Secret Défense de Oustikette

Samuel jeta un œil à son portable : il était à peine sept heures et demi. Il restait encore un peu de temps avant le début des cours. Comme chaque matin depuis son arrivée, le brun profitait d’un bon café, à la cafétéria de l’Institut. Quelques fauteuils, deux distributeurs : c’était tout ce qui occupait ce petit espace détente.

De si bonne heure, l’endroit était désert. Et c’était tant mieux, il adorait ce doux calme qui embaumait la pièce aux premières lueurs de l’aube.

Pensif, le jeune homme perdait son regard dans la noirceur de son breuvage.

Le café, c’était la seule boisson qu’il avait trouvée pour compenser la diminution drastique de sa consommation d’alcool. D’ailleurs, en parlant d’alcool, la ‘soirée’ de la veille lui avait laissé un mal de crâne qui refusait de passer.

Soudain, le bruit de la double-porte le sortit de sa réflexion. Coleene entra alors en trombe. En deux foulées, elle arriva devant lui.

— Bonjour ?
— Hmm… Salut.

Sans un mot de plus, elle dégaina une affichette de la doublure de son blouson de moto. On y vantait les mérites d’un tournoi organisé par l’école, le vendredi soir suivant.

— Le tournoi d’intégration ? s’étonna le jeune homme, en buvant une gorgée.
— Ouais. J’aurais besoin d’un partenaire, c’est des combats deux contre deux.

Le brun haussa un sourcil. C’était surprenant qu’elle vienne lui demander ça. À lui, l’immigré.

— Je croyais que tu ne me faisais pas confiance ?
— C‘est pas une histoire de confiance, l’immigré. C’est une histoire de victoire. Si j’y participe, ce n’est pas pour perdre. Et tu es le seul à avoir ma catégorie de puissance.

Amusé par le franc-parler de sa camarade, il ricana.

— Heu… ça va tes chevilles ?
— Ta gueule, tu veux ! Si tu te rappelles notre combat, tu te souviendras que je t’ai obligé à monter à soixante pourcents de puissance.

Y repensant, le jeune homme hocha la tête.

— Oui, bien sûr que je m’en souviens…

Il lui adressa un petit sourire moqueur.

— … Mais, tu n’as pas pensé que je pouvais déjà avoir trouvé un coéquipier ?
— Impossible, somma la fille d’Edgar, sûre d’elle. Je sais que les jumeaux ne participeront pas, et que Marie-Kate est déjà avec Sophia. Tu as beau être plus sociable que moi, tu ne peux pas avoir trouvé un partenaire aussi vite… Et puis, il y a peu de chances qu’il soit meilleur que moi.
— C’est juste ! ricana à nouveau le brun. T’inquiète pas, c’est d’accord !

Souriant pour une fois, bien que très légèrement, l’adolescente hocha la tête.

— Très bien. J’espère que tu donneras le meilleur de toi-même…

Puis, elle ajouta, plus faible qu’un murmure.

— … Je te remercie.

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Le vendredi soir arriva.

Une bonne partie des élèves et des professeurs s'étaient réunis dans le stade de l'Institut. Plein à craquer, l'ambiance du lieu était survoltée.

Dans le public, les jumeaux participaient à l’excitation générale. Tandis que, juste devant eux, Marie-Kate et Sophia patientaient jusqu'à l'horaire de leur premier match.

— Tu penses que Coleene va participer ? demanda Brian à sa cousine, en se penchant vers elle.

Celle-ci émit un ricanement.

— Très drôle ! Ça m'étonnerait qu'elle ait trouvé un partenaire qui lui convienne.

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Pendant ce temps, dans le sas d'entrée côté gauche des compétiteurs, Coleene et Samuel passaient le temps comme ils pouvaient. Leur atypique duo avait en effet été choisi au sort pour débuter le tournoi. Ils ne savaient par contre pas contre qui ils allaient se battre. Cela rendait quelque peu de suspens à l'événement.

