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Une Légende s'éveille... de Ramius



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» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 19/01/2019 à 12:26
» Dernière mise à jour le 03/05/2019 à 17:22

» Mots-clés :   Hoenn   Mythologie   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 3 : Aucun plan ne peut survivre
Tout était pour le mieux. Les fonds étaient acquis, les sbires recrutés, Myrmidon était entrée en Bourse de façon satisfaisante… La Team était même en avance d’un mois sur les plans de Max. Et pour une fois, celui-ci avait oublié la prudence parfois excessive qui le caractérisait. Puisqu’ils avaient fini leurs préparatifs, ils pouvaient frapper.

Leur première cible était une filiale d’Ipsanem. Tout le monde s’arrachait les actions de ce genre de société, et leur manipulation passerait inaperçue. Une fois acquise, ils pourraient s’en commencer à déstabiliser Ipsanem de l’intérieur, pour en prendre le contrôle. La veille, Max leur avait dépeint l’idée globale de son plan :

Notre situation n’est pas unique dans l’Histoire. On a déjà vu des armées faibles en vaincre d’autres beaucoup plus puissantes et nombreuses. Au troisième siècle avant notre ère, Alexandre le Grand affronta avec quarante mille hommes Darius, roi de Perse, qui était à la tête de cinq fois plus de soldats. Et Alexandre a gagné, non pas parce que son armée était la première de l’histoire à employer des Pokémons, mais parce qu’il a attaqué en priorité les soldats d’élite qui entouraient Darius. Voyant leur roi mort et leur meilleur bataillon écrasé, les Perses se sont rendus ou ont fui.

De même, nous, en décapitant Ipsanem dès nos premiers coups, nous nous assurerons non seulement ses ressources colossales, mais aussi et surtout une réputation. Lorsque les gens, et surtout ceux qui possèdent des parts importantes en bourses, verront qu’une société inconnue deux mois plus tôt aura pris le contrôle d’Ipsanem, tous craindront pour leur propres entreprises. Et ensuite, quand viendra le tour d’Ocaris et de la Devon SARL, nous pourrons faire encore mieux : nous aurons provoqué le chaos, par la panique née de nos actions et une certaine dose de manipulation ; et nous aurons les ressources nécessaires pour l’endiguer.

Non seulement Myrmidon aura acquis la réputation d’une société implacable et capable de s’en prendre à n’importe qui, mais en plus nous apparaîtrons comme ayant le beau rôle, celui d’une société qui a empêché une crise. Naturellement, il n’y a aucune raison pour que les gens sachent que nous avions provoqué cette crise.

Le moral était déjà à son comble avant le petit discours de Max, mais ça ne pouvait pas faire de mal. Le lendemain, les membres de la Team étaient éparpillés à travers Hoenn et prêts à s’en prendre à l’ordre établi. Tous avaient été équipés de portables (Kelvin aurait préféré des talky-walkies), afin d’assurer la communication avec les chefs, et une hiérarchie avait été établie. Les sbires étaient organisés en groupes, un dans chaque grande ville de Hoenn, dirigés par un administrateur, qui donnait des ordres aux sbires et était seul du groupe habilité à communiquer avec Max, lequel gérait l’opération depuis le groupe d’Arthur, à Lavandia.

Chaque groupe comprenait aussi un sbire chargé de surveiller en temps réel les médias de la Bourse, afin de signaler une éventuelle indiscrétion de leur part. Tous les autres avaient pour unique rôle de gérer leurs actions suivant les directives de Max.

Au début, tout se passa très bien. Personne ne comprit en quoi acheter telles ou telle action leur faciliterait la tâche par la suite, mais Max en était apparemment convaincu. Bientôt, le cours de leur société-cible commença à baisser régulièrement. Tous avaient les yeux fixés soit sur l’écran géant au centre de la salle affichant le cours et la quantité des actions des entreprises établies à Hoenn, soit sur les écrans des nombreuses consoles d’achat et de vente réparties dans la salle principale du bâtiment la Bourse de Hoenn à Lavandia. Ou bien sur les fils d’information continues.

L’un de ceux-là interpella alors Arthur.

Monsieur, il semblerait que nos propres actions soient en train de baisser.

– Hein ? Mais… Elles devraient monter ! Max ?

– J’ai entendu. Investissez maintenant dans la cible.

– Ok.

Plusieurs minutes s’écoulèrent, puis Max reçut un appel de l’administrateur de Mérouville.

