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Codélia Network - Tome 2 : Le Pilier Proxy de Kazumari



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Informations

» Auteur : Kazumari - Voir le profil
» Créé le 17/04/2019 à 18:46
» Dernière mise à jour le 18/04/2019 à 13:38

» Mots-clés :   Action   Aventure   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre 47 : Refus désastreux
Virgil sentait de mauvais souvenirs lui remonter en mémoire. En l’espace d’un mois, c’était la deuxième fois qu’il accueillait un employé du Codélia Network Industries à l’intérieur de son camion pour une conversation. Il avait pourtant demandé à ce qu’il soit laissé de côté après l’échec de l’opération mise en place par Edouard Keyton précédemment. Que pouvait donc bien motiver cet Henry Linday pour venir à sa rencontre en pleine soirée ?

Son emploi de pizzaïolo l’amenait à interagir avec bon nombre de clients divers et variés, il en était devenu doué pour analyser les comportements juste en observant ses interlocuteurs. Henry Linday, qui se présentait à lui comme le chef de la Sécurité, ne lui inspirait pas du tout confiance, là où Edouard Keyton semblait sympathique et honnête. Virgil espérait que cette entrevue se terminerait aimablement sans que cela n’entraîne de répercussions par la suite.

Décidant de ne rien changer à ses habitudes, l’homme de deux mètres invita Henry à prendre un siège pour s’asseoir alors qu’il attrapait deux cannettes de bière dans son réfrigérateur. Est-ce que l’intelligence artificielle convoitée par le CNI avait finalement rejoint les murs de l’entreprise ? Ou se trouvait-elle toujours en possession d’Axerola, la justicière virtuelle ? Ou alors, pire cas de figure, le Cercle des Proxys était parvenue à la capturer, mettant les deux autres camps dans l’embarras.

- Je commence mon service de bonne heure demain matin, signala Virgil en s’asseyant à son tour. Je ne vous presse pas mais ce serait gentil de votre part d’aller directement à l’essentiel.

- Je n’ai pas l’intention de m’éterniser, vous êtes déjà partiellement au courant de la situation grâce à mon prédécesseur, assura l’employé du CNI sur un ton mielleux.

Ainsi donc, les soupçons de Virgil à ce sujet se retrouvaient fondés. Incapable d’accomplir sa mission, Edouard Keyton n’occupait plus son poste. Il n’était donc pas étonnant que son successeur cherche à nouveau à impliquer le numéro un du Réseau Codélia dans l’affaire. Toujours déterminé à aspirer à une vie tranquille loin des conflits, ce dernier avait toutefois bien l’intention de refuser toute demande de la part du Codélia Network Industries.

Calme et sûr de lui, Henry Linday ouvrit sa sacoche personnelle pour en sortir un ordinateur portable qu’il posa sur la petite table le séparant de l’immense pizzaïolo. S’attendant à ce que son invité lui parle à nouveau de cette fameuse intelligence artificielle, Virgil fut néanmoins surprise de voir apparaître sur l’écran autre chose. Les ébauches d’un projet nommé D.A.A.. Des croquis de robots grossiers à apparence humaine figuraient sur l’ordinateur.

- Comme vous le savez déjà, l’objectif actuel du CNI est de s’emparer d’une IA spéciale pour le moment détenue par Axerola. La situation n’a malheureusement pas évolué depuis que nous avons fait appel à vos services, commença-t-il.

- Si vous êtes venus à ma rencontre pour que je refasse une tentative à ce sujet, je préfère vous prévenir d’ores et déjà que c’est absolument hors de question, trancha calmement Virgil en buvant une gorgée de sa bière. Je pensais avoir été clair avec votre ancien chef que vos affaires ne sont pas les miennes.

- Bien entendu, je comprends tout à fait ce que vous ressentez, affirma Henry en remettant ses lunettes rondes en place sur son nez. Laissez-moi toutefois terminer mes explications avant de confirmer votre verdict. Je prendrai aussitôt congé par la suite.

