Disaster Squad de Rodstar

Au moment où "les six" passèrent les portes de leur permanence ce mardi-là, aucun ne se doutait d'à quel point cette journée et celle d'après allaient être la marque d'un sacré tournant dans leur situation et leurs relations. Cela faisait un peu plus d'une semaine depuis les problèmes qui avaient découlé de leur intervention non autorisée au sud de Voilaroc. Leur mise à pied était levée depuis trois jours et ils se remettaient doucement au travail. C'était la première fois qu'Alexandre était disponible depuis et il avait tenu à les convoquer pour marquer le coup et signer la fin de cette période trouble.

Bien entendu, tout le monde avait en tête les exploits du vendredi de Nathanaëlle. Elle avait repoussé de nouveaux braconniers, seule, mais peu d'informations avaient fuité. L'ambiance était donc pour le moins tendue. Davin et Sulian semblaient s'en ficher alors que les trois autres échangeaient des regards interrogateurs.

« Bon déjà merci à tous d'être venus de si bon matin malgré vos autres engagements. J'annonce donc officiellement la fin de notre période de pause forcée. Malgré les événements récents, je vous prierais à tous de vous concentrer sur vos missions habituelles et de laisser les problèmes de criminalité aux forces de l'ordre classiques. Au moins jusqu'à ce que vous ayiez une bonne formation à ce propos. »

Il avait bien insisté sur le tous. Et sa dernière phrase avait fait se taire Léanne, qui avait pris une grande inspiration quand il avait terminé la première partie de sa brève allocution. Arica regarda Sulian qui haussa un sourcil, tout aussi perdu qu'elle. Victor et Davin étaient neutres, peu concernés. Quant à Nathanaëlle, elle avait l'air plus ou moins ailleurs, ce qui était très étonnant la connaissant.

« Pour aujourd'hui, on part sur de l'habituel. Davin et Sulian vous avez une mission au Lac Courage prévue de longue date cette après-midi, j'espère que vous êtes prêts. Léanne et Arica sont à la permanence et mademoiselle Jones et Victor sont en situation professionnelles normales. »

Tout le monde hocha plus ou moins de la tête. L'Eleveur et le Ranger se jetèrent un regard en coin, capté par la médecin et l'archéologue, qui en secouèrent la tête, blasées. Chacun s'en alla vaquer à sa tâche. Léanne haussa un sourcil en voyant Alexandre rester et se placer au bureau libre.

« Oui, je suis là pour les deux prochains jours, j'ai encore des papiers à remplir pour notre officialisation.
- Ah c'est encore d'actualité, ça ? s'étonna Léanne.
- Bien sûr. Ca nécessite cependant encore pas mal de diplomatie par contre, soupira l'homme au chapeau.
- A ce propos, je m'excuse de mon comportement de la dernière fois, marmonna Léanne.
- Et moi aussi, fit Arica, contrite.
- C'est rien, c'est oublié. Et puis vous au moins vous vous excusez et vous ne me donnez pas encore plus de travail, souffla Alexandre.
- Tiens ouais en parlant de ça, des nouvelles de ce qui s'est passé avec la Nathanaëlle ? demanda Léanne.
- Elle aurait repéré les hors-la-loi par hasard et, après m'avoir prévenu leur aurait fait peur sans confrontation frontale, ce qui lui aurait permis de sécuriser les Pokémon capturés. Pour information, je n'utilise pas le conditionnel pour rien. Les enquêteurs ont l’air d’accepter cette explication, je ne creuse pas plus.
- Je suis la seule à juste être contente et à m'en foutre ? marmonna Arica, s'attirant des regards étonnés. Bah oui, il n'y a eu aucun problème, aucune perte et on s'est pas fait enguirlander au moins.
- T'étais pas là hier au poste de police, toi » soupira Alexandre.

Léanne et Arica se regardèrent et décidèrent de laisser couler. Elle se mirent au travail.

