Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Rapport d'enquête n°126 de Kyrameru



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Kyrameru - Voir le profil
» Créé le 21/01/2019 à 19:44
» Dernière mise à jour le 13/02/2019 à 00:03

» Mots-clés :   Organisation criminelle   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo   Suspense   Unys

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Partie 1
/! DOSSIER STRICTEMENT CONFIDENTIEL /!
TOUTE COMMUNICATION NON CRYPTÉE DU CONTENU DE CE RAPPORT POURRA ÊTRE POURSUIVI EN JUSTICE (CODE PÉNAL - ARTICLE 9437)


Rapport d’enquête n°126
Unys - Ville Noire
Septembre



Nuit noire.

Des bruits de pas surgirent de l'ombre grandissante. À l'autre bout de l'étroite ruelle se détacha une silhouette qu'il ne reconnaissait pas. La forme mince s'approcha de lui lentement. Ses bottes martelant le sol provoquaient un bruit sourd et angoissant, ce qui ne manqua pas de le terroriser encore plus. La silhouette s'arrêta à quelques mètres, le visage voilé par l'ombre du bâtiment auquel était adossé l'employé de bureau qui se demandait toujours comment il avait atterri là.

- Qu'avez-vous fait de mon Zébibron ? demanda-t-il d'une voix tremblante qui trahissait sa terreur.

L'ombre émit un rire grinçant et fit un pas de plus en avant puis se pencha vers lui. L’homme en costume essaya de se lever et fuir, mais l’autre le prit par la veste et le força à rester assis. L'employé entrevit un sourire malsain qui barrait son visage.

- Eux, rien. Moi par contre...

Il laissa une Pokéball entrouverte tomber au sol, le mécanisme d'ouverture brisé.

- Je lui ai donné l'opportunité d'avoir un avenir bien meilleur.

La victime reconnut l'objet rond qui ornait sa ceinture la veille et les larmes commencèrent à lui brouiller sa vue. Il comprit que son temps était compté. La silhouette sortit une autre Pokéball de sa ceinture et en fit sortir un Farfaduvet.

- Tu as vu quelque chose n’est-ce pas ? fit l’homme d’une voix neutre.

- D-de quoi est-ce que vous parlez ? répondit l'employé sans grande conviction.

- Je m’en excuse.

Bien qu’il paraissait sincère, cela ne rassura pas sa victime. Le Farfaduvet le regardait intensément et cela l’effrayait au plus haut point.

- Le problème, c’est que maintenant tu es un potentiel témoin. C'est vraiment malheureux pour toi.

Son Pokémon se mit à gonfler.

- Ne t’inquiète pas, nous ferons vite. Tu n'auras pas même le temps de ressentir la douleur.

La panique lui fit arracher un cri, qui fut tout de suite étouffé par sa propre gorge.
Il s'imagina brièvement ce qui avait pu arriver à son cher Zébibron. C'était désormais un profond sentiment de culpabilité qu'il ressentait. Puis une étrange envie de s'endormir commença à l’envahir brutalement, comme s’il souhaitait se plonger dans un profond sommeil. Par ses yeux maintenant mi-clos, il entrevit des petits morceaux de pollen jaune qui virevoltaient autour de lui, s’échappant du duvet qui entourait le Pokémon Plante.

Il eut à peine le temps de voir l'imposant Minotaupe se dresser devant lui, préparant son attaque Guillotine, avant de sombrer dans les entrailles du monde des cauchemars.

•●•
- C'est un carnage…

Ce sont les seuls mots qui vinrent à l’esprit de William, le reporter en herbe qui se tenait déjà sur les lieux en cette triste matinée. La ville Noire était déjà envahie par une vague interminable de gens aux costumes impeccables qui se rendaient en quatrième vitesse à leurs bureaux. Les taxis défilaient sur les larges voies réservées aux véhicules et leurs chauffeurs hurlaient dès qu’un piéton tentait de se rendre de l’autre côté de la chaussée. Mais personne ne faisait attention à ces ruelles peu fréquentées, pas même à celle où s’était déroulé le drame de la nuit dernière.

Ce “carnage”.

Son laisser-passer lui avait permis de franchir le ruban fluorescent et il contemplait l’œuvre du fou furieux nocturne. La police avait déjà investi les lieux et certains s’affairaient à chercher quoi que ce soit pour les mener sur une quelconque piste. Mais ça n’allait pas être la victime qui allait leur fournir ne serait-ce le plus petit indice.

Un massacre. William avait pu assister à de nombreuses scènes plutôt moches à voir, mais celle-ci faisait partie des pires. Le malheureux avait le visage couvert de son sang poisseux, mais il restait peu défiguré à l’inverse du reste de son corps qui avait été déchiqueté sauvagement. On ne devinait la couleur de sa veste qu’aux morceaux du précieux tissu retrouvés au sol, le tout étant à présent devenu rouge sang. Un jeune Caninos, qui s'était approché de la victime, dénicha un petit objet de la taille d’un pouce, qui s’apparentait de loin à un morceau de métal.

