Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Entre Destinée et Fatalité de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 21/04/2019 à 09:14
» Dernière mise à jour le 23/04/2019 à 22:58

» Mots-clés :   Aventure   Guerre   Médiéval   Mythologie   Présence de Pokémon inventés

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 5 : La lignée des Karkast
An 1700, 10 août, 22h15, Mont Argenté, Château Royal de Johkania, appartements royaux




Seul dans la quiétude de ma chambre royale, assis sur mon bureau ouvragé, je rédigeais mes ordres à mes commandants militaires restant dans le royaumes. C’était plus des appels à résister que des ordres, à ce stade en fait. La récente défection de Valrika, ma plus féroce générale, avait semé un grand trouble dans mes armées, et chaque jour apportait son lot de nouveaux traîtres qui rejoignaient cette prétendue Armée de Libération. J’étais de plus en plus isolé, et très bientôt, l’armée rebelle serait à mes portes.

Mais qu’elle vienne donc ! J’avais la Johkanroc, la source de mon immortalité et de mes autres pouvoirs ! Je la regardais, posée sur mon bureau. Une pierre parfaitement taillée, aux allures de rubis ou de saphir, mais d’une intense couleur violette. Je la caressais tendrement. C’était là mon plus fabuleux trésor. Je l’aimais autant que ma propre fille, et même plus que mon couard de fils héritier qui était parti hier se réfugier à sur l’île d’Irisia avec ses propres troupes.

On frappa à ma porte, et je cessai de couvrir la Johkanroc de tendresse. Personne n’aurait osé frapper à ma porte à cette heure ci sans s’annoncer avant. Ça ne devait donc être que Myrevia.

- Père, c’est moi, fit la voix de ma fille derrière la porte. Puis-je entrer ? J’aimerai vous parler…

Moi, je n’avais pas envie de lui parler. Depuis des jours elle me suppliait de la laisser partir. Pour la sécurité de son fils, affirmait-elle. Mais je n’étais pas idiot. Elle voulait seulement m’abandonner elle aussi, tout comme Kieran. Mes enfants étaient des lâches et des traîtres. J’avais tout réussi dans ma vie, j’étais devenu le plus puissant roi du monde, un homme au dessus des hommes. Mais je n’avais pu transmettre ma grandeur. Tous mes rejetons avaient été des échecs. Comme je ne répondis pas, Myrevia ouvrit la porte d’elle-même.

- Sors d’ici, ordonnai-je sans me retourner.

- Père, je vous en prie ! L’Armée de Libération sera bientôt là, et il nous sera bientôt impossible de fuir. Pensez à votre petit-fils…

Agacé, je me levai de ma chaise et allai me poster devant ma fille. La voir me rendais toujours malade, car elle ressemblait énormément à sa mère, ma défunte femme, le seul être que j’ai réellement aimé en ce monde. Comme j’aurai préféré qu’elle soit en vie en lieu et place des faibles imbéciles à qui elle avait donné le jour…

- Ta pleutrerie te rend aveugle à la réalité, grondai-je. Iskurdan et ses séides ne pourront rien contre moi, même s’ils arrivent avec tout le royaume réuni ! Avec la Johkanroc, je les anéantirai tous !

- Vous risquez d’anéantir bien plus que vos ennemis. Vous n’êtes plus vous-même, ces derniers temps, père ! Ce sera un massacre, et pas seulement du côté des rebelles. J’ai peur pour mon garçon…

- Tsss… Peu me chaut la sécurité de ton bâtard. Tu aurais dû t’en débarrasser avant qu’il ne vienne au monde, comme je te l’avais conseillé. Mais non, il a fallu que tu le conserves. L’engeance d’un homme du commun. Tu as souillé le sang de ma noble famille, et le nom des Karkast, telle la putain que tu es !

Je giflai l’insolente, qui tomba à genoux en gémissant. Son rejeton, qui l’attendait derrière la porte, se précipita.

- Mère !

Je n’accordai qu’un regard méprisant au jeune adolescent aux cheveux blonds qui s’était précipité sur sa mère pour l’aider. Il était de mon sang, il était le futur de ma lignée, mais pourtant, il n’était rien pour moi. Myrevia était un échec, tout comme son frère Kieran, tout comme son marmot bâtard. Aucun d’eux ne pourrait prendre ma place. Aucun d’eux ne le devait. J’étais éternel, après tout. Je continuerai à régner autant de temps qu’il faudrait, après avoir annihilé mes ennemis. Cette certitude en tête, j’éclatai de rire en repoussant Myrevia et son gosse au dehors.

Le lendemain, quand je me réveillai, ce fut pour constater la disparition de la Johkanroc. Des gardes m’informèrent que la princesse et son enfant s’étaient enfuis dans la nuit. Comprenant que la petite garce m’avait dépouillé de ma pierre de puissance, je poussai un énorme rugissement tout en massacrant les porteurs de la mauvaise nouvelle.



