Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution ! de FaNhistoria

Cela allait bientôt faire onze heures qu'ils étaient en vol. Alain en était à sa troisième lecture du guide de présentation de la région, gracieusement offert par la compagnie aérienne. Il avait déjà regardé une petite dizaine de films tous plus ou moins dignes d'intérêt et n'avait clairement plus aucune envie d'en commencer un autre. Le jeune homme jeta un œil à sa compagne de voyage, endormie sur le siège à côté de lui. Elle avait sombré cinq heures plus tôt et il en venait presque à regretter son flot de paroles incessant. Ses questions ininterrompues auraient au moins eu le mérite de faire passer le temps un peu plus vite. Même Marisson s'était laissé gagner par le sommeil et ronflait étendu sur les genoux de sa dresseuse. Dans certaines situation, posséder un Pokémon de petite taille pouvait être un avantage, car lui ne pouvait pas compter sur la compagnie de Dracaufeu ni d'aucun autre de ses Pokémon.

Alain soupira de dépit.

Dormir n'était pas non plus une solution, car il s'avérait qu'il n'arrivait tout simplement jamais à trouver le sommeil dans les transports.
Le noiraud referma le guide, le rangea dans la pochette du siège devant lui et laissa son regard errer à travers le hublot. Avec un peu de chance, quelqu'un finirait bien par se réveiller…

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- Alain ! Alain !

Le dresseur sentit qu'on le secouait.

- On est arrivés !

- Ma ri !

Le jeune homme émergea lentement et se retrouva face à Manon, qui affichait un large sourire.

- Regarde ! On a atterri ! annonça-t-elle, les yeux pétillants.

- Quoi... déjà... ?

Alain regarda à travers la vitre et remarqua que des palmiers bordaient la piste.

Alors il avait bel et bien fini par s'endormir... Il fallait croire que les miracles existaient vraiment…

Les deux amis récupérèrent leurs valises dans le casier à bagages au-dessus d'eux et descendirent de l'appareil. Le jeune homme marcha d'un pas mal assuré jusqu'à l'entrée de l'aéroport. Car comme il n'avait pas pu les étendre convenablement durant toute la durée du vol en raison du manque de place, ses jambes lui paraissaient plus ankylosées que jamais. Manon, quant à elle, n'avait pas eu à souffrir des mêmes inconvénients. Elle trottinait joyeusement à côté de lui en compagnie de Marisson.

Ils traversèrent le terminal et furent accueillis par des vahinés qui leur passèrent un collier de fleurs autour du cou, puis ils prirent un taxi qui les mena au port de la ville d'Ekaeka, où ils devaient rencontrer les membres de la fondation Æther.
Comme il leur restait au moins deux heures avant le rendez-vous, ils décidèrent de goûter aux spécialités locales et s'enfoncèrent dans la ville jusqu'à atteindre la zone commerciale. Là, ils tombèrent sur une petite échoppe, dont la vitrine était remplie de pâtisseries rondes enrobées de sucre. Il y en avait de toutes les tailles : des petites, des grandes, des fourrées, des plates, des allongées…

- Alain ! le stoppa la rouquine. Regarde ! fit-elle en désignant la boutique.

Le jeune homme leva la tête et jeta un œil à l'enseigne sur le toit.

« Malasa'Délice »

- Tu veux entrer ? lui demanda-t-il.

La réponse de la jeune fille ne se fit pas attendre. Elle se précipita à l'intérieur, et appuyée par le regard expert de Marisson, se mit à la recherche de la pâtisserie la plus grosse.

Ils apprirent que les beignets étaient en fait des « malasada » et que la coutume voulait qu'un dresseur partage sa pâtisserie avec l'un de ses Pokémon. Ils en commandèrent deux, de la taille la plus grande possible (car Manon et Marisson avaient bien insisté pour prendre une Malasada Maxi) et partirent s'installer à une table.

Alain libéra Dracaufeu, rompit la malasada en deux et lui en donna la moitié. Le Pokémon feu sembla apprécier la pâtisserie au moins autant que lui. La texture ultra moelleuse du beignet couplée à une exquise crème vanille le plaçait sans peine dans son top cinq des meilleurs desserts ( peut-être qu'après avoir dû supporter la nourriture de l'avion, n'importe quel met lui aurait semblé succulent en comparaison, mais cela n'enlevait rien à la qualité de la pâtisserie).

- Uhmmm, ch'est délichieux ! s'exclama Manon qui avait déjà dévoré la moitié de la malasada.

- Rima ri ! fit Marisson, la bouche pleine.

- Il faudra vraiment que j'apprenne à les faire !