Il commença alors à parler de son projet personnel, qui avançait bien plus rapidement maintenant qu’il était directement aux commandes de l’équipe technique qui modérait le Réseau Codélia en temps réel. Le fameux D.A.A.. Acronyme signifiant apparemment Dresseur Artificiel Autonome. Henry cherchait à concevoir des intelligences artificielles capable d’effectuer des combats Pokémon par elles-même dans le but de monter une armée et combattre le Cercle des Proxys avec elle.

Virgil écoutait attentivement mais ne comprenait pas pourquoi on le mettait au courant d’un tel projet. Si Henry Linday préparait déjà sa contre-attaque contre le groupe de cyber-terroristes alors quel pouvait bien être le rôle du pizzaïolo ? Comprenant la confusion lisible sur le visage du grand gaillard, l’employé du CNI fit rapidement pivoter ses explications vers la raison de sa venue. Le premier prototype du projet D.A.A. allait bientôt être testé.

- Si tout se passe bien, ce ne sera qu’une question de temps avant que nous puissions disposer de cette armée et nous débarrasser de ces maudits Proxys. Mais par sécurité, je pense qu’il serait plus judicieux que ce groupe d’intelligences artificielles soit directement contrôlé par un être humain en chair et en os. Et quoi de mieux pour mener cette armée que le meilleur dresseur de la plateforme après tout ?

- Vous souhaitez… que je sois le meneur d’un groupe de robots ? balbutia Virgil, pensant avoir mal compris la requête de son interlocuteur.

- Ce ne sont pas vraiment des robots, rectifia Henry. Nous n’avons pas la prétention de voler le travail de sociétés de robotique comme Phoenix System. Ceux-là sont directement conçus sur le Réseau Codélia dans une zone cryptée accessible uniquement par nos équipes. Voyez les plutôt comme des sortes exosquelettes virtuels auxquels seraient impliqués des lignes de code leur permettant d’effectuer des combats Pokémon par eux-même.

Le pizzaïolo ne se serait certainement pas attendu à une telle demande. Il pensait que Henry Linday venait le voir avec une autre idée d’opération qui permettrait de coincer Axerola et capturer ce qu’elle détenait. Ainsi donc le Codélia Network Industries disposait d’autres préoccupations que le Réseau Codélia. Mais l’opinion de Virgil concernant la situation ne changerait pas. Plus jamais il ne s’impliquerait de la sorte dans des sombres complots.

Son triste historique concernant la plateforme lui revenait en mémoire. Perdu dans son ego, il avait failli mettre en péril la sécurité de la dimension virtuelle. Alors numéro un de la plateforme sous son premier compte, Armageddon, il avait perdu un match contre un autre utilisateur du nom de Skadia. La descente aux enfers avait suivi. Recevant un mystérieux message contenant le virus Pandora, se transmettant en battant d’autres dresseurs en combat Pokémon, il provoqua une épidémie sur la plateforme.

Même s’il n’infecta qu’un millier de personnes, une quantité minime par rapport au nombre total de joueurs présents sur le Codélia, la menace fut prise très au sérieux par le CNI. Le cyber-chasseur Bloody Braxter fut notamment engagé pour régler l’affaire. Mais ce fut finalement Skadia qui l’affronta et gagna à nouveau, mettant ainsi un terme au virus Pandora. Le compte d’Armageddon fut supprimé et Virgil se remit en question avant de demander l’autorisation à l’entreprise de lui accorder une autre chance.

- Jusqu’ici, le Codélia Network Industries a tenu parole de garder le secret sur les agissements passés d’Armageddon, l’ancien Roi du Réseau. Tout comme sa reconversion en Cataclysme autorisée par notre conseil d’administration. Si vous refusez de me venir en aide, je serais peut-être dans l’objectif de faire un cafouillage lors de la prochaine conférence de presse du CNI, révéla calmement Henry.

- Vous en arrivez à la menace ?

- Interprétez cela comme vous le souhaitez, monsieur Aldren.

Lors de son entrevue passée avec Edouard Keyton, le pizzaïolo avait pensé qu’on le forcerait à collaborer à cause de son terrible secret. Mais l’ancien chef de la Sécurité s’était montré très conciliant et compréhensif sans en arriver à mettre cette carte sur la table. En revanche, cet Henry Linday semblait prêt à tout pour arriver à ses fins, n’ayant aucun scrupule à provoquer la destruction de la carrière de Cataclysme. Si le peuple apprenait qu’Armageddon existait toujours, cela allait faire jaser.

