- Alors, les cadeaux de Roland sont là, les nôtres sont là, ses affaires, les nôtres…
- Tout est bien séparé, parfait… souffla Malcolm.
- Au pire de toute façon, comme tous les Noëls, on va finir les uns chez les autres… souffla Rachel.
- Mouais…
- Quoi ?
- Rien, juste… que ça va faire bizarre cette année…
Malcolm se plaça à côté de sa voiture près de la porte du conducteur.
- N’empêche, il aurait pu passer son permis !
- Malcolm, c’est bon, c’est déjà assez désagréable qu’il n’y ait plus de trains…
- Avec cette neige…
Rachel agita la tête. Ils étaient dans le parking souterrain de leur immeuble.
- On y va ?
- Oui bah oui, histoire d’être chez maman pour l’aider à préparer le sapin…
- Oh, le grand Malcolm veut aider maman à préparer le sapin comme c’est chou !
Malcolm grommela en ouvrant la porte et en entrant. Roland était côté passager et Rachel derrière.
- Merci encore de m’emmener…
- C’estnormalvoyooons… grommela Malcolm.
- Je sens que ça t’embête un peu…
- Laisse, il a pas le choix… gronda Rachel.
Malcolm souffla et mit la voiture en route. Roland inspira en regardant la vitre, visiblement pressé de rentrer à Sinnoh.
- On te dépose vite fait à Voilaroc et nous on fonce à Rivamar.
- Malcolm, tu respectes les limitations de vitesse, je ne veux pas mourir dans ta bagnole de merde… grommela Rachel.
- Heureusement que t’es derrière, toi ! souffla Malcolm.
Roland n’esquissa pas le moindre sourire. Malcolm entreprit de sortir du parking.
***
- C’est un peu embarrassant… geignit Charlie.
- A qui le dis-tu… souffla Annette.
Léopold, au volant, haussa les épaules.
- Je ne vois pas ce qui est embarrassant… on vous emmène chez les Winchester tandis que nous on va passer les fêtes d’abord chez les parents d’Annette et ensuite chez les miens !
Matt, à l’arrière avec Annette et Robbie, était outrageusement gêné.
« Mais c’est ça ou être à côté de l’ex de mon mec… mais au lieu de ça, j’ai… »Dans son siège bébé, Robbie regardait tour à tour sa maman, Matt et le rétroviseur.
- Apa ! Papa !
- Papa conduit, bonhomme ! sourit Léo.
Charlie regarda Matt derrière.
- Ca va… ?
- Je suis sur Grindr, tu m’en veux pas…
- Siiii… grommela Charlie.
- A côté du bébé, quelle classe… souffla Annette.
Matt grimaça et changea d’appli. [Voyage en voiture de merde avec Léo, sa grosse et le petit lardon. Pressé de revoir tes parents ?]
***
[Tu peux pas savoir… Et toi t’auras pas Malcolm pendant deux-trois heures…]
- A qui t’écris ? s’étonna Malcolm.
- Matt.
- Oh.
Rachel était sur son téléphone tout en agitant la tête au son de la radio.
[Je préfèrerais presque…] répondit Matt.
[Allez courage ;)]
[J’ai fait une blague à la con sur Grindr et l’autre m’a regardé comme si j’allais souiller l’âme de son môme…]
[Ouais, je la trouve bizarre aussi… rien que le coup des Pokémon en contact avec leur enfant qui va rendre le petit autiste…]
[Non mais sans dec, y’a des Pokémon partout dans le monde mais si un Pokémon touche son enfant ça va le rendre autiste. On est tous autistes en fait, c’est ça le truc. Sauf elle.]
[Voilà… ^^’’]
- Bah je suis ravi que Matt ait plus de conversation que moi… marmonna Malcolm.
Roland releva la tête et regarda Malcolm, au volant.
- Tu veux qu’on parle de quoi ?
- … je sais pas… tu veux que je mette les infos ?
- La dernière fois qu’on a parlé actualité, ça s’est pas super bien passé… marmonna Roland.
- Au pire on est en voiture, vous pouvez garder le silence pendant deux heures, ça mange pas de pain… souffla Rachel.
- Mets ta ceinture, Rachel… grommela Malcolm.
- J’ai pas dix ans !
- Mets ta ceinture quand même ! grommela Malcolm à nouveau.
- Il a raison, mon cœur, mets ta ceinture…
Malcolm regarda Roland qui était retourné sur son téléphone.
- Comment tu l’as appelée ?!
- … mon cœur ?
- … refais plus ça ! Devant moi du moins !
Rachel s’attacha alors qu’ils sortaient d’Illumis.
- Je m’en dispenserais devant les parents quand on fera la traditionnelle réunion Smirnoff/Heine de Noël.
- C’est une tradition ? s’étonna Malcolm.
- Pour nos pères, oui… marmonna Roland.
- Malcolm, t’as pas remarqué que depuis qu’on est nés quasiment, les parents font toujours Noël avec les Smirnoff, que ce soit le soir même ou le lendemain ? souffla Rachel.
- Si… de là à ce que ce soit une tradition…
- Papa a toujours des étoiles dans les yeux à chaque Noël, c’est une période super importante pour lui… souffla Roland.
- Pour notre père aussi, mais le fêter ensemble systématiquement…
- Ils sont amis, c’est normal… marmonna Rachel.