Monsieur ? Toutes les actions sont en train de baisser… est-ce normal ?

– Comment ça ? Les nôtres ?

– Non… celles de presque toutes les actions de la Bourse.

– Bon sang ! C’est clairement anormal !

Le surveillant du groupe d’Arthur intervint à son tour :

Par Arceus ! Monsieur, il faut que vous voyiez ça !

– Qu’y a-t-il ?

– C’est à la radio, la chaîne de 112,15 Hertz !

Le surveillant brancha la radio sur son portable, et Arthur se servit du sien pour retransmettre à Max.

… et nous apprenons à l’instant que le gouvernement confirme à son tour cette information : le Colosse n’a pas donné signe de vie depuis plusieurs heures. C’est donc officiel, chers auditeurs, le plus luxueux paquebot de nos lignes maritimes est porté disparu, avec plus de six mille personnes à son bord…

Max sortit une calculatrice de sa poche, et pianota frénétiquement dessus, avant d’annoncer à la volée de nouveaux ordres à tous les groupes. Quand il sembla avoir fini, Arthur lui demanda ce qui se passait.

C’est un peu compliqué, mais ce paquebot a disparu au plus mauvais moment. Il faut annuler toute l’opération.

– Quoi !

– Les ordres que j’ai donnés devraient nous permettre de ne pas tout perdre, mais nous serons quand même fragilisés. Si nous échouons encore la prochaine fois… il faudra repartir de zéro. Au fait, Myrmidon est-elle grillée ?

– Non Monsieur ! Personne ne parle de nous.

– Parfait. On se replie.

***

Nous avons maintenant des détails plus important sur l’affaire du Colosse, disparu en mer depuis hier. Malgré les syndicats de récolteurs d’algues qui crient au complot et à la révolution Pokémonesque, le gouvernement continue de soutenir que les responsables sont très probablement des pirates. La Première Flotte appareillera dès ce soir, afin de les traquer et de sécuriser nos lignes maritimes. L’affaire est grave, car on a constaté que la Bourse a été déstabilisée par l’annonce de cette disparition. Cependant, les économistes du gouvernement se veulent rassurants…

Arthur éteignit la radio. La Team s’était regroupée dans ses locaux à Nénucrique, et avait fait le point. Leurs finances en avaient pris un coup, mais ils pourraient encore agir. Max prit la parole.

Bien sûr, un événement pareil n’était pas prévisible. Je vous garantis que notre action de demain ne rencontrera pas le même problème. Avec la Première Flotte en mer, aucune nouvelle catastrophe ne pourra s’abattre sur nous. Ce coup-ci, tout se passera comme prévu. Notre nouvelle cible est la société Sootopolis Logistics, qui assure le ravitaillement en nourriture d’Atalanopolis. Je suggère d’adopter la même organisation, elle a fait preuve de son efficacité.

***

La seconde opération se déroula comme prévu, quasiment à la perfection. Si ce n’est qu’ils échouèrent encore. Ils avaient presque acquis le contrôle de leur cible au moment où tout dérapa.

Monsieur ! Oh non, ça recommence !

…et en exclusivité pour vous, chers auditeurs : l’interview d’un des membres d’équipage de la frégate qui a échappé au désastre !

Que se passe-t-il, encore ?

– La Première Flotte a été détruite !

– Oh.

Conformément aux souhaits de notre interlocuteur, nous ne dévoilerons pas son identité. Alors, monsieur H., pouvez-vous décrire à nos auditeurs ce qui s’est passé ?

– Nous sommes sortis du port hier soir. La météo annonçait un temps splendide pour toute la semaine. Nous avons commencé à patrouiller, et puis un de nos destroyers a envoyé un signal de détresse. Après, il n’a plus donné signe de vie. L’amiral a ordonné que l’on rassemble tous les navires sur les lieux, et que les pirates qui avaient détruit le destroyer ne devaient pas avoir le temps de s’enfuir.

Quand nous sommes arrivés sur place, plusieurs cuirassés étaient déjà en train de combattre. Mais aucune trace de navire ennemi à l’horizon. Simplement, une véritable armée de Pokémons marins qui assaillaient nos vaisseaux. L’amiral a ordonné de les disperser avec des obus incendiaires au magnésium, spécialement conçus pour brûler sur l’eau. Nous avons commencé à tirer, et ça semblait marcher, quand soudain...


La voix du matelot se brisa. Jusqu’ici, il parlait avec une précision toute militaire, mais sa diction se hachait. Le simple souvenir de l’événement semblait suffire à en ranimer la peur.