Cet homme brun aux lunettes carrées le répugnait. La soif de pouvoir était parfaitement visible dans son regard. Exploiter Virgil de la sorte ne lui laisserait aucun remord si cela lui permettait à terme d’obtenir une autre promotion. Si son armée de dresseurs artificiels parvenait à éliminer le Cercle des Proxys et récupérer l’envoyé du Cybéria, il ne resterait pas chef de la Sécurité bien longtemps. Il obtiendrait certainement rapidement le siège d’Eléonore Nakano et serait mis dans la confidence de tous les secrets de l’entreprise.

- Je suis désolé, monsieur Linday. Mais je vais me voir dans l’obligation de vous demander de partir.

- Je vois. C’est donc un refus de votre part de travailler avec nous, comprit-il en rangeant son ordinateur portable au fond de sa sacoche. Dans ce cas, je ne vais pas vous importuner davantage. Je vous conseille malgré tout de surveiller les informations lors des prochains jours, histoire que vous n’ayez pas une mauvaise surprise plus tard lors de la future édition du Festival Numérique, par exemple.

Sans perdre davantage de temps, Henry Linday se dirigea vers la sortie arrière du camion, un léger sourire aux coins de ses lèvres. Il n’aimait pas vraiment qu’on lui dise non. Edouard Keyton en avait fait les frais en se retrouvant rétrogradé en responsable des archives. Virgil Aldren allait également en payer le prix. D’ici quelques jours, Ebravia tout entier saurait que Cataclysme et Armageddon n’étaient en réalité qu’une seule et même personne.



***


- Kohaku, je peux te demander un service ?

- Mon salaire va être augmenté si j’accepte ? demanda la servante sans même regarder sa patronne.

Une fois n’était pas coutume, Charlotte entrait sans se faire désirer dans la chambre de son employée de maison. Cette dernière, couchée sur son lit avec une manette entre les mains, continuait de jouer à des jeux-vidéos au lieu de faire le ménage, dont Lisa s’occupait seule à l’heure actuelle. Comme Kohaku n’avait plus fait de tentatives étranges d’attirer l’attention depuis le renvoi de la plante carnivore au magasin de botanique, la cyber-chasseuse décida de se montrer indulgente.

La brunette s’assit donc sur le rebord du lit alors que la demoiselle en kimono ne levait pas les yeux de son écran de télévision, bien déterminée à battre son meilleur score. Comprenant qu’il serait impossible d’entretenir une conversation avec Kohaku dans ces conditions, Charlotte décida de patienter le temps qu’elle termine sa partie. Une dizaine de minutes passa dans le silence, seul le martèlement des doigts de la fille aux cheveux écarlates sur sa manette se faisant entendre.

- Vous avez un souci, madame Marie Charlotte ? questionna alors Kohaku, faisant semblant de paraître intéressée.

- Ce ne sera pas vraiment un souci si tu acceptes de collaborer. Nous avons un invité au manoir ce soir. J’aimerais que tu ne sortes pas de ta chambre jusqu’à son départ, si cela ne te dérange pas bien sûr. Je demanderai à Lisa de t’apporter un plateau repas.

- C’est tout ?

L’invité en question n’était autre qu’Edouard Keyton. Si en temps normal, ils se contentaient de discuter par le biais des appareils de communication fournis par le CNI, ils préféraient maintenant éviter d’en arriver là. Pour la première fois depuis leur rencontre cinq ans auparavant, Charlotte avait accepté d’accueillir l’ancien chef de la Sécurité au sein de sa demeure le temps d’un dîner. Elle comptait discuter avec lui de l’opération concernant l’infiltration de l’ordinateur-mère du Codélia Network Industries.

Parfaitement consciente du danger potentiel que représentait Kohaku, la cyber-chasseuse jugeait préférable de l’écarter pour éviter tout désagrément. Si rien de vraiment étrange n’était survenu au manoir depuis le départ de la plante carnivore, elle ne pouvait pas deviner si sa servante en manque d’attention avait préparé un autre plan étrange pour mettre son employeur dans l’embarras. Ce serait dommage de donner une mauvaise image de son personnel à Edouard.

