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D'ombre et de sang, Livre I : La Grande Guerre Primale de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 17/06/2018 à 20:46
» Dernière mise à jour le 20/06/2018 à 13:00

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Fantastique   Présence de poké-humains   Science fiction

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Ch. 2 : Dans les couloirs du pouvoir
Conquérant les planètes, le duc rouge apparut comme un vrai danger, les plaies de l'empire se refermaient désormais moins vite. Son épée, dit-on, résonnait de mille feux, un éclat synonyme de sa propre splendeur, dont le courage est encore conté aujourd'hui.
Portraits de l'histoire, I, 3


Sous le soleil radieux de Mira, les Nirondelles chantent, une brise parcourt les larges étendus d’herbe bordant les nombreux lacs de la planète. L’eau y est claire, pure, vide de toute pollution nébuleuse. Les Pokémon gambadent gaiement dans les prairies, les forêts et les champs, et les humains vivent dans l’abondance.

Allongé dans cette même herbe, un jeune homme, n’ayant pas encore la vingtaine, profite du beau temps. C’est un noble, il appartient à l’une des grandes maisons impériales. La Thani, une famille s’affichant à la limite des trois grandes. Et dans sa vie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Près de lui est assis son cousin, également Thani.

Il n’a pas d’interaction avec les autres maisons. Enfin si, il y a bien cette fille de la U’Leka, sur qui il a des vues. Une fille un peu naïve, avec qui il devrait avoir ce qu’il veut. Il ne peut s’empêcher de sourire en y pensant. La U’Leka, c’est une famille inférieure, rien d’étonnant à ce que son esprit soit aussi limité. Mais tant pis pour elle, doit-il sûrement penser, elle n’a pas le droit de lui résister, lui qui est au-dessus.

Il est bien content d’être aussi riche. En cours, il a déjà été fait mention des autres, les pauvres. Triste vie que d’être né ainsi. Enfin, si tant est que l’on peut appeler ça une vie. Sa vie à lui, c’est une vie. Il s’en fiche d’être empereur, il est juste content des privilèges qu’il a, et de sa supériorité sur les autres.

— Je n’aurais pas pu vivre ainsi, dit-il soudainement tout haut.

— Comment ça ? demande son cousin.

— Etre pauvre. Je veux dire… Autant mourir ! Ce serait rendre un service à la société en plus, non ?

Son acolyte fronce les yeux. Il n’est pas d’accord. Mais que dire face à Arren, son cousin méprisant et cruel ? Tous ses projets sont teintés de noir, et Arceus sait ce qu’il ferait à l’avenir.

— Non, tu te trompes. Ce n’est pas leur faute, c’est à cause du système impérial. Personne ne les aide.

Son cousin le regarde alors comme s’il venait de dire la plus grosse des idioties.

— Bien sûr que personne ne les aide ! Qui veut dépenser de l’argent pour de tels déchets ?! L’empire devrait les tuer sans aucune distinction !

Arren est un garçon au cheveux châtains et aux yeux bleus, avec un très léger embonpoint. Cette particularité physique est dûe à sa condition. En tant que noble, il dispose de tout. Donc il n’a que faire du sport ou de son physique. S’il veut un objet, il le prend. Son cousin a du mal avec cette attitude, en revanche. Lui aussi est redevable à l’empire, mais il ne pense pas pareil. Heureusement pour lui, d’ailleurs.

Face à eux se trouve un très grand lac. Large d’une dizaine de kilomètres, on peut voir de grands bâtiments en verre sur l’autre rive. Des constructions à la forme courbe, et plus près, un grand bateau à voile sur l’eau. Dans le ciel azur, on peut voir des vaisseaux passer. De belles machines flambant neuves, laissant une fine traînée blanche. Parfois, on peut apercevoir un Zigzaton courir. C’est calme, c’est apaisant. C’est la vraie vie.

Son cousin, Kano, ne répond pas. Cela ne sert à rien d’argumenter, de toute manière. Quand Arren pense avoir raison, il n’entend rien.

— Je vais rentrer, dit Kano.

L’autre ne lui jette pas même un regard. Il reste juste allongé dans l’herbe. C’est un effort inutile, après tout. Des gens passent, au loin. Deux humains et une eneru. Une charmante demoiselle, un mélange avec une Fragilady. La douceur même, en somme. Pourtant pour le jeune homme, elle n’a aucun intérêt. Ce n’est qu’une eneru inférieure, sans aucun pouvoir. Bien loin des grands eneru de l’empire, les alliés de Gilgamesh III.