***


Menacé par un groupe d’imbéciles, Ametyos avait dû obtempérer et se rendre pour les suivre dans leur repaire. À sa connaissance, le gang des Détrousseurs était vaste, mais pas bien doué, jouant plus de sa réputation et de celle de leur chef que sur ses réels talents. Tout cela constituait une formidable perte de temps dans son programme serré. Il s’était fait confisquer son arc et son carquois, mais pas son poignard qu’ils n’avaient pas vu, étant trop bêtes pour penser à le fouiller en profondeur. Ce qui lui laissait donc à ses yeux une bonne fenêtre d’action pour retourner la situation à son avantage. Il était certain que même à lui seul et avec son seul poignard, il arriverait à les surpasser en les prenant par surprise. Après tout, il avait eu les meilleurs précepteurs dans sa jeunesse, et était très doué dans tout ce qu’il entreprenait. Il le savait et ne voyait pas le besoin de faire de fausse modestie à ce sujet.

Toutefois la direction le faisait tiquer. Ils se dirigeaient vers Safrania. Ces imbéciles ignoraient-ils que la Sainte Garde patrouillait dans les environs ? Ametyos était inquiet et commençait à envisager de s’enfuir tout de suite, au lieu d’attendre de trouver leur repère pour s’emparer de quelques-uns de leurs biens et leur donner une bonne leçon. Et puis, il fallait bien l’avouer, il était curieux de rencontrer ce Spookiaou dont le nom était assez connu depuis plusieurs années. Qu’un bandit ait une telle longévité dans la région en dirigeant une telle bande d’incapable relevait proprement du prodige aux yeux d’Ametyos.

Ils montèrent au sommet d’une colline parsemée d’arbres. Le jeune homme s’y était déjà rendu par le passé, et il savait qu’il n’y avait rien par ici. Aussi, il se demandait s’ils allaient réellement au repère des Détrousseurs pour finir. Après une bonne demi-heure de marche, ils s’arrêtèrent près d’un rocher.

- Kartim, actionne le passage, ordonna Asshar.

De toute évidence, le voleur n’avait guère envie de se retrouver devant le chef des Détrousseurs, et vu ce qu’Asshar avait dit, on ne pouvait pas lui en vouloir.

- T’échapperas pas à la punition du chef, renchérit Asshar. Mais te rendre devant lui sans discuter pourrait jouer en ta faveur. S’il est de bonne humeur, il fera p’tet preuve de clémence.

- Je n’ai pas volé l’chef, répéta désespérément Kartim. J’ai juste pris ces pierres du Mont Sélénite pour les revendre pour son compte… et j’ai oublié de lui demander son autorisation, c’est tout !

- C’est ça, tu lui diras en personne. Maintenant, actionne le passage.

Asshar empoigna sa dague pour donner plus de poids à ses propos. Kartim, bien qu’à contrecœur, s’approcha du rocher, et tapota dessus avec un rythme bien précis. Et là, à la propre surprise d’Ametyos, une voix presque fantomatique résonna dans les airs.

- Quelle est... l’unique vérité… ?

- La mort, répondit du tac au tac Kartim.

Alors, un symbole mauve qu’Ametyos ne parvint pas à reconnaître de sa position luis sur le rocher, une ouverture apparaissant dans ce dernier, les bandits l’entraînant à l’intérieur avec lui. Quel était ce prodige ? Voilà pourquoi personne ne leur avait jamais mis la main dessus, avec un repère dissimulé par une obscure et étrange magie.

Ils descendirent en profondeur, à l’intérieur de la colline. C’était visiblement une ancienne structure, comme un vieux temple qu’ils avaient retapé au mieux. Et il avait l’air spacieux, au même titre que les bandits semblaient nombreux. Des marchandises semblaient stockées un peu partout et il y en avait de tous les genres possibles. Contrebande, pierres précieuses - sûrement des fausses aussi - et même des Pokemon rares qu’il n’avait pratiquement jamais vu à Johkania.

Il devait effectivement en falloir du monde pour faire fonctionner tout ça. Il avait entendu dire qu’ils étaient presque une cinquantaine au total et ça semblait avéré. Il fut mené sans trop de ménagement jusque dans une grande salle, où les attendait sur un genre de trône en bois un homme masqué et drapé de noir. Le masque était peint avec un visage effrayant, des yeux rouges foncés et une bouche pleine de dents pointues. Bref un semblant de visage monstrueux qui laissa perplexe Ametyos.

La salle, elle, contrastait avec le reste du repaire. Richement décorée, des étoffes de soies présentes un peu partout, notamment sur une table sur laquelle était disposé un fastueux butin. Peu de bandits mal fagotés comme ceux qui avaient arrêté Ametyos par ici, mais au contraire de jolies jeunes femmes qui semblaient servir comme domestiques. Toutefois le manque de conviction se lisait sur leur visage. Clairement, elles servaient ici comme esclaves des bandits.