- Très bien, parfait, lui dit l’inspecteur chargé de l’enquête sur les lieux du crime avant de lui caresser la tête.

Il s’approcha de William d’un pas chancelant. Lui aussi, apparemment, n’avait pas l’air en confiance près du corps.

- Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? lui demanda le policier.

Notre journaliste hésita avant de répondre. Il y avait bien quelques idées qui lui avaient traversé l’esprit, mais au fond, aucune d’elles ne lui semblait vraiment plausible. Un règlement de compte entre deux groupes clandestins ? Non, pas dans cette ville. Un différend entre deux types voulant la première place ? Ce ne serait jamais été aussi loin. Un racket qui aurait mal tourné ? Mais qui pouvait être un voleur aussi inconscient dans une ville qui abrite des centaines d’hommes d’affaire avec des Pokémon surpuissants à leurs côtés ? Non, décidément, quelque chose ne collait pas. Les réponses aux questions “Par qui ?” et “Pourquoi ?” lui restaient encore hors de portée, ce qu’il communiqua à son interlocuteur.

- On va déjà examiner les indices qu’on a trouvé et essayer d’en dégager une piste. Passez nous voir au commissariat dès que vous le pourrez.

- Entendu, inspecteur.

William poussa un soupir. Il prit congé et se dirigea vers les locaux de la presse nationale. La journée allait être longue.



William Looker était un de ces rares journalistes qui sont appréciés par la police locale. À vrai dire, il y avait de bonnes raisons. Il les avait déjà aidés plusieurs fois auparavant dans des enquêtes avec certes moins d’importance, mais il avait fait part d’excellentes qualités de déduction qui leur avait permis d’avancer à grands pas. Toutefois, des rumeurs circulaient à propos de lui. Certains disaient qu’il n’était pas qu’un simple journaliste, mais un type bien trop informé pour être totalement blanc.

Ils n’avaient pas tout à fait tort.

Beladonis, agent d’élite des Forces de Police Internationales, était arrivé à Unys il y avait à peu près un mois sous le nom de William. Son supérieur l’y avait envoyé lorsque les choses avaient commencé à dégénérer. Plusieurs cas étranges avaient eu lieu dans la région : disparitions soudaines de personnes et de Pokémon, transactions qui n’avaient pas lieu d'être, des tensions de plus en plus fortes entre les grandes entreprises… Le plus surprenant était que tout cela convergeait vers la ville Noire.

L’immense quartier d’affaires habité par des gratte-ciels gigantesques, animé vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des types en costard-cravate qui déambulaient à travers les rues noires de monde, et dont le tueur qu'elle abritait depuis peu avait réduit sa victime en miettes.

Et, de ce qu’il avait compris, ça n’était pas près de s’arrêter.



Il s'était écoulé une heure à peine lorsque William décida enfin de se rendre au commissariat. L’inspecteur l'accueillit et lui demanda de le suivre jusqu’à son bureau tout en lui donnant quelques nouvelles.

- On a placé des Pokémon de soutien pour sécuriser la zone et j’ai laissé quelques hommes sur le terrain pour relever les derniers détails. On a emmené le gars pour l’autopsie et ils ont pu l’identifier. Il s’agirait de John Anderson, un gars de 32 ans, domicilié à quelques rues de l’endroit de sa mort. Célibataire. On en sait pas plus pour l’instant.

Le journaliste nota ces informations sur son petit carnet qu’il avait sorti de sa poche.

- Le légiste m’a dit qu’il pourrait avoir quelques résultats en fin d'après-midi, on ne peut rien espérer avant. C'est un “cas spécial”, comme il l’a dit lui-même, alors c'est plus compliqué que d’habitude. Vous savez Looker, dans cette ville c'est plutôt calme normalement. On n’a pas des meurtres très souvent.

Il continua de l’informer sur les maigres débuts de pistes qu’il avait trouvés, mais qui, selon William, ne tenaient pas la route.

- Sait-on où il travaillait ? demanda finalement le journaliste lorsqu’ils passèrent la porte qui les séparait du bureau de l’inspecteur.

- Oui, j’allais oublier. Il bossait dans une société qui s’est installée assez récemment ici, sous le nom de Pokémon Trainer Electronics. Elle produit des équipements connectés pour les dresseurs. Une société plutôt clean, il n’y a rien d’important à dire dessus. Sauf peut-être le fait que malgré leur petite centaine d’employés, ils font déjà de gros bénéfices.

William hocha la tête pensivement. Il allait avoir des recherches à effectuer à propos de cette société dont le nom lui était encore inconnu.
Leur discussion fut interrompue par la sonnerie du téléphone de l’inspecteur. Celui-ci s’excusa puis décrocha.

- Ici l'inspecteur Alexandre Evans, je vous écoute.

Après quelques brefs échanges, il jeta un regard au journaliste, affichant un sourire en coin. Il coupa la communication.

