Codélia Network - Tome 2 : Le Pilier Proxy de Kazumari

Tsubasa ne fut pas vraiment surprise de rentrer au studio pour réaliser que Stella ne se trouvait pas là. La journaliste devait encore être à son bureau, rédigeant des articles interminables en rapport avec le Réseau Codélia. Mais la brunette était habituée à passer ses soirées seules au point où cela ne la dérangeait pas vraiment. D’autant plus qu’elle n’était plus vraiment isolée vu qu’une intelligence artificielle disposant de son propre corps ne manquait pas de lui tenir compagnie.

La jeune fille rallia sa chambre, posant son sac sur son bureau en désordre et s’écroulant aussitôt sur son lit. Elle tentait encore d’assimiler ce qu’elle avait appris aujourd’hui. Sa camarade de classe Aya Milani n’était autre qu’Elkira, deuxième meilleure utilisatrice de la plateforme. Et Dennis le savait depuis encore plus longtemps qu’elle. Cela lui rappela qu’elle avait l’intention d’interroger l’envoyé du Cybéria au sujet de quelque chose.

- Cyby, tu dors ? demanda-t-elle, le visage contre son coussin.

- Les intelligences artificielles ne ressentent pas le besoin de dormir, petite nodocéphale, lui rappela la voix moqueuse du Cybérien.

Toujours limité à la surface de la Codéwatch, CE-01 était posé sur le bureau et avait manqué de peu le sac à dos de Tsubasa précédemment. Branché à l’ordinateur, il surveillait ce qui se passait sur le Réseau Codélia afin de tromper son ennui. Mais il n’y avait rien à faire. Depuis l’intervention de MoonCross pour combattre Axerola, le Cercle des Proxys se faisait bien discret. Impossible de localiser même leurs nombreux sbires qui utilisaient le programme de manteau à capuche pour dissimuler leurs identités.

La justicière virtuelle lui parla alors d’Aya et du fait qu’elle ait percé à jour son identité sans le moindre mal, juste en la rencontrant une seule fois sur le Réseau Codélia. Si sa déléguée de classe avait refusé de lui expliquer en détail comment elle s’y était prise, Tsubasa n’en démordait pas et comptait bien découvrir le fin mot de l’histoire. Si une personne pouvait la renseigner à ce sujet, c’était bel et bien leur otage dans ce grand conflit.

- J’ai effacé toute trace de mon identité sur mon profil pour éviter que même des hackeurs puissent me retrouver, rappela-t-elle. Mais peut-être qu’il existe un autre moyen, tu sais quelque chose ?

- Normalement c’est le seul moyen. Ta copine Aya Milani est possiblement une meilleure hackeuse que toi et as pu déceler des restes de données que tu as oublié de supprimer pour les exploiter. Ou alors elle n’est pas humaine. Moi par exemple je pourrais retrouver l’identité d’une personne qui a supprimé ses informations.

- Je doute qu’Aya soit une intelligence artificielle, avoua Tsubasa, dubitative.

Elle avait encore du mal à accepter cette histoire que les Cybériens seraient une forme de vie à part entière disposant de leur propre volonté propre. L’hypothèse qu’Aya soit tout simplement une hackeuse exceptionnelle serait plus plausible. Après tout, elle avait autant de facilités qu’elle pendant les cours d’informatique. Mais si c’était la véritable raison alors pourquoi la déléguée ne tenait pas à en parler, cela n’avait pas de sens.

Détournant la conversation, Tsubasa reprocha alors à Cyby de ne pas avoir tenté de déceler des informations sur MoonCross ou Ethergeist lorsqu’elle les avait affronté, s’il pouvait vraiment accomplir de telles prouesses. Vexé, le Cybérien lui rappela que cela ne fonctionnait que si l’opposant ne se rendait pas compte de ses actions et que dans tous les cas, effectuer l’opération en étant cloisonné à la Codéwatch serait bien trop compliqué.

- Si on connaissait le nom de MoonCross, cela pourrait tellement faire avancer notre affaire. On pourrait aller l’interroger chez lui avec madame Victoria, soupira la brunette, prenant son coussin dans ses mains. Si les Proxys continuent à faire les morts, on ne va pas aller bien loin.