S’il y a un homme qu’Arren voudrait rencontrer, c’est lui. L’empereur, le seul qu’il admire. Celui qui depuis dix huit ans lui offre cette délicieuse vie. Le sauveur de Mithrandir. Bien sûr, il ne sait pas ce qu’il lui dirait. Mais c’est un Thani, alors il n’y a pas de raison. Il le rencontrera forcément. Il n’a pas le rêve de devenir empereur, mais d’obtenir son respect. Cela semble facile, il n’a qu’à le servir mieux que les autres.

Il s’éveille d’une petite sieste presque une heure plus tard. Le soleil illumine encore le ciel, il n’est donc pas tard. Qu’importe, il se relève, songeant à rentrer. Sa maison n’est pas loin, après tout il se trouve dans le domaine Thani. Il emprunte le chemin du retour, les yeux rivés sur ses pieds. Il songe, il songe. Quelques minutes de marche après, il parvient devant chez lui. C’est une énorme maison de blanc et de verre. Sa forme courbe suggère le style architectural propre à Mira. Une construction très moderne, témoignant de la richesse de sa famille.

Pénétrant dans la bâtisse, il tombe sur sa sœur. De deux ans plus jeune que lui, la blondeur de ses cheveux tient davantage de sa mère que de son père. Autrement ils se ressemblent, ayant tous deux les traits fins. Elle, toutefois, est svelte. Son cousin n’est pas là. C’est normal, il appartient à la branche secondaire de la famille, ainsi leur domicile est plus loin. Leur prestige est minime, en comparaison de la branche principale. Arren est à ce propos bien heureux d’y appartenir.

Sa sœur ne lui adresse qu’un vague signe, trop occupée à regarder la télévision. S’il y a bien une chose qu’il n’apprécie pas, c’est ça. Ça ne fait qu’abrutir les gens, c’est une perte de temps. Au moins, lui aime la lecture. La plupart du temps, il lit des classiques impériaux. Des récits de guerre, des biographies, il est implacable sur tout ce qui traite de l’empire. A côté des autres, on pourrait le qualifier de « fan ». Il continue sa route et sur la terrasse de la villa découvre ses parents allongés sur des chaises longues. Lui-même prend place sur un fauteuil traînant par ici.

— La promenade a été bonne ? lui demande gentiment sa mère.

Sa voix est douce, chaque mot s’échappant de sa bouche apparaît comme une berceuse. A côté, son père dort, ronflant doucement. C’est un homme charismatique, aux traits durs, la mâchoire carrée. Ses cheveux sont noirs de jais. Tout l’opposé de sa mère, une femme au visage doux et aux cheveux blonds presque platine.

— Oui. Kano est parti plus tôt, répond-t-il. Qui sait ce qu’il avait en tête.

Sa mère soupire, affichant un petit sourire agréable.

— Comme dirait ton père, c’est la branche secondaire… Peut-être avait-il tout simplement mieux à faire ?

Arren ne peut s’empêcher de ricaner. La branche secondaire, oui. Eux n’ont pas le même statut, ils ont moins de pouvoir. Pour ainsi dire, le chef de la maison Thani est son père, c’est donc lui qui a le contrôle est qui est présent au conseil des anciens. Un homme respectable au sein de l’empire.

Leur domaine est un peu en retrait d’Olorin, la capitale de Mira. D’ici, on peut apercevoir les hautes tours de verres, perçant les nuages clairs de la planète. Mais il n’a rien à faire, c’est presque s’il s’ennuie.

҉

Au même moment, dans les couloirs du palais impérial un vieil homme marche. C’est un corridor sombre, comme l’est le reste de la bâtisse. Les plafonds sont hauts et les fenêtres fréquentes, mais tout est teinté de noir. C’est ainsi que l’a voulu l’actuel empereur, Gilgamesh III. Les pas du vieillard résonnent sur les dalles froides. Il est vêtu d’un long manteau tombant jusqu’à ses pieds, et ses cheveux sont aussi noirs que sa barbe.

Il tient un bâton, un long sceptre au bout duquel est sculpté l’emblème de l’empire : un triangle pointant vers le haut entouré d’un cercle, signe de la volonté de progrès dans le système. Il s’arrête devant une énorme porte couleur ébène. Une porte décorée par des gravures récitant l’histoire de l’empire. Elle est en acier nébuléen. Rien d’étonnant, c’est l’un des matériaux les plus solides jamais conçus.

