Métal Hurlant de Flageolaid

Kainis lance un regard agacé à Zaro. Difficile de déterminer si son évolution récente est une chance ou non. Certes, le pokémon a gagné en force et en vitesse, mais, peu habitué à son nouveau corps, il éprouve toutes les peines du monde à rester discret. Outre sa taille, qui le rend bien plus visible, ce sont ses mouvements d'ailes mal contrôlés qui risquent de les faire repérer.

L'île du Renégat ressemble à un rocher abrupt poussant presque à la verticale hors de la surface de la mer. Faute d'en connaître tous les passages, la guerrière est obligée d'arpenter des sentiers escarpés, voire d'escalader certaines parois praticables. Avec son équipement, elle est trop lourde pour que Zaro puisse la porter en vol. De toute façon, Kainis préfère que son compagnon économise ses forces pour la bataille à venir. Les adorateurs de Giratina ne lui laisseront pas reprendre Lucil sans combattre, or il n'y a rien de plus dangereux qu'un ennemi mû par un zèle dément.

Mais ce qui inquiète Kainis pour le moment, c'est l'absence d'ennemis. Cette île grouille pourtant de spectres, sans qu'elle n'en ait affronté un seul depuis son réveil. Est-ce parce que Zaro les impressionne ou bien l'attendent-ils plus haut, prêts à toutes les folies pour assurer le retour de Giratina ? L'androgyne rousse lâche un long soupir. Stratège ne figure pas dans ses attributions, néanmoins elle sait quand elle doit recourir à la ruse.

« Zaro ? Viens par ici. »

Le bruyverne se rapproche de la jeune femme qui lui murmure des ordres inaudibles dans le creux de ses larges oreilles. Des spectres les espionnent peut-être, il vaut mieux rester prudent. Puis le pokémon décolle et s'éloigne dans les airs en obliquant vers le soleil couchant. Au mieux, Zaro fera diversion, au pire son départ fera sortir les ennemis de leur cachette. Sans un regard pour son compagnon, la bâtarde royale reprend l'ascension des hauteurs de l'île en se hâtant. Il va bientôt faire nuit, or le sommet lui semble encore loin.

Le départ de Zaro n'attire pas les spectres pour autant. Kainis se demande si ce n'est pas plutôt le Fer Dansant qu'ils craignent. Serait-il capable de les toucher ? De les blesser ? De les terrasser ? Heatran semblait insinuer que la lame maudite lui serait indispensable pour mener à bien sa mission, peut-être faisait-il allusion à cette propriété spécifique de l'arme ? La guerrière en vient à espérer l'assaut d'une horde de fantômes pour éprouver sa théorie. Et pour briser la monotonie de l'escalade.

Le vent se met à souffler de plus en plus fort au fur et à mesure que le jour décline. L'escarpement des hauteurs force la jeune femme à contourner par la face la plus exposée aux bourrasques. Le mugissement des rafales devient assourdissant. Tapi en embuscade dans l'ombre de l'une des nombreuses cachettes qu'offre le relief de l'île, un des ravisseurs profite de l'occasion pour éliminer Kainis, le bruit du vent masquant celui de ses pas. La Sicanienne s'apprête à escalader un monolithe difforme lui permettant d'accéder à un chemin surélevé. Le bandit attend qu'elle prenne appui pour fondre sur elle, sabre à la main. Sa lame s'abat sur le pied droit, sur lequel repose tout le poids de Kainis, en équilibre au-dessus du vide.

Un tintement métallique résonne fortement, à la grande surprise du brigand. Il n'a pas le temps de comprendre la raison de ce miracle que la guerrière bondit déjà sur lui, l'empoigne par le bras et le jette dans le vide. Un des feuforêves qui guettaient la rousse depuis le début de son ascension, y voit sa chance. Il se rue sur elle, concentrant toute son énergie spectrale entre ses appendices capillaires, mais la lame noire du Fer Dansant le tranche en deux avant qu'il n'ait pu frapper Kainis de son globe d'ombre. Ce court combat demeure néanmoins très instructif, l'androgyne sait enfin qu'elle peut toucher les fantômes de son épée maudite.