- Mouais…
Petit silence. La radio interrompit la musique.
« La vague de froid continue avec ce blizzard quasi ininterrompu qui a sérieusement entravé la circulation, notamment ferroviaire… »
Roland agita la tête en serrant les dents.
« On annonce plusieurs bouchons sur l’Interpoképolite, avec notamment du monde sur l’échangeur Kalosinnoh et un accident sur l’échangeur Johtokanto. »
- Attache bien ta ceinture, Rachel.
- Va bien te faire cuire le cul, Mac.
« On signale aussi un fort risque migratoire puisque les populations de Frimapic émigrent vers Auffrac-Les-Congères, causant de nombreuses interventions de Professionnels sur l’Interpoképolite entre Kalos et Sinnoh, restez vigilants. »
- Allons bon…
- Au pire on sortira pour les aider… marmonna Roland.
- Bah voyons.
- Bah comme ça, ça ira plus vite.
- Je pensais que tu serais du genre à laisser la nature faire son œuvre…
- C’est le cas, mais là je veux arriver chez mes parents au plus vite.
Malcolm agita la tête.
- Les convictions s’arrêtent quand ton intérêt commence, je vois le genre…
- Non, juste que la situation fait qu’effectivement je serais enclin à participer à un effort pour faciliter la circulation.
- Mouais. Je maintiens mon constat.
Roland soupira, indifférent aux rodomontades du frère de sa petite amie. Malcolm haussa les sourcils.
- T’oses pas me répondre ?
- Je vois pas l’intérêt.
- Parce que sinon Rachel va se fâcher contre toi ?
- Rachel a sa propre opinion et elle est juste derrière vous… souffla la jeune femme.
- Non, juste parce que tu resteras buté sur tes positions, t’es pas connu pour faire dans la nuance, alors bon…
- Accessoirement, t’es un invité dans cette voiture, alors…
- Et accessoirement, ce genre de réponse idiote est le plus haut niveau d’argument que je peux attendre de ta part donc toute conversation est inutile.
- Roland…
- Tu veux faire la route à pied ?! grommela Malcolm.
- Tu veux ne plus avoir de sœur ?! gronda Rachel.
Malcolm inspira. Silence pour laisser la musique de la radio reprendre ses droits. Roland leva les yeux au ciel et se repencha vers son téléphone. [Sans surprise, Malcolm CASSE LES COUILLES.]
***
[Sans surprise, j’avance grave à Candy Crush…]
- C’est l’heure de nourrir Bébécaille, tu peux t’en charger, Matt ?
Charlie tendit sa Pokéball à l’arrière de la voiture. Matt haussa les sourcils.
- Pourquoi moi ?
- Je peux pas sortir un Pokémon à l’avant de la voiture, c’est interdit, Léo va se prendre une prune si y’a les pros sur la route.
- Les pros se contentent de garder les Pokémon en sécurité quand ils traversent les bouchons… souffla Matt.
- Eh, non, attendez, vous ne sortez pas de Pokémon à l’arrière avec le petit ! grommela Annette.
- Je dois nourrir Bébécaille…
- Tu le nourriras plus tard !
Léopold arrêta la voiture. Bouchon.
- Et c’est parti pour trépigner sur quelques kilomètres…
- Ca ne prendra pas longtemps, Annette, promis ! Vas-y, Matt !
- Non !
Matt regarda Annette et Charlie qui tendait la Pokéball. Le jeune homme aux cheveux bouclés haussa les épaules, prit la Pokéball…
- Vous ne sortez pas ce Pokémon près du petit !
- Nan, j’avais bien compris…
Matt ouvrit carrément la porte.
- EH !
- MATT !
- LE PETIT !!
Matt sortit de la voiture, sortit Bébécaille de sa Pokéball. Le Pokémon frissonna mais Matt le cala dans sa veste. Il prit le sachet de croquettes et le tendit vers Bébécaille qui se servit. Charlie regardait son petit ami, stupéfait. La neige entrait dans la voiture.
- VOUS ETES FOU ! Robbie va attraper froid !
- C’est ça ou le Pokémon à côté de lui et j’ai pas le temps de jongler entre votre instinct maternel et vos conneries complotistes !
- MATT !! grommela Léopold.
- Oh Arceus… souffla Charlie.
Le dragon mangeait, blotti contre le petit ami de son maître qui grelottait. Charlie grimaça.
- Matt, rentre !
- Faudrait savoir !
Matt se rassit. Annette protégea Robbie. Matt ferma la porte.
- Ça va, j’ai pas trop froid, merci de vous en soucier.
- Vous ne pouviez pas nourrir ce Pokémon plus tard ?!
- C’est un bébé, Annette, il a éclos il y a à peine six mois… souffla Léopold.
- Mais qu’est-ce que ça peut faire qu’un Pokémon entre en contact avec votre môme ?!
- J’ai lu que ça les rendait autistes !
- Super, on est tous autistes du coup, on vit entourés de Pokémon, non mais vous êtes demeurée ou quoi ?
- MATT ! cria Charlie.
- MATT !! grommela Léopold.
- Non mais de quel droit… Et si je ne veux pas que mon fils soit un dresseur ? Et si je veux qu’il ait le choix en toute objectivité ?!