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« Oui moi aussi ça m'embête de retravailler avec toi, mais pitié parle, hurle, pas comme la dernière fois ! grogna Sulian.
- C'est pas que ça m'embête, c'est juste que je trouve vachement immature, un vrai gosse, marmonna Davin.
- Ah bah au moins maintenant on se parle ! Pour ma part, je te trouve super pas avenant pour un gars qui se réclame d'être adulte. On est collègues et tu peux à peine aligner trois mots, c'est un peu bête quoi.
- Pardon ?! répondit l'Eleveur avec de gros yeux.
- Au moins maintenant qu'on a mis des mots sur nos ressentis on devrait réussir à mieux communiquer. C'est du moins ce qu'Annella m'avait conseillé, fit le Ranger, avec un grand sourire.
- Et ben écoute ton ressenti tu te le colles au cul et tu fais ton boulot sans me parler, ok le génie psychologue ? »

Sulian grimaça, un peu atteint dans sa bonne volonté. Son collègue maugréa en se passant la main sur le front, observé par son Scalproie blasé qui fit signe au Ranger de ne pas tenir compte de l'éclat de voix. Plissant des yeux, le plus petit du duo continua.

« On va avoir besoin de parler malheureusement. Tu sais pourquoi on est là, pas vrai ?
- Parce qu'il y a un flux migratoire d'Etourmi qui passe par ici, que c'est dangereux pour la faune et la flore locale et que mademoiselle Jones n'est pas là pour t'épauler donc c'est moi qu'ils ont envoyé.
- Voilà, tout bon. Tu sais en quoi ça consiste un flux migratoire d'Etourmi par pur hasard ?
- J'sais pas, des piafs qui volent ?
- Tu vois, il fait grand soleil. Regarde là-bas.
- Quoi ? Y a un gros nuage noir et ? Ca peut arriver c'est... oh bordel !
- Ouais. Tu comprends pourquoi on avait besoin des combinaisons ? Change toi vite. »

Les deux enfilèrent de vilaines protections cirées jaunes pétant. Davin se demandait même s'il ne devait pas en donner au moins une à Scalproie, ou tout du moins le rentrer vu ce qui allait se passer d'ici quelques minutes. Le Ranger, un masque de protection sur le visage se tourna vers lui.

« Bon, ils ne vont pas être agressifs, ils sont en déplacement donc c'est l'esprit de groupe qui va parler. Pour eux nous ne sommes même pas un obstacle. Cependant, vu la taille de la nuée, ils risquent de provoquer des dégâts. C'est pourquoi on doit les dévier vers l'est, qu'ils passent entre les installations du Lac et Verchamps et qu'ils se dispersent.
- On fait ça comment ? déglutit Davin.
- A l'ancienne, on attaque et on dirige les meneurs. C'est pas notre tâche, les Rangers plus au nord spécialisés vont s'en charger, nous on est là pour la petite partie qui va continuer, les électrons libres qui ne suivent pas forcément le groupe. Il faut les disperser et protéger la zone. C'est pour ça qu'on est encore assez au nord du Lac. Et qu'il y a d'autres groupes dans les environs.
- Je vois. Donc on leur balance des attaques et on les regarde partir, c'est ça ?
- Plus ou moins. Ca va nous prendre toute l'après-midi par contre. Rassure-moi, tu sais comment ça se déroule une migration de petits Pokémon oiseaux ?
- L'école c'est loin... ils se protègent mutuellement du vent et du froid en se collant ensemble, c'est ça ?
- Pas que. Ce sont des vagues, leur taille et leur endurance ne leur permettent pas de voler trop longtemps, à l'exception des Nirondelle. Donc ils se posent. Et redécollent au fur et à mesure. T'as compris d'où peut venir le problème ?
- ...que Viridium nous garde. »

Au même moment une grande explosion se fit entendre. Sulian leva la tête et vit une grande partie de la troupe d'oiseau dévier. Le reste fonçait droit sur eux.

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« Et bien sûr, il y a la grande migration d'Etourmi, Xatu serait parfait pour ce genre de cas et je suis bloquée avec vous ! maugréa Nathanaëlle.
- Croyez-moi bien, ça m'embête autant que vous, souffla Ludovic Stilt. Mais après votre superbe action d'éclat nous n'avons plus le droit de vous envoyer sur le terrain pendant au moins un mois.
- Je suis profondément désolée d'ainsi empoisonner votre existence, monsieur le chef de service à l'observation des Pokémon sauvages.
- Fut un temps où vous étiez bien moins insolente. Il faut croire que votre contact avec cette ... Disaster Squad aura apporté autant de problèmes qu'elle n'en aura réglé.
- Vous pouvez tout aussi bien envoyer quelqu'un d'autre, hein. Une motte de beurre s'accordera parfaitement avec les olibrius qui s'y trouvent.
- Ah oui en effet, vous êtes déchaînée. Mais revenons à notre travail, si vous le voulez bien.
- Très bien, monsieur Stilt. »

