que les soldats de sable positionnés derrière les meurtrières et les catapultes étaient réduits en charpie boueuse.
Lisa tomba à genoux devant son travail architectural inachevé :
— Mon chef d’œuvre…
Celui-ci s’écroula sur lui-même, et ne forma plus qu’une vaste flaque de boue, de laquelle émergea une Kohaku méconnaissable et passablement irritée.
Phidius, perdu, ne savait plus trop comment compter les points. Il eut beau chercher dans le règlement, rien ne stipulait si désintégrer la balle comptait pour un point ou pour une faute.
— Dans le doute, cette manche ne compte pas, décréta-t-il. La princesse peut servir.
— Non, surtout pas ! s’égosilla Kashim.
— Oui, bon, l’équipe de la princesse peut servir, si vous préférez…
Le jeu reprit : étrangement, une partie du public, au départ intéressée, avait pris la fuite. Mais cela n’ébranla pas les joueurs, qui repartirent de plus belle, motivés comme jamais.
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Le marché de Mervald
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La rue piétonne regorgeait de marchands à la sauvette, dont les marchandises étaient éparpillées sur des tapis, à la va-vite et dans un désordre évident. Mais l’un de ces vendeurs illégaux avait vu les choses en grand.
Une tapisserie rouge en soie et aux broderies d’or et d’argent avait disposé de manière parallèle et régulière des flacons étranges. Il tranchait radicalement avec les babioles qui se vendaient dans son entourage, et se détachait lui-même des autres marchands par sa grâce à son élégance. Ainsi que par ses cheveux dorés et son charisme naturel.
Il était assez connu comme étant le gouverneur Mervald dans un lointain pays.
— Approchez, badauds ! Ma Némélia, je vous l’offre, mesdames et messieurs. Buvez-là, et elle exaucera tous vos vœux les plus fous ! Vous n’avez plus de cheveux, vous ne corrigez jamais vos copies, ou alors vous avez des pertes de mémoire subites ? Vous voulez lutter contre votre laideur ? Ma Némélia est faite pour vous ! Car j’ai un projet !
— Quel projet ? demanda un passant.
Le gouverneur pris soin de cacher son sourire diabolique et d’éluder la question d’un geste de la main.
— Je peux en prendre, moi ?
Un homme venait d’approcher. Mervald, abrité derrière des lunettes de soleil trop swag, le reconnut comme étant Karyl Braun, mais passa inaperçu. Le gouverneur frémit et lui tendit une fiole ; et se prépara à fuir loin de lui.
Karyl la but d’une traite sans se rendre compte de la quantité d’arsenic qui y avait été mélangée. Il convulsa et tomba face contre terre sans pouvoir entendre le rire machiavélique de son cruel antagoniste.
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Ultra-détective Lisa : Les crimes d’Ekaeka
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Ultra-détective Lisa, la célèbre enquêteuse des Ultra-Chimères. Les accidents de chantier ne seraient pas des accidents de chantier ?
Des grues qui tombent sur des bâtiments. Des poutres en acier qui s’écrasent sur les passants. La cité d’Ekaeka s’en retrouve ébranlée. Les rues tâchées du sang des pauvres innocents rendent la ville peu accueillante.
Mais ça ne peut pas être des coïncidences, certains prétendent avoir vu l’ombre de Mouscoto à plusieurs reprises. Ces actes sont forcément planifiés avec le plus grand soin. Mais pourquoi, dans quel but ? Quel peut être la motivation d’un tel meurtrier ?
Un mutant à mi-chemin entre l’humain et le Pokémon du nom de Karyl aurait découvert la vérité mais a été assassiné avant de pouvoir la divulguer. Mais que pourra dire l’unique témoin de la scène, une adorable demoiselle en tenue de servante dont la beauté et l’intelligence n’est plus à prouver ?
— Et moi je suis le témoin et je t’appelle directement depuis la scène de crime pour t’informer de la situation. Qu’est-ce que tu en dis ? demanda Kohaku, toute excitée en relevant le crayon de sa feuille.
— Livre-toi à la police...