- Je suis pour, mais fais quand même attention à ne pas brûler la moitié du labo, la taquina le dresseur.

- Eh! Je te signale que Serena m'a donné des cours de pâtisserie et que je suis une experte maintenant !

- Je te crois, mais j'éviterai quand même d'être dans les parages quand tu les prépareras.

- Eh bien alors tu ne seras pas dans les parages non plus quand on les mangera ! répliqua la jeune fille d'un air boudeur.

Une fois les malasadas terminées, ils retournèrent du côté du port et en profitèrent pour se balader un peu le long de la plage. Manon et Marisson se mirent à la recherche de coquillages tout en évitant les vagues qui venaient leur lécher les pieds, tandis qu' Alain et Dracaufeu restaient en retrait et profitaient tout simplement de la brise marine et de la tranquillité du bord de mer.

- Waouh ! Incroyable ! s'exclama la jeune dresseuse au loin.

Alain tourna la tête et aperçut sa compagne de voyage debout devant un immense château de sable presque aussi grand qu'elle.

- Il est énorme !

La jeune fille se mit à faire le tour de la construction de sable.

- Je me demande qui l'a construit... fit-elle en se penchant sur l'une des tours décorée de coquillages.

Le dresseur sourit et s'apprêtait à tourner à nouveau la tête vers l'horizon, lorsqu'un détail retint son attention.

Deux petites lueurs semblaient s'être allumées dans les fenêtres de la tour principale de la sculpture.
Il crut d'abord à un effet d'optique, mais en s'approchant de plus près, il s'aperçut que les lumières persistaient. Il eut un très mauvais pressentiment. Il allait demander à Manon de s'éloigner lorsque ses craintes se confirmèrent. Le château s'anima et créa un tourbillon de sables mouvants tout autour de lui.

- Bougez de là ! s'écria Alain en se précipitant vers ses deux amis.

Mais il était trop tard. Marisson qui se trouvait juste devant la porte de la sculpture se fit entrainer dans le tourbillon et se démena pour tenter de se dépêtrer du sable qui menaçait de l'engloutir.

- Marisson ! cria Manon qui se précipita à son secours.

La rouquine attrapa son Pokémon par la patte et essaya tant bien que mal de l'arracher au torrent de sable furieux. Malheureusement, elle avait beau tirer de toute ses forces, le Pokémon plante s'enfonçait inexorablement vers le centre du tourbillon.

- Tu vas le lâcher oui !? s'écria la jeune fille en continuant à lutter contre la masse mouvante. Je sais, fit-elle en mettant la main là ou aurait du se trouver sa seconde Poké Ball. Mais elle ne trouva que du vide et se souvint brusquement que Bébé, son Flabébé n'était pas du voyage. Aaaah ! Le pied de la dresseuse se fit à son tour happer par le tourbillon. Déséquilibrée, elle tomba en arrière et commença à se faire entraîner elle aussi.

- Manon ! cria le dresseur. Dracaufeu lance Dracogriffe !

Le Pokémon feu tenta de lacérer leur agresseur, mais celui-ci se décida enfin à bouger et évita l'attaque de justesse. Le château, qui s'était avéré être un Pokémon inconnu, fut obligé de reporter son attention sur Dracaufeu et de réduire l'intensité du tourbillon.
Alain en profita pour agripper Manon qui tenait toujours Marisson et tira pour les dégager. Au prix d'un dernier effort il finit par y parvenir et ils basculèrent en arrière, entraînés par leur élan.

- Tout va bien ? leur demanda le dresseur.

- Oui, grâce à toi, répondit la rouquine, reconnaissante.

- Rima ri ma…

Le noiraud se releva, tendit la main à sa partenaire et l'aida à se remettre debout.

- Reculez, leur ordonna-t-il.

La dresseuse débutante et son Pokémon obéirent et allèrent se mettre de l'autre côté de la barrière qui bordait la plage.

Après s'être assuré que ses deux amis se trouvaient en lieu sûr, Alain partit rejoindre Dracaufeu, qui de son côté, avait l'air d'en avoir presque terminé. Son adversaire avait perdu une grande quantité de sable et paraissait véritablement amoché.

« Plus qu'une attaque », pensa le noiraud.

- Dracaufeu, Dracogriffe encore une fois !

Le Pokémon château de sable voulut riposter avec une attaque Ball'Ombre, mais le Pokémon d'Alain esquiva sans peine et lui porta le coup de grâce. Leur agresseur s'affaissa et le jeune homme lui lança une Hyper Ball. Le Pokémon n'essaya même pas de s'en échapper et Alain partit la ramasser.

- Ouais ! s'écria Manon. On l'a eu !

