Une Légende s'éveille... de Ramius

Bien qu’il ne se permette que de rares jeux de mots, Pierre Rochard trouvait vraiment qu’aujourd’hui, il assistait à un conseil des Sinistres et non des Ministres. Il était vrai aussi que chacun des membres de son Conseil avait de mauvaises nouvelles à annoncer. Damien, tout d’abord, qui avait exposé à tous son plan d’avenir pour Hoenn. Aucun des cinq Dresseurs ne l’appréciait beaucoup. Les concessions que Damien soulignaient comme indispensables étaient si élevées…

Spectra, ensuite, avait dérogé à sa gaieté coutumière, pour exposer les problèmes de son propre ministère. La Ministre de la Culture n’exerçait plus qu’un contrôle de façade sur les pensées des Hoennais. Elle rejoignait celui de l’Économie dans son incitation à donner à la plèbe ce qu’elle voulait, au moins en partie, et bien que cela aille à l’encontre de leurs convictions à tous.

Glacia, Ministre déléguée aux Affaires étrangères, était quant à elle en train d’analyser le communiqué de l’ORU, et ce qu’elle montrait au grand jour en le disséquant était déplaisant.

Naturellement, les autres Régions ne s’attendent pas à ce que nous augmentions nos contributions à leurs politiques de partage des ressources maintenant que nous n’avons plus les moyens de nous financer nous-mêmes. Tout ceci participe en fait d’une revanche basse et mesquine : elles savent que notre politique, qui ne cède rien aux exigences du peuple, nous a donné de bien meilleurs résultats que le concept de tentatives de conciliations à l’avantage du gouvernement qui est en vogue dans les couloirs de l’Organisation ; et elles veulent donc nous enfoncer dans nos problèmes, en nous refusant leur aide. Je suggère pour ma part de ne rien entendre et de les arnaquer comme nous l’avons toujours fait, et je cède la parole au Ministre de l’Intérieur.

Si quelqu’un pouvait avoir de bonnes nouvelles, c’était bien Aragon ! Il était du genre brutal, mais efficace. Là où Spectra manipulait la presse, les médias, et jusqu’aux fabricants de jouets, pour diffuser subtilement ses messages dans la population, Aragon préférait organiser de faux incidents policiers, ou des actions dans le même style. Et il refusait absolument de s’avouer vaincu, quelle que soit la situation.

Merci, Glacia. Je n’ai pas de nouvelles aussi préoccupantes que vous tous, si ce n’est que je peux affirmer que les manifestations prévues par les mouvements d’opposition seront discréditées par des flambées de violence et d’anti-démocratie. Il est possible aussi que quelques policiers en meurent, ce qui ne nous fera que du bien. J’ai augmenté leurs primes de risque, d’ailleurs.

Le point le plus important dont je voudrais vous entretenir, c’est un problème qui pourrait survenir à un terme plus long. Avez-vous entendu parler de Myrmidon ?

– Oui. C’est une petite société qui a tenté il y a deux mois de prendre le contrôle d’Ipsanem. Ils ont agi assez précisément, mais malheureusement pour eux, ils ont agi les jours des disparitions respectives du Colosse et de la Première Flotte. Ils ont tout perdu dans le crash boursier.

– Merci de ce bref résumé, Damien. Myrmidon vient d’être dissoute par ses deux actionnaires principaux. L’un d’eux est un diplômé d’économie qui a sans doute organisé toute l’affaire, l’autre un dénommé Arthur Teach.

– Encore lui ? J’imagine donc que son expédition désastreuse visait en réalité à protéger ses intérêts…

– Très probablement. Mais ce n’est pas le plus intéressant. Nous avons pu déterminer l’emplacement du siège social de Myrmidon il y a deux mois, et il y a eu du grabuge là-bas hier. Un groupuscule qui se cachait derrière Myrmidon, nommé la Team Éco a été scindé, en deux nouvelles organisations rivales.