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Informations

» Auteur : Akatsuuki - Voir le profil
» Créé le 08/05/2019 à 12:23
» Dernière mise à jour le 12/07/2019 à 16:22

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Mythologie   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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36 - Mirror.
- Alors c'est toi la fameuse nouvelle ? Ri-chan m'avait parlé de toi, et en effet, tu es exactement fidèle à sa description !

La voix féminine, presque enfantine, résonna dans les locaux vides. L'écho put presque se répercuter contre les murs immaculés, plongés dans une obscurité quasiment totale. De ce côté-ci, le soleil semblait déjà couché, et seuls quelques rayons traversaient encore les immenses baies vitrées. Dans le silence encombrant, on entendait la pluie tomber sans interruption à l'extérieur des murs ; la météo se dégradait, et s'il avait fallu demander son avis à la personne qui venait de parler, elle aurait sûrement hésité sur sa réponse. D'une part, elle détestait la pluie – ses cheveux bouclaient de façon incontrôlable, ses vêtements étaient généralement fichus et franchement, cela ne rendait pas le paysage de villes plus beau. Néanmoins, de l'autre part, cette brusque dégradation ne pouvait signifier qu'elle seule chose. Bientôt, ses doigts frôleraient le trône qu'elle méritait ; ce monde serait effacé, ses erreurs, ses inégalités, ses blasphèmes. Il ne serait plus sous le contrôle de Dieux stupides, mais sous le leur. Ils avaient travaillé durement des années, posant petit à petit chaque pièce du puzzle. Elle s'était dévouée corps et âme à cette construction fastidieuse, mais le résultat en vaudrait la peine. Elle en était sûre. Ils étaient si près du but.

- Qui vous dit que je ne suis pas juste un espion ?, répliqua cependant la nouvelle recrue

La brune, assise sur le rebord du bureau, gardait ses jambes négligemment croisées. Elle posa alors théâtralement un doigt sur ses lèvres, cherchant les explications qui convaincraient la dresseuse devant elle.

- Normalement, c'est Cas qui s'occupe du recrutement. Je t'avoue que pour les troufions de service, on s'en fiche totalement, ils savent rien d'important et on leur confie rien qui puisse nous mettre en péril. Il faut un minimum gagner la confiance des admins pour avoir des missions qui ont un impact minimum. Et bien sûr, là, ne croit pas qu'on ne vérifie pas chaque détail de ta pauvre vie.

Son interlocutrice fit claquer sa langue sur les derniers mots prononcés. Vraiment, elle ne savait pas ce qui la retenait de lui retourner sa condescendance ; ce n'était pas parce qu'elle était nouvelle qu'elle se laisserait marcher sur les pieds, la brune pouvait tout de suite oublier cette insupportable arrogance qui émanait clairement d'elle.

- D'ailleurs, c'est comme ça qu'on a découvert que tu étais amie avec une certaine ... comment elle s'appelait déjà ? Ah oui, Lizbeth Dowson !
- On a un peu voyagé ensemble c'est tout, répondit l'autre adolescente en haussant les épaules
- Elle se croyait bien à dire à tout va qu'on était dangereux !, l'ignora la brune en riant, enfin bref, elle aurait fait une bonne recrue. Imagine, elle aurait cru nous infiltrer, alors qu'on aurait juste glaner des informations sur ces petits emmerdeurs.

Son regard ambré s'était fait brusquement perçant, comme prêt à fusiller ladite Lizbeth si elle s'était trouvée devant elle. Elle les détestait, elle et ses amis, du plus profond de son cœur. Elle voulait simplement les écraser, les humilier, leur faire regretter d'avoir posé un pied dans ce monde. Ils se mêlaient simplement d'un projet trop grand pour eux, trop important aussi. Sûrement ne mesuraient-ils pas tous les espoirs qu'ils portaient sur leur dos.

Après tout, ce n'était pas les siens ; ou ceux des Orion, Cassiopée, ou les autres haut gradés. Non, c'était les espoirs de tous les habitants de ce monde qui avaient décidé d'avoir foi en eux. Les organisations criminelles du passé tenaient peut-être à instaurer la peur, mais ne s'étaient-ils jamais demandé si la population ne voulait leur prêter main forte ?

Eux avaient décidé de croire en tout ces gens, tous ces dresseurs non reconnus, tous ces professeurs, vendeurs, acteurs, toutes ces personnes dont la vie un peu trop normale n'était jamais mise en avant. Ils leur avaient expliqué, démontré ce qui n'allait pas – et il n'avait pas fallu plus pour les convaincre de se soulever avec eux si la toute-puissante Ligue tenait à se mettre officiellement sur leur chemin. Parce que au moment-même où elle pensait ses paroles, la dresseuse le savait : si Cynthia avait voulu entrer dans le Mont Couronné, elle avait dû abandonner son titre. Parce que l'inverse aurait signifier aller contre l'Arc, et de ce fait, contre la population qui les soutenait.