- Je croyais que notre ennemi était le Codélia Network Industries maintenant…

- Les Proxys restent des terroristes et je te rappelle que leur objectif est de vous éliminer, toi et tes copains. Tant que tu resteras à nos côtés, ils sont également des nuisibles.

Les jours s’enchaînaient depuis le combat contre MoonCross mais aucune progression n’était faite. Tsubasa ne pouvait toujours pas confirmer l’implication du CNI vis-à-vis de l’Incident Effacé. La société disposait de systèmes de sécurité bien trop élaborés pour qu’elle puisse s’y rendre physiquement. D’autant plus que même leur serveurs avaient échappé aux Proxys jusqu’ici. Ils ne parviendraient jamais à y pénétrer sans y être invités.

Tsubasa se posait beaucoup de questions. Pour une raison qu’elle ne parvenait pas à expliquer, elle doutait que MoonCross ait menti sur ses propos tenus pendant le match. Mais dans ce cas, il fallait se demander comment le leader des Proxys disposait de telles informations ? Que pouvait bien être sa propre relation avec l’Incident Effacé ? En attente de révélations, la jeune fille demeurait persuadée qu’il était en réalité un employé du CNI qui aurait participé au projet.

- Miss Axerola, on dirait bien que Vicky vient de se connecter sur le Réseau Codélia, annonça subitement Cyby, la tirant de ses pensées noires.

- Pardon ?

Son professeur d’informatique était parti rapidement de l’université Vermillion parce qu’elle avait des affaires à régler. Certes, elle ne risquait rien à se rendre sur la plateforme numérique tant que son lien avec Axerola demeurait dissimulé mais cela ne restait pas sans risques. Disposait-elle d’une piste qui permettrait de faire avancer leur enquête ? Perplexe, Tsubasa se releva aussitôt de son lit afin de s’asseoir sur sa chaise, en face de l’écran d’ordinateur.

Le Cybérien ne lui avait pas menti, Deltaziroh était bel et bien connectée et naviguait sur une des très nombreuses branches du circuit Haute-Vitesse. Pensant tout d’abord qu’elle souhaitait simplement s’aérer l’esprit en livrant un match pour se défouler, elle raya rapidement cette hypothèse en découvrant qui se trouvait sur la mer numérique en sa compagnie. Mirage. En d’autres termes, la cyber-chasseuse Charlotte Linday. Cela ne pouvait pas être pour s’amuser.

- Qu’est-ce que vous fabriquez, madame Victoria ?



***


- Charlotte Linday et Edouard Keyton ont l’intention de pénétrer dans l’ordinateur-mère du CNI très bientôt.

Rentré de sa journée de travail, Sirius Williams prit place devant son ordinateur, déposant sa mallette à proximité. Son collègue Proxy Octavius Miller, de pseudonyme Vyrus, se trouvait déjà dans les locaux. Depuis l’échec de son chef vis-à-vis de la capture de CE-01, il redoublait d’efforts dans sa tâche de mettre en place le Pilier Proxy le plus rapidement possible. Lui-même connaissait le danger qu’encourait l’humanité si rien n’était fait pour éliminer les Cybériens.

Le garçon dans la vingtaine n’eut pas de réaction particulière suite à cette nouvelle de Sirius. Il savait que le leader des Proxys ne laissait pas les choses au hasard et se tenait informé comme il le pouvait des personnes reliées à l’affaire. Avoir découvert l’identité d’Axerola lui permettait aussi de garder un œil sur elle. Grâce au Pilier Proxy, il serait possible d’éliminer les Cybériens sans avoir à localiser le Cybéria, il n’avait donc pas besoin de se dévoiler à la justicière virtuelle dans le monde réel.

- Vous tenez cela de… commença Vyrus, se doutant toutefois déjà de la réponse.

- De notre informateur placé au Codélia Network Industries, oui, confirma calmement l’homme blond. Visiblement, Edouard Keyton prend très à cœur ce que j’ai dévoilé à Axerola l’autre jour et souhaite découvrir l’implication du CNI dans l’Incident Effacé.

- Mais cela ne risque de permettre à Edouard Keyton de remonter jusqu’à nous, non ?