– Que s’est-il passé ?

– Nous avons repéré un Pokémon plus gros que tous les autres, qui faisait surface à quelques encablures de là. Il s’est redressé de toute sa hauteur, et a commencé à hurler vers le ciel… et il n’y allait pas avec le dos de la cuiller. L’amiral a ordonné qu’on le descende, alors… plusieurs navires ont armé leurs batteries.

–Et ?

– À ce moment-là, j’étais sur la passerelle. J’ai entendu le responsable de l’équipe d’analyse de situation dire au commandant que ça ressemblait à une Danse-Pluie. Le commandant à répondu que les navires étaient équipés pour survivre à n’importe quelle tempête, qu’une Danse-Pluie ne signifiait rien…

– Qu’a répondu l’officier ?

– Rien. Il a pointé le ciel du doigt. Il y avait un genre de gigantesque nuage en train de se former au-dessus du Pokémon. Moins d’une minute plus tard, on essuyait le pire orage que j’ai jamais vu. C’était impossible de viser au canon par un temps pareil, les vagues étaient plus hautes que nos navires ! On n’a rien pu faire. Le Pokémon s’est mis à tirer Hydrocanon sur Hydrocanon, et ç’a été le signal de la curée. Tous les navires ont été coulés, je crois que le nôtre est le seul qui ait réussi à s’enfuir.


Plus personne ne disait mot. Dans tout le bâtiment, les acheteurs se taisaient. Tous avaient fini par être atteints par l’information.

Et zut. Vendez tout. Il n’y a pas un instant à perdre. Revendez toutes les actions.

Les membres du groupe se tournèrent vers Max. Il était blême.

Vite, bon sang ! Nous devons être les premiers à… mince, trop tard.

L’éclat de voix de Max avait été entendu au-delà du groupe, et tous les acheteurs de la salle se ruaient sur les consoles, espérant sauver le plus possible de leurs investissements.

On part. Immédiatement. On laisse tout tomber et on rentre à la base avant que quelqu’un ne se demande à qui je parlais.

***

L’ambiance était tout sauf joyeuse. Tout le monde percevait la colère qui animait Max, ne serait-ce qu’au fait qu’il fasse les cent pas. En un an, c’était la première fois que ça lui arrivait. Arthur était tout aussi tendu. Il réagissait à l’opposée : lui qui était d’habitude toujours en mouvement restait assis dans un coin de l’entrée du repaire, sans rien dire. Personne ne disait quoi que ce soit. Chacun se contrôlait, le temps de réorganiser les derniers à arriver à la base, et surtout Kelvin. Une fois l’ensemble du comité de direction de la Team arrivés, ils se réunirent dans une des salles à leur disposition, laissant les sbires essayer de se détendre dans les espaces communs.

Bon, commença Max. Tout d’abord, Arthur, j’aimerais entendre tes explications. Tu es le spécialiste des questions aquatiques ; pourquoi n’as-tu pas pu prévoir… ça ?

– Parce que ça, ça n’a rien de normal. On sait que plusieurs espèces de Pokémons pratiquent la collaboration inter-espèces, et que certaines disposent d’une autorité supérieure à d’autres, mais ça n’est pas mon domaine de spécialisation. Je suis comme toi : je pensais qu’un navire militaire était totalement invulnérable. Remonte le temps d’un jour et va dire à n’importe qui que la flotte serait détruite, tu verras bien.

– Admettons. Et admettons aussi que, comme le disait un stratège qui est mort depuis, Aucun plan ne survit à sa propre application . Mais maintenant, on a deux gros problèmes. Tout d’abord, la Team est à sec. Il nous faut de nouvelles ressources, ou nous ne pourrons rien faire. Kelvin ?

– Un bon hacker n’emploie jamais deux fois le même procédé. Mais de toute façon, on ne peut plus se contenter de virer des sous sur un compte… Il faudra des ressources physiques, des billets, des lingots ; en clair, attaquer une banque par son coffre-fort.

– Je suis d’accord. Un crash boursier est inévitable, et toute l’économie Hoennaise ne devrait pas tarder à s’effondrer ; c’est même déjà en cours. Bientôt, seul l’argent liquide aura encore de la valeur ; pour quelques jours de plus… Et tout ça à cause d’un gros Wailord…

– Je n’aurais pas dit mieux, Sarah. Et cela nous amène au deuxième problème. Aussi longtemps que ce Pokémon ne sera pas neutralisé, Hoenn perdra tout ce qu’elle a gagné grâce au commerce des algues. Il vaudrait mieux, donc, que nous dissolvions temporairement la Team et que nous nous fassions oublier, nous tous.