Ce qui révoltait Ametyos. L’esclavage avait été prohibé par le Roi Éternel il y a plus de cinquante ans maintenant. De même, et surtout, que les traitements injustes envers les femmes. Zephren ne souhaitait que les meilleurs à ses côtés, qu’ils soient hommes ou femmes. Ainsi, il avait dépassé tout les préjugés et avaient conféré aux femmes presque tous les même droits que les hommes, leur ouvrant l’accès même à l’armée. C’est ainsi que Valrika devint par ailleurs la première femme générale en chef des armées du royaume. Toutefois il subsistait encore chez certains rétrogrades lents d’esprit un évident mépris pour la gent féminine.

- Chef, nous avons intercepté ce bandit de grand chemin ! Clama Asshar en s’inclinant. Il a l’air fichtrement doué.

- Que voulez-vous que ça me fasse ? Tonna l’homme d’une voix caverneuse. Je ne recrute pas pour le moment. Et je suis en… en conférence, balaya-t-il avec dédain.

- Il sortait du manoir Céladon chef, et il y avait dérobé ça, déclama le bandit en montrant la boite qu’Ametyos avait volé à Despero.

Visiblement intrigué, l’homme masqué se redressa et s’empara de la boite. Il la regarda sous toutes ses coutures, et remarqua bien sûr dessus le sceau de Despero, signalant son authenticité. Alors, dans un grand rire de satisfaction, il la brandit tel un trophée devant tous ses sbires, en faisant de grands mouvements qui se voulaient impressionnants.

- Mouahaha, regardez messieurs ! La preuve ultime que moi, le grand Spookiaou, ait réussi à surpasser les Dix Héros ! Je m’empare maintenant de leurs trésors !

- Vive Spookiaou le Magnifique ! Répondirent en cœur les bandits admiratifs.

Agacé et impatient d’en avoir fini avec ces amateurs, Ametyos s’avança.

- Si ça peut vous faire plaisir, je vous laisserai les honneurs. Gardez la boîte comme preuve que vous avez volé Despero, mais rendez-moi ce qu’il y a dedans. Ça ne vous servira à rien, et ça n’a aucune valeur marchande.

Bien qu’il eut un masque et qu’on ne vit pas ses yeux, Ametyos était certain que le chef des Détrousseurs le fusillait du regard.

- Tu vas me faire croire que quelque chose que garderait précieusement Despero dans son manoir familial où il ne va plus que très rarement serait sans valeur, gamin ? On parle de Despero, là ! Sa famille était l’une des plus riches et influentes de la noblesse durant la règne de Zephren.

- Despero a sans doute beaucoup d’argent et de trésors, mais ça, je le répète, ça ne vaut rien, insista Ametyos. Je l’ai volé seulement pour des raisons familiales.

- Des raisons familiales… répéta Spookiaou l’air pensif. Et t’es qui au juste, pour avoir de telles raisons familiales avec un homme comme Lord Despero des Dix Héros, le bras droit du nouveau Prédicateur des Agents de la Fatalité, à ce qu’on dit.

Ametyos ne tenait bien sûr pas à révéler son nom, pour la simple et bonne raison qu’il était encore connu. Il aurait pu en donner un faux bien sûr, mais il ne s’y était jamais résolu. Il était fier de son nom, et en changer temporairement lui semblait être une insulte faite à sa lignée. Comme Ametyos ne répondit pas, Spookiaou haussa les épaules.

- Voyons ce qu’il en est alors. Je suis sûr que ça vaut une fortune.

Il entreprit d’ouvrir la boîte, ce qui prit un certain temps, car elle possédait un mécanisme d’ouverte complexe. Une fois ouverte, il s’empara du contenu sans le regarder, et le brandit fièrement devant ses hommes.

- Alors, dîtes-moi que ce n’est pas un objet sans valeur, hein ? Dîtes-moi que ça ne fera pas de moi le plus grand des voleurs du continent ?!

Devant la vision du contenu de la boîte, les Détrousseurs restèrent un moment ébahis. Puis certains eurent un murmure de dégoût, et d’autres reculèrent. Spookiaou releva la tête et contempla enfin ce qu’il tenait. Il poussa un cri strident quand il se rendit compte de ce que c’était avant de le laisser tomber.

- Hiiiiiiiiiiii ! Que… que… que… Qu’est-ce que ça fout là ça ?!

C’était une main. Une main humaine, tranchée au niveau du poignet et parfaitement conservée, visiblement amputée de la veille ou presque. Les hommes de Spookiaou reculèrent encore plus de l’endroit où la main était tombée. Ametyos, ulcéré par ce traitement, ramassa la main tranchée avec respect et délicatesse.