Soudain, le bruit strident de l'allumage du micro retentit, faisant taire toute l'assemblée. L'homme qui parlait était un prof de combat direct, accessoirement arbitre à ses heures perdues.

« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! Bienvenus pour cette nouvelle édition du tournoi d’intégration ! Comme chaque année, il verra s’affronter de magnifiques duos, mélanges de tous les niveaux et filières. Mais ne perdons pas de temps en futiles présentations ! Place aux combats !...

Le professeur qui se trouvait encore au milieu du terrain désigna la porte du sas droit de la main.

« Matthieu Laplace et Steven Stone, deux première année de la filière Assistance ! »

Applaudissements. Un petit roux squelettique arriva accompagné d’un blond peu charismatique.

« En face d’eux, en première année eux aussi, mais en filière Stratégie Appliquée : Samuel Hansell ! »

— Tiens, il participe ! s'étonna Brian.

Le jeune homme entra, suivi par sa coéquipière, toujours aussi peu encline à esquisser un sourire.

— C'est qui à côté de lui ? demanda la rousse.

Derrière, les jumeaux n'en croyaient pas leurs yeux.

— Ça serait tout de même pas Coleene ?!
— C'est impossible ! Comment il a fait ?!

« Et celle qui a reçu la médaille d'honneur de l'ordre des maîtres de la ligue : Coleene Dorgman ! »

Ovation du public.

Le brun se tourna vers sa coéquipière, surpris.

— Dis donc, tu m’en avais pas parlé de ça !
— Nan, je suis pas du genre à le clamer sur tous les toits ! grogna-t-elle en retour, les mains dans les poches de son short. Et puis, ce n’est qu’un titre !

Aussitôt, le duo d'en face appela un magnézone grésillant, et un Grodrive, impassible. Apparemment les deux adolescents s'étaient concertés pour le choix de leurs pokémons. Bien au contraire d'eux.

— On fait quoi ?

La fille ne répondit pas de suite. Elle observait les moindres mouvements de ses adversaires. Plus particulièrement le type acier, qui cherchait toujours à être devant son allié.

— Envoie en un qui frappe fort, le Magnézone est joué défensif. Mais en sors pas tes plus fort tout de suite. Faut garder l'effet de surprise.
— OK !

Il dégaina presque immédiatement une Poké-Ball, d'où sortit une flagadoss à l'air bête.
En la voyant, Coleene hocha la tête.

— Bon choix ! C’est à moi maintenant, je suppose...

Elle leva le bras au ciel, sa Masse-Ball entre les doigts.

— … Réxi, montre ta puissance !...

Dans un rayon rouge apparut alors, son splendide spécimen de rexillius. La femelle, comme à son habitude, poussa un cri venu du fond des âges. Malgré qu’il l ‘ait déjà vu en action, le jeune homme ne put s’empêcher de tressaillir. En pleine lumière, elle était encore plus terrifiante. Et à ce moment, il était heureux d’être de son côté.

Leurs adversaires firent les yeux ronds, tandis que les spectateurs s’extasièrent.

— … Eh oui ! Qu'est ce que vous croyez ? Que j’ai battu la ligue avec des rattatas ?

L’arbitre reprit à nouveau la parole.

« Bien sûr, je rappelle à tous les participants que ces matchs sont en deux contre deux, à un pokémon chacun, et qu’ils sont à élimination direct. Aussi, entre chaque confrontation, vous n’aurez pas le droit de soigner vos pokémons. Faites donc très attention à leur santé. Mais bref. Que le combat commence !! »

Sans un mot, l'adolescente fit signe à son pokémon d'attaquer. Ce qu'elle fit en préparant un Pouvoir Antique dans sa gueule, visant Grodrive.

— Non ! La laisse pas faire ! hurla le roux. Magnézone, interception !

L'aimant lévita au devant du rayon albâtre, en brillant d'un éclat métallique nouveau.Il se le prit sans sourciller.