Le silence s’abattit sur l’assemblée tandis que chacun mesurait la portée de cette affirmation. Et puis Arthur provoqua un murmure de surprise général, en trois mots.

Non. Pas moi.

Il fixa son regard sur Max.

L’Armée a montré ses limites. Nous ne pouvons pas compter sur elle pour s’occuper du Wailord.

Il dévisagea tous ceux qui étaient dans la pièce, les uns après les autres.

Il va falloir faire le travail nous-mêmes.

Ses paroles firent enfin réagir. Kelvin s’écria :

C’est de la folie ! Comment pourrais-tu réussir là où l’Armée a échoué ?

– N’était-ce pas aussi de la folie de nous en prendre à Ipsanem ? Et pourtant nous aurions réussi.

– Abrège, lança Max. Que comptes-tu faire ?

– Il me semble évident que les marins qui se révoltaient depuis quelques semaines avaient raison ; un chef a organisé les Pokémons marins. Mais je veux bien parier qu’ils ne sont rien sans lui. Quelle armée continuerait le combat une fois son chef emprisonné dans une pokéball ?

– Qu’est-ce que je disais ? Il est fou !

– Silence, Kelvin. Il a raison sur un point : ça n’est pas la chose la plus folle qui ait été évoquée dans cette pièce, et si ce n'est pas assez clair, je parle de ton piratage bancaire. Ça semblait fou, mais ça a marché ; alors laisse Arthur finir.

– Merci, Sarah. L’idée de départ est simple : si ce super-Wailord peut détruire une flotte entière à lui tout seul, il n’a aucune raison de craindre un seul navire. Or, nous avons dans cette Team plusieurs Dresseurs, et nous avons encore de quoi acheter un petit stock de balls ; voire carrément une Master Ball. Donc, on prend la mer, on attaque l’adversaire sur son propre territoire, et on le capture.

Kelvin montrait clairement sa désapprobation. Sarah semblait sceptique. Max avait sorti sa calculatrice. Mais tous étaient stupéfaits par une telle audace. Réussir semblait invraisemblable pour un tel plan. Et en même temps, tout ce que disait Arthur était très logique. Finalement, Max prit la parole.

Pour la Master Ball, ça serait vraiment compliqué. Mieux vaudrait employer le reste de nos fonds pour acheter un grand stock de pokéballs normales, et nous relayer pour les lancer en continu sur le Wailord, de telle sorte qu’il soit enfermé de nouveau dès qu’il s’échappe et ne puisse pas attaquer le navire ; pendant ce temps, les meilleurs Dresseurs de la Team pourraient contenir une attaque de Pokémons normaux. Mais nous n’avons pas les moyens de louer un bateau.

– Ne me dites pas que vous aussi vous adhérez à cette folie !

– … Je vois. Écoute-moi attentivement, Kelvin : tu as le droit d’être en désaccord avec le projet, et tu as aussi le droit de ne pas y participer si tu veux. Alors laisse-moi les droits opposés, ceux d’être d’accord et de participer, ou il faudra que nous ayons une petite explication. Suis-je suffisamment clair ?

– … Oui. Monsieur.

– Bien. Quelque chose à dire, Sarah ?

– Oui. Étant donné mon métier, je connais quelqu’un qui a un bateau et qui pourrait nous le prêter. Ce sera moins cher que de le louer, mais il y aura quand même des dépenses à faire, le bateau en question étant un peu vieux.

– C’est très bien, approuva Arthur. Si le capitaine travaille pour une connaissance, il se montrera plus compréhensif envers ce qui semble être une organisation hiérarchisée et non-officielle que s’il faisait ça pour de l’argent.

Sans trop savoir si Arthur était sincère ou s’il se moquait, Sarah continua.

De plus, le bateau était initialement conçu pour ignorer totalement les tempêtes ; c’est un baleinier, qui date de l’époque où l’on chassait encore les Wailords pour leur graisse. Il a été reconverti en transporteur d’algues, mais le capitaine connaît son métier, et a déjà affronté des tempêtes. Il ne refusera pas d’aller au-devant d’un gros Wailord ; surtout si c’est moi qui le lui demande.

– Et les rénovations à faire ? demanda Max.