A cette simple idée, la jeune femme ne put s'empêcher un sourire arrogant. Comment pouvaient-ils perdre ?

- Enfin voilà !, déclara-t-elle en sautant gracieusement sur le sol

Le bruit des talons claquant sur le sol résonna dans la pièce, sans que la brune de s'en formalise. Pas très grande malgré les centimètres artificiellement gagnés, elle portait une jolie robe colorée, presque à l'instar d'une soft lolita, alors que son regard croisa à nouveau celui de la nouvelle membre de l'organisation. Malgré son relativement jeune âge, Lyra empestait l'assurance – et cela se retrouvait à la fois dans ses mots, sa démarche, ou simplement, l'aura qui l'entourait.

- Je sais donc tout sur toi ! Par exemple, je sais que tu es née à –
- Je sais aussi où je suis née, merci, grimaça la blonde avec un ton ferme
- Parfait !, répondit son interlocutrice dans un nouveau rire puéril, il n'empêche, je me demande pourquoi Ri-chan a tenu à ce que tu aies une position spéciale ... A ce qu'il paraît tu serrais une bonne dresseuse ? Sois flattée, c'est rare qu'il dise ça !
- Tu veux qu'on vérifie ça maintenant ?, rétorqua cependant d'un ton sec la recrue en posant la main sur l'une des six Pokeball attachée à sa ceinture

Un sourire orgueilleux étira les lèvres de la brune, trahissant son excitation. Qui pourrait lui en vouloir si là, présentement, elle déclenchait un combat ? Elle ne ferait que tester le niveau de sa camarade – après tout, ils avaient besoin de puissants alliés, n'est-ce pas ?

- Excusez-moi, annonça cependant brusquement une voix masculine, brisant la tension naissant entre les deux rivales, Takao au rapport.

Lyra laissa échapper une brusque expiration, avant de retourner son attention vers le dresseur qui venait d'entrer dans la pièce. Avait-il toqué ? Elle n'en était pas bien sûre, mais bon, peut-être était-elle simplement trop concentrée sur la fille devant elle.

De son côté, ladite fille ne put s'empêcher de détailler rapidement le nouvel arrivant - ses cheveux prune, son regard de jais, sa stature droite et sereine. Son teint légèrement hâlé trahissait qu'il ne venait sûrement pas de Sinnoh ; ses traits étaient calmes et matures, bien qu'il ne semblait pas être beaucoup plus âgé que la demoiselle devant elle. Durant une seconde, il lui sembla que le nouvel arrivant lui avait jeté un coup d'œil, mais dans la pénombre, elle est incapable de distinguer clairement ses iris.

- Je t'écoute, soupira-t-elle d'un ton presque las, n'appréciant que très peu d'être dérangée à ce moment précis, même par son propre second
- L'équipe envoyée au nord n'a pas non plus réussi à pénétrer dans le Mont Couronné, quelle que soit les techniques ou les objets utilisés, annonça le garçon avec une pointe d'impatience, je commence à penser que depuis l'intérieur ils ont-
- Ils ont lancé ce fameux plan B n'est-ce que ?, grimaça Lyra, tes amis sont particulièrement énervant jeune fille.

Celle-ci se contenta de hausser les épaules en s'adossant nonchalamment au mur. Un plan B ? Étaient-ils dans une mauvaise passe ? Les aurait-elle rejoints au mauvais moment ?

Elle avait fait confiance à ce dresseur étrange. Il était fort, et ses mots crus étaient à la fois malheureusement et terriblement vrais. Quelque part, suivait-elle la loi du plus fort ? Peut-être un peu. Mais elle-même l'avouait, elle s'était peut-être laissée charmée par ce charisme enivrant qu'avait eu son adversaire lorsqu'il lui avait expliqué calmement ce qu'il pensait. « Tu es d'accord avec moi, n'est-ce pas ? Tu peux me mentir, mais te mentir à toi-même est une erreur. » Ces mots avaient été prononcé aux détours de la discussion, et pourtant, ils se répétaient inlassablement dans son esprit.

Elle avait pris sa décision. Elle ne reculerait pas non plus.