La kalosienne affichait un rictus triomphant.

— Parfait. Tout se déroule comme prévu.
— Tu t’attendais à ce qu’il vienne l’encaisser.

Elle hocha la tête.

— Oui ! Et c'est logique, le type acier est résistant face à la roche.

Son coéquipier ne comprenait pas.

— Alors pourquoi tu…

Il se stoppa au milieu, comprenant de lui même. Mais Coleene était trop fière de son coup de poker, pour ne pas l’avouer.

— J'ai cassé sa Fermeté…

On entendit le roux jurer. Elle avait déduit les caractéristiques de son pokémon depuis ses mouvements.

La dresseuse claqua des doigts, et en un éclair, la type dragon fondit sur sa cible, le crâne reluisant d'un bleu azur.

Le choc fut violent. Une explosion. Puis, le calme plat.

Magnézone gisait à terre, K.O, sa sphère principale à moitié déformée par la Fracass'Tête qu'il venait de recevoir.

— … Je ne pouvais pas me permettre de lancer la véritable offensive sans m’être débarrassée de ça. Trop risqué !...

Bien que Réxi semblait encore en pleine forme, sa dresseuse la rappela immédiatement dans sa Ball.

— … Tiens ! À toi ! Je te le laisse !
— Reste plus que nous deux ! constata le blond, à l'intention de Samuel.
— Eh oui ! Flagadoss, Repli.

Le pokémon benêt rentra aussitôt dans son coquillage. Ce qui fit rire l'autre. Le brun n'attendait plus que le bon moment.

— Pathétique ! Fatal-Foudre !

Le ballon spectral forma un nuage noir au-dessus du terrain. Le tonnerre grondait. Des étincelles crépitantes en sortaient.

D’un coup, un énorme éclair frappa le sommet du kokiyas modifié de Flagadoss qui n'en ressortit pas. Elle n'avait même pas l'air affectée par cette attaque, pourtant super-efficace.

— Il est plutôt coriace ton truc.

Samuel affichait une expression moqueuse.

— Et tu n'as encore rien vu…

Puis il hurla, victorieux, en pointant du doigt le spectre.

— … GO ! Coquillage-Torpille !

Tous les spectateurs eurent la même réaction : la surprise. Il ne s'attendait sûrement pas à une technique secrète.

Toujours cachée, Flagadoss expulsa une grande quantité d'eau qui, peu à peu, s'accumula en une seul et même vague. Portée à toute vitesse par ce courant, elle se coucha tel une torpille puis surfa dessus. Le temps que le pokémon spectre comprenne ce qui lui arrivait dessus, il était déjà trop tard.

Comme percuté par un TGV, Grodrive tomba K.O sur le coup, devant le désarroi de son dresseur.

— Co... Comment t'as fait ?! bafouilla celui-ci. Comment elle a résisté à une attaque électrique ?...

Le gagnant brandit un objet long et cylindre.

— … Une pile ?!
— Exact ! J’avoue que le boost en attaque ne m’est pas très utile, mais comme les gens ont toujours tendance à utiliser l’électricité contre elle, ça ne se refuse pas.

Le public applaudit les deux duos qui repartirent, laissant la place à deux autres.

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Les deux filles, quant à elles, furent appelées à se battre deux combats plus tard. En face d’elles, un petit et un grand d’origine afro-américaine : Laurel et Hardy. Et ce n’était même pas une blague. Malgré leur différence de corpulence, ils étaient tout deux en deuxième année de Stratégie Appliquée. C’était des camarades des jumeaux de la pension.

Les hommes sortirent deux mackogneurs. Parfaitement synchrones, les deux pokémons se mirent en position de combat. S’ils étaient presque identiques, on pouvait apercevoir que celui de droite était un tout petit peu plus petit que l’autre.

Sophia se tourna vers son amie.

— Alors, on applique quel plan ?
— Faut qu’on soit plus rapides qu’eux, affirma la blonde.