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« Et donc c'est pour ça que je change de marque de shampoing tous les deux mois.
- Wow je pensais pas que tu faisais aussi attention à tes cheveux, je les trouvais sublimes mais... fit Arica, estomaquée.
- Tu sais, en tant que médecin qui peut être appelée sur le terrain j'ai peu d'occasions de me faire coquette. Quoique, même en temps normal je le fais pas. J'aime juste bien prendre soin de mes cheveux, c'est ma minute femme à moi, tu vois ?
- Totalement, puis quoi qu'on en dise, tu peux passer trois plombes à te maquiller et tout pour être belle de face, les hommes adorent mater des fesses, donc faut être impeccable de dos aussi.
- J'avais jamais envisagé ça sous cet angle mais t'as tout à fait raison, répondit Léanne, songeuse.
- L'avantage d'habiter avec une apprentie esthéticienne un peu volage qui apprend ses cours théoriques en les répétant à voix haute, geignit Arica.
- Vous êtes bien en train d'avoir la conversation que vous avez ? Devant moi ? » les interrompit Alexandre, atterré.

La médecin et la responsable écologie se regardèrent et éclatèrent de rire, laissant leur patron totalement perdu. Les deux étaient devenues de bonnes amies qui partageaient quelques sorties et surtout des séances de jeux vidéos quand elles avaient le temps. Quelques discussions étranges suivaient, ainsi que quelques délires dignes d'adolescentes. Elles évitaient juste de se lâcher devant Nathanaëlle, quoi.

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« Je te déteste, toi et tes missions affreuses ! » pesta Davin en tentant de faire tomber un peu de fiente de son bras.

Rien ne l'avait préparé à la tornade blanche et noire qui les avaient entouré pendant quelques minutes. Des oiseaux se posaient partout pendant quelques secondes avant de repartir. Et comme ils étaient pressés, ils ne faisaient pas trop attention à ce qu”ils faisaient. Scalproie était recouvert de déjection et semblait bien dégoûté. Les deux Dresseurs étaient aussi couverts de petites griffures qui entaillaient leurs habits, reçues quand les Etourmi avaient voulu se poser sur eux.

Ils avaient passé leur temps à attaquer les plus gros oiseaux et les quelques Etourvol qui accompagnaient afin d'en disperser un maximum, Sulian au moyen de Taupiqueur et de ses attaques roche et de Baudrive et Davin grâce à Tiboudet et Scalproie, qui n'en menaient pas large.

« On a environ trois minutes de pause avant la deuxième vague, l'informa Sulian.
- Pardon ?!
- Ils partent et restent le plus souvent en groupe... D'après l'observatoire de Voilaroc on peut s'attendre à une dizaine de passages. »

Le Ranger lança des Potions à son collègue qui commença à asperger ses Pokémon avec le spray, blasé pour la journée. Des piaillements se firent entendre, provoquant un soupir chez les deux membres de la Disaster Squad. L'après-midi allait être longue, très longue.

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« Non, James, je n'ai pas le temps de faire le travail de Maud. Qu'elle se sorte un peu les doigts de son vernis, ça changera, marmonna Victor en griffonnant des notes sur son calepin.
- Donc depuis que tu travailles en dehors d'ici tu nous ignores, c'est ça ? On ne t'apporte plus assez ? » répondit le collègue, amer.

Victor releva les yeux de sa préparation pour le procès en comparution rapide du maire de Verchamps. Il avait un air ulcéré, qu'on ne lui connaissait pas vraiment. Il pouvait réutiliser avec un peu de difficulté son bras depuis la veille et en profitait pour rattraper le travail qu'il avait laissé de côté. Ce qui le rendait un peu énervé quand on venait essayer de lui en refiler encore plus parce que d'autres tiraient au flanc.

« T'es chié quand même ! Depuis que je suis à la Disaster Squad, j'ai toujours fait passer mon boulot d'ici avant. On est mardi j'ai quasiment fini mes tâches de jeudi, je m'avance même pour vous en donner moins quand je vais être absent la semaine prochaine. J'ai fait des heures sup' de malade le mois dernier parce que vous êtes incapables de vous organiser sans moi. Ca va peut-être aller au bout d'un moment ou faut aussi que je vous la tienne quand vous allez aux toilettes ? »

Le collègue avait pâli et pointait derrière l'épaule de Victor, qui se retourna pour voir leur supérieur.