- C’était le labo. Ils ont terminé l’analyse de ce que mon Caninos a trouvé, et ça nous fait un nouvel élément. Apparemment, c’est un morceau de griffe d’un Rototaupe ou d’un Minotaupe, mais je penserais plus à la forme évoluée vu les dégâts.

Un Pokémon ?

- Donc soit c’est un Pokémon sauvage, continua l’inspecteur, soit c’est le tueur qui lui a refilé la sale besogne. Mais un Pokémon sauvage ici, je n’y crois pas vraiment.

Ce serait un Pokémon qui aurait fait ça ? Après tout, ça correspondait à l’état dans lequel s’était retrouvé la victime. Cependant un détail obsédait William. Une telle violence ne pouvait pas venir du libre arbitre du Pokémon, bien que celui-ci soit d’une nature agressive et cela même sous l’ordre d’un dresseur peu expérimenté. Il devait avoir une confiance aveugle en son dresseur et un entraînement hors norme. Un dresseur très expérimenté. Ses pensées se dirigèrent vers l’immeuble de Combat, situé au cœur de la ville, regroupant les meilleurs de la région.

- Vous pensez qu’un dresseur de l’immeuble de Combat aura pu faire une telle chose ? demanda-t-il à l'inspecteur.

- Mmh, c’est probable, mais pourquoi aurait-il fait ça ?

- Un défaut dans un produit acheté à la PTE qui lui aurait coûté la victoire, par exemple. Ou même pire.

“Mais pourquoi un dresseur, même jouant son titre de champion, viendrait-il l’assassiner ? Ou bien aurait-il perdu le contrôle de son propre Pokémon ?” pensa-t-il, pendant que l’inspecteur prit son café qui se trouvait sur son bureau. De nombreux dossiers épais étaient disposés de part et d’autre, laissant échapper des feuilles volantes, si bien que William comprit qu’il avait autre chose à faire.

- Pourquoi pas, après tout, conclut Alexandre Evans en remuant son café. Au stade où on en est, on ne peut pas se permettre d’écarter une quelconque possibilité.

Voyant que l’inspecteur n’avait plus rien à ajouter, le journaliste fit un geste de la main et quitta la pièce. Il passa entre plusieurs hommes qui discutaient de l’affaire de ce matin, puis sortit du bâtiment et prit la direction de l’immeuble de Combat. Si quelque chose de louche se tramait là-bas, il devait en avoir le cœur net.



On était en période calme, les dresseurs se préparaient aux combats d’arènes plutôt qu’aux stratégiques car les grandes phases de qualification se dérouleraient dans quelques mois. Par conséquent, il n'y avait que peu d'inscriptions, ce qui arrangeait les choses car il serait plus facile de chercher dans la base de données. L’agent Beladonis n’eut aucun mal à accéder aux informations de l’intendance grâce à sa carte factice de lieutenant de police. Le jeune homme, derrière son ordinateur, avait rapidement coopéré sans faire d’histoires.

- Euh, y en a eu exactement 87 cette semaine, lui expliqua-t-il. Mais j’sais pas si on peut encore voir les équipes qu’ils ont inscrites.

Il fit une manipulation sur le logiciel, qui afficha un long classement de plusieurs pages.

- Ah voilà, s’exclama-t-il en montrant sa fierté, les résultats sont là. On devrait pouvoir trouver les équipes.

En effet, une colonne affichait pour chaque candidat les trois Pokémon (quatre pour les combattants duo) ayant participé. Après avoir effectué une recherche par mot-clé, 14 candidats correspondaient. Chacun d’entre eux possédait le grand Pokémon Taupe dans leur équipe, et 9 connaissaient une attaque susceptible d’avoir été utilisée par le tueur. En écartant les jeunes de moins de 16 ans, il restait 4 suspects. L’agent releva les noms sur son carnet de notes ainsi que leurs adresses et leurs coordonnées avant de le remercier.

- Y a pas de quoi, repassez quand vous voulez ! dit-il alors que William sortait déjà du bâtiment.

•●•
Adossé au mur, il observait les hommes en uniforme bleu s’affairer de l’autre côté de la rue. L’un d’eux était posté à l’entrée de la ruelle, immobile. Les deux autres étaient en train de marcher en sa direction et discutaient en rigolant.

Il n’entendait pas ce qu’ils disaient.

Soudain, à sa grande surprise, un de leurs véhicules de fonction s’arrêta non loin d’eux et les deux hommes qui avaient rejoint celui qui était de garde entrèrent dans la voiture blanche. Le véhicule démarra et accéléra, laissant le troisième seul avec son Polarhume.
Il fit quelques pas de plus et traversa le passage piéton en se faufilant comme une ombre.
Le policier en uniforme ne le remarqua pas. Il sifflotait en regardant la circulation devant lui. La rue était presque déserte à cette heure-ci. Le policier regarda les quelques Pokémon qui se chamaillaient à quelques mètres de lui.