- Rima ! s'exclama Marisson en dansant.

- Très joli coup, commenta une voix derrière eux.

La jeune fille et son Pokémon sursautèrent et se retournèrent pour faire face à un jeune homme à la chevelure rose acajou et à l'air élégant qui devait avoir à peu près l'âge d'Alain.

- Oh, désolé de vous avoir fait peur, s'excusa-t-il devant leur mine surprise.

Il vint s'accouder à la barrière.

- Le jeune homme là-bas est avec vous ? les interrogea-t-il.

- Oui c'est mon ami, répondit la rouquine, on est ensemble depuis plusieurs mois maintenant !

- Ah, je vois, fit le jeune homme à la tignasse rose qui afficha un air étonné dont Manon ne comprit pas la raison.

Alain et Dracaufeu ne tardèrent pas à venir à leur rencontre.
À la vue de l'inconnu qui accompagnait son amie, le noiraud fronça les sourcils.

- Alola, le salua-t-il en exécutant une sorte de mouvement circulaire avec ses mains. Tu t'appelles Alain c'est ça ?

- Oui, et tu es... ?

- Je m'appelle Althéo, dit-il en lui tendant la main.

Alain la serra brièvement.

- Ta petite amie m'a dit que vous avez été attaqués par ce Trépassable ?

- Ma... quoi ? répondit-il quelque peu dérouté.

- Non, non ! intervint Manon. Je ne suis pas sa petite amie, juste son amie !

- Oh, alors ce n'était pas ça que tu entendais par « ensemble »... ?

Le dresseur se demanda ce que la jeune fille avait encore bien pu raconter.
Heureusement, c'est elle qui changea de sujet.

- Alors, ce Pokémon est un Trépassable ?

- Oui, c'est bien ça, confirma Althéo.

- Et tu sais pourquoi il nous a attaqués ?

- Ah ça, c'est parce que l'on raconte que les Trépassable se nourrissent de l'énergie vitale des petits Pokémon pour survivre. Ils prennent cette apparence pour les attirer et les absorber ensuite.

- Hein !?

- Rima ri !?

Manon et Marisson échangèrent un regard horrifié.

- C'est d'ailleurs plutôt étonnant que vous soyez tombés sur l'un d'entre eux, car habituellement la police se charge de les tenir à distance. Sinon vous imaginez avec tous les enfants et les Pokémon qui viennent s'amuser à la plage ? Ce serait bien trop dangereux !

- Et comment on fait pour les reconnaître ? Il faut se méfier se tous les châteaux de sable ?

- Non, pas de tous, fit Althéo en sautant par-dessus la barrière. Il s'approcha d'un château de sable un peu plus loin et ils le rejoignirent.

- Celui-là par exemple est en trop mauvais état pour être un Trépassable et plus important encore, il n'a pas de pelle rouge plantée sur le dessus.

- Et qu'en est-il de sa pré-évolution ? l'interrogea Alain.

- Ah, les Bacabouh ont l'air de simples tas de sable, mais on peut encore une fois les reconnaître grâce à leur pelle rouge.

- Donc tant qu'on reste éloigné des pelles rouges, on ne risque rien ! s'exclama Manon.

- C'est à peu près ça, répondit le jeune homme en lui faisant un clin d'œil.

Soudain, la jeune fille remarqua une sorte de boule noire allongée couverte de piques roses, échouée sur le rivage.
- Oh, tiens ! Et c'est quoi ça ? fit-elle en s'approchant de la drôle de boule, suivie de Marisson.

- Manon, attends... ! voulut la retenir Alain, exaspéré.

Mais la jeune fille s'était déjà accroupie auprès de l'étrange forme allongée.

- Oh, attention ! s'exclama Althéo. Ce Pokémon adore se nourrir de petits Pokémon et d'humains de petite taille !

- Que... quoi !? s'écria-t-elle en s'écartant précipitamment de la boule à piques roses.

Althéo éclata de rire.

- Ha ha ! Désolé je n'ai pas pu résister !

- Hein... ? le fixa-t-elle perdue.

Le jeune homme avança jusqu'au rivage et se baissa pour ramasser l'étonnant Pokémon.

- C'est un Concombaffe, déclara-t-il en le lui montrant de plus près, ils sont parfaitement inoffensifs, pour autant qu'on ne leur marche pas dessus. Tu veux le lancer ?

- Le quoi ?! s'exclama-elle, les yeux ronds.

- Tu sais, une fois qu'un Concombaffe trouve un endroit à son goût, il y reste obstinément et ce, même lorsqu'il n'y plus rien à manger dans les parages. Alors dès qu' on en trouve un sur la plage, on le relance à la mer. Tiens, prends-le, dit-il en lui tendant le concombre de mer. Dis-toi que tu lui rends service.