Sirius en doutait. Il ne devait pas rester grand-chose de l’Incident Effacé dans la base de données du Codélia Network Industries. En tout cas, l’identité des six victimes ne devait pas y figurer, à cause de la protection mise en place par le gouvernement afin d’assurer leur sécurité. Son père devait avoir fait le nécessaire pour effacer toute trace du sombre événement. Au mieux, ils pourraient apprendre qui était le véritable investigateur de l’incident et ce que les six enfants ont subi pour créer les Cybériens.

Le leader des Proxys détourna la conversation vers un sujet tout aussi important. Le départ surprise d’Ivan Malverik suite à sa promotion pour la région de Hoenn leur laissait un problème de taille sur les bras : Arisa Harriet. Sirius avait accepté de l’héberger temporairement jusqu’au lancement du Pilier Proxy, jugeant que ses talents en informatique pourraient servir afin que le projet soit mis en marche plus rapidement. Sa personnalité en revanche serait compliquée à contenir.

- Arisa Harriet est l’une des six victimes de l’incident. Mais je n’aurais jamais pensé qu’elle tournerait de la sorte. Ni toi, ni Tsubasa Albiki ni les autres de ce que j’ai pu voir n’ont l’air de souffrir de tares aussi graves. Je me demande si la source de ses problèmes ne serait pas ailleurs…

- Des données que nous possédons la concernant, l’état de santé d’Arisa Harriet semblait tout à fait ordinaire jusqu’à ses sept ans, affirma Vyrus. Tout porte à croire que l’Incident Effacé a bel et bien eu un effet drastique sur elle.

- Je vois…

Peu convaincu, Sirius ouvrit le dossier placé dans un recoin de son bureau. Il ne manquerait pas d’interroger la concernée une fois qu’elle aurait emménagé dans son appartement. Néanmoins, leur vie commune ne serait que de courte durée. Une fois que le Pilier Proxy aurait anéanti le Cybéria et ses occupants, il n'y aurait plus personne pour s'occuper d'Arisa Harriet. Au vu de sa santé mentale actuelle, il valait mieux pour elle qu’elle soit également livrée aux autorités ensuite.

Sirius était conscient que toute cette histoire, qui techniquement ne le concernait pas vraiment, allait ruiner toute son existence. Le leader des Proxys était ingénieur, gagnait très bien sa vie et n’avait pas la moindre hésitation à tout mettre en l’air. Mais il savait que personne d’autre que lui ne pourrait terminer la mission laissée incomplète par son paternel. Un sacrifice nécessaire afin de permettre à l'humanité de prospérer sans faire face à la menace grandissante des Cybériens.

- Je viens de recevoir un message d’Emmanuel et Maria, signala Vyrus sans lever les yeux de son écran. Ils vont bientôt nous rejoindre pour la réunion.

- Bien… le Pilier Proxy ne sera pas une réussite si nous n’y mettons pas tous du nôtre. Même si nous serons dépeints comme des terroristes, la survie de l’humanité repose sur nous quatre, ainsi qu’Arisa Harriet lorsqu’elle sera à nos côtés.



***


Quand Victoria avait accepté de se rendre aux locaux de Phoenix System, elle n’aurait jamais pensé devoir livrer un match sur le Réseau Codélia. Si l’on excluait celui effectué contre Cataclysme, où elle avait utilisé le Roussil de son élève, elle n’avait pas combattu aux côtés de l’un de ses propres Pokémon depuis un bon moment. Son Cryptéro étant resté à l’intérieur du camping-car, elle allait devoir se reposer sur un autre de ses partenaires ici.

Elle ne comprenait pas pourquoi cet affrontement avait lieu. A ce niveau avancé des événements, qu’est-ce que Charlotte Linday pouvait y gagner à mettre la main sur Cyby ? D’autant plus que la cyber-chasseuse lui avait affirmé précédemment que le Cybérien ne l’intéressait pas tant que le Cercle des Proxys serait actif au sein de la dimension numérique. Il devait y avoir une autre raison qu’elle ignorait toujours mais qui serait sûrement révélée bien assez vite.