Il profita de ce moment d’inattention pour se glisser derrière lui. D’un geste assuré, il frappa la nuque du policier avec le tranchant de la main. Son Farfaduvet avait déjà endormi le petit Pokémon Glace qui l’accompagnait.

Il tourna la tête à droite et à gauche pour observer les alentours, avança jusqu’au fond de la ruelle et sortit de son sac une bombe de peinture.

•●•
William était plongé dans sa lecture sur son ordinateur portable, consultant le site Internet de la Pokémon Trainer Electronics, quand son téléphone portable se mit à sonner. Il mit quelques secondes avant de comprendre et le sortit de sa poche. L’écran affichait un numéro accompagné du nom de l’inspecteur Evans. Il décrocha.

- Looker ? demanda le policier avant que celui-ci n’ait le temps de dire un seul mot. On a retrouvé un de nos gars inconscient dans la ruelle…

- Inconscient ?

- Oui, il n’a pas l’air blessé mais… s’interrompit-il en reprenant son souffle.

- Mais quoi ?

- On a retrouvé des traces de peinture rouge sur le mur du fond. Le type a écrit un mot avec.

- Quel genre de mot ?

- Enfin c’est plutôt un message. Une menace. “Nous te retrouverons.”.

- “Te” ? Mais qui ça ? Et qui a écrit ça ?

- On en a aucune idée.

Le journaliste poussa un soupir. Le tueur leur compliquait la tâche, sans aucun doute. Mais il paraissait très pressé de parvenir à ses fins. Faire une menace presque le jour même était très risqué, et William se dit que s’il avait été à sa place, jamais il n’aurait fait ça. Il marmonna un “J'arrive” dans le micro de son portable, raccrocha et le fourra dans sa poche. Il enfila d’un seul geste son long manteau marron et sortit.



Quand il arriva à l’adresse pour la deuxième fois dans la journée, il ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Une ambulance était là, embarquant le policier et son Pokémon, tous deux blessés. Sur le trottoir d’en face, un homme qui prenait son café les observait, et la foule qui commençait à se remplir allait moins vite qu’à l’accoutumée. Tous ces gens les regardaient comme s’ils sortaient d’un film ou d’une série télévisée. William pénétra dans la ruelle et rejoignit l’inspecteur qui se tenait devant le mur tagué. Celui-ci avait le visage blême et n’avait pas l’air de se sentir en sécurité, surtout depuis que le tueur s’en était pris à son équipe. Il n’avait pas vu le journaliste arriver et s’était contenté de fixer le mur.

La peinture était encore fraîche. Une goutte coulait le long du béton gris et se dirigeait à toute vitesse vers le sol. L’écriture était soignée, bien que le message avait l’air d’avoir été écrit précipitamment. La peinture était d’un rouge sombre, qui se fondrait presque dans le décor s’il les mots n’avaient pas été de cette taille. Il voulait être remarqué, devenir le centre d’attention. Mais dans un des plus petits recoins de cette gigantesque citée ?

C’était paradoxal.

La phrase commençait par “Nous”, ce qui signifiait que celui qui avait écrit ça n’était pas seul, que ce soit le tueur ou un ami de la victime. Restait à savoir qui, et qui en était la cible.
L’inspecteur recouvrait ses esprits.

- Bon, nous revoilà au point de départ, lâcha-t-il d’une voix presque nonchalante, dont cette perspective avait l’air de décourager.

William sortit son appareil photo dernier cri et immortalisa la scène. La lumière de son flash inonda les lieux. Le ciel s’était assombri depuis déjà une demi-heure et il fut aveuglé quelques instants. Il observa son cliché puis consulta sa montre. En prenant conscience de l’heure, il rangea son appareil.

- Vous partez ? lui demanda Evans, qui n’avait visiblement pas vu l’heure lui non plus.

William lui tendit son téléphone portable. L’inspecteur s’excusa.

- Je serais resté volontiers, lui expliqua le journaliste, mais j'ai encore beaucoup de travail.

Le policier eut l’air de comprendre et le salua d’un sourire que William lui rendit. Arrivé dans la rue principale, il se mit à courir vers son domicile là où il avait laissé ses recherches en suspens.

Il lâcha un juron.



Plus tôt dans l’après-midi, l’inspecteur Evans lui avait transmis le dossier sur la victime, John Anderson, avec toute ses informations personnelles. Il s’avérait que celui-ci vouait une grande partie de sa vie à son travail dans son entreprise, comme une grande partie de la population de la ville. Il avait ensuite entamé ses recherches sur cette fameuse entreprise, principalement sur leur site commercial. Là ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit grâce à la lumière de son appareil photo le reflet d’une peinture incolore ressemblant à un vernis qui représentait le logo de la PTE. Bien que sûr de lui après avoir vu ce même dessin une cinquantaine de fois dans l’après-midi, il l’observa à nouveau avec un logiciel de retouche photo. Il n’y avait aucun doute.
Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. La seule différence était la croix de peinture rouge qui se trouvait par-dessus sur la photographie.