« Ah. Oups. »

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« Et à part ça, vos autres activités ça se passe bien ? demanda le supérieur de Nathanaëlle.
- Tiens c'est la première fois que vous me demandez ça, s'étonna la jeune femme.
- Il y a un début à tout, non ?
- Hm. Outre mes exploits à la Disaster Squad j'ai atteint le niveau professionnel en judo. Je pratique toujours le karaté et la monitrice du cours de yoga a encore essayé de me recruter.
- Je vois, égale à vous-même, quoi.
- Je vais faire mine de bien le prendre. Et vous, quoi de neuf depuis l'école ?
- Boah pas grand chose, j'ai une compétition de biathlon à Frimapic en fin de mois, mais à part ça...
- Logique pour un spécialiste de la montagne, en effet.
- Mh. Vous vous entraînez toujours à vos attaques décalées ?
- Oui. Et vous toujours avec votre équipe spécialisée pour le temps grêleux ? »

L’homme hocha la tête et se penchant sur un formulaire. Nathanaëlle fit de même avec son ordinateur. Courage, ce n’était qu’une mauvaise après-midi à passer.

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« Et donc c'est pour ça que Wattouat semble moins fort que mes Zarbi, alors qu'en fait c'est mon meilleur Pokémon combattant, fini d'expliquer Arica.
- Purée c'est super cool, je m'étais intéressée aux déplacements d'énergie à une époque, surtout pour des Pokémon Psy double typés comme Charmina ou Gallame mais ça dépasse aisément ce que j'ai trouvé. T'es une crack en fait !
- Pas... pas du tout ! J'ai Ask et Pop depuis quasiment aussi longtemps que Wattouat, j'ai juste appris à m'intéresser à eux, ce que peu de Dresseurs de Zarbi font.
- J'suis sûre qu'avec un peu d'entraînement on pourrait appliquer ça au Vibra-Soin de Nanméouïe, ça serait super, rêva Léanne.
- Euh mesdemoiselles... et le travail ? »

Le duo se tourna vers son chef, ainsi que leurs Pokémon. La rousse et la brune tapaient des rapports à l'ordinateur pendant que leurs partenaires rangeaient des dossier ou classaient les documents qui sortaient de l'imprimante.

« Ben... on le fait, non ? marmonna Arica, incertaine.
- Alexandre, on est des filles, on peut faire deux choses à la fois, quoique Nathanaëlle en dise, hein, répondit Léanne avec un sourire.
- Euh, ok, ok... Juste euh... Un peu plus de sérieux, s'il vous plaît ? »

Les deux haussèrent les épaules et continuèrent leur travail dans le silence et leur discussion sur le service de messagerie instantanée qu'elles avaient mis en place pour le groupe. Même la fanatique du protocole avait trouvé l'initiative utile, c'est dire !

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« Je conchie cette journée, je conchie ce boulot de merde et je conchie ces saletés de piafs ! beugla Davin, à nouveau recouvert de fientes.
- C'est bien, c'est bien, évacue, d'après le traité de psychologue d'Annella c'est la meilleure chose à faire, l'encouragea Sulian. En plus ton esprit combatif va se transmettre à tes Pokémon et les aidera à être plus performants !
- Et toi tu veux bien te taire un peu ?!
- Roh ça va, si tu crois que ça m'amuse plus que toi, hein...
- C'est moi ou t'es vachement lourd aujourd'hui ?
- Non j'suis comme ça habituellement mais j'ai décidé d'arrêter de faire des efforts pour ménager les adultes dysfonctionnels qui m'entourent » marmonna le Ranger.

Davin tourna la tête vers lui, outré, et Sulian soutint son regard, neutre.