- Pourquoi Despero gardait-il une fichue main tranchée dans cette boîte ? Exigea de savoir Spookiaou, encore sous le choc.

Visiblement, ce type était assez long à la détente. Son fidèle Asshar, qui lui avait blêmit de terreur, avait visiblement compris.

- C-chef… Cette main… Se pourrait-il que…

- Eh bien ? Parle, bougre de diable ! Clama Spookiaou.

- Despero fait partie des Dix Héros, ceux qui ont vaincu l'Roi Éternel y’a quatre ans… Les rumeurs disent qu’ils ont découpé le corps du roi en dix morceaux et qu’ils en ont gardé un chacun. Alors…

Les pièces du puzzle semblèrent enfin s’emboîter dans le crâne de Spookiaou, et il se mit à regarder la main avec encore plus de crainte. Puis s’adressa à Ametyos.

- Tu es totalement fou, garçon ! Tu oses dépouiller l’un des Dix Héros, et ce pour t’emparer d’un morceau de ce vieux sorcier de Zephren ?! Pourquoi ?

- Mes affaires ne regardent que moi, répliqua Ametyos. Si vous en avez fini, j’aimerai bien partir maintenant.

Il se tourna et s’apprêta à partir sans que les Détrousseurs, épouvantés par la main de Zephren, ne fassent rien pour l’arrêter. Mais Spookiaou dit alors :

- Tu as dis que c’était pour des raisons familiales… et je me demande, quel genre de personne irait voler un morceau du corps du Roi Éternel pour des « raisons familiales ». Dis moi ton nom.

D’un claquement de doigt, il ordonna à ses hommes de lui bloquer la sortie. Ametyos aurait pu tenter de la forcer à l’aide de son poignard. Il doutais qu’un seul de ces pseudos voleurs ne lui arrivent à la cheville en combat. Mais il ne savait rien des capacités de Spookiaou, et le nombre le désavantageait largement. Il soupira, et décida de tenter le tout pour le tout avec la vérité. Il prit sa pose et sa voix la plus royale, et déclara à tous :

- Mon nom est Ametyos Viran Johkanius Karkast. Fils de la princesse Myrevia Karkast. Petit-fils de Zephren Karkast Ier, dit le Roi Éternel. Descendant du grand Roi-Dynaste Urkarkast. Second héritier du trône du royaume de Johkania. Je me soulève contre ce gouvernement illégitime et ces meurtriers et rebelles qui se sont appelés Héros, et je compte réinstaurer la monarchie légitime qui a guidé Johkania pendant des siècles. Mais avant cela, je vais rassembler les morceaux de mon grand-père que les Dix Héros ont profané, afin de lui faire une sépulture décente et digne de son statut de roi.

Comme prévu, les voleurs regardèrent Ametyos avec des yeux ronds, puis, après un moment de flottement, ils empoignèrent tous leurs armes avec un regard terrifié et furieux, comme si Ametyos était un affreux démon.

- L’engeance du tyran ! Cria l’un d’eux. Butons-le !

- Non, livrons-le au Conseil des Héros, fit un autre. Sa tête vaut une petite fortune !

- Chef, montrez-lui de quoi vous êtes capables !

- Chef Spookiaou, débarrassez-nous du sang maudit des Karkast !

- Chef !

- LA FERME, BANDE DE DEMEURÉS !

C’était Spookiaou qui venait de hurler à l’adresse de ses troupes.

- Rangez vos armes, crétins, reprit-il plus posément. Vous avez peur que ce gosse vous tire des rayons lasers avec ses yeux ?

- Mais chef, il est…

- Prince ou non, Karkast ou non, il reste un simple humain. Seul le vieux Zephren avait des pouvoirs pas nets.

Spookiaou descendit de son trône improvisé, pour s’approcher sans peur apparente vers Ametyos. Quand il fut devant lui, le jeune homme sentit une sensation étrange en provenance du chef des Détrousseurs, comme un coup de froid qui l’aurait saisi. Spookiaou examina son visage de très près derrière son masque.

- Oui… murmura-t-il à voix basse. Peut-être bien es-tu son marmot, finalement…

- Hein ?

Sans répondre, Spookiaou se tourna vers ses hommes et déclara :

- Ce gosse est sous ma protection. Vous ne tirerez plus la moindre arme sur lui, c’est clair, bande de ratés ?

Les voleurs murmurent entre eux, surpris et consternés par cette décision. Asshar, le bras droit de Spookiaou, dit :

- Chef, vous êtes sûr ? C’est dangereux de garder un prince chez nous, par les jours qui courent. Pourquoi devrions-nous le protéger ?! Nous ne devons absolument rien à la lignée royale, qui nous a toujours oppressé encore plus que ne le fait le Conseil des Héros actuellement.