- Pardonnez moi pour mon égoïsme, Deltaziroh, intervint alors Charlotte en plaçant sa planche à la même hauteur que celle de sa future adversaire. Vous vous en êtes sûrement doutée mais je n’ai pas l’intention de vous piquer Cyby tout de suite. Je voulais simplement une excuse pour livrer un combat.

- Et pourquoi donc ?

- Cette escapade dans l’ordinateur-mère du CNI ne sera probablement pas sans danger. C’est un de mes frères aînés qui remplace Edouard Keyton dans le département de la Sécurité. Il travaille sur un projet de dresseurs IAs capables de livrer des combats par eux-mêmes et nous pensons qu’il les enverra à notre poursuite sur le serveur pour à la fois les tester et nous éjecter de là.

- Cela ne me dit pas pourquoi vous tenez à…

Honteuse, Charlotte lâcha finalement l’information. Elle n’était pas confiante en ses talents de dresseuse Pokémon. Elle s’arrangeait généralement pour accepter les missions qui ne lui demanderaient pas de combattre quelqu’un, histoire de ne pas se tourner en ridicule. Mais pour pénétrer dans l’ordinateur-mère, il valait mieux s’assurer qu’elle puisse se défendre en cas de de contre-attaque de la part du Codélia Network Industries.

La plus jeune fille du chancelier Linday s’attendait à ce que son interlocutrice se moque d’elle et éclate de rire. Mais il n’en fut rien. Victoria semblait mieux comprendre ses motivations derrière ce combat imprévu, dont elle n’avait visiblement pas parlé avec Mister Phoenix avant l’arrivée de l’institutrice à l’entreprise de mécanique. Même s’il y avait de fortes chances que Victoria reste dans le monde réel en support pour Tsubasa, elle ne voyait aucun inconvénient à vérifier qu’elle-même ne perdait pas ses habitudes de combat.

- Peu confiante ou pas, je ne vais pas y aller de main morte, déclara Victoria en attrapant une Pokéball à sa ceinture. Si je gagne, je veux un robot ménager de Phoenix System gratuit.

- L’utilitaire pour entrer le serveur crypté ne vous suffit plus, madame Viltrust ? s’étonna Charlotte avec un sourire aux coins des lèvres.

- Je commence à vous connaître et à mon avis, vous alliez me le donner de toute façon alors autant que j’en profite pour demander autre chose.

Sans attendre plus longtemps, Deltaziroh lança la Pokéball qu’elle tenait dans sa main afin de libérer son Pokémon. A défaut de pouvoir compter sur Cryptéro, elle allait miser sur son Banshitrouye. Le pauvre n’avait pas souvent l’occasion de se battre ces derniers temps. Pendant ses rares moments de sérénité, Victoria se rendait parfois dans le parc situé non loin de la place de parking où restait généralement son véhicule afin que son équipe puisse prendre l’air.

Sans surprise aucune, elle regarda le Kravarech de la cyber-chasseuse faire son entrée sur le circuit Haute-Vitesse. Elle doutait qu’une personne comme Charlotte, qui ne s’intéressait apparemment pas trop aux combats Pokémon, dispose de nombreux Pokémon dans son arsenal. Victoria avait choisi Branshitrouye en connaissance de cause, de façon à donner un léger avantage à son adversaire d’un point de vue compatibilité des types. Elle ne comptait toutefois pas perdre pour autant.

- Je doute que le talent Insomnia de mon Branshitrouye ne soit vraiment utile ici, songea Victoria, analysant rapidement la situation avant le début du match. En revanche, je ferais mieux de me méfier du talent que posséderait Kravarech. Point Poison ou Toxitouche pourraient se montrer gênants en cas de contact physique entre nos deux Pokémon.

Même si s’en servir ici ne ferait que dévoiler au grand jour que Deltaziroh avait accès à de la technologie Cybérienne, elle comptait toutefois profiter de l’occasion pour au moins récupérer sa première Cybéri-attaque. Elle se montrait discrète pour le moment mais il viendrait certainement un moment où elle devrait se battre, elle ne pourrait pas rester constamment un support. D’autant plus que niveau dressage, elle surpassait largement Tsubasa.