- Là encore, on vit entourés de Pokémon ! Votre mari est un éleveur réputé qui sait ce qu’il fait, vous vivez avec trois Pokémon à la maison, si votre chiard avait dû devenir autiste, il le serait déjà !
- Matt, je te défends de parler sur ce ton à ma femme !! grommela Léopold, furieux.
- Ok, j’me tais…
Charlie serra les dents. Matt lui rendit la Pokéball de Bébécaille et resta sur son téléphone. [Je suis dans une voiture de cons !]
***
[Courage, les embouteillages ne dureront que trois ou quatre heures… -_-]
Malcolm cassa le silence.
- Y’a quand même un truc qui me chiffonne, Roland.
« Allons bon… » souffla Roland.
- Vas-y…
- Eh bah, un de mes potes de fac, Tom Anderson, je sais pas si tu vois…
- … un grand blond avec un Sorbébé comme Pokémon académique ?
- Ouais !
- …
« en même temps tous tes potes se ressemblaient… »- Bah il m’avait dit qu’il t’avait vu rouler une pelle à cette petite fiotte de Jamie Wesler.
Rachel haussa les sourcils et frappa le siège de Malcolm.
- Aouch !
- Dis donc ! J’te permets pas de dire le mot « Fiotte » !
- Mais quoi, c’était pas homophobe ! Pis on parle de ton copain qui a embrassé un mec ! Ça s’est passé en académie ! Du coup j’étais persuadé que t’étais gay. Comme ton frangin. Et que du coup c’était bizarre que les Smirnoff aient deux enfants gays !
Rachel grimaça, accablée par les propos de son frère et regarda Roland qui inspira.
- Ton ami t’a dit la vérité, j’ai bel et bien embrassé ce garçon.
- Roland… geignit Rachel.
- Hm, et du coup après tu t’es aperçu que t’étais hétéro.
- Oui, voi…
- Non, tonna Roland.
Rachel inspira lourdement.
- Si, ça s’est passé comme ça, Roland, voyons…
- Nan, Malcolm, autant que je te le dise, puisque je sors avec ta sœur…
- Et merde… souffla Rachel.
- Je suis bisexuel.
Malcolm grimaça, semblant gérer le mot dans sa tête.
- … bisec… quoi ?!
- J’aime les garçons et les filles, je suis bisexuel.
- Roland, merde… soupira Rachel en se frictionnant le visage.
- Tu voulais que j’explique ça comment ?
- Il t’a tendu le bâton en te disant que ça avait pu être juste une phase !
- Je vois pas l’intérêt de mentir !
- Je vois pas l’intérêt de dire la vérité non plus ! Merde, merde, meeerdeeeuh… souffla Rachel.
Malcolm regarda sa sœur dans le rétroviseur.
- Tu le savais ?
- Pas au départ… souffla Rachel, résignée. Je pensais aussi qu’il était gay, ça a créé une distance entre nous, et plus tard il m’a avoué qu’il était bi, et du coup… j’étais amoureuse de lui, il était amoureux de moi…
- Mais du coup tu couches aussi avec des garçons ! En plus de ma sœur ! T’es un putain de pervers !
- Non !
- Mac, tu te calmes sur les terminologies… grommela Rachel.
- Malcolm, j’insiste, je ne couche pas avec qui que ce soit d’autre que ta sœur !
- T… Toi aussi, calme-toi sur les terminologies !!… geignit Malcolm, horrifié.
- Rolaaand… souffla Rachel.
- Il veut savoir, il sait… soupira Roland.
- Mais ça se manifeste comment ?! T’es gay, t’es hétéro…
- Ni l’un ni l’autre.
- Simplifie, Roland ! grommela Rachel.
- Je peux être attiré autant par les femmes que par les hommes sans distinction.
- … admettons… Du coup quand t’es avec ma sœur t’as aussi envie de… Putain, t’as déjà été attiré par moi ?!
- Oh Malcolm !! ricana presque Rachel.
- Pas du tout… souffla Roland, las.
- Sérieux ? C’est quoi le prob… non ! Du coup… t’es déjà sorti avec des garçons en même temps qu’avec ma sœur ?
- Absolument pas, c’est comme n’importe qui, quand je suis avec quelqu’un, je suis avec quelqu’un. Etre bisexuel ne fait pas de moi un… partouzard ou un Don Juan. Je suis amoureux de ta sœur, je suis avec elle et seulement avec elle.
- Qu’est-ce que ça m’énerve quand tu fais des discours de fidélité, là… soupira Rachel.
- C’est pour lui expliquer, tu m’as dit de simplifier… geignit Roland.
- Je sais, pardon.
Roland hocha la tête et se repositionna de nouveau contre la fenêtre. Malcolm était toujours démystifié.
- Tes parents savent ?
- Non.
- … Charlie sait ?
- Charlie sait, Matt sait aussi, je lui ai dit.
- Matt sait ?! s’étonna Rachel.
- Ouais, je lui ai dit peu après… qu’on ait officialisé avec tout le monde.
- Ah bah d’accord… souffla Rachel.
- Mais pourquoi tu me le dis en fait, si t’es casé avec ma sœur ?
- Ça fait partie de moi, je sors avec ta sœur, ça me paraît important que tu saches. Je ne m’en cache pas spécialement, tout mon entourage proche, hors famille, le sait.