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« Comprenez bien que nous reconnaissons tout le travail que vous fournissez, mais vous n'aidez pas vraiment en faisant les choses à votre sauce, fit le supérieur de Victor, peu sûr de lui.
- Hmhm. Vous savez très bien comment ça a fini la dernière fois que vous m'avez dit ça, non ? répondit le blond, très sérieusement.
- Oui... Vous avez suivi le protocole et votre planning à la lettre pendant une semaine et nous avons tous pris du retard, soupira le pauvre homme.
- Donc pourquoi je suis dans votre bureau déjà ? Non, ne répondez-pas j'vais le faire à votre place : parce que je refuse de besogner comme un Bourrinos pour rattraper les conneries d'une bande d'abrutis aux dents longues qui sont en grâces avec la direction ou placés ici par cette dernière. Je me trompe ?
- ...non. Mais je trouve que vos nouvelles affectations à la mission de gestion de crises vous prennent un peu trop de temps, je verrais ce que je peux faire pour vous délester un maximum.
- Je refuse. Ce sont encore les autres qui ont demandé ça, pas vrai ? ILS m'ont nominé pour la Disaster Squad car AUCUN d'entre eux n'avait envie d'y aller parce qu'il faut y travailler. Et maintenant que j'ai reçu de la reconnaissance qu'ils voudraient bien, suite au scandale de Verchamps, ils essayent de saboter le travail que J'AI fourni. D'ailleurs je suppose que vous n'avez pas encore ouvert les doléances du personnel de la semaine, hein ?
- N..non, j'ai un peu de retard, je n'ai pas encore eu le temps de gérer ça...
- Il y a une demande de ma part d'augmentation d'un tiers de mes heures allouées à la mission, avec une recommandation de monsieur Eleveny, qui est plus haut placé que quiconque ici.
- Vous n'êtes pas sérieux, rassurez-moi ?!
- Si, très. J'en ai marre d'être la bonniche ici. Apprenez un peu à tenir vos équipes et à répartir le travail selon les compétences de chacun, vous allez gagner en productivité. Bon sur ce, j'ai encore du travail, hein, bonne journée !
- Monsieur Eissen ! » tonna le chef, un peu trop tard avant de se rasseoir, sonné.

Victor sortit du bureau avant de retourner vers son plan de travail. Il leva au passage un pouce vers James, qui soupira, rassuré. Une fois rassit, il regarda Tritox qui était sous sa table et qui ricanait, machiavélique.

« Ah donc elles ont bien voulu venir pour saboter mon boulot. J'espère que cet atelier de dissolution de talons et de chaussures t'as plu, ma belle ! »

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« ENFIN FINI ! fit Davin, ravi, une fois sorti de la réunion de débriefing qui s'était tenue dans une clairière près du Lac Courage.
- Doucement quand même, certains pourraient mal le prendre, marmonna le Ranger en pointant des têtes qui s'étaient tournées vers eux.
- Rien à battre, c'était l'une des pire après-midi de mon existence, je suis vacciné pour au moins cinq missions avec toi, petit machin.
- J't'ai dit quoi à propos de me taquiner à propos de ma taille, grand truc ? siffla Sulian, mauvais.
- Quelque chose mais je t'écoutais pas, comme d'habitude. »

Les deux se regardèrent méchamment avant d'avancer avant tous les autres mobilisés, pressés de sortir de la forêt et d'enfin se séparer.

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Lendemain matin. Toute la Disaster Squad avait été convoquée par Alexandre, la veille au soir.

« Bon on va pouvoir commencer, fit Alexandre, l'air sombre.
- Euh... Il manque encore Sulian et Davin, non ? demanda Arica, intriguée.
- Je le sais bien. Normalement je devais vous parler des braconniers de la dernière fois et de l'action de mademoiselle Jones de la semaine dernière, mais...
- Mais quoi ? l'interrompit Nathanaëlle, sentant une hésitation dans la voix de leur chef.
- Mais les deux absents ne sont jamais rentrés de leur mission d'hier » répondit l'homme au chapeau, la tête basse.

Victor fronça les sourcils alors que Léanne ouvrait grands les yeux, surprise. Arica balbutiait des "quoi ? quoi ?", incapable d'analyser l'information. Nathanaëlle se grattait l'oreille, intriguée.

« Et tu commences pas par ça ? Pourquoi on est pas en train de les chercher ? fulmina la médecin.
- Calme toi de suite, soupira Alexandre. On sait où ils sont, enfin à peu près, et ça ne va pas vous plaire. »

Il attrapa la télécommande de la télé et l'alluma. On put y voir une image en noir et blanc mais d'assez haute qualité. C'était Sulian et Davin, sans nul doute, pieds et poings liés, assis contre un mur dans une pièce vide sans fenêtre. Ils avaient l'air terrifiés et énervés. Arica poussa un cri et détourna les yeux, ayant du mal à comprendre (ou ne voulant pas comprendre) de quoi il en retournait.

« Des explications ? » demanda simplement Victor.

Alexandre prit une grande inspiration et tritura un peu son chapeau. La situation tournait très vite à l'eau de boudin et il voulait empêcher Léanne d'exploser, mais il devait quand même exposer les faits aux autres. Quelle journée horrible il allait passer.