Ce contretemps expédié, la guerrière range son arme et reprend l'escalade du monolithe. Quelques mètres plus haut, une portion de sentier grimpe en pente douce jusqu'à une paroi facile à franchir. Peu à peu, Kainis s'éloigne de la face nord de l'île pour une partie moins exposée aux vents. Le sommet de l'île se fait moins abrupt, permettant à la jeune femme d'accélérer le pas. L'obscurité de la nuit se teinte du vert de la lueur céleste. En levant les yeux, on peut apercevoir cette menaçante tache céladon, plus grosse qu'une pleine lune, suspendue au-dessus de l'île du Renégat. À présent, Kainis sait qu'une catastrophe est sur le point de se produire. Elle le resent jusqu'au plus profond d'elle-même, sans que les révélations d'Heatran y soient pour quelque chose. C'est une certitude que le scepticisme le plus borné ne saurait arracher.

La cime de l'île du Renégat est creusée d'un léger cratère, contenant les ruines d'un temple ancien. Étrangement, cela évoque les Colonnes Lances à Kainis, ce sanctuaire au sommet du monde qu'elle a visité des années plus tôt, alors que le roi de Sicane venait y demander un oracle, accompagné de son escorte. Ces vestiges datent peut-être de cette époque lointaine où les pokémons des légendes vivaient encore parmi les mortels. En tout cas, ils offrent d'excellentes cachettes à l'androgyne qui s'approche ainsi du centre du cratère, sans être remarquée des quelques bandits qui vadrouillent. En temps normal, elle les aurait éliminé avant de continuer plus loin, mais lorsqu'un éclat de lumière s'élève vers les cieux, la perspective du retour imminent de Giratina la pousse au plus urgent.

La cérémonie d'invocation a déjà commencé. Le chef des ravisseurs se tient debout, bras levés, devant les restes d'un autel. Sous la lumière verte, il semble plus sinistre que jamais. De sa voix inhumaine, il récite une incantation antique dont les sonorités glacent le sang de Kainis. Le roussil mauve et un noctunoir se tiennent à ses côtés ; quelques bandits postés un peu plus loin assistent également à la scène. Accroupie entre deux colonnes brisées, la Sicanienne observe le rituel malsain, guettant le moment opportun pour frapper.

Placés à l'intérieur d'un cercle magique, aux croisements de deux carrés remplis de symboles étranges, les huit garçons se tiennent debout, vêtus d'un pagne, le corps recouvert de ces mêmes runes bizarres. Ils ne peuvent s'échapper à cause des chaînes, plantées dans le sol hors du cercle, qui enserrent leurs chevilles. Le contour du disque d'invocation émet une lumière blafarde qui monte jusqu'au ciel, où la lueur d'émeraude ne cesse de grossir.

« Pitié, j'ai mal, gémit un des garçons.
– Moi aussi, j'ai plus de forces.
– Bouclez-la, les mômes ! braille un des ravisseurs en brandissant le poing.
– Mais j'ai mal !
– Si je meurs, mon père enverra ses armées vous châtier, menace Lucil d'une voix faible.
– Répète un peu ça, morveux ? »

Kainis remarque que les bandits n'osent pas trop s'approcher du cercle. Ils ont plutôt tendance à reculer, au fur et à mesure que la lumière produite par les symboles magiques gagne en intensité. L'astre vert brille à présent tellement fort qu'on pourrait se croire en plein jour, pourtant une ombre se met à grossir au centre du cercle d'invocation. Ce n'est pas une tache, mais un trou relié à la prison de Giratina. L'énergie malfaisante qui en émane corrompt très vite l'air ambiant, voilant le sommet de l'île sou un miasme lourd et irrespirable.

C'est alors qu'un rayon bleuté fuse de nulle part et frappe de plein fouet le chef des adorateurs. Sonné par le choc, ses incantations cessent, refermant le passage vers l'abîme où gît le titan de platine. Dans les airs, Zaro pousse un long cri strident, avant de revenir à la charge, les ailes chargées de rafales tranchantes. Le bruyverne compte bien prendre sa revanche sur le roussil sombre, qui brandit déjà son bâton de sorcier.