Rachel cligna des yeux et sembla moins embêtée par la révélation.
« Il a pas tort, ça fait une bombe en moins à désamorcer pour plus tard ! »- Je sors avec ta sœur, je la respecte, je te respecte malgré… toi… du coup j’estime qu’il est important que tu saches. Que je ne te prenne pas en traitre.
Malcolm inspira.
- J… il va vraiment me falloir du temps, là…
- Tant que tu ne dis rien à tes parents ou à mes parents…
- En fait j’ai déjà dit à mon père que je t’avais vu embrasser des garçons et que t’étais un mec sacrément bizarre.
- … ah… soupira Roland, un peu choqué.
- Mac mais enfin !! grommela Rachel.
- Papa était tout le temps en mode « Oui, Roland par-ci, Roland par-là », fallait bien que je lui montre que Roland était loin d’être parfait !
- Et il a répondu quoi, papa ?!
- Que Roland faisait ce qu’il voulait… Evidemment ! pesta Malcolm.
Rachel sembla rassurée. Roland inspira.
- Bah t’aurais dû écouter un peu plus ton père…
- Pardon ?!
- Il a raison, les gens font ce qu’ils veulent, tes jugements, aussi absolus soient-ils, valent peau de Laporeille, dans les faits, les gens font ce qu’ils veulent. Je suis bisexuel, j’aime ta sœur, je sors avec elle, tant qu’on ne fait de mal à personne, tout va bien.
- Je savais que c’était une idée de merde, ce co-voiturage… soupira Rachel.
- J’sais pas, t’es pas en manque de mecs à force de sortir avec ma sœur ?
- Je ne répondrais pas à cette question dégradante autant pour moi que pour Rachel.
- Dire qu’on n’arrêtait pas de le traiter de tarlouze, le petit Jamie… souffla Malcolm.
- Arceus… jura Roland, indigné.
- Ça m’étonne pas, toi et ta bande de potes bas du front… soupira Rachel.
- Oh, quoi, allez, Rachel, tu sais ce que c’était, l’académie, tout ça… souffla Malcolm.
- Non, j’étais normale, moi, pas dans une clique d’abrutis de sportifs…
- Je faisais du squash ! grommela Malcolm.
- C’était pas mieux visiblement, niveau mentalité.
- Oui bah comme disait Roland, hein, les gens font ce qu’ils veulent, je fais ce que je veux !
Roland inspira lourdement, saoulé par l’attitude de Malcolm.
- Tu m’as demandé il y a quelques temps si j’avais des nouvelles de Théodore…
- Ouais…
- Il vit avec Jamie depuis un bail déjà, ils cherchent à acheter une maison ensemble. Tout va très bien entre eux, et c’est même moi qui les ai présentés l’un à l’autre.
Malcolm manqua de faire une embardée. Rachel se tint à la portière.
- Mac ! Roland, tais-toi !
- Non, désolé, il m’énerve avec son homophobie assumée, là.
- Je suis pas homophobe !
- Si, tu l’es, grommela Roland.
- Théodore et J… Théodore est gay ?!
- Tu te rappelles le voyage itinérant, quand tu essayais de manière bien lourdingue de caser Théo avec ta sœur ?
- … bah j’pensais qu’ils feraient un beau couple !
- Hm. Théodore en pinçait pour toi en fait. On est devenus potes quand il a flashé sur moi au tournoi, qu’il a compris que j’étais bi et qu’il m’a demandé conseil pour gérer ses sentiments pour toi.
Rachel se tint le visage des deux mains en se maudissant d’entre tous les Pokémon légendaires d’avoir suggéré ce co-voiturage. Malcolm grimaça.
- Hein ?!... Mais… On a passé deux mois et demi ensemble !
- Ouais.
- On a dormi DANS LA MEME TENTE !!!
- Qui sait ce qui a pu se passer quand tu dormais… marmonna Roland, sarcastique.
- Roland ! grommela Rachel.
- Je sais, pardon, mais il a insulté Jamie, et il me sort par les yeux !
- Je sais bien et moi aussi ça m’énerve, mais… calme-toi sur les piques assassines, là !
- Pas le temps pour les exercices de sophrologie, ton frère m’horripile !
- Oh putain… souffla Malcolm. Mais alors…
Malcolm semblait presque blessé.
- Il… voulait plus me voir après le voyage parce que…
Roland grimaça. Malcolm commençait à pleurer.
- Euh… Malcolm…
- Mac ?!
- Putain ! J’suis trop con !
- Malcolm, arrête, euh…
- On était amis et j’ai… Tout ce que j’ai fait c’est… Jouer les gros machos alors que mon pote était… c’était mon ami et… et il… et j’ai pas vu… Meeeeeeeerde !
- Malcolm, calme-toi…
- J’ai pas dit ça pour te… Malcolm, tu es au volant…
Malcolm s’arrêta au beau milieu du bouchon et s’effondra sur le volant, en larmes. Roland serra les dents et regarda Rachel qui secoua la tête.
- Tu pouvais pas rester silencieux encore une ou deux heures ?!
- ... eh bah…
Roland serra les dents et se ravisa sur son téléphone. [Je viens de faire mon coming-out à Malcolm. Réaction aussi prévisible qu’imprévisible ô_ô]
***
Matt ricana. Annette le regarda, furibonde. Matt se contenta d’un regard en coin et répondit à Roland. [Ici c’est tire-la-gueule et compagnie…x_x]
- Les essuie-glaces fatiguent… Faut déneiger les fenêtres, tu m’aides, Charlie ?