Il retrouva dans ses fichiers le dossier sur la victime et l’imprima. Lire sur écran pendant plusieurs heures lui donnait mal à la tête. Lorsqu’il eut les vingt-cinq impressions terminées, il les étala sur son bureau et les tria. Alors qu’il ne lui restait que quelques feuilles en main, l’une d’elle tomba au sol. Il se pencha pour la ramasser quand brusquement, toutes les lumières s’éteignirent. Il se figea sur place, ne comprenant pas pendant un instant. Il entendit des cris d’enfants terrorisés venant de tous les côtés. Lorsqu’il comprit que ce n'était qu'une simple coupure de courant, il se redressa lentement et tenta de trouver une source de lumière. Son ordinateur portable, qui tournait toujours, clignotait à deux pas de lui. Il fit bouger la souris et l’écran s’alluma, projetant une lumière bleuâtre à travers la pièce. Voyant un peu plus clair, il se dirigea à l’autre bout et récupéra dans un des tiroirs se trouvant dans son étagère une petite lampe de poche qu’il alluma. Il retourna à son bureau. La page qui s’était retrouvée au sol était la photocopie de son certificat de scolarité, datant d’une bonne quinzaine d'années, avec sa photo de classe. William repéra Anderson dessus. Il affichait un large sourire, le bras autour du coup de deux de ses camarades de classe.

“Qu’est-ce qu’il a bien pu t’arriver ?” se demanda-t-il.

Une autre photographie dépassait du tas de feuilles. Celle-ci le représentait en compagnie de l’un des deux jeunes qui se trouvait à ses côtés sur la précédente, devant l’arène d’Ogoesse, chacun montrant son badge tricolore tout neuf. Ils avaient l’air d’être des amis très proches. Un nom était inscrit sous l’image.

- Anthony Sanders… lut-il à voix haute.

Piqué par la curiosité, il rechercha son nom à travers la base de données de la police internationale.
“Bingo !”
Sanders se trouvait bel et bien dans la base de données. Il avait le même âge que la victime et habitait dans la ville Noire également. Il se promit de lui rendre visite le lendemain. Il regarda une dernière fois sa photo d'identité. Il ne pouvait pas l'expliquer, mais sa tête lui rappelait quelqu'un.



Lorsqu’il se réveilla, les lumières étaient allumées en plein jour. Il se rappela de la panne électrique de la veille. Il s’était assoupit sur son bureau, par-dessus les dizaines de photocopies. Son ordinateur portable tournait encore, l'écran en veille. Il frotta ses yeux après s’être redressé et prit son téléphone. Deux appels en absence de l’inspecteur. Il consulta sa messagerie. Le policier lui avait parlé d’un accident de voiture et lui avait laissé une adresse. Il eut un mauvais pressentiment.

Quand il fut sur place, il vit les mêmes policiers que la veille autour de la voiture retournée. Evans l'interpella.

- Ah, Looker ! Vous avez reçu mon message !
William acquiesça d’un hochement de tête.

- Qu’est-ce qui est arrivé ? demanda-t-il, les yeux rivés sur le siège passager du véhicule.

- Le chauffeur est inconscient, il a été conduit au centre hospitalier du centre-ville et l’autre n’a pas survécu donc pour l’instant on n’a pas de conclusion exacte puisqu’aucun d’eux n’ont pu nous expliquer. Mais je pense que ce n'est qu’un accident banal, il a juste dû mal prendre le virage et puis…

- Qui est-ce qui est mort ? le coupa William sans détourner le regard.

- Ah le passager… Un certain Anthony Sanders. Il avait prévu de sortir de la ville, selon ce qu’affiche le GPS.

William se crispa lorsqu’il entendit son nom, chose que l’inspecteur remarqua.

- Quelque chose ne va pas ?

- Non, non. C’est juste que…

Il laissa sa phrase en suspens.

- Vous pensez qu’il pourrait s’agir du type qui était mentionné dans la menace d’hier ? lui demanda l’inspecteur.

Le journaliste ne bougea pas. Un long silence s’installa pendant quelques minutes. Evans se mit à fixer le taxi à son tour.

- Vous avez eu des nouvelles du légiste ? demanda William en brisant le silence.

- Oui. Et apparemment, Anderson aurait été endormi par des spores avant que le Minotaupe ne l’achève. Franchement, vous vous rendez compte ? Utiliser des Pokémon pour tuer des gens…

William tourna les talons alors que l’inspecteur entamait son monologue. La seule personne qui aurait pu l’informer sur la situation avait été assassinée. Il fit abstraction de la voix de l’inspecteur qui lui demandait de rester et marcha d’un pas rapide en direction de son appartement.

•●•
- ÇA NE VA PAS, NON !?

Le grand aplatit sa main sur son visage à une vitesse fulgurante. Il avait essayé de se dégager mais le Karaclée le tenait bien trop fermement.