- Que se passe-t-il ?, demanda-t-elle alors, coupant sans une once de culpabilité la discussion de Lyra et Takao

« Est-ce qu'on peut vraiment lui dire ? » interrogea silencieusement le mauve en jetant un regard à sa camarade. Cette dernière sembla réfléchir un instant, avant de soupirer en croisant les bras.

- Pas comme si on pouvait vraiment le cacher, elle le découvrira de toute façon, souffla-t-elle avant de planter son regard dans les iris de l'inquisitrice, le Mont Couronné est inaccessible. C'était censé être un plan de secours, au cas où ils auraient des soucis à l'intérieur.
- Viens-en à l'essentiel, ordonna cependant celle qui était adossée au mur

Lyra répondit d'un regard assassin, avant de tout de même poursuivre.

- Palkia est contrôlé par les Chaînes Rouges depuis assez longtemps pour perdre sa volonté propre. Le Boss l'a forcé à utiliser Spacio-Rift pour sceller le Mont Couronné ...

La brune avait dit cela avec un visage contrarié, la voix beaucoup plus posée qu'elle ne l'était lors de sa joute avec la nouvelle, quelques minutes auparavant. Clairement, son cerveau carburait : il n'y avait pas trente-six mille raisons qui auraient pu pousser son supérieur à recourir à cette technique – entre autres, le problème devait venir de Dialga, et il cherchait à gagner du temps.

Cependant, comment deviner exactement ce qu'il se tramait ? Devait-elle partir à la recherche des fameux Rouages du Temps ? Après tout, si Dialga perdait son pouvoir, c'était grâce à eux que Célébi pourrait continuer à faire couler le flot du Temps. Cependant, il incombait à Cresselia de capturer le Pokemon Fabuleux – d'ailleurs, Groudon et Kyogre avaient quant à eux dans leur ligne de mire Rayquaza, et Zekrom devait s'occuper de Reshiram. Ne restait que Lugia, pour le moment le seul dont la destinée n'était pas fixée.

- Aaaaah je m'égare !, s'exclama alors la brune en passant avec un énervement notable ses mains dans ses cheveux, enfin bref ! Spacio-Rift est une attaque dimensionnelle, et rien ne peut en venir à bout.

L'adolescente en face d'elle sembla réfléchir à son tour, avant qu'une mine victorieuse n'apparaisse.

- J'ai une idée, vous avez déjà entendu parler des Zarbis ?

°°°
- Fais attention à toi ma chérie.

La voix douce de la mère de famille résonna dans le couloir de l'immeuble, alors qu'elle regardait de ses yeux fatigués sa fille. Celle-ci lui répondit avec un sourire aimant, avant d'enlacer une dernière fois sa génitrice.

- Et moi j'ai pas le droit à un câlin, Amelia ?, résonna cependant une voix derrière elle, à laquelle se mélangeait le bruit de chaussons rampant aux sols avec paresse

Son frère aîné dans toute sa splendeur, mangeant une glace – les mêmes qu'ils achetaient quand ils étaient enfants, et cela toucha malgré elle la jeune femme – et à qui elle ne put s'empêcher de répondre par une grimace enfantine.

- J'ai pas eu de glace moi en attendant.
- Aux dernières nouvelles t'as 18 ans, je suis plus obligée de t'accompagner en acheter. Enfin bref, bon voyage à nouveau.

Le garçon tourna dans le salon, laissant en plan sa sœur et sa mère sur le pallier de leur appartement. Amelia gonfla les joues un instant, vexée, avant de déposer un baiser sur la joue de sa mère.

- Allez, j'dois vraiment y aller ! Faites attention à vous !

Sur ces derniers quelques mots, l'adolescente s'éloigna à travers l'ascenseur au bout du couloir, saluant de grands gestes la mère au foyer. Une fois les portes de ce dernier refermées et le bouton « rez-de-chaussée » coloré, la Maître de Hoenn repartit presque instantanément dans ses pensées.

Elle avait passé plus d'une journée en compagnie de sa mère et son frère – qu'elle adorait, même si ça aurait été trop difficile de l'avouer à haute voix – et désormais, le jour s'était à nouveau levé sur Sinnoh. Cependant, malgré quelques brèves accalmies, la météo ne s'était pas améliorée. Rayquaza avait-il pu être battu par Groudon, au moment où elle avait quitté Hoenn ? Pas possible, c'était un garçon arrogant et insupportable, impossible qu'il ait laissé cet imbécile de Pokemon obèse le vaincre ; en tout cas, c'était sa vision de la situation, et elle n'avait aucun moyen de contacter la région sur laquelle elle était censé régner pour avoir des nouvelles.