- Hm !
Les deux hommes sortirent en fermant rapidement les portières. Matt et Annette se retrouvèrent seuls avec Robbie. Gros silence. Le téléphone de Matt vibra. [Je pense qu’à ta place j’aurais pris un somnifère. Malcolm est en train de pleurer et c’est moins drôle que j’aurais cru…]
Matt haussa un sourcil.
« Merde, je paierai pour voir ça ! »Robbie se mit à pleurer, fatigué. Annette inspira.
- Chhht, Robbie, chut, ça va aller…
- Prenez-le, ça le calmera…
- Je pense surtout qu’il faut le changer… je pensais que ça circulerait mieux que ça…
Matt agita la tête.
- Allez, Robbie, ça va aller, on va aller voir papi et mamie… et ensuite tes papys…
Matt inspira, toujours sur son téléphone alors qu’Annette suivait son conseil et prenait Robbie dans ses bras. Il regardait du coin de l’œil, visiblement un peu crispé.
- Je suis désolée pour tout à l’heure.
Matt releva la tête, surpris. Il regarda Annette, étonné.
- … plait-il ?!
- J’ai… j’aurais dû me taire, vous deviez nourrir ce Pokémon, j’ai réagi de manière un peu excessive.
- … euh… moi aussi, j’ai… abusé. J’en fais toujours trop…
- Je peux vous poser une question ?
- Hm.
- C’est Noël, et même avant de monter dans la voiture vous aviez l’air… maussade. Et vous avez… une flasque d’alcool, elle est ressortie de votre veste quand vous êtes sorti tout à l’heure…
- C’est pour agrémenter le thé du vieux Winchester…
Matt souffla.
- J’ai… pour ainsi dire jamais eu de belles fêtes de Noël. Mes parents ét…sont, sont, ils ne sont pas morts, dans les faits, mes parents sont des gens très cartésiens, comme ils ont divorcé quand j’avais huit ans, j’ai vite compris que le père Noël existait pas. Aux réveillons on mangeait bien, ma grand-mère faisait de très bonnes tartes au citron… jusqu’à ce qu’elle meure quand j’avais onze ans.
Annette agita la tête en tapotant le dos de Robbie qui chouinait vaguement.
- Et quand j’ai grandi et que… ça devenait évident que j’étais pas hétéro… ça a empiré. On a fini par ne plus fêter Noël, vu que j’allais vers mes quinze ans… j’ai pas le souvenir d’avoir eu un bon réveillon. Alors j’me réfugiais dans les études… Dans l’éducation de Cheniti, qui est devenue un Cheniselle à force que je reste enfermé dans ma chambre le soir pour pas avoir à les supporter, et pis… vu ma super personnalité, j’avais du mal à me faire des potes… sauf Charlie…
Annette hocha la tête.
- Du coup dès que j’ai pu, je me suis barré de la maison… les années ont passé, Charlie est sorti avec Léopold… ils se sont séparés, vous avez eu Léo et moi j’ai eu Charlie… et ses parents…
Matt inspira.
- Sa mère est horriblement homophobe, elle fait des efforts mais du coup elle en devient atrocement fausse et moi je fais mon gentil parce que Charlie adore ses parents… son père me méprise ouvertement mais je fais contre mauvaise fortune bon cœur parce que… là encore, Lindbergh Winchester est le soleil de la vie de Charlie… La seule avec laquelle je m’entends à peu près c’est sa sœur Marine, mais elle a sa famille de son côté… le pire c’est son autre sœur, Christine, qui ne me parle pas, ne m’appelle pas par mon prénom, rien. Et qui refuse que je touche à ses enfants. J’ai…
Matt haussa les épaules, un peu mélancolique.
- J’ai jamais eu de beau Noël et j’en aurais probablement jamais. Je l’envie, ce petit. Des parents aimants, deux paires de grands-parents… Il aura pas une vie aussi merdique que la mienne.
Annette inspira.
- Vous savez, ça n’a pas été la joie au départ avec mes parents.
- Hm ?
- Bah, quand vous êtes une jeune femme de vingt-deux ans, que vous espérez faire de longues études mais que vous avez un bébé, tout d’un coup… vous vous retrouvez à être simple secrétaire médicale pour faire plaisir à la famille en disant « hé, je travaille ! » alors que tout le monde vous regarde comme… la gamine qui a foutu sa vie en l’air en ayant un enfant trop jeune… avec un « homo ».
Matt plissa les yeux. Annette souffla.
- Mes parents ne regardent pas mieux Léo. Mais vous voyez comment il est, toujours à voir tout en blanc, pour ne pas gêner…
- Hm…
- Cela dit, je ne suis pas à l’aise non plus chez ses parents à lui, j’ai l’impression de gêner. Et Norbert ne peut pas s’empêcher de parler de Charlie.
- C’est un peu pareil avec Winchester, il demande toujours des nouvelles de Léopold à Charlie, comme pour bien enfoncer le clou…
Matt et Annette inspirèrent.
- C’est triste, votre histoire de Noël quand même… marmonna la jeune femme.
- Ça a l’air d’avoir bien assommé le petit.