- TU VEUX NOUS FAIRE REPÉRER !? BRISER NOTRE COUVERTURE !?

Il se prit une nouvelle claque, cette fois-ci sur l’autre joue. Il parvint à articuler quelques mots, essayant de s'expliquer, mais l’autre lui imposa vulgairement de se taire et leva sa main sur lui une troisième fois.

- T’ES DU CÔTÉ DES FLICS, C'EST ÇA !? ET DE TOUS CES INGRATS QUI NE PENSENT QU’À LEUR FRIC !?

Il secoua la tête, en vain.
Le grand, derrière son bureau, se laissa tomber nonchalamment sur sa chaise. Il détourna le regard et se concentra à nouveau sur le document au milieu de la table. Il interpella ses hommes postés devant la porte.

- Débarrassez-moi de ce pauvre type, dit-il d’une voix sans une pointe d’émotion.

Le visage de ce “pauvre type”, comme il l’avait appelé, se décomposa. Il débita des excuses d’une voix tremblante, essayant de se rattraper à la dernière minute, mais c’était trop tard. Un autre Karaclée ainsi qu’un des deux gardes qui se tenait devant la porte l’encerclèrent et le soulevèrent. Il tenta de se débattre et cria à l’aide de toutes ses forces.

Il ne lui restait aucun espoir.

•●•
Cela faisait une heure que William recherchait l’identité de Sanders, mais il n’avait pas plus d’informations que pour la première victime. En revanche, il avait relevé la plaque d’immatriculation de la voiture et espérait avoir plus d’informations dessus, mais malgré de longues recherches dans l’immense base de données à laquelle il avait l’accès complet, il n’avait rien obtenu de concluant, pas même un maigre début de piste. N’ayant aucun résultat, il se résolut à revenir sur la première victime, celui de la ruelle, et principalement sur l’entreprise dans laquelle il travaillait de son vivant.

Le fait que la Pokémon Trainer Electronics connaisse déjà un tel succès l’étonnait fortement, surtout dans une telle ville qui ne manquait pas de ce type de startups. Lorsqu’il se retrouva une deuxième fois sur le site internet que proposait la société, qu’il parcourut cette fois-ci entièrement et surtout plus attentivement, un détail au niveau de l’onglet “Partenariats” l'interpella. L’entreprise avait été financée en grande partie par une compagnie de grande envergure dont il avait auparavant entendu le nom : la White Forest Company. Celle-ci était connue dans tout Unys, même dans les coins les plus reculés de la région. Elle avait fait parler d’elle plus d’une fois pour la marchandise qu’elle proposait et qui était fortement appréciée par les enfants aussi bien que par les parents. Jouets, peluches Pokémon, décorations et bien d’autres produits si doux et mignons, tous fabriqués à la main et en rapport avec nos bestioles préférées, une telle entreprise avait tout pour plaire. Mais elle restait avant tout l’une des principales raisons pour laquelle son supérieur l’avait envoyé enquêter dans la ville Noire. Derrière sa façade chaleureuse et sa réputation sans précédent planait des affaires douteuses que la Police Internationale n’avait su expliquer jusqu’ici. Un autre détail encore plus surprenant qu’il n’avait pas remarqué au premier abord, Sanders, la nouvelle présumée victime, était un des employés de la WFC.

“Je savais que la PTE n’était pas si nette.” se dit-il en se remémorant les paroles de l’inspecteur.



- White Forest Company, vous dites ? demanda Evans à travers le téléphone.

William avait décidé de l’appeler après s’être accordé un petit temps de pause. La courte nuit qu’il avait passé la veille l’avait complètement épuisé et il avait besoin de s’en remettre.

- J’en ai pour un instant, entendit-il dans le haut-parleur plaqué contre son oreille pendant qu’il baillait à s’en décrocher la mâchoire.

Il patienta quelques minutes, avalant sa tasse de café à grandes gorgées en espérant que celui-ci lui permettrait de se tenir éveillé pendant le reste de la journée, qui allait sûrement être longue.

- J’ai trouvé l’adresse, je vous l’envoie par mail.

William soupira. Il l’avait déjà sous les yeux avant d’appeler, mais il ne dit rien. L’inspecteur n’était pas obligé de l’aider, il ne voulait pas le froisser, d’autant plus qu’il était l’une des seules personnes qui le rattachait à la police locale.

- Sinon, désolé mais je n’ai rien de spécial, continua Evans.

Il s’en était douté. Ça lui paraissait évident qu’une telle société ne présente aucun défaut. Il marmonna un “merci” à l’intention de l’inspecteur et coupa la communication. Il resta un moment assis là, sur sa chaise de bureau, à contempler le ciel cisaillé par les immeubles couleur anthracite depuis sa fenêtre, puis il se décida enfin de sortir en enfilant son long manteau.