En portant sa main à sa ceinture, la rousse hocha la tête.

— Reçu !

Elle sortit une lockpin. Dans le même temps, sa partenaire appela un jungko.

« Que le combat commence ! »

Presque immédiatement, les deux types combat passèrent à l’action. L’un resta en arrière, gonflant ses muscles ; tandis que l’autre courut à l’avant de ses adversaires, dans le but de les occuper. Leur stratégie était simple, se servir du premier pour occuper les opposants, et ainsi permettre au second de se booster sans soucis.

Mais, Marie-Kate l’avait compris rapidement. Ainsi, elle ordonna à son pokémon d’attaquer directement le deuxième. D’un discret signe de tête, la jeune fille intima à son amie de faire de même.

— Wade, Lame-Feuille sur le second !
— Lockpin, Pied-Sauté ! Même cible !

Les pokémons des filles snobèrent donc le premier, qui pourtant leur fonçait dessus avec un double Poing-Glace. Le type plante, frôlant le sol, lui passa sous les jambes. N’oubliant pas au passage, de lui asséner un coup d’Aéropique sur la cuisse gauche. La type normal elle, sauta par-dessus, dans un élégant salto. Avant de retomber sur la tête de celui resté en arrière.

Tous deux deux arrivèrent en même temps sur leur cible, et lui décochèrent leurs meilleurs attaques. Mais le type combat ne tomba pas K.O pour autant. Son dresseur se prépara à recevoir une autre offensive.

— Magrok, Abri !…

Mais ses adversaires rebroussèrent chemin pour s’attaquer au deuxième. À nouveau pris au dépourvu, ce dernier se prit aussi les deux attaques simultanées. Et en étant positionnés entre eux deux, ils mettaient en branle toute la stratégie des étudiants.

— … Laurel, on fait quoi ? s’inquiéta Hardy
— On attaque !

Sur ses mots, les deux pokémons agirent de concert. Peut-être était-ce un ordre spécial ?

Les mackogneurs fondirent sur leur opposants, les poings recouverts d’une énergie orangée. Malheureusement, c’était mal connaître leur adversaire.

D’un seul coup, d’une seule Tempête-Verte, le type plante faucha leurs derniers points de vie.

« Les mackogneurs sont K.O. Le duo Dorgman-Sterne est qualifié pour le prochain tour. »

Applaudissements du public. Fair-play, les deux duos se serrèrent la main.

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Pour leur deuxième match, le hasard opposa le surprenant duo, à un baraqué en poncho ressemblant vaguement à Goyah accompagné par une adolescente aux cheveux roses.

Au programme : Lucario et Blindépique contre Galeking et Braségali.

— On est dans la merde, l'immigré ! Y va falloir qu'on assure, commenta la fille aux cheveux de jais, perplexe.
— Ouais.

Une fois le signal de début donné, la fille en face passa immédiatement à l'action.

— Vite, Pied Brûleur...

Le gallinacé de feu partit en trombe vers Blindépique, la jambe droite couverte de flammes, mais ce dernier se protégea avec ses avant-bras.

— … Encore.

Braségali continua, multipliant les coups de pieds brûlants sur le type plante qui commençait déjà à souffrir. Sa peau verdâtre devenait de plus en plus roussie.

— Merde ! grogna sa dresseuse.

De son côté, Galeking fonça sur son homologue de type le crâne brillant d'une lueur acier. Lucario lui, dormait encore, assis en position de méditation. Il ne bougeait pas d'un poil. Samuel ne lui donnait pas d'ordre. Et pourtant, le pokémon Armurfer s'approchait à toute vitesse.

Quand, tout à coup, le brun somma.

— Combat Astral !!…

Aura ouvrit les yeux. Trois lucarios composés de gaz bleu foncé et noir contrecarrèrent soudain les plans de l'adversaire, devant la stupéfaction de l'assemblée.

— … Pied Voltige.