De son côté, Kainis bondit hors de sa cachette avec agilité et se jette sur les bandits. Le bruit a rameuté le reste de la bande, mais la Sicanienne se sent la force de vaincre tous ses ennemis. Elle tranche, pare, riposte avec une énergie formidable. En outre, son pied d'airain lui permet de broyer les genoux de ses adversaires, qui tombent à terre en beuglant. Les sabres, haches, gourdins et épieux qu'on lui oppose ne font pas le poids face au glaive d'Heatran et au Fer Dansant. Apercevant la lame noire que maniait Dewitt, un des brigands prend peur et s'enfuit. En trois pas, la balafrée le rattrape puis, d'une bourrade de l'épaule, le pousse contre la barrière lumineuse du cercle d'invocation. L'effet est immédiat ; le gredin disparaît, vaporisé par l'afflux de magie maléfique, à la surprise de Kainis. Comment sauver Lucil si elle ne peut l'atteindre ?

À l'intérieur du cercle, trois garçons s'écroulent, leurs jambes maigrelettes peinant à les soutenir. La lueur verte et les incantations du chef des ravisseurs ont aspiré leur force vitale, atrophiant leurs muscles juvéniles. Ce sont eux qui alimentent le cercle d'invocation. Pour le moment, leur souffrance s'est amoindrie, mais les plus fragiles d'entre eux ne tiennent déjà plus debout. Le prince de Sicane regarde sa demi-sœur affronter une mackogneuse et un gredin armé d'une pique, comme si l'affrontement avait lieu à l'autre bout du monde. Dans un éclair de lucidité, l'enfant comprend qu'il va bientôt mourir, à petit feu, vidé de sa vitalité. Kainis n'est pas versée dans les arts occultes, elle ne peut rien faire pour le sauver.

Pourtant, dans l'ardeur du combat, une intuition étrange pénètre l'esprit de la bâtarde. Une idée saugrenue, illogique, désespérée germe dans sa tête alors qu'elle tranche la gorge du pokémon à quatre bras. Sans y réfléchir davantage, elle s'empare de l'épieu du brigand, qu'elle vient d'occire dix secondes plus tôt, et le jette de toutes ses forces sur l'un des enfants. Au contact de la barrière magique, l'arme ne se désagrège pas, comme les chaînes qui maintiennent les garçons captifs. Le javelot transperce le torse du bambin, le tuant sur le coup. Le sang qui s'écoule de sa poitrine recouvre alors les symboles magiques dessinés sur son corps, brisant le mur de lumière. Les autres enfants poussent un cri horrifié.

À l'aide du Fer Dansant, Kainis tranche net les chaînes qui retiennent Lucil, puis range l'arme maudite et saisit son demi-frère par le bras. Ce dernier la fixe avec de grands yeux terrorisés, en tremblant violemment. Ce n'est pas tant l'épuisement que la peur qui le secoue ainsi de spasmes. Il redoute sa demi-sœur, cette guerrière sans pitié, presque sauvage, capable d'assassiner un enfant de sang-froid. Elle enjambe les cadavres des gredins qu'elle a massacré tout en tirant Lucil derrière elle. Son glaive fend l'air naturellement pour démembrer l'insécateur qui se rue sur elle. Il n'y a pas d'hésitation, ni de remord dans ses gestes. Elle ôte la vie sans sourciller, ce qui dégoûte le jeune prince au plus haut point. Les larmes aux yeux, il dégage son bras frêle de la poigne de son aînée.