Le froid le fit se ressaisir en un instant. Il observa une dernière fois le petit bout de papier sur lequel il avait écrit en quatrième vitesse l’adresse de sa cible, la WFC, et il s’y dirigea. Il avait renoncé à prendre un taxi en se rappelant l’incident de la matinée, ce qui allait lui coûter une vingtaine de minutes de marche.
Mais ça valait le coup.

•●•
Il eut un frisson.

Il ne put savoir si ce n'était que le froid ou si la peur l’envahissait. Ses membres étaient totalement engourdis.

Il avait essayé d’appeler à l’aide, mais sa bouche était déjà devenue pâteuse et seul un étrange croassement en était sorti.

Il savait ce qu’ils allaient lui faire subir. Le même sort qu’aux autres.

Pourtant, malgré la peur, il fut pris d’un rire qui se manifesta en un rictus étrange sur ses lèvres.
Le bourreau devenait la victime.

Une larme commença à couler sur sa joue, mais il ne prit pas la peine de l’essuyer du revers de la main.

•●•
Quand William entra dans le bâtiment, dont la porte était gardée par un système biométrique dernier cri, la première chose qu’il remarqua fut la peinture blanche qui recouvrait les murs de la boutique au rez-de-chaussée. Le hall n'était pas si grand, mais de longs rayonnages barraient le sol de part et d’autre, laissant une vaste allée en face de l’entrée principale menant au bureau d’accueil qui faisait également office de caisse. Il s’approcha et la jeune femme aux cheveux blonds qui se tenait derrière le comptoir leva la tête.

- Puis-je vous aider, monsieur ? dit-elle avant d’afficher un sourire d’un blanc éclatant, plus éclatant que le reste du hall.

- Police, annonça-t-il brutalement en brandissant sa carte. J’aimerais parler à l’un de vos responsables.

Contre toute attente, elle poussa un soupir.

- Encore ? Mais vos collègues sont déjà passés tout à l’heure… Enfin, c’est ce que m’a dit un de mes responsables.

Ce détail fit tiquer William pendant un instant. Evans serait-il déjà venu ici avant lui ? Il se recentra sur la discussion.

- Hum oui, c’est vrai mais il me manque un détail crucial. J’ai absolument besoin de lui parler.

Elle poussa un nouveau soupir avant de composer un numéro. Après avoir échangé quelques paroles, elle lui demanda de la suivre. Il obtempéra et ils traversèrent un long couloir situé au fond de la pièce avant d’accéder à une cage d’escalier. Ils prirent l’ascenseur qui se trouvait proche des marches et montèrent au second étage. Ils passèrent ensuite devant quelques portes en bois fermées, chacune portant un petit panneau métallique. Il n’eut pas le temps de les lire.

Après quelques pas, elle s’arrêta devant un porte indiquée “Responsable chargé de Communication”. Elle ouvrit la porte et l’annonça sans entrer.

- Nous y voilà. Vous pouvez entrer.

William la dépassa et traversa le pas de la porte. Il fit face à un homme assis derrière son bureau, un stylo à la main et griffonnant quelques mots sur un morceau de papier. Celui-ci leva les yeux, observa celui qui se prétendait comme policier, et entama la conversation d’une voix lasse.

- Bonjour, inspecteur. Je vous en prie, installez-vous.

La jeune femme referma la porte, laissant les deux hommes seuls dans la vaste pièce. Les grandes fenêtres au fond de la pièce laissaient la lumière rebondir contre les murs d’un blanc immaculé. William se dit un instant que cette lumière intense contrastait avec les immeubles sombres du reste de la ville. Étrangement, il se surprit à trouver l’endroit agréable, puis il se demanda si toutes les pièces étaient comme celle-ci. Il tira une chaise avant de s’asseoir.

- Je suppose que vous savez déjà qu’un de vos collègues est venu il n’y a qu’à peine une heure ? demanda l’homme, les yeux toujours rivés sur son document papier.

- Oui.

- Alors il vous fournira toutes les informations nécessaires à votre enquête. Je n’en ai pas d’autre à vous délivrer.

- J’ai tout de même une question à vous poser. Le policier qui est venu à votre rencontre tout à l’heure vous a-t-il décliné son identité ?

L’homme posa son regard sur William pour la première fois depuis son arrivée et commença à sourire.

- Vous enquêtez sur la police ? Sachez que je ne fais pas partie de cette institution, inspecteur, ce n’est pas moi qu’il faut interroger. Mais oui, votre ami m’a dit se nommer Alexandre Evans. Vous avez d’autres questions ? J’aimerais faire le plus vite possible, je suis en plein travail.

La révélation qu’il venait de faire laissa William sans voix. Il y avait moins d’une heure, Evans lui avait donné des renseignements sur la WFC. S’il était venu ici, où avait prévu de venir, il lui en aurait parlé. Un long silence s’installa avant d’être brisé par la sonnerie du téléphone de William.

- Je vous en prie, continua le responsable d’une voix mielleuse.