Aussitôt, les lucarios sautèrent sur Galeking, les pieds en avant, tel des furies. Le type roche tomba K.O sur le coup. Le sinnohïte ne pouvait en cacher sa fierté. Même si, au fond de lui, il regrettai la manière dont il avait acquis cette puissance.

— Fait chier ! protesta le gars baraqué. Sarah, assure de ton coté.
— Ne t'inquiète pas. Je maîtrise la situation.

En effet, Coleene peinait encore face à son adversaire. Le Braségali ne laissait pas de temps mort à son pokémon. Il le mitraillait d'attaques enflammées. À chaque fois que Blindépique tentait de passer à l'offensive, le poulet le contrait ou esquivait. Cela commençait à taper sur les nerfs de la fille aux cheveux ébènes.

— MERDE, MERDE, MERDE !
— Tu veux que je t'aide ? proposa son coéquipier.

Elle souffla.

— Non ! C'est bon !

Blindépique frappa alors le gallinacé d'une Surpuissance bien placée. Ce dernier en souffrit. Mais ils vacillaient tous les deux. Le pokémon épinarmure lui aussi n'allait pas tarder à être K.O.

La dresseuse de Braségali prit un air décidé.

— C'est bon, j'en ai marre ! Attaque Rapace !

Aussitôt, le pokémon partit en trombe sur le type plante, le corps entouré d'une bourrasque de vent azur. Ce dernier tenta de se protéger, en vain.

Après une explosion, il tomba K.O.

Ce qui, pour changer, mit Coleene dans une rage folle.

— PUTAIN !! FAIT CHIER !

Dans une colère noire, elle quitta prestement le terrain en claquant la porte des coulisses.
Les autres en face en rigolèrent :

— Franchement, elle n’est pas très calme, ta copine.
— C'est pas ma copine, objecta tout de suite Samuel.
— OK, excuse-moi !… Sarah, tu sais ce qui te reste à faire ?

La fille réajusta sa robe.

— Ne t'inquiète pas, je vais le démonter. Braségali, Pied Brûleur !

Le pokémon, faisant reluire sa jambe d'un vif éclat orangé, bondit sur Lucario qui méditait toujours. Au dernier moment, Aura roula sur le côté puis se leva, enfin.

— Aurasphère.

Le type acier créa la classique boule d’énergie orangée et smasha dedans tel un volleyeur professionnel. L'attaque fusa vers son destinataire à la vitesse du son.
Hélas, en se décalant de la trajectoire, il l'évita facilement.

— Pied Brûleur, encore !...

Braségali réitéra son offensive, manquant de peu Lucario, qui recula de quelque pas.
Aussitôt, le pokémon feu recommença encore mais l'autre évitait toujours.

— … Tu vas arrêter de fuir !

Samuel sourit.

— Tu ne veux plus qu’il fuie ? D’accord. Lucario, Forte-paume !

Son pokémon stoppa sa course, se retrouvant donc face à face avec son adversaire. Tout à coup, il lui flanqua un titanesque coup de paume dans le ventre. Sous cette force, l'autre tomba à genoux, sonné. Il le finit alors par un coup de pied en pleine tête.

« Braségali est K.O. nota l'arbitre, sous le regard médusé de la dresseuse. Le duo Hansell-Dorgman est le premier qualifié en finale. »


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Les deux filles repassèrent quelques temps plus tard, face à un wailord et un momartik. Hélas, le plus gros de deux vint à bout de l'Elekable et du Métamorph qu'elles avaient envoyés.

C’est dépitées qu’elles serrèrent la main de leurs adversaires, qui avaient durement gagné leurs places en finale.

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Dans les coulisses, qui étaient en fait les vestiaires du stade, les perdantes retrouvèrent les finalistes. Du moins, ceux qui représentait la pension. Samuel chantonnait, le dos contre un casier, tandis que Coleene faisait la gueule, comme toujours, assise au fond sur un banc.