« Par les cornes d'Heatran, que fais-tu ? braille Kainis.
– Je... je ne veux pas aller avec toi, bredouille son demi-frère. Tu as... tu as tué ce garçon !
– Pour te sauver, pauvre idiot !
– Je ne veux pas être sauvé par une... une meurtrière comme toi !
– La ferme ! rugit la jeune femme, excédé par ce caprice incongru. Tu sais pas tout ce que j'ai traversé pour venir jusqu'ici. Les dangers, les souffrances, les... sacrifices, tu ignores tout ! Alors viens pas me faire la morale ! »

Kainis songe à sa brave Cylia tout en hurlant sur le prince. Elle le sacrifierait sans hésiter une seule seconde si cela pouvait ramener l'arcanine à la vie. Et pourtant, elle doit encore conduire cet enfant ingrat à Sicane, telle est sa mission. Leur querelle est interrompue lorsque Lucil tombe à terre, écrasé par une force invisible. Kainis elle-même manque de poser un genou au sol, tant elle se sent lourde. Un noctunoir, véritable colosse spectral, se dresse devant les deux Sicaniens, son immense bouche ventrale tordue en un sourire malfaisant. Accablée par la gravité, la balafrée tente de l'occire d'une estocade assez lente que le mainpince évite facilement.



De son côté, le chef des ravisseurs reprend alors connaissance. Son premier geste est de passer sa main sous ses vêtements, palpant sa poitrine à la recherche de son amulette. Il s'agit d'une tablette rectangulaire en terre cuite, gravée à l'effigie de Giratina. Six petits tentacules noirs, avec un dard rouge à leur extrémité, sortent de la plaque pour s'enfoncer dans la chair blafarde de l'homme sans nom. Il était moine autrefois, jusqu'au jour maudit où cette tablette s'est greffée à son torse. À présent, il n'est plus que le vaisseau de la volonté de Giratina. Dépourvu de peur, d'hésitation et d'identité, il se laisse guider par le titan de platine dans toutes ses actions pour assurer son retour. De la même façon que son maître prisonnier de la Distorsion lui a indiqué comment recruter Dewitt et quels garçons choisir, en passant une dernière fois la main sur l'amulette, Giratina lui offre une solution pour sauver ce fiasco.

L'homme chauve et sinistre se lève sans effort, presque par lévitation, et se hâte d'empoigner le roussil. Le petit pyromancien concentre une étoile de feu au bout de son bâton, profitant que Zaro s'élance au secours de Kainis pour mieux l'attaquer en traître. Son attaque cesse lorsqu'il sent la main froide du chef de culte se refermer sur son épaule. Sans un mot, l'homme commence à tracer des symboles magiques sur le corps du pokémon mauve, à l'aide d'une mélasse noirâtre. Le renard bipède comprend avec horreur le sort qui lui est réservé. Ses pleurs et gémissements se font de plus en plus forts alors que le chef de culte le conduit à l'intérieur du cercle d'invocation. Le roussil ne songe même pas à s'enfuir, ce serait vain. Si la grandeur d'âme du pokémon ne vaut pas celle des deux enfants, elle devrait néanmoins permettre d'ouvrir une nouvelle brèche vers la prison de Giratina, qui sera contraint de forcer la passage menant au-dehors.

Les incantations reprennent de plus belle, vidant rapidement les six garçons et le roussil de leur force vitale. Il ne reste que quelques instants avant que la lueur ne s'éloigne du monde, rendant tout passage vers la Distorsion impossible pour les mille trois cents quarante-huit années à venir. Une ombre timide apparaît bientôt au centre du cercle d'invocation, que nulle barrière magique ne protège désormais. La tache sombre se déforme, s'étend, laissant à nouveau échapper des miasmes putrides, alors que deux petits yeux rouges commencent à luire.

Plus loin, le noctunoir abat un poing enflammé sur Kainis qui, trop lente pour l'esquiver, l'encaisse courageusement tout en plantant le Fer Dansant dans le bras du spectre géant. Zaro, également écrasé par le pouvoir du fantôme, parvient à enchaîner avec une de ses rafales. Blessé, le noctunoir relâche son emprise sur la gravité, laissant à la Sicanienne tout le loisir de le taillader, jusqu'à ce que le mainpince disparaisse dans une explosion de fumée âcre. Un hurlement qui semble venir des profondeurs de la terre, résonne alors, faisant trembler l'île toute entière. Les cornes de Giratina se dessinent déjà à la surface du cercle d'invocation.