Manon saisit le Pokémon avec précaution. Il était humide et recouvert d'un mucus visqueux.

- Vas y, lance-le le plus loin possible ! l'encouragea Althéo.

La jeune fille se balança d'avant en arrière pour prendre de l'élan et projeta le Pokémon de toutes ses forces. Il retomba quelques mètres plus loin et disparut dans la grande étendue bleue avec un « plouf » sonore.

- Bien joué ! la félicita le jeune homme aux cheveux acajou.

- Merci ! Mais... beurk... fit la rouquine, la mine dégoûtée en s'apercevant que du mucus lui était resté sur les mains. Elle les frotta l'une contre l'autre pour essayer de s'en débarrasser.

- Tu n'as pas besoin de l'enlever, lui conseilla Althéo, le mucus de Concombaffe possède beaucoup de propriétés bénéfiques pour la peau. Ici, on s'en sert pour fabriquer un bon nombre de cosmétiques.

- Vraiment ? s'étonna Manon. En tout cas vous avez l'air d'en connaître un rayon en matière de Pokémon !

- Haha, c'est normal, je vis ici depuis toujours ! Et au passage, comme j'ai un peu de temps devant moi, je peux vous servir de guide ! leur proposa-t-il avec enthousiasme.

- C'est vrai !? s'exclama la jeune fille. Ce serait vraiment gentil de votre part !

- Rima ! renchérit Marisson, ravi.

- Merci, mais nous avons un rendez-vous très important dans peu de temps, répliqua Alain, de son ton impassible habituel.

- Mais c'est seulement dans une heure ! protesta Manon.

- Oui, mais avant j'aurais besoin de parler au professeur. Je vais le lui envoyer, dit -il en désignant l'Hyper Ball dans sa main droite.

- Bon, et bien alors je peux au moins vous emmener au centre Pokémon, déclara Althéo.

Les dresseurs de Kalos acceptèrent l'offre et se mirent à le suivre. Ils quittèrent rapidement le bord de mer pour rejoindre l'avenue principale. Durant tout le trajet, c'est Manon qui se chargea de faire la conversation à leur nouveau guide. Elle lui posa tout un tas de questions concernant les Pokémon et les coutumes de la région. Celui-ci ne parut pas dérangé le moins du monde et y répondit une par une. Au moins, grâce à cela, Alain put en apprendre un peu plus sur les fameuses capacités Z qui étaient mentionnées dans le guide. Les jeunes dresseurs pouvaient obtenir des cristaux Z qui permettaient leur utilisation en triomphant des épreuves qui constituaient le « Tour des Îles ».

- Le « Tour des Îles » ? Qu'est-ce que c'est ? demanda Manon.

- Chez nous, dès que les dresseurs atteignent l'âge de onze ans, ils sont autorisés à participer au « Tour des Îles ». Ils reçoivent un Pokémon et partent tenter leur chance aux épreuves. Il y en a sept en tout, chacune supervisée par un capitaine, plus une grande épreuve dans laquelle ils seront amenés à affronter le Doyen de chaque île. Et tout ça pour finalement arriver à la ligue Pokémon.

- Woua ! Chez nous, à Kalos, on n'a rien de tout ça, mais on a des arènes avec des badges à collecter pour pouvoir prendre part à la ligue.

- Dans le fond ce n'est pas si différent mais... Attendez vous venez de Kalos !? s'écria-t-il d'un seul coup.

- Euh ouais... répondit Alain plus qu'étonné que ce détail ait put être omis au vu du nombre de paroles que lui et Manon avaient échangées.

- C'est incroyable ! Et d'où vous venez exactement ?

- D'Illumis ! déclara la jeune fille. On aide le professeur Platane dans ses recherches!

- Illumis !? La ville lumière capitale de la mode !? s'exclama Althéo, les yeux brillants.

- Si on veut... fit Alain quelque peu dubitatif.

À vrai dire, le noiraud ne portait strictement aucun intérêt à la mode. Mais devant l'enthousiasme de leur guide, il se garda d'exprimer le fond de sa pensée.

- Je le savais ! Vous êtes bien les seuls touristes dont le style n'est pas un véritable désastre ! Mais c'est normal, vous avez le style et l'élégance dans le sang. Attendez, il faut absolument que je vous montre quelque chose !

Althéo leur fit traverser un passage piéton et longer le bord de mer jusqu'à la zone commerciale. Là, il les emmena dans une rue animée remplie d'échoppes en tous genre. Il s'arrêta devant l'une d'elles, qui portait l'écriteau « Alola mode ».