- Je n’y vois pas d’inconvénients si mon salaire est augmenté.

- Disons que je le double si tu te tiens tranquille toute la soirée, ça te va ? proposa Charlotte.

- Le doubler ne va pas changer grand-chose, vous ne me payez pas beaucoup, madame Marie Charlotte. Je demande à ce que vous ajoutiez un zéro à la fin. Il y a une campagne qui va bientôt démarrer dans Le Destin du Grand Ordre et je vais avoir besoin d’argent si je veux obtenir le nouveau personnage.

Comprenant que Kohaku parlait de son jeu sur téléphone portable qui acceptait les transactions, la brunette ne put que lâcher un soupir. Elle avait appris dernièrement que le salaire de Lisa était en grande partie transféré à Kohaku qui l’utilisait pour des broutilles comme celle-ci. La servante déblatéra alors sur l’importance de cette campagne parce qu’elle introduirait Bariamélie Altiford dans son jeu, le dernier paladin de l’Ordre Sacré d’Aralon et qu’elle souhaitait compléter sa collection.

Les multiples comptes en banque de Charlotte se portaient à ravir ces derniers temps, elle ne souffrirait donc pas de payer Kohaku davantage ce mois-ci. Il valait mieux en arriver là plutôt qu’à un désastre imprévu comme une bombe cachée dans le chandelier du salon ou un robinet mal fermé qui finirait par inonder la maison. Des détails que Charlotte préféra toutefois garder pour elle afin d’éviter de donner de mauvaises idées à sa servante.

- Va pour un zéro de plus, soupira-t-elle, conciliante. Essaye quand même de ne pas tout utiliser pour obtenir ta… Barmachin.

- Bariamélie Altiford, rectifia Kohaku. Vous êtes nulle en Histoire, madame Marie Charlotte ? Le Destin du Grand Ordre réinvente les personnages historiques en fait. Bariamélie est un paladin de l’Ordre Sacré d’Aralon des temps anciens. Il ne me manque qu’elle pour que j’ai le groupe tout entier.

- Je vois je vois, dit simplement la cyber-chasseuse qui ne comprenait rien du tout aux propos de sa servante. Bref, reste dans ta chambre sans faire de bêtises, s’il te plaît.

La brunette prit congé de Kohaku avant qu’elle n’entre trop dans les détails concernant son jeu mobile. Jetant un coup d’œil à l’heure sur son téléphone portable, elle constata alors qu’Edouard ne devrait plus trop tarder. Avec son nouvel emploi du temps, le responsable des archives terminait beaucoup plus tôt qu’auparavant. Charlotte savait qu’il passerait voir son frère à l’hôpital en premier lieu mais cela ne devrait pas durer très longtemps.

Pourtant, alors qu’elle se dirigeait vers le salon pour allumer la télévision, elle commença à entendre des voix provenant de l’entrée. La voix timide de Lisa en présence d’inconnus restait parfaitement reconnaissable mais Charlotte fut surprise d’entendre celle de son ami du Codélia Network Industries. Il arrivait un peu plus tôt que prévu. Même en dehors de l’exercice de ses fonctions, il préférait demeurer dans la ponctualité.

- Je vais vous prendre votre manteau si vous le voulez bien, déclara Lisa, très professionnelle.

- C’est très aimable à vous, je suppose que Charlotte doit être dans les parages, non ? demanda Edouard en tendant son veston à la servante.

- Effectivement. Je suis bien là, monsieur Keyton sa majesté des archives du CNI, affirma la concernée qui apparut alors sur le seuil.

La cyber-chasseuse fut néanmoins surprise sur un certain point. Edouard n’était apparemment pas venu seul. Derrière lui se tenait une petite femme certainement proche de l’âge de Charlotte et visiblement mal à l’aise à l’idée de se retrouver dans un tel milieu transpirant la richesse. D’abord méfiante, la brunette se rappela alors que l’ancien chef de la Sécurité avait mentionné une assistante dans leur dernière conversation téléphonique.