- Hm… Vous ne voulez pas d’enfants ?
- Et de une c’est pas vraiment possible à Poképolis, et de deux… nan. J’serais vraiment nul comme père, et pis Charlie veut pas d’enfants.
- Ah…
- Donc voilà, tout se goupille bien.
Charlie et Léopold retournèrent dans la voiture. Léo s’étonna de voir Robbie hors du siège enfant.
- Bah alors ?
- Il est fatigué, faut le changer je crois… souffla Annette.
- Ah bah mince… je sais pas si on pourra atteindre une aire d’autoroute…
- Ça va ? demanda Charlie à Matt.
- Hm. Ça va.
Matt inspira en retournant sur son téléphone. Il se ravisa et regarda Annette.
- Vous pourriez le changer ici.
- … ça va pas sentir la rose !
- Ca dépend.
Matt sortit Cheniselle et accrocha le Pokémon rose entre le côté conducteur et le côté passager, à l’étonnement de Léopold et Charlie.
- Elle va détourner les odeurs avec Choc Mental, on n’aura qu’à ouvrir une fenêtre.
- Mais le petit…
Matt sortit Tritox qui se plaça au-dessus du siège auto.
- Il pourra le réchauffer !
Annette agita la tête et entreprit de changer Robbie dans son siège auto.
- Mais et vous…
- Oh, j’en ai vu d’autres…
Matt se posa sur son téléphone. [J’ai fait ma BA de Noël.]
[Moi aussi…]
***
Roland était passé à l’arrière. Rachel consolait son frère.
- Allez, ça va aller, tu pouvais pas savoir…
- Pourquoi il ne m’a rien dit ?! Je suis si con que ça ?!
- Disons que vu tes convictions de l’époque… tes propos… ton attitude entre autres vis-à-vis de Jamie…
- J’me sens trop nul…
- Avance, Malcolm, la circulation a repris, tu gênes tout le monde… souffla Rachel.
- Oui… oui pardon…
Roland observait, interloqué. Rachel le regarda.
- J’suis pas fier de moi si ça peut te rassurer.
- T’es pas un peu fou de lui avoir dit pour toi alors qu’on va très probablement se voir dans la semaine, ma famille et la tienne ?
- Fallait bien que je lui dise un jour, au moins à lui…
- Certes, mais bon…
- Rachel… Rachel, tu crois que je pourrais reparler à Théo un jour ?
Rachel se releva en regardant son frère.
- Mais bien sûr enfin… Il a juste pris ses distances parce que c’était dur pour lui d’être auprès de toi avec ce qu’il ressentait…
Malcolm se mordilla les lèvres.
- J’me sens con…
- Rien d’irréversible. C’est la vie, on fait des choses, on les regrette, mais tout peut toujours s’arranger…
Roland inspira lourdement. Malcolm conduisait. Il souffla.
- Tu trouves que je fais mal mon travail, Rachel ?
- Mais non, voyons, Mac…
- J’suis sûr que les collègues parlent derrière mon dos…
- Bah oui mais ça c’est normal, moi aussi j’en suis sûre, surtout depuis que tout le monde sait pour moi et Roland…
Roland agita la tête. Malcolm agita la tête.
- C’est pas juste…
- C’est comme ça. Allez, concentre-toi sur la route, hm ?
Malcolm acquiesça, attristé. Roland se mordilla les lèvres.
***
- Qu’est-ce que j’aime quand ça roule ! souffla Léopold.
Charlie se tournait vers le côté passager. Cheniselle montait toujours la garde. Tritox réchauffait l’emplacement du milieu tandis que Matt ouvrait un peu la fenêtre.
- Vous m’aidez, Matt ?
- Euuuh ouaiiis…
- Tenez ça !
Matt tenait la couche sale de Robbie. Il grimaça lourdement.
- Ne vous en faites pas j’ai des lingettes !
- … ggggg…
Charlie retint un éclat de rire.
***
Malcolm déposa Roland.
- Merci, et… encore désolé…
- C’est rien, c’est moi qui…pfff, je sais même plus comment réagir ! souffla Malcolm.
Roland inspira et prit son téléphone. Rachel et Malcolm le regardèrent. Il passa un appel.
- … Allô ? Ouais ? J’te dérange pas ? Déjà, joyeuses fêtes en avance… héhé ! Tout va bien ?... Ouais ça va, on termine notre trimestre, on rentre pour les fêtes, là, dis voir…
Roland regarda Malcolm.
- J’ai quelqu’un qui voudrait te parler, là. J’te le passe, ok ?... Ok ! Salut, Théo.
Roland donna son téléphone à Malcolm.
- A… Allô ? Théodore ? Hey, c’est… c’est Malcolm…
Rachel regarda Roland qui haussa les épaules.
- Ouais, je… Euh… Roland et Rachel viennent de m’apprendre que tu étais casé et que tu cherchais à acheter une maison et… je voulais juste te féliciter !
Malcolm écouta Théodore et sourit.
- Moi, ça va, ouais, le boulot à Illumis, tout ça… Les maths, évidemment ! Héhé ! Et toi, donc, tu… Ah, super ! J’suis sûr que tu dois t’éclater… Ouais, façon de parler bien sûr !
Rachel sourit de concert avec Roland. Malcolm semblait presque soulagé de pouvoir reparler avec son vieux copain.
