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Les Chevaliers pokémon : Un être déchiré de ShiroiRyu



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» Auteur : ShiroiRyu - Voir le profil
» Créé le 10/05/2019 à 20:18
» Dernière mise à jour le 10/05/2019 à 20:18

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Chapitre 3 : Sombre folie
Chapitre 3 : Sombre folie

« Ah… Ah… Ah… Waram ! WARAAAAAAAAAAM ! Où es-tu Waram ?! »

Une voix féminine qui hurlait dans la pénombre alors qu’une jeune femme masquée était en train de marcher dans les ruelles d’une ville sordide. Comment en était-elle arrivé à finir ici ? Difficile à dire puisque la jeune demoiselle semblait avoir du mal à s’exprimer.

« Sanphinoa, ce n’est pas ici que l’on trouvera des traces de Waram, tu le sais bien. »

« Alors où ? Où est-ce que Waram se trouve ? Pourquoi est-ce qu’il ne veut pas se montrer ? Est-ce qu’il ne m’aime plus ? Est-ce que j’ai été méchante, Karry ? »

« Tu n’as pas été méchante, pas du tout. Mais tu ne devais pas partir comme ça. Qu’est-ce que les autres vont faire ? Tu n’as même pas prévenu Xalex. »

« Hihihi. Ce n’est pas important. Xalex n’est pas importante. Qalanos non plus. Raon pareil. Personne n’est important. Pas même Rédemption et Destinée. Personne n’est important. Ils n’ont aucune importance… sauf Waram. Mais Waram se trouve où ? Où est-ce que Waram est parti ? Pourquoi est-ce qu’il ne se montre pas quand je l’appelle ? Pourquoi ? »

« Car il n’est sûrement pas dans une ville aussi pourrie que ça. »

« Alors… Où est-ce qu’il est ? Karry ? Où est-ce qu’il est ? Il… est où ? »

« Mais qu’est-ce que je peux en savoir, Sanphinoa ? Faut se bouger si tu veux ça ! Même s’ils racontent n’importe quoi ! Je ne sais même pas s’il est v... »

L’armure-pokémon du Barpau s’arrêta dans ses paroles. Outre le fait qu’il valait mieux ne pas continuer à parler à cause de l’état émotionnel de la jeune demoiselle, il y avait deux personnes aux allures de racaille mal-famée qui arrivaient vers la jeune femme depuis qu’elle avait levé la voix.

« Hey ma mignonne, c’est quoi ce masque sur ton... »

Il ne termina pas sa phrase, Sanphinoa ayant placé une main sur le bras du premier homme pour le soulever au-dessus du sol, au-dessus de son corps puis l’envoyer en direction d’un mur de briques comme si de rien n’était.

« Hey mais qu’est-ce que… Je veux rien de mal, moi ! Je... »

« Tu n’es pas Waram. Vous n’êtes pas Waram. Personne n’est Waram sauf Waram. Pourquoi êtes-vous venu me voir alors ? »

Elle avait attrapé le second homme qui tentait déjà de reculer, effrayé en ayant aperçu ce qu’elle avait à son compagnon. Sauf que la main s’était posée sur sa gorge, finissant par le soulever comme si de rien n’était.

« Pourquoi est-ce que vous ne parlez pas ? Pourquoi est-ce que vous ne me répondez pas ? Vous ne savez pas où se trouve Waram, c’est ça ? »

« Peut… plus respirer. Vais… Veut pas… mourir ! »

« Hey, Sanphinoa ! Qu’est-ce que tu fous ?! TU VAS LE TUER ! »

« Hein ? Mais pourquoi ? Alors pourquoi est-ce qu’il ne parle pas ? Je ne veux pas le tuer. »

Ses paroles étaient en totale contradiction avec ses gestes, la jeune demoiselle clignant des yeux sous son masque comme pour se demander si c’était vraiment elle qui faisait ça. Puis soudainement, elle l’envoya sur son compagnon qui se relevait avec difficultés.

« Ce ne sont pas Waram. Ils ne sont pas intéressants, Karry. »

« Ma pauvre fille, qu’est-ce qui t’arrive. Tu vas me laisser faire, d’accord ? Tu ne vas plus parler mais on va trouver une chambre dans un hôtel. »

Heureusement qu’elle était sous sa forme d’armure pour le coup car elle n’était pas certaine que Sanphinoa ne se mette pas en danger. Cela faisait déjà plusieurs jours depuis le moment où elle avait perdu le contact avec Waram. Et depuis ce jour, il n’y avait plus aucun contact avec personne. Que ça soit Rédemption et Destinée ou alors le groupe d’amis.

« Là, c’est un hôtel. Sanphinoa, tu t’y rends et tu me laisses faire. »

La jeune femme masquée hocha simplement la tête, plongeant dans un mutisme bien particulier alors qu’elle rentrait dans l’hôtel. Ce n’était clairement pas un cinq étoile mais faute de mieux, il fallait se contenter de ce qu’elles avaient sous la main.