L’homme pose sa main sur la porte, ses doigts ornés de bagues aux pierres étincelantes. La poussant, elle s’ouvre sans bruit. Tout à été bien conçu, heureusement. Il entre dans une grande pièce aux murs ornés de gigantesques vitraux. Les seules sources de lumières, malgré tout la salle est sombre. Tout est noir, là encore. Au fond, quelques marches couvertes d’un tapi s’étendant jusqu’à l’entrée mènent à une élévation. Le trône impérial.

Dessus, un homme au physique très jeune, presque enfantin, est avachi. Il semble petit, et de grands cheveux noirs lui tombent sur le torse. Un torse découvert, le personnage ne portant qu’un large pantalon rouge et des gants couverts d’acier. Le vieillard s’approche.

— Je dois te parler, Gilgamesh.

— Qu’y a-t-il, père ? répond l’empereur.

Sa voix est celle d’un jeune adulte, elle est grave mais convient à son physique. L’homme se pose en bas des marches.

— Je viens te parler des Thani.

— Aah, répond doucement l’autre, eux. Quel est votre plan, donc ? Les exterminer ?

— Insolent que tu es, dit sèchement Netau. Ne sois pas ridicule dans tes propos ! Si je viens en parler à toi seul, c’est parce que le conseil ne peut rien en savoir. Ils ne tolèreraient pas ça, et Viza en fait partie.

— Je m’en doute bien père, soupire Gilgamesh. Je n’ai plus dix ans, vous savez.

— Ton aspect physique me troublera toujours, mon fils. Le fait que tu aies presque cinquante ans n’aide toutefois en rien.

L’empereur s’assoit cette fois de manière convenable sur son trône. Une véritable sensation de puissance s’échappe de ce petit homme imposant.

— Que voulez-vous, c’est ce qu’on gagne à être l’Elu. Être immortel, ça a du bon comme du mauvais.

— Tu seras le plus grand empereur, cela est certain. Maintenant, laisse-moi te mettre au courant de mes projets.

— Je vous écoute, désormais.

Ses cheveux tombent sur son visage et frappé par la douce lumière des vitraux, l’empereur est effrayant.

— Nous en avons déjà parlé, ils sont bien trop puissants. Leur montée pourrait s’avérer gênante pour nous. Il nous faut faire quelque chose.

— Et vous me demandez donc mon avis ? Je vous croyais capable de résoudre de tels problèmes aisément. Ce sont des êtres insignifiants.

— Je le suis. Mais si je m’adresse à toi, c’est parce que tu serais le premier à souffrir de leur accession au pouvoir. Viza est un homme redoutable, un homme qui ne se laisse pas endoctriner facilement.

L’empereur garde le silence quelques instants, il réfléchit. Une poignée de secondes plus tard, il relève la tête, plongeant son regard dans celui de son père.

— Les Thani ont des progénitures, n’est-ce pas ?

— Effectivement. Un fils et une plus jeune fille.

— Tss, siffle Gilgamesh, les gens n’auront que faire de la traînée. Concentrons-nous sur le garçon. Utilisez-le pour toucher sa maison au cœur. Faites-leur perdre leur prestige si durement acquis. Si le travail est bien fait, personne ne se doutera d’une implication externe, et alors la confiance qui leur est portée disparaîtra.

— Comment y procéder ?

— Je n’en sais rien, bon sang ! Qu’il soit accusé d’un crime fictif ! Cela devrait suffire, les gens comprendront. Envoyez-le sur Carinae, pas dans une prison d’ici. Là-bas, il n’y a aucune chance que l’on entende parler de lui.

— Très bien alors.

Il se penche légèrement en avant en signe de respect, puis tourne les talons. S’approchant de la porte, la voix de l’empereur résonne derrière-lui.

— Une dernière chose, père.

L’intéressé tourne la tête vers lui.

— J’ai cru comprendre qu’il existait quelques tensions à l’intérieur de cette famille, poursuit-il. Une histoire de branches, n’est-ce pas ? Je crois avoir deux ou trois idées pour les achever.

Un large sourire se dessine sur le visage de Netau. Sans rien ajouter, il poursuit sa route et sort de la salle du trône. La porte se referme derrière-lui. Non loin, un homme est appuyé contre le mur, caché dans l’obscurité. Un eneru, pour être exact.

— Alors votre altesse, qu’en est-il ?

Un eneru supérieur. Son physique est celui d’un humain, cachant des pouvoirs terrifiants. Il est habillé à l’image d’un Cacturne, portant un chapeau noir couvert de pointes ainsi qu’un long manteau vert. Enfin, il mâchouille une tige d’herbe.

— Tiens-toi prêt à contacter la milice, fait le chef des Sancta Rentie. Le plan est tout tracé.