– À moins que vous n’insistiez pour voyager dans une cale qui sent l’algue à plein nez, il faudra ajouter des cabines. Et on ferait mieux d’en profiter pour renforcer le bateau. Il est conçu pour affronter les Danse-Pluies de Wailords normaux, pas pour résister à une tempête capable de paralyser des vaisseaux de guerre. Techniquement, il pourrait, mais ça n’est pas prévu.

– Bon, ça m’a l’air viable. Quelqu’un à une idée pour les fonds ?

Silence. Puis Kelvin se racla la gorge.

Bon, je tiens déjà à préciser que je ne monte pas sur le bateau. Hors de question que je pourchasse le monstre. Mais j’aimerai bien éviter que vous mourriez tous, alors autant mettre un maximum de chances de votre côté, non ? Bref. Les banques de Hoenn, c’est mort ; mais on peut encore pirater une banque étrangère. Le plus tôt sera le mieux : Hoenn est la première puissance économique au monde, et le crash de notre propre économie risque d’en affecter d’autres. Nous allons peut-être même au-devant d’une crise d’envergure planétaire…. Je pense possible de faire ça d’ici quatre jours.

– Comment ?

– En répandant un virus sur Internet, puis en attendant qu’il infecte suffisamment d’ordinateurs. Ce virus devra enregistrer les frappes au clavier des ordinateurs infectés et les mettre en corrélation avec un éventuel brouillage à l’écran ; à partir de quoi il pourra déduire des identifiants. On lui envoie l’ordre de nous les transmettre, et puis on s’en sert pour effectuer des virements vers nous. Brutal mais efficace.

– Piller les comptes en banques de gens innocents ? C’est un peu… amoral.

– C’est eux ou Hoenn.

–Tout de même…

Un autre silence, le temps que les participants réfléchissent à la proposition de Kelvin. Enfin, Max leur livra son point de vue sur le sujet.

Bon, de toutes façons nous savions tous que nous nous engagions dans l’illégalité. Alors… pourquoi pas ?

La salle semblait être sur le point de se ranger à cet avis. Et puis Arthur intervint à son tour.

J’ai une autre idée. Je ne conteste pas celle de Kelvin et je suggère de la mettre en application dès que possible, mais je viens de penser à quelque chose. Le gouvernement, après tout, ne nous a pas encore repérés comme étant hors-la-loi.

– Où veux-tu en venir ?

– Demandons des fonds à la Ligue !

À l’étonnement général, Max éclata de rire.

Mais si ! Je demande un rendez-vous avec Rochard, je lui dis que je représente une société de pêcheurs et que nous avons un bateau, et je lui demande des sous pour le rénover et partir chasser un certain gros poisson !

– Et tu crois que ça peut marcher ? S’il accepte, la Ligue discrédite toute l’Armée, alors qu’elle est déjà en train de perdre son pouvoir économique !

– L’Armée est déjà discréditée, et une offre pareille lui laisserait la possibilité de se désengager de toute responsabilité si nous échouions !

– Nous ne voulons pas échouer, Arthur.

– C’est comme ça qu’il verra la chose ! Après tout, avant d’être un politicien, c’est un collectionneur d’art, qui fera tout pour préserver sa petite routine quotidienne.

– C’est vrai… Bon, alors essayons ça, et si ça ne marche pas, nous suivrons l’idée de Kelvin.

– Je demanderais une audience urgente, je pense que ça peut se justifier au vu du temps dont nous avons besoin pour rénover le bateau ; et cela nous permettra de perdre moins de temps avant de mettre en œuvre le projet de Kelvin, si nous devons en arriver là…

– Bien. La question des fonds semble pouvoir se régler. Une dernière question : qui se porte volontaire pour aller à la chasse au monstre ?

–Moi, répondit immédiatement Arthur. C’est mon projet, j’en suis.

– Comme je le disais… pas moi, répondit Kelvin.

– Je peux faire embarquer un sonar de dernière génération sur le bateau par la Devon, mais il faudra que je m’en occupe. Je viens avec.

Max fut le dernier à prendre la parole.

Je préférerais rester à terre. Je souffre d’un léger mal de mer, s’il faut affronter une tempête diluvienne… eh bien je ne suis pas très enthousiaste. De plus, j’aimerais effectuer quelques recherches. Ce n’est qu’une idée un peu loufoque, mais il est possible que j’aie une piste sur la nature de ce Wailord.

***

J’ai réfléchi à votre projet , annonça le Maître.

Dès lors, Arthur sut qu’il avait gagné.