- Tadam ! Préparez-vous à découvrir la mode d'Alola ! déclara-t-il en poussant la porte de la boutique.

L'endroit était rempli de vêtements colorés de toutes sortes. Il y en avait vraiment pour tous les goûts, du débardeur uni le plus simple à la chemise à fleurs multicolore.

Manon, elle, paraissait dans son élément et avait déjà repéré un chapeau de paille sur une étagère. Elle se hâta de l'essayer et se tourna vers son compagnon de voyage en attente d'un avis.

- Alors ? lui demanda-t-elle en souriant.

- Il te va bien, dit-il, un léger sourire au lèvres.

- Merci ! fit la jeune fille aux anges. Maintenant il faut te trouver quelque chose à toi aussi !

- Ah... Quoi ? Non, je…

- C'est vrai, pourquoi tu n'essayerais pas quelque chose ? renchérit Althéo. Je suis sûr qu'on peut te trouver…

- Non merci, ce n'est vraiment pas nécessaire, répondit Alain catégorique.

- Regarde, tu pourrais essayer ça, dit la rouquine en lui tendant la chemise à fleur la plus criarde qu'il n'ait jamais vue.

- Non, vraiment, je crois que je ferais mieux de vous attendre dehors, tu viens Dracaufeu ? dit-il en se dirigeant vers la sortie.

Mais le Pokémon feu lui barra la route et esquissa un mouvement de tête en direction de l'horrible chemise.

- Quoi ? Toi aussi ?! s'exclama le dresseur médusé.

- Groarr ! fit le Pokémon en hochant la tête.

- Bon ok... capitula le jeune homme en jetant un regard lourd de sens à son Pokémon, t'as pas quelque chose de moins tape-à-l'œil ?

- Allez Alain, ça ne va pas te faire de mal de porter quelque chose d'un peu coloré, on est en vacances !

Le jeune homme décida qu'il était inutile de la corriger sur ce dernier point.

- D'accord, fit-il résigné en s'emparant de l'affreux vêtement, si ça peut te faire plaisir....

Il partit vers les cabines et troqua son t-shirt noir contre la « discrète » chemise rouge vif constellée de fleurs aux couleurs les plus improbables.
Il ouvrit le rideau de la cabine et retourna du côté des vêtements où l'attendaient ses amis.

- Waou ! Ça te va parfaitement ! s'exclama Manon lorsqu'elle l'aperçut.

- C'est vrai, elle te va très bien au teint ! ajouta Althéo, en l'examinant d'un regard d'expert.

- Peut-être... répondit Alain, plus que sceptique. Bon, maintenant, si vous le voulez bien je vais aller retrouver une allure normale... fit-il en s'apprêtant à retourner du côté des cabines d'essayages.

- Non attend ! s'écria Manon en le retenant par le bras. Essaye ça encore ! Je suis sûre que ça t'ira à merveille !

Le jeune homme se retourna pour faire face à la rouquine, qui tenait dans la main une paire de lunettes de soleil.

Accoutré comme il l'était déjà, autant aller jusqu'au bout.

Il soupira, prit les lunettes et les posa sur son nez.

- Ouais ! C'est génial ! s'exclama la jeune fille, ravie.

- On dirait une star du Pokéwood ! renchérit leur nouvelle connaissance.


- Oui on dirait cet acteur là... Attends... réfléchit Manon. Ah oui je sais ! Il a l'air... !

- De rien, la coupa le dresseur, impatient de récupérer son bon vieux t-shirt noir. Bien cette fois je vais aller enlever tout ça.

- Tu ne les prends pas ? s'étonna Althéo.

- Certainement pas !

- Oh, c'est vraiment dommage, en plus il me semble avoir vu qu'à partir de six articles achetés, on obtenait une réduction de cinquante pour cent sur les deux articles les plus chers.

- Six articles ?

- Oui, Manon en a déjà quatre.

- C'est exact ! déclara l'intéressée en lui montrant la pile de vêtements posée sur l'une des étagères à côté d'elle.

Mais soudain, la jeune fille sembla tiquer sur l'étiquette accrochée au chapeau de paille qu'elle avait essayé quelques minutes auparavant.

- Oh non ! C'est pas vrai ! J'avais mal lu, il ne coute pas 7 000 Poké dollars, mais 7900 ! S'écria-t-elle catastrophée. Bon, tant pis... Je vais devoir le reposer... soupira-t-elle, dépitée.

- Alors, tu es toujours sûr que tu ne les prends pas ? lui souffla Althéo avec un sourire narquois.