« Lucil ? Lucil ! s'exclame la guerrière rousse en secouant son demi-frère.
– Je me sens... faible...
– Allez debout ! Tu dois quitter l'île immédiatement ! Zaro te ramène à Sicane. »

Ce disant, Kainis soulève le garçon et le pose sur le dos du bruyverne, puis caresse brièvement le visage de son fidèle pokémon en le regardant droit dans les yeux. Cet étrange au revoir interpelle le dragon.

« Je compte sur toi, Zaro, la vie du prince dépend de toi à présent. Évite les lieux habités sur ta route, on sait pas ce que les barbares dépravés pourraient faire de vous. On se reverra à Sicane.
– Et toi ? murmure faiblement Lucil.
– Je trouverai un autre moyen de m'enfuir. Vole, Zaro, va-t-en ! »

Le cœur lourd, le bruyverne décolle et s'éloigne rapidement de l'île, devenant rapidement invisible dans la nuit. Porté par le vent, il se laisse planer vers le sud, veillant à ce que l'enfant affaibli ne tombe pas de son dos. L'inquiétude ronge le pokémon volant ; c'est la première fois qu'il abandonne Kainis quelque part, il n'a jamais fui le danger seul avant cette nuit. Lucil s'en veut également, il s'est montré indigne d'un fils de roi. Cette angoisse ne les quittera pas jusqu'à leur arrivée à Sicane, sains et saufs, quatre jours plus tard.

Un calme surnaturel habite l'androgyne alors qu'elle observe la tête de Giratina émerger lentement de abîmes. Sa mission est terminée en quelque sorte. Lucil enfin libre, elle pourrait quitter l'île du Renégat, laissant Heatran, Arceus et d'autres lutter contre le titan de platine. Elle n'a jamais été un modèle de piété, mais elle se doit d'honorer une promesse faite au Protecteur de Sicane. En outre, les mots de l'ermite de Cité Noire et de Lucil résonnent dans sa mémoire. Elle n'est qu'une guerrière. Pire, une meurtrière. Elle ne crée rien, qu'elle ne philosophe pas, qu'elle ne protège personne. C'est la raison pour laquelle elle a survécu à tous les dangers qui se sont dressés sur sa route. C'est la raison pour laquelle Heatran l'a choisie en personne pour empêcher le retour de Giratina. Et surtout, c'est la raison pour laquelle elle n'échouera pas dans sa mission.

Le cou noir et rouge du titan maudit jaillit enfin, élargissant la brèche, alors que la lueur verte, jusque-là plus grosse que le soleil, s'éloigne. Le regard morgue de Giratina croise les yeux sombres et légèrement bridés de Kainis. Son éternel rictus étire ses lèvres charnues. Fer Dansant en main, la guerrière s'élance en courant vers le titan. Elle sent les ombres de son ennemi s'abattre sur elle, telles des fouets lacérant ses muscles saillants, sans s'arrêter. Alors qu'il s'apprête à rendre son dernier souffle, le roussil mauve voit avec effarement la Sicanienne folle bondir vers Giratina et lui enfoncer la lame noire près du visage, en poussant un cri bestial, presque jouissif.

La violence de l'assaut repousse le titan de platine dans les limbes de sa prison, entraînant Kainis avec lui. Les incantations de sa marionnette n'y peuvent plus rien, Giratina voit le passage vers le monde des mortels se refermer devant lui, alors que l'humaine continue de le frapper avec une férocité sauvage. Lui-même en proie à une terrible colère, il maudit les manigances d'Heatran qui ont permis à cette bâtarde d'entraver ses plans. Dans un cri rauque, il promet de se venger de tous ceux qui se sont opposés à lui, en commençant par l'androgyne rousse.

Un jour, après d'éprouvantes péripéties, Kainis parviendra à quitter le monde Distorsion, emportant avec elle l'orbe platiné de Giratina. Mais ceci est une autre histoire.



FIN