***
- A plus, Charlie ! Matt…
- Ouais, nul doute que ton père appellera le mien… souffla le brun.
Annette salua joyeusement Matt qui agita la main pour la saluer. Le couple et l’enfant partirent en voiture. Charlie regarda Matt.
- Eh bien, Mathieu Clancy, on dirait que l’esprit de Noël s’est emparé de vous !
- Mouais. On entre, j’me les gèle.
Charlie inspira en hochant la tête.
- Désolé par avance.
- J’comprends, t’inquiète, fais ta vie.
Charlie alla sonner à la porte. C’est Linus qui lui ouvrit.
- Fiston !
- Papa !
Matt resta bien en arrière. Lucy arriva à son tour avec ses gants de cuisine.
- Je m’affairais justement à te faire ton bon haggis !
- Un plat écossais et papa n’est pas mort de honte ! ricana Charlie.
Matt baissa la tête, silencieux. Il entra à la suite de Charlie.
- Jeune homme… salua Lindbergh.
Matt leva la main pour saluer poliment le patriarche. Lucy se contenta de le regarder de haut en bas.
- Bonsoir…
- B’soir… répondit simplement Matt.
Le couple entraina Charlie dans le salon. Matt se trouva un fauteuil et entreprit d’y rester tant qu’il ne dérangerait pas.
***
Roland retrouva son petit foyer acueillant.
- Mon poussin !! cria Linda en serrant son fils dans ses bras.
- Maman, j’ai l’impression que ça fait une éternité !
- Ah bah qu’est-ce que je devrais dire ! Etienne, Roland est là !
Le patriarche arriva, la mine étonnée.
- Eh bien, fiston, j’en ai appris de belles !
Roland serra les dents. Etienne tapota l’épaule de son fils.
- Belle raclée que tu lui as mis, à ce proviseur !
- Oh, Etienne ! Mais pourquoi t’es-tu retrouvé dans cette situation abracadabrantesque ? s’étonna Linda.
- Faut que je vous raconte en détail ! sourit Roland.
- Rolaaaaand ! cria Lily.
- Ma sœur, ciel ! souffla Roland en prenant sa sœur dans ses bras.
- J’te salue de loin, j’suis enrhumé ! geignit David.
- Tu crains, frangin ! sourit Roland.
***
Malcolm et Rachel arrivèrent chez leurs parents.
- Ça va mieux ?
- Hm. T’inquiète pas, je tiendrais ma langue. Faudra bien que je m’y fasse.
- En même temps tu te doutes qu’on te demandera pas ton avis.
- Hm, oui…
Rachel inspira.
- Au fait, toi, ta vie amoureuse…
- Oh y’a… rien de spécial à en dire.
- Je veux dire, Meredith…
Malcolm grimaça et regarda sa sœur.
- C’était… juste un plan cul !
- Oh.
- Bah ouais. Toi t’as un mec bisexuel et moi j’ai des plans cul !
- Oh. Je… voulais pas savoir !
- Bah moi non plus figure-toi !
Rachel se retint, puis elle éclata de rire. Malcolm arrêta la voiture dans la voie de garage de leurs parents.
- Quoi ?!
- Tu… tu te rends compte qu’on va entrer là, dans cette maison dix fois trop grande, et que nos parents vont être là « Oh, Rachel et Malcolm, nos chers enfants ! » Alors qu’en fait nos vies sentimentales sont atrocement compliquées, que je sors avec Roland et que toi tu as des « plans culs » !
Malcolm se mit à sourire compulsivement.
- J’avoue !
- Hin… Donc on est d’accord, je suis célibataire et heureuse.
- Hm, moi pareil, je suis célibataire et vieux garçon !
- Cool.
- Cool !
Le duo sortit de la voiture, prêt à rejoindre les parents pour le dîner.
***
La semaine se déroula tout à fait normalement.
- Ah ça fait tellement plaisir d’avoir à nouveau mes trois enfants à la maison ! sourit Linda en servant le dessert.
- Ta mère a passé ta première semaine à refaire ton lit chaque matin… soupira Etienne.
- Oh maman… souffla Roland.
- J’te rassure, on lui a dit qu’elle était bizarre… souffla David.
- Je ferais pire quand c’est toi qui va partir ! geignit la mère.
- Hanlala mais on n’y est pas encore, maman… souffla Lily.
- Tu as fait tes premiers vœux pour la fac, Dave ? demanda Roland.
Le jeune homme hocha la tête en reniflant. Il sortit un mouchoir.
- Je vise la faculté des arts d’Illumis en priorité…
- T’es le bienvenu à l’appart, si ça arrive.
- Merci frangin, mais… je pense que ce serait mieux si j’avais mon propre studio…
David se moucha. Roland haussa un sourcil. Lily plissa les yeux.
- Qu’est-ce que tu racontes, tu peux habiter chez ton frère, habite chez ton frère !
- Bah oui, en plus je me fais une joie… admit Roland.
- J’voudrais pas te déranger… geignit David.
Roland haussa un sourcil. « Mouais, je sens que c’est pas la justification entière… »
Etienne regarda son fils en haussant les épaules.
- Habite chez ton frère un temps, tu verras plus tard pour un studio.
- Ouais, pas bête… marmonna David.