Charlotte en eut rapidement la confirmation car Vivianne Hamilton se présenta aussitôt pour éviter les désagréments. La fameuse stagiaire qui avait été confinée dans la salle des archives et maintenant la principale équipière d’Edouard dans son enquête sur l’Incident Effacé et les implications de son entreprise. La cyber-chasseuse se souvenait l’avoir croisé une fois quand elle s’était rendue aux locaux du CNI par le passé mais ne s’était pas arrêtée pour discuter avec elle.

- J’ai pensé qu’elle méritait également d’apprendre où tu en étais dans cette affaire de pénétrer dans l’ordinateur-mère. Après tout, elle m’est d’une grande aide pour lire tous les fichiers d’archive de l’entreprise. Sans elle, j’en aurais pour des mois.

- Si elle est déjà impliquée dans l’affaire, je ne vois pas de problèmes à ce qu’elle soit présente ce soir, affirma Charlotte pendant que Lisa récupérait le manteau de Vivianne. Figure-toi que j’ai progressé de mon côté mais je vous en parlerai plus en détail pendant le dîner.



***


- Je n’en vois pas la fin…

En cette soirée de début de semaine, la pauvre Victoria Viltrust ne se consacrait pas à l’enquête concernant le CNI et le Cercle des Proxys. Pour une fois, elle effectuait son travail d’enseignante. S’étant déjà forgée une réputation au sein de l’université Vermillion concernant la correction des copies de l’examen d’entrée, elle comptait bien progresser au cours des prochaines heures. Même si elle se doutait que ses élèves n’étaient pas impatients de récupérer leurs feuilles, elle comptait bien les restituer un jour.

Une soirée bien moins passionnante que certaines de ces dernières semaines. Depuis que Cyby avait récupéré son véritable corps, elle prenait beaucoup de plaisir à discuter avec lui. C’était toujours plus agréable que de conserver par le biais d’un écran. Mais tant que Tsubasa et elle n’auraient pas trouvé le moyen d’infiltrer le CNI et que le Cercle des Proxys se montrerait discret sur le Réseau Codélia, ce serait difficile de progresser.

- Qu’est-ce que c’est ?

Elle sentait son téléphone portable qui commençait à vibrer sur le bureau. A une telle heure, elle ne pouvait avoir reçu un message que de Tsubasa, qui s’ennuyait sûrement chez elle, ou de Takeru, qui en avait enfin terminé avec ses concours. Sa surprise fut donc grande lorsqu’elle découvrit que le destinateur était tout autre. Charlotte Linday, la cyber-chasseuse venue à leur rencontre à l’université auparavant. La fameuse Mirage du Codélia. Victoria avait échangé ses coordonnées avec elle lors de leur première rencontre.

<<Charlotte Linday>> J’aimerais que vous vous présentiez aux locaux de Phoenix System, le plus rapidement possible. Demain après que vous ayez terminé votre journée serait le mieux. Inutile d’amener madame la justicière virtuelle avec vous. C’est au sujet de l’ordinateur-mère du CNI, je vous en parlerai plus en détail quand nous nous verrons en tête à tête.

L’enseignante d’informatique relut le message pour s’assurer de ne rien oublier. Alors que son élève et elle étaient au point mort concernant l’infiltration du Codélia Network Industries, il semblait que la cyber-chasseuse effectuait une avancée considérable de son côté. Si cette dernière avait trouvé le moyen d’entrer dans la zone cryptée du Réseau Codélia où se trouvaient les secrets de l’entreprise, il serait judicieux pour Victoria d’accepter ce rendez-vous.

Mais pourquoi donc mentionner que Tsubasa n’avait pas besoin de se présenter ? Vu qu’il s’agissait de découvrir la vérité sur l’Incident Effacé, la brunette était davantage concernée que son professeur. Par sécurité, elle préféra agréer aux conditions de Charlotte Linday. Perdre une précieuse occasion de découvrir le rôle du CNI dans l’affaire serait bien plus frustrant pour Tsubasa que de ne pas assister à cette entrevue. Victoria jugea qu’il valait mieux ne pas en parler avec elle pour éviter les problèmes.

- Qu’est-ce que vous mijotez, Charlotte Linday ?