En effet, durant ces presque trente-six heures, elle avait notamment tenté – entre autres – d'aller à la Tour Radio pour savoir ce qu'il se passait. Cependant, des membres du service publique de Sinnoh lui avait refusé l'entrée, et même en déballant son titre, on lui avait annoncé qu'entrer était dangereux, à cause de courants électriques ou des broutilles dans le genre.

Néanmoins, désormais, la brune était déterminée à rétablir ce problème. Passer un peu de bon temps égoïste dans ce chaos l'avait relativement requinquée, même si, à vrai dire, elle avait encore terriblement la flemme.

Enfin, cela restait toujours moins fatiguant que devoir parcourir le Mont Couronné ... D'ailleurs, où en étaient Chrome et les autres ?

- Bonjour, le réseau de la ville n'est toujours pas rétabli ?, demanda finalement Amelia à l'un des agents posté devant l'immense Tour Radio

Les portes automatiques teintées de bleu reflétaient habituellement la lumière du soleil ; aujourd'hui, seul le reflet morose des gouttes de pluie venait couvrir l'entrée du bâtiment.

- Nous sommes désolés pour le dérangement, récita avec très peu d'entrain l'homme
- Cela fait quoi ? Trois jours que le réseau est dans cet état ? Vous vous moquez pas un peu du monde ?
- C'est pas nous qui pouvons changer la donne ma p'tite demoiselle. La société qui s'en occupe a l'air de galérer un peu ...
- Et personne ne râle ici d'ailleurs ?! Comment vous faites pour communiquer avec les autres ?! Parce que ce n'est pas qu'entre Sinnoh et l'extérieur ! Impossible de se joindre à l'intérieur-même de la région !

Les deux agents de sécurité se jetèrent un coup d'œil fatigué, avant de se retourner vers Amelia.

- Ecoute, les gens savent se débrouiller sans tout ça. Tu crois qu'on faisait comment avant ? Les élevages de Roucool ça marche très bien aussi. On vit dans un monde où des gamins de dix ans partent des mois sans donner de nouvelles, alors t'inquiète pas !

La Maître de Hoenn lâcha un long soupir. Au fond d'elle, elle avait l'impression qu'elle aurait peut-être dû forcer les événements, même si le monde entier semblait lui crier de ne pas s'en faire. Néanmoins, elle continuait de penser que malgré tout, sa santé était plus importante que le reste : à quoi bon sauver le monde, si c'était pour mourir de fatigue ?

Néanmoins, désormais, elle ne pouvait plus remettre à plus tard l'échéance. Elle allait leur montrait sa véritable détermination.

- Peut-être, mais je crois que vous n'avez pas conscience de la situation actuelle, souffla-t-elle en lançant d'une de ses Pokeball dans les airs

De celle-ci sortit un puissant Lucario, sans pour autant que personne dans les rues ne soit surpris – un combat était même pu débuter, personne n'aurait tilté. C'était le quotidien de quiconque vivait à Féli-Cité.

- Je suis désolée, mais je vais devoir entrer.

Les deux homme se relevèrent brusquement de leur chaise, sentant à n'en point douter la puissance du Pokemon Aura. Cependant, ne leur laissant pas le temps d'eux aussi envoyer leurs équipes respectives au combat, Amelia ordonna à son partenaire une violente attaque Aurasphère – et quelques secondes plus tard, la porte en verre vola en éclat, stoppant cette fois-ci une partie du flot habituel des passants. Cependant, ne se laissant pas troubler, la brune fit volte-face vers la foule, tandis que son Pokemon empêchait les deux gardiens de sortir à leur tour un Pokemon.

- Amelia Stones, Maître de Hoenn, vous pouvez disposer, il ne se passe rien d'important.

Dans sa main droite, sa carte de dresseur confirmait le statut dont elle se vantait, tandis que rapidement, les murmures parcoururent la foule. Quel faisait la Maître d'une région si lointaine ici ? Pour quelle raison venait-elle de faire exploser la porte du bâtiment de la Tour Radio ? N'y avait-il donc personne d'autre qu'une adolescente pour régler le problème ?

Cependant, habituée malgré elle à ce genre de réaction, la brune se contenta de froncer les sourcils, avant de se retourner à nouveau vers l'entrée démolie. Ignorant sciemment les réactions que son geste pourrait plus tard avoir, la jeune femme pénétra alors sans un regard vers l'arrière dans l'immense tour radio, faisant à peine attention aux morceaux de verres brisés – sa détermination se mélangeait, à n'en point douter, à une obstination certaine.