- Et moi je sais pas où je pourrais être en stage, donc on verra !
- Pareillement, mi casa es su casa ! sourit Roland.
- Et tout va bien, tu es bien installé ? demanda Linda.
- Ouiii ! L’épicerie en bas de chez moi est géniale, ils ont des tas de produits frais, un pain de campagne à tomber…
- Roland, Roland, on pourra s’entraîner ? J’ai plein de nouvelles techniques à te montrer !! sourit David.
- Ouais. Je suis sûr que Lily a plein de nouvelles prises de catch…
- J’vais vous étriper tous les deux si vous continuez à me faire passer pour une violente ! grommela la blondinette.
***
- Et du coup je suis proviseur intérimaire jusqu’à la rentrée.
Kenneth sembla presque impressionné. Judith haussa les sourcils.
- Eh bien, je ne voyais pas Roland croiser le fer avec un proviseur… marmonna la femme.
- Et encore moins mon fils voler à son secours au péril de son poste de syndicaliste ! Je suis fier de toi, fiston !
Malcolm s’arrêta de manger. Rachel le regarda. Le jeune homme sembla presque pris de court.
- Euh… mer… merci papa ?!
- En plus un nouveau Pokémon ! Un Monorpale ! C’est génial !
Malcolm agita la tête.
- C’était un hasard. Un peu flippant mais un hasard !
- Les captures par hasard c’est les meilleures ! sourit Kenneth.
Rachel sourit, voyant son frère enfin récolter l’estime qu’il méritait.
***
Le jour du réveillon, les Finsbury-Maloney-Mayer arrivèrent pour prendre le dessert chez les Winchester.
- Coucou…
- Bonjour bonjour…
- Bonjour monsieur Winchester… Lucy…
- Léo, et le petit Robbie ! Annette !
- Bonjour monsieur Winchester.
Matt leva les yeux au ciel et piqua dans son assiette tout en sirotant son thé chargé au whisky, paré à être assommé par l’alcool une journée de plus.
- J’ai fait ma brioche ! sourit Norbert.
- Laquelle, Norbert, celle qu’on fait cuire au four ou celle que tu nous cultives depuis quinze ans ?
- Très drôle, Linus. Et Lionel a été acheter des macarons chez le traiteur.
- J’ai jamais su cuisiner, j’vais pas commencer !
- Et Léo, bah…
- Devinez qui a fait son fraisier !
- Aaaaaah ! sourirent Christine et Marine.
Matt se recroquevilla plus encore. « Pitié, que cette baraque de merde s’effondre… »
La petite famille posa les pâtisseries sur la table. On posa une tarte au citron sous le nez de Matt qui releva la tête et vit Annette. Christine et Marine semblèrent étonnées.
- … mais euh…
- Ce sera pas aussi bon que dans votre enfance mais je me suis permis d’essayer…
Charlie haussa un sourcil surpris. Matt regarda Annette, vraiment très surpris.
- M… merci, mais euh… je… j’ai rien pour vous…
« Pour personne à part Charlie, en fait… »- Oh c’est pas grave. J’ai rien pour les autres non plus !
Elle lui fit un clin d’œil. Matt sourit et prit sa cuiller, prêt à déguster sa tarte en bon égoïste.
***
- Bonsoir bonsoir, on vient fêter Noël ! sourit Kenneth.
- Quelle surprise ! souffla Etienne en se tenant faussement le cœur.
Roland secoua la tête. Malcolm et Rachel saluèrent les enfants Smirnoff.
- Super, les collègues… sourit Roland.
- On te ramène, du coup, à la fin de la semaine ? Les chemins de fer sont toujours enneigés… souffla Malcolm.
- Ce serait sympa… marmonna Roland.
- Ça va ? demanda Rachel.
- Oui oui, je suis avec ma petite famille, tout va bien !
- Cool. Tu me manques ! chuchota Rachel.
- Toi aussi, tu me manques. Hâte de rentrer.
- Hm, oui.
Kenneth tapa son poing dans sa main.
- Allez, hop, combat de Noël !
- Han non, pas le combat de Noël… geignit David.
- Ouaiiiis combat de Noël ! sourit Lily.
- Je passe ! souffla Judith.
- Moi aussi, comme chaque année, je préfère regarder ! sourit Linda.
- Au jardin, personne n’enlève ses moufles !
- Papa… souffla Malcolm.
- Il prend ça de manière beaucoup trop enthousiaste… soupira Rachel.
Le temps que tout le monde aille au jardin, Roland profita que tout le monde se dirige vers le fond de la maison pour saisir la main de Rachel et l’embrasser dans un coin.
- Joyeux Noël…
- C’est mon cadeau ?
- Nnnon, il arrivera plus tard ! sourit Roland.
- Ah, c’est bien, pareil pour moi ! sourit Rachel.
Les deux se séparèrent rapidement pour ne pas éveiller de soupçons et rejoignirent le groupe au jardin.
Générique de fin :
Sia – Ho Ho Ho« Ho ho ho, Bring a bottle of rum
Ho ho ho, Cream and Whiskey bourbon
Ho ho ho, Bring a bottle of booze
We got nothing to lose, ho ho, ho
Ho ho ho, Bring a friend if you please
Ho ho ho, Santa's open to me
Ho ho ho, All the misfit and us
Hope the misfits show up, ho ho, ho »