- C’est évident ! S’exclama Ametyos sans avoir pu s’en empêcher. Mon grand-père faisait régner l’ordre et la loi lui ! Il n’avait aucune tolérance pour des voleurs comme vous, à l’inverse de ces soi-disant Héros qui s’accommodent de beaucoup de choses…

- T’es un voleur autant que nous, Ton Altesse Royale, répliqua sèchement Asshar.

- Je n’ai rien volé, j’ai juste repris aux Héros quelque chose qui ne leur appartenait pas.

- Chef ! Pourquoi on aiderait ce type, qui nous jetterait tous aux cachots s’il le pouvait ?

- Tssss, fit Spookiaou. Depuis quand tu mets en doute mon intelligence et mes plans, Asshar ? Ne suis-je pas Spookiaou le Magnifique, le plus grand voleur de Johkania ?

- Euh, oui chef, pour sûr, mais…

- Si je te dis qu’avoir ce prince déchu avec nous est bon pour nous, c’est que ça l’est. Tu n’as pas à discuter, tu n’as pas à réfléchir. Toute mes paroles ne sont que vérités et rapportent immanquablement de l’or.

Ametyos ne comprenait pas pourquoi ce chef voleur ridicule se faisait son protecteur, pas plus qu’il ne voyait ce que ça allait lui rapporter en terme de profit, hormis s’il envisageait bien sûr de le livrer aux Vengeurs. De toute façon, il ne comptait pas rester pour le savoir. Il reprit d’un geste sec son carquois et son arc qu’un voleur lui avait pris, rangea respectueusement la main de son grand-père dans son ballotin, et s’inclina de façon méprisante devant Spookiaou.

- Merci pour la petite visite et cette discussion très enrichissante, mais je vais filer. Comme promis, vous pouvez garder la boîte de Despero, et déclarez à qui vous voulez que c’est vous les voleurs.

Ametyos n’avait rien contre. Si ces demeurés faisaient ça, ils attireront donc plus le regard des autorités que lui.

- Attends, attends, lui intima Spookiaou d’un air amical. Reste donc un peu. Tiens, prends une de mes filles. Ou deux, ou même trois. Elles sont toutes expertes dans l’art de combler les hommes, et elles adoreront s’occuper d’un beau et vigoureux jeune homme comme toi, de plus d’ascendance royale.

- Non merci.

Ametyos avait toujours refusé le contact des femmes, quand bien même effectivement ces dernières ne demandaient que ça. Il avait toujours souffert d’être un bâtard, et son grand-père le roi l’avait toujours méprisé pour cela. Il ne voulait pas à son tour engendrer un autre bâtard, qui de plus serait lui aussi poursuivit à cause de son sang de Karkast.

- Au fait chef, intervint Asshar. On fait quoi de Kartim ? Il était en train de vendre les pierres du Mont Sélénite qu’il nous avait dérobé.

Le chef des Détrousseurs dévisagea sous son masque le dénommé Kartim qui attendait d’un air penaud et apeuré.

- J’espère que tu en as tiré un bon prix, Kartim, fit lentement Spookiaou, car celui que je vais exiger de toi sera élevé.

- Pitié chef ! Gémit le voleur. Je n’voulais pas vous causer préjudice, mais j’avais besoin d’argent… Ma fille est malade, et…

- Tu n’as pas de fille, Kartim, répliqua Spookiaou. Pas plus que tu n’as de femme. Juste une envie irrésistible d’alcool et de putains. Allons bon, je ne peux pas t’en vouloir. J’aime moi aussi ces deux choses. Mais me voler, ce n’est pas la solution pour en profiter longtemps… Je vais demander à notre prince, tiens. Quel châtiment dois-je appliquer à ce voleur, Votre Altesse ?

Ametyos fit un geste comme pour chasser une mouche.

- Rien à faire. Faite ce que vous voulez de lui.

- Alors bon, comment vais-je le tuer ? Songea Spookiaou en se frottant le bas du masque avec la main.

- A-attendez chef ! Supplia Kartim. C’est grâce à qu’Asshar et les autres ont trouvé l’prince et l’ont ramené ici. Il vaut de l’or vous avez dit ? C’est donc grâce à moi ! Ça… ça peut éponger une partie de ma dette, non ?

Spookiaou éclata de rire devant la piètre défense de l’accusé. Soudain, la porte s’ouvrit brusquement et un quidam quelconque entra, tout paniqué.

- Chef ! Une explosion à l’entrée !

- C’est ça, je vais te faire explos… quoi ? Comment ça une explosion ? Demanda Spookiaou en réalisant ce qu’on lui disait.

Malheureusement, l’homme n’eut pas le temps de développer et s’écroula au sol, après qu’un coup de feu eut retentit. Maintenant que la lourde porte était ouverte on entendait la clameur qui venait des étages. Le repaire des Détrousseurs était attaqué. Ametyos serra les dents en entendant ces armes typiques que seul un corps d’armée bien précis détenait. Une arme qu’il avait trop souvent croisée.