« Bonsoir, il me faudrait une chambre pour la soirée. »

« Hein que quoi ? Attendez un peu. Cette voix, elle ne provient pas du masque mais… Ooooh ! C’est la première fois que je vois une ventriloque en vrai ! »

« Oui, oui. Est-ce que vous pouvez nous donner une chambre, s’il vous plaît ? Pas forcément la meilleure mais une qui a une douche chaude ou un bain. »

« Oh mais toutes nos chambres possèdent une douche. Par contre, si vous voulez une chambre avec une baignoire, il faudra payer un supplément. »

Ce n’était pas un souci, loin de là. La jeune femme, tel un automate, leva sa main pour y déposer l’argent comme si de rien n’était. L’homme à l’accueil la regarda faire, un peu étonné avant de lui tendre une clé.

« C’est la troisième chambre à droite en troisième étage. Vous ne pourrez pas vous tromper. J’espère que vous passerez une bonne nuit chez nous. »

« D’accord. Merci à vous. »

Sans un mot de plus, sans que Sanphinoa n’ait pris réellement la parole, la jeune femme masquée monta au troisième étage par les escaliers, une marche par une marche. Lentement mais sûrement, elle arrivait alors jusqu’à l’étage où se trouvait sa chambre.

« Sanphinoa, un petit effort. On a pris une chambre avec une baignoire. »

Mais c’était à peine si la demoiselle réagissait. Celle-ci rentra dans la chambre, fermant la porte à clé derrière elle avant de se déshabiller complètement. Oui, elle n’avait plus que son armure sur son corps couvert par les croûtes et les rougeurs. Le nombre de ces derniers était déjà d’ailleurs en diminution.

L’eau d’un bain commença à couler lentement mais sûrement avant qu’elle ne plonge à l’intérieur. Le masque n’était plus présent, déposé sur le lavabo à côté de la baignoire. Sanphinoa avait les yeux clos, le corps plongé dans l’eau, murmurant :

« Je veux… Waram… le sentir contre mon corps… Je veux Waram... »

« Tu l’auras si tu décides de tenir bon. Si tu commences à te laisser aller, tu ne le retrouveras jamais. Est-ce que tu veux vraiment ça, Sanphinoa ? »

« Je ne veux pas… ça… Je veux… Waram. Je le veux ! Est-ce trop demandé que de vouloir Waram ? Pourquoi est-ce qu’on ne veut pas me le donner ?! »

« Frotte chaque parcelle de ton corps, retire ces croûtes et arrête de te morfondre ! Tant que tu n’as pas vu le corps de Waram, tu ne peux pas prétendre qu’il ait disparu ou qu’il soit mort ! »

« Mais… Où est-il alors ? Pourquoi est-ce qu’il ne revient pas ? Je ne suis plus assez bien pour lui… tu crois, Karry ? »

« Pfff ! Pas assez bien pour lui ? J’espère que tu plaisantes ! Tu es trop bien pour lui ! Mais ce n’est pas la première fois que je te le dis ! Tu me donnes l’impression de ne jamais écouter ce que je te dis hein ? Cela doit vraiment t’embêter ! »

Elle fit une petite moue de dépit. Elle, elle remarquait que son corps changeait peu à peu. Dans Rédemption et Destinée, elle avait senti que les conseils de Sygéréla portaient leurs fruits. Mais en même temps, Sygéréla était responsable de tout ça. De ces évènements qui avaient emmené à la disparition de Waram.

« Est-ce que j’en demande trop, Karry ? En voulant absolument Waram ? »

« Pas vraiment, t’es qu’une demoiselle en fleur, comme tant d’autres. Je suis certaine que t’es pas la seule dans ce cas précis à ce que son grand amour soit à ses côtés. »

« Pourquoi quand tu dis cela, ça donne l’impression que tu te moques de moi. Est-ce que tu te moques de moi, Karry ? »

« Pas le moins du monde. Bon, tu as fini de retirer toutes ces croûtes ? Sors du bain, retire l’eau et montre moi voir à quoi tu ressembles. »

Comme si elle n’était plus qu’une simple poupée dénuée d’émotions, Sanphinoa tira sur le bouchon pour que l’eau du bain commence à se vider. Sortant de la baignoire, elle se plaça droite comme un i, nue au beau milieu de la salle de bain. L’armure-pokémon du Barpau, qui n’était qu’un simple poisson métallisé, commença à l’étudier de haut en bas.

« Comme d’habitude, on voit bien que ton visage est vraiment indemne. C’est étonnant mais très appréciable. D’ailleurs, tu as beaucoup moins de marques sur ta poitrine. Et dieu sait pourtant que tu as pas mal de chair de ce côté. »

« Est-ce que… Waram serait heureux de me voir ainsi ? »

« BAH ! De ce que j’ai crû comprendre, vous vous êtes déjà vus sans rien non ? Et je crois pas qu’il se soit enfuit en t’observant, non ? »

« Il… n’est plus là, Karry. Je ne sais pas ce qu’il pensait. Je ne sais pas du tout ce qu’il voyait sur moi. Je veux pouvoir l’entendre, pouvoir le toucher, je veux pouvoir le regarder, Karry. JE VEUX WARAM ! »

La jeune femme aux cheveux bleus poussa un cri avant de s’accroupir, comme prise d’une petite crise d’hystérie qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Il fallait dire que les tremblements et être nue et trempée ne devait pas vraiment aider à rester au chaud.