Comprenant ce que Victoria avait en tête lorsqu’elle plongea sa main dans le flux de données du circuit Haute-Vitesse, Charlotte ne chercha pas à l’empêcher d’agir. Voir Axerola et MoonCross profiter des Cybéri-attaques devait lui donner envie d’en faire de même également. De ce que la cyber-chasseuse avait pu voir jusqu’ici, la technologie Cybérienne se présentait sous des formes diverses et variées. Elle aurait presque envie de demander à son adversaire l’effet de celle qu’elle venait d’obtenir.

- Impulsion Topologique, lut mentalement l’institutrice. Cela a l’air sympa, dommage que je ne puisse pas la tester pour le moment.

- Alors ? questionna Charlotte, approchant sa planche de celle de Victoria pour tenter de lire ce qui était écrit sur l’écran de la Codéwatch. Elle est sympa cette Cybéri-attaque ?

- Vous tenez tant à le savoir, madame Linday ? Navrée mais je préfère me montrer prudente et le garder pour moi. On ne sait jamais, l’information pourrait toujours remonter jusqu’à un Proxy et ce serait décevant que je perde l’effet de surprise.

Le visage virtuel de Mirage se décomposa en une petite grimace. Son plus gros défaut, à savoir sa curiosité légendaire, resurgissait au pire des moments. Mais elle ne pourrait jamais convaincre Victoria de lui fournir des explications sur la Cybéri-attaque et donc n’insista pas davantage. Une fois que la cyber-chasseuse eut éloigné suffisamment sa planche pour créer une distance entre les deux dresseuses, l’une comme l’autre jugèrent qu’il était grand temps de commencer.

D’un rapide coup d’œil, Victoria remarqua qu’elle venait de recevoir un message de Tsubasa. Visiblement, Cyby avait noté sa présence sur le Réseau Codélia et avait aussitôt prévenu la jeune fille. Comme cette dernière ne se trouvait pas dans le camping-car, elle n’avait pas accès au matériel qui lui permettait d’établir un contact vocal avec son professeur et devait donc se contenter de la voie textuelle. Jugeant que le match ne prendrait pas longtemps, elle laissa le message en suspens sans y répondre.

Ce fut Charlotte qui ouvrit les hostilités en demandant à son Kravarech d’utiliser Bomb’Beurk. Retrouvant rapidement conscience de ce qui se passait autour d’elle, Victoria conseilla à Banshitrouye d’esquiver avec ses réflexes. Même si une attaque comme Abri ou Détection se serait montrée bien utile, le partenaire de l’institutrice n’avait malheureusement accès ni à l’une ni à l’autre. Il avait donc entraîné sa vélocité de manière à éviter le maximum d’offensives adverses possibles.

- Il est rapide ce Banshitrouye, souffla la cyber-chasseuse, admirative. Je n’en attendais pas moins.

- Il ne se contente pas d’être rapide, il sait frapper fort, ajouta Victoria avec le sourire. Je pense que votre Kravarech va bientôt en faire les frais.

Le talent possédé par le Pokémon Simulalgue allait se révéler problématique si elle ne parvenait pas à déterminer rapidement lequel il possédait. Le poison pouvait être une arme redoutable entre de mauvaises mains lorsqu’il était question de combats Pokémon. Cela offrait un certain stress à l’adversaire qui réalisait que le temps était compté avant que l’énergie vitale de son équipier ne disparaisse. Pour tenter de contrer un possible poison à venir, Victoria opta pour Vampigraine.

Banshitrouye projeta donc une graine néfaste en direction de Kravarech, qui risquait de poser de nombreux problèmes si elle entrait en contact avec sa cible. Même sans être douée pour les batailles, Charlotte savait qu’elle ne pouvait pas laisser son ami être affecté par la Vampigraine. Une contre-attaque avec Reflet était donc de mise. Le Pokémon Eau et Poison projeta différentes répliques de lui-même sur le circuit Haute-Vitesse, rendant impossible pour Banshitrouye ou Victoria de savoir lequel était le vrai.

- Elle a beau prétendre être inexpérimentée, elle a quand même l’air de savoir ce qu’elle fait, songea Victoria pour elle-même. Je ferais mieux de rester prudente.