- Aux armes ! La Sainte Garde nous attaque ! Hurla Asshar en se ruant dans le couloir pour rassembler ses hommes.

Non, ce n’était pas la Sainte Garde, songea Ametyos. Ils n’utilisaient pas d’armes à feu, trop fiers de leurs épées et de leurs lances archaïques. En revanche, les Vengeurs, l’unité spéciale de Valrika chargée de traquer les ennemis des Dix Héros, ne crachaient sur aucune avancée technologique pour éliminer leurs cibles. Ametyos ignorait comment ils l’avaient retrouvé, mais ils étaient là pour lui, c’était évident. Ils ne se seraient jamais déplacés pour s’occuper d’une si piètre bande de voleurs.

Les Vengeurs surgirent donc dans la salle, fusillant tout ce qui se trouvait sur leur passage. Ils portaient leur habituel long manteau bleu frappé dans le dos du sigle de Valrika, un V doré et stylisé qui dégoûtait le jeune homme. Ils portaient aussi leur signe distinctif, un tricorne lui aussi bleu, avec une bande jaune. Ils étaient armés de fusils à silex et à baïonnettes. Les Détrousseurs, qui n’avait aucune arme à feu, furent donc très vite décimés. Spookiaou se leva sur son trône pour se plaindre.

- Ceci est une infraction éhontée ! Je suis le grand Spookiaou, leader des Détrousseurs, et je vous interdit de…

Il n’eut pas le temps de finir qu’il fut troué d’un moins cinq coups, et s’effondra au sol, à la stupeur de ses hommes. Sauf qu’à mieux y regarder, le manteau noir était vide et le masque était tombé et roulait plus loin. Il s’était volatilisé, mais c’était le dernier des soucis d’Ametyos. Face à leur chef qui avait été abattu, les bandits avaient décidé d’appliquer la règle du chacun pour soi. Ametyos avait donc une chance de s’en sortir désormais. Mais face aux Vengeurs, ce serait difficile. Il s’agissait de soldats d’élites qui connaissaient parfaitement ses méthodes.

Ne pouvant pas essayer de se ruer dans les couloirs comme tous ces abrutis de bandits qui allaient droit à l’abattoir, Ametyos regarda autour de lui. Il remarqua des combles et s’y hissa en grimpant sur un pilier. Une fois au sommet, il parvint à se hisser sur des poutres. Il remarqua à sa propre surprise une ouverture dans le plafond. Pour une fois la chance semblait lui sourire. Il décida de ne pas se poser de question, et de s’engouffrer dedans.

Il ressortit dans une autre salle quelques étages au-dessus, qu’il reconnut comme l’endroit par où il était entré. Il s’agissait donc d’une sortie de secours de la salle principale. Dans la salle, une troupe de Vengeurs montaient la garde devant la sortie, tandis que nombre de corps de bandits étaient au sol. De son point d’observation, caché derrière longue teinture, il tenta d’établir un plan dans sa tête pour se débarrasser d’eux et s’enfuir. Il remarqua un genre de corde noir qu’il empoigna, sauf que cette « corde » hurla, ce qui le fit griller immédiatement, les quatre vengeurs se dirigeant vers lui rapidement.

- Hey ça fait mal abruti, je t’ai pas permis de me toucher ! Pesta une drôle de petite créature à fourrure noire.

On aurait dit un genre de félin bleu et noir portant un gros chapeau de sorcière. Il avait une longue queue et un visage à l’air malicieux. Il devait à peine lui arriver au genou. Un Pokemon assurément. Il avait été repéré à cause d’un Pokemon qui parle. La chance n’était finalement pas avec lui. Il pesta, et banda son arc, tirant une flèche à travers la teinture qui abattit directement un Vengeur, n’en laissant que trois qui se précipitaient vers lui.

Ils tirèrent immédiatement, Ametyos faisant une roulade pour esquiver. Les mousquets avaient pour désavantage d’être longs à recharger et de ne tirer qu’une fois. Il en profite pour décocher de nouvelles flèches et abattre deux nouveaux opposants bien alignés d’un seul jet, tandis que le petit Pokemon essaya de lancer une Ball’Ombre sur le dernier Vengeur. Malheureusement elle était de taille ridicule et parti dans une trajectoire totalement imprévisible avant d’aller s’éclater dans le plafond. Ce qui atterra autant Ametyos que le Vengeur.

- Oui bon bah ça va, ça arrive à tout le monde de se planter non ? Pesta le Pokemon.

Le Vengeur tenta de tirer de nouveau sur Ametyos mais ce dernier, plus, rapide, banda son arc avec une dextérité et une précision diabolique, profitant de ce petit moment de distraction de l’abattre. Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, il sentit le petit Pokemon lui grimper sur l’épaule.

- Eh, dégage toi !