William suspendit son regard un instant puis sortit son portable de sa poche. Il n’eut pas le temps de répondre et écouta le message laissé par le numéro de l’accueil du poste. “Va falloir que tu te ramènes au plus vite et avec de bonnes explications.” laissait une voix brutale et apparemment pressée. Il raccrocha et rangea l’appareil. Il ne l’expliquait pas, mais cet homme qui se trouvait assis de l’autre côté du bureau lui parut soudainement plus que suspect. Et cet instinct ne le trompait quasiment jamais.

- Personne n’est jamais totalement noir ou totalement blanc. Vous êtes bien placé pour le savoir, n’est-ce pas inspecteur ?

William commença à paniquer intérieurement, d’une de ces paniques que l’on ne contrôle pas et qui nous envahit pour une quelconque raison.

- Bien, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, inspecteur. Je ferai en sorte d’apparaître dans votre prochain article.

Sur le point de se lever, William tressauta. Il ne répondit rien. Il finit par se mettre debout, soutenant le regard pesant de l’homme qui se délectait apparemment de cette situation. Finalement, il se retourna et passa la porte.

- J’espère que vous passerez une excellente fin de journée, inspecteur !



Ce “Responsable Communication” était malin, extrêmement malin même. Depuis qu’il était sorti du bureau, William en avait la certitude : Evans n’avait jamais mis les pieds ici. En sortant, il jeta un coup d’œil vers la femme qui se situait toujours à l’accueil. Elle était plongée dans une profonde lecture sur son téléphone portable, un petit Chorobulle sur le point de s’endormir à côté d’elle. Il sortit et marcha d’un pas rapide vers le poste. La fin de l’après-midi approchait et les rues commençaient à se remplir. Les discussions qu’il entendait en traversant la foule l’empêchait de se concentrer. Par-dessus tout, la fatigue l’envahissait de plus en plus et le peu d’énergie qu’il avait assimilé au déjeuner n’aidait pas beaucoup.

À quelques mètres des portes battantes du bâtiment policier, il diminua son allure. Soudain, sans prévenir, un bras le saisit au niveau du col de sa veste et le tira en arrière. Par réflexe, il se retourna et frappa son agresseur en plein visage d’un revers de la main. Sans prendre le temps de l’examiner, il recula d’un pas.

- CHOPE-LE ! ordonna un autre homme à son Lianaja qui avait eu le temps de se glisser derrière lui.

Soudainement empli d’un élan de survie, il s’accroupit et roula sur son côté gauche dans le but de se rapprocher du bâtiment et d’éviter les lianes. Le Lianaja lança à nouveau son attaque plante dans sa direction qu’il esquiva de justesse.

- POLICE !! hurla William dans la direction du bâtiment.

Il tenta de se relever mais le Pokémon Serpenterbe l’attrapa au niveau de la cheville et tira, ce qui l’obligea à se retrouver de nouveau à terre, sur le ventre. Par réflexe, il attrapa de sa main valide la liane et tira à son tour et de toutes ses forces. Mais le Lianaja adverse avait utilisé l’attaque Racines qui l’aidait à tenir debout et ne bougea pas d’un pouce. L’ouverture brutale des portes battantes du bâtiment fit sursauter William ainsi que ses agresseurs. Cependant, son entraînement de la Police Internationale avait porté ses fruits et il reprit ses esprits le premier, profitant de la situation qui commençait à tourner en sa faveur. Il se releva d’un bond, fit volte-face vers l’homme qu’il avait blessé quelques secondes auparavant et qui s’était déjà relevé, prêt à frapper de nouveau, avant de l’attaquer cette fois ci d’un coup de pied juste en dessous du sternum. L’assaillant vacilla en reculant avant de retomber lourdement au sol. Le Lianaja en profita pour l’entourer une nouvelle fois d’une attaque Étreinte tandis qu’un autre Pokémon s’entreposait entre l’agent d'élite et sa victime. William lança un regard désespéré vers le groupe de policiers sortant du bâtiment, cherchant un quelconque soutien. Ceux-ci, vêtus de leurs gilets pare-balles, se ruaient vers lui, chose qu’il ne compris d’abord pas. Il tourna enfin le regard vers son agresseur étalé au sol accompagné du Ponchien qui essayait tant bien que mal de le réanimer et regretta son geste du plus profond de son âme.

Alors qu’il avait cru voir en cet homme l’un des tueurs de la veille, aveuglé par sa colère et sa méfiance, il avait sauvagement riposté contre un agent de police de la ville, dont le QG était à deux mètres de lui.

- William Looker, vous êtes en état d’arrestation pour violence contre un agent de justice ainsi que son Pokémon.

Des bras de fer s'empoignèrent sans qu’il n’oppose aucune force. Son esprit était embrumé. Il ne saurait pas comment décrire ce qu’il venait tout juste de passer.

Les passant regardaient le type qui avait eu l’excellente mauvaise idée que de massacrer un flic pile devant le commissariat avant de se faire embarquer, escortés par de puissants Mastouffe et Bétochef.