L'intérieur du bâtiment était étonnement sombre, faisant légèrement douter Amelia sur ce qui pouvait bien l'attendre plus haut. Est-ce que les deux gardiens lui avaient dit la vérité ? Peut-être, mais elle sentait qu'il y avait quelque chose d'autre.

De ce fait, la brune détacha une nouvelle Pokeball de sa ceinture. Très vite, un majestueux Zoroark en sortit, semblant demander directement à sa maîtresse la raison de cet appel soudain – étant donné qu'il ne semblait pas y avoir d'autres Pokemons à combattre.

- Lucario, Zoroark, souffla alors leur dresseuse, j'aimerai que vous gardiez l'entrée et empêchiez quiconque d'entrer ! Je ne sais pas ce qui m'attend, et je ne veux pas que des citoyens lambda soient mêlés à cette histoire. Ne laissez entrer personne.

Elle avait appuyé sur le dernier mot, faisant comprendre à ses deux partenaires l'importance de l'ordre qu'elle leur avait donné. De ce fait, Lucario et Zoroark semblèrent acquiescer d'un mouvement de tête, retournant par petits bons vers les portes automatiques. Amelia laissa durant un instant un sourire se dessiner sur son visage, trahissant sa confiance envers son équipe, avant de reprendre son chemin.

A sa plus grande surprise, lorsqu'elle appuya avec sa paresse habituelle sur les boutons de l'ascenseur – pourquoi se fatiguer à prendre les escaliers lorsque l'ascenseur était encore possiblement en marche ? – celui-ci n'arrivera que quelques secondes plus tard ; les portes s'ouvrirent tranquillement, dévoilant une petite cabine parfaitement éclairée, éblouissant ainsi l'intruse. Néanmoins, sans se faire prier, celle-ci pénétra à l'intérieur.

- Bonjour, merci d'avoir pris le temps de venir nous rendre visite ! A quel étage voulez-vous aller ?, annonça alors la voix automatique

Amelia appuya instinctivement sur le dernier – après tout, si d'autres personnes étaient présentes, elles se trouveraient forcément au sommet. C'était une habitude humaine, celle de toujours vouloir se tenir le plus haut possible.

Ainsi, l'ascenseur gravit lentement mais sûrement les étages, finissant par s'arrêter en arrivant au dernier étage. La voix automatique résonna à nouveau pour remercier poliment la brune, tandis que celle-ci s'échappait déjà vers l'intérieur du bâtiment. Étonnement, c'était la première fois que cette native de Féli-Cité posait les pieds aussi haut dans la Tour Radio. Tout lui semblait à la fois nouveau et extraordinaire, mais le sentiment qui l'avait assaillie au rez-de-chaussée n'avait pas changé. Il ne semblait y avoir aucune âme humaine ici, renforçant l'étrange atmosphère donnée par les meubles alignés au millimètre près.

Amelia s'avança tout de même jusqu'au fond de l'étage, où une dernière pièce semblait l'appeler. Pour sûr, dans un jeu vidéo, un boss final l'y aurait attendu, prêt à lui révéler elle ne savait trop combien de vérités absurdes après un combat palpitant – et la brune aurait menti en disant vouloir obtenir ce genre de scénario, mais sans la phase de combat.

- Entre, ne te fais pas prier !

La voix fluette, sortie de nulle part, fit sursauter la Maître de Hoenn. La personne avait-elle simplement entendu ses pas, ou surveillait-elle les allers et venues ?

Sans pouvoir proposer la bonne réponse, la jeune femme appuya alors faiblement sur la poignée, et la pièce se dévoila aux lumières du jour. En effet, en face d'elle, une immense baie vitrée prenait place tout le long du mur, berçant la pièce dans la douce lumière de l'après-midi. Plus au milieu, un bureau placé sur la gauche faisait face à une paire de canapés, eux aussi opposés. Quelques autres meubles complétaient la pièce, mais le regard de Amelia s'arrêta sur les deux jeunes femmes en face d'elle.

L'une des deux, assise sur l'accoudoir d'un des canapés, la scrutait de son regard coloré ; ses prunelles, dont les teintes semblaient légèrement différentes, étaient emplies d'une espièglerie presque malsaine, tandis qu'à côté d'elle, une adolescente aux longs cheveux blonds se tenait debout, adossée au mur. Cependant, en devinant son visage, le sang de Amelia ne fit qu'un tour.

Elle la connaissait – peut-être ne l'avait-elle côtoyée que quelques heures, mais elle reconnaissait parfaitement ses traits uniques et son regard émeraude – et lorsque sa voix retentit à travers le bureau, Amelia n'eut plus aucun doute sur son identité.

- Comme on se retrouve, Amelia.