Il se fichait de savoir qui il était ; sans doute un Pokemon bossant pour les Détrousseurs, voir même le Pokemon de Spookiaou.

- Même si j’en ai pas l’air, je suis de type Spectre, fit ce dernier. Je pourrai t’aider à échapper à ces barbares. Je n’ai plus rien à moi ici, maintenant…

- C’est gentil mais non merci, répliqua Ametyos. Je bosse seul, sans partenaire, qu’il soit humain ou Pokemon. Lâche-moi !

- Prince ingrat ! J’ai pourtant empêché mes hommes de te tailler en pièces, et à cause de ta présence ici, ils vont tous y passer !

Ametyos cligna des yeux en le regardant, s’arrêtant sur le coup.

- Attends voir… tes hommes ? Mais tu es…

- Bah oui c’est moi, Spookiaou. Tu ne me reconnais pas ? Tu m’as vu y’a quelques minutes !

- Comment pourrai-je te reconnaître, crétin ? C’était pas un Pokemon que j’avais devant moi, mais un abruti masqué ! D’où que tu peux te transformer en humain ?

- Comment ça, me transformer en humain ? Je suis un humain, comme toi.

Ametyos fronça les sourcils. Spookiaou semblait sérieux en disant cela.

- J’ai pas mal voyagé, mais j’ai encore jamais vu d’humain comme toi. T’es qu’un Pokemon capable de te changer en humain non ? Y’a bien quelque Spectres qui peuvent le faire.

- Je déteste cette forme, répliqua Spookiaou. Je préfère largement mon apparence humaine. Non pas que je ne suis pas humain, hein ? C’est juste que j’ai un vague cousinage avec les Pokemon…

- Ouais, comme tu veux, je m’en fous. Dans tous les cas, tu vires.

Il dégagea l’espèce de chat de son épaule et se dirigea de nouveau vers la sortie. Mais alors qu’il allait grimper, il se retrouva soudainement immobilisé. Spookiaou vint voleter devant lui, ses yeux totalement bleus, signe qu’il devait utiliser des pouvoirs psychiques.

- Ah ah ! Mes formidables pouvoirs te la coupent !

- Ordure ! Qu’est-ce tu me veux au juste ?!

- Je pars avec toi, je t’ai dit. Les Détrousseurs sont finis, et ma rencontre avec un prince royal n’est pas une coïncidence. Le destin revient toquer à ma porte.

Ametyos se retint de cracher devant ce mot qu’il détestait, tout comme ceux qui le propageait à travers toute la région ; les Gardiens de la Destinée et leurs fanatiques. Avant qu’il n’ait pu protester, d’autres vengeurs revenus dans la salle qui se mirent en rang pour les tenir en joue. L’un d’entre eux, avec quelques médailles sur le manteau, s’avança vers Ametyos et Spookiaou, le sourire aux lèvres. Un officier visiblement, et qui n’était pas inconnu d’Ametyos.

- Ah, Votre Altesse, fit le Vengeur en s’inclinant ironiquement. Content de vous revoir. C’est donc ici, chez ces vauriens, que vous vous cachez entre deux de vos petits larcins ? Nous avons été alerté par les domestiques du Manoir Céladon qu’un vol avait eu lieu. Inutile d’être un grand clerc pour savoir de qui et de quoi il s’agissait, après votre passage chez Sire Karion et Dame Fral.

- Tes soi-disant Héros sont bien incompétents pour laisser leurs prises de guerre être volées par un homme seul, Diol, répondit Ametyos. Ils ne méritent pas de conserver les restes de mon grand-père comme trophées.

- Ils l’ont vaincu, ils ont tous les droit, fit le bras droit de Valrika en haussant les épaules. Ta lignée n’est plus rien, Ametyos Karkast. Ton oncle Kieran le pleutre sera bientôt écrasé à Irisia. Quant à toi, la corde t’attend. Enfin, si toutefois la générale est de bonne humeur. Peut-être sera-t-elle plus disposée à te faire grâce d’une mort en privé, comme ta chère mère…

Ametyos força sa haine à se calmer. Il savait que Diol cherchait à le provoquer pour qu’il commette une erreur et se fasse avoir, mais il était toujours aussi difficile à Ametyos d’entendre ses ordures parler du meurtre de sa mère, l’ancienne princesse Myrevia, injustement exécutée par Valrika en personne il y a deux ans.

- Oh fait, poursuivit Diol d’un air intrigué, c’est quoi ce matou mal fagoté que tu as sur l’épaule ?

- Hey oh… un peu de respect ! Lui asséna Spookiaou. Sachez, monsieur piaule, que je suis le grand Spookiaou, et le prince restera avec moi, pour mes profits et ma gloire.

- DIOL ! Evas Diol ! Rectifia le Vengeur en colère. Je suis le bras droit de la générale Valrika, des Dix Héros, et si nul Pokemon, même parlant, ne saurait se mettre entre ma proie et moi !