— Samuel !! s’enjoua Sophia, lui tombant presque dans les bras, à sa grande surprise. Tu as été extraordinaire ! Toutes ces techniques secrètes, c’était… c’était incroyable !

Gêné, l’adolescent se gratta l’arrière du crâne. La rousse buvait ses paroles,le regard luisant d’admiration.

— C’est vrai qu’elles peuvent être impressionnantes. Du moins, pour ceux qui ne les connaissent pas.
— C’est quand même dingue que tu aies réussi à créer autant de techniques secrètes.
— Je ne les ai pas créées. C’est un vieil homme qui m’a enseigné tout ce qu’il avait acquis pendant toutes ses années.
— Mais, cherche pas, Sam, commenta Marie-Kate, un peu blasée. Je crois bien.qu’elle a fumé un bédo avant de venir. Regarde, elle a les yeux tout rouges !

La concernée leva les yeux au ciel. Effectivement, les vaisseaux à l’intérieur de ses yeux étaient tout dilatés.

— Roh, je te connaissais pas aussi sarcastique !
— C’est bizarre, parce qu’il paraît que c’est de famille !…

Se rappelant ce qu’elles étaient venues faire, la blonde fit une moue amère. Puis instinctivement, elle reprit son sourire en se tournant vers le jeune homme

— … Bref, on voulait encore vous féliciter pour votre qualification !
— Il n’y a pas de quoi ! sourit Samuel à son tour. Mais, j’avoue que j’aurais préféré vous retrouver en finale.

Bien que joyeuse, Sophia soupira.

— Nous aussi, on aurait aimé, Sam !
— Mais ce n’est que partie remise, j’espère ? s’inquiéta Samuel.

Marie-Kate acquiesça, réfléchissant.

— Oui, bien sûr. Ce n’est pas le seul tournoi qu’ils organisent dans l’année. On aura tout le temps
— Tant mieux, alors.
— Oui ! Et on vous mettra la pâtée ! affirma la rousse, serrant les poings.

Le jeune homme ne pu s’empêcher de lâcher un petit rire. Elles, gagner ? Si seulement elles savaient.

— Nan, je crois pas que ce soit possible. Pas dans cette vie, en tout cas !

Les trois jeunes rirent de bon cœur. Derrière eux, Coleene ouvrit un œil, intriguée, puis le referma.

Reprenant tous enfin leur calme, Sophia lança alors un signe de tête vers la porte de sortie.

— Dis, Sam, je vais me chercher un truc à boire au distributeur. Tu m’accompagnes ?

Bien qu’intrigué, le jeune homme accepta, ravi. Il la suivit aussitôt. De toute manière, leur prochain match ne serait que dans une heure. Entre-temps, il y avait l’entracte.

Les deux cousines se retrouvèrent alors seules.

— C’est étonnant que tu ais pris Samuel comme partenaire ! s’étonna la blonde, en s’approchant, avec un petit sourire en coin. Je t’ai vue partir avec lui, l’autre soir. Tu ne me cacherais pas quelque chose ?

Coleene soupira, collant son dos contre le mur derrière elle.

— Non ! Et puis, si c’était le cas, qu’est-ce que ça pourrait te foutre ?
— Je ne sais pas. J’essaye de comprendre. Un jour, tu le détestes, t’es prête à le tuer ! Le jour d’après, tu fais équipe avec lui !
— Y a rien à comprendre. J’ai eu tort, c’est tout ! Maintenant, je l’admets, c’est pas un anti-mutants. Donc, s’il peut nous être utile, je préfère être sûre de son plein potentiel. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
— Comme quoi ? S’inquiéta sa cousine, devenant soudain sérieuse.

La fille d’Edgar jeta un œil autour d’elles. Personne. Puis, elle reprit.

— Une attaque de la M.E.A, par exemple. Apparemment, ils bougent pas mal ces derniers temps. C’est Steven qui a eu les infos, via le groupe de Jack. C’est pas impossible qu’ils fassent de descente dans deux-trois de nos planques à Illumis.
— Et, tu penses qu’ils peuvent trouver la pension ?