« Tu vas l’avoir mais faut que tu arrêtes tes bêtises, Sanphinoa. Il va pas venir en claquant des doigts. Il va falloir que l’on aille là où il se trouvait la dernière fois. On a encore un bout de chemin à faire. Mais bon, traverser l’océan ne devrait pas être trop un souci hein ? »

« Traverser l’océan ? Est-ce que.. Waram est de l’autre côté ? »

« Bien entendu ! Où est-ce que tu voudrais qu’il soit d’autre ? Ce n’est pas comme s’il était sur une autre planète hein ! Faut pas pousser ! »

Karry avait répondu avec une petite pointe d’ironie mais elle semblait réellement soucieuse car Sanphinoa ne s’était pas relevée. En son être intérieur, une petite voix s’insinuait doucement mais sûrement dans l’esprit de la jeune femme.

« Le corps de Waram se promène, dénué de vie, dans ce monde. Tel une simple marionnette sous le contrôle des êtres plus puissants, il se promène et ravage tout autour de lui. »

« Qui êtes-vous ? Où êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ?! »

« Oh, je suis là pour t’aider, pour te guider vers Waram. Cette petite armure pokémon du Barpau est complètement inutile. Elle ne sait pas ce qu’il te faut exactement. »

« Karry est là depuis le début. Elle est avec moi… elle veut mon bonheur. Ne dites pas ça d’elle et pourquoi est-ce que je vous écouterais ? »

« Car tu es complètement perdue sans Waram, n’est-ce pas ? Si tu veux, je peux t’emmener auprès de lui. Je suis là pour ça, tu ne crois pas ? »

« Vous me promettez de m’emmener auprès de lui ? »

« Oh, les promesses sont faites pour être brisées. Je préfère dire que concrètement, tu seras avec Waram d’ici quelques jours ou semaines. Mais pour ça, il faudra écouter la moindre de mes paroles. Est-ce que tu t’en sens capable ? »

« Waram… Je veux juste retrouver Waram. »

« Je considère donc que tu as accepté ! Parfait, parfait ! Hahaha ! Maintenant, va dormir ! »

La femme aux cheveux bleus se releva, comme possédée, Karry poussant un petit cri de surprise. Finissant par se sécher, elle ne chercha pas à se rhabiller avant de se diriger tout simplement vers le lit, se couchant nue dessus.

« Hey Sanphinoa, je veux pas dire mais c’est pas vraiment le lieu pour ça. »

« Je dois dormir… pour ensuite retrouver Waram. Je vais donc dormir. »

« Ouais, ouais, tu peux dormir mais au lieu, tu devrais plutôt t’enfouir sous les couvertures. Tu n’auras qu’à imaginer que y a Waram dedans ! »

Au point où elles en étaient, autant la laisser divaguer encore un peu. Tant qu’elle restait non-loin de la jeune femme aux cheveux bleus, elle pouvait alors la garder en sécurité. Du moins, c’était assez compliqué comme ça.

« Je vais te dire de bien dormir mais fais attention. »

Et puis, elle ne savait pas pourquoi mais elle avait senti comme quelque chose de malsain pendant quelques secondes, quand elle s’était mise à parler toute seule. C’était peut-être qu’une mesure de précaution mais elle allait rester éveillée hein ?

Mais voilà, contrairement à ce qu’elle pensait, la nuit se passa sans encombres et lorsque Sanphinoa se réveillé, elle vint mettre la couverture sur son corps, assise dans le lit. Elle tâtonna autour d’elle, comme pour chercher son masque.

« Il est par terre, comme le reste de tes habits. Comment est-ce que tu vas ? »

« Je crois avoir connu mieux, Karry. Où est-ce que je suis ? Je ne me rappelle pas. »

« Tu es dans une chambre d’hôtel. Heureusement que personne n’est passé pour vérifier comment tu allais car si c’était un mec, il aurait eu le droit à un sac... »

« Il en serait mort. Une femme aussi. »

« J’espère que j’ai mal entendu et que tu ne répéteras plus ça en ma présence. »

« Hmm ? De quoi ? C’est simplement la règle pour les femmes-chevaliers pokémon, Karry. Si un homme voit mon visage, et encore plus, le reste de mon corps, je serais alors obligée de le tuer ou d’en tomber amoureuse. Le second point est tout simplement impossible. »

« Les règles sont les règles. Le ton employé, détaché au possible comme si ça t’importait peu de tuer quelqu’un, ça me plaît beaucoup moins, Sanphinoa. Première et dernière fois que j’entends cela de ta part. »

« Tu n’es pas ma mère, Karry. »

« Je suis bien plus que ça, Sanphinoa. »

Réplique sur réplique, la jeune femme aux cheveux bleus et l’armure-pokémon du Barpau se regardèrent comme deux chiens de faïence avant que la première ne décide à se lever, finissant par se diriger vers ses habits pour les récupérer. Direction la salle de bain, prendre une douche, se rhabiller et ensuite… partir retrouver Waram.