- Je suis humain. HUMAIN, tu comprends, la fiole ?

- C’est DIOL ! Amenez-moi ces deux comiques ! On va les exécuter ensemble, puisqu’ils ont l’air de bien s’apprécier. Ah, et merci au passage de nous avoir révélé l’emplacement de ce sanctuaire de la Fatalité, Ametyos. On pensait que Zephren les avait tous détruits. Ça fera plaisir aux Gardiens.

Un sanctuaire spectral ? Ces lieux n’étaient donc pas des légendes… Comment ce Spookiaou avait mis la patte dessus ? Jadis, les sanctuaires étaient réputés comme étant les bases secrètes des Agents de la Fatalité. Mais ils furent tous détruits lors d’une purge menée par le Roi Éternel, qui rasa les temples de Destinal et les sanctuaires de la Fatalité. Ces sanctuaires étaient réputés pour êtres d’excellentes cachettes seulement trouvables par les serviteurs de Falkarion. Sauf qu’en capturant un des hommes les plus recherché par les Vengeurs, les bandits qui avaient les chances d’avoir un sanctuaire avaient conduit la « justice » à leur porte. Comme les Vengeurs s’approchaient dangereusement, Spookiaou lui tapota la joue avec sa petite main pelucheuse.

- On fait une trêve de cinq minutes, Ton Altesse ?

- Soit, soupira Ametyos. Mais seulement cinq minutes, pas une de plus ! Je ne te supporterais pas d’avantage…

Il n’aimait pas l’idée de s’allier à un Pokemon, mais la situation l’exigeait et ses pouvoirs semblaient efficaces. S’il pouvait immobiliser les vengeurs, alors Ametyos pourrait les tuer facilement. Spookiaou s’exécuta aussitôt et fit bleuir ses pupilles, tentant de bloquer les soldats. Malheureusement, ça ne marcha pas aussi bien que sur Ametyos et il ne parvint qu’à immobiliser leurs bouches dans des positions improbables.

Diol s’était d’ailleurs retrouvé bloqué la bouche grand ouverte alors qu’il allait hurler un ordre. Ce qui eut le mérite d’amuser autant Ametyos que ça ne l’exaspérait. Tant pis il ferait avec, il décocha trois flèches en même temps, mais les Vengeurs évitèrent et se dispersèrent pour commencer à les encercler tout en tirant. Ametyos encaissa un tir dans la hanche tandis que Spookiaou se cache derrière lui, dans un grand élan de couardise, relâchant aussitôt le peu d’efficacité de son pouvoir.

À cours de solution, il saisit Spookiaou et le lança au visage de Diol, dans l’espoir que la peur et la panique fasse faire quelque chose d’utile au chat qui l’embêtait plus qu’autre chose. Ce qui ne se fit pas attendre, il hurla en étant lancé. Il tenta de générer une Ball’Ombre comme tout à l’heure, sauf que cette fois, ça ne se passe pas du tout pareil. Tous furent choqué de voir Spookiaou réussir à générer une immense Ball’Ombre qui faisait la taille d’un être humain. D’ailleurs lui-même semblait surpris et fier de lui, tandis que la sphère continuait à grossir au-dessus de lui. Diol et ses Vengeurs semblaient trop estomaqués pour faire quoi que ce soit.

- Mouahahahaha ! Craignez mon terrible Talent Aléa, qui décuple la puissance de mes coups critiques !

Alors qu’il continuait à s’esclaffer comme un dératé, la sphère continuait de grossir, et ce qui devait arriver arriva. Elle explosa d’un coup d’un seul. Une explosion qui propulsa tout le monde dans diverses directions. Ametyos ne comprit pas tout mais il sentit bien sa douleur. Sa hanche déjà blessée le fit souffrir d’avantages et il dû se fracturer quelques côtes en heurtant un mur avant d’être éjecté par chance hors du repaire. Il se releva en grimaçant au bout de quelques minutes, vérifiant que sa boite était toujours là. Oui, et contrairement à lui, elle avait l’air en bon état. Tandis qu’il s’éloigna en courant, il entendit le cri de rage du bras droit de Valrika.

- Tu ne nous échapperas pas longtemps, Ametyos ! Hurlait-il à son adresse. Personne ne peut échapper à la générale !

- Ça tombe bien, je n’ai pas l’intention de lui échapper, répondit en retour Ametyos. J’irai lui reprendre la partie du corps de mon grand-père qu’elle possède en dernier, et je prendrai aussi sa tête à ce moment là. Dis-lui ça de ma part !

Le prince en exil fuit une nouvelle fois ses poursuivants, avec cette fois un étrange Pokemon avec lui, et une troisième partie du corps mutilé de son grand-père le roi Zephren. Plus que sept.





************

Image de Spookiaou :