L’autre haussa les épaules.

— Peut-être que oui. Peut-être que non. Mais ce n’est pas à exclure. Ce type est particulièrement puissant. Quand le moment sera venu, ce sera préférable qu’il soit de notre côté.

Marie-Kate fit les yeux ronds, n’en revenant pas des propos que pouvait tenir sa cousine.

— J’en reviens pas. Il y a pas une semaine, c’était moi qui essayais de te convaincre qu’on pouvait lui faire confiance !
— Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! somma aussitôt la mutante de feu, catégorique. Je ne lui fais pas confiance !… Je sais qu’il nous cache encore des choses. Tant que je ne sais pas ce que c’est, je resterai sur mes gardes… Néanmoins, je ferais en sorte qu’il ne parte pas.

Désabusée, la blonde secoua la tête, soupirant.

— Je me disais aussi. J’étais étonnée que tu changes d’avis aussi rapidement.
— Je me fiche de ce que tu en penses ! J’ai pu voir bien plus de choses que toi à son sujet !

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Les deux canettes tombèrent du haut de la machine dans un fracas qui fit sursauter Sophia. Se penchant pour récupérer les boissons, elle aperçu la tête perplexe de Samuel dans le reflet. La jeune femme fut prise d’un petit fou rire.

— Tu dois te demander pourquoi je t’ai proposé de venir ! Je me trompes ?

Le sinnohïte rit à son tour. Ironique, il posa une main au niveau de son cœur.

— Je l’avoue, je n’en ai aucune idée !
— T’es bête ! sourit la rousse, dodelinant de la tête. J’avais pas envie d’y aller seule, en fait…

Une certaine déception déforma les traits du brun. Il s’était attendu à quelque chose de, disons… plus exceptionnel.

Voyant le malaise, la jeune femme se reprit aussitôt.

— … Bon, en vrai, il n’y a pas que ça, hein !… Je voulais te parler de vos futurs adversaires. Tu as pu voir notre match contre eux ?
— Pas en entier, malheureusement. J’ai dû m’absenter cinq minutes.

L’étudiante hocha la tête. Elle sourit, elle pourrait sûrement lui apprendre deux-trois trucs.

— OK. Donc, tu sais qu’ils sont tout deux en troisième année de Stratégie ?
— Yep. Et qu’ils font un excellent travail en équipe. Ils combinent assez bien les capacités de leurs pokémons.

Elle lui tendit sa canette. Il en bu aussitôt une gorgée.

— Justement. Je connais bien Henry, le dresseur de la momartik. S’il utilise le même genre de stratégie que d’habitude, il va tenter de vous priver de mouvements.
— Comment ça ? ne comprit pas le jeune homme.
— Peu importe le pokémon qu’il sortira, il devrait utiliser ses capacités pour petit-à-petit vous bloquer. Après, celui de son pote n’aura qu’à vous mettre K.O.

Samuel la remercia de ces avertissements, mais fronça les sourcils. Quelque chose lui échappait.

— Pourquoi m’avoir pris à part, pour me dire ça ?
— Coleene est trop fière pour accepter l’aide de quelqu’un d’autre. Encore moins, si c’est moi.

Il préféra ne rien rajouter. Elles avaient leurs problèmes. Ce n’était pas à lui, l’immigré, de mettre le nez dedans.

Les achats faits, les deux retournèrent au stade.

Alors qu’ils marchaient, le brun en tête, une goutte de sueur se forma sur la main de Sophia. Celle-ci glissa, jusqu’à atteindre l’acier de la canette. Une réaction ne se fit pas attendre, et un petit trou se forma. L’ayant vue couler, la jeune femme fut parcourue d’un frisson. De sa main libre, elle sortit son portable et tapa rapidement dans un mémo :

« Essai 34 : Rend instable forme humaine. Activation inopinée des capacités. »